- RogerMartinBon génie
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Il est bien? Tu l'utilises?
- RogerMartinBon génie
C'est une recommandation de Ben2510, j'y jette un coup d'oeil et je te dis.
Mais je ne me fais guère d'illusions, j'ai déjà des méthodes un peu olé olé (genre à prendre les exposés en note au tableau, histoire de ne pas m'endormir), je ne vais pas me faire remarquer davantage.
Mais je ne me fais guère d'illusions, j'ai déjà des méthodes un peu olé olé (genre à prendre les exposés en note au tableau, histoire de ne pas m'endormir), je ne vais pas me faire remarquer davantage.
- ben2510Expert spécialisé
Je trouve le bouquin bien foutu, à la fois des conseils de bons sens (mais pour lesquels il est facile de dire "je le savais déjà" quand quelqu'un d'autre a pris la peine de les expliciter) et aussi quelques idées que j'ai trouvées originales, le tout bien structuré.
Mais je n'ai qu'une expérience limitée dans le supérieur (un peu de L3, M1 et M2, dans un contexte particulier), je suis surtout en lycée ; des avis de collègues exerçant principalement dans le supérieur seront utiles !
Mais je n'ai qu'une expérience limitée dans le supérieur (un peu de L3, M1 et M2, dans un contexte particulier), je suis surtout en lycée ; des avis de collègues exerçant principalement dans le supérieur seront utiles !
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On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. Henri Poincaré La notion d'équation différentielle est le pivot de la conception scientifique du monde. Vladimir Arnold
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Est-ce adapté à toutes les disciplines, ou est-ce tourné "sciences dures"?
- SulfolobusÉrudit
Tiens ça pourrait bien m'intéresser. Merci pour le lien
Bon sinon, j'ai pleuré avec mes copies hier. C'était vraiment mauvais. Mais vraiment.
Loi binomiale, non maitrisée (des trucs simples hein du genre un couple a 7 enfant, quelle est la probabilité qu'ils n'aient aucun garçon, exactement deux filles, au moins une fille).
Raisonnement logique pas maitrisé.
Méiose pas connue. (de mon temps c'était au programme de 3ème pour la partie gène indépendant et de TS pour la partie gènes dépendants. En L3 c'est toujours pas compris)/
Bon sinon, j'ai pleuré avec mes copies hier. C'était vraiment mauvais. Mais vraiment.
Loi binomiale, non maitrisée (des trucs simples hein du genre un couple a 7 enfant, quelle est la probabilité qu'ils n'aient aucun garçon, exactement deux filles, au moins une fille).
Raisonnement logique pas maitrisé.
Méiose pas connue. (de mon temps c'était au programme de 3ème pour la partie gène indépendant et de TS pour la partie gènes dépendants. En L3 c'est toujours pas compris)/
- AscagneGrand sage
Je l'ai, mais je ne l'ai pas lu intégralement. Bon, il y a des conseils globalement utiles, la mise en avant du syllabus est intéressante. Mais concrètement, c'est à la fois très général et pas forcément adapté à certaines disciplines, forcément.
- ben2510Expert spécialisé
Oui, c'est très général, le bouquin ne vise pas une discipline en particulier.
Mais je trouve que ça donne quelques bons points de repères et quelques bonnes idées ; j'y ai appris des choses utiles, malgré mon âge canonique.
Mais je trouve que ça donne quelques bons points de repères et quelques bonnes idées ; j'y ai appris des choses utiles, malgré mon âge canonique.
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On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. Henri Poincaré La notion d'équation différentielle est le pivot de la conception scientifique du monde. Vladimir Arnold
- NihtFidèle du forum
On vient de recevoir la nouvelle procédure d'évaluation des enseignements par les étudiants. J'ai eu l'impression de lire des extraits de La zone du dehors de Damasio, pour ceux qui connaissent...
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Burnt me at the stake, you thought I was a witch
Centuries ago, now you just call me a bitch
Man's world, Marina
- PhilomèleNiveau 9
Sulfolobus a écrit:
Bon sinon, j'ai pleuré avec mes copies hier. C'était vraiment mauvais. Mais vraiment.
Loi binomiale, non maitrisée (des trucs simples hein du genre un couple a 7 enfant, quelle est la probabilité qu'ils n'aient aucun garçon, exactement deux filles, au moins une fille).
