- ysabelDevin
Rosanette a écrit:C'est assez juste, il est fondamental de se soucier de ses proches, mais ça ne fait qu'entretenir un lien qui est déjà présent ; créer du lien social hors de son cercle, d'une manière ou d'une autre, ça permet aussi de vaincre quelques préjugés, d'enrayer un peu la peur de l'inconnu. J'en reviens à mes idées du social, de l'action bénévole (dans toutes ses acceptions) pour renégocier les espaces à petite échelle.
Il est vrai que prof c'est un métier très "social", on rencontre via les parents des réalités très différentes. Mais ce n'est pas le seul boulot où on en fait souvent un peu plus que ce qui est demandé.
je ne vois pas le rapport entre ce que j'ai souligné et "l'engagement".
- ysabelDevin
Rosanette a écrit:Condorcet a écrit:Dans tout engagement, il y a un choix. Dénier à l'individu le droit de s'engager ou de s'y refuser revient à annihiler la portée de tout engagement. Le collectif ne se décrète pas ni se provoque : il provient de l'envie de la rencontre, qui n'obéit pas à des logiques institutionnelles mais humaines. Sauf danger immédiat pour la société, l'Etat n'a pas à prescrire ou à proscrire tel ou tel engagement.
La notion d'engagement ou de don de temps pour autrui recouvre des réalités suffisamment larges pour que chacun s'y retrouve, en terme de capacités, d'objet etc.
Quand je verrai ceux qui nous gouvernent "s'engager" (et pas pour la gloire), j'y songerai.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- JPhMMDemi-dieu
Ceux qui "ne s'engagent pas" (je ne sais même plus ce que cela signifie, à la fin) auraient plus de préjugés et auraient davantage peur de l'inconnu que les autres ?
Voilà aut'chose...
Voilà aut'chose...
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- RosanetteEsprit éclairé
ysabel a écrit:Rosanette a écrit:C'est assez juste, il est fondamental de se soucier de ses proches, mais ça ne fait qu'entretenir un lien qui est déjà présent ; créer du lien social hors de son cercle, d'une manière ou d'une autre, ça permet aussi de vaincre quelques préjugés, d'enrayer un peu la peur de l'inconnu. J'en reviens à mes idées du social, de l'action bénévole (dans toutes ses acceptions) pour renégocier les espaces à petite échelle.
Il est vrai que prof c'est un métier très "social", on rencontre via les parents des réalités très différentes. Mais ce n'est pas le seul boulot où on en fait souvent un peu plus que ce qui est demandé.
je ne vois pas le rapport entre ce que j'ai souligné et "l'engagement".
Devenir bénévole ou donner de son temps à autre chose qu'à soi et ses proches, en dehors du temps de travail, ça peut permettre de dépasser sa zone de confort, d'être en contact avec des personnes qu'on ne rencontrerait pas dans d'autres circonstances, et qui ont besoin de ces bénévoles (je parle ici d'une simple relation bénévole-bénéficiaire, mais il y a aussi les relations qu'on peut créer entre plusieurs bénévoles, certaines actions et certains organismes se reposent plus que d'autres sur un travail d'équipe).
- ysabelDevin
mais quel rapport avec la peur de l'inconnu et les préjugés ?
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- IphigénieProphète
Peut-être le fait que se donner officiellement et de façon visible bonne conscience permet de se penser meilleur .ysabel a écrit:mais quel rapport avec la peur de l'inconnu et les préjugés ?
- William FosterExpert
Je me souviens d'une histoire il y a quelques temps où un directeur de l'EFS (don du sang) avait tenté de rémunérer les donneurs, à titre expérimental, dans quelque hôpital. Il avait finalement abandonné suite à la chute des dons qui avait suivi, les donneurs ayant refusé que soit marchandé leurs dons.
Je l'ai rêvée, cette histoire ? ou ça s'est effectivement passé ?
Si ça se trouve, ma mémoire me joue des tours à cause d'alzeih... d'alzhei... Rah ! Je ne sais même plus comment ça s'écrit
En tous cas, donner son sang est une participation importante à la vie de la Cité, ne serait-ce que pour alléger les coûts d'importation de produits sanguins (mais vu l'impact sur la diminution des impôts on peut voir ça comme un geste désintéressé...) Et tous ces jeunes en bonne santé qui seraient valorisés en donnant leur sang dans le cadre de leur parcours citoyen, ça ferait remonter les stocks d'hémoglobine. Pis ceux qui peuvent pas donner leur sang, on verra s'ils auraient pas un rein en trop
De toutes façons, tout le monde sait bien qu'un tel livret serait inutile, car tous les gens un tant soit peu sérieux savent que le kharma rétablit déjà l'équilibre du monde :langcroco:
Je l'ai rêvée, cette histoire ? ou ça s'est effectivement passé ?
