- MictlantecuhtliNiveau 9
Sospita a écrit:Comme prévu, ce n'est pas un programme mais une oraison funèbre qu'on nous propose. Avoir fusionné les programmes de 5e et de 4e est en parfaite cohérence avec ce que préconisait la DEGESCO en septembre : « il faudra sans doute valoriser les expériences cherchant à encourager les élèves à suivre un EdC au cycle 4, même s’il n’a pas commencé en 5e. » (comprendre : « valoriser ceux qui veulent faire sauter le latin en 5e. ») Je ne sais pas combien de temps ils vont mettre à nous supprimer le latin en 5e mais à mon avis ça ne va pas être long. On peut nous reprocher de jouer les Cassandre, mais mine de rien Cassandre avait raison.
En même temps, il n'y a pas besoin d'être un pro de la pédagogie pour se rendre compte qu'on ne peut décemment enseigner des faits de langue complexes en une heure par semaine. Envisager le système casuel, le principe infectum/perfectum ou les cinq conjugaisons demande du temps, et du temps nous n'en avons plus.
C'est quand même un programme où on nous appelle à « puiser », à « faire des choix », « sans chercher à être exhaustif » … (sans blague? Ça veut dire quoi à part « on vous balance un programme mais surtout ne cherchez pas à le suivre, vous n'aurez pas le temps, on ne peut même pas vous garantir un horaire alors on va quand même pas vous dire quoi faire. »)
On remarquera aussi l'enterrement de première classe du passif qui n'arrive qu'en 3e sous cette forme : « l’indicatif passif et déponent (3° personne du singulier et du pluriel) » (ah non pardon on peut « observer et comprendre » les marques du passif (toutes?) mais pour mémoriser par contre on se contente de la 3e personne). Pour des gens qui se vantent de faire réfléchir sur les différences de fonctionnement entre le latin et le français, c'est quand même gonflé. Allez traduire un texte latin, même simple, sans passif (j'aurais préféré qu'ils virent le futur tant qu'à être utilitaristes).
Les propositions d'EPI, déjà vues dans les autres programmes, sont une honte. Qu'ils continuent à les proposer (franchement, les fractions égyptiennes??? et cette « chasse aux expressions latines », pitié ! cachez au moins le mépris que vous avez pour notre discipline, pardon, notre enseignement de complément...) prouve qu'au CSP ils osent tout (et que c'est à ça qu'on les reconnaît ?).
Tu auras aussi remarqué que les références aux auteurs ont totalement disparu.
- Presse-puréeGrand sage
Ben c'est simple: ne faire que de la civi, c'est se tirer une balle dans le pied (n'importe qui d'un peu informé et érudit peut le faire sans problèmes). Ne faire que de la trad, on prend le risque de perdre la majorité des élèves, et donc à terme de voir l'enseignement se fermer.
Bref, l'éternel débat est de retour.
Bref, l'éternel débat est de retour.
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- IphigénieProphète
Allez, c'est la fin d'année, je vais être provoc!Presse-purée a écrit:Ben c'est simple: ne faire que de la civi, c'est se tirer une balle dans le pied (n'importe qui d'un peu informé et érudit peut le faire sans problèmes). Ne faire que de la trad, on prend le risque de perdre la majorité des élèves, et donc à terme de voir l'enseignement se fermer.
Bref, l'éternel débat est de retour.
Je ne suis pas d'accord avec toi (et sans doute avec tout plein de collègues) sur ce point.
Pour moi, c'est quand on a voulu absolument que tout le monde fasse du latin, sous le pieux prétexte de supprimer l'élitisme (qui s'est réfugié ailleurs, on est bien d'accord?) et de donner à tous la culture "bourgeoise" de jadis, qu'on a commencé à détruire cet enseignement.
Ouvrir la culture latine à tous, c'est le propre du cours de français, les textes fondateurs tout ça- et du cours d'histoire .
Le latin ou le grec, c'est autre chose. C'est une gymnastique de l'esprit d'abord avant de devenir, au bout de l'apprentissage, un développement culturel. Si on supprime la gymnastique, on n'arrive plus à rien.
