Les parents contestataires

Je relance le sujet. Nous avons de plus en plus en face de nous des parents contestataires et certains sont particulièrement virulents. Je suis très ennuyée en ce moment par un père qui conteste le zéro pour triche de sa fille malgré les arguments que je lui avance. Du moment que je n'ai pas pris sa fille sur le fait, je n'ai pas le droit de prétendre qu'elle a triché. Sa fille est en grande difficulté en 1re générale et doit être réorientée. Ma décision arrive donc au bon moment pour m'en prendre plein la poire. Le père m'a hurlé dessus au téléphone. Il m'a menacée d'en référer à mon directeur. Je lui ai dit de le faire. Je suis connue pour être particulièrement à l'écoute de mes élèves et bienveillante donc je ne pense pas que cela ternira mon image. Il a fait mention à la justice et maintenant demande, non exige, un rdv illico avec la direction et moi-même. Evidemment, je ne le vis pas bien du tout. L'agression verbale a été telle que j'ai du mal à m'en remettre.
Nos notes, nos décisions, sont sans cesse remises en question pour des raisons d'impact sur parcoursup. Chacune de nos notes ébranle l'avenir tout entier de nos élèves et même, comme me le reproche ce papa, la santé mentale de sa fille (oubliant au passage que nous avions conseillé en 2de déjà une voie techno face aux difficultés qui l'attendraient en 1re). Epuisée nerveusement je suis.

Farfalle a écrit:Je relance le sujet. Nous avons de plus en plus en face de nous des parents contestataires et certains sont particulièrement virulents. Je suis très ennuyée en ce moment par un père qui conteste le zéro pour triche de sa fille malgré les arguments que je lui avance. Du moment que je n'ai pas pris sa fille sur le fait, je n'ai pas le droit de prétendre qu'elle a triché. Sa fille est en grande difficulté en 1re générale et doit être réorientée. Ma décision arrive donc au bon moment pour m'en prendre plein la poire. Le père m'a hurlé dessus au téléphone. Il m'a menacée d'en référer à mon directeur. Je lui ai dit de le faire. Je suis connue pour être particulièrement à l'écoute de mes élèves et bienveillante donc je ne pense pas que cela ternira mon image. Il a fait mention à la justice et maintenant demande, non exige, un rdv illico avec la direction et moi-même. Evidemment, je ne le vis pas bien du tout. L'agression verbale a été telle que j'ai du mal à m'en remettre.
Nos notes, nos décisions, sont sans cesse remises en question pour des raisons d'impact sur parcoursup. Chacune de nos notes ébranle l'avenir tout entier de nos élèves et même, comme me le reproche ce papa, la santé mentale de sa fille (oubliant au passage que nous avions conseillé en 2de déjà une voie techno face aux difficultés qui l'attendraient en 1re). Epuisée nerveusement je suis.

Le conseil de classe est-il passé ? Si non, je te conseille d'attendre pour le rendez-vous avec le père, de parler du cas de la demoiselle au conseil de classe. Personnellement, je ferai aussi un rapport en rapportant les paroles menaçantes du père, même si, je pense que j'aurai mis fin à la conversation en raccrochant avant (mais c'est toujours plus facile de l'extérieur). Pour un éventuel rendez-vous (et seulement si tu le sens), certainement pas seule mais avec le PP et ta direction, si tu penses obtenir le soutien de leur part bien-sûr et si le père est trop virulent, il faut mettre fin à l'entretien. Je pense que tu les as bien déjà informés de la situation.

Bon courage en tout cas.

Bon courage.
Pense à la protection fonctionnelle aussi.

Jenny a écrit:Bon courage.
Pense à la protection fonctionnelle aussi.

J'allais le dire : hurler sur un prof, c'est une agression — pas étonnant que tu sois épuisée.
S'il recommence ou plutôt s'il continue ? Dépôt de plainte et demande de protection fonctionnelle.

Merci à vous. J'ai effectivement raccroché après avoir le plus poliment possible dit "Au revoir" pendant que ce monsieur continuait à déverser sa rage.
J'ai bien entendu informé la direction et le PP de la classe en restant la plus factuelle possible. Le rdv, si rdv il y a, se fera en la présence de la direction. Je compte sur le soutien de mon chef mais il va sans dire que j'irais voir mon médecin si je ne suis pas soutenue. Je ne me suis jamais arrêtée depuis ma dernière grossesse il y a 15 ans. Je pense avant tout à me protéger et je n'aurai pas d'état d'âme, classes à exam ou pas.

Bon courage.
Je pense qu'à ta place, je refuserais carrément tout rendez-vous, avec pour motif qu'il a déjà eu lieu (au téléphone) et que tu t'es fait agresser.
Qu'en ressortirait-il de plus qu'une nouvelle agression, avec un nouveau rendez-vous ?

