- RogerMartinBon génie
Lefteris, d'accord à 100% avec l'impression que le PS se comporte en propriétaire de certains fiefs/sièges.
Que leurs élus aillent donc faire un tour en dehors de ces prés carrés, et que les militants se posent des questions au lieu de jouer les moutons de Panurge.
Que leurs élus aillent donc faire un tour en dehors de ces prés carrés, et que les militants se posent des questions au lieu de jouer les moutons de Panurge.
- Spinoza1670Esprit éclairé
Lefteris a écrit:Spinoza1670 a écrit:
Le PS et le PC font une politique de droite (vichyste, fasciste) depuis plus de trente ans, notamment concernant l'école, avec l'aval de pas mal de syndicats enseignants.
ex. décentralisation, laïcité : Il y avait déjà les conseils d'école, les projets d'école, il y a maintenant les rythmes scolaires qui inscrivent l'école dans le territoire et qui l'ouvrent à des influences diverses et variées (politiques, économiques, etc.).
Voir ce livre Michel Sérac, Quelle République sauvera l'École républicaine ? (1985)
La volonté de ne pas trop instruire le peuple, - juste assez pour lire le missel (ou le programme tv ou le Coran) et les notices de montage de machine à laver -, est ancienne à droite (elle en est même constitutive), mais elle est aussi maintenant assez ancienne au PS (au moins trente ans). L'arrivée de Mitterrand à l'Élysée en 1981 n'a pas établi de rupture, au contraire, par rapport aux réformes (Haby, etc.) de la droite (RPR et UDF).
Je suis en train de le lire par petit bout, merci beaucoup. Le chapitre d'introduction, remontant aux causes, extrêmement bien documenté, est édifiant : la continuité de la volonté politique de casse, les anathèmes contre les savoirs, contre les enseignants (citations précises à la clef) fait froid dans le dos tout en jetant un lumière crue sur ce qui se passe aujourd'hui. La seule différence, c'est que les "résistances" (déjà appelées "conservatismes" par les "rénovateurs" et la novlangue) étaient plus fortes.
http://fr.slideshare.net/bernardlebas/08-lagrenouillequinesentaitpasquellecuisait
Voilà les chapitres du livre en pdf. Il n'y a pas encore tout mais dans 20 minutes, je pense que tout sera en ligne.
Pour donner une justification à mon paragraphe anti-PS de tout à l'heure, voici une citation d'Antoine Prost, grand réformateur de l'Education nationale, qui fut aussi partie prenante des réformes des gouvernements de droite dans les années 70 (p. 104) :
« Est-il raisonnable de prétendre conduire le quart, la moitié, voire la totalité d'une génération, à un niveau de formation qui était hier celui de 5 ou 10 % de la nation et qui est aujourd'hui celui d'à peine plus ? » (Rapport Prost, novembre 1983, p. 36).
Michéa est un petit joueur à côté.
Michel Sérac a écrit:Il n'est question, depuis dix ans, que d'ouvrir l'école, de la décloisonner, de briser le « cadre rigide de la classe », de sortir l'enseignant de son isolement, voire de son ghetto. On dénonce plus que tout « l'isolement » de l'enseignement technique — à l'égard des entreprises.
Bien entendu, ces ouvreurs d'école, ces découpeurs de classes, ces mélangeurs d'enseignants sont du dernier cri pédagogique, et sur-tout politique : le changement, c'est eux. Et la puissance des moyens d'intoxication et de propagande est à ce point à leur service que d'authentiques défenseurs de l'instruction — qui sont les porte-parole du plus grand nombre — croient devoir se justifier devant ce tintamarre moderniste : « Je vais paraître rétrograde, mais... » Les anciens et les modernes ? Allons-donc ! Qui a oublié, parmi les citoyens de bonne foi, que l'école publique laïque, pour être conquise de haute lutte, a d'abord dû être séparée de tous les intérêts privés, de toutes les convoitises, confessionnelles ou autres ? Séparation d'avec l'exploitation, séparation d'avec l'Eglise, séparation d'avec la famille, par l'obligation. Voilà bien de nos modernes qui veulent rendre les enfants au quartier, à la rue, à « l'économie », c'est-à-dire au patron, aux champs, et même à l'armée ! (Le Provençal du 18 mai 1985 annonce une convention de jumelage entre la base aérienne 125 à Istres et le lycée Rimbaud. Le proviseur et le colonel-usager sont convenus de « la mise en place d'une pédagogie participative sur le thème : réflexion sur la défense, dont les deux axes principaux sont : "Qu'est-ce que l'on doit défendre" et "Comment se défendre". »)
Dans une société qui secrète et favorise toutes les manipulations de l'ignorance, tous les facteurs d'abrutissement, d'intoxication, faudrait-il abattre les dernières cloisons qui protègent l'enfance, celles de l'école ?