Si ça se trouve, ma mémoire me joue des tours à cause d'alzeih... d'alzhei... Rah ! Je ne sais même plus comment ça s'écrit
En tous cas, donner son sang est une participation importante à la vie de la Cité, ne serait-ce que pour alléger les coûts d'importation de produits sanguins (mais vu l'impact sur la diminution des impôts on peut voir ça comme un geste désintéressé...) Et tous ces jeunes en bonne santé qui seraient valorisés en donnant leur sang dans le cadre de leur parcours citoyen, ça ferait remonter les stocks d'hémoglobine. Pis ceux qui peuvent pas donner leur sang, on verra s'ils auraient pas un rein en trop
De toutes façons, tout le monde sait bien qu'un tel livret serait inutile, car tous les gens un tant soit peu sérieux savent que le kharma rétablit déjà l'équilibre du monde :langcroco:
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Tout le monde me dit que je ne peux pas faire l'unanimité.
"Opinions are like orgasms : mine matters most and I really don't care if you have one." Sylvia Plath
Vérificateur de miroir est un métier que je me verrais bien faire, un jour.
- RosanetteEsprit éclairé
ysabel a écrit:mais quel rapport avec la peur de l'inconnu et les préjugés ?
Le rapport, c'est que ça enrichit l'expérience individuelle des gens, en les confrontant à des réalités autres que les leurs.
Je n'ai pas dit que les gens qui ne faisaient pas de bénévolat d'une manière ou d'une autre étaient des gens obtus, en revanche je sais quoi répondre à des gens qui me parlent de l'assistanat ou des migrants en des termes peu amènes. Tout cela reste évidemment conditionné à une expérience locale, subjective et individuelle, mais je trouve bien de donner de son temps pour voir, discuter, comprendre les autres. Et les aider, même à une échelle infime.
- RosanetteEsprit éclairé
William je ne connais pas cette histoire, je sais que le don du sang est rémunéré dans certains pays, aux Etats-Unis certains produits sanguins sont encore rémunérés.
- LaverdureEmpereur
William Foster a écrit:Je me souviens d'une histoire il y a quelques temps où un directeur de l'EFS (don du sang) avait tenté de rémunérer les donneurs, à titre expérimental, dans quelque hôpital. Il avait finalement abandonné suite à la chute des dons qui avait suivi, les donneurs ayant refusé que soit marchandé leurs dons.
Je l'ai rêvée, cette histoire ? ou ça s'est effectivement passé ?
Si ça se trouve, ma mémoire me joue des tours à cause d'alzeih... d'alzhei... Rah ! Je ne sais même plus comment ça s'écrit
En tous cas, donner son sang est une participation importante à la vie de la Cité, ne serait-ce que pour alléger les coûts d'importation de produits sanguins (mais vu l'impact sur la diminution des impôts on peut voir ça comme un geste désintéressé...) Et tous ces jeunes en bonne santé qui seraient valorisés en donnant leur sang dans le cadre de leur parcours citoyen, ça ferait remonter les stocks d'hémoglobine. Pis ceux qui peuvent pas donner leur sang, on verra s'ils auraient pas un rein en trop
De toutes façons, tout le monde sait bien qu'un tel livret serait inutile, car tous les gens un tant soit peu sérieux savent que le kharma rétablit déjà l'équilibre du monde :langcroco:
C'est arrivé : dans les années 70, un économiste américain a comparé les dons du sang aux USA et en Grande-Bretagne. Aux USA, la plupart des donneurs étaient rémunérés, ce qui n'était pas le cas des donneurs britanniques. Son étude a montré que les USA manquaient régulièrement de dons et pas la Grande-Bretagne.
Pour les économistes qui se sont penchés sur le problème c'est effectivement un problème de motivation : le bénévolat, le don, etc. sont motivés par le désir de rendre service et non parce qu'on perçoit une compensation (sous une forme monétaire ou bien symbolique). Ajouter une part d'intéressement dans un système fondé sur le don et la gratuité de l'engagement réduit l'efficacité du système.
