Demander un poste en CPGE

Shajar a écrit:Tout à fait d'accord avec toi dans le cadre de n'importe quel job, BR. Mais pas certain dans le cadre spécifique des mutations en CPGE.

Je ne vois pas quelle est la différence entre n'importe quel job et les mutations en CPGE, à un détail près : pour n'importe quel job, un recruteur se détermine d'abord en fonction du dossier qu'il a reçu et, si le dossier lui convient, il se détermine en fonction d'entretiens personnalisés avec le candidat.

C'est justement ce qui manque pour les mutations en CPGE : il n'y a pas d'entretien personnalisé avec les candidats. Les seuls entretiens personnalisés subis par le candidat au fil des années sont le concours, une éventuelle thèse soutenue et les inspections. Ce sont ces éléments, éventuellement complétés des recommandations qui seront remontées jusqu'aux IG, qui sont prépondérant, à mon avis, dans les choix des professeurs retenus pour le mouvement spécifique. La lettre de motivation joue, à mon avis, un rôle très marginal dans ce processus. Par contre, elle peut jouer un rôle important dans les affectations et je ne saurais trop conseiller d'être le plus clair possible à ce sujet dans la lettre de motivation. C'est d'ailleurs sans doute le sens de la remarque du SNALC : si les IG ont choisi de retenir votre dossier, tout ce qui apporte de l'information quand à vos préférences est utile pour les IG et sera utilisé dans le cadre de la procédure d'affectation.

Ceci dit, je ne suis pas IG, donc je peux tout à fait me tromper.

Pourtant certains IG ont l'air d'insister sur la lettre de motivation. de toute manière, ne pas faire de lettre nous élimine d'office.
En italien, par exemple, selon le site du SNALC (2019), "L’Inspection Générale souligne que les lettres de motivations sont souvent peu pertinentes - simple retranscription du cv ou hagiographie personnelle, et conseille de montrer en quoi les compétences sont en adéquation avec les postes demandés", tandis qu'en anglais, on précise que "La lettre de motivation est un élément essentiel du dossier, ne doit pas se contenter de reprendre les éléments du CV mais doit préciser le projet du candidat et ce qu’il peut apporter au(x) poste(s) demandé(s)". En maths, en revanche, on indique des éléments plus personnels : "la lettre de motivation doit donner une idée claire du projet du candidat.
- Soit il s'agit d'un projet familial, donc de vœux géographiques pour un rapprochement familial (rapprochement de conjoints, parent malade,...)
- Soit il s'agit d'un plan de carrière, où l'on postule par exemple sur des postes d'une "meilleure" filière, ou sur un passage de première à seconde année, ou sur un poste dans un lycée plus prestigieux... Mais alors les vœux géographiques doivent être très larges. L'Inspection Générale préfère alors un changement d'établissement".

Marcus Septimus a écrit:En italien, par exemple, selon le site du SNALC (2019), "L’Inspection Générale souligne que les lettres de motivations sont souvent peu pertinentes - simple retranscription du cv ou hagiographie personnelle, et conseille de montrer en quoi les compétences sont en adéquation avec les postes demandés"

Qu'est ce que les inspecteurs d'Italien peuvent bien attendre ? Une dissertation motivée sur les compétences ? Cela paraît bien mystérieux.

Marcus Septimus a écrit:en anglais, on précise que "La lettre de motivation est un élément essentiel du dossier, ne doit pas se contenter de reprendre les éléments du CV mais doit préciser le projet du candidat et ce qu’il peut apporter au(x) poste(s) demandé(s)".

Là encore, quelles sont les attentes de l'Inspection ? Qu'est ce qu'un candidat peut répondre, si ce n'est des banalités ?

Marcus Septimus a écrit:En maths, en revanche, on indique des éléments plus personnels : la lettre de motivation doit donner une idée claire du projet du candidat.
- Soit il s'agit d'un projet familial, donc de vœux géographiques pour un rapprochement familial (rapprochement de conjoints, parent malade,...)
- Soit il s'agit d'un plan de carrière, où l'on postule par exemple sur des postes d'une "meilleure" filière, ou sur un passage de première à seconde année, ou sur un poste dans un lycée plus prestigieux... Mais alors les vœux géographiques doivent être très larges. L'Inspection Générale préfère alors un changement d'établissement.

À lire les extraits proposés par Marcus Septimus, je pense que les IG de Maths sont les seuls IG à présenter franchement leurs attentes et je suis ravi de dépendre d'une matière où l'Inspection Générale ne se cache pas derrière un masque d'hypocrisie.