Rafraîchissons les mémoires.
[104] Nous disposons, pour cela, d'un ouvrage de choix. En 1967, le professeur Antoine Prost signe, pour les étudiants, dans la col-lection Armand Collin, une histoire de l'enseignement en France, de 1800 à 1967. C'est ce qu'on appelle un livre de référence.
Comme cela arrive souvent, en ce quart de siècle, la Ve République distingue M. Prost, lui demande son nom, pour orner ses « réformes » scolaires, et l'obtient.
C'est ainsi qu'en 1972, M. Prost est un membre éminent de la commission installée par M. Guichard pour disloquer l'enseignement secondaire, commission que préside l'ancien ministre UDR de l'Intérieur, Joxe. Puis, dix ans plus tard, M. Prost atteint à son tour le sommet en devenant le « rapporteur » pour la réforme des lycées d'Alain Savary.
C'est alors que le chargé de mission Prost s'efforce de hâter la décadence d'une institution démocratique dont l'historien Prost avait décrit la naissance et l'apogée. Il se flatte de marcher dans les pas de M. Legrand, ce qui est tout dire.
Lui qui avait décrit — non sans arrière-pensées dès 1967 dans ses conclusions, il est vrai — « l'émancipation progressive de l'administration scolaire », au fil des luttes politiques et sociales, se consacre à jeter l'enseignement secondaire dans les rets de la « décentralisation ». Le pacte est passé avec la Ve République sur la ques-tion essentielle : le désengagement de l'Etat de ses obligations d'instruction publique :
« Est-il raisonnable de prétendre conduire le quart, la moitié, voire la totalité d'une génération, à un niveau de formation qui était hier celui de 5 ou 10 % de la nation et qui est aujourd'hui celui d'à peine plus ? » (Rapport Prost, novembre 1983, p. 36).
[...]
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- OsmieSage
Merci pour ces extraits et le lien pour le PDF ; la lecture promet d'être édifiante.
- amalricuNeoprof expérimenté
Quand le PS balance sa réforme aux forceps en basculant le changement des programmes sur 4 niveaux avec en prime le sourire de la crémière, j'appuie sans sourciller sur le bouton Eject.
Dimanche soir...plateau repas...je m'en délecte à l'avance...
Et j'ai voté Hollande en 2012...en même temps avec Sarkozy en face, avais-je vraiment le choix
Dimanche soir...plateau repas...je m'en délecte à l'avance...
Et j'ai voté Hollande en 2012...en même temps avec Sarkozy en face, avais-je vraiment le choix
- Pat BÉrudit
Personnellement, je ne pense pas à mon boulot quand je vote, je regarde les orientations générales. Et je regarde aussi les faits. Je suis de gauche, et le PS n'est clairement plus à gauche. Donc je ne vote plus pour lui.
Jusque-là, j'ai toujours voté PS au second tour (et parfois même au premier, mais ces derniers temps ma préférence allait à l'écologie), mais cette fois-ci, tant pis, je vais les laisser couler. J'aimerais que le PS s'écroule véritablement pour permettre enfin la naissance d'un vrai parti de gauche. J'en ai assez de tous ces gens qui pour voter à gauche votent PS... Donc au premier tour, je vote "utile" en faisant passer le message que je veux une politique de gauche, donc en votant à gauche... et au second tour je vais opter pour le vote sanction bulletin barré pour signifier que je n'ai désormais plus confiance en eux.
