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- CheurelotteNiveau 5
Bonjour,
Je suis un peu embêtée avec cette notion de tâche globale complexe. En écriture, pas de souci, mais alors en lecture!
Je vous explique: comme c'est mon année de stage, j'essaie de mettre en place des idées vues à l'ESPE. Donc avec mes deux classes, je fais deux séquences sur une même OI mais en dissociant lecture et écriture. C'est-à-dire, par exemple, qu'avec les 6e je vais commencer une séquence sur Le Petit Prince à dominante lecture, et une autre (avec moins de séances) à dominante écriture. Il me faut donc 2 tâches globales complexes.
Que faire dans ma séquence lecture?
Merci.
Je suis un peu embêtée avec cette notion de tâche globale complexe. En écriture, pas de souci, mais alors en lecture!
Je vous explique: comme c'est mon année de stage, j'essaie de mettre en place des idées vues à l'ESPE. Donc avec mes deux classes, je fais deux séquences sur une même OI mais en dissociant lecture et écriture. C'est-à-dire, par exemple, qu'avec les 6e je vais commencer une séquence sur Le Petit Prince à dominante lecture, et une autre (avec moins de séances) à dominante écriture. Il me faut donc 2 tâches globales complexes.
Que faire dans ma séquence lecture?
Merci.
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Le plus fou est-il le fou ou bien le fou qui le suit?
- miss sophieExpert spécialisé
Une tâche complexe en français, à part la rédaction, je ne sais pas. Mais je suis une vilaine qui ne se préoccupe pas des compétences... Que t'a-t-on donné comme exemples à l'ESPE ?
- ycombeMonarque
Cheurelotte a écrit:Bonjour,
Je suis un peu embêtée avec cette notion de tâche globale complexe. En écriture, pas de souci, mais alors en lecture!
Je vous explique: comme c'est mon année de stage, j'essaie de mettre en place des idées vues à l'ESPE.
Je compatis. Courage, ce n'est qu'une année à passer et après, tu pourras te mettre à enseigner.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- AnaxagoreGuide spirituel
Je propose Proust.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- ElyasEsprit sacré
Olympias a écrit:Kézako ?
Un auteur français !
(je sors :lol: ).
- AnaxagoreGuide spirituel
Elyas a écrit:Olympias a écrit:Kézako ?
Un auteur français !
(je sors :lol: ).
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Idée de scénarisation: "Vous êtes un élève de collège de l'époque des âges sombres de la pédagogie frontale. Votre professeur de français vous demande de lire un livre pendant les vacances scolaires (cela se faisait souvent en ces temps !) et de rédiger un compte-rendu de lecture. Après avoir lu le livre, spontanément, vous vous regroupez avec 3 amis de la même classe à la bibliothèque afin de coopérer et de mutualiser vos expériences littéraires. Vous décidez de faire le travail à 4 à partir de ce que vous avez échangé."
Coup de pouce: un fiche/méthode regroupant les différents attendus de la fiche de lecture.
Coup de pouce: un fiche/méthode regroupant les différents attendus de la fiche de lecture.
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Asinus asinum fricat
- tannatHabitué du forum
Bonsoir,
Quelle est la différence entre une tâche complexe et une tâche complexe globale ? (vraie question)
http://disciplines.ac-bordeaux.fr/lettres/uploads/pages/134/file/4_%20S%C3%A9quence%20Fables%20APC.pdf
Selon ce site académique ci-dessus une tâche complexe pour la lecture c'est par exemple :
Une lecture analytique (p24)
mais je crois que l'on peut parler de tâche complexe lorsque l'on fait faire le procès d'un personnage aux élèves, non ?
Dans la classe concerné par l'écriture une tâche complexe pourrait être :
Ecrire un nouvel épisode (nouvelle péripétie) du Petit Prince, non ?
