Pédagogie à la Croix-Rouge.

J'ai suivi aujourd'hui une formation PSC1 par la croix-rouge. Et à la fin de la formation, on nous a demandé de remplir un petit questionnaire dans lequel il fallait évaluer (entre autres) la pédagogie mise en œuvre.

J'ai donc réfléchi deux secondes sur la pédagogie en question. On nous a présenté la Croix-Rouge, son histoire, son organisation. Principe généraux de l'intervention du secouriste. Puis on nous appris les gestes de premier secours de la manière qui suit:
- présentation de la situation étudiée (nous allons voir quoi faire si la victime est inconsciente mais respire)
- démonstration des gestes à faire pour vérifier l'état de la victime, puis les gestes à faire correspondant à la situation, le tout assorti d'explications sur le pourquoi du comment.
- passage à la pratique: réalisation des gestes par les formés.

À la fin de la journée, nous avons été évalué sur un cas pratique, à tour de rôle. Un des cas étudié à reproduire fidèlement, y compris l'appel aux secours et la conversation avec le régulateur.

Comment caractériser cette pédagogie? Pour moi, c'est une pédagogie basée sur l'étude d'exemples. Très très loin de la pédagogie centrée sur l'apprenant et du constructivisme. En rigolant avec une autre stagiaire, nous avons imaginé le constructivisme à l'œuvre: débrouillez-vous pour découvrir vous-même ce qu'il faut faire en cas d'arrêt cardio-respiratoire…

J'ai mis bien sûr très bien à la pédagogie.

Fasciste. Réactionnaire.

Pour que ce soit vraiment démocratique, il faut que l'accidenté soit acteur de son propre arrêt cardiaque. Laissez-le exprimer son ressenti profond. Demandez-lui "et toi, qu'est-ce que tu penses ?" Ensuite, laissez-le reformuler ses impressions pendant un quart d'heure. Puis, mettez les choses en commun au terme d'un processus délibératif de négociation médicale. A ce stade, surtout, il faut donner du sens au fait que le cœur ne batte plus. Enfin, remplissez un questionnaire de 158 items répartis en savoirs, valeurs, savoirs-être, savoirs-faire, procédures, comportements et compétences, avant de procéder aux gestes de premier secours.

ycombe a écrit:J'ai suivi aujourd'hui une formation PSC1 par la croix-rouge.

On peut aussi ajouter que les formateurs PSC1 sont formés avant de se retrouver devant des gens à former.

Pour le reste, j’éviterais de trop rêver de ça pour l’éducation nationale. Le but de la formation, c’est de formater les gens à appliquer une procédure simplifiée à l’extrême pour qu’ils aient une attitude qui aille dans le bon sens, même s’ils paniquent ou s’ils ont été formés il y a longtemps. C’est efficace pour quelque chose d’aussi stupide que les premiers secours, mais pour des choses plus sophistiquées, c’est le type d’éducation dont rêvent les entreprises, l’OCDE, tout ça… et je doute que ça forme des individus libres. Et puis surtout, je doute que la liberté pédagogique du formateur PSC1 fasse rêver les profs.

Dimka a écrit:

ycombe a écrit:J'ai suivi aujourd'hui une formation PSC1 par la croix-rouge.

On peut aussi ajouter que les formateurs PSC1 sont formés avant de se retrouver devant des gens à former.

Pour le reste, j’éviterais de trop rêver de ça pour l’éducation nationale. Le but de la formation, c’est de formater les gens à appliquer une procédure simplifiée à l’extrême pour qu’ils aient une attitude qui aille dans le bon sens, même s’ils paniquent ou s’ils ont été formés il y a longtemps. C’est efficace pour quelque chose d’aussi stupide que les premiers secours, mais pour des choses plus sophistiquées, c’est le type d’éducation dont rêvent les entreprises, l’OCDE, tout ça… et je doute que ça forme des individus libres. Et puis surtout, je doute que la liberté pédagogique du formateur PSC1 fasse rêver les profs.

Je ne sais pas comment font les autres formateurs, mais j'ai trouvé le mien très bien: il nous a expliqué pourquoi tel geste et pas tel autre, pourquoi les procédures avaient été modifiées (il y avait des gens qui avait été formé il y a longtemps à appliquer des choses aujourd'hui abandonnées comme les points de compression et qui ont posé des questions) et ce qui risquait de se passer si on faisait les choses de travers. Avec plein d'anecdotes de cas qu'il avait rencontré en tant que pompier volontaire et bénévole croix rouge. Il était franchement passionnant.

C'est très logique tout ça en fait, si tu comprends le pourquoi des choses et pas seulement la liste des cas avec les réactions à avoir. Mais bon, en cas pratique tu te rends compte qu'avec le stress, tu as vite fait d'oublier un truc important (il y en a un qui a voulu mettre un traumatisé avec suspicion de fracture en PLS…).

J'avais subi une formation un peu similaire à l'IUFM  en 1994, sur juste une demi-journée, et je te garantis que là, c'était le niveau au-dessus, de très loin.

ycombe a écrit:
Comment caractériser cette pédagogie?

Ça m'a tout l'air de ressembler à de la pédagogie explicite.

Celeborn a écrit:

ycombe a écrit:
Comment caractériser cette pédagogie?

Ça m'a tout l'air de ressembler à de la pédagogie explicite.

Quand un formateur domine vraiment son sujet, c'est tout de suite plus intéressant. Un formateur psc1 qui ne serait pas secouriste expérimenté, ça serait beaucoup moins passionnant.