Et pourtant au niveau local ils sont mieux que la droite, c'est sûr ! Ils jouent le rôle d'amortisseur... Mais justement, c'est inadmissible qu'ils aient à jouer ce rôle alors qu'ils sont au pouvoir au niveau national. Il y a quelque chose de définitivement pourri dans ce parti. J'aimerais juste le faire couler... pour faire naître une vraie force de gauche.
Jusque-là, j'ai toujours voté PS au second tour (et parfois même au premier, mais ces derniers temps ma préférence allait à l'écologie), mais cette fois-ci, tant pis, je vais les laisser couler. J'aimerais que le PS s'écroule véritablement pour permettre enfin la naissance d'un vrai parti de gauche. J'en ai assez de tous ces gens qui pour voter à gauche votent PS... Donc au premier tour, je vote "utile" en faisant passer le message que je veux une politique de gauche, donc en votant à gauche... et au second tour je vais opter pour le vote sanction bulletin barré pour signifier que je n'ai désormais plus confiance en eux.
Et pourtant au niveau local ils sont mieux que la droite, c'est sûr ! Ils jouent le rôle d'amortisseur... Mais justement, c'est inadmissible qu'ils aient à jouer ce rôle alors qu'ils sont au pouvoir au niveau national. Il y a quelque chose de définitivement pourri dans ce parti. J'aimerais juste le faire couler... pour faire naître une vraie force de gauche.
- TangledingGrand Maître
Ce qu'il y a de merveilleux, c'est que le PS n'est pas seulement un parti sans militant, cela devient un parti qui fabrique massivement les militants de sa destruction !
Mais ces merveilleux stratèges ne semblent même pas s'en inquiéter...
Mais ces merveilleux stratèges ne semblent même pas s'en inquiéter...
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- Pat BÉrudit
En même temps, vu les sondages, je n'ai aucune culpabilité: ils sont cuits de toute façon, ma voix ne changera rien, donc autant leur envoyer le message sous la forme du bulletin barré !
- amalricuNeoprof expérimenté
Je fais toutefois confiance à Hollande pour saisir avec subtilité et finesse le message envoyé par les urnes : les bulletins Tang doivent noyer les assesseurs des bureaux de vote. C'est la dernière occasion de faire payer cash notre refus de cette réforme. Après il sera trop tard et on nous dira que c'était pas si grave...
- Shere KhanNiveau 10
Oh, c'est gentil d'être désolé pour moi. J'ai reçu les bulletins aujourd'hui, et je suis désolé pour le PS, ainsi que pour LR et le FN. On a les petits plaisirs qu'on peut. Maintenant, accuser les enseignants de "corporatisme", je ne vois pas où serait le mal. Chaque catégorie se défend, alors pourquoi pas nous ? Surtout que nous défendons l'école publique de ses attaques, au passage...simeon33 a écrit:Shere Khan a écrit:Il en faut pour tous les goûts. Moi, quand je vote, je pense essentiellement à l'Education Nationale et à mon métier. Désolé !simeon33 a écrit:Segna a écrit:Bonne idée!
Oui et puis c'est bien connu la droite est contre l'autonomie des établissements.
Votez aussi FN pendant que vous y êtes au moins vous serez cohérent c'est le seul partie opposé à un socle commun pour tous les élèves. C'est vrai moins d'enfants à intégrer cela devrait être cool
Moi je voterais PS
Quand je vote je ne pense pas qu'à l'éducation nationale et à mon métier Désolé !!
Désolé pour toi !
- henrietteMédiateur
Pour ma part, je ne voterai plus PS, et pas seulement à cause de la réforme des rythmes scolaires, de la réforme du collège, du projet de réforme du lycée qui est dans les cartons ou de l'indice congelé.
Mais parce que ce parti ne porte plus mes idées. Macron, Vals, ce n'est pas ma gauche.
Et ceux qui restent sous cette étiquette malgré cette politique, que ce soit par carriérisme, par lâcheté, par conviction ou je ne sais quoi, ils ne peuvent en aucun cas représenter les valeurs de gauche auxquelles j'adhère ; sinon, ils auraient eu le courage, la lucidité ou l’honnêteté intellectuelle de rendre leur carte au plus tard lors du 49.3
Mais parce que ce parti ne porte plus mes idées. Macron, Vals, ce n'est pas ma gauche.
