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- NLM76Grand Maître
Je reprends ici une idée que j'évoquai l'année dernière dans un fil que je ne retrouve plus. Beaucoup de collègues, y compris parmi les assidus de ce forum, ont abandonné l'idée de donner faire des Devoirs Maison en français au lycée, en particulier à cause du problème de la triche, et surtout de la triche sur internet. J'essayais jusque-là de les garder tant bien que mal, à travers une pression morale et punitive, parce que je sais l'intérêt qu'ont ces devoirs pour faire progresser les élèves. Mais la pression technologique (l'omniprésence de l'internet dans les obsessions de nos élèves) commençait à avoir raison de mon obstination pédagogique.
Or Michèle Sabourin, professeur de mathématiques en lycée et accessoirement membre du Grip, m'a proposé une idée qui m'apparaît, y compris après usage, excellente. Ne pas noter les DM. Je procède donc ainsi :
- En alternance, un DM, un DS.
- Les devoirs ne sont pas notés, mais obligatoires !
- Ils doivent être rendus le jour J ; aucun retard n'est toléré.
- Ils permettent de préparer le DS qui suit (ou, pour des premières, plus mûrs, de préparer leS devoirS qui suivent, ainsi, qu'à plus longue échéance, le bac).
- Ce qui sert, ce n'est pas la note (qu'on peut, si nécessaire donner à titre indicatif), mais outre l'entraînement, les corrections et remarques dont il faut tenir compte sans quoi on aura travaillé pour rien : ces DM ne comptent pas DU TOUT dans la moyenne.
- Ainsi, je me permets de mettre dans les DM de seconde des exercices d'entraînement qui ne peuvent pas être notés lorsqu'ils sont faits à la maison : dictées ou autodictées, exercices autocorrectifs...
- S'ils ne comportent pas de note, ou en tout cas de note qui compte, ces DM sont corrigées très soigneusement par le professeur, comme s'ils comptaient. Ils sont sanctionnés par une appréciation, qui commence en général par «très bien, bien, assez bien, convenable...»
- Je note que les devoirs sont rendus dans mon carnet, et éventuellement mon appréciation sur le travail (non pas sur le niveau de la copie, mais sur l'investissement de l'élève). Ce qui me permet de rédiger mon appréciation trimestrielle.
- J'explique l'intérêt et le caractère indispensable de ce travail dès le début de l'année.
- Enfin, je m'efforce vraiment de les rendre dans les jours qui suivent : sous huit jours pour les petits devoirs de début de seconde ; sous quinze jours pour les gros devoirs de première.
Et de fait, comme ma collègue me l'annonçait (ses DM sont faits très régulièrement, soigneusement et ponctuellement par ses élèves quand ses collègues qui les notent ont beaucoup plus de problème, m'a-t-elle dit) : j'ai beaucoup moins de devoirs non rendus, pratiquement plus de devoirs copiés, et peu de devoirs expédiés.
J'ai commencé l'expérience en cours d'année l'an dernier : les résultats ne furent pas géniaux avec mes 1re STMG hyper-feignasses, mais pas pires que quand je notais. J'avais en effet auparavant déjà beaucoup de devoirs non rendus, malgré les zéros, mais au moins je n'avais presque plus besoin de ferrailler contre Google : les quelques élèves sérieux ont pu en profiter pour progresser. En 1re L, cela fut très utile : plus du tout de devoirs copiés, et presque tous les devoirs faits avec beaucoup de sérieux. Cependant, les deux ou trois feignasses de la classe, qui étaient capables de ne pas rendre le DM, de l'expédier, de le copier, se sont permis de ne pas m'en rendre quelques-uns. En somme, bilan très positif : autant, voire moins de devoirs non rendus. Plus de devoirs en retard. Surtout : plus de devoirs copiés. (Même chose en latin : enfin je me suis remis à donner des versions !)
Cette année, rebelote, avec mes latinistes et mes hellénistes (j'en parlerai dans la bonne section du forum). Mais surtout avec mes seconde en français (le travail à la maison en TL est d'un autre ordre pour l'instant, et je n'ai pas de 1re) : 1er DM = 31 DM rendus sur 32, le jour dit, et tous faits soigneusement, voire très soigneusement. De sorte que le DS que je suis en train de corriger est vraiment bien réussi (12 ou 13 de moyenne sur les 24 premières copies, avec seulement une copie très mauvaise — devinez de quel élève... — et presque tout le reste au-dessus de la moyenne).
Bref, après expérience à moyen terme, je trouve cette pratique vraiment excellente. Non pas suppression des notes, mais modération face à l'obsession de l'évaluation. Μηδὲν ἄγαν.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- MehitabelVénérable
C'est une super idée, mais quel temps de correction supplémentaire pour toi...
Personnellement, pour les DM en lycée, je ne donne que des sujets que je fais moi-même sur des extraits rares, non traités sur internet ou oeuvres contemporaines, je réserve les oeuvres plus classiques aux DS. DM non obligatoires, au bout de 3 DM rendus, j'enlève la plus mauvaise note du trimestre. Si triche (copies identiques par exemple), 0 qui compte dans la moyenne quoi qu'il arrive.