Farfalle a écrit:Merci à vous. J'ai effectivement raccroché après avoir le plus poliment possible dit "Au revoir" pendant que ce monsieur continuait à déverser sa rage.
J'ai bien entendu informé la direction et le PP de la classe en restant la plus factuelle possible. Le rdv, si rdv il y a, se fera en la présence de la direction. Je compte sur le soutien de mon chef mais il va sans dire que j'irais voir mon médecin si je ne suis pas soutenue. Je ne me suis jamais arrêtée depuis ma dernière grossesse il y a 15 ans. Je pense avant tout à me protéger et je n'aurai pas d'état d'âme, classes à exam ou pas.

Exactement !

Philomène87 a écrit:Bon courage.
Je pense qu'à ta place, je refuserais carrément tout rendez-vous, avec pour motif qu'il a déjà eu lieu (au téléphone) et que tu t'es fait agresser.
Qu'en ressortirait-il de plus qu'une nouvelle agression, avec un nouveau rendez-vous ?

Je suis exactement du même avis. Après avoir été agressée de la sorte, que peux-tu espérer d'un nouveau rendez-vous? A mon sens, c'est à ta direction de prendre ses responsabilités, de rappeler la norme et de te protéger. Elle doit rencontrer le père pour lui signifier que son attitude est inacceptable, qu'il lui est désormais interdit de rencontrer le moindre enseignant de l'établissement, et que si réel besoin de discuter il y a, ce sera avec la direction.

Courage.

Courage !
C'est possible d'accepter le rdv à condition qu'il soit enregistré ? Je me dis que ça calmerait le père et que sinon, ça te fait une preuve lors du dépôt de plainte.

Philomène87 a écrit:Bon courage.
Je pense qu'à ta place, je refuserais carrément tout rendez-vous, avec pour motif qu'il a déjà eu lieu (au téléphone) et que tu t'es fait agresser.
Qu'en ressortirait-il de plus qu'une nouvelle agression, avec un nouveau rendez-vous ?

Pour moi, tu as déjà tout dit à ce parent.
Il n'a pas voulu entendre raison et te fait porter le chapeau. Pourquoi perdre du temps et de l'énergie pour cet individu?

On n’accepte évidemment pas de rendez-vous avec un parent qui a déjà commis une agression verbale. Mais surtout pas! Tu notifies ton refus dans le carnet de liaison (« Monsieur, en me hurlant dessus par téléphone le xxx, vous avez commis une agression verbale. Par conséquent, je refuse de vous recevoir et ne donne pas suite à votre demande de rendez-vous. Je me réserve le droit de porter plainte. Signature »

Provence a écrit:On n’accepte évidemment pas de rendez-vous avec un parent qui a déjà commis une agression verbale. Mais surtout pas! Tu notifies ton refus dans le carnet de liaison (« Monsieur, en me hurlant dessus par téléphone le xxx, vous avez commis une agression verbale. Par conséquent, je refuse de vous recevoir et ne donne pas suite à votre demande de rendez-vous. Je me réserve le droit de porter plainte. Signature »

Sur le principe de refuser de rencontrer un agresseur, je suis tout à fait d'accord avec toi. Mais je vais jusqu'à me demander s'il faut accepter de lui écrire. À mon avis, c'est au chef d'établissement de convoquer ce monsieur et de lui rappeler les termes de la loi. Pour moi, en cas d'agression, on coupe directement toute possibilité de contact, on prévient son CDE, on dépose plainte et on demande la protection fonctionnelle.

epekeina.tes.ousias a écrit:

Provence a écrit:On n’accepte évidemment pas de rendez-vous avec un parent qui a déjà commis une agression verbale. Mais surtout pas! Tu notifies ton refus dans le carnet de liaison (« Monsieur, en me hurlant dessus par téléphone le xxx, vous avez commis une agression verbale. Par conséquent, je refuse de vous recevoir et ne donne pas suite à votre demande de rendez-vous. Je me réserve le droit de porter plainte. Signature »

Sur le principe de refuser de rencontrer un agresseur, je suis tout à fait d'accord avec toi. Mais je vais jusqu'à me demander s'il faut accepter de lui écrire. À mon avis, c'est au chef d'établissement de convoquer ce monsieur et de lui rappeler les termes de la loi. Pour moi, en cas d'agression, on coupe directement toute possibilité de contact, on prévient son CDE, on dépose plainte et on demande la protection fonctionnelle.

Bonne question. C’est ce que j’avais fait il y a des années dans un cas similaire : je laissais une trace écrite et restais dans les clous réglementaires en justifiant mon refus de rendez-vous (en l’occurrence, le rendez-vous téléphonique a déjà été donné).
Dans le fond, je pense que tu as raison. On coupe toute communication avec l’agresseur. Et on se protège.

En fait, petit à petit depuis 10 ans, je suis devenu beaucoup plus intraitable qu'avant sur ces questions : pas une agression sans plainte et ne jamais laisser passer une agression.
Autant, il y a encore 15 ou 20 ans dans mon boulot de “formateur” (beurk), j'entendais parler d'un incident de ce genre une fois de temps en temps (allez, une quinzaine dans l'année), autant depuis pas longtemps (disons depuis 4 ou 5 ans), j'en apprends en moyenne un par semaine… C'est beaucoup trop, d'autant que je n'ai qu'un tout petit coup d'œil.