Et ceux qui restent sous cette étiquette malgré cette politique, que ce soit par carriérisme, par lâcheté, par conviction ou je ne sais quoi, ils ne peuvent en aucun cas représenter les valeurs de gauche auxquelles j'adhère ; sinon, ils auraient eu le courage, la lucidité ou l’honnêteté intellectuelle de rendre leur carte au plus tard lors du 49.3
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- Roumégueur IerÉrudit
henriette a écrit:Pour ma part, je ne voterai plus PS, et pas seulement à cause de la réforme des rythmes scolaires, de la réforme du collège, du projet de réforme du lycée qui est dans les cartons ou de l'indice congelé.
Mais parce que ce parti ne porte plus mes idées. Macron, Vals, ce n'est pas ma gauche.
Et ceux qui restent sous cette étiquette malgré cette politique, que ce soit par carriérisme, par lâcheté, par conviction ou je ne sais quoi, ils ne peuvent en aucun cas représenter les valeurs de gauche auxquelles j'adhère ; sinon, ils auraient eu le courage, la lucidité ou l’honnêteté intellectuelle de rendre leur carte au plus tard lors du 49.3
+1
Mes bulletins 'Non à la réforme du collège' sont prêts, mais comme toi, mon geste consistera à dénoncer une politique bien plus globale menée par le PS; le volet éducation aura été un des grands perdants, et les établissements publics ne s'en remettront pas (c'est ma conviction profonde, le Rubicon a été franchi, rien ne pourra être rattrapé).
Sondages (à prendre toujours avec les précautions d'usage) :
http://www.lefigaro.fr/politique/2015/11/29/01002-20151129ARTFIG00003-sondage-le-fn-enregistre-une-forte-poussee-aux-regionales.php
Précision en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées : il y avait 7 points d'écart dans un sondage en octobre portant sur le second tour entre PS et FN, ils ne seraient plus qu'à... 4 points!
http://www.bva.fr/data/sondage/sondage_fiche/1781/fichier_bva_pour_la_presse_regionale_-_regionales_2015_-_intentions_de_vote_-_lr_mpd7cf0.pdf
- AshtrakFidèle du forum
henriette a écrit:Pour ma part, je ne voterai plus PS, et pas seulement à cause de la réforme des rythmes scolaires, de la réforme du collège, du projet de réforme du lycée qui est dans les cartons ou de l'indice congelé.
Mais parce que ce parti ne porte plus mes idées. Macron, Vals, ce n'est pas ma gauche.
Et ceux qui restent sous cette étiquette malgré cette politique, que ce soit par carriérisme, par lâcheté, par conviction ou je ne sais quoi, ils ne peuvent en aucun cas représenter les valeurs de gauche auxquelles j'adhère ; sinon, ils auraient eu le courage, la lucidité ou l’honnêteté intellectuelle de rendre leur carte au plus tard lors du 49.3
Exactement.
Hollande a été aussi élu en réaction à Sarkozy et il pense sans doute que le seul programme qui vaille, c'est d'être en face d'un repoussoir. Il va découvrir que cela ne marche pas à tous les coups.
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Un âne dit toujours ce qu'il pense : hi-han !
- Spinoza1670Esprit éclairé
Lefteris a écrit:Spinoza1670 a écrit:
Le PS et le PC font une politique de droite (vichyste, fasciste) depuis plus de trente ans, notamment concernant l'école, avec l'aval de pas mal de syndicats enseignants.
ex. décentralisation, laïcité : Il y avait déjà les conseils d'école, les projets d'école, il y a maintenant les rythmes scolaires qui inscrivent l'école dans le territoire et qui l'ouvrent à des influences diverses et variées (politiques, économiques, etc.).
Voir ce livre Michel Sérac, Quelle République sauvera l'École républicaine ? (1985)
La volonté de ne pas trop instruire le peuple, - juste assez pour lire le missel (ou le programme tv ou le Coran) et les notices de montage de machine à laver -, est ancienne à droite (elle en est même constitutive), mais elle est aussi maintenant assez ancienne au PS (au moins trente ans). L'arrivée de Mitterrand à l'Élysée en 1981 n'a pas établi de rupture, au contraire, par rapport aux réformes (Haby, etc.) de la droite (RPR et UDF).
