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- 79 airlinesNiveau 9
il semble que la méditation de pleine conscience apportent un gros plus dans ce genre d'établissements.
Le problème est que les intervenants ne se déplacent pas gratuitement : il faut a minima les défrayer.
Le problème est que les intervenants ne se déplacent pas gratuitement : il faut a minima les défrayer.
- WonderWomanBon génie
Merieu a écrit:Nous vivons, pour la première fois, dans une société où l'immense majorité des enfants qui viennent au monde sont des enfants désirés. Cela entraîne un renversement radical : jadis, la famille "faisait des enfants", aujourd'hui, c'est l'enfant qui fait la famille. En venant combler notre désir, l'enfant a changé de statut et est devenu notre maître : nous ne pouvons rien lui refuser, au risque de devenir de "mauvais parents"...
Ce phénomène a été enrôlé par le libéralisme marchand : la société de consommation met, en effet, à notre disposition une infinité de gadgets que nous n'avons qu'à acheter pour satisfaire les caprices de notre progéniture.
Cette conjonction entre un phénomène démographique et l'émergence du caprice mondialisé, dans une économie qui fait de la pulsion d'achat la matrice du comportement humain, ébranle les configurations traditionnelles du système scolaire.
Pour avoir enseigné récemment en CM2 après une interruption de plusieurs années, je n'ai pas tant été frappé par la baisse du niveau que par l'extraordinaire difficulté à contenir une classe qui s'apparente à une cocotte-minute.
Dans l'ensemble, les élèves ne sont pas violents ou agressifs, mais ils ne tiennent pas en place. Le professeur doit passer son temps à tenter de construire ou de rétablir un cadre structurant. Il est souvent acculé à pratiquer une "pédagogie de garçon de café", courant de l'un à l'autre pour répéter individuellement une consigne pourtant donnée collectivement, calmant les uns, remettant les autres au travail.
Il est vampirisé par une demande permanente d'interlocution individuée. Il s'épuise à faire baisser la tension pour obtenir l'attention. Dans le monde du zapping et de la communication "en temps réel", avec une surenchère permanente des effets qui sollicite la réaction pulsionnelle immédiate, il devient de plus en plus difficile de "faire l'école". Beaucoup de collègues buttent au quotidien sur l'impossibilité de procéder à ce que Gabriel Madinier définissait comme l'expression même de l'intelligence, "l'inversion de la dispersion".
Dès lors que certains parents n'élèvent plus leurs enfants dans le souci du collectif, mais en vue de leur épanouissement personnel, faut-il déplorer que la culture ne soit plus une valeur partagée
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Vide dressing petite fille https://www.vinted.fr/membres/15210542-wiwiagathe
Vide dressing sur néo : https://www.neoprofs.org/t128716-vd-fille-wonderwoman-du-3-mois-au-4-ans-sergent-major-jacadi-zara-dpam-kiabi-verbaudet#4954294
- moonieNiveau 9
"Dans l'ensemble, les élèves ne sont pas violents ou agressifs, mais ils ne tiennent pas en place.Le professeur doit passer son temps à tenter de construire ou de rétablir un cadre structurant. Il est souvent acculé à pratiquer une "pédagogie de garçon de café", courant de l'un à l'autre pour répéter individuellement une consigne pourtant donnée collectivement, calmant les uns, remettant les autres au travail.
Il est vampirisé par une demande permanente d'interlocution individuée. "
++++++++++++++++ Très bonne analyse-
Il est vampirisé par une demande permanente d'interlocution individuée. "
++++++++++++++++ Très bonne analyse-
- MelanieSLBDoyen
novabulma a écrit:Me concernant, j'ai aussi un mal fou à obtenir le silence dans certaines de mes classes. Après, il faut dire que je suis stagiaire et qu'en plus j'enseigne une matière pas vraiment prise au sérieux. Pourtant, je suis dans un collège très tranquille !
