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- Ma'amÉrudit
Lenagcn a écrit:Pour t'avoir lue cet été , je devine l'engagement que tu mets dans "le truc", et te lire fait mal; même si c'est moins qu'à toi!
"ma" stagiaire (qui est en début de semaine en classe) a une tutrice qui ne compte (4h? 5h annuelles? c'est quoi cette marade?) pas ses heures, avec rdv de débriefing à chaud tous les lundis soirs, et A/R des prep pendant le WE, pour ses 2 (et sans doute 3 désormais) stagiaires.
Sauf... que Mlle ne vient pas aux débriefings, et n'envoie pas de prep.
Cette partie là, je ne suis pas sensée la connaître, je ne suis que PE-à-temps-partiel-qui-a-une-stagiaire-en-binôme.
Mais j'en ai long comme le bras d'absence d'engagement et de savoir-vivre, comme collègue. Collègue prête à aider pour maîtriser suffisamment des supports (logiciel de tbi -> elle ne l'allume pas ; logiciel de saisie des évaluations -> H moins 52h avant bouclage des commentaires, et toujours rien de saisi en amont; achat de matériel pour faciliter certaines notions -> ni déballage ni remerciement - ah ça, "merci" et "excuse-moi"... jamais!).
Pas de risque de la voir traîner par ici!
Comme quoi, ça dépend vraiment des départements. Chez moi, ils en ont 7 ou 8 et nous sommes dans un département les plus grands de France. Honnêtement, les IMF ne passent pas autant de temps que ce que tu décris à aider leurs stagiaires. Du coup, je pense que les stagiaires ont l'impression d'une visite-inspection, comme Murr.
Murr, sais-tu la situation dans ton département en terme de suivi des stagiaires ?
- Ma'amÉrudit
Lenagcn a écrit:
Maîtresse: chiche le cafipemf!
mais toi d'abord
(ces soutiers de la formation sont exploités par l'institution, sollicités pour leur classe, la gestion de leur décharge, leurs stagiaires avec la paperasse qui va bien, et "on" pense à eux pour des tas de projets en tous domaines, rien que me tenir au courant en salle des maîtres, cela m'épuise; j'ai besoin de plus de routine!)
Nos réponses quant à l'efficacité se sont croisés
Le tout pour la modique somme de 130 € par mois je crois...
Non, sans façons !
- LenagcnNiveau 10
Ici Les stagiaires sont ultra concentrés près de Lagrandeville (30 km maxi), pour ne pas payer de gros frais aux tuteurs; les rares prolongations sont envoyées dans les contrées reculées à 2h de route, et ce sont des DEA qui s'y collent. De temps en temps, notre directrice part pour la journée, "faire sa tournée".
Les écoles d'appli n'avaient pas été démantelées pendant les années sans stagiaires, si bien que le stock de PEFM est suffisant, en regard de nos recrutements, pour faire du travail aux petits oignons par les PEFM qui le désirent.
On a par contre certaine CP... On prévient les stagiaires avant! Qu'ils ne soient pas détruits par ce qu'ils entendront.
Les écoles d'appli n'avaient pas été démantelées pendant les années sans stagiaires, si bien que le stock de PEFM est suffisant, en regard de nos recrutements, pour faire du travail aux petits oignons par les PEFM qui le désirent.
On a par contre certaine CP... On prévient les stagiaires avant! Qu'ils ne soient pas détruits par ce qu'ils entendront.
- LangelotNiveau 9
Ce que font certains PEMF également.Lenagcn a écrit:Ici Les stagiaires sont ultra concentrés près de Lagrandeville (30 km maxi), pour ne pas payer de gros frais aux tuteurs; les rares prolongations sont envoyées dans les contrées reculées à 2h de route, et ce sont des DEA qui s'y collent. De temps en temps, notre directrice part pour la journée, "faire sa tournée".
Les écoles d'appli n'avaient pas été démantelées pendant les années sans stagiaires, si bien que le stock de PEFM est suffisant, en regard de nos recrutements, pour faire du travail aux petits oignons par les PEFM qui le désirent.
On a par contre certaine CP... On prévient les stagiaires avant! Qu'ils ne soient pas détruits par ce qu'ils entendront.
- MurrNiveau 9
Lenagcn a écrit:Murr: j'ai fonctionné au même régime.
Maintenant, l'idée serait peut-être paradoxalement, de t'économiser.
Proposition:
une programmation détaillée jusqu'aux vacances suivantes.
Derrière, tu montes une séquence complète (blabla socle programmes toussa) avec les fiches de prep qui vont bien, les supports, l'évaluation finale.
Pour un créneau hebdo, 5 séances + 1 éval, 1 1/2 à 1 journée de boulot; mais après, inutile de passer le dimanche faire la photocop, tu ajustes le mardi soir, et tu photocopies les supports, éventuellement retouchés selon réalité de la classe, avant de repartir.
Et en faisant ces séquences à tête reposée ( après 1 semaine de vacances?), tu anticipes mieux les différenciations et autres obstacles, ce qui ne peut que convenir à ta tutrice.
Merci Maîtresse et Lenagcn pour vos conseils. Je sais que je vais avoir beaucoup de boulot pendant les vacances de Noël pour montrer à ma tutrice que je suis capable d'améliorer la préparation de ma classe, mais je stresse car, à vrai dire, je ne sais pas monter une séquence. Ce sont les mathématiques qui m'angoissent le plus car Outils pour les maths est une bonne banque d'exercices mais le guide du maître ne propose malheureusement pas de découpage en séquences. Je vois à peu près à quoi cela devrait ressembler (séance de découverte + séances d'entraînement + évaluation) mais je me pose une foule de questions qui me bloquent :
- Combien de temps doit-on raisonnablement passer sur chaque notion ? Une heure de numération le lundi et une heure de géométrie le mardi me semblent bien peu pour faire le tour de tout ce qui est au programme : j'ai déjà du retard sur la progression que je me suis fixée, cela m'angoisse mais comment accélérer sans laisser la moitié des élèves au bord de la route ? D'autre part, j'ai l'impression que certains chapitres regroupent plusieurs notions complexes qui mériteraient un traitement particulier (je pense par exemple aux notions de "polygone" et de "quadrilatères" abordées dans le chapitre consacré aux carrés, rectangles et losanges).
- Si une évaluation révèle qu'une notion n'a pas été comprise par la plupart des élèves, faut-il y revenir ou avancer malgré tout ? Et si l'on choisit d'y revenir, combien de temps faut-il y consacrer ?
- Comment fixer un certain nombre de séances sans savoir comment la notion sera accueillie des élèves, c'est-à-dire sans idée de son niveau de difficulté ? Une séquence de quatre séances me paraît raisonnable (phase de découverte + 2 séances d'entraînement + évaluation) mais, à raison d'une séance hebdomadaire, cela signifie rester un mois sur la même notion : comment boucler le programme dans ce cas ?
- La question de la différenciation : je sélectionne les exercices qui me semblent fondamentaux, c'est-à-dire que tous les élèves doivent faire pour s'entraîner, puis je prévois des exercices supplémentaires pour les élèves plus avancés, mais là encore je me heurte à toutes sortes de difficultés : élèves trop faibles qui ne parviennent pas à faire les exercices les plus basiques, élèves avancés qui finissent toujours par s'ennuyer malgré les exercices supplémentaires, élèves qui croient avoir compris et qui s'autorisent donc à bâcler le travail ou à rêvasser pendant la correction, élèves qui mettent de la mauvaise volonté ou qui font semblant de n'avoir pas compris pour que la maîtresse s'occupe d'eux...
J'ai essayé l'auto-correction mais je me suis rendu compte que beaucoup d'élèves (même les meilleurs) ne savaient pas la pratiquer. La disposition des tables dans ma classe ne permet pas de regrouper les élèves par niveaux (faire des îlots serait bien commode mais je redoute que cette organisation ne génère des bavardages). J'essaie d'aborder ce problème avec mon collègue mais nous ne nous voyons que très peu et il ne s'investit pas beaucoup dans la classe. C'est une autre source d'angoisse pour moi car j'ai souvent l'impression que nous sommes deux stagiaires sur le poste (c'est la première année qu'il a des CE2) et que l'essentiel du boulot me revient : si je ne prends pas d'initiative, il n'en prendra pas non plus car il n'est que remplaçant et il a décidé de lever le pied cette année pour s'occuper de sa famille (ce que je peux pas lui reprocher...). C'est moi par exemple qui ai changé l'affichage de la classe pendant les vacances de la Toussaint (certaines affiches, qui s'adressaient à des CP, seraient encore en place si je ne m'en étais pas occupé...). Sur les sept cahiers des élèves, je dois en corriger six ; mon collègue, qui devrait s'occuper du cahier de sciences, ne touche qu'au cahier du jour. Les classeurs sont une véritable torture : là encore, je suis seule à m'en inquiéter, mon collègue trouve amusant que les élèves ne savent pas le manier. Quand j'aborde ce sujet avec lui, il se contente de dire : "On a donné les feuilles, les parents n'ont qu'à contrôler les classeurs". Résultat : c'est encore Bibi qui doit réparer les pots cassés car c'est sur Bibi que les reproches pleuvent lorsque la tutrice ouvre un classeur...