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- JPhMMDemi-dieu
Bon. Et si un gars n'a pas envie de donner de son temps, ou n'a pas envie d'afficher ses engagements personnels, et qu'il dit non, il se passe quoi ? C'est que jusqu'à preuve du contraire on a tout à fait le droit de ne pas vouloir être bénévole, on a tout à fait le droit de ne pas avoir de bonne volonté, et heureusement encore ! Cette liberté-là aussi on devrait s'assoir dessus ?
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- the educatorFidèle du forum
C'est pas un poil méprisant? Peut etre qu'officiellement tu lis dans les pensées des gens, aussi, non?Iphigénie a écrit:Peut-être le fait que se donner officiellement et de façon visible bonne conscience permet de se penser meilleur .ysabel a écrit:mais quel rapport avec la peur de l'inconnu et les préjugés ?
- RosanetteEsprit éclairé
JPhMM a écrit:Bon. Et si un gars n'a pas envie de donner de son temps, ou n'a pas envie d'afficher ses engagements personnels, et qu'il dit non, il se passe quoi ? C'est que jusqu'à preuve du contraire on a tout à fait le droit de ne pas vouloir être bénévole, on a tout à fait le droit de ne pas avoir de bonne volonté, et heureusement encore ! Cette liberté-là aussi on devrait s'assoir dessus ?
Mais non, relax.
Enfin pour les jeunes, si, visiblement, mais les items à valider seront très légers je pense, parce qu'il est effectivement impossible (ne serait-ce que sur le plan pratique) de chercher à imposer une charge bénévole régulière à des lycéens.
- the educatorFidèle du forum
Quel est le cout réel de cette liberté? Ce droit de ne pas participer appelle forcément un devoir de participer pour délimiter des contours a minima. C'était le cas du service militaire par exemple. Il n'est pas possible de considérer que l'on vit seul, ou alors il n'y a aucune raison de ne pas cracher a la figure de son voisin, sinon la loi. Comme si la seule raison d’adhérer a la loi aujourd'hui, c'est parce qu'elle protège de notre voisin et nous laisse libre de ne pas voir sa tête. C'est l'histoire de la non assistance: il est tout de même complètement hallucinant de vivre dans une société ou c'est la loi qui t'oblige à protéger l'intégrité de ton prochain, et encore faut il que cette integrité soit menacée (sinon, tout va bien).JphMM a écrit: C'est que jusqu'à preuve du contraire on a tout à fait le droit de ne pas vouloir être bénévole, on a tout à fait le droit de ne pas avoir de bonne volonté, et heureusement encore ! Cette liberté-là aussi on devrait s'assoir dessus ?
- ysabelDevin
Rosanette a écrit:ysabel a écrit:mais quel rapport avec la peur de l'inconnu et les préjugés ?
Le rapport, c'est que ça enrichit l'expérience individuelle des gens, en les confrontant à des réalités autres que les leurs.
Je n'ai pas dit que les gens qui ne faisaient pas de bénévolat d'une manière ou d'une autre étaient des gens obtus, en revanche je sais quoi répondre à des gens qui me parlent de l'assistanat ou des migrants en des termes peu amènes. Tout cela reste évidemment conditionné à une expérience locale, subjective et individuelle, mais je trouve bien de donner de son temps pour voir, discuter, comprendre les autres. Et les aider, même à une échelle infime.
Mais chacun enrichit son expérience individuelle comme il l'entend ; nul besoin de "s'engager" pour cela.
Ce que je souligne est ta vision des choses, laisse les autres avoir la leur.
Tiens, cela me fait penser à ses pro-réformes qui veulent imposer leur manière de faire aux autres.
La richesse, c'est la pluralité pas l'uniformité.
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- ysabelDevin
Rosanette a écrit:JPhMM a écrit:Bon. Et si un gars n'a pas envie de donner de son temps, ou n'a pas envie d'afficher ses engagements personnels, et qu'il dit non, il se passe quoi ? C'est que jusqu'à preuve du contraire on a tout à fait le droit de ne pas vouloir être bénévole, on a tout à fait le droit de ne pas avoir de bonne volonté, et heureusement encore ! Cette liberté-là aussi on devrait s'assoir dessus ?
Mais non, relax.
