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- RendashBon génie
Elyas a écrit:Bien. Vos arguments sont valables. Que faisons-nous donc ? On abandonne cette nécessaire répétitivité des exercices et l'importance de la correction du professeur car on n'a pas le temps. Après, on pourra continuer à pleurer sur le fait que le niveau global baisse.
Pour dire la vérité, je trouve ces excuses complètement bidons et aussi responsables de la baisse du niveau que tous les autres facteurs (et je viens de me faire des centaines d'ennemis sur le forum).
Le temps n'est pas extensible : si la part dévolue aux réunions et autres à-côtés augmentent, alors celle dévolue au vrai travail diminue. Non?
- totoroMonarque
Elyas a écrit:Bien. Vos arguments sont valables. Que faisons-nous donc ? On abandonne cette nécessaire répétitivité des exercices et l'importance de la correction du professeur car on n'a pas le temps. Après, on pourra continuer à pleurer sur le fait que le niveau global baisse.
Pour dire la vérité, je trouve ces excuses complètement bidons et aussi responsables de la baisse du niveau que tous les autres facteurs (et je viens de me faire des centaines d'ennemis sur le forum).
Je ne suis peut-être pas obligée de me pourrir la vie pour un truc dont manifestement tout le monde se fout (à part les profs). Les parents s'en cognent que leurs enfants ne sachent plus rien et applaudissent la réforme ; les divers ministres regardent PISA et ne parviennent pas à en tirer des conclusions ; mais moi, tel un héros des temps modernes, je devrais faire le sacrifice ma vie (privée) pour sauver les élèves en détresse...
Désolée, mais non... (et je ne suis pas ton ennemie pour autant : j'admire les gens qui ont le sens du sacrifice, mais je n'en fais pas partie)
EDIT : ceci dit, j'essaie de pratiquer l'exercice répété, que je corrige individuellement en passant dans les rangs (mais avec 29 élèves en 6e, j'avoue que ce n'est pas toujours facile) puis collectivement.
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- Docteur OXGrand sage
totoro a écrit:Elyas a écrit:Bien. Vos arguments sont valables. Que faisons-nous donc ? On abandonne cette nécessaire répétitivité des exercices et l'importance de la correction du professeur car on n'a pas le temps. Après, on pourra continuer à pleurer sur le fait que le niveau global baisse.
Pour dire la vérité, je trouve ces excuses complètement bidons et aussi responsables de la baisse du niveau que tous les autres facteurs (et je viens de me faire des centaines d'ennemis sur le forum).
Je ne suis peut-être pas obligée de me pourrir la vie pour un truc dont manifestement tout le monde se fout (à part les profs). Les parents s'en cognent que leurs enfants ne sachent plus rien et applaudissent la réforme ; les divers ministres regardent PISA et ne parviennent pas à en tirer des conclusions ; mais moi, tel un héros des temps modernes, je devrais faire le sacrifice ma vie (privée) pour sauver les élèves en détresse...
Désolée, mais non... (et je ne suis pas ton ennemie pour autant : j'admire les gens qui ont le sens du sacrifice, mais je n'en fais pas partie)
Tu n'es pas digne d'être enseignante. Vade retro Totoro.
- doctor whoDoyen
Elyas a écrit:Bien. Vos arguments sont valables. Que faisons-nous donc ? On abandonne cette nécessaire répétitivité des exercices et l'importance de la correction du professeur car on n'a pas le temps. Après, on pourra continuer à pleurer sur le fait que le niveau global baisse.
Pour dire la vérité, je trouve ces excuses complètement bidons et aussi responsables de la baisse du niveau que tous les autres facteurs (et je viens de me faire des centaines d'ennemis sur le forum).
D'accord pour les corrections.
D'accord aussi pour la difficulté accrue avec le nombre de classes qui augmente.
Une organisation déficiente ne peut pas être indéfiniment rattrapée par l'abnégation des enseignants.