J'ai mis beaucoup de temps à demander le carnet (deux semaines après la rentrée). J'avais l'impression qu'il fallait que quelque chose de grave se passe pour le demander ! J'ai donné aussi la semaine dernière ma première punition à faire à la maison. Pourtant, cela n'a pas spécialement calmé la classe qui reste très bavarde.
C'est très dur de demander le calme lorsque le bruit s'est généralisé à toute la classe. Ma voix ne porte pas du tout. Je les fusille du regard pour montrer mon mécontentement et ça marche seulement pour certains.
Pourtant, je sais que ce sont des classes qui peuvent être calmes avec le CPE (un homme assez impressionnant) et les surveillants !
J'ai parfois l'impression que les élèves obéissent parfois à ma demande de rétablir le calme mais que 3 à 4 minutes plus tard ils ont oublié et recommencent à papoter. Comme s'ils étaient incapables de se souvenir d'un ordre émis 5 minutes plus tôt !
Une seule punition donnée alors que tu as des classes très bavardes? Il est là le problème. En début d'année, il faut faire passer le message. On commence par le plan de classe en cas de classe bavarde, puis on aligne rapidement les bavards, autant de fois que nécessaire. S'ils ont l'impression qu'ils ont 39 chances sur 40 de rester impuni, alors tes classes resteront bavardes. S'ils savent qu'il y a 39 risques sur 40 qu'ils soient punis, ils vont vite apprendre à se taire. Au début, il faut donc bien penser la logistique, parce qu'être puni, c'est bien, mais il faut s'assurer que la punition soit faite, sinon, tu passes pour un guignol. D'où les questions: où vais-je noter les punitions? comment me souvenir des punitions données la fois précédente et ne pas oublier de les demander?, ....
kero a écrit:
1) N'attends pas que ce soit le boxon pour commencer à punir. Il faut agir en amont, lorsque les perturbations commencent (phase de test), pas en aval, lorsque le boxon s'est généralisé. Évidemment, en début de cours, tu commences par demander le silence et l'obtenir, tu mitrailles pas de punitions d'entrée de jeu.
2) Tu te trompes, en croyant que le non puni va croire qu'il peut continuer. Punir ne sert pas qu'à recadrer le bavard, mais aussi à rappeler la règle (et la sanction possible) aux autres. Punis deux ou trois élèves d'un coup (les pires du moment), tu verras que le reste de la classe se calme.
Kero est de bon conseil.
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La réforme du collège en clair : www.reformeducollege.fr .
Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
- DinosauraHabitué du forum
J'ai des collègues (en Rep aussi) qui n'ont pas besoin de passer par la punition pour obtenir le calme.
Ce n'est pas mon cas, malheureusement. Et je me demande vraiment si j'y arriverai un jour. Au bout de 5 ans dans le même collège, j'ai toujours l'impression que ma gestion de classe ne sera jamais parfaite, que je mets toujours trop de temps à m'imposer et à poser des sanctions, et que le boxon s'installe dans les classes dures ou une prise de parole mal cadrée dans les classes plus faciles.
Je me demande si c'est vraiment qu'une question de techniques de gestion de classe (aussi, certes) mais si ce n'est pas aussi une question de présence, de relationnel, de charisme en quelque sorte...
Ce n'est pas mon cas, malheureusement. Et je me demande vraiment si j'y arriverai un jour. Au bout de 5 ans dans le même collège, j'ai toujours l'impression que ma gestion de classe ne sera jamais parfaite, que je mets toujours trop de temps à m'imposer et à poser des sanctions, et que le boxon s'installe dans les classes dures ou une prise de parole mal cadrée dans les classes plus faciles.
Je me demande si c'est vraiment qu'une question de techniques de gestion de classe (aussi, certes) mais si ce n'est pas aussi une question de présence, de relationnel, de charisme en quelque sorte...
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- HerrelisGrand sage
Etape 1 ) : avertissement;
Etape 2) : donne ton carnet mon bichon;
Etape 3) : vas tenir la porte 5 minutes dehors pendant que je mets un mot d'amûr dans ton carnet;
Etape 4) : bon, t'es bouché à ce que je vois, bye bye...