Quelle est la différence entre une tâche complexe et une tâche complexe globale ? (vraie question)
http://disciplines.ac-bordeaux.fr/lettres/uploads/pages/134/file/4_%20S%C3%A9quence%20Fables%20APC.pdf
Selon ce site académique ci-dessus une tâche complexe pour la lecture c'est par exemple :
Une lecture analytique (p24)
mais je crois que l'on peut parler de tâche complexe lorsque l'on fait faire le procès d'un personnage aux élèves, non ?
Dans la classe concerné par l'écriture une tâche complexe pourrait être :
Ecrire un nouvel épisode (nouvelle péripétie) du Petit Prince, non ?
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- ysabelDevin
De toute manière dès la lecture du texte, la tâche devient complexe pour la plupart des élèves. :lol:
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- doctor whoDoyen
Vous êtes Antoine de Saint-Exupéry et vous imaginez la visite d'une planète supplémentaire par le petit prince.
(Fait en 1990 par moi-même en 6e).
(Fait en 1990 par moi-même en 6e).
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- BalthamosDoyen
Donc c'est une tâche complexe complexe? Une super tâche complexe?
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- Spoiler:
- InvitéInvité
Balthamos a écrit:Donc c'est une tâche complexe complexe? Une super tâche complexe?
La mère de toutes les tâches complexes
- lumeekaExpert spécialisé
Tâche Vador.
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Animals are my friends... and I don't eat my friends. George Bernard Shaw
https://www.facebook.com/sansvoixpaca/
http://www.nonhumanrightsproject.org/about-us-2/
- lisontineHabitué du forum
lumeeka a écrit:Tâche Vador.
:mdr3:
- CarnyxNeoprof expérimenté
Il ne faut pas non plus confondre la "tâche globale complexe" et la "tâche complexe globale".
_________________
Of all tyrannies, a tyranny sincerely exercised for the good of its victims may be the most oppressive. It would be better to live under robber barons than under omnipotent moral busybodies. The robber baron’s cruelty may sometimes sleep, his cupidity may at some point be satiated; but those who torment us for our own good will torment us without end for they do so with the approval of their own conscience.
- mafalda16Modérateur
Carnyx a écrit:Il ne faut pas non plus confondre la "tâche globale complexe" et la "tâche complexe globale".
- ThalieGrand sage
Mais que dit-on à l'ESPE sur la tâche complexe en lecture ?
Ysabel a raison, la lecture c'est forcément complexe au collège.
Je croyais qu'en Français il ne fallait pas cloisonner les tâches et là ils recloisonnent ? J'en perds mon...latin !
Cela leur permet en effet de faire des séquences courtes de moins de 3 semaines ; sont malins mais ils n'ont qu'à expliciter leurs demandes.
HS : Très bel avatar, de Kafka, n'est-ce pas ? Quel en est le créateur ?
Ysabel a raison, la lecture c'est forcément complexe au collège.
Je croyais qu'en Français il ne fallait pas cloisonner les tâches et là ils recloisonnent ? J'en perds mon...latin !
Cela leur permet en effet de faire des séquences courtes de moins de 3 semaines ; sont malins mais ils n'ont qu'à expliciter leurs demandes.
HS : Très bel avatar, de Kafka, n'est-ce pas ? Quel en est le créateur ?
- InvitéInvité
mafalda16 a écrit:Carnyx a écrit:Il ne faut pas non plus confondre la "tâche globale complexe" et la "tâche complexe globale".
Et on ne parle pas de la différence entre la tâche globale complexe compliquée et la tâche globale complexe non-compliquée (dite aussi parfois pseudo-compliquée ou pasduro-complexe) !
- tannatHabitué du forum
Ce ne serait pas un peu rude pour Cheurelotte toutes ces digressions amusantes mais qui n'apportent pas grand chose à sa question ?
Je peux comprendre que toutes ces lubies ESPE vous excèdent, vous accablent et vous irritent mais pourquoi ne pas tenter de lui apporter une réponse concrète avec ce que vous trouvez pertinent.