Je n'écris pas tout cela pour me chercher des excuses (ni pour discréditer mon collègue, que j'apprécie beaucoup en dehors de la classe). J'ai conscience que je fais sûrement du travail inefficace faute d'organisation et, tout simplement, parce qu'on ne m'a pas appris à préparer des cours. Il n'empêche que ma tutrice n'a peut-être pas conscience, de son côté, que la mule est déjà terriblement chargée et que si elle lui donne quelques coups de bâtons pour la faire avancer plus vite, elle finira par la faire craquer...
- LenagcnNiveau 10
- Tu te poses des questions ... que je me suis posée aussi!
- Ton binôme et la mienne s'entendraient bien ( ).
Partie facile à dire, moins à faire, mais pas trop: ton binôme, tu fais sans.
Tu as fait un resset des affichages (c'est aussi ça, être responsable de la classe...) , tu mets les tiens, rien de sa part ? basta.
Il ne fait pas les matières prévues? C'est son problème, tu renvoies les râleurs sur lui, basta.
Les feuilles faites avec toi sont bien rangées, celles avec lui non? Tu renvoies les râleurs sur lui, basta.
(je me suis fait reprocher par l'ien, lors de ma 1ère inspection, le berdol monstrueux du directeur que je déchargeais - zorcharte, quoi!)
Est-ce qu'il est prévu des créneaux pour poser toutes tes questions péda, que je me suis posées aussi donc, mais qui n'ont, réellement, pas de réponse simple ?
Dans l'idée générale, laisser des élèves ne pas comprendre, c'est dur. Surtout si on n'est pas sûr qu'avec quelqu'un d'autre, cela ne serait pas passé non plus et que c'est de notre faute.
Malgré tout, il faut avancer; en prenant les cocos en APC de numération le cas échéant (il faut choisir ses combats, la géométrie, tant pis).
J'aurais ton niveau, je t'enverrais mon tableau annuel de programmation (qui a déjà été chahuté!) , mais là, ça n'a pas grand sens.
Est-ce que cet été tu as repéré des blogs de CE2 avec programmations (présentées telle quelles ou avec tellement de supports que l'un dans l'autre, "il n'y a qu'à suivre")?
- Ton binôme et la mienne s'entendraient bien ( ).
Partie facile à dire, moins à faire, mais pas trop: ton binôme, tu fais sans.
Tu as fait un resset des affichages (c'est aussi ça, être responsable de la classe...) , tu mets les tiens, rien de sa part ? basta.
Il ne fait pas les matières prévues? C'est son problème, tu renvoies les râleurs sur lui, basta.
Les feuilles faites avec toi sont bien rangées, celles avec lui non? Tu renvoies les râleurs sur lui, basta.
(je me suis fait reprocher par l'ien, lors de ma 1ère inspection, le berdol monstrueux du directeur que je déchargeais - zorcharte, quoi!)
Est-ce qu'il est prévu des créneaux pour poser toutes tes questions péda, que je me suis posées aussi donc, mais qui n'ont, réellement, pas de réponse simple ?
Dans l'idée générale, laisser des élèves ne pas comprendre, c'est dur. Surtout si on n'est pas sûr qu'avec quelqu'un d'autre, cela ne serait pas passé non plus et que c'est de notre faute.
Malgré tout, il faut avancer; en prenant les cocos en APC de numération le cas échéant (il faut choisir ses combats, la géométrie, tant pis).
J'aurais ton niveau, je t'enverrais mon tableau annuel de programmation (qui a déjà été chahuté!) , mais là, ça n'a pas grand sens.
Est-ce que cet été tu as repéré des blogs de CE2 avec programmations (présentées telle quelles ou avec tellement de supports que l'un dans l'autre, "il n'y a qu'à suivre")?
- MurrNiveau 9
Non, cet été je n'avais pas encore conscience de tout ce que j'aurais à faire, je ne me suis pas occupé des questions de progression / programmation qui me sont tombées dessus dès la rentrée (et j'ai aussi attendu un signe de vie de mon collègue, qui ne s'est manifesté que la dernière semaine du mois d'août...).
Je n'ai pas de créneau pour poser toutes mes questions : à l'ESPE, on suit des cours magistraux ou des TD de math, français, EPS, sciences de l'éducation... qui n'ont généralement pas grand chose à voir avec ce que l'on fait le reste de la semaine en classe.
J'en ai assez de culpabiliser et, surtout, de ne pas savoir où je vais : c'est terriblement stressant d'avancer à l'aveuglette, entre deux visites de la tutrice, tout en essayant de donner le change dans le cahier-journal (la colonne "objectifs/compétences" me sort par les yeux...).
Bien sûr, je ne m'occupe pas de tout ce qui incombe à mon collègue mais, malgré tout, nos deux parties sont déséquilibrées : j'ai plus de matières (histoire / géo / éducation civique vs sciences), plus de cahiers à corriger (je mets un point d'honneur à ne pas laisser partir les cahiers truffés de fautes d'orthographe à la maison) et plus d'évaluations...
Allez, la matinée est presque écoulée et je n'ai pas avancé : état de fatigue généralisé + impression de faire du mauvais travail (ou du travail inutile pour l'ESPE) = démotivation la plus complète...
Je n'ai pas de créneau pour poser toutes mes questions : à l'ESPE, on suit des cours magistraux ou des TD de math, français, EPS, sciences de l'éducation... qui n'ont généralement pas grand chose à voir avec ce que l'on fait le reste de la semaine en classe.
J'en ai assez de culpabiliser et, surtout, de ne pas savoir où je vais : c'est terriblement stressant d'avancer à l'aveuglette, entre deux visites de la tutrice, tout en essayant de donner le change dans le cahier-journal (la colonne "objectifs/compétences" me sort par les yeux...).
Bien sûr, je ne m'occupe pas de tout ce qui incombe à mon collègue mais, malgré tout, nos deux parties sont déséquilibrées : j'ai plus de matières (histoire / géo / éducation civique vs sciences), plus de cahiers à corriger (je mets un point d'honneur à ne pas laisser partir les cahiers truffés de fautes d'orthographe à la maison) et plus d'évaluations...
Allez, la matinée est presque écoulée et je n'ai pas avancé : état de fatigue généralisé + impression de faire du mauvais travail (ou du travail inutile pour l'ESPE) = démotivation la plus complète...
_________________
Ich bin der Geist, der stets verneint! (Goethe)
- LenagcnNiveau 10
Ce qui est important, c'est que vis à vis des programmes, vous soyez dans les clous.
Après, tu t'es fait avoir, cela arrive aux meilleurs sur ce qui génère du boulot/de la correction (souvenir de ma 1ère année!) .
J'avais fait du CE2, en programme 2002; mais je vivais au jour le jour (cela doit "te parler"). Je vais voir si ce que j'ai pourrait être utilisé par quelqu'un.
edit: j'ai une programmation jour par jour pour la période 5, dans un CE2-CM1 et un CE2, sous programmes 2002; j'étais T1 et T2.
édit 2 (et + porteur, c'est sûr) : du bien mieux, + actuel, d'une collègue qui fait de chouettes choses en CM2 aussi!
http://cenicienta.fr/ce2-progressions/
Je connais moins (elle fait surtout du cycle 2; bien pratique lorsque j'ai une allophone qui débarque): http://lutinbazar.fr/programmations-et-progressions/
Après, tu t'es fait avoir, cela arrive aux meilleurs sur ce qui génère du boulot/de la correction (souvenir de ma 1ère année!) .
J'avais fait du CE2, en programme 2002; mais je vivais au jour le jour (cela doit "te parler"). Je vais voir si ce que j'ai pourrait être utilisé par quelqu'un.
edit: j'ai une programmation jour par jour pour la période 5, dans un CE2-CM1 et un CE2, sous programmes 2002; j'étais T1 et T2.
