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- sneriJe viens de m'inscrire !
Bonjour à tou(te)s,
Je ne suis pas enseignant mais simple parent d'élèves. Je suis actuellement président d'une petite association locale de parents d'élèves (PEEP) à Pélissanne (Bouches du Rhône)... et je cherche à COMPRENDRE. Après une présentation de la réforme lors de notre premier CA, j'ai bien vu qu'il s'agissait d'une présentation "positive"... J'ai lu les quelques fils d'actualités concernant la réforme du collège dont on entend beaucoup parler mais qui finalement reste très vague à notre niveau. Avant de savoir si mon association (c'est à dire les parents d'élèves que nous représentons) soutiendra ou pas un quelconque mouvement le 26 janvier prochain, j'aurais aimé avoir une vision argumentée et claire des reproches fait à cette réforme, en la distinguant de la refonte des programmes qui est à mon sens un autre problème. Voici où j'en suis (mais je suis peut-être dans l’erreur, c’est MA compréhension actuelle) :
- quelques points positifs : les EPI (Enseignements Pratiques Interdisciplinaires) devraient permettre aux élèves de mieux comprendre à quoi peut servir ce qu’ils apprennent dans une matière, pouvant créer un intérêt dans une matière qu’ils jugeaient « inutile » ou « barbante » ; l’Accompagnement Personnalisé qui permettrait à chaque élève de bénéficier d’un soutien quel que soit son niveau, l’arrivée de la LV2 dès la 5ème,…
- des problèmes majeurs : d’abord l’évolution des cycles et le libre-arbitre de chaque collège pour s’organiser (jusqu’ici les programmes étaient définis année par année, un changement d’établissement était donc « compliqué » en cours d’année scolaire… de ce que j’ai compris, les programmes s’étalent maintenant sur plusieurs années, de ce fait un changement d’établissement en milieu de cycle (par exemple en fin de 5ème…) va être compliqué…
- dans tous les cas la réforme ne peut fonctionner que si les enseignants l’acceptent : changement de méthode pédagogique pour travailler en EPI notamment, l’Accompagnement Personnalisé… tout cela ne peut fonctionner que si le corps enseignant y voit une amélioration et accepte le changement
- la mise en place immédiate tout niveau confondu me semble délicate… l’exemple cité dans le courrier des professeurs est marquant (un élève entrant en 4ème devrait suivre un cours de LV2 comme s’il en avait eu en 5ème, ce qui ne sera le cas qu’après la réforme…)… une mise en place étalonnée me semblerait plus judicieuse… (mais peut être plus compliquée voire impossible, je ne sais pas)
A ce jour, j’imagine soutenir certaines revendications (comme l’étalement de la mise en place par exemple) mais personnellement je ne compte pas appuyer la démarche « opération grainS de sable » (je pense au contraire que les professeurs doivent aller écouter et être formés pour pouvoir ensuite être en capacité de critiquer si besoin, voire proposer des améliorations…) ni la journée de grève prévue le 26/01/2016 (bien sûr qu’une grève montre une opposition à un texte, mais d’abord à mon avis il est trop tard, ensuite je crois qu’il vaut mieux bâtir un dialogue, quitte à passer par un système de pétition, par exemple… car une grève d’un jour va pénaliser : les élèves (qui perdent une journée de cours), les parents (qui doivent gérer l’absence de cours), et même les enseignants (qui perdent une journée de salaire !)...
Ceci dit je reste très ouvert (d'où mon inscription sur ce site) : si vous pouvez éclairer ma lanterne objectivement (c'est à dire en notant les aspects positifs et les aspects négatifs de la réforme), cela nous permettrait, nous parents d'élèves, d'avoir un avis favorable ou défavorable, mais en tout cas constructif : les informations que je glane jusqu'à maintenant sont toujours orientées soit dans un sens ("Vive la réforme"), soit dans l'autre ("la réforme nous envoie droit dans un mur!"), mais aucune analyse objective... Comme vous le savez, la PEEP n'impose aucune ligne de conduite à ses associations locales, et ne soutient cette réforme qu'à demi-mot... J'ai BESOIN de me faire ma propre opinion, mais sans connaître le jargon propre à l'Education Nationale.... Quelqu'un saurait-il vulgariser la réforme pour moi et mes adhérents?
Merci d'avance de vos réponses
Je ne suis pas enseignant mais simple parent d'élèves. Je suis actuellement président d'une petite association locale de parents d'élèves (PEEP) à Pélissanne (Bouches du Rhône)... et je cherche à COMPRENDRE. Après une présentation de la réforme lors de notre premier CA, j'ai bien vu qu'il s'agissait d'une présentation "positive"... J'ai lu les quelques fils d'actualités concernant la réforme du collège dont on entend beaucoup parler mais qui finalement reste très vague à notre niveau. Avant de savoir si mon association (c'est à dire les parents d'élèves que nous représentons) soutiendra ou pas un quelconque mouvement le 26 janvier prochain, j'aurais aimé avoir une vision argumentée et claire des reproches fait à cette réforme, en la distinguant de la refonte des programmes qui est à mon sens un autre problème. Voici où j'en suis (mais je suis peut-être dans l’erreur, c’est MA compréhension actuelle) :
- quelques points positifs : les EPI (Enseignements Pratiques Interdisciplinaires) devraient permettre aux élèves de mieux comprendre à quoi peut servir ce qu’ils apprennent dans une matière, pouvant créer un intérêt dans une matière qu’ils jugeaient « inutile » ou « barbante » ; l’Accompagnement Personnalisé qui permettrait à chaque élève de bénéficier d’un soutien quel que soit son niveau, l’arrivée de la LV2 dès la 5ème,…
- des problèmes majeurs : d’abord l’évolution des cycles et le libre-arbitre de chaque collège pour s’organiser (jusqu’ici les programmes étaient définis année par année, un changement d’établissement était donc « compliqué » en cours d’année scolaire… de ce que j’ai compris, les programmes s’étalent maintenant sur plusieurs années, de ce fait un changement d’établissement en milieu de cycle (par exemple en fin de 5ème…) va être compliqué…
- dans tous les cas la réforme ne peut fonctionner que si les enseignants l’acceptent : changement de méthode pédagogique pour travailler en EPI notamment, l’Accompagnement Personnalisé… tout cela ne peut fonctionner que si le corps enseignant y voit une amélioration et accepte le changement
- la mise en place immédiate tout niveau confondu me semble délicate… l’exemple cité dans le courrier des professeurs est marquant (un élève entrant en 4ème devrait suivre un cours de LV2 comme s’il en avait eu en 5ème, ce qui ne sera le cas qu’après la réforme…)… une mise en place étalonnée me semblerait plus judicieuse… (mais peut être plus compliquée voire impossible, je ne sais pas)
A ce jour, j’imagine soutenir certaines revendications (comme l’étalement de la mise en place par exemple) mais personnellement je ne compte pas appuyer la démarche « opération grainS de sable » (je pense au contraire que les professeurs doivent aller écouter et être formés pour pouvoir ensuite être en capacité de critiquer si besoin, voire proposer des améliorations…) ni la journée de grève prévue le 26/01/2016 (bien sûr qu’une grève montre une opposition à un texte, mais d’abord à mon avis il est trop tard, ensuite je crois qu’il vaut mieux bâtir un dialogue, quitte à passer par un système de pétition, par exemple… car une grève d’un jour va pénaliser : les élèves (qui perdent une journée de cours), les parents (qui doivent gérer l’absence de cours), et même les enseignants (qui perdent une journée de salaire !)...