Lorsque l'on épluche les textes, on s'aperçoit qu'ils nomment tâche complexe une lecture analytique, par exemple, que la rédaction est une tâche complexe, que ce que plusieurs évoquent dans un post à savoir le procès d'un personnage (: https://www.neoprofs.org/t95874-4e-proces-d-un-personnage-de-roman-ou-nouvelle) est aussi une tâche complexe.
Je peux comprendre que toutes ces lubies ESPE vous excèdent, vous accablent et vous irritent mais pourquoi ne pas tenter de lui apporter une réponse concrète avec ce que vous trouvez pertinent.
Lorsque l'on épluche les textes, on s'aperçoit qu'ils nomment tâche complexe une lecture analytique, par exemple, que la rédaction est une tâche complexe, que ce que plusieurs évoquent dans un post à savoir le procès d'un personnage (: https://www.neoprofs.org/t95874-4e-proces-d-un-personnage-de-roman-ou-nouvelle) est aussi une tâche complexe.
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- V.MarchaisEmpereur
Je n'avais jamais entendu cette expression de tâche complexe "globale". Je connais seulement la tâche complexe, sans savoir si cela est censé désigner une démarche différente.
Ce qu'on appelle "tâche complexe", en LA, s'oppose au fait de donner, pour étudier un texte, une série de questions appelant chacune une réponse limitée et précise, et s'enchaînant souvent pour conduire à une conclusion précise (je décris la démarche la plus connue sans aucun jugement négatif, hein ! C'est ce que nous pratiquons tous et qui est bien commode pour assurer la compréhension d'un texte, guider dans l'interprétation de textes résistants...).
Au contraire, on donne une seule question large qui va obliger l'élève à chercher lui-même dans le texte les différents éléments permettant de répondre à la question. Les vertus prêtées à cette démarche - et qui ne sont pas totalement usurpées - sont une plus grande autonomie des élèves qui apprennent peu à peu à observer tout seuls ce qu'il convient d'observer.
Il m'arrive de travailler ainsi. Par exemple, en 6e, dans mon chapitre sur le héros, quand nous étudions le portrait d'Achille, je demande juste aux élèves quelle image ils se font du personnage, et de justifier leur réponse en s'appuyant sur le texte. Ainsi, ils vont trouver tout seul les expressions intéressantes du texte. Bon, en 6e, sauf rares exceptions, ils ne savent pas les analyser. Ils vont repérer une comparaison, les mots qui évoquent le feu, la destruction, l'énumération des matières précieuses, etc. Ils travaillent surligneur en main, avec plus ou moins de bonheur. Ensuite, on fait le tri ensemble, et c'est le professeur qui les aide à mettre des mots sur ce qu'ils ont trouvé (comparaison, hyperbole...). Mais c'est formateur.
Ensuite, pareil, avec Bellérophon. Nous avons évoqué avec Achille le demi-dieu, guerrier terrible. Je leur donne le texte et leur demande seulement si, à leur avis, Bellérophon est un héros ou pas. Évidemment, ils vont pouvoir réinvestir des éléments étudiés en classe, mais pas seulement. Ça résiste à cause de la fin lamentable du personnage. Mais justement, on va en causer, et introduire la notion de démesure et le côté obscur du héros.
Bref, tout ça pour dire que la tâche complexe n'est ni un gadget, ni une démarche totalement dépourvue d'intérêt. Il m'arrive de la pratiquer, et même relativement souvent.
Le problème, c'est que, comme toujours avec l'EN, on a un nouveau truc, alors on veut absolument y voir non pas une nouvelle corde à l'arc de la pédagogie, dont il faudrait user à bon escient, mais LA nouvelle panacée en passe de devenir la seule manière de bien faire.
Ce qui, pour le coup, est ridicule.