On perdrait les effectifs? Lesquels? Parce que moi ce que je remarque c'est qu'il y a aujourd'hui tout plein d'élèves qui auraient eu profit à faire du latin, vraiment, et qui n'en font pas- et tout plein d'élèves qui auraient déjà tout plein d'autres chats à fouetter avant et qui en font semblant.
Le latin "thérapeutique" cher à Mireille KO, j'y crois moyen, et en tout cas qu'à la marge du folklore. Je vois plein d'élèves auxquels il faudrait déjà commencer, en seconde latiniste à apprendre à écrire et former les lettres (car oui, une déclinaison avec des lettres mal ecrites ça n'a strictement aucun sens) puis apprendre à lire (parce que déchiffrer les syllabes en latin, comme en français dès que le mot dépasse quatre syllabes, ça ne permet pas d'aller bien loin dans l'égalité des chances.)
Pour moi, c'est ça donner du sens à la discipline: la faire faire à ceux à qui ça peut apporter quelque chose, plutôt qu'à tout le monde pour au final n'apporter rien que de dérisoire, amer, inefficace et insignifiant.
- IlseÉrudit
C'est exactement ce que disent mes collègues !Iphigénie a écrit: Je ne suis pas d'accord avec toi (et sans doute avec tout plein de collègues) sur ce point.
Pour moi, c'est quand on a voulu absolument que tout le monde fasse du latin, sous le pieux prétexte de supprimer l'élitisme (qui s'est réfugié ailleurs, on est bien d'accord?) et de donner à tous la culture "bourgeoise" de jadis, qu'on a commencé à détruire cet enseignement.
Ouvrir la culture latine à tous, c'est le propre du cours de français, les textes fondateurs tout ça- et du cours d'histoire .
Le latin ou le grec, c'est autre chose. C'est une gymnastique de l'esprit d'abord avant de devenir, au bout de l'apprentissage, un développement culturel. Si on supprime la gymnastique, on n'arrive plus à rien.
On perdrait les effectifs? Lesquels? Parce que moi ce que je remarque c'est qu'il y a aujourd'hui tout plein d'élèves qui auraient eu profit à faire du latin, vraiment, et qui n'en font pas- et tout plein d'élèves qui auraient déjà tout plein d'autres chats à fouetter avant et qui en font semblant.
- Presse-puréeGrand sage
Iphigénie a écrit:Allez, c'est la fin d'année, je vais être provoc!Presse-purée a écrit:Ben c'est simple: ne faire que de la civi, c'est se tirer une balle dans le pied (n'importe qui d'un peu informé et érudit peut le faire sans problèmes). Ne faire que de la trad, on prend le risque de perdre la majorité des élèves, et donc à terme de voir l'enseignement se fermer.
Bref, l'éternel débat est de retour.
Je ne suis pas d'accord avec toi (et sans doute avec tout plein de collègues) sur ce point.
Pour moi, c'est quand on a voulu absolument que tout le monde fasse du latin, sous le pieux prétexte de supprimer l'élitisme (qui s'est réfugié ailleurs, on est bien d'accord?) et de donner à tous la culture "bourgeoise" de jadis, qu'on a commencé à détruire cet enseignement.
Ouvrir la culture latine à tous, c'est le propre du cours de français, les textes fondateurs tout ça- et du cours d'histoire .
Le latin ou le grec, c'est autre chose. C'est une gymnastique de l'esprit d'abord avant de devenir, au bout de l'apprentissage, un développement culturel. Si on supprime la gymnastique, on n'arrive plus à rien.
On perdrait les effectifs? Lesquels? Parce que moi ce que je remarque c'est qu'il y a aujourd'hui tout plein d'élèves qui auraient eu profit à faire du latin, vraiment, et qui n'en font pas- et tout plein d'élèves qui auraient déjà tout plein d'autres chats à fouetter avant et qui en font semblant.