édit 2 (et + porteur, c'est sûr) : du bien mieux, + actuel, d'une collègue qui fait de chouettes choses en CM2 aussi!
http://cenicienta.fr/ce2-progressions/
Je connais moins (elle fait surtout du cycle 2; bien pratique lorsque j'ai une allophone qui débarque): http://lutinbazar.fr/programmations-et-progressions/
- pes2015-2016Niveau 1
Je viens de prendre connaissance de vos messages.
Nous sommes victimes du système :
- nous PES, mis devant des élèves sans obligatoirement avoir mis les pieds dans une classe avec un parcours à l'ESPE déconnecté de la réalité et des exigences institutionnelles fortes (des visites conseils qui ont un poids dans la décision finale de titularisation)
- nos binômes, qui, en règle générale, doivent porter la classe et qui n'ont aucun rôle à jouer dans notre formation
- nos élèves, sur lesquels on va "faire des dégâts" selon une prof de l'ESPE.
Comme toi murr (si je comprends bien), j'ai passé le concours sans faire le Master 1, sans stage... Je trouve violent d'arriver devant une classe dans ces conditions.
J'ai ma part de responsabilité, je suis trop stressée et cette situation me culpabilise trop. Pire depuis quelques semaines, je travaille encore moins efficacement : je vois que même quand je prépare sérieusement, ma gestion de classe catastrophique ne me permet pas de "bien" faire. Je passe des heures, comme tétanisée devant mon écran, et fini par préparer quelque chose de mal ficelé pour le lendemain. C'est un cercle vicieux... Je tiens depuis 3 semaines en me disant que les vacances vont arriver et cette semaine tout me "pète" à la figure.
Et ce n'est pas facile de trouver de l'aide : pas si évident de solliciter ses collègues, après tout ce n'est pas leur rôle, ils sont déjà bien occupés avec leur classe, fatigués pour certains. Ni les CPC et PEMF, avec cette double casquette : formation et validation (même si c'est à l'inspecteur qu'appartient la décision finale, on sait pertinemment que les comptes rendus de visite seront pris en compte)...
Aujourd'hui, je me sens "brisée" par ce système. A 2 doigts de la démission, je tiens encore un peu en me disant que je n'ai quand même pas passé ce concours par hasard, mais je ne sais pas si je vais tenir longtemps tant je suis épuisée physiquement, moralement et émotionnellement. Comment vais je pouvoir revenir en arrière, maintenant que les élèves ne me respectent plus du fait de l'image négative que je peux donner et qui me correspond peu. Les parents profitent d'un incident pour déballer toutes les erreurs que j'ai faites depuis le début de l'année, sorties de leur contexte... sans que je puisse me justifier. Ils n'ont pas tout à fait tord, ils s'inquiètent pour leurs enfants, mais pas un n'est venu me voir. Ils attendaient le faux pas, je l'ai malheureusement fait.
Je sais que des mails sont échangés entre ma direction et les parents, que tout cela est remonté à l'inspection. J'ai envoyé un mail à ma CPC et ma PEMF dans lequel je demande clairement de l'aide. A part des remontrances de ma CPC et le fait qu'on mette en doute ma solidité pour faire ce métier... je n'ai aucune aide. Je sais qu'une réunion s'est tenue à mon sujet vendredi, je n'ai aucune nouvelle...
"Heureusement" pour moi, l'AVS qui a vu ma lente dégringolade peut dire mon désarroi et témoigner que je ne suis pas un bourreau d'enfants, je suis moi même en souffrance...
Bref, il faut essayer de s'accrocher mais cela prend de trop grosses proportions. Continuer ou arrêter, je vais y laisser des plumes et ma famille aussi.
Désolée pour ce message, écrit au kilomètre qui ne sert à rien, juste à "vider mon sac" devant des personnes de la profession, puisque finalement je n'ai pas vraiment d'autre espace pour le faire...
Murr, accroche toi, tu sembles quand même dans la bonne voie !!
Et les PE qui ont pris le temps de répondre, bravo pour le métier que vous faites, les gens ne se rendent vraiment pas compte de ce que cela demande, trop obnubilés par le "poids" des vacances scolaires...
Nous sommes victimes du système :
- nous PES, mis devant des élèves sans obligatoirement avoir mis les pieds dans une classe avec un parcours à l'ESPE déconnecté de la réalité et des exigences institutionnelles fortes (des visites conseils qui ont un poids dans la décision finale de titularisation)
- nos binômes, qui, en règle générale, doivent porter la classe et qui n'ont aucun rôle à jouer dans notre formation
- nos élèves, sur lesquels on va "faire des dégâts" selon une prof de l'ESPE.
Comme toi murr (si je comprends bien), j'ai passé le concours sans faire le Master 1, sans stage... Je trouve violent d'arriver devant une classe dans ces conditions.
J'ai ma part de responsabilité, je suis trop stressée et cette situation me culpabilise trop. Pire depuis quelques semaines, je travaille encore moins efficacement : je vois que même quand je prépare sérieusement, ma gestion de classe catastrophique ne me permet pas de "bien" faire. Je passe des heures, comme tétanisée devant mon écran, et fini par préparer quelque chose de mal ficelé pour le lendemain. C'est un cercle vicieux... Je tiens depuis 3 semaines en me disant que les vacances vont arriver et cette semaine tout me "pète" à la figure.
Et ce n'est pas facile de trouver de l'aide : pas si évident de solliciter ses collègues, après tout ce n'est pas leur rôle, ils sont déjà bien occupés avec leur classe, fatigués pour certains. Ni les CPC et PEMF, avec cette double casquette : formation et validation (même si c'est à l'inspecteur qu'appartient la décision finale, on sait pertinemment que les comptes rendus de visite seront pris en compte)...
Aujourd'hui, je me sens "brisée" par ce système. A 2 doigts de la démission, je tiens encore un peu en me disant que je n'ai quand même pas passé ce concours par hasard, mais je ne sais pas si je vais tenir longtemps tant je suis épuisée physiquement, moralement et émotionnellement. Comment vais je pouvoir revenir en arrière, maintenant que les élèves ne me respectent plus du fait de l'image négative que je peux donner et qui me correspond peu. Les parents profitent d'un incident pour déballer toutes les erreurs que j'ai faites depuis le début de l'année, sorties de leur contexte... sans que je puisse me justifier. Ils n'ont pas tout à fait tord, ils s'inquiètent pour leurs enfants, mais pas un n'est venu me voir. Ils attendaient le faux pas, je l'ai malheureusement fait.
Je sais que des mails sont échangés entre ma direction et les parents, que tout cela est remonté à l'inspection. J'ai envoyé un mail à ma CPC et ma PEMF dans lequel je demande clairement de l'aide. A part des remontrances de ma CPC et le fait qu'on mette en doute ma solidité pour faire ce métier... je n'ai aucune aide. Je sais qu'une réunion s'est tenue à mon sujet vendredi, je n'ai aucune nouvelle...
"Heureusement" pour moi, l'AVS qui a vu ma lente dégringolade peut dire mon désarroi et témoigner que je ne suis pas un bourreau d'enfants, je suis moi même en souffrance...
Bref, il faut essayer de s'accrocher mais cela prend de trop grosses proportions. Continuer ou arrêter, je vais y laisser des plumes et ma famille aussi.
Désolée pour ce message, écrit au kilomètre qui ne sert à rien, juste à "vider mon sac" devant des personnes de la profession, puisque finalement je n'ai pas vraiment d'autre espace pour le faire...
Murr, accroche toi, tu sembles quand même dans la bonne voie !!
Et les PE qui ont pris le temps de répondre, bravo pour le métier que vous faites, les gens ne se rendent vraiment pas compte de ce que cela demande, trop obnubilés par le "poids" des vacances scolaires...
- LenagcnNiveau 10
PES:
Ce que tu décris de ton incapacité à préparer, de ta difficulté à prendre du recul en présence des enfants, cela ressemble à une dépression.
C'est un terme médical.
Va voir ton médecin; dis lui ce que tu nous écris.
Vraiment.
Tu ne peux pas prendre de décision rationnelle et éclairée en ce moment, dans l'état où tu es.
PS: j'ai témoigné dans un autre fil à propos du poids du tuteur PEFM dans la validation des PES dans mon département: peanuts!
Ce que tu décris de ton incapacité à préparer, de ta difficulté à prendre du recul en présence des enfants, cela ressemble à une dépression.
C'est un terme médical.
Va voir ton médecin; dis lui ce que tu nous écris.
Vraiment.
Tu ne peux pas prendre de décision rationnelle et éclairée en ce moment, dans l'état où tu es.
PS: j'ai témoigné dans un autre fil à propos du poids du tuteur PEFM dans la validation des PES dans mon département: peanuts!