Résultats, peu de DM au départ, mais toujours soignés, jamais expédiés. Et de réels progrès sur du long terme, surtout pour les commentaires, où seule une pratique régulière peut permettre un progrès notable.
Personnellement, pour les DM en lycée, je ne donne que des sujets que je fais moi-même sur des extraits rares, non traités sur internet ou oeuvres contemporaines, je réserve les oeuvres plus classiques aux DS. DM non obligatoires, au bout de 3 DM rendus, j'enlève la plus mauvaise note du trimestre. Si triche (copies identiques par exemple), 0 qui compte dans la moyenne quoi qu'il arrive.
Résultats, peu de DM au départ, mais toujours soignés, jamais expédiés. Et de réels progrès sur du long terme, surtout pour les commentaires, où seule une pratique régulière peut permettre un progrès notable.
- ysabelDevin
En DM, je donne des textes qu'on ne trouve pas sur le net ou vraiment pas grand chose (en ce cas, je précise que je sais ce qu'on y trouve).
Je donne des DM facultatifs aux 1ères. Comme cela, j'en ai peu et je le spécifie sur le bulletin de ceux qui me les rendent.
Je donne des DM facultatifs aux 1ères. Comme cela, j'en ai peu et je le spécifie sur le bulletin de ceux qui me les rendent.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- NLM76Grand Maître
Mehitabel a écrit:C'est une super idée, mais quel temps de correction supplémentaire pour toi...
Personnellement, pour les DM en lycée, je ne donne que des sujets que je fais moi-même sur des extraits rares, non traités sur internet ou oeuvres contemporaines, je réserve les oeuvres plus classiques aux DS. DM non obligatoires, au bout de 3 DM rendus, j'enlève la plus mauvaise note du trimestre. Si triche (copies identiques par exemple), 0 qui compte dans la moyenne quoi qu'il arrive.
Résultats, peu de DM au départ, mais toujours soignés, jamais expédiés. Et de réels progrès sur du long terme, surtout pour les commentaires, où seule une pratique régulière peut permettre un progrès notable.
Pourquoi parler de correction supplémentaire ? Aucune correction supplémentaire. Il me paraît normal pour un professeur de Lettres de corriger, dans une classe pour laquelle je suis payé 5h30, un gros devoir tous les 15 jours-trois semaines, soit une douzaine de gros devoirs par an (les devoirs hebdomadaires en 2de sont beaucoup plus rapides à corriger que des commentaires ou des dissertations) !
D'autre part, je suis content de pouvoir les faire travailler, justement, sur des classiques à la maison. L'avantage aussi, c'est que j'élimine le caractère facultatif du devoir, qui me paraît quand même trop discriminatoire : il s'agit d'emmener non seulement les bons élèves sérieux, mais aussi les moyens un peu feignants.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- InvitéInvité
Certes, mais rares sont les élèves (et les parents) qui vont comprendre qu'on ne note pas. Les élèves ne travaillent, pour la plupart, que pour la note qu'ils sont tout contents, quand elle est bonne, de ramener à leurs parents; et les parents y voient le seul moyen de juger de la progression de leur enfant. Quel parent prend réellement le temps de lire les appréciations d'un devoir qui n'est pas noté ? Sauf cas particuliers, ils ne le font pas, n'en ayant pas les compétences, ce qui est normal car ils ne suivent pas les cours du prof.
Donc, je donne encore des DM que je note mais je fais comme Ysabel, je ne propose que des textes qui ne sont pas déjà travaillés sur le net.
Et le cas des maths est particulier. Il y a bien dix ans que les profs de maths procèdent de cette façon. C'est entré dans les mentalités parentales et les parents voient quand un raisonnement est faux en maths. Je ne suis pas certaine qu'ils puissent en faire autant avec une dissertation bien écrite mais au raisonnement absurde, par exemple. Ce serait un prétexte pour leur enfant pour stigmatiser le prof de français ou de philo qui "critique parce qu'on ne pense pas comme lui."
Donc, je donne encore des DM que je note mais je fais comme Ysabel, je ne propose que des textes qui ne sont pas déjà travaillés sur le net.
Et le cas des maths est particulier. Il y a bien dix ans que les profs de maths procèdent de cette façon. C'est entré dans les mentalités parentales et les parents voient quand un raisonnement est faux en maths. Je ne suis pas certaine qu'ils puissent en faire autant avec une dissertation bien écrite mais au raisonnement absurde, par exemple. Ce serait un prétexte pour leur enfant pour stigmatiser le prof de français ou de philo qui "critique parce qu'on ne pense pas comme lui."
- IphigénieProphète
Il me semble dangereux, surtout en ce moment de sortir de l'adage selon lequel tout travail mérite salaire.
Pour les élèves comme les professeurs.
12 gros devoirs par an et par classe en lycée, c'étaient bon quand on n'avait pas quatre classes à 35. Pour ma part je me refuse à tenir ce rythme-là.