Le latin "thérapeutique" cher à Mireille KO, j'y crois moyen, et en tout cas qu'à la marge du folklore. Je vois plein d'élèves auxquels il faudrait déjà commencer, en seconde latiniste à apprendre à écrire et former les lettres (car oui, une déclinaison avec des lettres mal ecrites ça n'a strictement aucun sens) puis apprendre à lire (parce que déchiffrer les syllabes en latin, comme en français dès que le mot dépasse quatre syllabes, ça ne permet pas d'aller bien loin dans l'égalité des chances.)
Pour moi, c'est ça donner du sens à la discipline: la faire faire à ceux à qui ça peut apporter quelque chose, plutôt qu'à tout le monde pour au final n'apporter rien que de dérisoire, amer, inefficace et insignifiant.
Il n'y a rien de provoc dans ce que tu dis. Le problème est très exactement celui-ci, sur les finalités de l'enseignement.
Je ne suis pas d'accord avec toi pour l'ouverture. L'erreur, c'est d'avoir retiré au latin son statut de matière obligatoire. Comme tu le dis, ça n'a pas entraîné la fin de l’élitisme, qui s'est gentiment réfugié ailleurs. De plus, cela a ostracisé la discipline et permis qu'en français on arrête de faire et des textes et de la grammaire.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- IphigénieProphète
Alors champagne, j'avais sans doute mal compris ton post précédent!
- Presse-puréeGrand sage
Si tu préfères, c'est comme tout, c'est au moment où les justifications externes de l'intérêt de la discipline l'ont emporté sur les justifications intrinsèques que tout est parti à vau l'eau.
Parce que, à ce compte là, si on ne doit enseigner que "ce qui est nécessaire à la vie" ou à l'insertion professionnelle, on peut presque tout supprimer.
Parce que, à ce compte là, si on ne doit enseigner que "ce qui est nécessaire à la vie" ou à l'insertion professionnelle, on peut presque tout supprimer.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- proflatinNiveau 6
Presse-purée a écrit:Si tu préfères, c'est comme tout, c'est au moment où les justifications externes de l'intérêt de la discipline l'ont emporté sur les justifications intrinsèques que tout est parti à vau l'eau.
Parce que, à ce compte là, si on ne doit eu à enseigner que "ce qui est nécessaire à la vie" ou à l'insertion professionnelle, on peut presque tout supprimer.
Et les récréations, la télé, le foot, les jeux... ça ne va pas aider à trouver un métier.
Il faut tout supprimer
- proflatinNiveau 6
Après avoir survolé les programmes, je crois qu'il n'y aura pas grand chose à changer.
Et comme j'ai déjà une heure de moins dans une de mes 3ème, je ne verrai pas une grande différence avec cette année.
Heureusement, j'ai la chance d'être dans 2 établissements avec de nombreux latinistes et tout sera fait pour protéger et conserver le latin. L'un des 2 demande même des heures pour ouvrir une classe de grec et dédoubler les classes de latin au lycée.
Et comme j'ai déjà une heure de moins dans une de mes 3ème, je ne verrai pas une grande différence avec cette année.
Heureusement, j'ai la chance d'être dans 2 établissements avec de nombreux latinistes et tout sera fait pour protéger et conserver le latin. L'un des 2 demande même des heures pour ouvrir une classe de grec et dédoubler les classes de latin au lycée.
- PuckVénérable
Qu'ajouter ?! Dans mon bahut, depuis cette année, le latin est obligatoire dans toutes les 5e cette année : 1h/semaine (six 5e). Avant, 2 groupes d'élèves volontaires sur 2h. Bref, j'ai 3 classes. Les autres sont données aux collègues de LM. On fait du latin avec des photocopies de Terentia et Tullia, le vieux manuel de 5e. Je croise mes 6e de l'an passé, donc en 5e cette année. Ils regardent Pearcy Jackson. Ils ne font pas de langue, ni en français, ni en latin, leur professeur n'aime pas la grammaire !
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"Ce que nous avons fait, aucune bête au monde ne l'aurait fait.
