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- HermionyGuide spirituel
Elyas a écrit:Bien. Vos arguments sont valables. Que faisons-nous donc ? On abandonne cette nécessaire répétitivité des exercices et l'importance de la correction du professeur car on n'a pas le temps. Après, on pourra continuer à pleurer sur le fait que le niveau global baisse.
Pour dire la vérité, je trouve ces excuses complètement bidons et aussi responsables de la baisse du niveau que tous les autres facteurs (et je viens de me faire des centaines d'ennemis sur le forum).
Je crois que personne n'ira jusque là, Elyas. Cette année, j'ai enfin le temps de corriger correctement les travaux des mes élèves (qui sont 27/28 par classe, tous niveaux confondus, comme depuis 2 ou 3 ans maintenant), j'ai enfin le temps de faire écrire mes 6e régulièrement. Et tu sais pourquoi ? Parce que je suis passée à 15h, au lieu de 18h, et que ça a changé mon nombre de classes et augmenté mon temps libre. On peut également apprendre à corriger autrement, de façon plus ciblée, du moins en français. Reste que je suis la bête noire de certains parents d'élèves parce que je donne trop d'exercices à faire à la maison...Et contre ça, que peut-on faire ? Travailler à la maison semble être devenu un truc tabou, fait davantage pour ennuyer les géniteurs d'apprenants et leur marmaille plus qu'autre chose, le tout cautionné par le discours des pédagogues d'en haut...
Plutôt que de dire que c'est de la faute des collègues qui ne passent assez de temps à corriger (j'ai une collègue d'espagnol qui se bouffe la vie-littéralement- en corrections...), la solution serait de maintenir la pression pour qu'on ait moins d'élèves / classes.
Je n'ose envisager ce que cela va donner avec la réforme et un temps de présence nécessairement plus long dans l'établissement. A moins qu'on ne construise des salles de travail dignes de ce nom dans les établissements, rares seront les collègues qui pourront vraiment profiter de leurs (trop nombreuses) heures de creux pour corriger / travailler.
Enfin, j'hallucine qu'on réinvente l'eau chaude ainsi, périodiquement...Après la méthode de lecture, la nécessité des exercices répétitifs...Bientôt une tribune sur l'apprentissage de l'écriture ?
- ZagaraGuide spirituel
Et trois heures de formation ESPE pour expliquer la tâche mécanique complexe de mouvement podologique de translation horizontale dans l'objectif de progresser dans un milieu atmosphérique standard bon sujet d'EPI EPS-SVT.Bientôt une tribune sur l'apprentissage de l'écriture ?
- XIIINeoprof expérimenté
Tamerlan a écrit:On peut remarquer que c'est un prof de sciences de l'éducation qui écrit cela.
Puisque c'est la période au rugby les anglo-saxons appellent ça des skills. C'est ce qui a donné aux All Blacks cette abominable habileté balle en main.
Les skills viennent du Rugby à XIII et pompé par tous les autres rugbys.
- User5899Demi-dieu
Mérite-t-elle semblable opprobre ?Tamerlan a écrit:Ruthven a écrit:Tamerlan a écrit:On peut remarquer que c'est un prof de sciences de l'éducation qui écrit cela.
Mais il est émérite ... :lol:
[Un tel constat relève quand même plus de l'évidence que d'autres choses, il faut répéter pour apprendre ... Cela ne justifie toujours pas l'existence de la 70ème section ]
Certes, tout au plus de la 7e compagnie !
(Je vois bien Belkacem la main sur le sifflet et Loys ou Jean-Rémi lui dire "touche pas à ça, toi !" )
- User5899Demi-dieu
En 1975, un certifié de lettres avec 2 classes de 6e avait ses 18hElyas a écrit:Cela demande un investissement personnel de correction gigantesque de la part du professeur. Un truc qu'autrefois, on trouvait normal. Beaucoup moins maintenant.
- pamplemousses4Expert
Cripure a écrit:En 1975, un certifié de lettres avec 2 classes de 6e avait ses 18hElyas a écrit:Cela demande un investissement personnel de correction gigantesque de la part du professeur. Un truc qu'autrefois, on trouvait normal. Beaucoup moins maintenant.
Aïe, Cripure, ce sont ces messages là, l'air de rien, avec des informations dont l'on dispose déjà mais qu'on oublie pour se réconforter, les pires, les plus déprimants.