Faire des devoirs d'entrainements pour préparer aux "vrais" devoirs" peut très vite s'avérer dangereux (id est un puits sans fond), les élèves n'ayant jamais l'impression d'avoir été assez aidés : il n'y a qu'à voir en première avec quelle vélocité ils expliquent que non, ils n'ont rien appris en seconde, ils ne savent pas faire, il faut leur donner des méthodes parce qu'ils n'en ont jamais eues, leur fournir des fiches, leur dicter le cours etc, etc.
Pour ma part je continue à donner des DM comme certains, en vérifiant ce qu'il y a sur le net, et à part deux ou trois mal embouchés, les élèves comprennent vite que ça ne sert à rien d'aller directement recopier sur le net pour se prendre un zéro.
Dans la deuxième partie de l'année, des DM facultatifs: ceux qui veulent s'entraîner les font, les autres, c'est leur problème (il est temps en première d'être responsable de ses actes).
Par contre, savoir se servir intelligemment de ressources pour aller plus loin, pourquoi pas? C'est tout l'intérêt des devoirs maison et ça a toujours existé, moins facilement c'est sûr, mais enfin les livres existaient!...
Par ailleurs, noté ou pas noté, ce n'est pas ce qui change l'envie de tricher: la triche fait partie, comme la demande de méthodologie et de soutien, d'une irrésistible envie généralisée d'éviter le vrai travail: travaillez pour moi, et tout ira bien.
En résumé, c'est aux élèves de prendre leur responsabilité dans leur travail, pas à moi de m'adapter à leur propension à la tricherie: si ça les empêche de progresser, ils n'ont qu'à ne pas tricher. S'ils trichent c'est leur problème, pas le mien.
Pour les élèves comme les professeurs.
12 gros devoirs par an et par classe en lycée, c'étaient bon quand on n'avait pas quatre classes à 35. Pour ma part je me refuse à tenir ce rythme-là.
Faire des devoirs d'entrainements pour préparer aux "vrais" devoirs" peut très vite s'avérer dangereux (id est un puits sans fond), les élèves n'ayant jamais l'impression d'avoir été assez aidés : il n'y a qu'à voir en première avec quelle vélocité ils expliquent que non, ils n'ont rien appris en seconde, ils ne savent pas faire, il faut leur donner des méthodes parce qu'ils n'en ont jamais eues, leur fournir des fiches, leur dicter le cours etc, etc.
Pour ma part je continue à donner des DM comme certains, en vérifiant ce qu'il y a sur le net, et à part deux ou trois mal embouchés, les élèves comprennent vite que ça ne sert à rien d'aller directement recopier sur le net pour se prendre un zéro.
Dans la deuxième partie de l'année, des DM facultatifs: ceux qui veulent s'entraîner les font, les autres, c'est leur problème (il est temps en première d'être responsable de ses actes).
Par contre, savoir se servir intelligemment de ressources pour aller plus loin, pourquoi pas? C'est tout l'intérêt des devoirs maison et ça a toujours existé, moins facilement c'est sûr, mais enfin les livres existaient!...
Par ailleurs, noté ou pas noté, ce n'est pas ce qui change l'envie de tricher: la triche fait partie, comme la demande de méthodologie et de soutien, d'une irrésistible envie généralisée d'éviter le vrai travail: travaillez pour moi, et tout ira bien.
En résumé, c'est aux élèves de prendre leur responsabilité dans leur travail, pas à moi de m'adapter à leur propension à la tricherie: si ça les empêche de progresser, ils n'ont qu'à ne pas tricher. S'ils trichent c'est leur problème, pas le mien.
- User5899Demi-dieu
Ce qui m'embête, ce n'est pas de leur donner des DM et de corriger des copies, c'est de savoir à l'avance que dès la 5e ligne, ce sera mauvais dans 9 cas sur 10, parce que mes élèves à moi ne savent pas gérer un travail long. Quoi qu'on puisse leur dire, c'est toujours "le texte dit que". Donc merde.
Une remarque en passant. Il y a 10 ans, en 2005/06, j'avais seconde + 1reS + TL, 14h. Cette année, j'ai seconde + 1reS + TL + BTS1 + 1/2 AP 1re, 14h. Parlant, non ?
Une remarque en passant. Il y a 10 ans, en 2005/06, j'avais seconde + 1reS + TL, 14h. Cette année, j'ai seconde + 1reS + TL + BTS1 + 1/2 AP 1re, 14h. Parlant, non ?
- CamiyeNiveau 3
Pour ma part, je continue à donner des DM en tâchant de proposer des textes rares, difficiles à trouver. La question de la copie pour les premières est certes préoccupante mais je me dis que s'ils ont passé deux heures à copier qq chose ils retiennent tout de même quelques notions du texte et acquièrent des automatismes (même "stupides" du genre "je présente bien mes paragraphe, je pense à sauter des lignes quand il le faut...").
Par ailleurs, je trouve que dans des classes de 36 élèves (joie, et bonheur de cette année) il est difficile de les faire écrire en classe et de vérifier les travaux de tous les élèves. Les DM me donnent une idée de leur progression etc. Je n'imagine pas arrêter.
Par ailleurs, je trouve que dans des classes de 36 élèves (joie, et bonheur de cette année) il est difficile de les faire écrire en classe et de vérifier les travaux de tous les élèves. Les DM me donnent une idée de leur progression etc. Je n'imagine pas arrêter.