Mais nous nous en sommes sortis. Et nous voici confrontés à l'ingratitude de la nation. Pourtant, c'était pas ma guerre. C'était pas ma guerre, oh non !"Cripure
- proflatinNiveau 6
Puck a écrit:Qu'ajouter ?! Dans mon bahut, depuis cette année, le latin est obligatoire dans toutes les 5e cette année : 1h/semaine (six 5e). Avant, 2 groupes d'élèves volontaires sur 2h. Bref, j'ai 3 classes. Les autres sont données aux collègues de LM. On fait du latin avec des photocopies de Terentia et Tullia, le vieux manuel de 5e. Je croise mes 6e de l'an passé, donc en 5e cette année. Ils regardent Pearcy Jackson. Ils ne font pas de langue, ni en français, ni en latin, leur professeur n'aime pas la grammaire !
Il n'aime pas la grammaire ou ne la maîtrise pas?
S'il est jeune, il est peut-être encore persuadé, comme il l'a appris, que la langue est le "mal absolu".
- A reboursEsprit éclairé
Avec ces programmes, pas grand chose de neuf à vrai dire, sauf effectivement que ce sera à nous de choisir ce qu'on aura le temps d'enseigner, parce que, franchement, 1h ou 2h par semaine, c'est de l'utopie !
Madame le ministre avait laissé entendre qu'en EC il n'y aurait pas de civilisation, eh bien si... Comme avant, quoi. Tout cela dans un volume horaire rétréci.
Tant mieux, certes, mais comme vous l'avez souligné, pas d'auteurs de référence, rien de très précis...
Je note aussi le pensum sur les EPI : alors toujours la même question... Pourquoi nous laisser entendre que nous sommes une matière qui peut faire un EPI avec le français, avec les langues etc. si dans les établissements on nous le refuse ????
Madame le ministre avait laissé entendre qu'en EC il n'y aurait pas de civilisation, eh bien si... Comme avant, quoi. Tout cela dans un volume horaire rétréci.
Tant mieux, certes, mais comme vous l'avez souligné, pas d'auteurs de référence, rien de très précis...
Je note aussi le pensum sur les EPI : alors toujours la même question... Pourquoi nous laisser entendre que nous sommes une matière qui peut faire un EPI avec le français, avec les langues etc. si dans les établissements on nous le refuse ????
- AudreyOracle
Quelle déprime...
Allez, je quitte vite ce fil pour me lancer dans une session pâtisserie....
Allez, je quitte vite ce fil pour me lancer dans une session pâtisserie....
- DerborenceModérateur
J'ai lu rapidement le programme.
En gros, c'est la même chose qu'avant avec moins de temps pour le faire.
Je n'arrive déjà pas à boucler le programme actuel, je ne vois pas comment le nouveau serait faisable. :gratte:
Au moins, si j'ai l'EC, je n'aurai pas besoin de refaire mes cours.
En gros, c'est la même chose qu'avant avec moins de temps pour le faire.
Je n'arrive déjà pas à boucler le programme actuel, je ne vois pas comment le nouveau serait faisable. :gratte:
Au moins, si j'ai l'EC, je n'aurai pas besoin de refaire mes cours.
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"La volonté permet de grimper sur les cimes ; sans volonté on reste au pied de la montagne." Proverbe chinois
"Derborence, le mot chante triste et doux dans la tête pendant qu’on se penche sur le vide, où il n’y a plus rien, et on voit qu’il n’y a plus rien."
Charles-Ferdinand Ramuz, Derborence
- henrietteMédiateur
Voilà.Derborence a écrit:J'ai lu rapidement le programme.
En gros, c'est la même chose qu'avant avec moins de temps pour le faire.
Je n'arrive déjà pas à boucler le programme actuel, je ne vois pas comment le nouveau serait faisable. :gratte:
Au moins, si j'ai l'EC, je n'aurai pas besoin de refaire mes cours.
Et en plus avec des élèves susceptibles d'arriver à n'importe quel moment du cycle 4, de repartir, de revenir...
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- AsarteLilithEsprit sacré
Même réflexion, en ayant même pas parcouru la grammaire. C'était bien la peine de lanterner plus de 60 jours et de mettre des identifiants pour y accéder sur le net.
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Chuis comme les plantes sans eau : sans grec ni latin, j'me dessèche.
ON DIT CHOCOLATINE, PHILISTINS !
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