Ceci dit je reste très ouvert (d'où mon inscription sur ce site) : si vous pouvez éclairer ma lanterne objectivement (c'est à dire en notant les aspects positifs et les aspects négatifs de la réforme), cela nous permettrait, nous parents d'élèves, d'avoir un avis favorable ou défavorable, mais en tout cas constructif : les informations que je glane jusqu'à maintenant sont toujours orientées soit dans un sens ("Vive la réforme"), soit dans l'autre ("la réforme nous envoie droit dans un mur!"), mais aucune analyse objective... Comme vous le savez, la PEEP n'impose aucune ligne de conduite à ses associations locales, et ne soutient cette réforme qu'à demi-mot... J'ai BESOIN de me faire ma propre opinion, mais sans connaître le jargon propre à l'Education Nationale.... Quelqu'un saurait-il vulgariser la réforme pour moi et mes adhérents?
Merci d'avance de vos réponses
- ZeSandmanFidèle du forum
http://www.reformeducollege.fr/
_________________
Ce sont les rêves qui donnent au monde sa forme.
- emanaoNiveau 5
Bonjour,
vous devriez trouver quelques réponses à vos questions en consultant ce site :
http://www.reformeducollege.fr/
Je n'ai pas le temps mais viendrai plus tard vous présenter ma vision des choses et mes inquiétudes très vives à la fois en tant que professeur et que parent d'élève (Mes trois enfants connaîtront le collège 2016.)
vous devriez trouver quelques réponses à vos questions en consultant ce site :
http://www.reformeducollege.fr/
Je n'ai pas le temps mais viendrai plus tard vous présenter ma vision des choses et mes inquiétudes très vives à la fois en tant que professeur et que parent d'élève (Mes trois enfants connaîtront le collège 2016.)
- stenchMonarque
sneri a écrit: les informations que je glane jusqu'à maintenant sont toujours orientées soit dans un sens ("Vive la réforme"), soit dans l'autre ("la réforme nous envoie droit dans un mur!"), mais aucune analyse objective...
Au contraire, je trouve que l'immense majorité des positions défendues reposent sur des éléments précis, chiffrés et vérifiables (programmes, horaires, etc.) Le lien donné plus haut en est un bon condensé.
_________________
"Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend." Yannis Youlountas
"Ils veulent dessiner l'apartheid, on dessinera le maquis."
- OsmieSage
Bonjour,
Je vous cite, et ne commenterai que ce point de votre message : "je pense au contraire que les professeurs doivent aller écouter et être formés pour pouvoir ensuite être en capacité de critiquer si besoin, voire proposer des améliorations…"
Les formations n'ont de formation que le nom ; les "formateurs" sont des collègues qui n'en savent pas plus que les autres et sont là pour relayer la pensée du ministère, cela ne va pas plus loin ; cette formation n'est qu'un mot qui ne recouvre qu'une perte de temps pour les élèves et les professeurs. C'est pourquoi, comme nous avons un métier et des élèves, certains d'entre nous préfèrent travailler avec leurs classes au lieu d'entendre qu'avec moins d'heures pour les élèves, la quasi-disparition du latin, de la DP3, des classes euro, des classes bilangues, qu'avec l'accompagnement qui n'aura de personnalisé que le nom (en classe entière) et sera pris sur les heures de cours (alors qu'aujourd'hui, les 2h d' accompagnement en 6e se rajoutent aux heures disciplinaires), les élèves progresseront tous et donneront le meilleur d'eux-mêmes.
Vous devriez contacter les professeurs élus au CA, car c'est avec eux que vous travaillerez sur la répartition des moyens horaires.
Je vous cite, et ne commenterai que ce point de votre message : "je pense au contraire que les professeurs doivent aller écouter et être formés pour pouvoir ensuite être en capacité de critiquer si besoin, voire proposer des améliorations…"
Les formations n'ont de formation que le nom ; les "formateurs" sont des collègues qui n'en savent pas plus que les autres et sont là pour relayer la pensée du ministère, cela ne va pas plus loin ; cette formation n'est qu'un mot qui ne recouvre qu'une perte de temps pour les élèves et les professeurs. C'est pourquoi, comme nous avons un métier et des élèves, certains d'entre nous préfèrent travailler avec leurs classes au lieu d'entendre qu'avec moins d'heures pour les élèves, la quasi-disparition du latin, de la DP3, des classes euro, des classes bilangues, qu'avec l'accompagnement qui n'aura de personnalisé que le nom (en classe entière) et sera pris sur les heures de cours (alors qu'aujourd'hui, les 2h d' accompagnement en 6e se rajoutent aux heures disciplinaires), les élèves progresseront tous et donneront le meilleur d'eux-mêmes.
Vous devriez contacter les professeurs élus au CA, car c'est avec eux que vous travaillerez sur la répartition des moyens horaires.
- musaNeoprof expérimenté
Sans entrer dans le détail, la présentation que vous faites de l'AP et des EPI est exclusivement positive. Avez-vous réalisé que ces dispositifs sont pris sur les heures de cours (et non pas en plus)? Je crois que vous devriez aussi prendre contact avec les professeurs élus. Quelle que soit leur position sur la réforme, ils pourront aussi certainement vous éclairer sur les changements précis prévus par cette réforme.
- VanGogh59Expert spécialisé
Bonjour,
En plus de ce qu'indique Osmie sur la formation, je me permets de vous faire parvenir ce que vous demandez, c'est à dire ce que va avoir pour conséquences la réforme. Le site http://www.reformeducollege.fr/ est en effet très riche. Je vais essayer de faire le bilan des conséquences qu'entraînera cette réforme pour nos enfants (je suis moi même parent d'élève)
Le cycle 3, à cheval sur l’école et le collège, rend indispensable une collaboration entre le primaire et le secondaire pourtant difficile à mettre en pratique sur le terrain.
De nouveaux programmes
Les nouveaux programmes ont été publiés au BO spécial du 26 novembre 2015. Ils entreront en vigueur pour les quatre niveaux du collège à la rentrée 2016. Ces nouveaux programmes ont été rejetés par le Conseil Supérieur de l’Éducation le 9 octobre 2015. Son avis n’étant que consultatif, le Ministère a choisi de publier les textes en l’état. Organisés par cycles, ils nécessiteront la mise en place de progressions sur trois ans, différentes d’un établissement à l’autre… Un véritable casse-tête pour les enseignants.
Il sera impossible financièrement pour les établissements de remplacer tous les manuels la même année ou de passer aux manuels numériques. Et ce malgré l’aide dérisoire promise par le Ministère.
De nouvelles grilles horaires
Décret n° 2015-544 du 19 mai 2015
À la rentrée 2016, les élèves du collège auront tous 26 heures de cours hebdomadaires. Les élèves de 6e ne peuvent avoir plus de 6 h de cours par jour. La pause méridienne ne peut durer moins de 1 h 30. Avec ces nouvelles grilles horaires, un élève aura 936 heures de cours par an soit 3 744 heures pour l’ensemble de sa scolarité au collège contre 3 906 heures actuellement… Soit 162 heures de cours en moins sur les quatre ans !!!
L’accompagnement personnalisé
Actuellement l’accompagnement personnalisé concerne tous les élèves de 6ème, souvent répartis en groupes, sur un temps prévu dans leur emploi du temps en plus des heures de cours. À la rentrée 2016, l’AP sera obligatoire pour tous les élèves du collège à raison de 3h par semaine en 6ème et de 1 à 2h en 5ème, 4ème et 3ème. Le contenu est défini par chaque établissement. Ces heures seront prises sur les enseignements disciplinaires. La seule façon de conserver des groupes sera d’y consacrer une partie du budget horaire du collège.
Les enseignements pratiques interdisciplinaires
Chaque élève devra avoir abordé 6 des 8 thématiques des EPI à la fin du cycle 4. Les EPI se veulent une nouvelle façon de travailler (interdisciplinarité, pédagogie par projet) et pourront faire l’objet d’une épreuve lors de l’oral du nouveau brevet.
L’organisation des EPI relève pour une grande part des établissements qui fixent les thématiques retenues et le nombre d’heures (2 à 3 heures hebdomadaires prélevées sur les heures de cours qui y sont travaillées). Un élève qui commence sa scolarité dans un collège et la poursuit ailleurs ne sera donc pas assuré d’avoir vu ses 6 EPI différents. Or en France 20% des élèves changent d’établissement au cours de leur scolarité.
