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Honchamp
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Crise de recrutement - suite et pas fin - Page 5 Empty Re: Crise de recrutement - suite et pas fin

par Honchamp Jeu 18 Fév 2016 - 17:16
jésus a écrit:intéressant tout ça...

En philo où les taux de réussite sont à 9 ou 10%, il y a chaque année des recalés qui sortent de l'ens, de prépa, ou qui ont un bon niveau universitaire. Et ils n'ont plus qu'à retenter leur chance. Des candidats et de futurs profs qui ont du mérite se retrouvent donc sur le carreau.

Chaque concours a  ses spécificités et généraliser à partir d'un exemple est compliqué.

Le prétendu bas niveau des collés, des contractuels est un faux problème. Le vrai problème est l'attractivité du métier, son sens. Si le niveau baisse au concours, ce n'est certainement pas que les étudiants sont tous devenus bêtes mais le fait qu'on n'investit plus autant de travail qu'avant pour l'obtenir.

En somme, on ne s'arrache pas pour un job qui sera un pis-aller, un job alimentaire sans plus. Moi-même , je ne vois plus l'intérêt de passer une année monacale comme j'ai pu le faire pour obtenir un travail devenu quasi repoussoir.

Quand on lit les rapports de jury qui déplorent le bas niveau des candidats, et que la question du sens de l'effort, du métier et de son évolution n'est jamais posée. Dans les rapports, on parle de tout sauf de l'EN... Rolling Eyes . Rapports de plus en plus indigestes et obscurs et qui ne font plus référence au monde extérieur. ( certes, ce n'est pas le lieu, mais ils manquent en général de perspective)

Sans compter que certains concours sont très marqués par les épreuves -je ne sais pas trop comment dire- "pédagogico/didactiques".
En langues, et au concours de PE, particulièrement à l'oral.
Une copine formatrice me disait l'an passé que les jeunes "avaient intérêt à être dans le moule". Que certains de ceux qui "avaient la moelle" ne seraient certainement pas reçus.  (Concours de PE dans mon académie).

Je pense que ces épreuves desservent certains candidats.
En langues, peut-être pas s'il y a des universitaires dans les jurys. Mais s'il y a beaucoup de formateurs ESPE ou d'IEN, certainement.
Peut-être moins dans les autres disciplines ?

Par ailleurs, je m'étonne toujours du fait qu'on fasse imaginer des leçons à des jeunes qui n'ont que très peu vu des élèves. En langues, en MEEF 1, ils sont parfois en stage à 3 dans une classe chez un même prof d'accueil !!!

Bref, ne rejette-t-on pas à certains concours des jeunes qui auraient la trempe pour être profs, mais pas "les usages "?
William Foster
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par William Foster Jeu 18 Fév 2016 - 17:22
Honchamp a écrit:...Que certains de ceux qui "avaient la moelle" ne seraient certainement pas reçus...
Je ne connaissais pas comme expression... Tu veux dire : ceux qui sont tombés sur un os ? :|

_________________
Tout le monde me dit que je ne peux pas faire l'unanimité.
"Opinions are like orgasms : mine matters most and I really don't care if you have one." Sylvia Plath
Vérificateur de miroir est un métier que je me verrais bien faire, un jour.
VicomteDeValmont
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par VicomteDeValmont Jeu 18 Fév 2016 - 17:24
Référence à Rabelais.