Deux pistes à suivre pour résoudre le problème :
- continuer à réclamer moins d'élèves par classes et moins de classes par prof,
- faire des corrections moins chronophages et plus ciblées.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- Pierre-HenriHabitué du forum
doctor who a écrit:
Deux pistes à suivre pour résoudre le problème :
- continuer à réclamer moins d'élèves par classes et moins de classes par prof,
- faire des corrections moins chronophages et plus ciblées.
Il y a une autre piste : militer pour que les politiques comprennent enfin que cette bureaucratie oppressive coûte de l'argent pour nous empêcher de faire notre travail correctement. L'éducation nationale dépense des sommes colossales pour couper les pattes de ses professeurs.
J'ai parfois l'impression que l'essentiel de mon travail consiste non plus à instruire mes élèves, mais à garantir l'emploi des experts, des statisticiens, des sociologues, des formateurs (et des formateurs de formateurs, et des formateurs de formateurs de formateurs...), des psychologues, des pédagogues, des théoriciens, des docimologues, des inspecteurs de ci, des inspecteurs de ça, des gestionnaires, des didacticiens, des spécialistes en ingénierie éducative, et autres éléments de cette innombrable hiérarchie intermédiaire qui transforme l'éducation nationale en vaste armée mexicaine. Tout le temps que je consacre à répondre à leurs demandes inutiles, absurdes et incohérentes est du temps perdu pour mes élèves. Pour quel gain ?
- CleroliDoyen
Elyas a écrit:Bien. Vos arguments sont valables. Que faisons-nous donc ? On abandonne cette nécessaire répétitivité des exercices et l'importance de la correction du professeur car on n'a pas le temps. Après, on pourra continuer à pleurer sur le fait que le niveau global baisse.
Pour dire la vérité, je trouve ces excuses complètement bidons et aussi responsables de la baisse du niveau que tous les autres facteurs (et je viens de me faire des centaines d'ennemis sur le forum).
Ce ne sont pas des excuses, juste des constats.
Au passage, la plupart des potentiels candidats à la présidentielle de 2017 envisage un allongement du temps de travail, penses-tu que tu puisses maintenir encore longtemps tes pratiques si ces propositions sont appliquées ?
- CleroliDoyen
+1doctor who a écrit:Une organisation déficiente ne peut pas être indéfiniment rattrapée par l'abnégation des enseignants.
- CarnyxNeoprof expérimenté
C'est sûr que de passer de 74 élèves à 259, de 3 classes à 10, comme il m'est arrivé, n'a aucune incidence sur le nombre de devoirs et de corrections ! Et sur le reste…
Si on attend des enseignants qu'ils exercent un sacerdoce et se vouent au sacrifice, le système n'a pas fini de couler.
Si on attend des enseignants qu'ils exercent un sacerdoce et se vouent au sacrifice, le système n'a pas fini de couler.
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Of all tyrannies, a tyranny sincerely exercised for the good of its victims may be the most oppressive. It would be better to live under robber barons than under omnipotent moral busybodies. The robber baron’s cruelty may sometimes sleep, his cupidity may at some point be satiated; but those who torment us for our own good will torment us without end for they do so with the approval of their own conscience.
- Docteur OXGrand sage
Pierre-Henri a écrit:doctor who a écrit:
Deux pistes à suivre pour résoudre le problème :
- continuer à réclamer moins d'élèves par classes et moins de classes par prof,
- faire des corrections moins chronophages et plus ciblées.
Il y a une autre piste : militer pour que les politiques comprennent enfin que cette bureaucratie oppressive coûte de l'argent pour nous empêcher de faire notre travail correctement. L'éducation nationale dépense des sommes colossales pour couper les pattes de ses professeurs.
J'ai parfois l'impression que l'essentiel de mon travail consiste non plus à instruire mes élèves, mais à garantir l'emploi des experts, des statisticiens, des sociologues, des formateurs (et des formateurs de formateurs, et des formateurs de formateurs de formateurs...), des psychologues, des pédagogues, des théoriciens, des docimologues, des inspecteurs de ci, des inspecteurs de ça, des gestionnaires, des didacticiens, des spécialistes en ingénierie éducative, et autres éléments de cette innombrable hiérarchie intermédiaire qui transforme l'éducation nationale en vaste armée mexicaine. Tout le temps que je consacre à répondre à leurs demandes inutiles, absurdes et incohérentes est du temps perdu pour mes élèves. Pour quel gain ?