- chewing-huitreNiveau 3
Brindacier a écrit:Certes, mais rares sont les élèves (et les parents) qui vont comprendre qu'on ne note pas. Les élèves ne travaillent, pour la plupart, que pour la note qu'ils sont tout contents, quand elle est bonne, de ramener à leurs parents; et les parents y voient le seul moyen de juger de la progression de leur enfant. Quel parent prend réellement le temps de lire les appréciations d'un devoir qui n'est pas noté ? Sauf cas particuliers, ils ne le font pas, n'en ayant pas les compétences, ce qui est normal car ils ne suivent pas les cours du prof.[/i]
C'est aussi au prof de faire valoir le bien-fondé de sa démarche et de faire évoluer la représentation de la note. Ce n'est pas un marqueur absolu, on le sait, mais certains parents et élèves le savent aussi. On peut leur faire confiance, parfois. La seule appréciation peut très bien rendre compte de la progression d'un élève. Je propose des DM facultatifs non notés; certains élèves m'avouent les faire plus sereinement.
Cela dit nlm, tu as bien raison, il s'agit d'emmener avec soi les élèves moins sérieux... Ce sont toujours les mêmes qui me rendent un devoir facultatif. Ta manière de t'y prendre me fait beaucoup réfléchir.
- IphigénieProphète
Pour moi, faire évoluer la représentation de la note, c'est de ne pas en faire (pas plus que de sa suppression) l'alpha et l'oméga, mais juste la garder comme un outil commode d'évaluation.
Emmener avec soi les élèves moins sérieux, c'est certes louable, mais à condition qu'il y ait un déclic à un moment donné. Sinon, c'est le supplice des Danaïdes: tu remplis sans cesse le tonneau pour que dalle. Je parle pour les élèves de lycée, en collège c'est une autre problématique.
Bref pour moi je ne pense pas que ce soit le traumatisme de la note qui pousse les élèves à tricher ou pas, à rendre un devoir ou pas. C'est plutôt le syndrome du poil dans la main.
Pour ce qui est de rédiger un devoir complet, mes élèves sont semblables à ceux de Cripure: pas la peine non plus de demander plus qu'il ne leur est possible de faire: pendant une partie de l'année, je demande des extraits de devoir, sur un des exercices de bac (hormis les sujets d'invention parce que bon...)- (ce qui me permet d'ailleurs d'exiger un point de développement précis qu'ils ne trouveront pas clé en main sur internet.). A partir de janvier, je propose des devoirs type bac facultatifs en DM: qui n'a pas soif ne boit pas, au moins je ne trimballe pas l'eau pour rien.
Certains me trouveront un brin cynique, personnellement je suis persuadée que le plus grand bien que l'on puisse faire aux élèves c'est l'inverse de ce qu'on s'applique à faire aujourd'hui: je crois très sincèrement qu'il faut les laisser se débrouiller, et prendre leurs responsabilités.
Emmener avec soi les élèves moins sérieux, c'est certes louable, mais à condition qu'il y ait un déclic à un moment donné. Sinon, c'est le supplice des Danaïdes: tu remplis sans cesse le tonneau pour que dalle. Je parle pour les élèves de lycée, en collège c'est une autre problématique.
Bref pour moi je ne pense pas que ce soit le traumatisme de la note qui pousse les élèves à tricher ou pas, à rendre un devoir ou pas. C'est plutôt le syndrome du poil dans la main.
Pour ce qui est de rédiger un devoir complet, mes élèves sont semblables à ceux de Cripure: pas la peine non plus de demander plus qu'il ne leur est possible de faire: pendant une partie de l'année, je demande des extraits de devoir, sur un des exercices de bac (hormis les sujets d'invention parce que bon...)- (ce qui me permet d'ailleurs d'exiger un point de développement précis qu'ils ne trouveront pas clé en main sur internet.). A partir de janvier, je propose des devoirs type bac facultatifs en DM: qui n'a pas soif ne boit pas, au moins je ne trimballe pas l'eau pour rien.
Certains me trouveront un brin cynique, personnellement je suis persuadée que le plus grand bien que l'on puisse faire aux élèves c'est l'inverse de ce qu'on s'applique à faire aujourd'hui: je crois très sincèrement qu'il faut les laisser se débrouiller, et prendre leurs responsabilités.
- VioletEmpereur
Je trouve ta démarche intéressante.
Mais si je ne mets pas de notes, je crois que beaucoup d' élèves ne rendront rien...
Certains ne font le devoir que pour ne pas avoir 0...
Mais si je ne mets pas de notes, je crois que beaucoup d' élèves ne rendront rien...
Certains ne font le devoir que pour ne pas avoir 0...
- pinioufetteNiveau 3
Violet a écrit:Je trouve ta démarche intéressante.
Mais si je ne mets pas de notes, je crois que beaucoup d' élèves ne rendront rien...
Certains ne font le devoir que pour ne pas avoir 0...
Je ne note plus les devoirs maison depuis 5 ans, et je n'ai pas plus de problèmes de travaux non rendus qu'auparavant.