Enfin pour les jeunes, si, visiblement, mais les items à valider seront très légers je pense, parce qu'il est effectivement impossible (ne serait-ce que sur le plan pratique) de chercher à imposer une charge bénévole régulière à des lycéens.
Et celui qui n'a pas validé ces items pour x raisons, il sera mis au ban de la société ? il n'aura pas le droit de passer son permis de conduire ? il n'aura pas droit aux aides sociales ? etc.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- RosanetteEsprit éclairé
ysabel a écrit:Rosanette a écrit:JPhMM a écrit:Bon. Et si un gars n'a pas envie de donner de son temps, ou n'a pas envie d'afficher ses engagements personnels, et qu'il dit non, il se passe quoi ? C'est que jusqu'à preuve du contraire on a tout à fait le droit de ne pas vouloir être bénévole, on a tout à fait le droit de ne pas avoir de bonne volonté, et heureusement encore ! Cette liberté-là aussi on devrait s'assoir dessus ?
Mais non, relax.
Enfin pour les jeunes, si, visiblement, mais les items à valider seront très légers je pense, parce qu'il est effectivement impossible (ne serait-ce que sur le plan pratique) de chercher à imposer une charge bénévole régulière à des lycéens.
Et celui qui n'a pas validé ces items pour x raisons, il sera mis au ban de la société ? il n'aura pas le droit de passer son permis de conduire ? il n'aura pas droit aux aides sociales ? etc.
Mais on formate sur un certain nombre de points encore une fois (surtout en France) : il faut faire du sport (de l'EPS, mais le résultat est le même, il faut bouger son gras même si on déteste ça) pour être bachelier, il faut faire sa JAPD pour à peu près tout.
Elargir la JAPD a quelque chose d'un peu plus dense, ça ne me paraît pas être une mauvaise idée, y compris si un volet comporte un engagement quelconque, ponctuel ou continu.
- CathEnchanteur
doublon
- CathEnchanteur
Cath a écrit:Anecdote : Enfant 1 passe un entretien d'embauche fictif dans son IEP.
L'entretien se passe très bien, rien à redire.
Ah si, quand même : "Vous n'êtes pas investie dans une association".
Enfant 1 le reconnait mais objecte poliment qu'elle n'a pas encore 20 ans et qu'entre l'iep, la L3 par correspondance et les deux mois d'été où elle travaille il ne lui reste pas beaucoup de temps pour faire du bénévolat.
"Ah non, lui explique-t-on, "il ne s'agit pas de faire quelques heures par ci par là mais de prendre des responsabilités au sein d'une association."
Où serait le caritatif, le cœur, dans une telle démarche ? Ce serait juste pour ajouter une ligne au CV...
C'est ce que voulait dire ATuin, je pense.
- RendashBon génie
Cath a écrit:Anecdote : Enfant 1 passe un entretien d'embauche fictif dans son IEP.
L'entretien se passe très bien, rien à redire.
Ah si, quand même : "Vous n'êtes pas investie dans une association".
Enfant 1 le reconnait mais objecte poliment qu'entre l'iep, la L3 par correspondance et les deux mois d'été où elle travaille il ne lui reste pas beaucoup de temps pour faire du bénévolat.
"Ah non, lui explique-t-on, "il ne s'agit pas de faire quelques heures par ci par là mais de prendre des responsabilités au sein d'une association."
Où serait le caritatif, le cœur, dans une telle démarche ? Ce serait juste pour ajouter une ligne au CV...
C'est ce que voulait dire ATuin, je pense.
Enfant 1 est trop bien élevée (+ la dimension fictive de l'entretien, peut-être?). Elle aurait pu/dû faire remarquer que si un nombre croissant d'étudiants n'était pas obligé de trimer, au moins l'été et parfois toute l'année, pour payer les études et remplir le frigo, peut-être que lesdits étudiants pourraient davantage s'investir.
J'aurais adoré qu'on me fasse ce genre de remarque déplacée, tiens.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- RosanetteEsprit éclairé
C'est ce que je soulignais plus haut, les engagements sont valorisés dans le supérieur, au point où ça peut en devenir détestable (dans certaines ESC, toutes les associations ne se valent pas, c'est à qui obtiendra tel poste convoité).
Mais je crois aussi qu'il faut arrêter de faire un distinguo artificiel entre engagement sincère et engagement intéressé.