D'abord parce que tout les textes ne s'y prêtent pas. Avec un texte un peu ambitieux, ou présentant un sens caché, des références peu évidentes à faire émerger, la guidance d'un questionnaire bien mené reste irremplaçable pour fire émerger les enjeux du texte.
Et puis surtout, une fois encore, sous prétexte qu'on a un nouveau truc à la mode, on se jette dedans tête baissée en oubliant une étape essentielle : celle de la compréhension. Selon moi, sauf texte simplissime, même l'approche par tâche complexe ne dispense pas d'une première étape vérifiant la compréhension globale du texte : quelques questions ciblées, ou bien un résumé oral...
Finalement, d'après mon expérience - sans doute à relativiser -, la tâche complexe est rarement applicable à un texte dans sa globalité, plus souvent à un certain aspect du texte, et se conjugue alors à un questionnaire plus guidé.
Bref, c'est un outil pédagogique auquel on devrait s'intéresser, mais qu'on ne devrait pas nous imposer, encore moins présenter comme un systématisme.
Les effets de mode causent beaucoup de torts, en pédagogie.
Ce qu'on appelle "tâche complexe", en LA, s'oppose au fait de donner, pour étudier un texte, une série de questions appelant chacune une réponse limitée et précise, et s'enchaînant souvent pour conduire à une conclusion précise (je décris la démarche la plus connue sans aucun jugement négatif, hein ! C'est ce que nous pratiquons tous et qui est bien commode pour assurer la compréhension d'un texte, guider dans l'interprétation de textes résistants...).
Au contraire, on donne une seule question large qui va obliger l'élève à chercher lui-même dans le texte les différents éléments permettant de répondre à la question. Les vertus prêtées à cette démarche - et qui ne sont pas totalement usurpées - sont une plus grande autonomie des élèves qui apprennent peu à peu à observer tout seuls ce qu'il convient d'observer.
Il m'arrive de travailler ainsi. Par exemple, en 6e, dans mon chapitre sur le héros, quand nous étudions le portrait d'Achille, je demande juste aux élèves quelle image ils se font du personnage, et de justifier leur réponse en s'appuyant sur le texte. Ainsi, ils vont trouver tout seul les expressions intéressantes du texte. Bon, en 6e, sauf rares exceptions, ils ne savent pas les analyser. Ils vont repérer une comparaison, les mots qui évoquent le feu, la destruction, l'énumération des matières précieuses, etc. Ils travaillent surligneur en main, avec plus ou moins de bonheur. Ensuite, on fait le tri ensemble, et c'est le professeur qui les aide à mettre des mots sur ce qu'ils ont trouvé (comparaison, hyperbole...). Mais c'est formateur.
Ensuite, pareil, avec Bellérophon. Nous avons évoqué avec Achille le demi-dieu, guerrier terrible. Je leur donne le texte et leur demande seulement si, à leur avis, Bellérophon est un héros ou pas. Évidemment, ils vont pouvoir réinvestir des éléments étudiés en classe, mais pas seulement. Ça résiste à cause de la fin lamentable du personnage. Mais justement, on va en causer, et introduire la notion de démesure et le côté obscur du héros.
Bref, tout ça pour dire que la tâche complexe n'est ni un gadget, ni une démarche totalement dépourvue d'intérêt. Il m'arrive de la pratiquer, et même relativement souvent.
Le problème, c'est que, comme toujours avec l'EN, on a un nouveau truc, alors on veut absolument y voir non pas une nouvelle corde à l'arc de la pédagogie, dont il faudrait user à bon escient, mais LA nouvelle panacée en passe de devenir la seule manière de bien faire.
Ce qui, pour le coup, est ridicule.
D'abord parce que tout les textes ne s'y prêtent pas. Avec un texte un peu ambitieux, ou présentant un sens caché, des références peu évidentes à faire émerger, la guidance d'un questionnaire bien mené reste irremplaçable pour fire émerger les enjeux du texte.
