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- Invité ElExpert spécialisé
Isidoria a écrit:Je ne suis pas sûre de comprendre ta remarque: tu trouves que nous, enseignants, nous avons des attentes sur l'étude de Candide et qu'à force ça se vide de son esprit de commentaire?
La question s'adresse sans doute à Thrabybule, mais je trouve pour ma part que sur les textes "incontournables", il y a une sorte de doxa, de commentaire bateau et attendu qui revient de manière incessante. Et ces mêmes commentaires, imparfaitement reproduits (souvent) par les élèves, deviennent vraiment lassants.
- IsidoriaDoyen
Le problème avec les Essais selon moi c'est que la majorité des élèves n'y comprend rien, et que du coup le professeur est obligé lui même de paraphraser et reformuler afin qu'ils y démêlent quelque chose. Le problème c'est qu'à force l'élève croit que c'est ça qu'il faut qu'il fasse.
- IsidoriaDoyen
elpenor08 a écrit:Isidoria a écrit:Je ne suis pas sûre de comprendre ta remarque: tu trouves que nous, enseignants, nous avons des attentes sur l'étude de Candide et qu'à force ça se vide de son esprit de commentaire?
La question s'adresse sans doute à Thrabybule, mais je trouve pour ma part que sur les textes "incontournables", il y a une sorte de doxa, de commentaire bateau et attendu qui revient de manière incessante. Et ces mêmes commentaires, imparfaitement reproduits (souvent) par les élèves, deviennent vraiment lassants.
Ah, oui pardon, en effet ma question s'adressait à Thrasybule, l'échange rapide de réponse a fait que ma question n'était pas directement derrière son message. Mea culpa.
- Invité ElExpert spécialisé
Les Essais demandent sans doute plus de finesse d'analyse que Candide, c'est certain. Mais je trouve que l'enjeu de faire aimer Montaigne est important.
- User17706Bon génie
J'ai très rarement vu des élèves qui n'aient pas étudié Candide en seconde ou en première. J'ai beaucoup de mal à me dire que les qualités de ce texte justifient cette omniprésence, qui me semble plutôt une sorte d'habitude collective.
- nitescenceÉrudit
PauvreYorick a écrit:J'ai très rarement vu des élèves qui n'aient pas étudié Candide en seconde ou en première. J'ai beaucoup de mal à me dire que les qualités de ce texte justifient cette omniprésence, qui me semble plutôt une sorte d'habitude collective.
Heum... une élève me demandait pourquoi on étudiait ce livre l'année dernière : ça ne sert à rien, c'est complètement dépassé etc. Les attentats de janvier lui ont répondu.
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- nuagesGrand sage
Comme je ne supporte plus du tout de faire Candide, j'ai opté pour Memnon et la sagesse humaine. J'ai adoré l'étudier !
- Reine MargotDemi-dieu
J'avais fait Micromégas en 4e et ils avaient adoré (j'étais très étonnée d'ailleurs, je craignais qu'ils aient du mal). Je crois que Candide revient tout le temps justement parce que c'est une "coyonade", qu'il y a des épisodes marrants (ou censés l'être) et que ça permet d'aborder des aspects de la pensée des Lumières de façon plus légère (fanatisme, obscurantisme, guerre...) et supposément plus accessible aux élèves. Candide plutôt que l'esprit des lois de Montesquieu quoi.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- GilbertineNeoprof expérimenté
Je fais un groupement de textes de Voltaire contre le fanatisme (Chapitre VI de Candide, article fanatisme du Dico philosophique, Avis au public sur les parricides, Relation sur la mort du chevalier De La Barre, extraits du Traité sur la Tolérance), je donne parfois Candide en cursive ou un ensemble de textes de Diderot (Supplément au Voyage de Bougainville, Discours d'un philosophe à un roi).
- ysabelDevin
Je m'amuse toujours beaucoup quand j'étudie Candide et je crois que les élèves aussi une fois qu'ils ont compris...