Je confirme que c'est flou, d'où la difficulté de rédiger une lettre de motivation dans de telles conditions

Oui, moi je suis complètement perdu, désormais, encore plus qu'avant … heureusement que c'est passé

Oui c'est passé. Est-ce vrai que nos IPR doivent émettre un avis sur nos demandes de mutation en cpge pour éclairer les IG sur nos candidatures ?

On finit par ne plus savoir ça non plus. J'ai lu (ici ?) que finalement l'inspection de l'IPR n'avait aucune valeur. J'ai aussi entendu dire par une collègue qui a été recrutée que l'IG lui demandait systématiquement son avis (mais comme je viens de changer deux fois d'IPR, je ne sais pas comment le suivi se fait).

En fait, je ne sais plus quoi penser. Dans le doute, j'ai donc fait "au mieux". La meilleure lettre de motivation possible (en essayant de prendre en compte tous les conseils et finalement ça ressemble un peu à ce que demande les IG d'italien), si on ne la lit pas tant pis, si on la lit tant mieux (ou pas ? peut-être que je n'ai pas compris l'exercice après tout). J'ai un CV convenable, qui coche toutes les cases (bonne place à l'agreg, vacations dans le supérieur, thèse, publications, mobilité, bon et récent rapport d'inspection, si pas parfait, et même un lointain remplacement dans une CPGE privée) donc, objectivement, sur dossier, j'ai mes chances. Mais j'ai de plus en plus l'impression que tout ce qui compte, c'est d'être déjà connu de l'IG, ce qui n'est pas mon cas.

Dites, si quelqu'un est appelé par son IG (apparemment, c'est quasi systématique mais là encore c'est peut-être une légende ?) est-ce qu'il pourrait en informer les copains ? Comme ça, ça éviterait d'attendre jusqu'en mars ce fameux coup de fil.

Aucune idée non plus pour l'avis des IPR. Vu ce que m'a dit l'IG à propos de ce que je lui avais raconté sur une remarque faite par une IPR, j'ai tendance à penser que certains s'en cognent sévère, d'autres lisent l'avis pour info, d'autres le prennent en considération.

Je ne savais pas pour l'appel. Pour le moment je n'ai rien reçu XD !

Natalino: je ne sais pas s'il faut absolument attendre un appel. J'en avais eu un mais c'était juste pour avoir des précisions sur mes préférences géographiques.

Pour les relations IPR/IG, ça doit dépendre des matières, de l'ancienneté de l'IPR, de ses relations avec l'inspection générale, de la provenance de l'IG... bref de nombreux paramètres rentrent en compte.

En histoire, je n'ai pas l'impression que les IG appellent souvent, c'est plutôt une pratique en math d'après les compte-rendus syndicaux. Apparemment, les IPR doivent donner un avis par internet si j'ai bien compris. Après, les IG sont libres de le suivre ou non. Il est clair qu'en province, les chances d'être connu par les IG sont plus faibles qu'à Paris.

En fait, je me suis lancé dans l'aventure parce qu'une collègue au même profil que moi avait eu le poste (mais c'était il y a déjà quelques années).

Son proviseur (qui était aussi celui du lycée où il y avait la CPGE, ce qui doit aider) l'a prévenue que l'IG allait l'appeler et lui proposer le poste. Mais elle a quand même eu un peu l'impression de passer un entretien d'embauche. L'année suivante, l'IG est venu l'inspecter, il ne l'avait pas vue avant et ne la connaissait pas.

Elle m'a simplement dit "le proviseur était d'accord, l'IPR était d'accord". Ca reste un peu flou ("d'accord" ne veut pas nécessairement dire "a appuyé la candidature").

Pour le coup de fil, j'ai lu aussi, je ne sais plus où, qu'il était indispensable d'avoir ses coordonnées i-prof à jour, parce que "très souvent l'IG cherche à contacter le candidat". Peut-être que c'était effectivement pour les mathématiques ?

Lorsque j'ai pris la décision de postuler, j'ai demandé une inspection à l'IG via mon IPR. Donc je n'ai vu un IG qu'une fois et je ne suis pas sûr qu'il se souvienne de moi, tant il y a de candidats. En plus, cerise sur le gâteau, il y a eu une redistribution des académies entre IG cette année et la mienne a changé d'IG : bref ça sent le sapin pour mon dossier qui n'est déjà pas flamboyant. Pour les coordonnées, effectivement, c'est sur iprof. Mais de toute manière, je ne décroche jamais quand je ne connais pas le numéro.