Tellement vrai....
- archebocEsprit éclairé
Tamerlan a écrit:On peut remarquer que c'est un prof de sciences de l'éducation qui écrit cela.
Puisque c'est la période au rugby les anglo-saxons appellent ça des skills. C'est ce qui a donné aux All Blacks cette abominable habileté balle en main.
Je n'ai pas lu tout le thread (et je le ferai), mais je voulais réagir à ceci :
- skill, c'est la compétence, peut-être l'habileté.
- l'entraînement intensif, la répétition d'un même geste afin de l'automatiser, c'est le drill.
- CarnyxNeoprof expérimenté
Allez, bientôt un article d'un autre repenti sur les vertus du calme et de la discipline en classe !
Ou même sur le fait que les élèves qui travaillent davantage apprennent souvent davantage que ceux qui ne travaillent pas, comme l'a « découvert » le gourou Bloom (celui de la fumeuse taxonomie).
Ces types réinventent l'eau froide.
Ou même sur le fait que les élèves qui travaillent davantage apprennent souvent davantage que ceux qui ne travaillent pas, comme l'a « découvert » le gourou Bloom (celui de la fumeuse taxonomie).
Ces types réinventent l'eau froide.
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Of all tyrannies, a tyranny sincerely exercised for the good of its victims may be the most oppressive. It would be better to live under robber barons than under omnipotent moral busybodies. The robber baron’s cruelty may sometimes sleep, his cupidity may at some point be satiated; but those who torment us for our own good will torment us without end for they do so with the approval of their own conscience.
- KimberliteExpert
Je ne suis pas certaine... quand j'étais élève, nos profs (même les très bons) de sciences nous faisaient faire pas mal d'exercices (beaucoup d'analyse de documents). Ces exercices étaient la majeure partie du temps issus de manuels, et souvent c'était celui que nous avions (quelquefois des photocopies). Les cours avaient une structure bien claire, les TP étaient séparés du reste... Actuellement, si l'on suit ce qui est demandé par les IPR, on passe un temps fou à préparer des séquences, à réaliser les documents numériques, à préparer des "tâches complexes", etc... Sans parler de la différentiation (chez nous, la direction commence à faire pression pour que l'on en fasse à fond... ce sera vachement jouable si on doit refaire tous nos cours, préparer des EPI, faire des réunions école-collège...).isabe a écrit:On passe moins de temps qu'autrefois à préparer nos cours[/b], et nettement plus à faire le cahier de textes et on fait beaucoup beaucoup de croix (sur les compétences, sur les fiches, sur les dossiers, en réunion avec son voisin...)
J'avoue aussi que l'informatisation ne m'aide pas à aller vite: on passe vite plein de temps à mettre en forme un diaporama, chercher la meilleure illustration ou le meilleur exercice, à scanner puis retoucher un graphique que l'on souhaite utiliser...
Le truc qui limite aussi la répétition des exercices: la difficulté de donner du travail à la maison... il est clair qu'on est très "encouragés" à ne pas en donner. Or, quoi de mieux pour la mémorisation et l'automatisation des tâches que de refaire un exercice le soir après les cours?
Le résultat: on observe que les élèves, même en 3eme, ne sont pas capables d'analyser correctement un document en séparant les observations des conclusions...
K
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- Spoiler:
- Presse-puréeGrand sage
egomet a écrit:Presse-purée a écrit:Thalia de G a écrit:
"cette nécessité, pourtant admise lorsqu’il s’agit d’habiletés sportives ou musicales" : analogie que j'emploie souvent. Derrière l'apparente aisance des sportifs et des musiciens se cachent des heures et heures d'entraînement, de travail.
Pareil.