Pas qu'en terme de confort personnel, hein, mais parce qu'ils en disent long sur ce qu'est devenue l'école. Conclusion: le 10, tous en noir.
Edit: manifestement, grillée par Anaxagore.
- RoninMonarque
Pareil que C'est pas faux. Je rigole de lire ça. Tenir des propos pareil dans le primaire ce serait pareil de se déclarer nazi. Que l'on vire toute la hiérarchie et les formateurs du primaire et après on pourra causer.
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- egometDoyen
Presse-purée a écrit:egomet a écrit:Presse-purée a écrit:Thalia de G a écrit:
"cette nécessité, pourtant admise lorsqu’il s’agit d’habiletés sportives ou musicales" : analogie que j'emploie souvent. Derrière l'apparente aisance des sportifs et des musiciens se cachent des heures et heures d'entraînement, de travail.
Pareil.
Mais cet état de fait tient aussi à la manière dont est diffusée actuellement par les puissants une certaine pédagogie, centrée en fait sur le maître qui, parce qu'il maîtrise la pédagogie, la bonne pédagogie, la Vraie Pédagogie (qui, au passage, selon ces gens, dispense aussi le maître de maîtrise ce qu'il doit enseigner), mettra la compréhension dans l'esprit des jeunes (ainsi que les compétences, le bon comportement et bientôt les valeurs de la République). Si la compréhension ne vient plus du travail de l'élève mais de l'habileté de l'enseignant, de sa maîtrise de la pédagogie jugée conforme, à quoi bon faire des "exercices"?
Jolie façon de retourner leurs propres arguments.
Ce que je soulève ici, pour moi, ce n'est pas de la rhétorique. C'est le fond du problème, qui conditionne vision du métier, vision de la formation initiale, vision des objectifs du métier (connaissances et culture contre compétences).
Alors je reformule: joli façon de démonter leur rhétorique, en particulier la prétention de mettre l'enfant au centre du système, comme s'il n'y était pas. Même chose pour l'obsession de "faire sens".
Ils n'ont pas le monopole de la pédagogie, du coeur, de la bienveillance etc.
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- User5899Demi-dieu
Et c'est huper important d'en être conscient.Presse-purée a écrit:Croire que c'est parce qu'on a monté une belle séquence, un beau ppt ou une belle taco que les élèves vont comprendre, c'est juste de l'hubris.
- moonieNiveau 9
egomet a écrit:Presse-purée a écrit:egomet a écrit:Presse-purée a écrit:
Pareil.
Mais cet état de fait tient aussi à la manière dont est diffusée actuellement par les puissants une certaine pédagogie, centrée en fait sur le maître qui, parce qu'il maîtrise la pédagogie, la bonne pédagogie, la Vraie Pédagogie (qui, au passage, selon ces gens, dispense aussi le maître de maîtrise ce qu'il doit enseigner), mettra la compréhension dans l'esprit des jeunes (ainsi que les compétences, le bon comportement et bientôt les valeurs de la République). Si la compréhension ne vient plus du travail de l'élève mais de l'habileté de l'enseignant, de sa maîtrise de la pédagogie jugée conforme, à quoi bon faire des "exercices"?
Jolie façon de retourner leurs propres arguments.
Ce que je soulève ici, pour moi, ce n'est pas de la rhétorique. C'est le fond du problème, qui conditionne vision du métier, vision de la formation initiale, vision des objectifs du métier (connaissances et culture contre compétences).
Alors je reformule: joli façon de démonter leur rhétorique, en particulier la prétention de mettre l'enfant au centre du système, comme s'il n'y était pas. Même chose pour l'obsession de "faire sens".
Ils n'ont pas le monopole de la pédagogie, du coeur, de la bienveillance etc.
Ce fichu système par compétences qu'ils veulent imposer.On se dirige droit vers l'idée de l'enseignant qui devra avoir ses powerpoints à jour.L'exercice,oh non,c'est trop rébarbatif pour les jeunes,qu'ils disent.Les formateurs rabâchent sans cesse que faire des exercices pour faire des exercices, vous êtes hors du coup.Par contre,il faut fignoler des séquences dans lequel l'élève croit détenir un savoir sans passer par les mots barbares du jargon littéraire.Ah ce réformisme à tout crin me déplaît hautement!