Je suis en train de le lire par petit bout, merci beaucoup. Le chapitre d'introduction, remontant aux causes, extrêmement bien documenté, est édifiant : la continuité de la volonté politique de casse, les anathèmes contre les savoirs, contre les enseignants (citations précises à la clef) fait froid dans le dos tout en jetant un lumière crue sur ce qui se passe aujourd'hui. La seule différence, c'est que les "résistances" (déjà appelées "conservatismes" par les "rénovateurs" et la novlangue) étaient plus fortes.
http://fr.slideshare.net/bernardlebas/08-lagrenouillequinesentaitpasquellecuisait
Voilà les chapitres du livre en pdf. Il n'y a pas encore tout mais dans 20 minutes, je pense que tout sera en ligne.
Pour donner une justification à mon paragraphe anti-PS de tout à l'heure, voici une citation d'Antoine Prost, grand réformateur de l'Education nationale, qui fut aussi partie prenante des réformes des gouvernements de droite dans les années 70 (p. 104) :
« Est-il raisonnable de prétendre conduire le quart, la moitié, voire la totalité d'une génération, à un niveau de formation qui était hier celui de 5 ou 10 % de la nation et qui est aujourd'hui celui d'à peine plus ? » (Rapport Prost, novembre 1983, p. 36).
Michéa est un petit joueur à côté.
Michel Sérac a écrit:Il n'est question, depuis dix ans, que d'ouvrir l'école, de la décloisonner, de briser le « cadre rigide de la classe », de sortir l'enseignant de son isolement, voire de son ghetto. On dénonce plus que tout « l'isolement » de l'enseignement technique — à l'égard des entreprises.
Bien entendu, ces ouvreurs d'école, ces découpeurs de classes, ces mélangeurs d'enseignants sont du dernier cri pédagogique, et surtout politique : le changement, c'est eux. Et la puissance des moyens d'intoxication et de propagande est à ce point à leur service que d'authentiques défenseurs de l'instruction — qui sont les porte-parole du plus grand nombre — croient devoir se justifier devant ce tintamarre moderniste : « Je vais paraître rétrograde, mais... » Les anciens et les modernes ? Allons-donc ! Qui a oublié, parmi les citoyens de bonne foi, que l'école publique laïque, pour être conquise de haute lutte, a d'abord dû être séparée de tous les intérêts privés, de toutes les convoitises, confessionnelles ou autres ? Séparation d'avec l'exploitation, séparation d'avec l'Eglise, séparation d'avec la famille, par l'obligation. Voilà bien de nos modernes qui veulent rendre les enfants au quartier, à la rue, à « l'économie », c'est-à-dire au patron, aux champs, et même à l'armée ! (Le Provençal du 18 mai 1985 annonce une convention de jumelage entre la base aérienne 125 à Istres et le lycée Rimbaud. Le proviseur et le colonel-usager sont convenus de « la mise en place d'une pédagogie participative sur le thème : réflexion sur la défense, dont les deux axes principaux sont : "Qu'est-ce que l'on doit défendre" et "Comment se défendre". »)
Dans une société qui secrète et favorise toutes les manipulations de l'ignorance, tous les facteurs d'abrutissement, d'intoxication, faudrait-il abattre les dernières cloisons qui protègent l'enfance, celles de l'école ?
Rafraîchissons les mémoires.
[104] Nous disposons, pour cela, d'un ouvrage de choix. En 1967, le professeur Antoine Prost signe, pour les étudiants, dans la col-lection Armand Collin, une histoire de l'enseignement en France, de 1800 à 1967. C'est ce qu'on appelle un livre de référence.
Comme cela arrive souvent, en ce quart de siècle, la Ve République distingue M. Prost, lui demande son nom, pour orner ses « réformes » scolaires, et l'obtient.
C'est ainsi qu'en 1972, M. Prost est un membre éminent de la commission installée par M. Guichard pour disloquer l'enseignement secondaire, commission que préside l'ancien ministre UDR de l'Intérieur, Joxe. Puis, dix ans plus tard, M. Prost atteint à son tour le sommet en devenant le « rapporteur » pour la réforme des lycées d'Alain Savary.