J'en ai déjà un qui a traversé les 4 étapes et fait un vol fracassant jusqu'au bureau du CPE! Bizarrement, j'avais deux filles trèèèèèèèèèès pénibles et retorses, quand, après le mot dans le carnet, je leur ai dit qu'elles seraient les prochaines à partir en voyage à "soufflage dans les bronches". Ha ben, du coup, plus un mot et des efforts!
Etape 2) : donne ton carnet mon bichon;
Etape 3) : vas tenir la porte 5 minutes dehors pendant que je mets un mot d'amûr dans ton carnet;
Etape 4) : bon, t'es bouché à ce que je vois, bye bye...
J'en ai déjà un qui a traversé les 4 étapes et fait un vol fracassant jusqu'au bureau du CPE! Bizarrement, j'avais deux filles trèèèèèèèèèès pénibles et retorses, quand, après le mot dans le carnet, je leur ai dit qu'elles seraient les prochaines à partir en voyage à "soufflage dans les bronches". Ha ben, du coup, plus un mot et des efforts!
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Han : "Comment on s'en sort?" Luke : "comme d'habitude." Han : "Si mal que ça?!!" Le Retour du Jedi
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
- RabelaisVénérable
Dans le meilleur des mondes, l'épée de Damoclès suffisait à les faire taire et progresser et ensuite, tu créait une ambiance de classe propice au respect mutuel, aux échanges .
Dans mon monde, l'exclusion est un échec du prof, la colle presque disparue ou alors avec toi dans ton cours ou celui d'une pauvre copine qui accepte, les mots ne sont pas pris en compte , ce sont plutot les parents qui t'en mettent ou exigent de te voir.
Voilà pourquoi ils sont bruyants et dissipés, ils ne peuvent même pas " essayer" de se familiariser avec la matière, on leur a fait croire et ça va empirer, que leur présence suffisait.
Dans mon monde, l'exclusion est un échec du prof, la colle presque disparue ou alors avec toi dans ton cours ou celui d'une pauvre copine qui accepte, les mots ne sont pas pris en compte , ce sont plutot les parents qui t'en mettent ou exigent de te voir.
Voilà pourquoi ils sont bruyants et dissipés, ils ne peuvent même pas " essayer" de se familiariser avec la matière, on leur a fait croire et ça va empirer, que leur présence suffisait.
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Le temps ne fait rien à l'affaire, quand on est c., on est c.
- OlympiasProphète
Ça jacasse, ça caquette et ensuite ça pond des énormités dans les devoirs.
- LizdarcyFidèle du forum
Olympias a écrit:Ça jacasse, ça caquette et ensuite ça pond des énormités dans les devoirs.
- OlympiasProphète
Ben oui...de Gaulle communiste (Jean Moulin aussi tant qu'on y est), Guy Môquet déporté juif, Colombes dans deux églises lieu de mémoire de la 2GM, et j'en passeLizdarcy a écrit:Olympias a écrit:Ça jacasse, ça caquette et ensuite ça pond des énormités dans les devoirs.
- InvitéeC9Niveau 8
La Première Guerre mondiale a eu lieu vers 1915.
Les Arméniens ont été massacrés par les Juifs (dans une autre copie : par les Allemands).
Il y a eu 300 000 morts pendant la Première Guerre mondiale (confusion avec Verdun).
Nivelle a créé le Chemin des Dames pour approvisionner les soldats de Verdun (des confusions partout, quoi).
Les Arméniens ont été massacrés par les Juifs (dans une autre copie : par les Allemands).
Il y a eu 300 000 morts pendant la Première Guerre mondiale (confusion avec Verdun).
Nivelle a créé le Chemin des Dames pour approvisionner les soldats de Verdun (des confusions partout, quoi).