Cela fait bien 3 ou 4 ans que je ne l'ai pas fait. Peut-être l'an prochain. Les programmes actuels font que je le fais en seconde maintenant.
Après, je l'ai étudié quand j'étais moi-même en lycée (mais l'époque - encore pleine de pudeur - a fait que je l'ai vu en version abrégée avec les passages les plus "drôles" supprimés, comme la fin du chapitre 1).
D'un certain côté, j'aime bien à l'EAF les collègues qui font des grands classiques, c'est vachement reposant...
Cela fait bien 3 ou 4 ans que je ne l'ai pas fait. Peut-être l'an prochain. Les programmes actuels font que je le fais en seconde maintenant.
Après, je l'ai étudié quand j'étais moi-même en lycée (mais l'époque - encore pleine de pudeur - a fait que je l'ai vu en version abrégée avec les passages les plus "drôles" supprimés, comme la fin du chapitre 1).
D'un certain côté, j'aime bien à l'EAF les collègues qui font des grands classiques, c'est vachement reposant...
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- Invité ElExpert spécialisé
ysabel a écrit:Je m'amuse toujours beaucoup quand j'étudie Candide et je crois que les élèves aussi une fois qu'ils ont compris...
Cela fait bien 3 ou 4 ans que je ne l'ai pas fait. Peut-être l'an prochain. Les programmes actuels font que je le fais en seconde maintenant.
Après, je l'ai étudié quand j'étais moi-même en lycée (mais l'époque - encore pleine de pudeur - a fait que je l'ai vu en version abrégée avec les passages les plus "drôles" supprimés, comme la fin du chapitre 1).
D'un certain côté, j'aime bien à l'EAF les collègues qui font des grands classiques, c'est vachement reposant...
Comme ça, d'accord!
C'est vrai, tu as raison. Une année, deux classes sur les quatre que j'interrogeais avaient un descriptif passionnant mais qui m'avait coûté du travail: Les Poésies philosophiques d'Ackermann, Pelléas et Mélisande de Maeterlinck, un J. Echenoz (j'hésite pour le titre)... J'étais assez content, cette fois-ci, d'avoir mon bon vieux Nègre de Surinam, ma jolie scène du bal, mon pauvre pauvre et Dom Juan, sans oublier bien sûr le sempiternel Dormeur, et tout ça dans la même liste!
- User17706Bon génie
nitescence a écrit:PauvreYorick a écrit:J'ai très rarement vu des élèves qui n'aient pas étudié Candide en seconde ou en première. J'ai beaucoup de mal à me dire que les qualités de ce texte justifient cette omniprésence, qui me semble plutôt une sorte d'habitude collective.
Heum... une élève me demandait pourquoi on étudiait ce livre l'année dernière : ça ne sert à rien, c'est complètement dépassé etc. Les attentats de janvier lui ont répondu.
Peut-être, mais y a-t-il un rapport entre cette anecdote et ce que j'ai écrit ?
- GilbertineNeoprof expérimenté
La version illustrée par Joann Sfar m'a partiellement réconciliée avec Candide.
http://www.amazon.fr/gp/product/2749500869?keywords=candide%20sfar&qid=1451838855&ref_=sr_1_1&sr=8-1
http://www.amazon.fr/gp/product/2749500869?keywords=candide%20sfar&qid=1451838855&ref_=sr_1_1&sr=8-1
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"votre mystère étant resté là où est mort mon silence"
- nitescenceÉrudit
Il me semble que ça montre l'actualité du texte et que ça suffit à justifier ce type de choix.
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- User17706Bon génie
Ton élève semblait se demander s'il est justifié qu'on étudie Candide. Ça l'est de toute évidence, et ça l'était avant les attentats : Candide n'a pas besoin de ça.