Raisonnement logique pas maitrisé.
Méiose pas connue. (de mon temps c'était au programme de 3ème pour la partie gène indépendant et de TS pour la partie gènes dépendants. En L3 c'est toujours pas compris)/
Tu trouves l'occasion d'échanger avec tes collègues ? Tes différents posts me donnent l'impression que tu galères toute seule dans ton coin. Je suppose que tous ne sont pas totalement fantômatiques.
Par ailleurs, tu n'y es rigoureusement pour rien.
Deux ou trois facteurs explicatifs :
1) Les stratégies de validation court-termistes depuis le passage aux ects : les étudiants se débrouillent pour valider ric-rac, avec un 10 obtenu de justesse, en calibrant leurs efforts au plus juste. Mécaniquement, cela supprime les bonnes copies qui tirent un paquet vers le haut et tend à faire baisser dangereusement le centre de gravité. Les lacunes se cumulent d'année en année.
2) Le scepticisme intellectuel mâtiné d'indolence : peu d'étudiants croient vraiment que la formation leur apporte quelque chose et construit leur esprit : ils attendent que les trois années de licence passent sans trop laisser de marque et que le diplôme en carton tombe à la fin (éventuellement, à l'usure, façon attestation de présence).
Présupposé complémentaire : après tout, "tout est sur Internet", où ils pensent qu'ils retrouveront les informations si nécessaire.
3) La contestation anti-institutionnelle larvée : ils ne sont pas optimistes sur la valeur accordée à leur diplôme universitaire sur le marché du travail, sans doute à raison relativement aux parcours en grandes écoles ou IUT, et travaillent en proportion de cette valeur présumée. Ils savent avec plus ou moins de lucidité que la licence est surtout un moyen de décharger les chiffres du chômage des jeunes et un parking où on leur demande de se garer gentiment avant d'avoir le droit d'entrer sur le marché du travail. D'où une attitude protestataire passive et par la passivité.
Conclusion : tu as une obligation pédagogique de moyens, c'est-à-dire de proposer des cours solides, sans lâcher sur le niveau, de fournir des éléments de correction clairs et justifiant la note, de vérifier éventuellement la bonne adéquation entre le cours et les questions d'examen.
Une autre chose politiquement peu correcte : tu peux concentrer tes efforts sur les étudiants que tu sens réceptifs et demandeurs, éventuellement en annotant davantage la copie ou en leur proposant de creuser en rendez-vous individuel. Il faut faire émerger ces étudiants. Tu ne peux rien pour ceux qui ont pris la décision de lâcher prise : parfois, le déclic se produit un peu tard, mais tant qu'il n'a pas eu lieu, tes efforts sont inutiles.
Tu ne saurais avoir d'obligation de résultats : si le contexte social fait que les étudiants sabotent la formation, tu n'as pas de prise.
- SulfolobusÉrudit
Oui bien sûr, on est un bon groupe d'enseignants bien soudés.Philomèle a écrit:Sulfolobus a écrit:
Bon sinon, j'ai pleuré avec mes copies hier. C'était vraiment mauvais. Mais vraiment.
Loi binomiale, non maitrisée (des trucs simples hein du genre un couple a 7 enfant, quelle est la probabilité qu'ils n'aient aucun garçon, exactement deux filles, au moins une fille).
Raisonnement logique pas maitrisé.
Méiose pas connue. (de mon temps c'était au programme de 3ème pour la partie gène indépendant et de TS pour la partie gènes dépendants. En L3 c'est toujours pas compris)/
Tu trouves l'occasion d'échanger avec tes collègues ? Tes différents posts me donnent l'impression que tu galères toute seule dans ton coin. Je suppose que tous ne sont pas totalement fantômatiques.
Je ne pense pas que je galère tant que ça (enfin sauf la gestion du groupe intenable) : en tout cas les retours de mes collègues et étudiants sont positifs : je crois surtout que je découvre l'enseignement universitaire et que ça fait un choc.
1) Les stratégies de validation court-termistes depuis le passage aux ects : les étudiants se débrouillent pour valider ric-rac, avec un 10 obtenu de justesse, en calibrant leurs efforts au plus juste. Mécaniquement, cela supprime les bonnes copies qui tirent un paquet vers le haut et tend à faire baisser dangereusement le centre de gravité. Les lacunes se cumulent d'année en année.