Il suffit d'expliquer que le DM est un temps de formation, et qu'il n'a donc pas nécessairement à être évalué. Corrigé, oui, évalué, non. Au début, c'est difficile, mais avec le temps ça vient.
Les élèves et les parents comprennent assez bien que tu ne peux pas, en classe regarder le travail spécifiquement de chaque enfant, et que le moment de correction du DM est un temps de rendez-vous, même à distance, avec chacun.
En plus, il y a un avantage: les parents s'en mêlent moins, puisque ce n'est pas noté, et quand ils le font, c'est de manière plus constructive, puisqu'il n'y a pas d'enjeu (selon eux). Les élèves ne se copient plus dessus entre eux.
Je remets systématiquement en DS une ou deux questions qui se réfèrent au DM, voire qui y ressemblent fortement. Ainsi, avec le temps, les élèves comprennent l'intérêt du travail personnel.
Il y a toujours quelques élèves qui ne rendent rien, mais ils sont largement minoritaires, et de toute façon auraient eu entre 0 et 2 si j'avais noté. je m'épargne ça
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
La démarche m'intéresse mais en lettres c'est si long de lire et d'annoter les copies que l'idée de corriger des devoirs sans les intégrer à la moyenne me rebute un peu: cela veut dire multiplier les corrections pour avoir assez de notes, c'est ce qui me freine.
Et comme d'autres j'ai peu de problèmes de copiage (textes rares, sujet perso, et je suis impitoyable avec le copier coller. Lorsqu'un a essayé, le reste de la classe ne s'y frotte plus.)
Et comme d'autres j'ai peu de problèmes de copiage (textes rares, sujet perso, et je suis impitoyable avec le copier coller. Lorsqu'un a essayé, le reste de la classe ne s'y frotte plus.)
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- User5899Demi-dieu
Je crois que la mauvaise conscience a de beaux jours devant elle.
- MehitabelVénérable
Écusette de Noireuil a écrit:La démarche m'intéresse mais en lettres c'est si long de lire et d'annoter les copies que l'idée de corriger des devoirs sans les intégrer à la moyenne me rebute un peu: cela veut dire multiplier les corrections pour avoir assez de notes, c'est ce qui me freine.
Et comme d'autres j'ai peu de problèmes de copiage (textes rares, sujet perso, et je suis impitoyable avec le copier coller. Lorsqu'un a essayé, le reste de la classe ne s'y frotte plus.)
Voilà, c'est aussi ce que je pense, et 12 devoirs par an, alors là, pour moi, c'est mission impossible, et pourtant nos classes de Première ne sont pas surchargées comme celles de France, mais je ne tiendrais pas le rythme de correction, surtout avec la multiplication du nombre de classe pour arriver aux 18h d'un certifié. L'année dernière, j'ai fait 9 devoirs, soit 3 par trimestre, dont 1 DM obligatoire plus 1 DM facultatif (je devais avoir 5-6 copies grand maximum), et une note d'oral, et je pense que c'est mon maximum, sachant que j'avais aussi une troisième, une seconde et une cinquième.
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Cripure a écrit:Je crois que la mauvaise conscience a de beaux jours devant elle.
Hélas oui, je le reconnais.
Mais aussi l'envie de continuer à avoir une vie en dehors des copies.
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- A TuinVénérable
nlm76 a écrit:Je reprends ici une idée que j'évoquai l'année dernière dans un fil que je ne retrouve plus. Beaucoup de collègues, y compris parmi les assidus de ce forum, ont abandonné l'idée de donner faire des Devoirs Maison en français au lycée, en particulier à cause du problème de la triche, et surtout de la triche sur internet. J'essayais jusque-là de les garder tant bien que mal, à travers une pression morale et punitive, parce que je sais l'intérêt qu'ont ces devoirs pour faire progresser les élèves. Mais la pression technologique (l'omniprésence de l'internet dans les obsessions de nos élèves) commençait à avoir raison de mon obstination pédagogique.Or Michèle Sabourin, professeur de mathématiques en lycée et accessoirement membre du Grip, m'a proposé une idée qui m'apparaît, y compris après usage, excellente. Ne pas noter les DM. Je procède donc ainsi :[list]
[*]En alternance, un DM, un DS.
[*]Les devoirs ne sont pas notés, mais obligatoires !
[*]Ils doivent être rendus le jour J ; aucun retard n'est toléré.
Et si ce n'est pas noté, et s'ils ne veulent pas le faire et ne le font pas, que leur fais-tu ?
- A TuinVénérable
Violet a écrit:Je trouve ta démarche intéressante.
Mais si je ne mets pas de notes, je crois que beaucoup d' élèves ne rendront rien...
Certains ne font le devoir que pour ne pas avoir 0...
Oui c'est vraiment bizarre ce que je lis là dans ce fil.