Et puis surtout, une fois encore, sous prétexte qu'on a un nouveau truc à la mode, on se jette dedans tête baissée en oubliant une étape essentielle : celle de la compréhension. Selon moi, sauf texte simplissime, même l'approche par tâche complexe ne dispense pas d'une première étape vérifiant la compréhension globale du texte : quelques questions ciblées, ou bien un résumé oral...
Finalement, d'après mon expérience - sans doute à relativiser -, la tâche complexe est rarement applicable à un texte dans sa globalité, plus souvent à un certain aspect du texte, et se conjugue alors à un questionnaire plus guidé.
Bref, c'est un outil pédagogique auquel on devrait s'intéresser, mais qu'on ne devrait pas nous imposer, encore moins présenter comme un systématisme.
Les effets de mode causent beaucoup de torts, en pédagogie.
- ElyasEsprit sacré
Pour rejoindre V. Marchais, j'ai souvent l'impression que beaucoup de gens qui professent la Tâche complexe en ESPE/formation ne savent pas exactement de quoi ils parlent.
Déjà, une tâche complexe est un travail qui demande à l'élève de faire face à la complexité pour développer un raisonnement complexe. Complexe ne signifie pas compliqué mais une tâche complexe peut être compliquée (tout comme elle peut ne pas l'être).
La tâche complexe est avant tout un outil parmi beaucoup d'autres. Il a de nombreux mérites mais on ne doit pas lancer les élèves dedans s'ils n'ont pas été formés avant aux exigences, aux raisonnements et aux pratiques langagières (la rédaction, le commentaire de texte, la carte, le croquis, le schéma, la démarche scientifique...). Elle permet de voir le degré d'autonomie, le niveau de raisonnement disciplinaire et les démarches de l'élève. Elle permet aussi de voir ce qui est vraiment devenu des automatismes et ce qui a été retenu, digéré et intégré par l'élève (autant dire que parfois notre ego d'enseignant en prend un sacré coup).
Il y a trois pistes par rapport à la tâche complexe :
- la Tâche complexe telle que l'institution via les LV et les sciences (premiers précurseurs de la Tâche complexe institutionnelle) le définit : des consignes larges, un scénario, des ressources externes, des ressources internes et des aides (http://eduscol.education.fr/cid51827/temoignage-mise-en-oeuvre-dans-la-classe.html).
- La tâche complexe selon la psychologie cognitive où cela signifie que les élèves doivent utiliser plusieurs capacités cognitives pour accomplir le travail demandé (les capacités cognitives étant : connaissances, compréhension, application, analyse, synthèse, évaluation/créativité, comme dans la taxonomie de Bloom http://enseignants.insa-toulouse.fr/fr/ameliorer_mon_cours/les_concepts_de_base/la_taxonomie_de_bloom.html). Une rédaction de français est une tâche complexe de ce point de vue car elle demande de connaître, de comprendre, d'appliquer et de synthétiser et créer.
- Le rapport aux connaissances : demander aux élèves d'aller vers la complexité en ne restant pas sur une seule vision du problème évoqué. Par exemple, en histoire, un texte présentant la vision des révolutionnaires deviendra complexe dès lors qu'on montrera aussi la vision des opposants à la Révolution et les clivages entre révolutionnaires. Les élèves devront alors faire une synthèse de cette complexité.
Bref, un outil vraiment utile, assez polymorphe et qui a une vraie utilité. Cela ne révolutionne pas le monde (les gens découvrent qu'ils font des tâches complexes comme M. Jourdain découvre qu'il fait de la prose) mais une fois qu'on a en tête cette question de la complexité, on peut amener les élèves très loin.
En revanche, "tâche complexe globale" est une expression bizarre. On sent, comme en LV, la volonté d'avoir son propre vocabulaire disciplinaire.