Ce qui change ou disparait en 2016
La diminution voire la disparition selon les établissements du latin et du grec.
Le latin et le grec (tout comme les langues vivantes régionales) feront l’objet d’un enseignement de complément optionnel de 1h en 5ème et 2h en 4ème et 3ème.
Cependant cet enseignement de complément ne sera pas proposé dans tous les établissements et l’élève devra obligatoirement avoir suivi l’EPI « langues et cultures de l’Antiquité » pour pouvoir s’y inscrire.
La disparition de nombreuses sections bilangues et la disparition totale des sections euro sous couvert de la mise en place de la LV2 dès la 5ème. Cela représente une véritable menace pour l’enseignement de l’Allemand, première langue parlée en Europe, dans nos collèges…
La disparition de l’option de Découverte professionnelle en 3ème (DP3) intégrée aux EPI et au Parcours Avenir mais sans les moyens propres dont elle dispose actuellement.
La fin du financement de l’accompagnement éducatif sauf dans les collèges des réseaux d’éducation prioritaire.
La mise en place d’un nouveau livret scolaire, sensé suivre un élève tout au long de sa scolarité du primaire au collège, intégrant les bulletins trimestriels et un bilan global de la maîtrise des composantes du socle à la fin de chaque cycle.
Si les notes ne disparaissent pas, elles auront une place de moins en moins importante au profit d’une évaluation par compétences.
Un nouveau brevet
Le diplôme national du Brevet 2017 sera évalué sur 700 points :
Contrôle continu (400 points) :
À la rentrée 2016, les notes sur vingt que les élèves de 3e recevront dans chaque matière ne compteront plus du tout dans leur obtention du brevet. L’élève recevra des points en fonction de son niveau de maîtrise des 8 compétences du socle : 10 points (maîtrise insuffisante), 25 points (maîtrise de base), 40 points (maîtrise satisfaisante) ou 50 points (très bonne maîtrise).
Tous les élèves auront donc au moins 80 points (maîtrise insuffisante) tandis qu’un niveau de "maîtrise satisfaisante" lors du contrôle continu permettra presque d'obtenir à lui seul le Brevet (320 points sur les 350 points de moyenne nécessaires).
Contrôle final (300 points) :
Il comprend trois épreuves, évaluée chacune sur 100 points :
- Une épreuve écrite de Français (3h) et Histoire – Géographie – Enseignement moral et civique (2h).
- Une épreuve écrite de Mathématiques (2h) et Sciences (Physique – Chimie, SVT et Techno) (1h).
- Une épreuve orale portant sur l’un des projets menés par l’élève dans le cadre des EPI ou des parcours d’éducation artistique et culturelle, avenir et citoyen (15min).
L’élève est reçu s’il cumule 350 points sur les 700. Il obtient la mention assez bien s’il cumule plus de 420 points, bien s’il cumule plus de 490 points et très bien s’il cumule plus de 560 points.
Ces nouvelles modalités d’évaluation dévalorisent une fois de plus le diplôme du brevet, premier examen important pour nos élèves, et nivèlent par le bas les exigences attendues à la fin de la scolarité au collège…
Sachez enfin que le positif que vous évoquez n'existent pas. Les EPI ne sont qu'un remake des IDD expérimentés précédemment et qui ont échoué lamentablement. L'accompagnement personnalisé qui ne peut fonctionner par petits groupes va en fait être créé sur des classes entières (comment imaginer faire de l'accompagnement personnalisé avec 30 élèves ?). Cette réforme s'inspire des modèles québécois et finlandais qui se sont soldés par un bilan catastrophique dans ces 2 pays et sont aujourd'hui abandonnés. Cette réforme est une exigence de l'OCDE et a avant tout une visée économique : faire des économies à courts ou moyens termes sur le dos de nos enfants. Elle affaiblira à terme l'enseignement public et enrichira les officines privées prises d'assaut pour compenser la faiblesse de l'enseignement auquel aboutira cette réforme...
En plus de ce qu'indique Osmie sur la formation, je me permets de vous faire parvenir ce que vous demandez, c'est à dire ce que va avoir pour conséquences la réforme. Le site http://www.reformeducollege.fr/ est en effet très riche. Je vais essayer de faire le bilan des conséquences qu'entraînera cette réforme pour nos enfants (je suis moi même parent d'élève)
Le cycle 3, à cheval sur l’école et le collège, rend indispensable une collaboration entre le primaire et le secondaire pourtant difficile à mettre en pratique sur le terrain.
De nouveaux programmes
Les nouveaux programmes ont été publiés au BO spécial du 26 novembre 2015. Ils entreront en vigueur pour les quatre niveaux du collège à la rentrée 2016. Ces nouveaux programmes ont été rejetés par le Conseil Supérieur de l’Éducation le 9 octobre 2015. Son avis n’étant que consultatif, le Ministère a choisi de publier les textes en l’état. Organisés par cycles, ils nécessiteront la mise en place de progressions sur trois ans, différentes d’un établissement à l’autre… Un véritable casse-tête pour les enseignants.
Il sera impossible financièrement pour les établissements de remplacer tous les manuels la même année ou de passer aux manuels numériques. Et ce malgré l’aide dérisoire promise par le Ministère.
De nouvelles grilles horaires
Décret n° 2015-544 du 19 mai 2015
À la rentrée 2016, les élèves du collège auront tous 26 heures de cours hebdomadaires. Les élèves de 6e ne peuvent avoir plus de 6 h de cours par jour. La pause méridienne ne peut durer moins de 1 h 30. Avec ces nouvelles grilles horaires, un élève aura 936 heures de cours par an soit 3 744 heures pour l’ensemble de sa scolarité au collège contre 3 906 heures actuellement… Soit 162 heures de cours en moins sur les quatre ans !!!
L’accompagnement personnalisé
Actuellement l’accompagnement personnalisé concerne tous les élèves de 6ème, souvent répartis en groupes, sur un temps prévu dans leur emploi du temps en plus des heures de cours. À la rentrée 2016, l’AP sera obligatoire pour tous les élèves du collège à raison de 3h par semaine en 6ème et de 1 à 2h en 5ème, 4ème et 3ème. Le contenu est défini par chaque établissement. Ces heures seront prises sur les enseignements disciplinaires. La seule façon de conserver des groupes sera d’y consacrer une partie du budget horaire du collège.
Les enseignements pratiques interdisciplinaires
Chaque élève devra avoir abordé 6 des 8 thématiques des EPI à la fin du cycle 4. Les EPI se veulent une nouvelle façon de travailler (interdisciplinarité, pédagogie par projet) et pourront faire l’objet d’une épreuve lors de l’oral du nouveau brevet.
L’organisation des EPI relève pour une grande part des établissements qui fixent les thématiques retenues et le nombre d’heures (2 à 3 heures hebdomadaires prélevées sur les heures de cours qui y sont travaillées). Un élève qui commence sa scolarité dans un collège et la poursuit ailleurs ne sera donc pas assuré d’avoir vu ses 6 EPI différents. Or en France 20% des élèves changent d’établissement au cours de leur scolarité.
Ce qui change ou disparait en 2016
La diminution voire la disparition selon les établissements du latin et du grec.
Le latin et le grec (tout comme les langues vivantes régionales) feront l’objet d’un enseignement de complément optionnel de 1h en 5ème et 2h en 4ème et 3ème.
Cependant cet enseignement de complément ne sera pas proposé dans tous les établissements et l’élève devra obligatoirement avoir suivi l’EPI « langues et cultures de l’Antiquité » pour pouvoir s’y inscrire.
La disparition de nombreuses sections bilangues et la disparition totale des sections euro sous couvert de la mise en place de la LV2 dès la 5ème. Cela représente une véritable menace pour l’enseignement de l’Allemand, première langue parlée en Europe, dans nos collèges…
La disparition de l’option de Découverte professionnelle en 3ème (DP3) intégrée aux EPI et au Parcours Avenir mais sans les moyens propres dont elle dispose actuellement.