De mes souvenirs d'autrefois, en tant qu'élève, j'avais des devoirs à la maison en français mais c'était toujours noté. Du coup je m'arrachais pour le faire de façon bien précise justement parce que je voulais ma bonne note. Je crois que s'ils m'avaient dit que c'était pas noté, je les aurais fait en me débarrassant .... Alors fait oui, mais sans passer de temps dessus clairement. Vu la peine que ça demande, si c'est pas noté comment dire .... pfffff..... et idem du côté professeur. Si je récupère des plâtrées à évaluer, sûr que je vais pas y passer trois soirs de suite pour à la fin ne pas mettre de note. A ce qu'il paraît il y a aussi les cours à préparer, des vrais devoirs à noter qui comptent, le cahier de texte à remplir et les autres tâches diverses et variées, sans parler des tâches du quotidien. Il faut alors n'avoir que cela à faire, être célibataire, pas d'enfants et que cela à penser. Quand j'étais dans ces conditions là d'accord. Mais en gros j'étais désœuvrée, je n'avais que ça à faire de bosser et de me coucher à 3 heures du mat. Ce n'est plus le cas maintenant, et d'ailleurs ce serait absurde de vivre sur le long terme en de telles conditions.
- User5899Demi-dieu
Je suis un lettres classiques sans latin ni grec Quand j'aurai des cours de LA et moins d'heures de français, on verra.
- CallmeLuciferNiveau 5
En anglais c'est un peu pareil, les devoir maisons c'est Google traduction ou le cousin qui revient des States donc je n'en donne plus.
En revanche comme c'était vraiment formateur pour ceux qui se donnaient la peine de les faire sérieusement, je donne parfois le sujet à l'avance et les élèves peuvent chercher tout le vocabulaire qu'ils veulent et faire un plan.
Celui qui ne veut rien faire, c'est son choix, il assume et celui qui est sérieux peut vraiment en tirer profit.
Ils sont quand même évalué sur leur capacité à écrire correctement en un temps limité, mais ça rassure les élèves sérieux.
De plus, ils apprécient souvent de ne pas avoir à gérer leur temps à la maison, car ils ne savent pas le faire.
Au moins , dans ce cas là, on vient en classe, on y passe une heure, et c'est fait, au lieu de se rendre compte dimanche soir après le film qu'on n'a pas fait son DM!
Bien sûr je ne peux pas faire ça toute l'année mais ça fonctionne bien.
En revanche comme c'était vraiment formateur pour ceux qui se donnaient la peine de les faire sérieusement, je donne parfois le sujet à l'avance et les élèves peuvent chercher tout le vocabulaire qu'ils veulent et faire un plan.
Celui qui ne veut rien faire, c'est son choix, il assume et celui qui est sérieux peut vraiment en tirer profit.
Ils sont quand même évalué sur leur capacité à écrire correctement en un temps limité, mais ça rassure les élèves sérieux.
De plus, ils apprécient souvent de ne pas avoir à gérer leur temps à la maison, car ils ne savent pas le faire.
Au moins , dans ce cas là, on vient en classe, on y passe une heure, et c'est fait, au lieu de se rendre compte dimanche soir après le film qu'on n'a pas fait son DM!
Bien sûr je ne peux pas faire ça toute l'année mais ça fonctionne bien.
- MehitabelVénérable
A Tuin a écrit:Violet a écrit:Je trouve ta démarche intéressante.
Mais si je ne mets pas de notes, je crois que beaucoup d' élèves ne rendront rien...
Certains ne font le devoir que pour ne pas avoir 0...
Oui c'est vraiment bizarre ce que je lis là dans ce fil.
De mes souvenirs d'autrefois, en tant qu'élève, j'avais des devoirs à la maison en français mais c'était toujours noté. Du coup je m'arrachais pour le faire de façon bien précise justement parce que je voulais ma bonne note. Je crois que s'ils m'avaient dit que c'était pas noté, je les aurais fait en me débarrassant .... Alors fait oui, mais sans passer de temps dessus clairement. Vu la peine que ça demande, si c'est pas noté comment dire .... pfffff..... et idem du côté professeur. Si je récupère des plâtrées à évaluer, sûr que je vais pas y passer trois soirs de suite pour à la fin ne pas mettre de note. A ce qu'il paraît il y a aussi les cours à préparer, des vrais devoirs à noter qui comptent, le cahier de texte à remplir et les autres tâches diverses et variées, sans parler des tâches du quotidien. Il faut alors n'avoir que cela à faire, être célibataire, pas d'enfants et que cela à penser. Quand j'étais dans ces conditions là d'accord. Mais en gros j'étais désœuvrée, je n'avais que ça à faire de bosser et de me coucher à 3 heures du mat. Ce n'est plus le cas maintenant, et d'ailleurs ce serait absurde de vivre sur le long terme en de telles conditions.
- NLM76Grand Maître
Iphigénie a écrit:Il me semble dangereux, surtout en ce moment de sortir de l'adage selon lequel tout travail mérite salaire.
Pour les élèves comme les professeurs. [...]
Cet adage ne s'applique pas à l'étude. L'étude n'est pas un travail. otium-negotium.
D'autre part, si on envisage le mot travail de façon plus large : il est bon que le travail d'un élève soit sanctionné. Mais une sanction n'est pas forcément numérique. Une sanction numérique n'est pas forcément comptée dans la moyenne.