Mais cet état de fait tient aussi à la manière dont est diffusée actuellement par les puissants une certaine pédagogie, centrée en fait sur le maître qui, parce qu'il maîtrise la pédagogie, la bonne pédagogie, la Vraie Pédagogie (qui, au passage, selon ces gens, dispense aussi le maître de maîtrise ce qu'il doit enseigner), mettra la compréhension dans l'esprit des jeunes (ainsi que les compétences, le bon comportement et bientôt les valeurs de la République). Si la compréhension ne vient plus du travail de l'élève mais de l'habileté de l'enseignant, de sa maîtrise de la pédagogie jugée conforme, à quoi bon faire des "exercices"?
Jolie façon de retourner leurs propres arguments.
Ce que je soulève ici, pour moi, ce n'est pas de la rhétorique. C'est le fond du problème, qui conditionne vision du métier, vision de la formation initiale, vision des objectifs du métier (connaissances et culture contre compétences).
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- RuthvenGuide spirituel
KinetteKinette a écrit:Je ne suis pas certaine... quand j'étais élève, nos profs (même les très bons) de sciences nous faisaient faire pas mal d'exercices (beaucoup d'analyse de documents). Ces exercices étaient la majeure partie du temps issus de manuels, et souvent c'était celui que nous avions (quelquefois des photocopies). Les cours avaient une structure bien claire, les TP étaient séparés du reste... Actuellement, si l'on suit ce qui est demandé par les IPR, on passe un temps fou à préparer des séquences, à réaliser les documents numériques, à préparer des "tâches complexes", etc... Sans parler de la différentiation (chez nous, la direction commence à faire pression pour que l'on en fasse à fond... ce sera vachement jouable si on doit refaire tous nos cours, préparer des EPI, faire des réunions école-collège...).isabe a écrit:On passe moins de temps qu'autrefois à préparer nos cours[/b], et nettement plus à faire le cahier de textes et on fait beaucoup beaucoup de croix (sur les compétences, sur les fiches, sur les dossiers, en réunion avec son voisin...)
K
C'est ce à quoi je pensais quand j'évoquais les formes pédagogiques imposées ; la recherche d'une cohérence globale et systématique au détriment d'une approche locale des problèmes est extrêmement chronophage et satisfait sans doute plus l'auteur que les élèves. Construire une séquence en lettres en se pliant à tous les impératifs requis est une tâche interminable ; si le gain pédagogique de ce temps utilisé était avéré, cela serait justifiable, ce qui n'est pas le cas. C'est d'ailleurs toujours le même impératif qui résonne : donner du sens.
- RuthvenGuide spirituel
Carnyx a écrit:Allez, bientôt un article d'un autre repenti sur les vertus du calme et de la discipline en classe !
Tu es peut-être injuste avec l'auteur ; au regard de sa biblio. il ne semble pas avoir tourné casaque.
- Presse-puréeGrand sage
Rendash a écrit:Elyas a écrit:Bien. Vos arguments sont valables. Que faisons-nous donc ? On abandonne cette nécessaire répétitivité des exercices et l'importance de la correction du professeur car on n'a pas le temps. Après, on pourra continuer à pleurer sur le fait que le niveau global baisse.
Pour dire la vérité, je trouve ces excuses complètement bidons et aussi responsables de la baisse du niveau que tous les autres facteurs (et je viens de me faire des centaines d'ennemis sur le forum).
Le temps n'est pas extensible : si la part dévolue aux réunions et autres à-côtés augmentent, alors celle dévolue au vrai travail diminue. Non?
D'où l'importance de rappeler que dans nos nouveaux statuts, il y a le temps de préparation et de correction. Et qu'ils sont cités en premier, avant les réunions.
Sinon, d'accord avec Elyas. ça m'est arrivé d'être très à la bourre dans mes corrections, et j'en ai vu les effets de suite sur le travail et l'ambiance de classe.
Et, pour faire taire les critiques de tweeter, corriger ne veut pas forcément dire noter. Mais croire que c'est parce qu'on a monté une belle séquence, un beau ppt ou une belle taco que les élèves vont comprendre, c'est juste de l'hubris.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- RogerMartinBon génie
Cléroli a écrit:Elyas a écrit:Bien. Vos arguments sont valables. Que faisons-nous donc ? On abandonne cette nécessaire répétitivité des exercices et l'importance de la correction du professeur car on n'a pas le temps. Après, on pourra continuer à pleurer sur le fait que le niveau global baisse.