La fin du financement de l’accompagnement éducatif sauf dans les collèges des réseaux d’éducation prioritaire.
La mise en place d’un nouveau livret scolaire, sensé suivre un élève tout au long de sa scolarité du primaire au collège, intégrant les bulletins trimestriels et un bilan global de la maîtrise des composantes du socle à la fin de chaque cycle.
Si les notes ne disparaissent pas, elles auront une place de moins en moins importante au profit d’une évaluation par compétences.
Un nouveau brevet
Le diplôme national du Brevet 2017 sera évalué sur 700 points :
Contrôle continu (400 points) :
À la rentrée 2016, les notes sur vingt que les élèves de 3e recevront dans chaque matière ne compteront plus du tout dans leur obtention du brevet. L’élève recevra des points en fonction de son niveau de maîtrise des 8 compétences du socle : 10 points (maîtrise insuffisante), 25 points (maîtrise de base), 40 points (maîtrise satisfaisante) ou 50 points (très bonne maîtrise).
Tous les élèves auront donc au moins 80 points (maîtrise insuffisante) tandis qu’un niveau de "maîtrise satisfaisante" lors du contrôle continu permettra presque d'obtenir à lui seul le Brevet (320 points sur les 350 points de moyenne nécessaires).
Contrôle final (300 points) :
Il comprend trois épreuves, évaluée chacune sur 100 points :
- Une épreuve écrite de Français (3h) et Histoire – Géographie – Enseignement moral et civique (2h).
- Une épreuve écrite de Mathématiques (2h) et Sciences (Physique – Chimie, SVT et Techno) (1h).
- Une épreuve orale portant sur l’un des projets menés par l’élève dans le cadre des EPI ou des parcours d’éducation artistique et culturelle, avenir et citoyen (15min).
L’élève est reçu s’il cumule 350 points sur les 700. Il obtient la mention assez bien s’il cumule plus de 420 points, bien s’il cumule plus de 490 points et très bien s’il cumule plus de 560 points.
Ces nouvelles modalités d’évaluation dévalorisent une fois de plus le diplôme du brevet, premier examen important pour nos élèves, et nivèlent par le bas les exigences attendues à la fin de la scolarité au collège…
Sachez enfin que le positif que vous évoquez n'existent pas. Les EPI ne sont qu'un remake des IDD expérimentés précédemment et qui ont échoué lamentablement. L'accompagnement personnalisé qui ne peut fonctionner par petits groupes va en fait être créé sur des classes entières (comment imaginer faire de l'accompagnement personnalisé avec 30 élèves ?). Cette réforme s'inspire des modèles québécois et finlandais qui se sont soldés par un bilan catastrophique dans ces 2 pays et sont aujourd'hui abandonnés. Cette réforme est une exigence de l'OCDE et a avant tout une visée économique : faire des économies à courts ou moyens termes sur le dos de nos enfants. Elle affaiblira à terme l'enseignement public et enrichira les officines privées prises d'assaut pour compenser la faiblesse de l'enseignement auquel aboutira cette réforme...
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"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles" Oscar Wilde
- LefterisEsprit sacré
A noter : on ne peut séparer les nouveaux programmes de la réforme. Ils sont créés selon la logique curriculaire (je suis allé écouter la bonne parole, pas plus tard que la semaine dernière, et j'ai pris des notes) : pour le français, plus de chronologie, plus d'auteurs -seulement à titre indicatif; mais des "thèmes ", que chacun traitera comme il veut ou peut.
Du reste, les horaires globaux baissent, et il faut prendre dessus pour les éventuels EPI.
Pour le latin : perte, dans le meilleur des cas, de 3 heures , il ne reste plus qu'1heure en 5è, 2 heures en 4è, 2h en 3è. Si l'établissement choisit de ne pas entamer la marge, plus de latin.
Autre point, souligné par Osmie : il n'y a pas de "formation". Personne ne peut former sur quelque chose qui n'a pas été pratiqué. Nous avons donc droit à des discours d'inspecteurs, des diaporamas, visant à relayer la volonté ministérielle, et nous demandant de nous débrouiller à gérer la pénurie.
Du reste, les horaires globaux baissent, et il faut prendre dessus pour les éventuels EPI.
Pour le latin : perte, dans le meilleur des cas, de 3 heures , il ne reste plus qu'1heure en 5è, 2 heures en 4è, 2h en 3è. Si l'établissement choisit de ne pas entamer la marge, plus de latin.
Autre point, souligné par Osmie : il n'y a pas de "formation". Personne ne peut former sur quelque chose qui n'a pas été pratiqué. Nous avons donc droit à des discours d'inspecteurs, des diaporamas, visant à relayer la volonté ministérielle, et nous demandant de nous débrouiller à gérer la pénurie.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ThalieGrand sage
Sans entrer dans les détails également, je voudrais juste expliciter quelques points :
- la formation (pour reprendre ce que dit Osmie) :
Les professeurs (notamment ceux de ce forum) connaissent la réforme bien mieux quelquefois que les formateurs qui restent très vagues, n'ont pas lu les textes et racontent souvent n'importe quoi. Si vous lisez le site cité plus haut, vous verrez que les professeurs ont un point de vue hyper argumenté sur la réforme et ne se braquent pas dans le vide.
Pour vous citer sur les EPI, l'AP et la LV2 en 5e :
"- quelques points positifs : les EPI (Enseignements Pratiques Interdisciplinaires) devraient permettre aux élèves de mieux comprendre à quoi peut servir ce qu’ils apprennent dans une matière, pouvant créer un intérêt dans une matière qu’ils jugeaient « inutile » ou « barbante » ; l’Accompagnement Personnalisé qui permettrait à chaque élève de bénéficier d’un soutien quel que soit son niveau, l’arrivée de la LV2 dès la 5ème,…"
Il me semble que votre point de vue repose sur des a priori positifs et enthousiastes mais il n'est pas étayé par des chiffres, des discussions avec les professeurs de la réalité du métier et même de nombreuses études scientifiques dont on parle très souvent sur ce forum.
1. AP = soutien quel que soit son niveau ?
L'A.P. n'est pas du soutien (voir les textes) et il se fera en classe entière. Si dans votre établissement, il est décidé que l'AP sera fait par des professeurs autres que ceux des élèves, vous pouvez déjà faire une grosse croix sur l'impact de cet Accompagnement. Un professeur de Maths ou de Français connaît en un mois ses élèves et peut tenter de les aider. Des professeurs qui ne verraient ces élèves qu'une fois par semaine une heure en classe entière mettront beaucoup de temps à connaître leurs difficultés.
2. EPI : Pourquoi le fait de combiner deux disciplines au lieu d'une donnerait subitement plus d'intérêt à cet enseignement ? Ceci part d'un postulat qui me semble peu étayé. Les élèves de collège sont jeunes, ils ont besoin d'étoffer leurs bases car ils arrivent souvent démunis de l'école primaire. Un enseignement interdisciplinaire peut être intéressant au lycée et encore...Cet enseignement est "pratique " (cad avec une production (vidéo, journal, diapo etc) donc il est très chronophage. Il occupe beaucoup de temps pour peu de connaissances acquises. Tous les professeurs qui ont travaillé des projets en salle informatique le savent bien. En une heure, les élèves à 30 devant 15 postes passent l'heure à surfer de sites en sites sans lire, s'interpellent (plus d'agitation qu'en classe), appellent le professeur toutes les 5 min. car ils n'arrivent pas à aller sur les sites indiqués ou ont mal lu les consignes ou ne trouvent pas le lien etc. A la fin de l'heure, le professeur est épuisé d'avoir couru partout et les élèves sortent en disant : "on n'a rien appris !" (souvent entendu)
Il est normal pour un collégien de trouver des matières rasantes, c'est la loi du genre. Je détestais la physique/chimie. Aujourd'hui, je m'émerveille dès que je comprends un phénomène très simple de physique.