- DesolationRowEmpereur
Cripure a écrit:Et c'est huper important d'en être conscient.Presse-purée a écrit:Croire que c'est parce qu'on a monté une belle séquence, un beau ppt ou une belle taco que les élèves vont comprendre, c'est juste de l'hubris.
- RogerMartinBon génie
Elyas a écrit:RogerMartin a écrit:Cléroli a écrit:Elyas a écrit:Bien. Vos arguments sont valables. Que faisons-nous donc ? On abandonne cette nécessaire répétitivité des exercices et l'importance de la correction du professeur car on n'a pas le temps. Après, on pourra continuer à pleurer sur le fait que le niveau global baisse.
Pour dire la vérité, je trouve ces excuses complètement bidons et aussi responsables de la baisse du niveau que tous les autres facteurs (et je viens de me faire des centaines d'ennemis sur le forum).
Ce ne sont pas des excuses, juste des constats.
Au passage, la plupart des potentiels candidats à la présidentielle de 2017 envisage un allongement du temps de travail, penses-tu que tu puisses maintenir encore longtemps tes pratiques si ces propositions sont appliquées ?
Le vrai problème au-delà du temps passé en cours c'est le ratio élèves/prof comme le soulignait Ysabel, et le ratio groupes/prof, j'hallucine quand je vois le nombre de progressions gérées par les collègues de langue dans le secondaire. On pourrait augmenter les horaires très légèrement si on diminuait le nombre de groupes/prof, c'est à dire si on augmentait les horaires disciplinaires. En gros, l'anti réforme 2016. Il faudrait aussi envisager d'injecter du pognon dans l'enseignement
Sans agressivité aucune envers Elyas et ses multiples corrections, je pense aussi que l'augmentation du nombre d'élèves pèse moins lourd en 6e que +40% d'élèves quand il s'agit de corriger des copies de lycée, on ne parle tout de même pas du même volume, surtout si on s'attache à la correction de la langue en plus du contenu "matière".
Pardonne-moi mais tu oublies un facteur important. Tout le travail effectué ainsi d'exercices massifs, rigoureux, exigeants et quasi-quotidiens s'ils sont appliqués dans les disciplines dès la 6e font que le niveau serait beaucoup plus élevé au lycée et à l'université et que les collègues de ces niveaux n'auraient pas besoin de perdre du temps sur les bases des connaissances, des raisonnements disciplinaires et compagnie. Ils pourraient aller beaucoup plus loin.
Le point crucial du système après la classe de CP, c'est le collège. C'est là que tout se joue. Et vous seriez contents, là-haut, dans vos belles tours d'ivoire où le niveau de contenu est tellement élevé par rapport à nous, pauvres cloportes enseignant en 6e.
Relax! Je n'ai pas parlé (ni pensé, si l'on est au confessionnal) en terme de hiérarchie ou quoi que ce soit de ce genre mais de volume, le nombre de mots qu'écrit un gugusse lamba à 11, 15, 17 ou 20 ans en un temps donné n'est pas le même, c'est tout.
Je ne dis pas qu'il faut que les élèves de collège n'écrivent pas/ne s'exercent pas, mais simplement que si l'on veut s'assurer que cet entraînement soit fait et corrigé (pas forcément noté) il faut que les collègues aient raisonnablement le temps de s'en charger, et qu'il soit acceptable de l'exiger. Le mythe du prof sacrificiel ne sert rien ni personne, l'EN n'a pas besoin de surhommes ou de surfemmes, mais de collègues qui aient une charge de travail humainement réalisable.
P.S. N'oublions pas que dans les facs il n'y a pas que des
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- egometDoyen
@RogerMartin
Les copies de collège sont plutôt moins lourdes que celles de lycée, mais elles ont tendance à être beaucoup plus fréquentes. Je ne m'aventurerai pas à essayer de savoir qui a la plus grosse charge de travail.
Les copies de collège sont plutôt moins lourdes que celles de lycée, mais elles ont tendance à être beaucoup plus fréquentes. Je ne m'aventurerai pas à essayer de savoir qui a la plus grosse charge de travail.