La question que je me pose n'a rien à voir avec la sienne et se pose à une tout autre échelle. Je me demandais pour ma part les raisons qui faisaient qu'il était difficile pour un élève quelconque, où que ce soit ou presque, d'y échapper. Peut-être que je mesure mal le degré auquel le programme et la situation éditoriale contraignent les choix des enseignants.
La question que je me pose n'a rien à voir avec la sienne et se pose à une tout autre échelle. Je me demandais pour ma part les raisons qui faisaient qu'il était difficile pour un élève quelconque, où que ce soit ou presque, d'y échapper. Peut-être que je mesure mal le degré auquel le programme et la situation éditoriale contraignent les choix des enseignants.
- Invité ElExpert spécialisé
J'avoue que l'actualité des textes classiques, comme la prétendue modernité des Anciens, ça me dépasse un peu. Il me parait toujours périlleux de les "justifier" ainsi. Leur intérêt est lié à leur inscription historique.
- nitescenceÉrudit
PauvreYorick a écrit:Ton élève semblait se demander s'il est justifié qu'on étudie Candide. Ça l'est de toute évidence, et ça l'était avant les attentats : Candide n'a pas besoin de ça.
La question que je me pose n'a rien à voir avec la sienne et se pose à une tout autre échelle. Je me demandais pour ma part les raisons qui faisaient qu'il était difficile pour un élève quelconque, où que ce soit ou presque, d'y échapper. Peut-être que je mesure mal le degré auquel le programme et la situation éditoriale contraignent les choix des enseignants.
Attention, je ne l'ai pas étudié dans ce but là. Je voulais juste souligner qu'il me parait plus justifié d'étudier Candide que Mauriac par exemple : si plus personne ne le lit, c'est qu'il ne parle plus aujourd'hui parce qu'il évoque un monde révolu (l'emprise de l'église sur la bourgeoisie de province pour faire vite), cette perte de sens vient de ce qu'il est lié à une époque et n'a pas pu atteindre ce qui rend les classiques universels.
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- User5899Demi-dieu
thrasybule a écrit:Candide j'en peux plus pour l'oral du bac. Tout le Siècles des Lumières réduit à une simple "couillonnerie". Le château, la guerre, Surinam, l'Eldorado, et les pistaches, j'en peux plus. Variez un peu.
Surtout que c'est au programme de seconde, maintenant, et qu'on pourrait, à bon droit, espérer en être débarrassés une bonne fois pour toute.
Ah oui, et puis Dom Juan aussi. On dirait qu'il n'y a que deux livres écrits en français
- Invité ElExpert spécialisé
PauvreYorick a écrit:Ton élève semblait se demander s'il est justifié qu'on étudie Candide. Ça l'est de toute évidence, et ça l'était avant les attentats : Candide n'a pas besoin de ça.
La question que je me pose n'a rien à voir avec la sienne et se pose à une tout autre échelle. Je me demandais pour ma part les raisons qui faisaient qu'il était difficile pour un élève quelconque, où que ce soit ou presque, d'y échapper. Peut-être que je mesure mal le degré auquel le programme et la situation éditoriale contraignent les choix des enseignants.
Il y a des phénomènes en effet intéressants. Dans les années 50, on trouvait pas moins de quatorze éditions scolaires différentes pour étudier Athalie en classe. Aucune aujourd'hui.
Je n'arrive plus à remettre la main sur un article consacré à l'enseignement (ou plutôt son absence) de l'Heptaméron dans le secondaire, très instructif. Si je remets la main dessus, je le poste.
- nitescenceÉrudit
Cripure a écrit:thrasybule a écrit:Candide j'en peux plus pour l'oral du bac. Tout le Siècles des Lumières réduit à une simple "couillonnerie". Le château, la guerre, Surinam, l'Eldorado, et les pistaches, j'en peux plus. Variez un peu.
Surtout que c'est au programme de seconde, maintenant, et qu'on pourrait, à bon droit, espérer en être débarrassés une bonne fois pour toute.