Je te rejoins complètement.

Je pensais qu'au CNED on était protégés de ce genre de choses et bien pas du tout.
J'ai reçu il y a quelques semaines un message fort désagréable d'un parent d'élève qui remettait en cause ma notation et ma façon de considérer ma discipline. J'étais très contrariée. Quand j'en ai parlé au conseiller de scolarité, il m'a répondu que cette personne m'a écrit ce message comme quelque chose qu'il m'aurait dit de visu lors d'une réunion parents/profs.
La différence, c'est qu'en face à face, j'aurais demandé à ce parent s'il était prof d'arts plastiques et comme la proba que ce ne soit pas le cas est extrêmement élevée, je lui aurais donc répondu de ne pas m'apprendre mon métier.
Par échange de message, c'est plus délicat. J'ai opté pour le mépris et n'ai pas donné suite. Je n'ai évidemment pas recorrigé le devoir et j'ai demandé à ce que personne ne recorrige par dessus. Un hors sujet reste un hors sujet et si le parent n'est pas content, il n'a qu'à surveiller le travail de son enfant.

Au début des années 70 ma mère a dû recorriger le travail d'un ou deux mois d'un élève de classe élémentaire .

Spoiler:

Calogero donne son avis sur les parents qui contestent l'autorité des professeurs de leur enfant :
https://www.instagram.com/p/C7mYEbztZ7e/?hl=fr

Je relance à mon tour le sujet. Un parent m'intime de changer une note et une appréciation du bulletin après le conseil. Je refuse mais quand bien même je serais d'accord: est-ce légal?
De plus, face à mon refus, cette personne m'annonce transmettre copie de nos messages Pronote au CDE. En a-t-elle le droit sans me demander au préalable l'autorisation?

Il me semble que c'est l'instance du conseil de classe qui valide les notes du trimestre et les appréciations du bulletin. Il est ensuite interdit de les modifier et le CDE est le/la "président(e)" qui en a la charge.
Il me semble également que le CDE a accès à la messagerie pronote de toute façon. Je répondrais "vu" et je m'arrêterais là.

Moi je dirais non comme toi. J'ai des élèves qui ont séché le dernier contrôle et maintenant viennent gratter que ouin ouin ils étaient malades je dois enlever le zéro. Ben non, le conseil de classe a eu lieu.

Reine Margot a écrit:Il me semble que c'est l'instance du conseil de classe qui valide les notes du trimestre et les appréciations du bulletin. Il est ensuite interdit de les modifier et le CDE est le/la "président(e)" qui en a la charge.
Il me semble également que le CDE a accès à la messagerie pronote de toute façon. Je répondrais "vu" et je m'arrêterais là.

Merci pour ta réponse. Par "qui en a la charge", tu veux dire "qui a le droit de modifier"?

Elaïna a écrit:Moi je dirais non comme toi. J'ai des élèves qui ont séché le dernier contrôle et maintenant viennent gratter que ouin ouin ils étaient malades je dois enlever le zéro. Ben non, le conseil de classe a eu lieu.

Les élèves ou les parents?

Elaïna a écrit:Moi je dirais non comme toi. J'ai des élèves qui ont séché le dernier contrôle et maintenant viennent gratter que ouin ouin ils étaient malades je dois enlever le zéro. Ben non, le conseil de classe a eu lieu.

Tu mets zéro à des élèves absents à un contrôle ?

frimoussette77 a écrit:

Elaïna a écrit:Moi je dirais non comme toi. J'ai des élèves qui ont séché le dernier contrôle et maintenant viennent gratter que ouin ouin ils étaient malades je dois enlever le zéro. Ben non, le conseil de classe a eu lieu.

Tu mets zéro à des élèves absents à un contrôle ?

Je mets ABS dans Pronote si l'absence est justifiée, sinon je mets ABS* et ça leur fait un zéro.
En même temps ils sont prévenus qu'il ne faut pas trop jouer au séchage stratégique... Là il s'agit d'élèves ayant raté le premier contrôle, fait les dm faciles où ils ont eu des notes correctes, et me croient assez bête pour leur laisser leur moyenne telle quelle. Donc oui maintenant ils viennent chouiner que "han mais ça fait baisser ma moyenne"...

Moi j'ai un élève qui a fait faire toute sa rédaction d'histoire par son AESH, dans ces conditions-là :
- le gamin je-m'en-foutiste avachi sur sa chaise qui se repose totalement sur l'AESH
- il se contente de lui donner des éléments de réponse et à elle de se débrouiller pour faire les phrases et les écrire (ils avaient le cahier sous les yeux, ce n'est pas comme si c'était un contrôle de connaissances)
Donc rédaction parfaite, qui valait 10/10. Bien sûr, je choisis de ne pas évaluer, car de toute façon c'est un gamin qui présente des troubles rendant impossible l'évaluation d'une telle compétence. Mais à chaque fois, j'ai l'espoir qu'il essaie au moins 2 ou 3 phrases...
Le gamin se met à râler et je sais que sa mère va débarquer. Je m'en fous, mais ça m'énerve.