- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
Cripure a écrit: Maintenant, il est utile de rappeler que nous devons évaluer leur travaux, et pas eux, que la note ne chiffre pas leur valeur humaine. Et j'ai été très surpris de constater que l'évaluation par compétences, elle, n'hésite pas à évaluer l'enfant dans son comportement (ça avait débuté avec le non-sens de la "note de vie scolaire", de sinistre mémoire). Bref, les prétendus novateurs me paraissent bien plus dangereux que les noteurs sur 20.
Il y a d'ailleurs une profonde contradiction dans ce principe de la notation par compétences qui se prétend plus humaine. La seule chose que je sache à peu près faire, c'est évaluer la réussite d'un travail, d'une production, en fonction de ce que j'ai voulu enseigner et des attentes que j'ai formulées. Voilà, je sais juste chiffrer la réussite d'une copie. Or, avec la compétence, on me demande de porter un jugement sur les aptitudes intrinsèques d'un individu, ce que je trouve incomparablement plus violent.
Quand Kévin me rend une copie moisie parce qu'il n'a rien branlé, je ne veux ni ne peux en conclure qu'il n'est pas capable de, qu'il n'a pas les compétences intrinsèques pour. Après tout, si Kévin s'était sorti les doigts, il aurait peut-être bien été le plus apte de la bande.
- CathEnchanteur
Duduche a écrit:Très clairement oui. Ils ne travaillent plus pour une note.Singing in The Rain a écrit:
Et avec la suppression des notes au primaire, l'attitude des écoliers face au travail a-t-elle changé ?
Tu ne viens pas de dire que tu étais T1 ?
- leptifloNiveau 5
Cripure a écrit:
Quand je suis arrivé dans mon établissement, il y avait encore une curiosité : un agrégé de maths nommé par l'IG sur la Chaire de Terminale C, s'il vous plait (dans les années 60-70, être prof de maths en T C s'obtenait comme une classe prépa). C'était THE prof de maths, respecté et intouché (et intouchable) depuis 1969. Il est parti en 2004. Tout ce temps, il a proposé à ses T C, puis TS spé maths 6 devoirs par an, 2 par trimestre, pas un de plus. Pas un seul devoir à la maison noté. Avec des résultats astronomiques, surtout pour notre bahut campagnard à fort taux de CSP -- ... Et tous ses collègues faisaient bien sûr de même.
La norme, ce sont les petits jeunes issus des culpabilisateurs patentés que furent les IUFM et que sont déjà les ESPE qui l'ont fait évoluer en tremblant devant tout ce qui bouge. Depuis quand savoir réciter trois théorèmes trois fois dans le trimestre dit-il quelque chose des capacités en mathématiques ?
.
Je ne comprend pas vraiment...
Comparer un (super) prof de prépa et un prof de 5ème par exemple, me paraît oser !!
Je trouve ce passage un peu de mauvaise foi et infantilisant envers les "petits jeunes"... Mais bon...
_________________
"Tu es TZR, bah on t'a donné les pires classes" TZR depuis 10ans...
Muté après 11 ans dans le Nord <3
- Ma'amÉrudit
Cripure a écrit:Ben pas partout, en tout cas. Chez nous, tout est noté et mon mari pratique la notation sur 20 depuis son entrée dans le métier en 1995.
Et ça passe comment auprès de son IEN ?
Je le faisais au début aussi, je trouvais que ma façon d'évaluer était beaucoup plus fine et objective. J'ai cédé à la pression et j'ai arrêté de le faire. Franchement, je trouve que je bosse moins bien, mais bon, passons. Dans ma circo, on a hérité d'une IEN du modèle chefaillon. L'année dernière, elle a inspecté une collègue, pas née de la dernière pluie, qui mettait des notes chiffrées. La pauvre a passé un très sale quart d'heure.
Elle n'est pas dans mon école, je ne sais pas quelles ont été les conséquences concrètes pour elle, ni si elle a arrêté de le faire depuis, mais la pression est réelle en tout cas.
Il faut dire que mon IEN voudrait carrément qu'on ne mette pas de notes du tout. En fait, il ne faudrait mettre que des bonnes notes. C'est à dire qu'on ne remplit les livrets qu'avec les compétences qui sont acquises. Certains dans la classe valident 150 compétences et d'autres une petite dizaine (dessin, chant choral...). Le tout bien sûr sans informer les parents que tous les enfants n'ont pas le même livret.