Il est normal qu'un collégien trouve certaines matières inutiles. J'ai toujours détesté le sport et je ne comprenais pas pourquoi on me l'imposait. Un collégien doit se frotter à l'inutilité des choses ou à ce qu'il considère comme inutile. Plus tard, il pourra alors comprendre les raisons pour lesquelles il a reçu cet enseignement. Nous professeurs, ne travaillons pas forcément pour avoir un retour sur investissement quasi simultané à notre enseignement. Certains élèves reviennent nous voir longtemps après et nous disent avoir retenu ceci ou cela ou avoir compris l'importance de notre discipline plus tard.
3. Quant aux LV2 en 5e. Là encore votre postulat de base (c'est bien) devrait s'appuyer sur des bilans d'expérience qui ont été faits l'an dernier car expérience pilote dans certaines académies. De ce que j'ai retenu, les professeurs de langue disent que 2h30 par semaine ce n'est pas assez pour pratiquer une LV. D'autre part, pourquoi commencer plus tôt une LV serait mieux ? Sur quel argument doit-on se baser ? Ce que je sais c'est que de très nombreux élèves ont de plus en plus de mal à maîtriser leur langue maternelle tant à l'oral qu'à l'écrit. Alors pratiquer 3 langues dès la 5e me semble créer de la dispersion au lieu de se concentrer sur leur langue et une L.V.
- la formation (pour reprendre ce que dit Osmie) :
Les professeurs (notamment ceux de ce forum) connaissent la réforme bien mieux quelquefois que les formateurs qui restent très vagues, n'ont pas lu les textes et racontent souvent n'importe quoi. Si vous lisez le site cité plus haut, vous verrez que les professeurs ont un point de vue hyper argumenté sur la réforme et ne se braquent pas dans le vide.
Pour vous citer sur les EPI, l'AP et la LV2 en 5e :
"- quelques points positifs : les EPI (Enseignements Pratiques Interdisciplinaires) devraient permettre aux élèves de mieux comprendre à quoi peut servir ce qu’ils apprennent dans une matière, pouvant créer un intérêt dans une matière qu’ils jugeaient « inutile » ou « barbante » ; l’Accompagnement Personnalisé qui permettrait à chaque élève de bénéficier d’un soutien quel que soit son niveau, l’arrivée de la LV2 dès la 5ème,…"
Il me semble que votre point de vue repose sur des a priori positifs et enthousiastes mais il n'est pas étayé par des chiffres, des discussions avec les professeurs de la réalité du métier et même de nombreuses études scientifiques dont on parle très souvent sur ce forum.
1. AP = soutien quel que soit son niveau ?
L'A.P. n'est pas du soutien (voir les textes) et il se fera en classe entière. Si dans votre établissement, il est décidé que l'AP sera fait par des professeurs autres que ceux des élèves, vous pouvez déjà faire une grosse croix sur l'impact de cet Accompagnement. Un professeur de Maths ou de Français connaît en un mois ses élèves et peut tenter de les aider. Des professeurs qui ne verraient ces élèves qu'une fois par semaine une heure en classe entière mettront beaucoup de temps à connaître leurs difficultés.
2. EPI : Pourquoi le fait de combiner deux disciplines au lieu d'une donnerait subitement plus d'intérêt à cet enseignement ? Ceci part d'un postulat qui me semble peu étayé. Les élèves de collège sont jeunes, ils ont besoin d'étoffer leurs bases car ils arrivent souvent démunis de l'école primaire. Un enseignement interdisciplinaire peut être intéressant au lycée et encore...Cet enseignement est "pratique " (cad avec une production (vidéo, journal, diapo etc) donc il est très chronophage. Il occupe beaucoup de temps pour peu de connaissances acquises. Tous les professeurs qui ont travaillé des projets en salle informatique le savent bien. En une heure, les élèves à 30 devant 15 postes passent l'heure à surfer de sites en sites sans lire, s'interpellent (plus d'agitation qu'en classe), appellent le professeur toutes les 5 min. car ils n'arrivent pas à aller sur les sites indiqués ou ont mal lu les consignes ou ne trouvent pas le lien etc. A la fin de l'heure, le professeur est épuisé d'avoir couru partout et les élèves sortent en disant : "on n'a rien appris !" (souvent entendu)
Il est normal pour un collégien de trouver des matières rasantes, c'est la loi du genre. Je détestais la physique/chimie. Aujourd'hui, je m'émerveille dès que je comprends un phénomène très simple de physique.
Il est normal qu'un collégien trouve certaines matières inutiles. J'ai toujours détesté le sport et je ne comprenais pas pourquoi on me l'imposait. Un collégien doit se frotter à l'inutilité des choses ou à ce qu'il considère comme inutile. Plus tard, il pourra alors comprendre les raisons pour lesquelles il a reçu cet enseignement. Nous professeurs, ne travaillons pas forcément pour avoir un retour sur investissement quasi simultané à notre enseignement. Certains élèves reviennent nous voir longtemps après et nous disent avoir retenu ceci ou cela ou avoir compris l'importance de notre discipline plus tard.
3. Quant aux LV2 en 5e. Là encore votre postulat de base (c'est bien) devrait s'appuyer sur des bilans d'expérience qui ont été faits l'an dernier car expérience pilote dans certaines académies. De ce que j'ai retenu, les professeurs de langue disent que 2h30 par semaine ce n'est pas assez pour pratiquer une LV. D'autre part, pourquoi commencer plus tôt une LV serait mieux ? Sur quel argument doit-on se baser ? Ce que je sais c'est que de très nombreux élèves ont de plus en plus de mal à maîtriser leur langue maternelle tant à l'oral qu'à l'écrit. Alors pratiquer 3 langues dès la 5e me semble créer de la dispersion au lieu de se concentrer sur leur langue et une L.V.
- pailleauquebecFidèle du forum
Bravo sneri de vous pencher sur cette question très embrouillée.
J'espère que vous arriverez à vous faire votre propre opinion sur la question.
Ne vous fiez pas aux apparences.
J'espère que vous arriverez à vous faire votre propre opinion sur la question.
Ne vous fiez pas aux apparences.
- RendashBon génie
Bonjour, sneri.
Avant toute chose, vous devez avoir conscience d'une chose : ce site, Néoprofs, est d'une tendance fortement opposée à la réforme. Beaucoup de ses membres se sont investis dans la lutte contre ce projet, donc vous n'aurez guère de son de cloche favorable. Certains membres ont bien essayé de la défendre, mais se sont fait rembarrer, à mon avis faute d'arguments solides qui ne se contentent pas de reprendre les éléments de langage ministériels. Donc, vous n'aurez ici pour ainsi dire que des arguments contre cette réforme.
Je ne réagirai que sur quelques points, les collègues ont dit ou diront tout ce qu'il y a à dire. Le site qu'on vous a indiqué est très complet ; vous trouverez également sur Néoprofs des fils de discussion qui démontent la réforme point par point (tapez "inepties" dans la barre de recherches, et vous trouverez sans peine le formidable travail de MUTIS sur la question.)
- les formations.
La majorité des formations suivies à ce jour ont été purement et simplement lamentables. Aucun contenu, aucune explication ; dans beaucoup d'entre elles, on n'a eu que des formateurs se contentant d'ânonner les diaporamas fournis par le ministère. Certaines ont été animées par des IPR venus du lycée (philosophie, SES), qui ne connaissent donc pas vraiment le collège. Les professeurs formateurs n'ont globalement pas réussi à répondre aux questions et aux inquiétudes formulées par les collègues. Dans un grand nombre de cas, il a été demandé aux enseignants formés de...réaliser eux-mêmes le contenu de leur formation! Le tout à l'aveugle, sans connaître le moins du monde l'organisation concrète de la chose dans leur établissement. Hors-sol, donc.
Il est possible que certaines formations aient été une réussite ; après tout, pourquoi pas. mais ce n'est pas ici que vous trouverez des échos favorables, en tout cas.