Déjà, une tâche complexe est un travail qui demande à l'élève de faire face à la complexité pour développer un raisonnement complexe. Complexe ne signifie pas compliqué mais une tâche complexe peut être compliquée (tout comme elle peut ne pas l'être).
La tâche complexe est avant tout un outil parmi beaucoup d'autres. Il a de nombreux mérites mais on ne doit pas lancer les élèves dedans s'ils n'ont pas été formés avant aux exigences, aux raisonnements et aux pratiques langagières (la rédaction, le commentaire de texte, la carte, le croquis, le schéma, la démarche scientifique...). Elle permet de voir le degré d'autonomie, le niveau de raisonnement disciplinaire et les démarches de l'élève. Elle permet aussi de voir ce qui est vraiment devenu des automatismes et ce qui a été retenu, digéré et intégré par l'élève (autant dire que parfois notre ego d'enseignant en prend un sacré coup).
Il y a trois pistes par rapport à la tâche complexe :
- la Tâche complexe telle que l'institution via les LV et les sciences (premiers précurseurs de la Tâche complexe institutionnelle) le définit : des consignes larges, un scénario, des ressources externes, des ressources internes et des aides (http://eduscol.education.fr/cid51827/temoignage-mise-en-oeuvre-dans-la-classe.html).
- La tâche complexe selon la psychologie cognitive où cela signifie que les élèves doivent utiliser plusieurs capacités cognitives pour accomplir le travail demandé (les capacités cognitives étant : connaissances, compréhension, application, analyse, synthèse, évaluation/créativité, comme dans la taxonomie de Bloom http://enseignants.insa-toulouse.fr/fr/ameliorer_mon_cours/les_concepts_de_base/la_taxonomie_de_bloom.html). Une rédaction de français est une tâche complexe de ce point de vue car elle demande de connaître, de comprendre, d'appliquer et de synthétiser et créer.
- Le rapport aux connaissances : demander aux élèves d'aller vers la complexité en ne restant pas sur une seule vision du problème évoqué. Par exemple, en histoire, un texte présentant la vision des révolutionnaires deviendra complexe dès lors qu'on montrera aussi la vision des opposants à la Révolution et les clivages entre révolutionnaires. Les élèves devront alors faire une synthèse de cette complexité.
Bref, un outil vraiment utile, assez polymorphe et qui a une vraie utilité. Cela ne révolutionne pas le monde (les gens découvrent qu'ils font des tâches complexes comme M. Jourdain découvre qu'il fait de la prose) mais une fois qu'on a en tête cette question de la complexité, on peut amener les élèves très loin.
En revanche, "tâche complexe globale" est une expression bizarre. On sent, comme en LV, la volonté d'avoir son propre vocabulaire disciplinaire.
- V.MarchaisEmpereur
Pour préciser un peu mon point de vue sur le sujet, selon moi, questionnaire guidé et "tâche complexe" ont des objectifs différents.
Si je veux m'assurer que les élèves ont bien repéré les différents personnages d'un texte, pris conscience d'une rupture de la chronologie à tel moment du récit, autant de choses souvent essentielles, rien ne me permet mieux de le faire que des questions ciblées.
De même, si je veux leur faire prendre conscience des références à l'oeuvre dans la scène entre Jean Valjean et Monseigneur Myriel, le motif de l'âme vendue au diable renversé en âme vendue à Dieu, le thème hugolien de la faute et de la Rédemption, aucune chance qu'un élève normal trouve ça tout seul à partir d'une seule question ouverte. Seul un guidage habile du professeur fera émerger l'intertextualité et les enjeux du texte.
Mais finalement, si je veux apprendre à mettre en relation des moyens littéraires et des effets, rendre les élèves plus capables de trouver eux-mêmes ces moyens, les y rendre sensibles, je remarque qu'il est efficace de faire les choses dans l'autre sens, de partir des effets, auxquels on les sensibilise par une question choisie - et une seule - et de leur demander de retrouver tout seuls ce qui produit ces effets.