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- LangelotNiveau 9
:shock: J'ai toujours vu les collègues de CM1 , CM2 se taper des tonnes de correction le midi.C'est pas faux a écrit:Mes collègues se foutent gentiment de moi avec mes cahiers tous les midis. Moins gentiment, le coordonnateur REP+ m'a rigolé bruyamment un "Oh le ringard !", rire assez vite ravalé en voyant ma tête.
- Marie LaetitiaBon génie
egomet a écrit:@RogerMartin
Les copies de collège sont plutôt moins lourdes que celles de lycée, mais elles ont tendance à être beaucoup plus fréquentes. Je ne m'aventurerai pas à essayer de savoir qui a la plus grosse charge de travail.
Pour avoir testé les deux, disons que corriger 30 dissert est moins... ennuyeux, pour rester poli, que 30 contrôles de 6e. Depuis que j'ai trouvé une manière de lutter contre l'ennui dans mes corrections de collège, j'avance beaucoup plus vite...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- ThalieGrand sage
M-L., quel est ton secret ?
- Marie LaetitiaBon génie
Thalie a écrit:M-L., quel est ton secret ?
Oh ce n'est rien d'extraordinaire. Je pense que les collègues de Français procèdent déjà ainsi, je corrige exercice par exercice. Ça rend la tâche un peu plus "automatique". Je passais pour une originale aux yeux de mon collègue parce que dans notre matière ce n'est pas courant.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- doctor whoDoyen
Thalie a écrit:M-L., quel est ton secret ?
+1 (en lycée, pas forcément plus gai)
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- egometDoyen
Marie Laetitia a écrit:Thalie a écrit:M-L., quel est ton secret ?
Oh ce n'est rien d'extraordinaire. Je pense que les collègues de Français procèdent déjà ainsi, je corrige exercice par exercice. Ça rend la tâche un peu plus "automatique". Je passais pour une originale aux yeux de mon collègue parce que dans notre matière ce n'est pas courant.
Ça arrive. Effectivement, on gagne du temps et ça limite la charge mentale.
Quant à l'ennui, c'est différent en français. Ça dépend des exercices.
Les rédactions de collège peuvent être très sympathiques. Et on a une grande marge de manoeuvre pour choisir des sujets porteurs.
Mais ça varie beaucoup d'une classe à l'autre.
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- pamplemousses4Expert
doctor who a écrit:Thalie a écrit:M-L., quel est ton secret ?
+1 (en lycée, pas forcément plus gai)
Pareil. Moi, lire des copies me fait déprimer, pour la nature même de ce que j'y lis parfois: "les handicapés mentaux ont de la chance de ne pas se rendre compte, au moins, eux sont vraiment libres"; "l'homme fou est comme un animal, on lui fiche la paix, il fait ce qu'il veut"; "le croyant admet qu'une force le domine et restreint sa liberté, c'est le jeu", "c'est normal de vouloir être dans la norme, faut pas que les anormaux s'étonnent", et mille autres raccourcis flirtant avec un fascisme mignon, ou une homophobie décomplexée, ou un racisme à peine voilé. Je veux bien croire que le passage à l'écrit y est pour quelque chose (les élèves sont horrifiés ou honteux quand à la correction ils prennent la mesure de ce qu'ils ont écrit, le plus souvent), comme si tenir un stylo créait un écart insondable entre leur pensée et leurs mots: par un merveilleux tour de passe-passe, on dirait qu'ils se regardent écrire comme s'ils ne pensaient plus.
Quand je suis déprimée, je me dis parfois que je préférerais simplement râler pour un oubli de s à la troisième personne, ou n'importe quelle erreur de conjugaison, ou une confusion des genres tragique et dramatique, ou une erreur de parenthèse (entendons-nous bien, pas de procès d'intention: je ne réduis pas le boulot des collègues à ça, hein, mais c'est juste que ces copies là, au contenu plus factuel, existent): ça me rendrait moins misanthrope, moins profondément inquiète. Ca, c'est pour les jours de déprime, quand je pense aux votes de ces jeunes adultes. D'autres fois, j'ai l'impression d'être un héros quand ils pigent quelque chose au Contrat Social, au désir amoureux, à Spinoza ou à Tocqueville, ou conçoivent de beaux problèmes qui pètent et les prennent à bras le corps dans une argumentation claire et cohérente, et je ne voudrais pour rien au monde changer de discipline.
