Besoin expérience pour calmer élève amoureuse d'un professeur

Sibylle a écrit:Je ne sais pas. C'est elle qui est venue aborder le sujet la semaine dernière pour me parler du problème, me dire que c'était invivable pour elle depuis un an et elle semblait ne pas mesurer que c'est aussi invivable pour la prof et qu'il y a des choses qu'elle ne doit pas faire.

Je lui ai même répondu à un moment que le mieux serait qu'elle change de collège...

En effet. Les adolescents peuvent être tellement focalisés sur eux-mêmes qu'ils oublient que les autres peuvent en pâtir. Que fait cette élève ? Est-ce qu'elle harcèle le professeur ?

Je ne raconterai pas. Ce n'est pas affreux, mais elle n'a pas à le faire.

Ah, je n'avais pas compris, c'est une collégienne?

Oui, collégienne.

De toute façon, lesbienne ou pas, mariée ou pas, il ne faut pas entrer dans ce genre d'argumentaire (que l'élève, si elle est assez foldingue, pourrait interpréter comme "si mme machin divorce, elle sera amoureuse de moi en retour"). Ce serait accepter d'entrer sur ce terrain avec l'élève, et donc entrer dans son jeu.

Pour ma part à la place de ta collègue je dirais franchement à la demoiselle, en présence de témoins (CDE, CPE, etc) : "écoutez, vous êtes bien gentille, mais la prochaine fois que vous faites quoi que ce soit, c'est dépôt de plainte pour harcèlement sexuel". Normalement ça devrait calmer ses hormones.

Arrête le dentifrice.
Radical.

Il s'agit sans doute d'un problème d'érotomanie. Donc cela relève d'un médecin psychiatre et non de la CPE ou du PP...

Stafilokok a écrit:Il s'agit sans doute d'un problème d'érotomanie. Donc cela relève d'un médecin psychiatre et non de la CPE ou du PP...

Ce n'est pas à toi, à nous, de poser un diagnostic médical.

Elaïna a écrit:De toute façon, lesbienne ou pas, mariée ou pas, il ne faut pas entrer dans ce genre d'argumentaire (que l'élève, si elle est assez foldingue, pourrait interpréter comme "si mme machin divorce, elle sera amoureuse de moi en retour"). Ce serait accepter d'entrer sur ce terrain avec l'élève, et donc entrer dans son jeu.

Pour ma part à la place de ta collègue je dirais franchement à la demoiselle, en présence de témoins (CDE, CPE, etc) : "écoutez, vous êtes bien gentille, mais la prochaine fois que vous faites quoi que ce soit, c'est dépôt de plainte pour harcèlement sexuel". Normalement ça devrait calmer ses hormones.

Je pense que c'est la solution + éventuellement la guider vers un psy.

Vous allez loin quand même, porter plainte ou aller voir un psy parce qu'elle amoureuse de son prof?

Je ne sais pas ce qu'elle fait concrètement pour "montrer" son amour, mais je trouve la réaction globale ici très exagérée...

Moi je trouve que vous êtes un peu trop dans le jugement. Elle est amoureuse, elle n'y peut rien car ce n'est pas un choix. C'est pas du tout dans le cadre en effet, il suffit de lui faire comprendre avec les mots et non en la menaçant de porter plainte pour harcèlement...c'est une gamine homosexuelle en pleine crise d'adolescence ! elle va finir par comprendre que c'est déplacé et finir par s'en lasser et passer à autre chose.
Enfin je trouve ce débat très Nabokovien mais à la renverse...

Dans cette histoire, je pense plus au collègue qui doit se protéger qu'à la gamine. Et signaler ce problème contribue à protéger le collègue au cas où la gamine parte dans un délire préjudiciable à l'enseignante, surtout dans la psychose actuelle entretenue par l'actualité.

Chertea a écrit:Vous allez loin quand même, porter plainte ou aller voir un psy parce qu'elle amoureuse de son prof?

Il a été évoqué le fait de menacer éventuellement de déposer une plainte pour calmer l'élève, pas de le faire.

Chertea a écrit:Je ne sais pas ce qu'elle fait concrètement pour "montrer" son amour, mais je trouve la réaction globale ici très exagérée...

Quoiqu'elle ai fait, la collègue le vit visiblement mal. Cela justifie de prendre des mesures dans son intérêt ainsi que dans celui de l'élève.

Je crois que le problème ici n'est pas les sentiments de l'élève mais "l'intrusion dans la vie privée", je ne sais pas ce qu'elle a fait exactement mais les proportions que ça semble prendre posent problème.