- pes2015-2016Niveau 1
Je suis allé chez mon médecin hier, il m'a donné des médicaments pour essayer de diminuer mon anxiété et me conseille de ne pas m’arrêter pour faire bonne figure par rapports aux parents.
Dépression, oui ça y ressemble peut-être....
Je me dis qu'après seulement 3 mois dans l'EN, je ne suis effectivement peut-être pas assez solide pour faire ce métier. Qu'en pensez vous ? Est-il possible de rattraper les choses dans ce contexte ?
Dépression, oui ça y ressemble peut-être....
Je me dis qu'après seulement 3 mois dans l'EN, je ne suis effectivement peut-être pas assez solide pour faire ce métier. Qu'en pensez vous ? Est-il possible de rattraper les choses dans ce contexte ?
- MurrNiveau 9
PES, tu as l'air d'être quelqu'un de consciencieux dans une mauvaise passe (tu te sens dépassée par les événements), toute cette pression te rend malade et c'est parfaitement compréhensible. Cela ne préjuge pas, à mon sens, de ta capacité à être un bon professeur : stagiaire ou pas, personne n'est à l'abri de ce qui t'arrive. En tout cas, prends soin de toi car on n'a pas à laisser sa santé dans ce système impitoyable !
Courage
Courage
- LenagcnNiveau 10
J'ai été dans ton état, en T2.
Sans le poids de la titularisation, sans espé, avec déjà une année (rude mais bon) de T1. Bref, le rêve par rapport à toi.
N'empêche.
Médecin en fin de période qui m'a dit comme à toi de serrer les dents encore un peu, analyses, cachets de fer + revoilure après les vacances si besoin.
J'ai décidé de cesser de me prendre la tête à imaginer des séances toujours différentes, pile adaptées à la notion: exemple d'intro, leçon, ex d'application collectif puis travail individuel, hop hop hop toujours pareil.
Et je ne suis pas retournée voir ce médecin. Ca n'était toujours pas l'extase, mais je m'étais détachée.
Je me suis donné l'année suivante pour savoir si je persistais ou non.
C'était il y a 9 ans.
Sans le poids de la titularisation, sans espé, avec déjà une année (rude mais bon) de T1. Bref, le rêve par rapport à toi.
N'empêche.
Médecin en fin de période qui m'a dit comme à toi de serrer les dents encore un peu, analyses, cachets de fer + revoilure après les vacances si besoin.
J'ai décidé de cesser de me prendre la tête à imaginer des séances toujours différentes, pile adaptées à la notion: exemple d'intro, leçon, ex d'application collectif puis travail individuel, hop hop hop toujours pareil.
Et je ne suis pas retournée voir ce médecin. Ca n'était toujours pas l'extase, mais je m'étais détachée.
Je me suis donné l'année suivante pour savoir si je persistais ou non.
C'était il y a 9 ans.
- NitaEmpereur
Une année de stage qui se passe mal ne permet pas de savoir si on est assez "solide".
Je crois fermement qu'on peut rattraper les choses : d'abord, ne pars pas vaincue d'avance (mais si Lenagcn a raison, cela ne va pas être simple).
Ensuite, je constate que Murr a exposé des points précis de ses difficultés, et reçu des propositions précises en retour. J'ai l'impression que tu es restée plus vague, et que nous ne pouvons donc que t'apporter du soutien (jamais inutile, mais une aide pratique serait sans doute plus efficace).
Je suis prof de collège, alors je ne sais pas que te proposer en termes de gestion de classe : ce que j'applique à mes 6e n'est probablement pas adapté aux CE2.
Tu as l'air de dire que les parents te prennent comme une ogresse qui martyrise leurs enfants. Si c'est le cas, pourquoi ? Je ne veux pas dire que tu es une affreuse qui martyrise des anges, hein, mais qu'est-ce qui donne cette impression ?
Trois conseils toujours valables dans une classe (ce qui ne veut pas dire facile à mettre en oeuvre) :
1) autant que possible, ne jamais s'énerver vraiment : jouer théâtralement la colère, c'est parfois pas mal, ne pas réagir, puis être en colère (et donc avoir plus de mal à se contrôler), c'est moins bien.
2) toujours annoncer ce qu'on va faire, et faire ce qu'on a dit. Toujours. Il faut donc éviter d'annoncer des punitions quand on est très énervé, parce qu'à froid, on va se rendre compte qu'on y est allé trop fort... et que se dédire n'arrange pas les choses.
3) Établis des règles (peu) et des punitions automatiques (peu, et progressives). Ne demande pas leurs avis aux élèves, mais fais leur remarquer que ces règles sont les mêmes partout dans l'école. Quand un élève transgresse une règle, fais-le lui remarquer calmement, sans crier (Truc, tu parles à Bidule. Est-ce permis ? Qu'est-ce qui arrive quand on parle à son voisin pendant la classe ?).
Mais je vois en écrivant que je ne suis pas sûre de ne pas être à côté de la plaque...
Je crois fermement qu'on peut rattraper les choses : d'abord, ne pars pas vaincue d'avance (mais si Lenagcn a raison, cela ne va pas être simple).
Ensuite, je constate que Murr a exposé des points précis de ses difficultés, et reçu des propositions précises en retour. J'ai l'impression que tu es restée plus vague, et que nous ne pouvons donc que t'apporter du soutien (jamais inutile, mais une aide pratique serait sans doute plus efficace).
Je suis prof de collège, alors je ne sais pas que te proposer en termes de gestion de classe : ce que j'applique à mes 6e n'est probablement pas adapté aux CE2.
Tu as l'air de dire que les parents te prennent comme une ogresse qui martyrise leurs enfants. Si c'est le cas, pourquoi ? Je ne veux pas dire que tu es une affreuse qui martyrise des anges, hein, mais qu'est-ce qui donne cette impression ?
Trois conseils toujours valables dans une classe (ce qui ne veut pas dire facile à mettre en oeuvre) :
1) autant que possible, ne jamais s'énerver vraiment : jouer théâtralement la colère, c'est parfois pas mal, ne pas réagir, puis être en colère (et donc avoir plus de mal à se contrôler), c'est moins bien.
2) toujours annoncer ce qu'on va faire, et faire ce qu'on a dit. Toujours. Il faut donc éviter d'annoncer des punitions quand on est très énervé, parce qu'à froid, on va se rendre compte qu'on y est allé trop fort... et que se dédire n'arrange pas les choses.
3) Établis des règles (peu) et des punitions automatiques (peu, et progressives). Ne demande pas leurs avis aux élèves, mais fais leur remarquer que ces règles sont les mêmes partout dans l'école. Quand un élève transgresse une règle, fais-le lui remarquer calmement, sans crier (Truc, tu parles à Bidule. Est-ce permis ? Qu'est-ce qui arrive quand on parle à son voisin pendant la classe ?).
Mais je vois en écrivant que je ne suis pas sûre de ne pas être à côté de la plaque...
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A clean house is a sign of a broken computer.
- Ma'amÉrudit
Murr a écrit:Lenagcn a écrit:Murr: j'ai fonctionné au même régime.
Maintenant, l'idée serait peut-être paradoxalement, de t'économiser.
Proposition:
une programmation détaillée jusqu'aux vacances suivantes.
Derrière, tu montes une séquence complète (blabla socle programmes toussa) avec les fiches de prep qui vont bien, les supports, l'évaluation finale.
Pour un créneau hebdo, 5 séances + 1 éval, 1 1/2 à 1 journée de boulot; mais après, inutile de passer le dimanche faire la photocop, tu ajustes le mardi soir, et tu photocopies les supports, éventuellement retouchés selon réalité de la classe, avant de repartir.
Et en faisant ces séquences à tête reposée ( après 1 semaine de vacances?), tu anticipes mieux les différenciations et autres obstacles, ce qui ne peut que convenir à ta tutrice.
Je n'ai pas lu le reste, j'espère que je ne vais pas être redondante, je vais essayer de répondre à tes questions en bleu dans le corps du message, au fur et à mesure. A savoir, j'ai des CM1/CM2, donc c'est un peu différent.
Merci Maîtresse et Lenagcn pour vos conseils. Je sais que je vais avoir beaucoup de boulot pendant les vacances de Noël pour montrer à ma tutrice que je suis capable d'améliorer la préparation de ma classe, mais je stresse car, à vrai dire, je ne sais pas monter une séquence. Ce sont les mathématiques qui m'angoissent le plus car Outils pour les maths est une bonne banque d'exercices mais le guide du maître ne propose malheureusement pas de découpage en séquences. Je vois à peu près à quoi cela devrait ressembler (séance de découverte + séances d'entraînement + évaluation) mais je me pose une foule de questions qui me bloquent :
Moi aussi j'utilise Outils pour les maths, j'aime bien ce manuel, mais c'est vrai que ce n'est pas "clés en main", au niveau du guide pédagogique.