2) Le scepticisme intellectuel mâtiné d'indolence : peu d'étudiants croient vraiment que la formation leur apporte quelque chose et construit leur esprit : ils attendent que les trois années de licence passent sans trop laisser de marque et que le diplôme en carton tombe à la fin (éventuellement, à l'usure, façon attestation de présence).
Présupposé complémentaire : après tout, "tout est sur Internet", où ils pensent qu'ils retrouveront les informations si nécessaire.
3) La contestation anti-institutionnelle larvée : ils ne sont pas optimistes sur la valeur accordée à leur diplôme universitaire sur le marché du travail, sans doute à raison relativement aux parcours en grandes écoles ou IUT, et travaillent en proportion de cette valeur présumée. Ils savent avec plus ou moins de lucidité que la licence est surtout un moyen de décharger les chiffres du chômage des jeunes et un parking où on leur demande de se garer gentiment avant d'avoir le droit d'entrer sur le marché du travail. D'où une attitude protestataire passive et par la passivité.
Conclusion : tu as une obligation pédagogique de moyens, c'est-à-dire de proposer des cours solides, sans lâcher sur le niveau, de fournir des éléments de correction clairs et justifiant la note, de vérifier éventuellement la bonne adéquation entre le cours et les questions d'examen.
Je n'ai pas de problème de passivité mais à part ça, je pense que ce que tu dis entre clairement en jeu (quoique je les soupçonne de ne pas avoir conscience du point 3). Ils sont plutôt intéressés, il n'y a pas à dire mais avec pas mal de lacunes et une peur panique de se tromper ce qui fait qu'ils préfèrent se planquer que d'aller au tableau ou de poser les questions quand ils ne comprennent pas. Et je refuse de les laisser se planquer parce que je sais que ce n'est pas un service à leur rendre.
Et puis ce constat, que je trouve grave : ils pensent que valider leurs examens est absolument nécessaire et suffisant et l'université fait tout pour le leur faire croire. Comment leur reprocher de le croire alors que tout est fait pour qu'ils ne se foulent pas trop ? Mais d'un autre côté, comment ne pas savoir que dans un an ou deux, ils vont se retrouver face à des étudiants qui eux auront été poussés à faire toujours mieux ? Comment ne pas savoir aussi que malgré eux, leur formation leur a fermé des portes qui pourtant semblent les intéresser ? J'ai l'impression d'un gâchis vis-à-vis de ces étudiants, d'une institution qui n'a pas pu, qui n'a pas su, peut-être pas voulu, les mettre à égalité avec des étudiants ayant choisis d'autres voies plus généralistes, plus exigeantes, avec un suivi plus personnalisé. Ils ne sont pas mauvais, ils ne sont pas fainéants, ils sont perdus et personne n'est là pour les guider.
Et même si je n'ai pas d'obligation de résultats, j'ai beaucoup de mal à ne pas en avoir conscience. Parce que je sais ce qu'il y a après et que j'aimerais qu'ils aient leur chance s'ils ont envie de la saisir.
- PhilomèleNiveau 9
Sulfolobus a écrit:
Et puis ce constat, que je trouve grave : ils pensent que valider leurs examens est absolument nécessaire et suffisant et l'université fait tout pour le leur faire croire. Comment leur reprocher de le croire alors que tout est fait pour qu'ils ne se foulent pas trop ? Mais d'un autre côté, comment ne pas savoir que dans un an ou deux, ils vont se retrouver face à des étudiants qui eux auront été poussés à faire toujours mieux ? Comment ne pas savoir aussi que malgré eux, leur formation leur a fermé des portes qui pourtant semblent les intéresser ? J'ai l'impression d'un gâchis vis-à-vis de ces étudiants, d'une institution qui n'a pas pu, qui n'a pas su, peut-être pas voulu, les mettre à égalité avec des étudiants ayant choisis d'autres voies plus généralistes, plus exigeantes, avec un suivi plus personnalisé. Ils ne sont pas mauvais, ils ne sont pas fainéants, ils sont perdus et personne n'est là pour les guider.
Je ne suis pas sûre de comprendre : tu veux dire qu'ils vont se retrouver en concurrence avec des étudiants sortant de prépa en master, mais aussi pour les concours du Capes et de l'agreg, c'est cela ? ou sur le marché du travail ?