Je ne sais pas s'il y a des collègues qui pratiquent. Ça s'appelle l'évaluation positive, je crois...
Sinon, je suis d'accord pour dire que l'évaluation par compétences est mère de l'évaluationnite. Avec toutes les compétences que nous avons à évaluer, il en faut des contrôles !
- Ma'amÉrudit
Duduche a écrit:Singing in The Rain a écrit:may68 a écrit:Dans le primaire on a supprimé les notes depuis un bon moment (sauf dans le privé , le fils de ma copine a 8,75 de moyenne ...) : est-ce que nous sommes devenus un modèle de réussite ? Ben non !
Et avec la suppression des notes au primaire, l'attitude des écoliers face au travail a-t-elle changé ?
Très clairement oui. Ils ne travaillent plus pour une note.
Tu enseignes ou as enseigné dans le premier degré ?
- DuducheNiveau 5
Pour répondre : je ne suis pas PE mais entouré de PE (ma compagne en tout premier lieu, amis proches, amis d'amis ...). Bref, j'ai très souvent l'occasion de discuter avec eux de notre travail (de la note ou autre d'ailleurs).
Pour en revenir à la note. Au delà d'Antibi (même s'il avance des choses très intéressantes à mon sens) il n'est pas le seul à nuancer la note.
- Pierre Merle : Dans "Les notes : secrets de fabrication" (2007). Il estime que la plupart du temps, le discours pro-note est diffusé par d'anciens élèves en réussite (diplômés, élèves que la note n'a pas fustigés pour ne pas dire traumatisés). Il met cependant en évidence que 17 % de jeunes sortis tôt du système scolaire le sont probablement à cause de cette note. Je cite :
« considérer que la note encourage revient à ne regarder que d'un œil, à être aveugle au gâchis considérable constitué par l'immensité du décrochage précoce propre à l'école française. Au mieux la note encourage les bons élèves et décourage les autres. En ce sens, elle crée des différences ; elle contribue à l'échec scolaire. »
D'un point de vue psychologique, Pierre Merle estime que les mauvaises notes ne favorisent pas l'estime de soi. L'élève se crée une image scolaire négative, ce qui engendre un "sentiment d'incompétence".
Bien sûr, il met aussi en avant l'aspect de compétition que la note va forcément introduire. Ainsi, la note ne favorise pas l'apprentissage, elle masque le goût d'apprendre au profit de la volonté d'être parmi les premiers.
- Lignier et Pagis : Ce qu'ils appellent "l'intimité enfantine" : Outre la perversion du classement, la note participe à la construction de "relation amicales et de dégoûts". Je m'explique : nous basons nos relations en partie sur la valeur de l'autre et inconsciemment, nous nous détournons des personnes qui ne seraient pas nos égaux sur le plan scolaire. La socialisation se réduit alors.
Certains vont trouver que ce dernier argument va très loin. Peut être. Toujours est-il que très honnêtement, avec du recul sur ma propre histoire, mes relations scolaires furent très souvent dictées par ce facteur de la note.
- Rosenthal et Jacobson : Ils ont démontré que les à priori que pouvait avoir un enseignant sur un élève, oriente et influence la scolarité de l'élève.
Pour en arriver à ce résultat ils ont mené une expérience dans une école défavorisée de San Francisco. Les enfants ont alors passé un test estimant leur QI. Les chercheurs se sont arrangés de façons à ce que l'enseignant ait les résultats par « inadvertance ». Pour autant, les résultats fournis à l'enseignant ne sont pas ceux réellement obtenus par les élèves. Avant cette communication, les chercheurs ont pris le soin de distribuer aléatoirement des résultats aux tests. Ainsi, 20% des tests ont été surévalués. L'enseignant n'en ayant pas conscience. Un an plus tard, Rosenthal et Jacobson ont de nouveau fait passer ces tests aux élèves. Ces 20% d'élèves surévalués ont amélioré leur résultats de 5 à 25 points. Par cette expérience, Rosenthal et Jacobson confirment l'influence des attentes de l'enseignant sur la production des compétences de l'élève.
Pierre Merle dit encore beaucoup de chose dans son article "faut-il en finir avec les notes".
Pour en revenir à la note. Au delà d'Antibi (même s'il avance des choses très intéressantes à mon sens) il n'est pas le seul à nuancer la note.