Bref, les copies m'éreintent, comme tout le monde, et me rendent pessimiste. C'est beaucoup plus épuisant qu'un simple problème de temps à y consacrer. Et comme plein d'autres collègues, je suis assez démunie.
D'autant que j'ai constaté que, quand je fais moins de type-bac (sachant que pour beaucoup, ils découvrent la dissertation, philosophique en tout cas, et l'explication de texte linéaire), pas de mystère: à la fin de l'année, les élèves sont moins bons, un point c'est tout. Bref, pas de solution.
- Ma'amÉrudit
Moi aussi je passe pour une tarée avec mon demi cahier du jour déjà rempli et dûment corrigé.
Ça énerve même les collègues qui ont peur que les parents se mettent à comparer...
Ça énerve même les collègues qui ont peur que les parents se mettent à comparer...
- fabienne7564Niveau 9
Je faisais exactement la même chose pour corriger les copies de mes classes de collèges plus rapidement et plus efficacement (tu repères mieux les difficultés de chacun par rapport à un exercice précis que quand tu corriges une copie entière puis l'autre). C'est un peu mécanique mais tu gagnes du temps. Mais, bon, les rédactions c'est autre chose... Je suis prof de français.Marie Laetitia a écrit:Thalie a écrit:M-L., quel est ton secret ?
Oh ce n'est rien d'extraordinaire. Je pense que les collègues de Français procèdent déjà ainsi, je corrige exercice par exercice. Ça rend la tâche un peu plus "automatique". Je passais pour une originale aux yeux de mon collègue parce que dans notre matière ce n'est pas courant.
- RogerMartinBon génie
egomet a écrit:@RogerMartin
Les copies de collège sont plutôt moins lourdes que celles de lycée, mais elles ont tendance à être beaucoup plus fréquentes. Je ne m'aventurerai pas à essayer de savoir qui a la plus grosse charge de travail.
On est bien d'accord, je trouve que les statuts actuels font qu'à de rares exceptions liées à des situations de services exceptionnelles tout le monde a largement sa dose de boulot. C'est pour cela que je me méfie des collègues prescripteurs, qui affirment qu'il faut faire au moins ci ou ça, qu'il est inadmissible de faire moins; on a toujours tendance à sous-estimer la charge de travail du "voisin", et c'est encore plus fréquent lorsqu'on regarde vers les collègues qui enseignent aux élèves/étudiants plus vieux, souvent au prétexte qu'ils ont moins d'heures en présentiel. Je reste convaincue que le statut d'enseignant souffre à tous les niveaux de la posture d'esclave de la vocation qui est souvent mise en avant et glorifiée. Je préfère penser à l'enseignement comme à un métier, pas à un sacerdoce.
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- DalvaVénérable
Dites, je passe deux minutes, c'est rapport à la réforme. : si vous avez le temps de vous demander qui corrige le plus longtemps des trucs plus ennuyeux ou qui s'arrache le plus de cheveux en corrigeant ses copies, vous n'auriez pas le temps, par le plus heureux des hasard, de me recopier une ou deux lettres de votre plus belle écriture ?
(Sauf RM qui s'y colle déjà.)
Il faut compter maxi 20 minutes d'écriture + l'impression de deux feuilles + deux enveloppes + deux timbres. Pour deux lettres. Mais si vous voulez faire plus, loués soyez-vous !
Y'en a qui sont tentés ? Ils me èmeupètent et c'est bon, j'envoie tout ce qu'il faut.
(Sauf RM qui s'y colle déjà.)
Il faut compter maxi 20 minutes d'écriture + l'impression de deux feuilles + deux enveloppes + deux timbres. Pour deux lettres. Mais si vous voulez faire plus, loués soyez-vous !
Y'en a qui sont tentés ? Ils me èmeupètent et c'est bon, j'envoie tout ce qu'il faut.
- DalvaVénérable
Vu !
Bon, ben les filles se bousculent au portillon, mais les gars ont l'air plus circonspects...
Presse-Purée et Thrasy, je suis sûre que vous avez une écriture manuscrite à tomber. Pour ne citer que vous deux...
Bon, ben les filles se bousculent au portillon, mais les gars ont l'air plus circonspects...
Presse-Purée et Thrasy, je suis sûre que vous avez une écriture manuscrite à tomber. Pour ne citer que vous deux...
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