Malheureusement, je pense que tout est déjà joué dès la terminale, au moment où se fait la distribution des flux entre prépa, IUT et université. La lutte des places est déjà terminée et perdue pour les étudiants de licence. Pour ma discipline, les étudiants de L1 Lettres sont clairement beaucoup trop faibles dès la terminale pour suivre en prépa. À l'époque du plan réussite Licence, j'avais eu l'occasion d'éplucher les résultats au bac des L1, pour former des groupes de remédiation selon les profils. Ils avaient eu le bac grâce aux langues vivantes mais les notes dans les épreuves à dissertation (français, histoire-géographie et philosophie) m'avaient fait frôler la crise cardiaque (et je ne parle que des bacheliers généraux).
L'enseignement à deux vitesses ne fait ensuite que se renforcer dans l'enseignement supérieur : les étudiants de prépa sont motivés par la carotte du concours, un milieu familial et social en général porteur, le fort taux d'encadrement enseignant, et y renforcent un esprit de compétition plus ou moins pertinent.
Certains étudiants de licence attendent que jeunesse se passe en végétant, en validant au plus juste, d'autres se dispersent en faisant de leurs études une préoccupation périphérique dans leur vie, le tout dans une organisation administrative universitaire très défaillante, certains ont un sursaut et se révèlent. En tant qu'enseignante, je fais de mon mieux pour motiver les troupes, la très grande majorité des enseignants se sent concernée et fait de même, certains proposent de chouettes projets (théâtre, écriture, échanges internationaux, parmi les aspects les plus "bateaux"). Les étudiants qui sont motivés et ont un cadre personnel suffisamment propice (stable financièrement et familialement) s'en sortent par les concours du Capes ou de l'agrégation (mais les meilleurs d'entre eux ne sont plus très attirés par les concours de l'enseignement, ils connaissent la réalité du métier).
C'est un fait que le rôle social qui est concédé / assigné à la licence universitaire, c'est de former un prolétariat diplômé : nous sommes la voiture balai du supérieur. En tant qu'enseignants en bout de chaîne, nous devons continuer à faire correctement nos cours mais nous n'avons guère de levier sur le système. Individuellement ou même par équipe de diplôme, nous ne pouvons pas grand chose. (Et cet état de fait me désole : partout ailleurs dans le monde, l'université est une institution estimée, à qui on donne les moyens de faire du bon travail.) (Et ces doctes considérations ne m'empêchent pas non plus d'être durablement déprimée par les copies. Je ne suis pas encore résignée, indifférente ou devenue cynique.)
- SulfolobusÉrudit
En sciences, c'est rare de faire prépa puis université.Philomèle a écrit:Je ne suis pas sûre de comprendre : tu veux dire qu'ils vont se retrouver en concurrence avec des étudiant sortant de prépa en master, mais aussi pour les concours du Capes et de l'agreg, c'est cela ? ou sur le marché du travail ?
Je pensais surtout à la fin de leur M1 : ils vont entrer en compétition pour les places dans les bons M2R (la plupart veut faire de la recherche)...Et déjà là... Et je ne parle pas ensuite du salaire pour la thèse. Mais bien sûr ce que tu cites est valable.
Oui je le crains et ça m'énerve. Pour plusieurs raisons :Malheureusement, je pense que tout est déjà joué dès la terminale, au moment où se fait la distribution des flux entre prépa, IUT et université. La lutte des places est déjà terminée et perdue pour les étudiants de licence. Pour ma discipline, les étudiants de L1 Lettres sont clairement beaucoup trop faibles dès la terminale pour suivre en prépa. À l'époque du plan réussite Licence, j'avais eu l'occasion d'éplucher les résultats au bac des L1, pour former des groupes de remédiation selon les profils. Ils avaient eu le bac grâce aux langues vivantes mais les notes dans les épreuves à dissertation (français, histoire-géographie et philosophie) m'avaient fait frôler la crise cardiaque (et je ne parle que des bacheliers généraux).
- certains n'ont pas le profil prépa mais peuvent être très bons à condition d'être formés, sinon ils n'ont aucune chance.
- certains ont été mal orientés : j'en ai combien qui dans mes groupes pensent que pour faire de la recherche (et c'est ce qu'ils veulent) il faut avoir fait l'université ? Alors qu'autours de moi, les universitaires sont la minorité des thésards.