Il est courant dans une association de demander aux futures bénévoles "et vous, ça vous apporte quoi ?" De l'expérience, du contact, les réponses sont multiples ; et c'est justement parce que la notion de bénévolat est vaste que chacun peut y trouver son compte.
Mais je crois aussi qu'il faut arrêter de faire un distinguo artificiel entre engagement sincère et engagement intéressé.
Il est courant dans une association de demander aux futures bénévoles "et vous, ça vous apporte quoi ?" De l'expérience, du contact, les réponses sont multiples ; et c'est justement parce que la notion de bénévolat est vaste que chacun peut y trouver son compte.
- RosanetteEsprit éclairé
Rendash a écrit:Cath a écrit:Anecdote : Enfant 1 passe un entretien d'embauche fictif dans son IEP.
L'entretien se passe très bien, rien à redire.
Ah si, quand même : "Vous n'êtes pas investie dans une association".
Enfant 1 le reconnait mais objecte poliment qu'entre l'iep, la L3 par correspondance et les deux mois d'été où elle travaille il ne lui reste pas beaucoup de temps pour faire du bénévolat.
"Ah non, lui explique-t-on, "il ne s'agit pas de faire quelques heures par ci par là mais de prendre des responsabilités au sein d'une association."
Où serait le caritatif, le cœur, dans une telle démarche ? Ce serait juste pour ajouter une ligne au CV...
C'est ce que voulait dire ATuin, je pense.
Enfant 1 est trop bien élevée (+ la dimension fictive de l'entretien, peut-être?). Elle aurait pu/dû faire remarquer que si un nombre croissant d'étudiants n'était pas obligé de trimer, au moins l'été et parfois toute l'année, pour payer les études et remplir le frigo, peut-être que lesdits étudiants pourraient davantage s'investir.
J'aurais adoré qu'on me fasse ce genre de remarque déplacée, tiens.
Malheureusement, c'est au-delà de la remarque déplacée. Même si tu es boursier, vouloir rentrer dans des IEP ou autres écoles sélectives signifie souvent que tu doives faire jeu égal avec des jeunes qui n'ont pas les mêmes soucis que toi. Le CV fait partie de l'entretien, et il faudra défendre le fait que n'y figurent seulement des boulots alimentaires et zéro activité plus en phase avec les masters proposés.
(Reste toujours l'option bullshit).
- JPhMMDemi-dieu
Et les autres ?Rosanette a écrit:JPhMM a écrit:Bon. Et si un gars n'a pas envie de donner de son temps, ou n'a pas envie d'afficher ses engagements personnels, et qu'il dit non, il se passe quoi ? C'est que jusqu'à preuve du contraire on a tout à fait le droit de ne pas vouloir être bénévole, on a tout à fait le droit de ne pas avoir de bonne volonté, et heureusement encore ! Cette liberté-là aussi on devrait s'assoir dessus ?
Mais non, relax.
Enfin pour les jeunes, si, visiblement, mais les items à valider seront très légers je pense, parce qu'il est effectivement impossible (ne serait-ce que sur le plan pratique) de chercher à imposer une charge bénévole régulière à des lycéens.
Si je suis étudiant en BAC+3, loin de chez mes parents qui ne sont pas très fortunés, et que je dois étudier très durement car j'ai du mal et qu'en plus je dois travailler pour financer mes études, mon loyer, mon permis de conduire, etc., je n'aurai plus le droit de penser "bon, pendant quelques années, je me donne à fond uniquement pour mes études, pour mon avenir, à faire 50 h par semaine, je ne fais que ça, et dans deux ans je pourrais respirer" ?
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- SchéhérazadeNiveau 10
Cath a écrit:Cath a écrit:Anecdote : Enfant 1 passe un entretien d'embauche fictif dans son IEP.
L'entretien se passe très bien, rien à redire.
Ah si, quand même : "Vous n'êtes pas investie dans une association".
Enfant 1 le reconnait mais objecte poliment qu'elle n'a pas encore 20 ans et qu'entre l'iep, la L3 par correspondance et les deux mois d'été où elle travaille il ne lui reste pas beaucoup de temps pour faire du bénévolat.
"Ah non, lui explique-t-on, "il ne s'agit pas de faire quelques heures par ci par là mais de prendre des responsabilités au sein d'une association."
Où serait le caritatif, le cœur, dans une telle démarche ? Ce serait juste pour ajouter une ligne au CV...
C'est ce que voulait dire ATuin, je pense.