Finalement, partir de "quelle impression vous laisse la bataille de Roncevaux" ou "Quels sentiments éprouvez-vous à la lecture de la fin d'Oedipe-Roi", ça marche aussi bien que multiplier les "a) relevez les verbes d'action, b) observez leur temps, c) quelle est la figure de style employée ligne tant..." et les élèves apprennent à faire confiance à leurs émotions de lecteur et à les fonder sur leur lecture.
Encore une fois, pour moi, ce sont deux démarches complémentaires, avec chacune ses points forts et ses limites, non exclusives l'une de l'autre, et qui peuvent même se combiner à différents moments de la LA.
Si je veux m'assurer que les élèves ont bien repéré les différents personnages d'un texte, pris conscience d'une rupture de la chronologie à tel moment du récit, autant de choses souvent essentielles, rien ne me permet mieux de le faire que des questions ciblées.
De même, si je veux leur faire prendre conscience des références à l'oeuvre dans la scène entre Jean Valjean et Monseigneur Myriel, le motif de l'âme vendue au diable renversé en âme vendue à Dieu, le thème hugolien de la faute et de la Rédemption, aucune chance qu'un élève normal trouve ça tout seul à partir d'une seule question ouverte. Seul un guidage habile du professeur fera émerger l'intertextualité et les enjeux du texte.
Mais finalement, si je veux apprendre à mettre en relation des moyens littéraires et des effets, rendre les élèves plus capables de trouver eux-mêmes ces moyens, les y rendre sensibles, je remarque qu'il est efficace de faire les choses dans l'autre sens, de partir des effets, auxquels on les sensibilise par une question choisie - et une seule - et de leur demander de retrouver tout seuls ce qui produit ces effets.
Finalement, partir de "quelle impression vous laisse la bataille de Roncevaux" ou "Quels sentiments éprouvez-vous à la lecture de la fin d'Oedipe-Roi", ça marche aussi bien que multiplier les "a) relevez les verbes d'action, b) observez leur temps, c) quelle est la figure de style employée ligne tant..." et les élèves apprennent à faire confiance à leurs émotions de lecteur et à les fonder sur leur lecture.
Encore une fois, pour moi, ce sont deux démarches complémentaires, avec chacune ses points forts et ses limites, non exclusives l'une de l'autre, et qui peuvent même se combiner à différents moments de la LA.
- CheurelotteNiveau 5
Je débarque seulement! Merci à tous pour vos remarques et conseils.
Je pense avoir saisi l'idée. En 6e j'ai par exemple donné comme tâche complexe la création d'une anthologie poétique. En 5e, la rédaction d'un rondeau.
Mais là, je dois dissocier lecture et écriture. Puis-je, pour ma séquence lecture sur Le Petit Prince, leur demander en tâche complexe de me dire si par exemple ce conte s'adresse plutôt aux adultes ou aux enfants?
En fait je me tâte à leur faire étudier en dernière séance la dédicace afin d'aboutir à une réflexion sur l'ensemble du livre. Je me dis que ça peut tout aussi bien être le sujet de l'évaluation finale (c'est peut-être même plus intéressant). Qu'en pensez-vous?
Je pense avoir saisi l'idée. En 6e j'ai par exemple donné comme tâche complexe la création d'une anthologie poétique. En 5e, la rédaction d'un rondeau.
Mais là, je dois dissocier lecture et écriture. Puis-je, pour ma séquence lecture sur Le Petit Prince, leur demander en tâche complexe de me dire si par exemple ce conte s'adresse plutôt aux adultes ou aux enfants?
En fait je me tâte à leur faire étudier en dernière séance la dédicace afin d'aboutir à une réflexion sur l'ensemble du livre. Je me dis que ça peut tout aussi bien être le sujet de l'évaluation finale (c'est peut-être même plus intéressant). Qu'en pensez-vous?
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