Et puis je crois profondément que chacun est différent, on peut ne pas être très bon à 18 ans et être excellent à 25 parce qu'on s'est défoncé, parce qu'on s'est révélé ou simplement parce qu'on a trouvé sa voie. Mais on ne peut pas l'être tout seul : on a forcément besoin d'aide, tout aussi bon et motivé que l'on soit.
- AscagneGrand sage
Certes. Mais comment faire, en France, pour redresser la situation ? Je vois mal comment procéder à quelques améliorations sans régler certains marronniers et sans avoir une politique d'enseignement supérieur qui ne se réduise pas à une volonté belle sur le papier, mais critiquable, de "50% d'une classe d'âge avec la licence" pendant que les universités manquent de moyens...partout ailleurs dans le monde, l'université est une institution estimée, à qui on donne les moyens de faire du bon travail.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Rien ne changera tant que les meilleurs étudiants feront de l'évitement de la L1 l'alpha et l'omega de leur choix d'orientation.
- AscagneGrand sage
Je me sens tout à fait incapable de conseiller à un lycéen/bachelier de haut niveau en lettres de ne pas aller en prépa. Ce qui ne veut pas dire que je n'aime pas l'Université (au contraire).
Du reste, avoir plus d'étudiants de la sorte ne règle pas le problème des étudiants qui ne sont pas à leur place ou qui auraient besoin d'une année de propédeutique (par exemple), ni la question des moyens.
Du reste, avoir plus d'étudiants de la sorte ne règle pas le problème des étudiants qui ne sont pas à leur place ou qui auraient besoin d'une année de propédeutique (par exemple), ni la question des moyens.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Ascagne a écrit:Je me sens tout à fait incapable de conseiller à un lycéen/bachelier de haut niveau en lettres de ne pas aller en prépa. Ce qui ne veut pas dire que je n'aime pas l'Université (au contraire).
Mais c'est pareil pour moi évidemment! C'est normal de penser à ce qui est le mieux pour l'étudiant.
Le problème que l'on observe, je trouve en tout cas, depuis quelques années, c'est que ces stratégies d'évitement ne concernent plus que la prépa, mais aussi certaines filières d'IUT.
- BoubouleDoyen
Personnellement j'ai vraiment de plus en plus de mal à conseiller une L1 en sciences dans certaines facultés, même pour des élèves de TS moyens.
Je trouve que j'ai beaucoup trop de retours sur un contenu de L1 très léger dans certains modules ; de l'autre côté, si on sait que côté CPGE, il y en a pour tous les niveaux, il y a une certaine homogénéité de l'enseignement (horaires et programmes nationaux notamment) et effectivement plus du double d'heures dispensées (1er septembre au 30 juin).
Je trouve que j'ai beaucoup trop de retours sur un contenu de L1 très léger dans certains modules ; de l'autre côté, si on sait que côté CPGE, il y en a pour tous les niveaux, il y a une certaine homogénéité de l'enseignement (horaires et programmes nationaux notamment) et effectivement plus du double d'heures dispensées (1er septembre au 30 juin).
- SulfolobusÉrudit
Rien ne changera tant qu'ils auront raison de le faire.Marcel Khrouchtchev a écrit:Rien ne changera tant que les meilleurs étudiants feront de l'évitement de la L1 l'alpha et l'omega de leur choix d'orientation.
Il faut être honnête : quand on compare les programmes d'une L1/L2 de sciences (mettons SVT que je connais mieux) et le programme de la prépa BCPST, même quelqu'un qui n'a jamais fait de sciences voit tout de suite que la seconde formation est :
- plus complète
- plus intense (plus de cours hebdomadaires à la semaine, période d'enseignement plus longue)
- mieux structurée
- plus personnalisées
- avec beaucoup plus de débouchés
- avec une meilleure mémorisation (le concours se passent sur les deux années et pas sur les 3 derniers mois).
Tant que les universités n'ouvriront pas des filières qui répondent à ces points-là, ça ne changera pas. On rajoute la sélectivité (relative) en prépa, les petites classes (enfin 48 quoi), les khôlles, les DS hebdomadaires... Comment voulez-vous hésiter ?