Ah oui, et puis Dom Juan aussi. On dirait qu'il n'y a que deux livres écrits en français
Moi, j'aime bien Dom Juan aussi, na !
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- User5899Demi-dieu
D'ailleurs, Voltaire est-il indispensable à l'homme cultivé ? Rousseau, Montesquieu, ou encore Diderot sont mille fois plus profonds. Mais quitte à faire lire Voltaire, je ne sais pas moi, le Dictionnaire philosophique portatif, les Lettres philosophiques sont bien plus apéritifs.thrasybule a écrit:Candide est une oeuvre indispensable pour le bagage culturel des élèves?
Première nouvelle...
- User5899Demi-dieu
Il revient souvent parce qu'il existe tout plein de prêts à penser qu'on peut recracher aux élèves sans qu'ils le voient tout de suitenitescence a écrit:Je pense que Candide peut en faire partie, qu'il n'y a aucune raison de l'exclure a priori. Ce n'est pas par hasard s'il revient si souvent...
- User5899Demi-dieu
Mais pour tous les textes connus il y a ça ! Il y a trente ans, les élèves récitaient les commentaires du LagMich qu'on leur avait dictés, et aujourd'hui, on me récite du Weblettres, qui a sur le LagMich l'avantage d'être souvent inepte, mal observé et donc pittoresque. Et gna gna gna les diables n'y sont tàl'anver, et gnagnagna le nègre y nest touchant (pourquoi ce con de Candide ne lui file pas des pierreries qu'il rapporte d'eldorado alors ?), et gna gna gna chez Baudelaire, "là-bas" c'est le nom de la Hollande, et gnagnagna Meeeeeerddeeee !!!!elpenor08 a écrit:Isidoria a écrit:Je ne suis pas sûre de comprendre ta remarque: tu trouves que nous, enseignants, nous avons des attentes sur l'étude de Candide et qu'à force ça se vide de son esprit de commentaire?
La question s'adresse sans doute à Thrabybule, mais je trouve pour ma part que sur les textes "incontournables", il y a une sorte de doxa, de commentaire bateau et attendu qui revient de manière incessante. Et ces mêmes commentaires, imparfaitement reproduits (souvent) par les élèves, deviennent vraiment lassants.
Stop ! racontez tout ça à votre voisin !
- User5899Demi-dieu
Un projet d'établissementPauvreYorick a écrit:J'ai très rarement vu des élèves qui n'aient pas étudié Candide en seconde ou en première. J'ai beaucoup de mal à me dire que les qualités de ce texte justifient cette omniprésence, qui me semble plutôt une sorte d'habitude collective.
- User5899Demi-dieu
Ah.nitescence a écrit:PauvreYorick a écrit:J'ai très rarement vu des élèves qui n'aient pas étudié Candide en seconde ou en première. J'ai beaucoup de mal à me dire que les qualités de ce texte justifient cette omniprésence, qui me semble plutôt une sorte d'habitude collective.
Heum... une élève me demandait pourquoi on étudiait ce livre l'année dernière : ça ne sert à rien, c'est complètement dépassé etc. Les attentats de janvier lui ont répondu.
La Sibylle a parlé, le bois sombre frémit
- nitescenceÉrudit
Cripure a écrit:D'ailleurs, Voltaire est-il indispensable à l'homme cultivé ? Rousseau, Montesquieu, ou encore Diderot sont mille fois plus profonds. Mais quitte à faire lire Voltaire, je ne sais pas moi, le Dictionnaire philosophique portatif, les Lettres philosophiques sont bien plus apéritifs.thrasybule a écrit:Candide est une oeuvre indispensable pour le bagage culturel des élèves?
Première nouvelle...
Tu rigoles ? C'est chiant : je ne conçois rien de pire pour dégoûter les élèves de la littérature ! Mais je suis sûr que tu enseignes ça de façon à le rendre fun...
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
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