- Combien de temps doit-on raisonnablement passer sur chaque notion ? Une heure de numération le lundi et une heure de géométrie le mardi me semblent bien peu pour faire le tour de tout ce qui est au programme : j'ai déjà du retard sur la progression que je me suis fixée, cela m'angoisse mais comment accélérer sans laisser la moitié des élèves au bord de la route ? D'autre part, j'ai l'impression que certains chapitres regroupent plusieurs notions complexes qui mériteraient un traitement particulier (je pense par exemple aux notions de "polygone" et de "quadrilatères" abordées dans le chapitre consacré aux carrés, rectangles et losanges).
Tu mets le doigt sur plusieurs difficultés du métier : combien de temps consacrer aux apprentissages, que faire des élèves qui ne comprennent pas. Je vais te dire comment je fais, mais ce n'est pas parfait, loin de là !
1. Si au moment de la répartition, tu as hérité de la géométrie et de la numération, tu ne t'occupes que de cela. En principe, une heure par semaine de chaque devraient suffire.
2. La durée d'une séquence dépend des notions. Pour certaines séquences, deux séances + évaluation suffisent. Pour d'autres, tu découpes selon le nombre de sous-compétences. Tu donnes l'exemple des polygones et des quadrilatères, tu identifies les sous-compétences (elles sont indiquées dans Outils pour les maths) et tu fais une séance par sous-compétence.
3. Pour des CE2, n'hésite pas à faire des séances de manipulation, mais il faut aussi veiller à passer à l'écrit.
- Si une évaluation révèle qu'une notion n'a pas été comprise par la plupart des élèves, faut-il y revenir ou avancer malgré tout ? Et si l'on choisit d'y revenir, combien de temps faut-il y consacrer ?
Pour une évaluation ratée. Si c'est vraiment la majorité de la classe qui n'a pas compris, je reviens dessus. Ca ne sert à rien de vouloir boucler le programme, on finit par avancer toute seule. Par exemple, inutile d'aborder les quadrilatères s'ils n'ont rien compris aux polygones, c'est une perte de temps. Si le gros de la troupe a compris, mais que tu as un tiers fragile (c'est souvent le cas), on ne va pas bloquer tout le monde, même si c'est tout à ton honneur de te soucier de tes petits "canards boiteux". En revanche, ce que je fais, c'est que je mets des exercices de consolidation au tableau le matin pendant que je fais l'appel. Ils ne sont de toute façon pas prêts pour des nouveaux apprentissages à 8 h 30. Cela permet d'entretenir les acquis pour ceux qui avaient déjà compris et de permettre aux autres de continuer leur apprentissage.
- Comment fixer un certain nombre de séances sans savoir comment la notion sera accueillie des élèves, c'est-à-dire sans idée de son niveau de difficulté ? Une séquence de quatre séances me paraît raisonnable (phase de découverte + 2 séances d'entraînement + évaluation) mais, à raison d'une séance hebdomadaire, cela signifie rester un mois sur la même notion : comment boucler le programme dans ce cas ?
Tu adaptes en fonction des réactions des élèves. Si en corrigeant les cahiers du jour, tu te rends compte que c'est la cata, ça veut dire qu'ils ne sont pas bons à évaluer. Inversement, si c'est mieux que tu n'espérais, tu zappes une séance d'entraînement. Il faut bien sûr préparer en amont, mais les séquences ne sont pas non plus gravées dans le marbre.
- La question de la différenciation : je sélectionne les exercices qui me semblent fondamentaux, c'est-à-dire que tous les élèves doivent faire pour s'entraîner, puis je prévois des exercices supplémentaires pour les élèves plus avancés, mais là encore je me heurte à toutes sortes de difficultés : élèves trop faibles qui ne parviennent pas à faire les exercices les plus basiques, élèves avancés qui finissent toujours par s'ennuyer malgré les exercices supplémentaires, élèves qui croient avoir compris et qui s'autorisent donc à bâcler le travail ou à rêvasser pendant la correction, élèves qui mettent de la mauvaise volonté ou qui font semblant de n'avoir pas compris pour que la maîtresse s'occupe d'eux...
Je pense que ton système est bon. Je te conseille de circuler dans la classe principalement auprès de ceux dont tu sais qu'ils vont être en difficulté pour réexpliquer la consigne, faire un exemple avec eux, les regarder travailler, les guider. Si tu peux les regrouper géographiquement, c'est mieux, sauf si ça risque de provoquer un coin agité...
J'ai essayé l'auto-correction mais je me suis rendu compte que beaucoup d'élèves (même les meilleurs) ne savaient pas la pratiquer. La disposition des tables dans ma classe ne permet pas de regrouper les élèves par niveaux (faire des îlots serait bien commode mais je redoute que cette organisation ne génère des bavardages). J'essaie d'aborder ce problème avec mon collègue mais nous ne nous voyons que très peu et il ne s'investit pas beaucoup dans la classe. C'est une autre source d'angoisse pour moi car j'ai souvent l'impression que nous sommes deux stagiaires sur le poste (c'est la première année qu'il a des CE2) et que l'essentiel du boulot me revient : si je ne prends pas d'initiative, il n'en prendra pas non plus car il n'est que remplaçant et il a décidé de lever le pied cette année pour s'occuper de sa famille (ce que je peux pas lui reprocher...). C'est moi par exemple qui ai changé l'affichage de la classe pendant les vacances de la Toussaint (certaines affiches, qui s'adressaient à des CP, seraient encore en place si je ne m'en étais pas occupé...). Sur les sept cahiers des élèves, je dois en corriger six ; mon collègue, qui devrait s'occuper du cahier de sciences, ne touche qu'au cahier du jour. Les classeurs sont une véritable torture : là encore, je suis seule à m'en inquiéter, mon collègue trouve amusant que les élèves ne savent pas le manier. Quand j'aborde ce sujet avec lui, il se contente de dire : "On a donné les feuilles, les parents n'ont qu'à contrôler les classeurs". Résultat : c'est encore Bibi qui doit réparer les pots cassés car c'est sur Bibi que les reproches pleuvent lorsque la tutrice ouvre un classeur...
STOP ! Tu corriges tes cahiers, pas ceux du titulaire. Tu vérifies tes feuilles dans le classeur, point. Il se débrouillera avec les parents, CPC, l'inspecteur... Après, il est délicat d'expliquer la situation à la tutrice sans casser du sucre sur le dos du collègue, je le conçois...
Je n'écris pas tout cela pour me chercher des excuses (ni pour discréditer mon collègue, que j'apprécie beaucoup en dehors de la classe). J'ai conscience que je fais sûrement du travail inefficace faute d'organisation et, tout simplement, parce qu'on ne m'a pas appris à préparer des cours. Il n'empêche que ma tutrice n'a peut-être pas conscience, de son côté, que la mule est déjà terriblement chargée et que si elle lui donne quelques coups de bâtons pour la faire avancer plus vite, elle finira par la faire craquer...
Franchement, tu es sur la bonne voie. Tu te poses les bonnes questions, tu as à cœur la réussite de tes élèves et visiblement, tu travailles comme une dingue. Dis-toi une chose, on exige beaucoup des gens dont on sait qu'ils sont capables de réussir...
- Ma'amÉrudit
pes2015-2016 a écrit:Je viens de prendre connaissance de vos messages.
Nous sommes victimes du système :
- nous PES, mis devant des élèves sans obligatoirement avoir mis les pieds dans une classe avec un parcours à l'ESPE déconnecté de la réalité et des exigences institutionnelles fortes (des visites conseils qui ont un poids dans la décision finale de titularisation)
- nos binômes, qui, en règle générale, doivent porter la classe et qui n'ont aucun rôle à jouer dans notre formation
- nos élèves, sur lesquels on va "faire des dégâts" selon une prof de l'ESPE.
Comme toi murr (si je comprends bien), j'ai passé le concours sans faire le Master 1, sans stage... Je trouve violent d'arriver devant une classe dans ces conditions.
J'ai ma part de responsabilité, je suis trop stressée et cette situation me culpabilise trop. Pire depuis quelques semaines, je travaille encore moins efficacement : je vois que même quand je prépare sérieusement, ma gestion de classe catastrophique ne me permet pas de "bien" faire. Je passe des heures, comme tétanisée devant mon écran, et fini par préparer quelque chose de mal ficelé pour le lendemain. C'est un cercle vicieux... Je tiens depuis 3 semaines en me disant que les vacances vont arriver et cette semaine tout me "pète" à la figure.