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Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
fandorine
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par fandorine Jeu 18 Fév 2016 - 17:57
lux a écrit:Voici un article paru il y a quelques heures : Entre 250 et 400 classes sans instit tous les jours en Seine-Saint-Denis
Ce n'est pas mieux dans le Val d'Oise: http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/profs-non-remplaces-les-parents-d-eleves-du-val-d-oise-manifestent-ce-jeudi-15-02-2016-5547731.php

Pour l’association de parents d’élèves, si le constat n’est pas nouveau, il empire. « Sur l’ensemble du département, ce sont 2 000 nouveaux enfants qui arriveront en primaire en septembre », précise Bruno Brisebarre. Et la situation n’est pas plus reluisante dans le secondaire. « Ce sont 110 heures de cours par jour qui ne sont pas effectuées faute de professeur, s’alarme Laurent Jolly, vice-président adjoint de la FCPE 95. Désormais, toutes les matièreset tout le département sont touchés. »

A l’inspection académique, le problème du premier degré est bien connu. « Nous y travaillons quotidiennement », assure-t-elle, rappelant également que la période correspond à un pic d’arrêts maladie. « Nous aussi, nous souhaitons qu’il y ait un enseignant devant chaque élève, mais nous manquons de candidats. »

Des réponses qui ne satisfont pas les parents. Pour eux, le problème doit être traité à la source. « Nous préconisons une revalorisation de l’enseignant. Et alors il y aura des candidats », argue la FCPE. « Si nous devons finir par aller au tribunal, nous irons », préviennent les associations, faisant référence aux plaintes pour « faute grave d’organisation du service public de l’Education » déjà déposées dans d’autres départements.
fandorine
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par fandorine Jeu 18 Fév 2016 - 18:04
Et Le Point qui en rajoute une couche, mais avec la petite touche d'optimisme de la secrétaire départementale du SNUIPP qui va bien:
"Nous avons surtout besoin d'une valorisation des postes en Seine-Saint-Denis, sinon, personne ne voudra venir", tranche un dirigeant de la FCPE 93.

Le ministère de l?Éducation a pris des mesures. Le concours exceptionnel de recrutement organisé en 2015 est ainsi reconduit au printemps 2016. "Nous devrions recevoir 1.000 postes de plus pour la rentrée... Encore deux ou trois rentrées de la sorte et on y arrivera!", espère Mme Schneider, qui veut y croire.

"Nous payons il est vrai 10, 15 ans de gestion désastreuse", estime Mme Tabarin.

Il n'empêche, la FCPE de Montreuil prévoyait jeudi soir une assemblée générale pour maintenir la pression. Au niveau départemental, la fédération souhaite même démarrer une action longue et d'envergure après les vacances d'hiver.
http://www.lepoint.fr/societe/en-seine-saint-denis-la-grogne-monte-contre-le-non-remplacement-des-profs-18-02-2016-2019416_23.php
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par Honchamp Jeu 18 Fév 2016 - 18:10
William Foster a écrit:
Honchamp a écrit:...Que certains de ceux qui "avaient la moelle" ne seraient certainement pas reçus...
Je ne connaissais pas comme expression... Tu veux dire : ceux qui sont tombés sur un os ? :|

Le fait est que c'est (au moins ) familier (voire argotique) :
"avoir la moelle": avoir l'énergie, le dynamisme, la personnalité pour...
C'est une expression positive.

Dans l'esprit de ma copine, ce sont ceux qui avaient "la pêche"pour devenir instits, et de bons instits, capables de tenir et d'emmener une classe.

(Et qui,  effectivement, sont peut-être "tombés sur un os" pédagogico/didactique à l'oral).

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par Invité Jeu 18 Fév 2016 - 18:14
Honchamp a écrit:
William Foster a écrit:
Honchamp a écrit:...Que certains de ceux qui "avaient la moelle" ne seraient certainement pas reçus...
Je ne connaissais pas comme expression... Tu veux dire : ceux qui sont tombés sur un os ? :|

Le fait est que c'est (au moins ) familier (voire argotique) :
"avoir la moelle": avoir l'énergie, le dynamisme, la personnalité pour...
C'est une expression positive.

Dans l'esprit de ma copine, ce sont ceux qui avaient "la pêche"pour devenir instits, et de bons instits, capables de tenir et d'emmener une classe.

(Et qui,  effectivement, sont peut-être "tombés sur un os" pédagogico/didactique à l'oral).