C'est alors que le chargé de mission Prost s'efforce de hâter la décadence d'une institution démocratique dont l'historien Prost avait décrit la naissance et l'apogée. Il se flatte de marcher dans les pas de M. Legrand, ce qui est tout dire.
Lui qui avait décrit — non sans arrière-pensées dès 1967 dans ses conclusions, il est vrai — « l'émancipation progressive de l'administration scolaire », au fil des luttes politiques et sociales, se consacre à jeter l'enseignement secondaire dans les rets de la « décentralisation ». Le pacte est passé avec la Ve République sur la ques-tion essentielle : le désengagement de l'Etat de ses obligations d'instruction publique :
« Est-il raisonnable de prétendre conduire le quart, la moitié, voire la totalité d'une génération, à un niveau de formation qui était hier celui de 5 ou 10 % de la nation et qui est aujourd'hui celui d'à peine plus ? » (Rapport Prost, novembre 1983, p. 36).
[...]
Zut, j'ai oublié le lien hier. Voilà, il y a les 20 chapitres.Osmie a écrit:Merci pour ces extraits et le lien pour le PDF ; la lecture promet d'être édifiante.
https://drive.google.com/drive/folders/0B_rGos9T_ct0YzlmSUZaRVhNNFU
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« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- simeon33Niveau 2
Shere Khan a écrit:Oh, c'est gentil d'être désolé pour moi. J'ai reçu les bulletins aujourd'hui, et je suis désolé pour le PS, ainsi que pour LR et le FN. On a les petits plaisirs qu'on peut. Maintenant, accuser les enseignants de "corporatisme", je ne vois pas où serait le mal. Chaque catégorie se défend, alors pourquoi pas nous ? Surtout que nous défendons l'école publique de ses attaques, au passage...simeon33 a écrit:Shere Khan a écrit:Il en faut pour tous les goûts. Moi, quand je vote, je pense essentiellement à l'Education Nationale et à mon métier. Désolé !simeon33 a écrit:
Oui et puis c'est bien connu la droite est contre l'autonomie des établissements.
Votez aussi FN pendant que vous y êtes au moins vous serez cohérent c'est le seul partie opposé à un socle commun pour tous les élèves. C'est vrai moins d'enfants à intégrer cela devrait être cool
Moi je voterais PS
Quand je vote je ne pense pas qu'à l'éducation nationale et à mon métier Désolé !!
Désolé pour toi !
Je pensais les enseignants au-dessus du corporatisme qui explicitement ne te pose pas problème. Et je pense que sur l'ensemble du corps j'ai raison.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
simeon33 a écrit:Shere Khan a écrit:Oh, c'est gentil d'être désolé pour moi. J'ai reçu les bulletins aujourd'hui, et je suis désolé pour le PS, ainsi que pour LR et le FN. On a les petits plaisirs qu'on peut. Maintenant, accuser les enseignants de "corporatisme", je ne vois pas où serait le mal. Chaque catégorie se défend, alors pourquoi pas nous ? Surtout que nous défendons l'école publique de ses attaques, au passage...simeon33 a écrit:Shere Khan a écrit:
Il en faut pour tous les goûts. Moi, quand je vote, je pense essentiellement à l'Education Nationale et à mon métier. Désolé !
Désolé pour toi !
Je pensais les enseignants au-dessus du corporatisme qui explicitement ne te pose pas problème. Et je pense que sur l'ensemble du corps j'ai raison.
OK, on vote PS parce qu'on n'est pas corpo.
Reste maintenant pour toi le plus dur: nous montrer que voter PS serait bon pour la France dans son ensemble.
Je me marre d'avance.
- CondorcetOracle
Facile : le scrutin est régional donc les considérations locales doivent primer le national ici. Or, dans ma région X, l'exécutif sortant s'est montré particulièrement attentif aux sorts des minorités opprimées, que vous, majorité grasse et opulente, étiez prêts à abandonner à leur triste sort.
- AliceinwonderlandNeoprof expérimenté
Je pense que chez la génération de mes parents on peut parler de corporatisme dans une certaine mesure. Ils ont eu la chance de bénéficier d'une grande liberté, de bonnes conditions de travail, dans leur cas (agrégée et chercheur) de salaires fort honnêtes au vu des avantages dont ils bénéficiaient. Même mes beaux-parents instit avaient certes un salaire relativement faible, mais la retraite à 55ans, un certain statut (dans leur petit village l'instit était vraiment une institution) compensait cela.C'est un peu l'histoire du petit garçon qui a crié au loup et qu'on ne croit plus quand le loup arrive vraiment...