Pour dire la vérité, je trouve ces excuses complètement bidons et aussi responsables de la baisse du niveau que tous les autres facteurs (et je viens de me faire des centaines d'ennemis sur le forum).
Ce ne sont pas des excuses, juste des constats.
Au passage, la plupart des potentiels candidats à la présidentielle de 2017 envisage un allongement du temps de travail, penses-tu que tu puisses maintenir encore longtemps tes pratiques si ces propositions sont appliquées ?
Le vrai problème au-delà du temps passé en cours c'est le ratio élèves/prof comme le soulignait Ysabel, et le ratio groupes/prof, j'hallucine quand je vois le nombre de progressions gérées par les collègues de langue dans le secondaire. On pourrait augmenter les horaires très légèrement si on diminuait le nombre de groupes/prof, c'est à dire si on augmentait les horaires disciplinaires. En gros, l'anti réforme 2016. Il faudrait aussi envisager d'injecter du pognon dans l'enseignement
Sans agressivité aucune envers Elyas et ses multiples corrections, je pense aussi que l'augmentation du nombre d'élèves pèse moins lourd en 6e que +40% d'élèves quand il s'agit de corriger des copies de lycée, on ne parle tout de même pas du même volume, surtout si on s'attache à la correction de la langue en plus du contenu "matière".
Même problématique à la fac, avec les cadres imposés par les modèles de maquette + l'existence de matières techniques (grammaire, phonologie, traduction) dans les filières litté et langue, les collègues sont surchargés de TD de plus en plus brefs, avec un ratio groupes/enseignant et étudiants/enseignant qui explose.
Dès qu'on arrive à faire baisser ce ratio, soit en limitant strictement les effectifs de TD, soit en en allongeant la durée, le niveau des étudiants remonte mécaniquement car on a plus le temps de corriger des/les copies: soit on donne plus d'exercices, soit on peut y passer plus de temps. Personne ne vit sur une planète avec des journées de 28h, il faut arrêter de charger le bourrin.
A la fac, les âneries décrites par Pierre Henri sont d'une merveilleuse diversité chronophage
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- C'est pas fauxEsprit éclairé
Le ministère réinvente l'eau tiède ! Mais je pense que ce n'est pas du tout un non-événement. Dans le primaire, les inspecteurs traquent (traquaient ?) le systématique jusque dans lesThalia de G a écrit:Ruthven, j'arrive sur une page blanche.
"cette nécessité, pourtant admise lorsqu’il s’agit d’habiletés sportives ou musicales" : analogie que j'emploie souvent. Derrière l'apparente aisance des sportifs et des musiciens se cachent des heures et heures d'entraînement, de travail.
Et je déplore de ne plus avoir autant qu'avant, diminution des horaires oblige, ce temps d'exercices systématiques.
A travers ce revirement s'il se confirme, il y a énormément de monde dans la hiérarchie du primaire qui se trouve désavoué et qui doit se sentir bien bête. Maigre sanction pour les années de répression aveugle exercée.
Ce que je ne m'explique pas, c'est l'incohérence totale de cette orientation avec les autres réformes (collège et programmes).
Edit : En fait non, à la réflexion. Comme pour d'autres choses, ils vont la jouer "Je l'ai toujours dit" et couper les cheveux en quatre jusqu'à l'usine à gaz inopérante habituelle. On ne se refait pas.
- ElyasEsprit sacré
RogerMartin a écrit:Cléroli a écrit:Elyas a écrit:Bien. Vos arguments sont valables. Que faisons-nous donc ? On abandonne cette nécessaire répétitivité des exercices et l'importance de la correction du professeur car on n'a pas le temps. Après, on pourra continuer à pleurer sur le fait que le niveau global baisse.
Pour dire la vérité, je trouve ces excuses complètement bidons et aussi responsables de la baisse du niveau que tous les autres facteurs (et je viens de me faire des centaines d'ennemis sur le forum).
Ce ne sont pas des excuses, juste des constats.