- Pierre Merle : Dans "Les notes : secrets de fabrication" (2007). Il estime que la plupart du temps, le discours pro-note est diffusé par d'anciens élèves en réussite (diplômés, élèves que la note n'a pas fustigés pour ne pas dire traumatisés). Il met cependant en évidence que 17 % de jeunes sortis tôt du système scolaire le sont probablement à cause de cette note. Je cite :
« considérer que la note encourage revient à ne regarder que d'un œil, à être aveugle au gâchis considérable constitué par l'immensité du décrochage précoce propre à l'école française. Au mieux la note encourage les bons élèves et décourage les autres. En ce sens, elle crée des différences ; elle contribue à l'échec scolaire. »
D'un point de vue psychologique, Pierre Merle estime que les mauvaises notes ne favorisent pas l'estime de soi. L'élève se crée une image scolaire négative, ce qui engendre un "sentiment d'incompétence".
Bien sûr, il met aussi en avant l'aspect de compétition que la note va forcément introduire. Ainsi, la note ne favorise pas l'apprentissage, elle masque le goût d'apprendre au profit de la volonté d'être parmi les premiers.
- Lignier et Pagis : Ce qu'ils appellent "l'intimité enfantine" : Outre la perversion du classement, la note participe à la construction de "relation amicales et de dégoûts". Je m'explique : nous basons nos relations en partie sur la valeur de l'autre et inconsciemment, nous nous détournons des personnes qui ne seraient pas nos égaux sur le plan scolaire. La socialisation se réduit alors.
Certains vont trouver que ce dernier argument va très loin. Peut être. Toujours est-il que très honnêtement, avec du recul sur ma propre histoire, mes relations scolaires furent très souvent dictées par ce facteur de la note.
- Rosenthal et Jacobson : Ils ont démontré que les à priori que pouvait avoir un enseignant sur un élève, oriente et influence la scolarité de l'élève.
Pour en arriver à ce résultat ils ont mené une expérience dans une école défavorisée de San Francisco. Les enfants ont alors passé un test estimant leur QI. Les chercheurs se sont arrangés de façons à ce que l'enseignant ait les résultats par « inadvertance ». Pour autant, les résultats fournis à l'enseignant ne sont pas ceux réellement obtenus par les élèves. Avant cette communication, les chercheurs ont pris le soin de distribuer aléatoirement des résultats aux tests. Ainsi, 20% des tests ont été surévalués. L'enseignant n'en ayant pas conscience. Un an plus tard, Rosenthal et Jacobson ont de nouveau fait passer ces tests aux élèves. Ces 20% d'élèves surévalués ont amélioré leur résultats de 5 à 25 points. Par cette expérience, Rosenthal et Jacobson confirment l'influence des attentes de l'enseignant sur la production des compétences de l'élève.
Pierre Merle dit encore beaucoup de chose dans son article "faut-il en finir avec les notes".
- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
Duduche a écrit:- Pierre Merle : Dans "Les notes : secrets de fabrication" (2007). Il estime que la plupart du temps, le discours pro-note est diffusé par d'anciens élèves en réussite (diplômés, élèves que la note n'a pas fustigés pour ne pas dire traumatisés). Il met cependant en évidence que 17 % de jeunes sortis tôt du système scolaire le sont probablement à cause de cette note. Je cite :
« considérer que la note encourage revient à ne regarder que d'un œil, à être aveugle au gâchis considérable constitué par l'immensité du décrochage précoce propre à l'école française. Au mieux la note encourage les bons élèves et décourage les autres. En ce sens, elle crée des différences ; elle contribue à l'échec scolaire. »
J'ai l'impression que Merle a inventé l'eau chaude. Mais bien sûr que les mauvaises notes n'aident pas à construire une image positive de soi ! Les échecs donnent rarement la patate ! Mais je n'ai pas attendu d'être prof pour le savoir. A la fac, j'avais quelques amis qui profitaient avec une grande légèreté du temps libre qu'ils se créaient pendant les heures de cours. Une fois qu'il avaient enchaîné les examens ratés, mécaniquement, ils se sentaient de plus en plus inaptes à leurs études, et ce quelles que soient leurs aptitudes initiales.
Une fois que la dynamique de l'échec est créée, la dévalorisation ne peut que suivre.
Mais quelle est l'origine du problème ? Pourquoi ces gamins se retrouvent-ils dans une telle situation ? Que disent tes références là-dessus ? Qu'on supprime l'échec en supprimant l'évaluation de l'échec ? Faut-il une évaluation qui ne dise pas au gamin qu'il ne sait pas lire ? Qu'il ne sait pas écrire ? Qu'il ne sait pas multiplier des nombres simples ? Va-t-on régler ces problèmes par le mensonge d'une évaluation qui ne dise pas les choses ?