Cripure a écrit:Ce qui m'embête, ce n'est pas de leur donner des DM et de corriger des copies, c'est de savoir à l'avance que dès la 5e ligne, ce sera mauvais dans 9 cas sur 10, parce que mes élèves à moi ne savent pas gérer un travail long. Quoi qu'on puisse leur dire, c'est toujours "le texte dit que". Donc merde.
Une remarque en passant. Il y a 10 ans, en 2005/06, j'avais seconde + 1reS + TL, 14h. Cette année, j'ai seconde + 1reS + TL + BTS1 + 1/2 AP 1re, 14h. Parlant, non ?
Donc vous avez une classe en plus pour le même horaire. Combien de devoirs donniez-vous à l'époque ?
Mais surtout, quant à votre première remarque : justement, des devoirs donnés dans cette optique sont meilleurs. L'élève apprend qu'il ne s'agit plus de jouer à un petit jeu de donnant-donnant.
Iphigénie a écrit:Pour moi, faire évoluer la représentation de la note, c'est de ne pas en faire (pas plus que de sa suppression) l'alpha et l'oméga, mais juste la garder comme un outil commode d'évaluation.
Emmener avec soi les élèves moins sérieux, c'est certes louable, mais à condition qu'il y ait un déclic à un moment donné. Sinon, c'est le supplice des Danaïdes: tu remplis sans cesse le tonneau pour que dalle. Je parle pour les élèves de lycée, en collège c'est une autre problématique.
Bref pour moi je ne pense pas que ce soit le traumatisme de la note qui pousse les élèves à tricher ou pas, à rendre un devoir ou pas. C'est plutôt le syndrome du poil dans la main.
Certains me trouveront un brin cynique, personnellement je suis persuadée que le plus grand bien que l'on puisse faire aux élèves c'est l'inverse de ce qu'on s'applique à faire aujourd'hui: je crois très sincèrement qu'il faut les laisser se débrouiller, et prendre leurs responsabilités.
Là dessus on est bien d'accord. En revanche, je ne parle absolument pas de "traumatisme de la note" ; il s'agit seulement de logique et d'intérêt: quand le devoir ne compte pas dans ma moyenne, je ne vois pas l'intérêt de tricher.
Violet a écrit:Je trouve ta démarche intéressante.
Mais si je ne mets pas de notes, je crois que beaucoup d' élèves ne rendront rien...
Certains ne font le devoir que pour ne pas avoir 0...
Eh bien justement, de fait, je constate, comme je l'ai dit, que les élèves rendent les devoirs, et mieux que quand je les notais. Et je suis dans un lycée "défavorisé".
Écusette de Noireuil a écrit:La démarche m'intéresse mais en lettres c'est si long de lire et d'annoter les copies que l'idée de corriger des devoirs sans les intégrer à la moyenne me rebute un peu: cela veut dire multiplier les corrections pour avoir assez de notes, c'est ce qui me freine.
Et comme d'autres j'ai peu de problèmes de copiage (textes rares, sujet perso, et je suis impitoyable avec le copier coller. Lorsqu'un a essayé, le reste de la classe ne s'y frotte plus.)
Ça c'est une chose que je peine à comprendre : le fétichisme de la moyenne. Zut de zut, avoir 12 notes dans votre moyenne ne prouve pas que vous êtes un bon prof ; en avoir deux ne prouve pas que vous êtes un mauvais enseignant. Nous ne sommes pas là pour mettre des notes, nous sommes là pour enseigner. Maintenant, esprits chastes et vertueux, fermez les yeux et passez à un autre fil, parce que sinon vous allez apprendre un scandale qui marque une dégénérescence, une feignantise, une incompétence, une faute professionnelle lourde... Pour ma part j'ai souvent deux ou trois notes dans ma moyenne en tout et pour tout, y compris en français, y compris en 1re L. Et pourtant, et peut-être même en partie à cause de cela, je suis un très bon professeur de français.
D'autre part — même si je ne souhaite pas convaincre d'autres, qui enseignent excellemment à leur manière, de m'imiter sur ce point — je voudrais quand même qu'on m'accorde un point de raisonnement logique. Certains disent «Les élèves ne travailleront pas sans note; moi je n'aurais pas travaillé sans note.» Eh bien de fait, cette affirmation est fausse, en tout cas prise absolument, puisque ce que je vous raconte n'est pas inventé : j'ai eu des élèves, j'ai des élèves de lycée qui travaillent (pour les DM!) sans note.
Enfin à condition qu'on limite le sens de note à «évaluation chiffrée qui permet d'établir une moyenne trimestrielle». Parce qu'en réalité, je note les devoirs maison, par une appréciation globale que je relève dans mon carnet : ils sont sanctionnés. Et comme je ne suis pas du tout fétichiste de la note, cela ne me gêne pas non plus d'attribuer une note (qui ne compte pas dans la moyenne) à tel élève parce qu'il me le demande et veut savoir ce que ça vaut, de sorte que je puis être honnête sans en faire un drame.
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Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- IphigénieProphète
Ce que vous démontrez parfaitement, NLM, c'est qu'enseigner est un travail personnel qui s'inscrit dans une logique personnelle.
Ce mode de fonctionnement vous convient et vous donne des résultats, c'est donc qu'il est excellent pour vous et vos élèves.