Oui c'est ça, aucune référence à Rabelais...
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par William Foster Jeu 18 Fév 2016 - 18:20
Hum... Là, j'ai l'image de la moelle dans l'os, juste sorti du bouillon... Et j'ai du mal à y voir une forme de dynamisme Razz
En tous cas, j'ai appris une nouvelle expression, m'endormirai moins bête ce soir Smile

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jésus
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par jésus Jeu 18 Fév 2016 - 18:32
Honchamp a écrit:
jésus a écrit:intéressant tout ça...

En philo où les taux de réussite sont à 9 ou 10%, il y a chaque année des recalés qui sortent de l'ens, de prépa, ou qui ont un bon niveau universitaire. Et ils n'ont plus qu'à retenter leur chance. Des candidats et de futurs profs qui ont du mérite se retrouvent donc sur le carreau.

Chaque concours a  ses spécificités et généraliser à partir d'un exemple est compliqué.

Le prétendu bas niveau des collés, des contractuels est un faux problème. Le vrai problème est l'attractivité du métier, son sens. Si le niveau baisse au concours, ce n'est certainement pas que les étudiants sont tous devenus bêtes mais le fait qu'on n'investit plus autant de travail qu'avant pour l'obtenir.

En somme, on ne s'arrache pas pour un job qui sera un pis-aller, un job alimentaire sans plus. Moi-même , je ne vois plus l'intérêt de passer une année monacale comme j'ai pu le faire pour obtenir un travail devenu quasi repoussoir.

Quand on lit les rapports de jury qui déplorent le bas niveau des candidats, et que la question du sens de l'effort, du métier et de son évolution n'est jamais posée. Dans les rapports, on parle de tout sauf de l'EN... Rolling Eyes . Rapports de plus en plus indigestes et obscurs et qui ne font plus référence au monde extérieur. ( certes, ce n'est pas le lieu, mais ils manquent en général de perspective)

Sans compter que certains concours sont très marqués par les épreuves -je ne sais pas trop comment dire- "pédagogico/didactiques".
En langues, et au concours de PE, particulièrement à l'oral.
Une copine formatrice me disait l'an passé que les jeunes "avaient intérêt à être dans le moule". Que certains de ceux qui "avaient la moelle" ne seraient certainement pas reçus.  (Concours de PE dans mon académie).

Je pense que ces épreuves desservent certains candidats.
En langues, peut-être pas s'il y a des universitaires dans les jurys. Mais s'il y a beaucoup de formateurs ESPE ou d'IEN, certainement.
Peut-être moins dans les autres disciplines ?

Par ailleurs, je m'étonne toujours du fait qu'on fasse imaginer des leçons à des jeunes qui n'ont que très peu vu des élèves. En langues, en MEEF 1, ils sont parfois en stage à 3 dans une classe chez un même prof d'accueil !!!

Bref, ne rejette-t-on pas à certains concours des jeunes qui auraient la trempe pour être profs, mais pas "les usages "?

Oui, ne pas être dans le moule ( ou hors cursus) peut jouer beaucoup. Mais en philo, ce moule est plus culturel que pédagogol, je pense
Ca joue surtout pour le CRPE ces histoires.

Mais sur le fond, cela fait une bonne frange de frustrés, de recalés qui sont dans le ressentiment par rapport au concours de philo par exemple, et se replient sur un autre concours ( des connaissances, par exemple se sont réorienté en lettres-histoire, anglais, etc) et le CAPES philo est celui qui leur résiste.
Et en ce qui me concerne, l'élitisme, ce resserrement pour un CAPES passe mal et c'est franchement usant à vivre, décourageant en somme. Le CAPES est devenu un luxe pendant un certain nombre d'années. Et de ce point de vue, je ne l'ai jamais vu comme un concours bradé avec une baisse de niveau. Alors, je pense qu'on ne recrute pas n'importe qui en philo, et que les contractuels en philo soient tous nuls, ( en général, ils ont de bons résultats et ont été admissible plusieurs fois)