Aujourd'hui les derniers avantages tombent, l'agreg va probablement disparaitre à terme, la réforme empêche purement et simplement les profs de faire leur travail, les oblige à faire de la garderie et de l'animation. Je ne suis plus prof, je mettrai le bulletin de Tangleding dans l'urne avec la mention parent ou citoyen en colère, et ce que je déplore avant tout ce ne sont pas ces avantages perdus, c'est surtout le fait que les enfants qui viendront après les miens, et particulièrement ceux dont la famille ne pourra compenser les manques de l'école, auront droit à cette bouillie que sont les EPI. Et je ne vois tout simplement pas pourquoi les enfants de milieu défavorisé n'auraient pas droit à un enseignement de qualité comme celui dont les miens ont bénéficié.
Et je suis certaine que beaucoup de professeurs ressentent la même chose et ne parviennent pas à comprendre qu'on exige d'eux quelque chose qui dénature leur métier, lui ôte tout sens. Tout simplement.
Aujourd'hui les derniers avantages tombent, l'agreg va probablement disparaitre à terme, la réforme empêche purement et simplement les profs de faire leur travail, les oblige à faire de la garderie et de l'animation. Je ne suis plus prof, je mettrai le bulletin de Tangleding dans l'urne avec la mention parent ou citoyen en colère, et ce que je déplore avant tout ce ne sont pas ces avantages perdus, c'est surtout le fait que les enfants qui viendront après les miens, et particulièrement ceux dont la famille ne pourra compenser les manques de l'école, auront droit à cette bouillie que sont les EPI. Et je ne vois tout simplement pas pourquoi les enfants de milieu défavorisé n'auraient pas droit à un enseignement de qualité comme celui dont les miens ont bénéficié.
Et je suis certaine que beaucoup de professeurs ressentent la même chose et ne parviennent pas à comprendre qu'on exige d'eux quelque chose qui dénature leur métier, lui ôte tout sens. Tout simplement.
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Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
- BalthazaardVénérable
simeon33 a écrit:Shere Khan a écrit:Oh, c'est gentil d'être désolé pour moi. J'ai reçu les bulletins aujourd'hui, et je suis désolé pour le PS, ainsi que pour LR et le FN. On a les petits plaisirs qu'on peut. Maintenant, accuser les enseignants de "corporatisme", je ne vois pas où serait le mal. Chaque catégorie se défend, alors pourquoi pas nous ? Surtout que nous défendons l'école publique de ses attaques, au passage...simeon33 a écrit:Shere Khan a écrit:
Il en faut pour tous les goûts. Moi, quand je vote, je pense essentiellement à l'Education Nationale et à mon métier. Désolé !
Désolé pour toi !
Je pensais les enseignants au-dessus du corporatisme qui explicitement ne te pose pas problème. Et je pense que sur l'ensemble du corps j'ai raison.
Corporatiste n'est absolument pas une insulte pour moi, je le revendique pleinement, du reste il serait naïf et même injurieux (je le reçoit par contre comme cela) de prétendre son interlocuteur assez bete pour ne pas avoir remarqué qu'il n'y a pas "les corporatistes et les autres" mais "ceux qui le reconnaissent et les autres"....tout cela n'est qu'argumentation creuse et blabla neo bobo bien pensant.
Essayez autre chose si vous vouez vous sauver du désastre.
- Shere KhanNiveau 10
Non, le corporatisme ne me pose pas problème, j'assume. Les patrons en font, et ça ne leur pose pas problème. Je vois que tu espères que les enseignants vont accepter bien gentiment de votre contre eux pour votre PS. Tu veux avoir raison, c'est le début de l'intolérance.simeon33 a écrit:Shere Khan a écrit:Oh, c'est gentil d'être désolé pour moi. J'ai reçu les bulletins aujourd'hui, et je suis désolé pour le PS, ainsi que pour LR et le FN. On a les petits plaisirs qu'on peut. Maintenant, accuser les enseignants de "corporatisme", je ne vois pas où serait le mal. Chaque catégorie se défend, alors pourquoi pas nous ? Surtout que nous défendons l'école publique de ses attaques, au passage...simeon33 a écrit:Shere Khan a écrit:
Il en faut pour tous les goûts. Moi, quand je vote, je pense essentiellement à l'Education Nationale et à mon métier. Désolé !