Au passage, la plupart des potentiels candidats à la présidentielle de 2017 envisage un allongement du temps de travail, penses-tu que tu puisses maintenir encore longtemps tes pratiques si ces propositions sont appliquées ?
Le vrai problème au-delà du temps passé en cours c'est le ratio élèves/prof comme le soulignait Ysabel, et le ratio groupes/prof, j'hallucine quand je vois le nombre de progressions gérées par les collègues de langue dans le secondaire. On pourrait augmenter les horaires très légèrement si on diminuait le nombre de groupes/prof, c'est à dire si on augmentait les horaires disciplinaires. En gros, l'anti réforme 2016. Il faudrait aussi envisager d'injecter du pognon dans l'enseignement
Sans agressivité aucune envers Elyas et ses multiples corrections, je pense aussi que l'augmentation du nombre d'élèves pèse moins lourd en 6e que +40% d'élèves quand il s'agit de corriger des copies de lycée, on ne parle tout de même pas du même volume, surtout si on s'attache à la correction de la langue en plus du contenu "matière".
Pardonne-moi mais tu oublies un facteur important. Tout le travail effectué ainsi d'exercices massifs, rigoureux, exigeants et quasi-quotidiens s'ils sont appliqués dans les disciplines dès la 6e font que le niveau serait beaucoup plus élevé au lycée et à l'université et que les collègues de ces niveaux n'auraient pas besoin de perdre du temps sur les bases des connaissances, des raisonnements disciplinaires et compagnie. Ils pourraient aller beaucoup plus loin.
Le point crucial du système après la classe de CP, c'est le collège. C'est là que tout se joue. Et vous seriez contents, là-haut, dans vos belles tours d'ivoire où le niveau de contenu est tellement élevé par rapport à nous, pauvres cloportes enseignant en 6e.
- fabienne7564Niveau 9
Personnellement, pour résoudre les problèmes de corrections trop lourdes, je relève seulement 5 ou 6 travaux d'élèves par exercices donnés (idée que j'ai trouvée sur ce forum), je corrige mais ne note pas toujours. Cela me permet de faire faire un maximum d'exercices aux élèves (qui ne savent jamais de qui je vais relever le travail et donc s'appliquent). Alors, c'est vrai, je ne fais pas une correction personnalisée pour chaque élève mais je pars du principe que l'exercice est quand même formateur, de par son aspect répétitif et grâce à l'application que l'élève y met puisqu'il sait que je peux relever son travail. L'effet est peut-être limité mais je n'ai pas trouvé plus satisfaisant sans y laisser ma santé. Les élèves apprécient ce travail "à l'ancienne" et systématique. Mais c'est peau de chagrin au vu du peu d'heures dont on dispose... On voudrait nous empêcher de travailler efficacement qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
- C'est pas fauxEsprit éclairé
Mes collègues se foutent gentiment de moi avec mes cahiers tous les midis. Moins gentiment, le coordonnateur REP+ m'a rigolé bruyamment un "Oh le ringard !", rire assez vite ravalé en voyant ma tête.
- Presse-puréeGrand sage
C'est pas faux a écrit:Mes collègues se foutent gentiment de moi avec mes cahiers tous les midis. Moins gentiment, le coordonnateur REP+ m'a rigolé bruyamment un "Oh le ringard !", rire assez vite ravalé en voyant ma tête.
Eh ben ce sont de pauvres cons qui ne lisent pas de bouquins sérieux. C'est triste. Et ça explique beaucoup plus les inégalités sociales à l'école que l'existence du latin ou de la bilangue. Tant que ces nuls seront là, les élèves fragiles n'en sortiront pas.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- fabienne7564Niveau 9
Ah ! toi aussi ?... Pourtant, les élèves adorent ça, qu'on relève le travail de certains d'entre eux, un peu tous les jours (ou tous les 2 jours, n'exagérons pas...) Cela les rassure (en tout cas, c'est mon impression) mais il est vrai que lorsque j'ai commencé ce système, ils ont eu l'air un peu surpris : je dois peut-être être la seule à le faire dans ma matière (je suis nouvelle dans mon lycée).C'est pas faux a écrit:Mes collègues se foutent gentiment de moi avec mes cahiers tous les midis. Moins gentiment, le coordonnateur REP+ m'a rigolé bruyamment un "Oh le ringard !", rire assez vite ravalé en voyant ma tête.