Et ce n'est pas facile de trouver de l'aide : pas si évident de solliciter ses collègues, après tout ce n'est pas leur rôle, ils sont déjà bien occupés avec leur classe, fatigués pour certains. Ni les CPC et PEMF, avec cette double casquette : formation et validation (même si c'est à l'inspecteur qu'appartient la décision finale, on sait pertinemment que les comptes rendus de visite seront pris en compte)...
Aujourd'hui, je me sens "brisée" par ce système. A 2 doigts de la démission, je tiens encore un peu en me disant que je n'ai quand même pas passé ce concours par hasard, mais je ne sais pas si je vais tenir longtemps tant je suis épuisée physiquement, moralement et émotionnellement. Comment vais je pouvoir revenir en arrière, maintenant que les élèves ne me respectent plus du fait de l'image négative que je peux donner et qui me correspond peu. Les parents profitent d'un incident pour déballer toutes les erreurs que j'ai faites depuis le début de l'année, sorties de leur contexte... sans que je puisse me justifier. Ils n'ont pas tout à fait tord, ils s'inquiètent pour leurs enfants, mais pas un n'est venu me voir. Ils attendaient le faux pas, je l'ai malheureusement fait.
Je sais que des mails sont échangés entre ma direction et les parents, que tout cela est remonté à l'inspection. J'ai envoyé un mail à ma CPC et ma PEMF dans lequel je demande clairement de l'aide. A part des remontrances de ma CPC et le fait qu'on mette en doute ma solidité pour faire ce métier... je n'ai aucune aide. Je sais qu'une réunion s'est tenue à mon sujet vendredi, je n'ai aucune nouvelle...
"Heureusement" pour moi, l'AVS qui a vu ma lente dégringolade peut dire mon désarroi et témoigner que je ne suis pas un bourreau d'enfants, je suis moi même en souffrance...
Bref, il faut essayer de s'accrocher mais cela prend de trop grosses proportions. Continuer ou arrêter, je vais y laisser des plumes et ma famille aussi.
Désolée pour ce message, écrit au kilomètre qui ne sert à rien, juste à "vider mon sac" devant des personnes de la profession, puisque finalement je n'ai pas vraiment d'autre espace pour le faire...
Murr, accroche toi, tu sembles quand même dans la bonne voie !!
Et les PE qui ont pris le temps de répondre, bravo pour le métier que vous faites, les gens ne se rendent vraiment pas compte de ce que cela demande, trop obnubilés par le "poids" des vacances scolaires...
Qui participait à cette réunion ? Je trouve le principe quand même un peu choquant. N'hésite pas à te rapprocher d'un syndicat.
- Ma'amÉrudit
Nita a écrit:Une année de stage qui se passe mal ne permet pas de savoir si on est assez "solide".
Je crois fermement qu'on peut rattraper les choses : d'abord, ne pars pas vaincue d'avance (mais si Lenagcn a raison, cela ne va pas être simple).
Ensuite, je constate que Murr a exposé des points précis de ses difficultés, et reçu des propositions précises en retour. J'ai l'impression que tu es restée plus vague, et que nous ne pouvons donc que t'apporter du soutien (jamais inutile, mais une aide pratique serait sans doute plus efficace).
Je suis prof de collège, alors je ne sais pas que te proposer en termes de gestion de classe : ce que j'applique à mes 6e n'est probablement pas adapté aux CE2.
Tu as l'air de dire que les parents te prennent comme une ogresse qui martyrise leurs enfants. Si c'est le cas, pourquoi ? Je ne veux pas dire que tu es une affreuse qui martyrise des anges, hein, mais qu'est-ce qui donne cette impression ?
Trois conseils toujours valables dans une classe (ce qui ne veut pas dire facile à mettre en oeuvre) :
1) autant que possible, ne jamais s'énerver vraiment : jouer théâtralement la colère, c'est parfois pas mal, ne pas réagir, puis être en colère (et donc avoir plus de mal à se contrôler), c'est moins bien.
2) toujours annoncer ce qu'on va faire, et faire ce qu'on a dit. Toujours. Il faut donc éviter d'annoncer des punitions quand on est très énervé, parce qu'à froid, on va se rendre compte qu'on y est allé trop fort... et que se dédire n'arrange pas les choses.
3) Établis des règles (peu) et des punitions automatiques (peu, et progressives). Ne demande pas leurs avis aux élèves, mais fais leur remarquer que ces règles sont les mêmes partout dans l'école. Quand un élève transgresse une règle, fais-le lui remarquer calmement, sans crier (Truc, tu parles à Bidule. Est-ce permis ? Qu'est-ce qui arrive quand on parle à son voisin pendant la classe ?).
Mais je vois en écrivant que je ne suis pas sûre de ne pas être à côté de la plaque...
C'est vrai que si tu nous donnais des exemples précis, ça serait plus simple pour t'aider.
On t'a déjà donné quelques conseils.
1. Enseigner, c'est comme le chinois, ça s'apprend.
2. C'est souvent une question de posture. Comme le dit Nita, il vaut mieux feindre la colère que de se laisser gagner par ses émotions.
3. Si tu parles de la fois où tu as attrapé un gamin par le bras, arrête de te dire que tu as dérapé, ce n'est pas vrai. Tu as fait ce qu'il fallait sur le moment.
4. Si la classe est trop agitée, refais ton plan de classe et fais-les changer de place.
5. Travail écrit ++++, dès le matin. Rituel de réinvestissement pendant que tu fais l'appel.
6. Système de sanctions clair, comme te l'a dit Nita.
7. Ne pas oublier la carotte, des récompenses pour bon comportement. Ce ne sont que des enfants de 8 ans, ils fonctionnent à l'affectif.
8. Aie l'air sûre de toi, pour mettre les parents dans ta poche.
9. Circule dans la classe pour aider les élèves en difficulté, tout en surveillant les autres.
10. Profite de tes vacances pour décompresser !
Courage ! C'est vrai qu'il est difficile de redresser la barre en cours d'année, mais ce n'est pas impossible.
- MurrNiveau 9
Merci, Maîtresse, pour cette réponse détaillée qui me fait chaud au cœur Je vais préparer la classe comme d'habitude pour cette dernière semaine puis je méditerai tous tes bons conseils pendant les vacances de Noël !
Juste une question : qu'entends-tu par "séance de manipulation" ? Si tu veux dire une séance avec emploi de matériel, je suis gênée car je ne sais pas vraiment comment mettre ce genre de séance en place, étant donné la disposition des bureaux (trois colonnes de 2 / 3 /2) et toujours l'angoisse des dérapages comportementaux (dès que je dois introduire de la nouveauté plus ou moins ludique, je suis dans mes petits souliers => cf. mes séances d'anglais )...
Juste une question : qu'entends-tu par "séance de manipulation" ? Si tu veux dire une séance avec emploi de matériel, je suis gênée car je ne sais pas vraiment comment mettre ce genre de séance en place, étant donné la disposition des bureaux (trois colonnes de 2 / 3 /2) et toujours l'angoisse des dérapages comportementaux (dès que je dois introduire de la nouveauté plus ou moins ludique, je suis dans mes petits souliers => cf. mes séances d'anglais )...
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Ich bin der Geist, der stets verneint! (Goethe)
- Ma'amÉrudit
Oui avec du matériel.
Par exemple des tris de solides (emballages divers) en géométrie.
En fait, je n'ai pas en tête le programme de CE2, donc je parle dans le vide là.
En CM1/CM2, je fais beaucoup manipuler pour les fractions, mais cela ne te concerne pas.
Bon, je vais voir le BO et je reviens ! :lol:
Par exemple des tris de solides (emballages divers) en géométrie.
En fait, je n'ai pas en tête le programme de CE2, donc je parle dans le vide là.
En CM1/CM2, je fais beaucoup manipuler pour les fractions, mais cela ne te concerne pas.
Bon, je vais voir le BO et je reviens ! :lol:
- Ma'amÉrudit
Me revoilà !
Bon, alors pour la numération (tu n'as pas la partie Calcul n'est-ce pas ?) :
- Si des élèves ont du mal avec le principe de position, tu peux utiliser un tableau de numération que tu photocopies, les élèves le glissent dans une pochette plastique et écrivent dessus au feutre effaçable. Je peux t'en envoyer un si tu veux.