Désolé pour toi !
Je pensais les enseignants au-dessus du corporatisme qui explicitement ne te pose pas problème. Et je pense que sur l'ensemble du corps j'ai raison.
- BalthazaardVénérable
Intolérance d'autant plus remarquable que l'on prétend susciter l'adhésion au vote non pas par la conviction mais par la culpabilisation...si un parti en est réduit à cela c'est bien triste...
- LUBIN ERIANNiveau 1
VIGILANCE
Avec un FN à près de 30 % cela devait arriver !
Certains collègues évoquent en salle des profs ss complexe un vote FN
Y compris avec la réforme du collège parce que le FN serait contre le socle et pour les notes
J'en passe !
Moi j'ouvre les débats avec ces primitifs qui se laissent bercer par un discours qui visiblement cherche à soulager nos douleurs actuelles
Soyons tous vigilants
Avec un FN à près de 30 % cela devait arriver !
Certains collègues évoquent en salle des profs ss complexe un vote FN
Y compris avec la réforme du collège parce que le FN serait contre le socle et pour les notes
J'en passe !
Moi j'ouvre les débats avec ces primitifs qui se laissent bercer par un discours qui visiblement cherche à soulager nos douleurs actuelles
Soyons tous vigilants
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
LUBIN ERIAN a écrit:VIGILANCE
Avec un FN à près de 30 % cela devait arriver !
Certains collègues évoquent en salle des profs ss complexe un vote FN
Y compris avec la réforme du collège parce que le FN serait contre le socle et pour les notes
J'en passe !
Moi j'ouvre les débats avec ces primitifs qui se laissent bercer par un discours qui visiblement cherche à soulager nos douleurs actuelles
Soyons tous vigilants
2e message identique, tu sors de nulle part pour nous alerter, t'es gentil mais rien ne sert de copier-coller, ici on sait lire!
- LUBIN ERIANNiveau 1
Marcel Khrouchtchev a écrit:LUBIN ERIAN a écrit:VIGILANCE
Avec un FN à près de 30 % cela devait arriver !
Certains collègues évoquent en salle des profs ss complexe un vote FN
Y compris avec la réforme du collège parce que le FN serait contre le socle et pour les notes
J'en passe !
Moi j'ouvre les débats avec ces primitifs qui se laissent bercer par un discours qui visiblement cherche à soulager nos douleurs actuelles
Soyons tous vigilants
2e message identique, tu sors de nulle part pour nous alerter, t'es gentil mais rien ne sert de copier-coller, ici on sait lire!
Pour le vote chacun fait comme il le souhaite
Moi c'est FDG faute de PCF et même si Mélenchon me gonfle
Maintenant la poussée FN en salle des profs c'est autre chose
Pour moi c'est un sacré coup sur la tête après peut être que cela n'est pas nouveau chez vous
Moi cela me fait mal
Mais pas assez pour voter PS au second
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Ma remarque ne t'incitait pas à repartir dans ta logorrhée verbale, plutôt à te présenter, selon les règles de sociabilité d'ici.
- AnaxagoreGuide spirituel
C'est la saison.
_________________
"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- saunNiveau 4
Depuis qq jours sur Twitter, des tas de militants PS tentent de ramener les profs anti #college2016 à la raison en vantant les mérites de la réforme. Ils font en fait un travail plus que contre productif tant les arguments donnés consistent en une répétition du discours de NVB. Pour ma part, je renvoies tjrs au bout d'un moment à ce fil, en disant "vous devriez lire ça et en parler avec vos supérieurs". Il est donc très probable qu'après l'offensive sur twitter, ils viennent ici en masse. Ceci dit, les qq guguss qui ont joué à vouloir soutenir #college2016 se font casser en deux et submerger par la vague des anti #college2016... Préparez vous à acceuillir les trolls du PS!
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