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Rabelais a écrit:
Dans mon monde, l'exclusion est un échec du prof, la colle presque disparue ou alors avec toi dans ton cours ou celui d'une pauvre copine qui accepte, les mots ne sont pas pris en compte , ce sont plutot les parents qui t'en mettent ou exigent de te voir.
Voilà pourquoi ils sont bruyants et dissipés, ils ne peuvent même pas " essayer" de se familiariser avec la matière, on leur a fait croire et ça va empirer, que leur présence suffisait.
Là je dois dire, c'est une faillite de l'institution ou en tout cas de l'établissement. Heureusement, ce n'est pas comme ça dans notre bahut (mais c'est calme, ceci explique cela - j'ai vécu auparavant en région parisienne des situations un peu similaires. La politique du CE joue aussi je trouve)
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- cavatineNiveau 9
Je voudrais pour ma part remercier Lefteris qui avait posté, sur un sujet similaire, un extrait du "Bavardage" de Plutarque. J'ai repris à ma façon certains extraits et ai donné ça en guise de punition (avec questions sur le texte, du type "quelle est la thèse de l'auteur", "en quoi ce texte vous amène-t-il à réfléchir sur votre conduite ?") à mes bavards de seconde...
Des collègues se sont montrés intéressés quand j'en ai parlé Du coup, merci pour le sujet, et merci Lefteris !
- Spoiler:
- « Le moyen de se guérir de cette maladie c'est d'écouter. Or les bavards n'écoutent jamais. Ils parlent toujours, et le premier mal de leur incontinence de langue, c'est qu'elle les empêche d’entendre.
Leur surdité est volontaire. Ils ont l'intention, je pense, de protester ainsi contre la nature, qui ne nous a donné qu'une seule langue en même temps qu'elle nous a pourvus de deux oreilles. Si donc Euripide a eu raison de dire à un auditeur peu intelligent : "Je ne saurais remplir ton cerveau toujours vide, ni verser la raison dans une âme stupide", on dirait plus judicieusement encore au bavard, ou plutôt à propos du bavard: "Je ne saurais remplir oreille toujours vide, ni verser la raison dans une âme stupide". Disons mieux : « ni verser des paroles dans les oreilles d'un homme qui parle sans être écouté et qui n'écoute pas quand on lui parle.»
Au lieu de conserver les paroles qu'ils entendent les bavards les laissent s'écouler aussitôt. Ce sont des vases pleins de sons et vides de sens, qui vont et viennent.
Le bavardage est tout à la fois dangereux, détestable et ridicule. On se moque des bavards, parce que leurs récits ne sont que des banalités. On les déteste, parce qu'ils annoncent toujours de mauvaises nouvelles. On les regarde comme dangereux, parce qu'ils ne savent pas garder de secrets. […] Enfin, à ces habitudes ils devront sans cesse joindre et associer celle de s'observer et de se dire : « Quelles sont ces paroles qui se pressent sur mes lèvres et veulent sortir de force? Où prétend aller ma langue? Que gagnerai-je à parler? Que perdrai-je à me taire? » Car il ne faut pas que la parole soit comme un fardeau accablant dont on veuille se débarrasser, puisque d'ailleurs elle subsiste encore, même prononcée. Que se proposent les hommes en parlant ? Ils parlent ou pour eux-mêmes et parce qu'ils ont besoin de quelque chose, ou bien parce qu'ils veulent être utiles à ceux qui les entendent, ou enfin pour se procurer un agrément réciproque et pour assaisonner par la conversation, comme par un sel agréable, les instants qu'ils se trouvent avoir à passer dans une demeure ou dans une occupation commune. Mais si ce que l'on va dire doit n'être ni utile pour celui qui parle, ni nécessaire pour celui qui écoute, s'il n'y a ni charme ni plaisir, à quoi bon parler? La frivolité et le vide se trouve aussi bien dans les paroles que dans les actes. »
Des collègues se sont montrés intéressés quand j'en ai parlé Du coup, merci pour le sujet, et merci Lefteris !
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