- l'accompagnement personnalisé
Première chose : il faut bien avoir conscience qu'il ne viendra pas en plus des horaires disciplinaires, il sera pris dedans. Concrètement, dans le meilleur des cas ce sera une heure normale, en classe entière, lors de laquelle le professeur aura ses élèves, dont il connaît les besoins. Des dédoublements ("petits groupes") sont envisagés, mais ce sera forcément au détriment d'autres choses, le latin en particulier, qui, déjà amputé, serait alors sacrifié.
Dans le pire des cas, et c'est la volonté d'un certain nombre de chefs d'établissement, les élèves seront répartis en d'autres groupes que leur classe. Autrement dit, ils auront face à eux un enseignant qui ne les connaît pas, n'a pas pu identifier leurs besoins, et ne saurait donc les aider efficacement. C'est l'AP telle qu'organisée au lycée, qui est une véritable catastrophe : totalement inefficace, et dédaignée par beaucoup d'élèves, même très sérieux par ailleurs, qui ne la perçoivent pas comme une heure de cours. L'absentéisme sur ces heures est proprement ahurissant, d'ailleurs.
Et, ce faisant, la discipline sur laquelle l'AP sera ponctionné perdra, de fait, une heure.
- les EPI.
L'interdisciplinarité est pratiquée par beaucoup d'enseignants, elle est même au cœur de certaines disciplines (le français, l'histoire-géographie, en particulier). Mais les projets déjà existants seront sacrifiés faute de pouvoir être insérés dans les carcans que constituent les modalités prévues pour les EPI. A la place, il faudra tordre les programmes pour les y faire entrer, de façon parfois ubuesque : regardez ce qui a été proposé à titre d'exemple sur le site du ministère ou par les collèges pilotes, vous n'avez pas fini de rire (ou de pleurer).
Or, les élèves ne sont pas dupes. Ils le savent très bien lorsqu'ils sont pris pour des imbéciles et lorsqu'on veut leur faire faire n'importe quoi. En outre, au collège, un élève qui s'ennuie est très souvent un élève qui n'a pas les armes pour suivre le cours et en comprendre l'intérêt ; de ce point de vue, la baisse des exigences ne fera qu'aggraver le problème. Quant aux élèves de 4e lambda, pour lesquels l'ennui en cours est une façon d'être et une marque de fabrique, les EPI ne feront qu'accentuer cet ennui.
Projets et réalisations concrètes? Dans 99% des cas on ne pourra guère faire plus qu'une affiche, un dossier, un journal, un magazine, faute de moyens. C'est officiel : plusieurs IPR ont appelé à "ne pas être trop ambitieux". Je gage qu'après le troisième magazine, l'intérêt (hypothétique) suscité par la nouveauté (théorique) de la chose baissera de façon drastique.
Voilà, ce ne sont que des réflexions en vrac, les collègues complèteront. Mais je vous prie de croire qu'il ne s'agit pas, au rebours des mensonges ministériels, d'une simple crainte du changement, de corporatisme, ou de paresse. Les enseignants qui s'opposent bec et ongles à cette réforme, et qui consacrent à cette lutte du temps, de l'argent et de l'énergie, le font parce qu'en leur âme et conscience professionnelle, ils l'estiment absolument néfaste pour l'immense majorité des élèves, en particulier ceux en difficulté scolaire ou sociale.
Avant toute chose, vous devez avoir conscience d'une chose : ce site, Néoprofs, est d'une tendance fortement opposée à la réforme. Beaucoup de ses membres se sont investis dans la lutte contre ce projet, donc vous n'aurez guère de son de cloche favorable. Certains membres ont bien essayé de la défendre, mais se sont fait rembarrer, à mon avis faute d'arguments solides qui ne se contentent pas de reprendre les éléments de langage ministériels. Donc, vous n'aurez ici pour ainsi dire que des arguments contre cette réforme.
Je ne réagirai que sur quelques points, les collègues ont dit ou diront tout ce qu'il y a à dire. Le site qu'on vous a indiqué est très complet ; vous trouverez également sur Néoprofs des fils de discussion qui démontent la réforme point par point (tapez "inepties" dans la barre de recherches, et vous trouverez sans peine le formidable travail de MUTIS sur la question.)
- les formations.
La majorité des formations suivies à ce jour ont été purement et simplement lamentables. Aucun contenu, aucune explication ; dans beaucoup d'entre elles, on n'a eu que des formateurs se contentant d'ânonner les diaporamas fournis par le ministère. Certaines ont été animées par des IPR venus du lycée (philosophie, SES), qui ne connaissent donc pas vraiment le collège. Les professeurs formateurs n'ont globalement pas réussi à répondre aux questions et aux inquiétudes formulées par les collègues. Dans un grand nombre de cas, il a été demandé aux enseignants formés de...réaliser eux-mêmes le contenu de leur formation! Le tout à l'aveugle, sans connaître le moins du monde l'organisation concrète de la chose dans leur établissement. Hors-sol, donc.
Il est possible que certaines formations aient été une réussite ; après tout, pourquoi pas. mais ce n'est pas ici que vous trouverez des échos favorables, en tout cas.
- l'accompagnement personnalisé
Première chose : il faut bien avoir conscience qu'il ne viendra pas en plus des horaires disciplinaires, il sera pris dedans. Concrètement, dans le meilleur des cas ce sera une heure normale, en classe entière, lors de laquelle le professeur aura ses élèves, dont il connaît les besoins. Des dédoublements ("petits groupes") sont envisagés, mais ce sera forcément au détriment d'autres choses, le latin en particulier, qui, déjà amputé, serait alors sacrifié.
Dans le pire des cas, et c'est la volonté d'un certain nombre de chefs d'établissement, les élèves seront répartis en d'autres groupes que leur classe. Autrement dit, ils auront face à eux un enseignant qui ne les connaît pas, n'a pas pu identifier leurs besoins, et ne saurait donc les aider efficacement. C'est l'AP telle qu'organisée au lycée, qui est une véritable catastrophe : totalement inefficace, et dédaignée par beaucoup d'élèves, même très sérieux par ailleurs, qui ne la perçoivent pas comme une heure de cours. L'absentéisme sur ces heures est proprement ahurissant, d'ailleurs.
Et, ce faisant, la discipline sur laquelle l'AP sera ponctionné perdra, de fait, une heure.
- les EPI.
L'interdisciplinarité est pratiquée par beaucoup d'enseignants, elle est même au cœur de certaines disciplines (le français, l'histoire-géographie, en particulier). Mais les projets déjà existants seront sacrifiés faute de pouvoir être insérés dans les carcans que constituent les modalités prévues pour les EPI. A la place, il faudra tordre les programmes pour les y faire entrer, de façon parfois ubuesque : regardez ce qui a été proposé à titre d'exemple sur le site du ministère ou par les collèges pilotes, vous n'avez pas fini de rire (ou de pleurer).
Or, les élèves ne sont pas dupes. Ils le savent très bien lorsqu'ils sont pris pour des imbéciles et lorsqu'on veut leur faire faire n'importe quoi. En outre, au collège, un élève qui s'ennuie est très souvent un élève qui n'a pas les armes pour suivre le cours et en comprendre l'intérêt ; de ce point de vue, la baisse des exigences ne fera qu'aggraver le problème. Quant aux élèves de 4e lambda, pour lesquels l'ennui en cours est une façon d'être et une marque de fabrique, les EPI ne feront qu'accentuer cet ennui.
Projets et réalisations concrètes? Dans 99% des cas on ne pourra guère faire plus qu'une affiche, un dossier, un journal, un magazine, faute de moyens. C'est officiel : plusieurs IPR ont appelé à "ne pas être trop ambitieux". Je gage qu'après le troisième magazine, l'intérêt (hypothétique) suscité par la nouveauté (théorique) de la chose baissera de façon drastique.