Le discours que je vois développé dans ce fil est mal adapté à la philo ( qui doit être une exception)
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User17706
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par User17706 Jeu 18 Fév 2016 - 18:50
En philosophie, le recrutement a toujours été très parcimonieux, mis à part une parenthèse faste de 1992 à 1997 (et en 2014 avec la double session) ; le taux de réussite a toujours été faible, entre 2 et 10% (exception faite des années 1992-1996 et 2014). Du coup, effectivement, le cas du CAPES de philosophie n'est pas comparable à celui du CAPES de lettres, d'histoire-géographie, d'anglais, de mathématiques, et autres comparables.
Rabelais
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par Rabelais Jeu 18 Fév 2016 - 21:12
VicomteDeValmont a écrit:Référence à Rabelais.
On parle de moi?  hearts C'est substantifique!

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par William Foster Jeu 18 Fév 2016 - 21:26
Rabelais a écrit:
VicomteDeValmont a écrit:Référence à Rabelais.
On parle de moi?  hearts C'est substantifique!
Oui, VicomteDeValmont disait que tu es moelleuse Very Happy

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par Rabelais Jeu 18 Fév 2016 - 21:28
William Foster a écrit:
Rabelais a écrit:
VicomteDeValmont a écrit:Référence à Rabelais.
On parle de moi?  hearts C'est substantifique!
Oui, VicomteDeValmont disait que tu es moelleuse Very Happy
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archeboc
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par archeboc Jeu 18 Fév 2016 - 21:29
lux a écrit:Voici un article paru il y a quelques heures : Entre 250 et 400 classes sans instit tous les jours en Seine-Saint-Denis

😢

Hahaha. Bien fait pour eux, zavait qu'à pas faire de gosses.

Bon, sérieusement, j'ai entendu une huile du rectorat de Créteil qui disait qu'ils avaient bouffé leur marge de TZR au 30 septembre, tous placés sur des remplacements à l'année, trois mois plus tôt que l'année précédente, et que depuis, ils roulaient sur la jante.
e-Wanderer
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par e-Wanderer Jeu 18 Fév 2016 - 21:40
Sur la jante ? On a pourtant interdit le voile à l'école.


Dernière édition par e-Wanderer le Jeu 18 Fév 2016 - 21:41, édité 1 fois
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Bouboule
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par Bouboule Jeu 18 Fév 2016 - 21:40
PauvreYorick a écrit:En philosophie, le recrutement a toujours été très parcimonieux, mis à part une parenthèse faste de 1992 à 1997 (et en 2014 avec la double session) ; le taux de réussite a toujours été faible, entre 2 et 10% (exception faite des années 1992-1996 et 2014). Du coup, effectivement, le cas du CAPES de philosophie n'est pas comparable à celui du CAPES de lettres, d'histoire-géographie, d'anglais, de mathématiques, et autres comparables.

Il y a en plus des différences de programme ; en mathématiques et en physique-chimie, le programme ne change pas (en tout cas sur plusieurs années) pour l'écrit et peu pour l'oral (sauf grande réforme). Du coup, on peut travailler notion par notion et empiler année après année.
William Foster
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par William Foster Jeu 18 Fév 2016 - 21:49
archeboc a écrit:Bon, sérieusement, j'ai entendu une huile du rectorat de Créteil qui disait qu'ils avaient bouffé leur marge de TZR au 30 septembre, tous placés sur des remplacements à l'année, trois mois plus tôt que l'année précédente, et que depuis, ils roulaient sur la jante.
Une huile qui dit que ça coince, c'est pas le genre qu'on verra faire une pub' pour du dégrippant...