- Je ne sais pas si c'est pertinent en CE2, mais on peut utiliser du matériel du type, petits cubes, barres de 10 cubes, grand cube de 100 cubes pour le passage aux dizaines, centaines, etc.
Pour la géométrie :
- Tri de solides
- Fabriquer des solides à partir de patrons
- Faire tracer des figures sur papier blanc. Au passage un truc qu'on ne m'a pas donné à l'IUFM, mais qui m'a fait gagner un temps incroyable pour les corrections par la suite : tu traces les figures sur du calque, tu poses le calque sur les travaux de tes élèves, ça correspond, c'est juste, ça ne correspond pas, c'est faux !
- Ne pas hésiter à faire une séance sur l'utilisation du matériel de géométrie : tracer des traits à la règle, tracer des angles droits à l'équerre, tracer des cercles au compas. Même en CM2, l'utilisation du compas reste compliquée pour certains.
- Pour la symétrie, faire des tracés par pliage, puis avec du calque, puis sur papier quadrillé avant de passer au papier blanc.
Voilà, c'est un peu en vrac. C'est tout ce qui me vient pour l'instant. Il vaut mieux prendre son temps pour installer ces notions. Lorsqu'ils seront en CM1, ils devront franchir la grande marche de l'abstraction, ils ne pourront le faire que s'ils ont acquis de bons automatismes.
Bon, alors pour la numération (tu n'as pas la partie Calcul n'est-ce pas ?) :
- Si des élèves ont du mal avec le principe de position, tu peux utiliser un tableau de numération que tu photocopies, les élèves le glissent dans une pochette plastique et écrivent dessus au feutre effaçable. Je peux t'en envoyer un si tu veux.
- Je ne sais pas si c'est pertinent en CE2, mais on peut utiliser du matériel du type, petits cubes, barres de 10 cubes, grand cube de 100 cubes pour le passage aux dizaines, centaines, etc.
Pour la géométrie :
- Tri de solides
- Fabriquer des solides à partir de patrons
- Faire tracer des figures sur papier blanc. Au passage un truc qu'on ne m'a pas donné à l'IUFM, mais qui m'a fait gagner un temps incroyable pour les corrections par la suite : tu traces les figures sur du calque, tu poses le calque sur les travaux de tes élèves, ça correspond, c'est juste, ça ne correspond pas, c'est faux !
- Ne pas hésiter à faire une séance sur l'utilisation du matériel de géométrie : tracer des traits à la règle, tracer des angles droits à l'équerre, tracer des cercles au compas. Même en CM2, l'utilisation du compas reste compliquée pour certains.
- Pour la symétrie, faire des tracés par pliage, puis avec du calque, puis sur papier quadrillé avant de passer au papier blanc.
Voilà, c'est un peu en vrac. C'est tout ce qui me vient pour l'instant. Il vaut mieux prendre son temps pour installer ces notions. Lorsqu'ils seront en CM1, ils devront franchir la grande marche de l'abstraction, ils ne pourront le faire que s'ils ont acquis de bons automatismes.
- pes2015-2016Niveau 1
PEMF, CPC et tuteur ESPE.maîtresse a écrit:Qui participait à cette réunion ? Je trouve le principe quand même un peu choquant. N'hésite pas à te rapprocher d'un syndicat.
Une personne de ma famille qui travaille dans le secondaire me conseille aussi de me rapprocher d'un syndicat. Mais j'ai peur que cela soit interprété comme "déterrer la hache de guerre". De plus ma directrice est elle-même déléguée syndicale et me laisse aussi dans le flou quant à ce qu'il se passe : je n'ai pas lu les mails des parents, ni vu la lettre que l'AVS a été contrainte de faire pour expliquer que j'avais attrapé une élève par le bras...
Elle m'a quand même montré le mail d'un parent qui comprend que ce n'est pas facile pour une débutante surtout face à une collègue qui propose des situations très ludiques pour les élèves.
- MurrNiveau 9
Encore merci, Maîtresse ! Je suis certainement passée un peu vite sur certaines notions, vu les résultats de ma dernière évaluation en géométrie (utiliser la règle graduée et l'équerre pour tracer des angles droits et des segments + utiliser le vocabulaire géométrique de base : côtés, sommets, angles, milieu) : je vais essayer de rectifier le tire à la prochaine période... Il n'est pas toujours facile de se rendre compte si certaines notions sont acquises ou non : à entendre mes élèves, tout ce que l'on fait est "trop facile" et pourtant certains prennent tout juste conscience qu'une figure de géométrie doit être tracée proprement avec un crayon bien taillé...
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Ich bin der Geist, der stets verneint! (Goethe)
- pes2015-2016Niveau 1
Nita et Maîtresse, oui effectivement, je suis restée plus vague. Je vais tacher d'être plus factuelle, même si mon état émotionnel me fait je pense manquer de lucidité.
Dès la rentrée, je ne me suis pas sentie à l'aise devant les élèves, ni face à ma préparation de classe. Tout me posait problème : le rang, la consigne, les élèves agités (notamment un hyperactif qui est progressivement devenu l’amuseur de la classe)…
La présence d'une AVS, très pro, en fond de classe m'a aussi beaucoup déstabilisée et je n'ai pas su « être moi », décomplexée, on va dire. Mais les élèves étaient dans le contrat et ça pouvait passer, même si je voyais que mes contenus étaient mal ficelés et que l'ambiance de classe se dégradait. Je pense qu'au début, j'étais trop exigeante envers les élèves et du coup envers moi même : exigence en terme d'agitation et de bruit notamment. Mes collègues me l'ont fait comprendre et j'ai relâché, sans doute trop. J'ai manqué de cohérence et les élèves l'ont ressenti.
Dans les temps de travail individuel, je n’ai pas su gérer l’hétérogénéité comme le décrit Murr : arriver à occuper les plus rapides tout en s’occupant des élèves en difficultés. Tout cela étant source d’agitation, comme dès que j’essayais de faire quelque chose de plus ludique (en l’occurrence en anglais).
En deuxième période, j’ai décidé de revenir plus exigeante. Une connaissance elle-même enseignante m’a conseillé un rang fixe, une fleur du comportement pour communiquer aux parents le comportement de leurs enfants et aussi de punir, et surtout de tenir jusqu’à la fin de la période comme cela.
J’ai donc attaqué la période dans ces dispositions. Mais finalement, je n’ai guère vu d’amélioration et je pense que j’ai été dépassée par tout cela et que j’ai sombré dans une forme d’autoritarisme qui ne me ressemble pas et qui est totalement contre-productive. Stressée par les programmes, avec l’impression de ne pas avancer, j’ai zappé l’EPS et j’en suis venue à supprimer les moments de plaisir pour la classe. Le tout avec un visage sans doute très fermé. Bref, un engrenage négatif… Surtout à l’opposé de ma collègue que je complète et qui propose des situations vraiment très ludiques et des temps de décontraction pour les élèves (entre les différentes séances, ils font une sorte de gymnastique, en autonomie, il y a accès libre à la bibliothèque, puzzle, dessin...). Elle a un système de gestion du comportement assez light simplement car elle n'en a pas besoin. Les élèves l'adorent et les parents aussi forcément.
L’incident du bras est du coup la goutte d’eau…
Ma CPC me dit de leur donner des moments de plaisirs. Bien-sûr il le faut, pour eux mais aussi pour moi.
Du coup, cette semaine, malgré leur comportement, je me suis forcée à les sortir pour faire du sport (séance toute naze où ils ont simplement fait un ballon prisonnier), j’ai lu des histoires… pour qu’ils se disent que je n’étais peut-être pas si « méchante ». Ma binôme me conseille de me faire plaisir et leur faire plaisir la semaine prochaine : cartes de Noel, dessin animé… Mais je sais que cela va être le bazar… ça l’était déjà cette semaine.
Bref vous le comprenez, je suis loin de "gérer" comme Murr. D'où le fait que je me demande si j'en suis capable...
Dès la rentrée, je ne me suis pas sentie à l'aise devant les élèves, ni face à ma préparation de classe. Tout me posait problème : le rang, la consigne, les élèves agités (notamment un hyperactif qui est progressivement devenu l’amuseur de la classe)…
La présence d'une AVS, très pro, en fond de classe m'a aussi beaucoup déstabilisée et je n'ai pas su « être moi », décomplexée, on va dire. Mais les élèves étaient dans le contrat et ça pouvait passer, même si je voyais que mes contenus étaient mal ficelés et que l'ambiance de classe se dégradait. Je pense qu'au début, j'étais trop exigeante envers les élèves et du coup envers moi même : exigence en terme d'agitation et de bruit notamment. Mes collègues me l'ont fait comprendre et j'ai relâché, sans doute trop. J'ai manqué de cohérence et les élèves l'ont ressenti.