Voilà, ce ne sont que des réflexions en vrac, les collègues complèteront. Mais je vous prie de croire qu'il ne s'agit pas, au rebours des mensonges ministériels, d'une simple crainte du changement, de corporatisme, ou de paresse. Les enseignants qui s'opposent bec et ongles à cette réforme, et qui consacrent à cette lutte du temps, de l'argent et de l'énergie, le font parce qu'en leur âme et conscience professionnelle, ils l'estiment absolument néfaste pour l'immense majorité des élèves, en particulier ceux en difficulté scolaire ou sociale.
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- laMissSage
emanao a écrit:Bonjour,
vous devriez trouver quelques réponses à vos questions en consultant ce site :
http://www.reformeducollege.fr/
Oui. Il y a d'ailleurs une section "parents', avec une tentative d'explication des principaux volets de cette réforme...
sneri, je me permets d'ajouter que le diable est dans les détails. Pour comprendre les enjeux, il faut connaitre quelques détails. Vraiment.
Je dirais même que si vous ne vous penchez pas un petit peu sur les détails, vous ne pouvez pas du tout comprendre ce qu'il se passe.
De grâce, ne croyez pas les raccourcis, voire les mensonges, qu'on entend très souvent dans les médias, mais aussi dans la vie de tous les jours de la part de certaines personnes qui représentent d'Education Nationale (les chefs d'établissement doivent faire en sorte que "ça passe", ce qui amène certains d'entre eux à minimiser très fortement les problèmes que génère cette réforme).
_________________
Si rien n'est décidé, ce sera à chacun d'entre nous de décider en conscience.
- DaphnéDemi-dieu
Il faut bien distinguer le discours officiel, celui du ministre, des cadres de l'EN (chefs d'établissements, inspecteurs pédagogiques ou généraux, DASEN....qui doivent faire passer la réforme) et des média qui répètent comme des perroquets ce que l'administration leur dit.
Cette réforme n'a qu'un but : tailler dans les dépenses de l'EN en réduisant fortement les coûts, et on vous vend le discours traditionnel de modernisation de l'institution, avec moins d'heures de cours pour mieux fonctionner ! Pathétique !
Et puis il a les professeurs, ceux qui sont sur le terrain, qui connaissent la situation, les élèves, le métier avec ses contraintes et qui réalisent concrètement le désastre qui s'annonce : voici la situation.
Cette réforme n'a qu'un but : tailler dans les dépenses de l'EN en réduisant fortement les coûts, et on vous vend le discours traditionnel de modernisation de l'institution, avec moins d'heures de cours pour mieux fonctionner ! Pathétique !
Et puis il a les professeurs, ceux qui sont sur le terrain, qui connaissent la situation, les élèves, le métier avec ses contraintes et qui réalisent concrètement le désastre qui s'annonce : voici la situation.
- OsmieSage
Encore un point sur les formations : nous avons passé des concours disciplinaires, et sommes payés pour former les élèves à des disciplines ; jusqu'à preuve du contraire, nous ne sommes pas là pour faire de l'animation, des clubs développement durable, etc. ; si nous pouvons le faire, cela ne saurait constituer le cœur de notre métier. Si j'avais voulu faire de l'animation culturelle, j'aurais passé le BAFA et serais devenue directrice de colo.
Depuis l'obtention de notre concours, nous sommes nombreux à nous former seuls dans nos disciplines ; pour ma part, je rêve que le rectorat, au lieu de vouloir me former sur quelque chose qui n'a pas été pensé dans l'intérêt de l'instruction, qui n'a même pas été pensé du tout, organise des formations disciplinaires pour les professeurs. Ces formations n'existent pas dans mon académie. En lien avec nos programmes, comme j'aimerais suivre une "formation" sur Erasme ou Céline ! Au lieu de cela, je lis seule, travaille seule, m'arrange pour suivre de temps en temps un cours dans un fac ; quand je veux parler métier avec des collègues, je constate hélas le glissement de bon nombre d'entre eux vers l'animation, au détriment de l'instruction. Comment leur jeter la pierre, ce glissement étant voulu par le ministère ?
Depuis l'obtention de notre concours, nous sommes nombreux à nous former seuls dans nos disciplines ; pour ma part, je rêve que le rectorat, au lieu de vouloir me former sur quelque chose qui n'a pas été pensé dans l'intérêt de l'instruction, qui n'a même pas été pensé du tout, organise des formations disciplinaires pour les professeurs. Ces formations n'existent pas dans mon académie. En lien avec nos programmes, comme j'aimerais suivre une "formation" sur Erasme ou Céline ! Au lieu de cela, je lis seule, travaille seule, m'arrange pour suivre de temps en temps un cours dans un fac ; quand je veux parler métier avec des collègues, je constate hélas le glissement de bon nombre d'entre eux vers l'animation, au détriment de l'instruction. Comment leur jeter la pierre, ce glissement étant voulu par le ministère ?
- William FosterExpert
Osmie a écrit:... Au lieu de cela, je lis seule, travaille seule...
T'as pas été à l'IUFM ?
Règle n°1 et suivantes de l'IUFM : en cas de besoin, n'hésitez pas à vous débrouiller seul(e).
Sinon y'avait un truc au PAF pour devenir clown (genre clown agrémenté). Ça a l'air tentant ET utile
_________________
Tout le monde me dit que je ne peux pas faire l'unanimité.
"Opinions are like orgasms : mine matters most and I really don't care if you have one." Sylvia Plath
Vérificateur de miroir est un métier que je me verrais bien faire, un jour.
- MoonchildSage
Concernant les EPI, l'article en lien ci-dessous résume assez bien les difficultés que pose l'interdisciplinarité :sneri a écrit:- quelques points positifs : les EPI (Enseignements Pratiques Interdisciplinaires) devraient permettre aux élèves de mieux comprendre à quoi peut servir ce qu’ils apprennent dans une matière, pouvant créer un intérêt dans une matière qu’ils jugeaient « inutile » ou « barbante » ; l’Accompagnement Personnalisé qui permettrait à chaque élève de bénéficier d’un soutien quel que soit son niveau, l’arrivée de la LV2 dès la 5ème,…
http://www.slate.fr/story/101073/ecole-debat-interdisciplinarite
"Il ressort des travaux de ces chercheurs qu’en interdisciplinarité, les élèves doivent faire des liens, des connections qui paraissent évidentes aux adultes cultivés qui enseignent mais qui sont neuves pour certains d'entre eux parce qu'ils ont peu de bagage culturel. Les enseignants doivent passer un temps fou à expliquer ce lien même qui doit s’appuyer sur les disciplines mères qui sont peut-être elles même fragilisées par le temps qu’on leur prend. Il en ressort un savoir isolé et assez précaire."
Pour l'AP, l'expérience du lycée est un échec qui n'est dissimulé que par le report sine die du bilan de la réforme mise en place par Luc Châtel. Beaucoup de parents d'élèves s'étaient laissé séduire par la présentation qui leur en avait été faite - suffisamment évasive pour laisser croire qu'on allait en quelque sorte avoir des cours particuliers gratuits au lycée - mais dans la réalité, cet accompagnement n'a de personnalisé que le nom : même dans le meilleur des cas, lorsqu'il y a dédoublement (ce qui n'est pas du tout garanti et oblige alors à rogner sur les dédoublements des disciplines), ce n'est pas en une ou deux heures par semaine devant une quinzaine d'élèves qu'on peut véritablement répondre à des difficultés individuelles qui parfois remontent à plusieurs années en amont. Les quelques études qui ont été menées sur la mise en place de l'AP au lycée ne mettent en évidence pour seul effet notable que sa participation au creusement des disparités entre les établissements.
- Ignatius ReillyFidèle du forum
Pardon, mais, dans le titre, quelque- chose me gêne : incompréhension des parents d'élèves ou de parents d'élèves ? Dans la mesure où la plupart desdits parents ignorent ce qui attend leur progéniture à la rentrée, cela m'étonne.
- christian_Niveau 1
Osmie a écrit:Au lieu de cela, je lis seule, travaille seule
Ça m'épate de lire ça... si, vraiment !