On est vraiment chez Orwell, là...
Pour le reste, bien sûr qu'il faut avoir conscience des dangers de la note, de ses limites. Bien sûr qu'il faut expliquer aux gamins ce que la note dit, et ce qu'elle ne dit pas, et garder à l'esprit qu'elle n'est qu'un outil, partiel, incomplet. Et on peut d'ailleurs ne pas être qu'évaluateur, et avoir de très bonnes relations avec des élèves à qui l'on donne de mauvaises notes, sans jamais leur opposer le moindre mépris. Pour ma part, c'est en leur mentant sur leur niveau dans ma discipline que j'aurais l'impression de les mépriser.
- User5899Demi-dieu
Cette année ? :shock: :shock: :shock:ben2510 a écrit:En 2nde je donne 2 DS par trimestre. En fait je ne note pas trop vite, je ne donne le premier DS qu'après avoir vérifié qu'il sera réussi. Je suis à mon quatrième paquet, ceci dit. Il me semble qu'évaluer est surtout utile pour saviir où en sont les élèves, il n'est pas utile de noter tout le temps.
J'ai fait un devoir de 1h en seconde. Point.
- User5899Demi-dieu
Vous devriez relire... Qui vous parle de comparer un prof de terminale (pas de prépa) et un autre de 5e ? Je parle de gens enseignant au même niveau.leptiflo a écrit:Je ne comprend pas vraiment...Cripure a écrit:Quand je suis arrivé dans mon établissement, il y avait encore une curiosité : un agrégé de maths nommé par l'IG sur la Chaire de Terminale C, s'il vous plait (dans les années 60-70, être prof de maths en T C s'obtenait comme une classe prépa). C'était THE prof de maths, respecté et intouché (et intouchable) depuis 1969. Il est parti en 2004. Tout ce temps, il a proposé à ses T C, puis TS spé maths 6 devoirs par an, 2 par trimestre, pas un de plus. Pas un seul devoir à la maison noté. Avec des résultats astronomiques, surtout pour notre bahut campagnard à fort taux de CSP -- ... Et tous ses collègues faisaient bien sûr de même.
La norme, ce sont les petits jeunes issus des culpabilisateurs patentés que furent les IUFM et que sont déjà les ESPE qui l'ont fait évoluer en tremblant devant tout ce qui bouge. Depuis quand savoir réciter trois théorèmes trois fois dans le trimestre dit-il quelque chose des capacités en mathématiques ?.
Comparer un (super) prof de prépa et un prof de 5ème par exemple, me paraît oser !!
Je trouve ce passage un peu de mauvaise foi et infantilisant envers les "petits jeunes"... Mais bon...
_______
Oui, alors, si vous croyez que je vais m'amuser à vous répondre point par point quand vous alignez les affirmations sans tenir compte des réponses précédentes, hein... Je finis par me demander si vous ne trolleriez pas, en effet, un chouiaDuduche a écrit:Pour répondre : je ne suis pas PE mais entouré de PE (ma compagne en tout premier lieu, amis proches, amis d'amis ...). Bref, j'ai très souvent l'occasion de discuter avec eux de notre travail (de la note ou autre d'ailleurs).
Pour en revenir à la note.
Basta cosi !
- DuducheNiveau 5
Je ne prends pas forcement en compte les réponses précédentes pour la simple et bonne raison que je me fais attaquer de toute part et que je n'ai pas le temps de répondre à chaque message.
Si à chaque désaccord on m'accuse de troller ... Pffff, je perds apparemment mon temps.
Je respecte votre avis, j'ai le mien et je n'ai pas besoin de me montrer condescendant pour le partager. Je ne vise pas tout le monde bien sûr, mais certains se reconnaitront fort justement.
Si à chaque désaccord on m'accuse de troller ... Pffff, je perds apparemment mon temps.
Je respecte votre avis, j'ai le mien et je n'ai pas besoin de me montrer condescendant pour le partager. Je ne vise pas tout le monde bien sûr, mais certains se reconnaitront fort justement.