Dans les temps de travail individuel, je n’ai pas su gérer l’hétérogénéité comme le décrit Murr : arriver à occuper les plus rapides tout en s’occupant des élèves en difficultés. Tout cela étant source d’agitation, comme dès que j’essayais de faire quelque chose de plus ludique (en l’occurrence en anglais).
En deuxième période, j’ai décidé de revenir plus exigeante. Une connaissance elle-même enseignante m’a conseillé un rang fixe, une fleur du comportement pour communiquer aux parents le comportement de leurs enfants et aussi de punir, et surtout de tenir jusqu’à la fin de la période comme cela.
J’ai donc attaqué la période dans ces dispositions. Mais finalement, je n’ai guère vu d’amélioration et je pense que j’ai été dépassée par tout cela et que j’ai sombré dans une forme d’autoritarisme qui ne me ressemble pas et qui est totalement contre-productive. Stressée par les programmes, avec l’impression de ne pas avancer, j’ai zappé l’EPS et j’en suis venue à supprimer les moments de plaisir pour la classe. Le tout avec un visage sans doute très fermé. Bref, un engrenage négatif… Surtout à l’opposé de ma collègue que je complète et qui propose des situations vraiment très ludiques et des temps de décontraction pour les élèves (entre les différentes séances, ils font une sorte de gymnastique, en autonomie, il y a accès libre à la bibliothèque, puzzle, dessin...). Elle a un système de gestion du comportement assez light simplement car elle n'en a pas besoin. Les élèves l'adorent et les parents aussi forcément.
L’incident du bras est du coup la goutte d’eau…
Ma CPC me dit de leur donner des moments de plaisirs. Bien-sûr il le faut, pour eux mais aussi pour moi.
Du coup, cette semaine, malgré leur comportement, je me suis forcée à les sortir pour faire du sport (séance toute naze où ils ont simplement fait un ballon prisonnier), j’ai lu des histoires… pour qu’ils se disent que je n’étais peut-être pas si « méchante ». Ma binôme me conseille de me faire plaisir et leur faire plaisir la semaine prochaine : cartes de Noel, dessin animé… Mais je sais que cela va être le bazar… ça l’était déjà cette semaine.
Bref vous le comprenez, je suis loin de "gérer" comme Murr. D'où le fait que je me demande si j'en suis capable...
- MurrNiveau 9
pes2015-2016 a écrit:PEMF, CPC et tuteur ESPE.maîtresse a écrit:Qui participait à cette réunion ? Je trouve le principe quand même un peu choquant. N'hésite pas à te rapprocher d'un syndicat.
Une personne de ma famille qui travaille dans le secondaire me conseille aussi de me rapprocher d'un syndicat. Mais j'ai peur que cela soit interprété comme "déterrer la hache de guerre". De plus ma directrice est elle-même déléguée syndicale et me laisse aussi dans le flou quant à ce qu'il se passe : je n'ai pas lu les mails des parents, ni vu la lettre que l'AVS a été contrainte de faire pour expliquer que j'avais attrapé une élève par le bras...
Elle m'a quand même montré le mail d'un parent qui comprend que ce n'est pas facile pour une débutante surtout face à une collègue qui propose des situations très ludiques pour les élèves.
Détail intéressant que tu avais oublié de mentionner : ton malaise et la mauvaise volonté des élèves s'expliquent encore mieux...
- Ma'amÉrudit
pes2015-2016 a écrit:PEMF, CPC et tuteur ESPE.maîtresse a écrit:Qui participait à cette réunion ? Je trouve le principe quand même un peu choquant. N'hésite pas à te rapprocher d'un syndicat.
Une personne de ma famille qui travaille dans le secondaire me conseille aussi de me rapprocher d'un syndicat. Mais j'ai peur que cela soit interprété comme "déterrer la hache de guerre". De plus ma directrice est elle-même déléguée syndicale et me laisse aussi dans le flou quant à ce qu'il se passe : je n'ai pas lu les mails des parents, ni vu la lettre que l'AVS a été contrainte de faire pour expliquer que j'avais attrapé une élève par le bras...
Elle m'a quand même montré le mail d'un parent qui comprend que ce n'est pas facile pour une débutante surtout face à une collègue qui propose des situations très ludiques pour les élèves.
Se rapprocher d'un syndicat ne veut pas forcément dire déterrer la hache de guerre. Ils vont te donner des conseils, à toi de voir si tu les appliques ou pas.
Il me semble tout de même important que tu aies accès à ton dossier et que tu prennes connaissance de ces écrits te concernant, mais attention, ça peut faire mal.
- Ma'amÉrudit
pes2015-2016 a écrit:Nita et Maîtresse, oui effectivement, je suis restée plus vague. Je vais tacher d'être plus factuelle, même si mon état émotionnel me fait je pense manquer de lucidité.
Dès la rentrée, je ne me suis pas sentie à l'aise devant les élèves, ni face à ma préparation de classe. Tout me posait problème : le rang, la consigne, les élèves agités (notamment un hyperactif qui est progressivement devenu l’amuseur de la classe)…
La présence d'une AVS, très pro, en fond de classe m'a aussi beaucoup déstabilisée et je n'ai pas su « être moi », décomplexée, on va dire. Mais les élèves étaient dans le contrat et ça pouvait passer, même si je voyais que mes contenus étaient mal ficelés et que l'ambiance de classe se dégradait. Je pense qu'au début, j'étais trop exigeante envers les élèves et du coup envers moi même : exigence en terme d'agitation et de bruit notamment. Mes collègues me l'ont fait comprendre et j'ai relâché, sans doute trop. J'ai manqué de cohérence et les élèves l'ont ressenti.
Dans les temps de travail individuel, je n’ai pas su gérer l’hétérogénéité comme le décrit Murr : arriver à occuper les plus rapides tout en s’occupant des élèves en difficultés. Tout cela étant source d’agitation, comme dès que j’essayais de faire quelque chose de plus ludique (en l’occurrence en anglais).
En deuxième période, j’ai décidé de revenir plus exigeante. Une connaissance elle-même enseignante m’a conseillé un rang fixe, une fleur du comportement pour communiquer aux parents le comportement de leurs enfants et aussi de punir, et surtout de tenir jusqu’à la fin de la période comme cela.
J’ai donc attaqué la période dans ces dispositions. Mais finalement, je n’ai guère vu d’amélioration et je pense que j’ai été dépassée par tout cela et que j’ai sombré dans une forme d’autoritarisme qui ne me ressemble pas et qui est totalement contre-productive. Stressée par les programmes, avec l’impression de ne pas avancer, j’ai zappé l’EPS et j’en suis venue à supprimer les moments de plaisir pour la classe. Le tout avec un visage sans doute très fermé. Bref, un engrenage négatif… Surtout à l’opposé de ma collègue que je complète et qui propose des situations vraiment très ludiques et des temps de décontraction pour les élèves (entre les différentes séances, ils font une sorte de gymnastique, en autonomie, il y a accès libre à la bibliothèque, puzzle, dessin...). Elle a un système de gestion du comportement assez light simplement car elle n'en a pas besoin. Les élèves l'adorent et les parents aussi forcément.
L’incident du bras est du coup la goutte d’eau…
Ma CPC me dit de leur donner des moments de plaisirs. Bien-sûr il le faut, pour eux mais aussi pour moi.
Du coup, cette semaine, malgré leur comportement, je me suis forcée à les sortir pour faire du sport (séance toute naze où ils ont simplement fait un ballon prisonnier), j’ai lu des histoires… pour qu’ils se disent que je n’étais peut-être pas si « méchante ». Ma binôme me conseille de me faire plaisir et leur faire plaisir la semaine prochaine : cartes de Noel, dessin animé… Mais je sais que cela va être le bazar… ça l’était déjà cette semaine.
Bref vous le comprenez, je suis loin de "gérer" comme Murr. D'où le fait que je me demande si j'en suis capable...
Chacun son style. Cette dame a plus d'expérience que toi, donc c'est aussi plus facile pour elle, elle a sûrement sa réputation dans l'école, ça aide.
Comme je te le disais, il faut allier fermeté et bienveillance. Les enfants s'adaptent.
Fais une carte de Noël la semaine prochaine et une séance d'EPS, ça leur fera du bien et tu verras bien comment ça se passe.
Au passage, l'EPS et les arts visuels ne sont pas des récompenses, mais des matières au programme.
Et tu es en droit d'exiger un comportement irréprochable pendant ces séances-là.
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