Il y a combien de profs de lettres dans un établissement moyen ? Et tu arrives à te retrouver seule ?
Moi qui n'ai qu'un collègue, je passe pourtant la majeure partie de mon temps libre au collège à échanger et bosser avec lui à tel point que je peux sans problème prendre une de ses classes au pied levé sans aucune préparation.
Les formations PAF ne sont pas forcement fabuleuses je le reconnais et ça fait longtemps que je n'en ai plus suivi. Cela ne m'a pas empêché de me former malgré tout, seul ou pas, y compris sur des sujets que je n'ai *jamais* vu ni en formation initiale, ni à la fac comme le numérique. Par numérique j'entends aussi bien son utilisation pour le prof que je suis que pour l’utilisation du numérique avec et par les élèves.
Ça me gonfle d'entendre des professionnels de la formation se plaindre du manque de formation. Désolé si ma réaction peut paraître excessive, mais c'est ma manière de vivre. J'ai pas les moyens de faire construire la maison dont je rêve : j'ai acheté une ruine avec mon épouse et j'y ai presque tout fait en apprenant au fur et à mesure.
- BalthamosDoyen
christian_ a écrit:
J'ai pas les moyens de faire construire la maison dont je rêve : j'ai acheté une ruine avec mon épouse et j'y ai presque tout fait en apprenant au fur et à mesure.
On est content pour toi !
- monseigneurHabitué du forum
Balthamos a écrit:christian_ a écrit:
J'ai pas les moyens de faire construire la maison dont je rêve : j'ai acheté une ruine avec mon épouse et j'y ai presque tout fait en apprenant au fur et à mesure.
On est content pour toi !
Oui, c'est vraiment très intéressant. As-tu d'autres leçons de vie à nous dispenser ?
- ysabelDevin
christian_ a écrit:Osmie a écrit:Au lieu de cela, je lis seule, travaille seule
Ça m'épate de lire ça... si, vraiment !
Il y a combien de profs de lettres dans un établissement moyen ? Et tu arrives à te retrouver seule ?
Moi qui n'ai qu'un collègue, je passe pourtant la majeure partie de mon temps libre au collège à échanger et bosser avec lui à tel point que je peux sans problème prendre une de ses classes au pied levé sans aucune préparation.
Les formations PAF ne sont pas forcement fabuleuses je le reconnais et ça fait longtemps que je n'en ai plus suivi. Cela ne m'a pas empêché de me former malgré tout, seul ou pas, y compris sur des sujets que je n'ai *jamais* vu ni en formation initiale, ni à la fac comme le numérique. Par numérique j'entends aussi bien son utilisation pour le prof que je suis que pour l’utilisation du numérique avec et par les élèves.
Ça me gonfle d'entendre des professionnels de la formation se plaindre du manque de formation. Désolé si ma réaction peut paraître excessive, mais c'est ma manière de vivre. J'ai pas les moyens de faire construire la maison dont je rêve : j'ai acheté une ruine avec mon épouse et j'y ai presque tout fait en apprenant au fur et à mesure.
si cela te fait plaisir... Mais quand as-tu le temps de rénover ta ruine alors ?
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- alprechac2Expert
Je n'ai pas tout lu, mais je rebondis sur les EPI et les AP, en vous donnant l'exemple de ce qui va être organisé chez nous l'an prochain :
- AP en classe entière en 5e/4e/3e (pas de moyens pour faire des groupes à cause d'une marge insuffisante)
- EPI en classe entière, non fléchés dans les EDT ; on les travaillera quand on pourra / voudra, vu qu'il n'y a pas de moyens pour les mettre en place, ni pour de la co-intervention, et que ce doit être fait pendant nos cours.
- on va peut-être arriver à dédoubler l'AP des 6e, et on aura consommé notre marge. Si les chefs prévoient cela, c'est uniquement pour sauver des postes, notamment celui de la collègue d'allemand.
Alors l'aspect pédagogique positif de ces deux dispositifs, comment dire ... c'est le cadet des soucis de tout le monde, à commencer par le rectorat.
- AP en classe entière en 5e/4e/3e (pas de moyens pour faire des groupes à cause d'une marge insuffisante)
- EPI en classe entière, non fléchés dans les EDT ; on les travaillera quand on pourra / voudra, vu qu'il n'y a pas de moyens pour les mettre en place, ni pour de la co-intervention, et que ce doit être fait pendant nos cours.
- on va peut-être arriver à dédoubler l'AP des 6e, et on aura consommé notre marge. Si les chefs prévoient cela, c'est uniquement pour sauver des postes, notamment celui de la collègue d'allemand.
Alors l'aspect pédagogique positif de ces deux dispositifs, comment dire ... c'est le cadet des soucis de tout le monde, à commencer par le rectorat.
_________________
Habillez vos petits ! Mise à jour 18/04/2022 :
https://www.neoprofs.org/t120915-vd-fille-6-mois-9-ans-sm-pb-maj-18-04-2022#4574437
- DesolationRowEmpereur
christian_ a écrit:Osmie a écrit:Au lieu de cela, je lis seule, travaille seule
Ça m'épate de lire ça... si, vraiment !
Il y a combien de profs de lettres dans un établissement moyen ? Et tu arrives à te retrouver seule ?
Moi qui n'ai qu'un collègue, je passe pourtant la majeure partie de mon temps libre au collège à échanger et bosser avec lui à tel point que je peux sans problème prendre une de ses classes au pied levé sans aucune préparation.
Les formations PAF ne sont pas forcement fabuleuses je le reconnais et ça fait longtemps que je n'en ai plus suivi. Cela ne m'a pas empêché de me former malgré tout, seul ou pas, y compris sur des sujets que je n'ai *jamais* vu ni en formation initiale, ni à la fac comme le numérique. Par numérique j'entends aussi bien son utilisation pour le prof que je suis que pour l’utilisation du numérique avec et par les élèves.
Ça me gonfle d'entendre des professionnels de la formation se plaindre du manque de formation. Désolé si ma réaction peut paraître excessive, mais c'est ma manière de vivre. J'ai pas les moyens de faire construire la maison dont je rêve : j'ai acheté une ruine avec mon épouse et j'y ai presque tout fait en apprenant au fur et à mesure.
Certes, et nous t'en félicitons d'une seule et même voix ; mais imaginons le cas du professeur, indigne sans doute, qui n'éprouve pas une envie sans mélange de passer la majeure partie de son temps libre sur son lieu de travail avec ses collègues, mais peut éprouver le désir, honteux sans doute, d'avoir une vie sociale, une vie sentimentale, de lire ou de faire longuement l'exégèse du dernier dessin de Riss. Oh le vilain professionnel...
- stenchMonarque
christian a écrit:Moi qui n'ai qu'un collègue, je passe pourtant la majeure partie de mon temps libre au collège à échanger et bosser avec lui à tel point que je peux sans problème prendre une de ses classes au pied levé sans aucune préparation.
.
T'as vraiment une vie sympa. Moi, la majeur partie de mon temps libre, je le passe avec ma famille.
_________________
"Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend." Yannis Youlountas
"Ils veulent dessiner l'apartheid, on dessinera le maquis."
- kiddyNiveau 6
christian_ a écrit:Osmie a écrit:Au lieu de cela, je lis seule, travaille seule
J'ai pas les moyens de faire construire la maison dont je rêve : j'ai acheté une ruine avec mon épouse et j'y ai presque tout fait en apprenant au fur et à mesure.
en combien de temps? avec quel budget? sans livre? sans Internet? sans copains bricoleurs? sans outils spécifiques? je rigole
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- Réforme Lycée 2010 et Réforme collège 2016 : quelles ressemblances ?!
- Les personnalités connues opposées à la réforme 2016 manifesteront-elles contre la réforme du collège ?
- réforme college 2016 : lister ici des arguments qui remettent en cause la possibilité concrète de réaliser cette réforme
- Collège 2016 : "Pour une réforme qui mette fin au collège à deux vitesses !" (Communiqué de presse commun)
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