- ElyasEsprit sacré
C'est pas faux a écrit:Mes collègues se foutent gentiment de moi avec mes cahiers tous les midis. Moins gentiment, le coordonnateur REP+ m'a rigolé bruyamment un "Oh le ringard !", rire assez vite ravalé en voyant ma tête.
Une de mes collègues d'anglais se fait attaquer pour ça, dans mon bahut. Tout comme un professeur de mathématiques qui donne beaucoup d'exercices. Ou moi qu'on chambre avec mes paquets de récits/cartes/croquis/synthèses/développements construits hebdomadaires. On s'en fiche, on a notre table où on corrige en groupe sur nos heures de trous et de pause repas (après avoir mangé évidemment, c'est sacré ).
- gauvain31Empereur
micaschiste a écrit:+1Ruthven a écrit:Elyas a écrit: Un truc qu'autrefois, on trouvait normal.
C'est vrai, quels glandeurs, les nouveaux collègues ! :diable:
La diminution des horaires disciplinaires - et mécaniquement la multiplication des classes - n'y est peut-être pas pour rien ... (Et je ne dirai rien sur les formes pédagogiques imposées qui engloutissent le temps qui reste disponible pour une efficacité limitée).
Vécu lors de la dernière réforme du lycée. 25% en moins en 1ere (-1h), 25℅ en moins en seconde (- 30mn) pour ma matière. Forcément les élèves ont moins de temps pour réfléchir, rédiger, s'entraîner.
Ils ont des connaissances et compétences moins solides que leurs aînés ante-réformes.
+1000
- HermionyGuide spirituel
Elyas a écrit:Bien. Vos arguments sont valables. Que faisons-nous donc ? On abandonne cette nécessaire répétitivité des exercices et l'importance de la correction du professeur car on n'a pas le temps. Après, on pourra continuer à pleurer sur le fait que le niveau global baisse.
Pour dire la vérité, je trouve ces excuses complètement bidons et aussi responsables de la baisse du niveau que tous les autres facteurs (et je viens de me faire des centaines d'ennemis sur le forum).
Je crois que personne n'ira jusque là, Elyas. Cette année, j'ai enfin le temps de corriger correctement les travaux des mes élèves (qui sont 27/28 par classe, tous niveaux confondus, comme depuis 2 ou 3 ans maintenant), j'ai enfin le temps de faire écrire mes 6e régulièrement. Et tu sais pourquoi ? Parce que je suis passée à 15h, au lieu de 18h, et que ça a changé mon nombre de classes et augmenté mon temps libre. On peut également apprendre à corriger autrement, de façon plus ciblée, du moins en français. Reste que je suis la bête noire de certains parents d'élèves parce que je donne trop d'exercices à faire à la maison...Et contre ça, que peut-on faire ? Travailler à la maison semble être devenu un truc tabou, fait davantage pour ennuyer les géniteurs d'apprenants et leur marmaille plus qu'autre chose, le tout cautionné par le discours des pédagogues d'en haut...
Plutôt que de dire que c'est de la faute des collègues qui ne passent assez de temps à corriger (j'ai une collègue d'espagnol qui se bouffe la vie-littéralement- en corrections...), la solution serait de maintenir la pression pour qu'on ait moins d'élèves / classes.
Je n'ose envisager ce que cela va donner avec la réforme et un temps de présence nécessairement plus long dans l'établissement. A moins qu'on ne construise des salles de travail dignes de ce nom dans les établissements, rares seront les collègues qui pourront vraiment profiter de leurs (trop nombreuses) heures de creux pour corriger / travailler.
Enfin, j'hallucine qu'on réinvente l'eau chaude ainsi, périodiquement...Après la méthode de lecture, la nécessité des exercices répétitifs...Bientôt une tribune sur l'apprentissage de l'écriture ?
_________________
"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
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