Mais tu as parlé de ton projet à l'IG ? Qu'a-t-il dit ? Ca reste quand même le plus important, non ?

j'étais trop stressé donc évidemment j'ai oublié 80% de ce que je voulais dire (c'est ballot) : quel empoté je suis. En même temps, l'IG était courtois mais glacial au point de transformer le Sahara en inlandsis. A la fin de l'entretien, je suis sorti abattu (mais le lendemain mon CdE m'a félicité). Le rapport est positif... Wait and see comme on dit. Mais, d'après ce que j'ai pu lire ici ou ailleurs, l'inspection par un IG semble le meilleur moyen pour accéder ensuite aux Cpge, à condition d'avoir un bon dossier, d'avoir réussi ladite inspection, qu'il y ait des postes...

C'est vrai que l'IG peut appeler pour prévenir le candidat qu'il est susceptible d'avoir un poste, notamment pour vérifier que le candidat est prêt à être mobile: c'est arrivé à l'une de mes amies. Par contre il me semble que c'est plus tard dans l'année, peu avant les résultats officiels: l'amie en question avait été appelée un dimanche et les résultats tombaient le mardi je crois me souvenir.

Avec des collègues, nous ne sommes pas d'accord entre nous sur les compte-rendus syndicaux des GT. Les nombres de candidats concernent-ils uniquement ceux qui demandent une première affectation en cpge ou bien tous ceux qui demandent une mutation (première affectation et ceux déjà en poste souhaitant mutés)? Je pense qu'il s'agit de la 2e possibilité, mais bon... Dans ce cas, quelle est la part de ceux qui demandent une première affectation sur le nombre total de candidats ?

Tiens, est-ce que vous savez quelle est la période où les IG se réunissent pour les affectations en CPGE ? Histoire de se rendre un peu compte

Petite question d'ordre général : quelles sont les chances concrètes aujourd'hui pour qu'un candidat en lettres normalien, agrégé et docteur ait un poste, assez rapidement, en CPGE sur un vœu du type 'toute France métropolitaine, tout type de prépa'? Seulement pour avoir une idée !

En ayant enseigné dans le secondaire, ou directement après un contrat doctoral ?

Peu de chances, comme la plupart des candidats. Un peu plus que celui qui est ni agrégé ni docteur ni normalien.
De toute façon ton parcours initial comptera finalement assez peu. Ce qui compte c'est d'avoir fait bonne impression à l'ig.

(Et c'est une chartiste, agrégée et docteur qui parle ) (et qui n'a semble-t-il pas laissé un souvenir impérissable à l'ig ...)

Merci Elaïna! Même si la réponse est peu réjouissante ; même sur un vœu élargi visant toute la France métropolitaine? Je ne dis pas forcément en khâgne ou hypo, mais même en culture générale en sciences ou en éco. (Pour info, en histoire vous avez le droit d'enseigner sur les postes du type culture générale en prépa scientifique?). On m'avait dit qu'être normalien était un gros avantage face aux IG, mais apparemment ce n'est pas (plus?) le cas.

Je répète ma question : en sortant du doctorat, chance quasiment nulle (mais quasiment ; en LC, je connais deux cas).
Avec un passage dans le secondaire, être normalien est un avantage significatif et une thèse soutenue une condition nécessaire.

Theriakos96 a écrit:Merci Elaïna! Même si la réponse est peu réjouissante ; même sur un vœu élargi visant toute la France métropolitaine? Je ne dis pas forcément en khâgne ou hypo, mais même en culture générale en sciences ou en éco. (Pour info, en histoire vous avez le droit d'enseigner sur les postes du type culture générale en prépa scientifique?). On m'avait dit qu'être normalien était un gros avantage face aux IG, mais apparemment ce n'est pas (plus?) le cas.

Je ne suis pas sûr de ce dont tu parles, mais il n'y a pas de "culture générale" en CPGE scientifique, seulement des cours de français-philosophie sur thème et oeuvres

Pardon [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], je n'avais pas vu ta question. Disons dans les 2/3 années après la thèse en étant dans le secondaire ; être normalien est donc un avantage significatif? Tant mieux!

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] c'est bien ce dont je parle: j'appelle cela 'culture gé' parce que c'est le même prof qui fait cours sur les deux disciplines et je me demandais si c'était ouvert également aux agrégés d'histoire puisque j'imagine que ce sont des postes plus simples à atteindre en début de carrière, surtout en province.

Quant on lit les rapports syndicats, les IG préfèrent pour les matières littéraires et sciences humaines donner des postes à des prof ayant de l'expérience dans le secondaire alors que dans les matières scientifiques, l'avantage semble revenir aux jeunes profs, mais il doit y avoir des exceptions j'imagine