- User21714Expert spécialisé
Sondage du jour: édifiant!
http://actu.orange.fr/france/notes-a-l-ecole-faut-il-supprimer-le-bareme-de-1-a-20-magic_CNT000000dXZt9.html
http://actu.orange.fr/france/notes-a-l-ecole-faut-il-supprimer-le-bareme-de-1-a-20-magic_CNT000000dXZt9.html
- User5899Demi-dieu
Ben il suffit alors de dire que vous êtes là pour prêcher et pas pour discuter, c'est simple. On vous met en ignoré et hop, plus de soucis. Il a changé, le grand Duduche, depuis janvier.Duduche a écrit:Je ne prends pas forcement en compte les réponses précédentes pour la simple et bonne raison que je me fais attaquer de toute part et que je n'ai pas le temps de répondre à chaque message.
Si à chaque désaccord on m'accuse de troller ... Pffff, je perds apparemment mon temps.
Je respecte votre avis, j'ai le mien et je n'ai pas besoin de me montrer condescendant pour le partager. Je ne vise pas tout le monde bien sûr, mais certains se reconnaitront fort justement.
- automneNiveau 5
Encore un sondage, la question du jour de M6: https://fr.news.yahoo.com/m6info/la-question-du-jour/
- ZagaraGuide spirituel
Juste faux car exagéré.- Lignier et Pagis : Ce qu'ils appellent "l'intimité enfantine" : Outre la perversion du classement, la note participe à la construction de "relation amicales et de dégoûts". Je m'explique : nous basons nos relations en partie sur la valeur de l'autre et inconsciemment, nous nous détournons des personnes qui ne seraient pas nos égaux sur le plan scolaire. La socialisation se réduit alors.
1/ C'est oublier que les relations sociales sont un champ très complexe qu'on ne peut simplifier à "toi t'es comme moi alors je t'aimeuh"
2/ il suffit d'avoir été prof ne serait-ce qu'1 mois pour trouver des dizaines de contradictions à cette affirmation non fondée dans chaque établissement.
quand je suis arrivée en prépa j'ai commencé à 2/20. 2 solutions s'offrent alors à l'élève : chougner "muh on m'a traumatiséééée" ou se sortir les doigts du cul pour progresser. Ce que je veux dire c'est que le problème est posé à l'envers : le problème n'est pas qu'on traumatise les élèves avec les notes, le problème est que les parents n'apprennent pas à leurs enfants à se sortir les doigts et à considérer la note pour ce qu'elle est : un thermomètre de l'effort.- Pierre Merle : Dans "Les notes : secrets de fabrication" (2007). Il estime que la plupart du temps, le discours pro-note est diffusé par d'anciens élèves en réussite (diplômés, élèves que la note n'a pas fustigés pour ne pas dire traumatisés). Il met cependant en évidence que 17 % de jeunes sortis tôt du système scolaire le sont probablement à cause de cette note.
Dénoncer la note c'est comme dénoncer l'éthylotest et dire que s'il indique qu'on est bourré c'est qu'il nous stigmatise.
Bref tout ça c'est des contresens produits par des gens éloignés de l'enseignement qui toisent l'éducation depuis leur fauteuil.
- User5899Demi-dieu
Est-ce bien raisonnable de jouer aux chatons de Belkacem en sautant sur la première ficelle qu'elle agite pour détourner l'attention du principal : refus de sa réforme de Gribouille ?
- User21714Expert spécialisé
Cripure a écrit:Est-ce bien raisonnable de jouer aux chatons de Belkacem en sautant sur la première ficelle qu'elle agite pour détourner l'attention du principal : refus de sa réforme de Gribouille ?
Bien vu!
- ycombeMonarque
Je t'ai aiguillé sur le travail de Dwek. Tu devrais peut-être y réfléchir avant de balancer tes références un tantinet orientées.Duduche a écrit:Pour répondre : je ne suis pas PE mais entouré de PE (ma compagne en tout premier lieu, amis proches, amis d'amis ...). Bref, j'ai très souvent l'occasion de discuter avec eux de notre travail (de la note ou autre d'ailleurs).
Pour en revenir à la note. Au delà d'Antibi (même s'il avance des choses très intéressantes à mon sens) il n'est pas le seul à nuancer la note.
Le «probablement» indique une absence de certitude. La phrase m'indique aussi une confusion entre le symptôme (mauvaise note) et la maladie (échec scolaire).- Pierre Merle : Dans "Les notes : secrets de fabrication" (2007). Il estime que la plupart du temps, le discours pro-note est diffusé par d'anciens élèves en réussite (diplômés, élèves que la note n'a pas fustigés pour ne pas dire traumatisés). Il met cependant en évidence que 17 % de jeunes sortis tôt du système scolaire le sont probablement à cause de cette note.