Ce qui est intéressant en sciences c'est que certaines universités ont ouvert des magistères (à partir de la L3) qui répondent à ces points-là : et le bilan est plutôt très positif : ce sont des formations reconnues, voire très très reconnues, qui forment des étudiants solides dans leur spécialité, souvent passionnés par ce qu'ils font, qui ont été suivis et guidés, avec des programmes d'enseignement cohérents sur 3 ans. Le problème est la rareté de ces formations : à ma connaissance 2 en biologie pour toute la France (je mets de côté les ENS) et toutes deux en région parisienne.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Sulfolobus a écrit:Rien ne changera tant qu'ils auront raison de le faire.Marcel Khrouchtchev a écrit:Rien ne changera tant que les meilleurs étudiants feront de l'évitement de la L1 l'alpha et l'omega de leur choix d'orientation.
Et ils auront raison de le faire tant que rien ne changera.
Bref, on tourne en rond et tout le monde s'en satisfait hors de l'université.
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Dans mon souvenir, ça se ressentait dès la 1ère année (DEUG 1, à mon époque) dans le discours de certains professeurs. En gros, les élèves de CPGE étaient les seuls étudiants à avoir un niveau acceptable, comparés à nous qui n'étions que le fond du seau. Ils préféraient enseigner en DEUG 2 ou Licence, pas seulement parce que "le tri était fait", mais aussi parce qu'ils récupéraient pas mal d'anciens élèves d'hypokhâgne et khâgne.
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Asinus asinum fricat
- jésusFidèle du forum
Philomèle a écrit:Sulfolobus a écrit:
Et puis ce constat, que je trouve grave : ils pensent que valider leurs examens est absolument nécessaire et suffisant et l'université fait tout pour le leur faire croire. Comment leur reprocher de le croire alors que tout est fait pour qu'ils ne se foulent pas trop ? Mais d'un autre côté, comment ne pas savoir que dans un an ou deux, ils vont se retrouver face à des étudiants qui eux auront été poussés à faire toujours mieux ? Comment ne pas savoir aussi que malgré eux, leur formation leur a fermé des portes qui pourtant semblent les intéresser ? J'ai l'impression d'un gâchis vis-à-vis de ces étudiants, d'une institution qui n'a pas pu, qui n'a pas su, peut-être pas voulu, les mettre à égalité avec des étudiants ayant choisis d'autres voies plus généralistes, plus exigeantes, avec un suivi plus personnalisé. Ils ne sont pas mauvais, ils ne sont pas fainéants, ils sont perdus et personne n'est là pour les guider.
Je ne suis pas sûre de comprendre : tu veux dire qu'ils vont se retrouver en concurrence avec des étudiants sortant de prépa en master, mais aussi pour les concours du Capes et de l'agreg, c'est cela ? ou sur le marché du travail ?
Malheureusement, je pense que tout est déjà joué dès la terminale, au moment où se fait la distribution des flux entre prépa, IUT et université. La lutte des places est déjà terminée et perdue pour les étudiants de licence. Pour ma discipline, les étudiants de L1 Lettres sont clairement beaucoup trop faibles dès la terminale pour suivre en prépa. À l'époque du plan réussite Licence, j'avais eu l'occasion d'éplucher les résultats au bac des L1, pour former des groupes de remédiation selon les profils. Ils avaient eu le bac grâce aux langues vivantes mais les notes dans les épreuves à dissertation (français, histoire-géographie et philosophie) m'avaient fait frôler la crise cardiaque (et je ne parle que des bacheliers généraux).
L'enseignement à deux vitesses ne fait ensuite que se renforcer dans l'enseignement supérieur : les étudiants de prépa sont motivés par la carotte du concours, un milieu familial et social en général porteur, le fort taux d'encadrement enseignant, et y renforcent un esprit de compétition plus ou moins pertinent.
Certains étudiants de licence attendent que jeunesse se passe en végétant, en validant au plus juste, d'autres se dispersent en faisant de leurs études une préoccupation périphérique dans leur vie, le tout dans une organisation administrative universitaire très défaillante, certains ont un sursaut et se révèlent. En tant qu'enseignante, je fais de mon mieux pour motiver les troupes, la très grande majorité des enseignants se sent concernée et fait de même, certains proposent de chouettes projets (théâtre, écriture, échanges internationaux, parmi les aspects les plus "bateaux"). Les étudiants qui sont motivés et ont un cadre personnel suffisamment propice (stable financièrement et familialement) s'en sortent par les concours du Capes ou de l'agrégation (mais les meilleurs d'entre eux ne sont plus très attirés par les concours de l'enseignement, ils connaissent la réalité du métier).