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User17706
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par User17706 Jeu 18 Fév 2016 - 21:52
Bouboule a écrit:
PauvreYorick a écrit:En philosophie, le recrutement a toujours été très parcimonieux, mis à part une parenthèse faste de 1992 à 1997 (et en 2014 avec la double session) ; le taux de réussite a toujours été faible, entre 2 et 10% (exception faite des années 1992-1996 et 2014). Du coup, effectivement, le cas du CAPES de philosophie n'est pas comparable à celui du CAPES de lettres, d'histoire-géographie, d'anglais, de mathématiques, et autres comparables.
Il y a en plus des différences de programme ; en mathématiques et en physique-chimie, le programme ne change pas (en tout cas sur plusieurs années) pour l'écrit et peu pour l'oral (sauf grande réforme). Du coup, on peut travailler notion par notion et empiler année après année.
C'est vrai, l'avantage de plusieurs années de préparation est sans doute plus net dans ces disciplines que dans les disciplines dont le programme est partiellement ou totalement renouvelé chaque année. Cela dit, le CAPES de philosophie n'a pour ainsi dire pas de programme, on peut donc dire qu'il est intégralement reconduit quoi qu'il arrive (contrairement à l'agrégation, renouvellement total chaque année) Razz
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jésus
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par jésus Ven 19 Fév 2016 - 10:16
PauvreYorick a écrit:En philosophie, le recrutement a toujours été très parcimonieux, mis à part une parenthèse faste de 1992 à 1997 (et en 2014 avec la double session) ; le taux de réussite a toujours été faible, entre 2 et 10% (exception faite des années 1992-1996 et 2014). Du coup, effectivement, le cas du CAPES de philosophie n'est pas comparable à celui du CAPES de lettres, d'histoire-géographie, d'anglais, de mathématiques, et autres comparables.

impressionnant graphique!

Je m'aperçois que j'étais à fond dans la préparation des concours lors de la plus grande disette de poste, et hors des préparations lorsque les postes ont remonté ( en 2014).

Cela corrobore ce que j'ai dit plus haut. La réforme de la masterisation a été le déclencheur du fait que l'étudiant lambda ou l'étudiant qui a testé le métier en stage ou en contractuel n'accepte plus le fait de fournir un travail exigeant et long pour un travail quasi repoussoir , peu attractif. On trouve peu de monde pour faire une année d'étude encore après le master2 , les effectifs ont fondu.
Quelqu'un avec mon profil n'a plus qu'à attendre( c'est exactement le mot) que l'interne fonctionne, parce que retourner à la fac un an pour une prépa agrèg semble compliqué d'un point de vue logistique et de motivation. ( un congé formation ?)
tout est dit.
titrit
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par titrit Ven 19 Fév 2016 - 10:40
Ce qui rebute dans ce métier, c'est la gestion de classe.
Tout le monde a vu et compris combien les élèves sont intenables actuellement dans certaines (toutes?) classes et personne n'a envie de se coltiner une laryngite tous les mois.
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jésus
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par jésus Ven 19 Fév 2016 - 11:14
Oui, les lourdeurs du métier on les connaît. Et il y en a d'autres et cela ne va pas en s'arrangeant.
A chaque remplacement, j'en ai découvert de nouvelles:  

Dans un remplacement dans le privé, histoire de faire un temps plein, j'ai eu le plaisir de découvrir les TPE de première où je ne servais à rien. En première, il était interdit de faire de la philosophie dans les dossiers sous peine de voir ses notes sanctionnées. Si je souhaitais aider les élèves , je leur nuisais. J'avais Trois heures de TPE.

Sans compter l'AP, dont les thèmes étaient proposés par les profs, ( AP de seconde et première sauf que encore une fois comment proposer quelque chose qui me ressemble sans faire de philo) donc pour ne pas rester sans rien faire je co-animais ( c'est à dire ne rien faire) de l'AP stupide de quizz historique sur la cuisine avec un prof d'histoire...
le directeur ne comprenait pas ma difficulté à ma positionner sur ces " modules"

Avant une pause plaisante avec des collègues qui montaient à la manif pour tous le week-end.