C'est l'échec qui provoque ce sentiment, pas la mauvaise note. Il y a aussi ici une confusion manifeste entre les deux.Je cite :
« considérer que la note encourage revient à ne regarder que d'un œil, à être aveugle au gâchis considérable constitué par l'immensité du décrochage précoce propre à l'école française. Au mieux la note encourage les bons élèves et décourage les autres. En ce sens, elle crée des différences ; elle contribue à l'échec scolaire. »
D'un point de vue psychologique, Pierre Merle estime que les mauvaises notes ne favorisent pas l'estime de soi. L'élève se crée une image scolaire négative, ce qui engendre un "sentiment d'incompétence".
Pareil sans note: les gamins joueront à celui qui a fini les problèmes le plus vite, qui en fait le plus, etc... La note n'est pour rien dans cette histoire et la supprimer n'y changera rien. D'ailleurs, pourquoi faudrait-il changer cette envie de faire le mieux possible ?Bien sûr, il met aussi en avant l'aspect de compétition que la note va forcément introduire. Ainsi, la note ne favorise pas l'apprentissage, elle masque le goût d'apprendre au profit de la volonté d'être parmi les premiers.
Quel beau discours. Tiens, moi aussi je peux en faire un:- Lignier et Pagis : Ce qu'ils appellent "l'intimité enfantine" : Outre la perversion du classement, la note participe à la construction de "relation amicales et de dégoûts". Je m'explique : nous basons nos relations en partie sur la valeur de l'autre et inconsciemment, nous nous détournons des personnes qui ne seraient pas nos égaux sur le plan scolaire. La socialisation se réduit alors.
Nous cherchons des relations avec des gens qui ont les même goûts que nous. Pour le foot, pour la lecture, pour les sciences. Nous les trouvons chez nos copains d'écoles qui s'intéressent aux mêmes disciplines. Quoi d'étonnant? Le fait que les notes se ressemblent n'est qu'une conséquence de cette façon de faire.
C'est l'effet Pygmalion, bien connu des enseignants. Mais cette expérience n'a rien à voir avec le fait de noter ou pas, donc mis à part pour vouloir en mettre plein la vue avec des références, qu'est-ce que ça vient faire ici?- Rosenthal et Jacobson : Ils ont démontré que les à priori que pouvait avoir un enseignant sur un élève, oriente et influence la scolarité de l'élève.
Pour en arriver à ce résultat ils ont mené une expérience dans une école défavorisée de San Francisco. Les enfants ont alors passé un test estimant leur QI. Les chercheurs se sont arrangés de façons à ce que l'enseignant ait les résultats par « inadvertance ». Pour autant, les résultats fournis à l'enseignant ne sont pas ceux réellement obtenus par les élèves. Avant cette communication, les chercheurs ont pris le soin de distribuer aléatoirement des résultats aux tests. Ainsi, 20% des tests ont été surévalués. L'enseignant n'en ayant pas conscience. Un an plus tard, Rosenthal et Jacobson ont de nouveau fait passer ces tests aux élèves. Ces 20% d'élèves surévalués ont amélioré leur résultats de 5 à 25 points. Par cette expérience, Rosenthal et Jacobson confirment l'influence des attentes de l'enseignant sur la production des compétences de l'élève.
Encore un grand discours des sciences de l'éducation à la française. C.f. ma signature.Pierre Merle dit encore beaucoup de chose dans son article "faut-il en finir avec les notes".
Et si le débat t'intéresse, je t'invite à relire mon poste sur Dwek: la note n'est pas le problème. C'est la réaction face à l'échec le problème. Qu'en penses-tu ?
https://www.neoprofs.org/t76949p60-les-notes-precipitent-elles-les-eleves-dans-lechec-scolaire-girard-vs-antibi#2566376
_________________
Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- User5899Demi-dieu
N'évangélisez pas les prêtres, ycombe... Ne tombez pas dans le panneau.
- ben2510Expert spécialisé
Cripure a écrit:Cette année ? :shock: :shock: :shock:ben2510 a écrit:En 2nde je donne 2 DS par trimestre. En fait je ne note pas trop vite, je ne donne le premier DS qu'après avoir vérifié qu'il sera réussi. Je suis à mon quatrième paquet, ceci dit. Il me semble qu'évaluer est surtout utile pour saviir où en sont les élèves, il n'est pas utile de noter tout le temps.