Je suis très profondément convaincue que la pédagogie, justement, est une chose à "se" construire personnellement et n'est en rien exportable, c'est toute la difficulté et l'intérêt de notre métier.
Le pire étant de s'imposer une démarche que l'on ne ressent pas personnellement.
Ce mode de fonctionnement vous convient et vous donne des résultats, c'est donc qu'il est excellent pour vous et vos élèves.
Je suis très profondément convaincue que la pédagogie, justement, est une chose à "se" construire personnellement et n'est en rien exportable, c'est toute la difficulté et l'intérêt de notre métier.
Le pire étant de s'imposer une démarche que l'on ne ressent pas personnellement.
- NLM76Grand Maître
A Tuin a écrit:Et si ce n'est pas noté, et s'ils ne veulent pas le faire et ne le font pas, que leur fais-tu ?
Ben ça dépend. Dans certains cas, tant pis pour eux, tant mieux pour moi. Ils ne progressent pas et donc ont de mauvaises notes aux DS; ils ont d'autre part une sale appréciation trimestrielle. Dans d'autres cas, si j'ai le temps et qu'ils me sont sympathiques, comme tout enseignant face à un travail non fait : sanctions diverses (réprimande orale, heures de retenue, convocation des parents...).
Mais le plus important est justement de ne pas envisager une seconde qu'ils ne le rendent pas. De même que lorsque je demande son carnet à un élève de collège, je ne dis pas «Donne-moi ton carnet, sinon...» — je ne le dis pas et je ne le pense même pas : c'est parce que je n'envisage pas une seconde qu'il n'obéisse pas que dans 99% des cas il me le donne. Et pour les 1% restants, eh bien on avise dans cet esprit-là : il s'agit d'une transgression majeure et exceptionnelle qui appelle une réponse exceptionnelle, en fonction de la situation.
En l'espèce, le seul qui ne m'a pas rendu le DM1 en seconde est un élève qui se comporte en permanence non comme un élève mais comme un voyou. Nous traitons son cas de façon globale avec les collègues. De mon côté, c'est assez simple : il a obtenu 02/20 au DS qui a suivi, ainsi que deux heures de retenue. En revanche, l'année dernière, dans une STMG pour laquelle je n'ai lancé le truc qu'au milieu de l'année, et donc de façon forcément moins efficace, dans une classe pleine de feignasses ultra-absentéistes et de quelques élèves sérieux, ça n'a rien donné avec les feignasses, et je les ai laissés ne rien faire et rester nuls, et les sérieux ont davantage progressé, parce qu'elles ont mieux compris quel était l'enjeu.
@Iphigénie. Tout à fait. Je ne tiens pas à ce qu'on fasse comme moi, d'autant que le «comme moi» évolue constamment. Je tiens seulement à faire remarquer que ce que, comme A Tuin, je tenais pour impossible jusque-là, est, de fait, possible. Quoi qu'il en soit il s'agit de montrer aussi que l'alternative «Les notes c'est nul»/«Il n'y a que la note qui vale» est débile et revient souvent à l'opposition entre deux erreurs qui se rejoignent dans l'obsession de l'évaluation et le mépris de la véritable pédagogie.
Mais le plus important est justement de ne pas envisager une seconde qu'ils ne le rendent pas. De même que lorsque je demande son carnet à un élève de collège, je ne dis pas «Donne-moi ton carnet, sinon...» — je ne le dis pas et je ne le pense même pas : c'est parce que je n'envisage pas une seconde qu'il n'obéisse pas que dans 99% des cas il me le donne. Et pour les 1% restants, eh bien on avise dans cet esprit-là : il s'agit d'une transgression majeure et exceptionnelle qui appelle une réponse exceptionnelle, en fonction de la situation.
En l'espèce, le seul qui ne m'a pas rendu le DM1 en seconde est un élève qui se comporte en permanence non comme un élève mais comme un voyou. Nous traitons son cas de façon globale avec les collègues. De mon côté, c'est assez simple : il a obtenu 02/20 au DS qui a suivi, ainsi que deux heures de retenue. En revanche, l'année dernière, dans une STMG pour laquelle je n'ai lancé le truc qu'au milieu de l'année, et donc de façon forcément moins efficace, dans une classe pleine de feignasses ultra-absentéistes et de quelques élèves sérieux, ça n'a rien donné avec les feignasses, et je les ai laissés ne rien faire et rester nuls, et les sérieux ont davantage progressé, parce qu'elles ont mieux compris quel était l'enjeu.
@Iphigénie. Tout à fait. Je ne tiens pas à ce qu'on fasse comme moi, d'autant que le «comme moi» évolue constamment. Je tiens seulement à faire remarquer que ce que, comme A Tuin, je tenais pour impossible jusque-là, est, de fait, possible. Quoi qu'il en soit il s'agit de montrer aussi que l'alternative «Les notes c'est nul»/«Il n'y a que la note qui vale» est débile et revient souvent à l'opposition entre deux erreurs qui se rejoignent dans l'obsession de l'évaluation et le mépris de la véritable pédagogie.
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- IphigénieProphète
Je pense que nous sommes d'accord sur l'essentiel!
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