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- gauvain31Empereur
Je suis très content pour toi ! Sache que même après des années de pratiques je doute aussi de mes cours. Je ne suis jamais content , par contre je "fais l'acteur" devant mes élèves en leur faisant sentir que je suis totalement en confiance et que mes cours sont fooormidables car c'est moi qui les ai fait.... même si au fond de moi je ne peux m’empêcher décortiquer la séance afin d'améliorer le cours que je trouve pas si bien que ça et de m'améliorer moi la prochaine fois.
Mais ça il faut apprendre à le masquer totalement car au fond d'eux-mêmes les élèves veulent être rassurés par un professeur sûr de lui. C'est en doutant qu'on s'améliore. Le fait d'être TZR nous oblige de toute façon à nous remettre en question tous les ans... Le TZRariat est pour moi la meilleure école quand on débute
Bien à toi Plume
Mais ça il faut apprendre à le masquer totalement car au fond d'eux-mêmes les élèves veulent être rassurés par un professeur sûr de lui. C'est en doutant qu'on s'améliore. Le fait d'être TZR nous oblige de toute façon à nous remettre en question tous les ans... Le TZRariat est pour moi la meilleure école quand on débute
Bien à toi Plume
- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
Bonjour Plume,
Si je puis me permettre, je formule deux ou trois conseils pratiques, en vrac.
Tout d'abord : plan de classe ! Je suis parfois surpris d'entendre des collègues dire qu'ils galèrent avec tel élève, quand je comprends ensuite que l'élève en question reste entouré de ses potes. Faire un plan de classe, c'est déjà signifier que c'est toi qui est maître des lieux.
Je suis quelques règles majeures pour élaborer un plan de classe :
1. Pas de gentillesse déplacée. La disposition choisie n'a pas pour but de satisfaire des amitiés, mais de permettre à l'ensemble du groupe de travailler le mieux possible. Deux potes tout mignons qui ne bavardent pas sont deux atouts : plutôt que de les laisser ensemble, on s'en servira pour neutraliser deux voisins plus pénibles.
2. Il faut évidemment soigner le placement des plus perturbateurs. Là, une petite analyse de leur profil s'impose. Certains seront bien devant, d'autre au contraire au fond. A la serpe : le sournois se met devant, l'interventionniste compulsif en mal de popularité se met au fond. Pourquoi ? Parce que le second type a besoin d'un public pour exister, et que s'il ne sent plus de regards sur lui, parce qu'il n'a plus personne dans le dos, il passera à autre chose. Attention ! il tentera tout de même de s'échapper au début, en incitant les élèves devant lui à se retourner : tu peux donc placer une ou deux tombes dans son voisinage direct, et il faut étriller le premier qui aura envie de se retourner.
3. Je m'attache toujours à placer un maximum d'élèves participatifs dans le fond de la classe. Rien de pire que de conserver ceux qui jouent le jeu devant : cela crée une communication limitée aux premiers rangs, excluant de fait les autres qui, hors des débats, n'ont plus qu'à se distraire. Des élèves moteurs au fond permettent à la parole de circuler dans toute la classe, et d'inciter les lignes intermédiaires plus taciturnes à rentrer dans la danse à leur tour.
Ensuite, quand se sent en difficulté face à une classe, on a trop souvent tendance à affronter le groupe dans son ensemble, à formuler des reproches à toute la classe. Rien de plus gonflant pour les gamins qui ne sont coupables de rien que de se voir mis dans le panier des "vous êtes comme ci ou comme ça". Les reproches doivent donc autant que possible se faire de façon individuelle. Et s'il faut énumérer les prénoms de cinq élèves, ce sera toujours plus efficace qu'une gueulante à la cantonade. C'est sans doute ce qui a bien marché avec les croix, données à des individus, et non au groupe. Pour finir le boulot, je pratique beaucoup en début d'année le : "Machin, tu viendras me voir à la fin de l'heure" (ou je demande à l'élève de venir me voir à la fin des cours si l'emploi du temps est trop serré). Cette simple phrase en désarme plus d'un. Le "son" que donne un élève en entretien individuel* est souvent fort différent de celui qu'il émet dans le groupe. Un petit sermon, deux ou trois questions habiles de façon à ce qu'il admette ce que son comportement a pu avoir d'irrespectueux, et une fois la reconnaissance formulée, on peut amener gentiment l'idée que des excuses seraient de bon aloi. Un élève qui s'est excusé est un élève qui s'est couché. Et le vainqueur, magnanime, aura alors beau jeu de congédier l'élève en lui souhaitant une bonne fin de journée.