Dernière édition par jésus le Ven 19 Fév 2016 - 11:38, édité 1 fois
JPhMM
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par JPhMM Ven 19 Fév 2016 - 11:19
PauvreYorick a écrit:En philosophie, le recrutement a toujours été très parcimonieux, mis à part une parenthèse faste de 1992 à 1997 (et en 2014 avec la double session) ; le taux de réussite a toujours été faible, entre 2 et 10% (exception faite des années 1992-1996 et 2014). Du coup, effectivement, le cas du CAPES de philosophie n'est pas comparable à celui du CAPES de lettres, d'histoire-géographie, d'anglais, de mathématiques, et autres comparables.
Le décalage de 4 ans dans les variations des courbes admis et présents est très remarquable. Je me demande si ce décalage se retrouve (fût-ce à d'autres dates) dans les autres disciplines.

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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
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jésus
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par jésus Ven 19 Fév 2016 - 11:39
Un décalage dû à la masterisation?
ben2510
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par ben2510 Ven 19 Fév 2016 - 12:38
Ce décalage a été mis en évidence et étudié il y a quelques années dans un des petits bouquins de cette excellent collection :  http://www.raisonsdagir-editions.org/collections/raisons-d-agir/

Mais lequel ? Je cherche dans ma bibliothèque et je reviens.

EDIT : bon j'ai eu la flemme d'aller farfouiller dans 4 m^3 de bouquins. Je crois que c'est celui-là : http://www.raisonsdagir-editions.org/catalogue/les-impasses-de-la-democratisation-scolaire/

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On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. Henri Poincaré  La notion d'équation différentielle est le pivot de la conception scientifique du monde. Vladimir Arnold
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jésus
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par jésus Ven 19 Fév 2016 - 13:29
En résumé, une professionnalisation de l'université au détriment de la recherche et par ricochet de l'enseignement?

Ou bien le décalage entre le rejet du métier et le temps de formation qui est de 4 ou 5 ans?
e-Wanderer
e-Wanderer
Grand sage

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par e-Wanderer Ven 19 Fév 2016 - 15:59
Ça va s'accélérer : le ministère demande en ce moment aux universités de revoir leur offre de formation dans un sens moins "académique". Par exemple en lettres, c'est mal vu de faire de l'histoire littéraire au sens strict ou de la grammaire. Le prétexte, c'est que tout le monde ne veut pas être enseignant ou chercheur. Donc il faut organiser un tronc commun très généraliste, et créer en parallèle des parcours professionnalisants (métiers de l'enseignement, mais aussi journalisme, métiers des bibliothèques, métiers de la culture, métiers du Web, métiers de la traduction etc.). Ça coûte évidemment moins cher que de financer des écoles de journalisme correctement équipées. Rolling Eyes

En somme, on demandait jusqu'à présent aux universités de dispenser une formation disciplinaire rigoureuse, calquée sur le modèle académique de l'enseignement et de la recherche. Ensuite les étudiants pouvaient, forts de leur culture et de leur méthode, bifurquer vers d'autres voies.

À partir de maintenant, la formation commune devient un fourre-tout, et on prétend former les étudiants à un métier à raison de quelques heures par semaine, sans gros moyens, et en demandant à des gens qui n'y connaissent rien d'assurer les cours (personnellement, je peux naturellement tenter d'expliquer comment on rédige un article de journal, mais je ne l'ai jamais fait de ma vie pour de vrai : pure esbroufe, un peu comme à l'armée quand on m'a demandé de faire des notes de synthèse en sciences de l'ingénieur. On s'en tire, bien sûr, mais ça n'a plus grand'chose à voir avec les humanités et avec ma formation initiale).

On essaie bien sûr de résister pour préserver des contenus un minimum exigeants, mais c'est compliqué.
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