Chertea a écrit:Vous allez loin quand même, porter plainte ou aller voir un psy parce qu'elle amoureuse de son prof?

Je ne sais pas ce qu'elle fait concrètement pour "montrer" son amour, mais je trouve la réaction globale ici très exagérée...

Je ne sais pas non plus, mais pour avoir eu un proche dans la situation de la collègue en question, ça peut aller très loin et tourner vinaigre très vite. Personnellement je porterais plainte, oui, pour harcèlement. Elle n'est pas responsable de ses sentiments, mais elle est responsable de ce qu'elle fait peser sur sa prof.

Elaïna a écrit:

Chertea a écrit:Vous allez loin quand même, porter plainte ou aller voir un psy parce qu'elle amoureuse de son prof?

Je ne sais pas ce qu'elle fait concrètement pour "montrer" son amour, mais je trouve la réaction globale ici très exagérée...

Je ne sais pas non plus, mais pour avoir eu un proche dans la situation de la collègue en question, ça peut aller très loin et tourner vinaigre très vite. Personnellement je porterais plainte, oui, pour harcèlement. Elle n'est pas responsable de ses sentiments, mais elle est responsable de ce qu'elle fait peser sur sa prof.

Au vu du climat actuel, la prof ferait bien en effet de se "couvrir" par tous les moyens légaux possibles. C'est le genre de situation qui peut dégénérer à vitesse grand V, à la défaveur de l'enseignante. Et ce genre d'incendie, même maîtrisé, laisse des traces.

La discussion a eu lieu ce matin. Nous avons pris 45 minutes pour discuter, mettre les choses à plat. Je crois que nous avons beaucoup avancé. Crier et menacer ne sert à rien en l'occurrence, il fallait qu'elle comprenne des choses qu'elle ne mesurait clairement pas, qu'elle soit entendue dans sa souffrance et tous les autres problèmes qu'elle rencontre, qu'on cherche des pistes ensemble pour qu'elle n'alimente pas son amour mais arrive à en guérir et que la situation soit gérable.
Je vous remercie pour les retours que j'ai pu avoir.
Je suis beaucoup plus sereine ce soir, peut-être pourra-t-on s'en sortir.

Tant mieux si elle arrive à comprendre afin que la situation s'apaise.

Rappel : l'enseignant suicidé en raison de la "jurisprudence" Royal.

http://www.liberation.fr/france/1997/07/12/un-prof-un-eleve-un-soupcon-et-un-suicide-bernard-hanse-n-a-pas-supporte-les-accusations-d-attouchem_211006

Huit jours après le suicide de Bernard Hanse, son accusateur, fait rarissime pour un mineur, est mis en examen pour «dénonciation mensongère».

Dans un premier temps, l'enfant maintient ses accusations et désigne quatre témoins. Mais ceux-ci n'ont rien vu. Pour un proche de l'enquête, c'est net, «l'enfant a menti». De nouveau entendu, il se rétracte. D'où, le 18 juin, sa mise en examen par le juge des enfants de Reims. L'affaire semble alors entendue. Mais d'une phrase, mercredi dernier, Ségolène Royal, ministre déléguée à l'Enseignement scolaire, sème le trouble: «L'enfant s'est peut-être rétracté sous la pression des adultes.» Les frères de Bernard Hanse s'indignent: «En disant cela, Ségolène Royal a agi sans modération ni discernement. Ou alors, elle doit poser la question des interrogatoires au ministère de l'Intérieur.» Dans la foulée, on apprend de source judiciaire que l'enfant se serait rétracté à nouveau. Cette fois, pour réaffirmer ses premières accusations. N'empêche. Rien de tout cela ne freine les frères Hanse dans leur combat. Profs eux aussi, ils ne comprennent pas la «précipitation» du principal. Estiment qu'il y a eu «dysfonctionnement de l'administration». Des deux possibilités offertes aux proviseurs en pareil cas, celui de Montmirail a opté, selon eux, pour la plus brutale: la saisie du procureur, plutôt que l'enquête interne. Et les deux frères de pointer «la lâcheté du gamin, la lâcheté des parents, la lâcheté des politiques qui utilisent à tort et à travers le problème de la pédophilie, et le manque de responsabilité du principal». Au rectorat, on rétorque qu'il était impossible à ce dernier d'«établir la vérité ou non en l'absence des parents». Pour ses frères, la clé du suicide de Bernard réside pourtant bien là. «Homme d'honneur, il n'a pas supporté que l'administration le lâche.» Son épouse ajoute: «Il avait peur de la rumeur.»