J'ai fait un devoir de 1h en seconde. Point.
Ouh la c'est déjà beaucoup plus que ce que j'ai fait moi !
Je parle de paquets avec des copies de deux ou trois pages (écrites gros...), avec des choses assez basiques, non notées mais commentées, sur des choses qui devraient être acquises en fin de troisième et sur les quelques notions nouvelles vues pour l'instant.
Pas plus de cinq minutes par copie, hein !
_________________
On fait la science avec des faits, comme on fait une maison avec des pierres : mais une accumulation de faits n'est pas plus une science qu'un tas de pierres n'est une maison. Henri Poincaré La notion d'équation différentielle est le pivot de la conception scientifique du monde. Vladimir Arnold
- El-vacatorNiveau 7
NVB sur Europe 1 : la notation classique de 0 à 20 maintenue. Mais une appréciation sur trois (ou cinq ?) niveaux pour les compétences du socle, en plus.
Voir : https://www.neoprofs.org/t94805-nvb-sur-europe1-ce-vendredi-18-septembre-a-8h18#3272005
Voir : https://www.neoprofs.org/t94805-nvb-sur-europe1-ce-vendredi-18-septembre-a-8h18#3272005
_________________
Victoriae mundis et mundis lacrima
- egometDoyen
Il y a plusieurs trucs qui me chiffonnent dans ces chiffres.Duduche a écrit:
- Rosenthal et Jacobson : Ils ont démontré que les à priori que pouvait avoir un enseignant sur un élève, oriente et influence la scolarité de l'élève.
Pour en arriver à ce résultat ils ont mené une expérience dans une école défavorisée de San Francisco. Les enfants ont alors passé un test estimant leur QI. Les chercheurs se sont arrangés de façons à ce que l'enseignant ait les résultats par « inadvertance ». Pour autant, les résultats fournis à l'enseignant ne sont pas ceux réellement obtenus par les élèves. Avant cette communication, les chercheurs ont pris le soin de distribuer aléatoirement des résultats aux tests. Ainsi, 20% des tests ont été surévalués. L'enseignant n'en ayant pas conscience. Un an plus tard, Rosenthal et Jacobson ont de nouveau fait passer ces tests aux élèves. Ces 20% d'élèves surévalués ont amélioré leur résultats de 5 à 25 points. Par cette expérience, Rosenthal et Jacobson confirment l'influence des attentes de l'enseignant sur la production des compétences de l'élève.
La première chose concerne la nature des tests de QI. Ce sont des tests de psychologues censés être non scolaires et tester l'intelligence indépendamment de l'apprentissage. Or il est parfaitement faux de dire qu'on ne peut s'y entraîner. Il y a des tas de jeux de logique qui traînent un peu partout, sur le net et dans des bouquins. Certains permettent d'aller beaucoup plus loin que la plupart des tests de QI. Certains ne sont difficiles que la première fois, car il faut repérer le mode de raisonnement. Une fois que c'est fait, leur réalisation devient quasi automatique.
Il est vraisemblable que les élèves d'une école défavorisée ont été confrontés à ces tests pour la première fois. Le deuxième coup était logiquement meilleur, simplement parce qu'ils savaient à quoi s'attendre. De plus, les chercheurs ont attendu un an pour refaire le test, ce qui accroît encore le score.
Pour que ce soit un petit peu significatif, il faudrait savoir quelle est la marge de progression des élèves qui n'ont pas reçu des résultats truqués. J'aimerais aussi connaître la taille de l'échantillon.
_________________
Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- egometDoyen
Cela dit, je ne remets pas forcément en cause l'effet Pygmalion. Il est certain que ça joue.
En revanche, il serait naïf de croire qu'il suffit de rehausser les notes pour obtenir de meilleurs résultats. Si l'effet psychologique peut fonctionner, ça repose sur le secret de la fraude.
Le dispositif des chercheurs est impressionnant. Certains élèves ont eu des scores moins bons qu'ils ne pouvaient s'y attendre. Et les résultats des bons élèves accréditent l'idée que le test est sérieux et difficile.
En revanche la stratégie du professeur laxiste avec tout le monde ne trompe personne. On sait qu'il n'est pas nécessaire de fournir beaucoup de travail avec lui.
Et s'il s'essaie à gonfler certaines notes en douce, il s'expose à passer pour injuste, la première fois que les élèves vont comparer leurs copies. Je suppose que dans l'expérience, les chercheurs n'ont pas rendu les copies, mais seulement le score...