C'est un fait que le rôle social qui est concédé / assigné à la licence universitaire, c'est de former un prolétariat diplômé : nous sommes la voiture balai du supérieur. En tant qu'enseignants en bout de chaîne, nous devons continuer à faire correctement nos cours mais nous n'avons guère de levier sur le système. Individuellement ou même par équipe de diplôme, nous ne pouvons pas grand chose. (Et cet état de fait me désole : partout ailleurs dans le monde, l'université est une institution estimée, à qui on donne les moyens de faire du bon travail.) (Et ces doctes considérations ne m'empêchent pas non plus d'être durablement déprimée par les copies. Je ne suis pas encore résignée, indifférente ou devenue cynique.)
Su un autre topic, on se moquait de l'idée que j'avais émise selon laquelle les capacités à problématiser, faire un devoir argumenté, avoir une réflexion personnelle était un bon maître-étalon pour savoir si un lycéen allait s'en sortir ou non dans le supérieur...( sinon quoi la SVT, le sport, l'ecjs?) , maître-étalon négligé en général. La dissertation est à mon sens un exercice universitaire très important...bref. Après, on m'a refusé le fait d'être capable de dire au vue d'une année de terminale d'un élève et de son projet d'orientation si ça allait fonctionner en fac de sciences humaines....Même si l'élève n'est pas excellent, il faut avoir au minimum avoir compris de quoi il en retourne...c'est le ba-ba. C'est le véritable intérêt de la philo en terminale à mon sens...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Moi je suis d'accord avec toi.
Mais quand on voit comment certains collègues expliquent ce qu'est une problématique en lycée, il vaut mieux parfois tout reprendre depuis le début en L1 que de s'infliger la litanie des sujets transformés en questions commençant par "Dans quelle mesure".
Mais quand on voit comment certains collègues expliquent ce qu'est une problématique en lycée, il vaut mieux parfois tout reprendre depuis le début en L1 que de s'infliger la litanie des sujets transformés en questions commençant par "Dans quelle mesure".
- SulfolobusÉrudit
Non, on t'a reproché de prétendre que seule la philosophie permettait cela. Je te rassure, on peut très bien se passer de la philosophie pour le savoir.jésus a écrit:
Su un autre topic, on se moquait de l'idée que j'avais émise selon laquelle les capacités à problématiser, faire un devoir argumenté, avoir une réflexion personnelle était un bon maître-étalon pour savoir si un lycéen allait s'en sortir ou non dans le supérieur...( sinon quoi la SVT, le sport, l'ecjs?) , maître-étalon négligé en général. La dissertation est à mon sens un exercice universitaire très important...bref. Après, on m'a refusé le fait d'être capable de dire au vue d'une année de terminale d'un élève et de son projet d'orientation si ça allait fonctionner en fac de sciences humaines....Même si l'élève n'est pas excellent, il faut avoir au minimum avoir compris de quoi il en retourne...c'est le ba-ba. C'est le véritable intérêt de la philo en terminale à mon sens...
- jésusFidèle du forum
Désolé de penser que la philo offre cet indicateur non négligeable pour savoir qui va se débrouiller ou non en sciences humaines. Et désolé de penser que l'on sert encore à quelque chose.
Et je n'ai pas tout fait dit que seule la philosophie le pouvait. Sympa, ce philo bashing commun en salle des profs,présent aussi sur ce forum. Qui consiste à nous taper dessus à chaque fois qu'on rappelle notre existence et utilité.
Et navré d'avoir constaté avec mes ex-élèves que ce que je dis est vrai. Les plus à l'aise en philo ont rencontré le moins de difficultés en fac de sciences humaines. Là, c'est un truisme, à moins qu'effectivement votre philo bashing soit sincère...( c'est tellement courant)
Et je n'ai pas tout fait dit que seule la philosophie le pouvait. Sympa, ce philo bashing commun en salle des profs,présent aussi sur ce forum. Qui consiste à nous taper dessus à chaque fois qu'on rappelle notre existence et utilité.
Et navré d'avoir constaté avec mes ex-élèves que ce que je dis est vrai. Les plus à l'aise en philo ont rencontré le moins de difficultés en fac de sciences humaines. Là, c'est un truisme, à moins qu'effectivement votre philo bashing soit sincère...( c'est tellement courant)
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