[résolu] Droit de grève dans l'enseignement privé.

Bonjour,
J'ai quelques questions concernant le droit de grève dans le privé :
-Peut-on perdre son poste et ne pas pouvoir en retrouver si on fait grève ?
-Peut-on subir des représailles de la part de la hiérarchie , voire perdre en qualité de cadre de travail?
-Est-ce que dans le privé, on souffre de ne pas pouvoir faire grève car il n'existe pas de structures de solidarité collectives préexistantes?
-Est-ce qu'on souffre du fait que les collègues du public, (du fait de leur statut different?)ne défendent pas mieux et soient plus solidaires du statut des enseignants du privé ?
-Est-ce que dans le privé, le fait de ne pas faire grève est un argument utilisé pour convaincre les parents d'y inscrire leurs enfants?
Merci pour vos réponses.

joseluis a écrit:Bonjour,
J'ai quelques questions concernant le droit de grève dans le privé :
-Peut-on perdre son poste et ne pas pouvoir en retrouver si on fait grève ?
-Peut-on subir des représailles de la part de la hiérarchie , voire perdre en qualité de cadre de travail?
-Est-ce que dans le privé, on souffre de ne pas pouvoir faire grève car il n'existe pas de structures de solidarité collectives préexistantes?
-Est-ce qu'on souffre du fait que les collègues du public, (du fait de leur statut different?)ne défendent pas mieux et soient plus solidaires du statut des enseignants du privé ?
-Est-ce que dans le privé, le fait de ne pas faire grève est un argument utilisé pour convaincre les parents d'y  inscrire leurs enfants?
Merci pour vos réponses.

Bonjour Joseluis,
Je tente de répondre à tes questions :

-Peut-on perdre son poste et ne pas pouvoir en retrouver si on fait grève ?
NON, absolument pas. Le droit de grève (constitutionnel) est garanti et le fait d'être gréviste ne peut pas entraîner de sanction, pas davantage dans le privé que dans le public.

-Peut-on subir des représailles de la part de la hiérarchie , voire perdre en qualité de cadre de travail?
En théorie, non (voir ci-dessus) mais dans la pratique, il arrive que des chefs tiennent rigueur à un prof de se mettre en grève. C'est absolument anormal et heureusement limité. Si les représailles ou la perte de qualité de travail est marquée, alors il faut l'écrire et faire intervenir soit la hiérarchie administrative (le rectorat), soit l'inspection du travail pour rappeler à l'ordre le chef d'établissement.
Le mieux, c'est de ne pas être isolé et d'avoir des collègues à tes côtés.

-Est-ce que dans le privé, on souffre de ne pas pouvoir faire grève car il n'existe pas de structures de solidarité collectives préexistantes?
Cela dépend des établissement. Mais généralement, NON. Il existe des structures de solidarité collective (les syndicats). Tous n'ont pas le même rapport à la grève. Mais le mien (la CGT Enseignement Privé) crée justement les conditions pour se mobiliser "ensemble". D'autres aussi, évidemment.

-Est-ce qu'on souffre du fait que les collègues du public, (du fait de leur statut different ?) ne défendent pas mieux et soient plus solidaires du statut des enseignants du privé ?
C'est très variable d'un établissement à l'autre, d'une équipe à l'autre, dans le public comme dans le privé. Et puis le collectif, la solidarité, ça se construit, y compris dans les établissements privés.

-Est-ce que dans le privé, le fait de ne pas faire grève est un argument utilisé pour convaincre les parents d'y  inscrire leurs enfants?
Souvent, oui, c'est un argument utilisé par les directions. Mais ce n'est pas le meilleur ! Notamment quand, finalement, des personnels se mettent en grève, comme cela a été largement le cas lors de la réforme des retraites par exemple. Et puis de nombreux parents intègrent le fait que les personnels des établissements privés défendent aussi leurs conditions de travail, et au travers de cela la qualité de formation proposée aux élèves, donc à leurs enfants...

Bonne journée.

SV61 a écrit:-Peut-on subir des représailles de la part de la hiérarchie , voire perdre en qualité de cadre de travail?
En théorie, non (voir ci-dessus) mais dans la pratique, il arrive que des chefs tiennent rigueur à un prof de se mettre en grève. C'est absolument anormal et heureusement limité. Si les représailles ou la perte de qualité de travail est marquée, alors il faut l'écrire et faire intervenir soit la hiérarchie administrative (le rectorat), soit l'inspection du travail pour rappeler à l'ordre le chef d'établissement.
Le mieux, c'est de ne pas être isolé et d'avoir des collègues à tes côtés.

J'ai un sérieux doute pour l'inspection du travail, vu que les maîtres du privé sous contrat sont agents public depuis la loi Censi de 2005.
En tout cas, les litiges qui partent au contentieux sont traités au TA et non aux prud'hommes.

Effectivement peu de grévistes dans les établissements privés sous contrat mais c'est évidemment possibles et tu as le droit, même en tant que suppléante non titulaire.

Les parents pensent (à juste titre) que le taux de grévistes sera plus faibles.
Dans mon gros lycée polyvalent, max 15 profs en grève sur 150 pour les grèves contre la réforme des retraites et du lycée pro l'an passé.

Il a eu des caisses de grèves à la cfdt et a la CGT pour les enseignants.
J'imagine que les autres aussi le font.