Glaçant...Si j'avais des enfants en âge de faire des études, je leur souhaiterais d'entrer dans une filière où ils soient recrutés sur leurs compétences, non sur leur personnalité. On ne casse pas les pieds à un médecin spécialiste, à un ingénieur de haut niveau, à un avocat fiscaliste, à un expert reconnu avec son "engagement": on le recrute pour ses compétences professionnelles, le reste le regarde. De même pour un plombier, un boulanger, d'ailleurs.
Pendant que l'on renonce à former des citoyens compétents, c'est-à-dire instruits, experts dans leur domaine, quel qu'il soit, pendant que l'on massacre l'université, menace les CPGE, détruit les filières professionnelles qui donnaient des qualifications solides, on crée ce livret. C'est abject: on déqualifie la jeunesse en même temps qu'on abolit la distinction vie privée/vie professionnelle. On lui refuse le droit d'être qualifiée, on lui impose le devoir d'être vertueuse pour avoir une chance de mendier un CDD sous-payé. Enfin vertueuse...au sens où peuvent l'entendre le gouvernement et un futur employeur: une vertu bien exhibitionniste, bien bavarde, bien conforme à l'air du temps.
- SchéhérazadeNiveau 10
Rosanette a écrit:
Mais je crois aussi qu'il faut arrêter de faire un distinguo artificiel entre engagement sincère et engagement intéressé.
C'est précisément ce que ce livret rend impossible. C'est précisément ce que l'absence de distinction entre sphère privée et sphère professionnelle qui sévit déjà dans certaines filières rend impossible. Ma vertu, mon "engagement" ne concerne pas mon employeur. Seules mes compétences professionnelles devraient l'intéresser.
Il faudrait abroger ce livret, dans l'intérêt des élèves et étudiants , et pour préserver la possibilité d'un engagement gratuit, car il ne peut l'être s'il est sous surveillance. C'est ce que JphM évoquait quand il parlait à très juste titre de l'autobiographie publique, permanente et maintenant obligatoire.
- JPhMMDemi-dieu
Schéhérazade a écrit:Cath a écrit:Cath a écrit:Anecdote : Enfant 1 passe un entretien d'embauche fictif dans son IEP.
L'entretien se passe très bien, rien à redire.
Ah si, quand même : "Vous n'êtes pas investie dans une association".
Enfant 1 le reconnait mais objecte poliment qu'elle n'a pas encore 20 ans et qu'entre l'iep, la L3 par correspondance et les deux mois d'été où elle travaille il ne lui reste pas beaucoup de temps pour faire du bénévolat.
"Ah non, lui explique-t-on, "il ne s'agit pas de faire quelques heures par ci par là mais de prendre des responsabilités au sein d'une association."
Où serait le caritatif, le cœur, dans une telle démarche ? Ce serait juste pour ajouter une ligne au CV...
C'est ce que voulait dire ATuin, je pense.
Glaçant...Si j'avais des enfants en âge de faire des études, je leur souhaiterais d'entrer dans une filière où ils soient recrutés sur leurs compétences, non sur leur personnalité. On ne casse pas les pieds à un médecin spécialiste, à un ingénieur de haut niveau, à un avocat fiscaliste, à un expert reconnu avec son "engagement": on le recrute pour ses compétences professionnelles, le reste le regarde. De même pour un plombier, un boulanger, d'ailleurs.
Pendant que l'on renonce à former des citoyens compétents, c'est-à-dire instruits, experts dans leur domaine, quel qu'il soit, pendant que l'on massacre l'université, menace les CPGE, détruit les filières professionnelles qui donnaient des qualifications solides, on crée ce livret. C'est abject: on déqualifie la jeunesse en même temps qu'on abolit la distinction vie privée/vie professionnelle. On lui refuse le droit d'être qualifiée, on lui impose le devoir d'être vertueuse pour avoir une chance de mendier un CDD sous-payé. Enfin vertueuse...au sens où peuvent l'entendre le gouvernement et un futur employeur: une vertu bien exhibitionniste, bien bavarde, bien conforme à l'air du temps.
Tout est dit.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Généralisation du traitement automatisé de données à caractère personnel dénommé « livret scolaire du lycée » (LSL)
- Débat sur le livret personnel de compétences
- Le Livret personnel de compétences existe-t-il en maternelle ?
- Université d'été sur le thème du « Parcours citoyen : le nouvel enseignement moral et civique"
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