* Beaucoup d'enseignants n'aiment pas les entretiens individuels, qui peuvent les exposer aux affabulations d'élèves mal intentionnés. On peut alors garder un camarade avec l'élève (ce que je n'aime pas trop : la confrontation n'est toujours pas duelle, et le récalcitrant peut rester dans un jeu d'image). Pour ma part, je prends le risque de rester seul avec l'élève car je trouve cette pratique très précieuse en REP, mais je garde mes distances et je laisse ma porte ouverte.
Et surtout, comme d'autres l'ont dit, laisse-toi le temps, et la confiance suivra ! Le simple fait que tu aies déjà réussi à redresser une situation mal engagée est fort encourageant.
Si je puis me permettre, je formule deux ou trois conseils pratiques, en vrac.
Tout d'abord : plan de classe ! Je suis parfois surpris d'entendre des collègues dire qu'ils galèrent avec tel élève, quand je comprends ensuite que l'élève en question reste entouré de ses potes. Faire un plan de classe, c'est déjà signifier que c'est toi qui est maître des lieux.
Je suis quelques règles majeures pour élaborer un plan de classe :
1. Pas de gentillesse déplacée. La disposition choisie n'a pas pour but de satisfaire des amitiés, mais de permettre à l'ensemble du groupe de travailler le mieux possible. Deux potes tout mignons qui ne bavardent pas sont deux atouts : plutôt que de les laisser ensemble, on s'en servira pour neutraliser deux voisins plus pénibles.
2. Il faut évidemment soigner le placement des plus perturbateurs. Là, une petite analyse de leur profil s'impose. Certains seront bien devant, d'autre au contraire au fond. A la serpe : le sournois se met devant, l'interventionniste compulsif en mal de popularité se met au fond. Pourquoi ? Parce que le second type a besoin d'un public pour exister, et que s'il ne sent plus de regards sur lui, parce qu'il n'a plus personne dans le dos, il passera à autre chose. Attention ! il tentera tout de même de s'échapper au début, en incitant les élèves devant lui à se retourner : tu peux donc placer une ou deux tombes dans son voisinage direct, et il faut étriller le premier qui aura envie de se retourner.
3. Je m'attache toujours à placer un maximum d'élèves participatifs dans le fond de la classe. Rien de pire que de conserver ceux qui jouent le jeu devant : cela crée une communication limitée aux premiers rangs, excluant de fait les autres qui, hors des débats, n'ont plus qu'à se distraire. Des élèves moteurs au fond permettent à la parole de circuler dans toute la classe, et d'inciter les lignes intermédiaires plus taciturnes à rentrer dans la danse à leur tour.
Ensuite, quand se sent en difficulté face à une classe, on a trop souvent tendance à affronter le groupe dans son ensemble, à formuler des reproches à toute la classe. Rien de plus gonflant pour les gamins qui ne sont coupables de rien que de se voir mis dans le panier des "vous êtes comme ci ou comme ça". Les reproches doivent donc autant que possible se faire de façon individuelle. Et s'il faut énumérer les prénoms de cinq élèves, ce sera toujours plus efficace qu'une gueulante à la cantonade. C'est sans doute ce qui a bien marché avec les croix, données à des individus, et non au groupe. Pour finir le boulot, je pratique beaucoup en début d'année le : "Machin, tu viendras me voir à la fin de l'heure" (ou je demande à l'élève de venir me voir à la fin des cours si l'emploi du temps est trop serré). Cette simple phrase en désarme plus d'un. Le "son" que donne un élève en entretien individuel* est souvent fort différent de celui qu'il émet dans le groupe. Un petit sermon, deux ou trois questions habiles de façon à ce qu'il admette ce que son comportement a pu avoir d'irrespectueux, et une fois la reconnaissance formulée, on peut amener gentiment l'idée que des excuses seraient de bon aloi. Un élève qui s'est excusé est un élève qui s'est couché. Et le vainqueur, magnanime, aura alors beau jeu de congédier l'élève en lui souhaitant une bonne fin de journée.
* Beaucoup d'enseignants n'aiment pas les entretiens individuels, qui peuvent les exposer aux affabulations d'élèves mal intentionnés. On peut alors garder un camarade avec l'élève (ce que je n'aime pas trop : la confrontation n'est toujours pas duelle, et le récalcitrant peut rester dans un jeu d'image). Pour ma part, je prends le risque de rester seul avec l'élève car je trouve cette pratique très précieuse en REP, mais je garde mes distances et je laisse ma porte ouverte.
Et surtout, comme d'autres l'ont dit, laisse-toi le temps, et la confiance suivra ! Le simple fait que tu aies déjà réussi à redresser une situation mal engagée est fort encourageant.
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