En revanche, il serait naïf de croire qu'il suffit de rehausser les notes pour obtenir de meilleurs résultats. Si l'effet psychologique peut fonctionner, ça repose sur le secret de la fraude.
Le dispositif des chercheurs est impressionnant. Certains élèves ont eu des scores moins bons qu'ils ne pouvaient s'y attendre. Et les résultats des bons élèves accréditent l'idée que le test est sérieux et difficile.
En revanche la stratégie du professeur laxiste avec tout le monde ne trompe personne. On sait qu'il n'est pas nécessaire de fournir beaucoup de travail avec lui.
Et s'il s'essaie à gonfler certaines notes en douce, il s'expose à passer pour injuste, la première fois que les élèves vont comparer leurs copies. Je suppose que dans l'expérience, les chercheurs n'ont pas rendu les copies, mais seulement le score...
_________________
Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- DuducheNiveau 5
Cripure a écrit:Ben il suffit alors de dire que vous êtes là pour prêcher et pas pour discuter, c'est simple. On vous met en ignoré et hop, plus de soucis. Il a changé, le grand Duduche, depuis janvier.Duduche a écrit:Je ne prends pas forcement en compte les réponses précédentes pour la simple et bonne raison que je me fais attaquer de toute part et que je n'ai pas le temps de répondre à chaque message.
Si à chaque désaccord on m'accuse de troller ... Pffff, je perds apparemment mon temps.
Je respecte votre avis, j'ai le mien et je n'ai pas besoin de me montrer condescendant pour le partager. Je ne vise pas tout le monde bien sûr, mais certains se reconnaitront fort justement.
Elle est bonne celle-là. Je suis bel et bien là pour discuter. Je reconnais d'ailleurs régulièrement (sur ce fil ou ailleurs) être T1. Ainsi, tout ce que je dis, je le dis avec ma maigre experience, limitée peut être, mais j'ai quand même le droit d'avoir un avis, même tranché.
- the educatorFidèle du forum
Tu donnes une vision très simplifiée de ce qu'est réellement le wisc et de la manière dont ça s'interprête.Egomet a écrit:La première chose concerne la nature des tests de QI. Ce sont des tests de psychologues censés être non scolaires et tester l'intelligence indépendamment de l'apprentissage. Or il est parfaitement faux de dire qu'on ne peut s'y entraîner. Il y a des tas de jeux de logique qui traînent un peu partout, sur le net et dans des bouquins. Certains permettent d'aller beaucoup plus loin que la plupart des tests de QI. Certains ne sont difficiles que la première fois, car il faut repérer le mode de raisonnement. Une fois que c'est fait, leur réalisation devient quasi automatique.
- User5899Demi-dieu
Qui dit le contraire ? Mais on vous répond et vous ignorez. Donc, stop pour moi.Duduche a écrit:Cripure a écrit:Ben il suffit alors de dire que vous êtes là pour prêcher et pas pour discuter, c'est simple. On vous met en ignoré et hop, plus de soucis. Il a changé, le grand Duduche, depuis janvier.Duduche a écrit:Je ne prends pas forcement en compte les réponses précédentes pour la simple et bonne raison que je me fais attaquer de toute part et que je n'ai pas le temps de répondre à chaque message.
Si à chaque désaccord on m'accuse de troller ... Pffff, je perds apparemment mon temps.
Je respecte votre avis, j'ai le mien et je n'ai pas besoin de me montrer condescendant pour le partager. Je ne vise pas tout le monde bien sûr, mais certains se reconnaitront fort justement.
Elle est bonne celle-là. Je suis bel et bien là pour discuter. Je reconnais d'ailleurs régulièrement (sur ce fil ou ailleurs) être T1. Ainsi, tout ce que je dis, je le dis avec ma maigre experience, limitée peut être, mais j'ai quand même le droit d'avoir un avis, même tranché.
- Suppression d'une note par le CDE
- Peillon annonce 4 000 postes pour le collège et la suppression de la note de VS
- Réforme du collège par Vincent Peillon : 4000 postes supplémentaires, suppression de la note de vie scolaire, volants d'"heures-professeurs" et "enseignements complémentaires interdisciplinaires".
- Suppression de l’option latin = suppression de mon poste ?
- Certifiée, échelon 5 : note pédagogique de 39 après inspection : est-ce une bonne note ?
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum