- LeodaganFidèle du forum
Extrait choisi du texte de Gramsci (justement célèbre) :
"Dans la vieille école l'étude grammaticale des langues latine et grecque, jointe à l'étude des littératures et des histoires politiques respectives, était un principe éducatif dans la mesure où l'idéal humaniste, qui s'incarne dans Athènes et Rome, était répandu dans toute la société, était un élément essentiel de la vie et de la culture nationales. Même le caractère mécanique de l'étude grammaticale était vivifié par la perspective culturelle. Les notions particulières n'étaient pas apprises en vue d'un but immédiat pratico-professionnel : le but apparaissait désintéressé parce que l'intérêt était le développement intérieur de la personnalité, la formation du caractère à travers l'absorption et l'assimilation de tout le passé culturel de la civilisation européenne moderne. On n'apprenait pas le latin et le- grec pour les parler, pour devenir employé d'hôtel, interprète, correspondant commercial. On les apprenait pour connaître la civilisation des deux peuples, présupposé nécessaire à la civilisation moderne, c'est-à-dire pour être soi-même et se connaître soi-même en pleine conscience. Les langues latine et grecque étaient apprises selon la grammaire, mécaniquement, mais il y a beaucoup d'injustice et d'impropriété dans l'accusation d! e mécanisme et d'aridité. On a affaire à de jeunes enfants auxquels il importe de faire acquérir certaines habitudes de diligence, d'exactitude, de bonne tenue même physique, de concentration psychique sur des sujets déterminés, habitudes qu'on ne peut acquérir sans répétition mécanique d'actes disciplinés et méthodiques. Un savant de quarante ans serait-il capable de rester seize heures de suite assis à son bureau s'il n'avait dès l'enfance été contraint, par coercition mécanique, d'adopter les habitudes psycho-physiques appropriées ? Si l'on veut sélectionner de grands hommes de science, c'est encore par là qu'il faut commencer, et c'est sur tout le domaine scolaire qu'il faut faire pression pour réussir à faire émerger ces milliers ou ces centaines, ou ne serait-ce que ces douzaines de savants de grand talent, dont toute civilisation a besoin (même si l'on peut faire de grands progrès dans ce domaine, à l'aide des crédits scientifiques adéquats, sans revenir aux méthodes scolaires des jésuites).
On apprend le latin (ou mieux, on étudie le latin), on l'analyse jusqu'à ses subdivisions les plus élémentaires, on l'analyse comme une chose morte, c'est vrai, mais toute analyse faite par un enfant ne peut porter que sur des choses mortes; d'autre part, il ne faut pas oublier que là où cette étude est faite sous cette forme, la vie des Romains est un mythe qui, dans une certaine mesure, a déjà intéressé l'enfant et l'intéresse, si bien que dans ce qui est mort est présente une plus grande vie. Et puis, la langue est morte, est analysée comme une chose inerte, comme un cadavre sur la table de dissection, mais elle revit continuelle! ment dans les exemples, dans les narrations. Pourrait-on étudier de la même façon l'italien ? Impossible; aucune langue vivante ne pourrait être étudiée comme le latin, cela serait et semblerait absurde. Aucun enfant ne connaît le latin quand il en commence l'étude par une telle méthode analytique. Une langue vivante pourrait être connue et il suffirait qu'un seul enfant la connaisse pour rompre le charme : tous iraient à l'école Berlitz, tout de suite. Le latin (le grec aussi) se présente à l'imagination comme un mythe, même pour l'enseignant. On n'étudie pas le latin pour apprendre le latin; depuis longtemps, en vertu d'une tradition culturelle-scolaire dont on pourrait rechercher l'origine et le développement, on étudie le latin comme élément d'un programme scolaire idéal, élément qui résume et satisfait toute! Une série d'exigences pédagogiques et psychologiques; on l'étudie pour habituer les enfants à étudier d'une façon déterminée, à analyser un corps historique qu'on peut traiter comme un cadavre constamment rappelé à la vie; pour les habituer à raisonner, à abstraire schématiquement tout en étant capables de redescendre de l'abstraction à la vie réelle immédiate, pour voir dans chaque fait ou chaque donnée ce qu'il a de général et ce qu'il a de particulier, le concept et l'individu. Et la constante comparaison entre le latin et la langue qu'on parle, que ne signifie-t-elle pas du point de vue éducatif ? La distinction et l'identification des mots et des concepts, toute la logique formelle avec les contradictions des opposés et l'analyse des différents, avec le mouvement historique de l'ensemble linguistique qui se modifie dans le temps, qui a un devenir et n'est pas seulement une entité statique. Pendant les huit ans de gymnase-lycée [6]. on étudie toute la langue historiquement réelle, après l'avoir vue photographiée dans un instant abstrait sous forme de grammaire : on l'étudie depuis Ennius(et même depuis les termes des fragments des Douze Tables)jusqu'à Phèdre et aux auteurs chrétiens; un processus historique est analysé de sa naissance à sa mort dans le temps, mort apparente puisqu'on sait que l'italien, auquel le latin est continuellement confronté, est du latin moderne. On étudie la grammaire d'une certaine époque, une abstraction, le vocabulaire d'une période déterminée, mais on étudie (par comparaison) la grammaire et le vocabulaire de chaque auteur déterminé, et la signification de chaque terme dans chaque « période « (stylistique) déterminée, on découvre ainsi que la grammaire et le vocabulaire de Phèdre ne sont pas ceux de Cicéron, ni ceux de Plaute ou de Lactance et Tertullien, qu'un même assemblage de sons n'a pas la même signification à différentes époques, chez différents écrivains. On compare continuellement le latin et l'italien; mais chaque mot est un concept, une image dont la coloration varie selon les temps et les personnes dans chacune des deux langues comparées. On étudie l'histoire littéraire des livres écrits dans cette langue, l'histoire politique, les hauts faits des hommes qui ont parlé cette langue. Tout ce complexe organique détermine l'éducation du je! une homme, du fait qu'il a parcouru, ne serait-ce que matériellement, cet itinéraire avec ces étapes, etc. Il s'est plongé dans l'histoire, il a acquis une intuition historiciste du monde et de la vie, qui devient une seconde nature, presque une spontanéité, parce qu'elle n'a pas été inculquée de façon pédantesque, par une « volonté » extrinsèquement éducative. Cette étude éduquait sans en avoir la volonté expressément déclarée, avec le minimum d'intervention c éducatrice » de l'enseignant : elle éduquait parce qu'elle instruisait. Des expériences logiques, artistiques, psychologiques étaient faites sans « y réfléchir « , sans se regarder continuellement dans la glace, et surtout était faite une grande expérience « synthétique « , philosophique, de développement historico-réel. Cela ne veut pas dire (et le penser serait stupide) que le latin et le grec, comme tels, aient des vertus intrinsèquement thaumaturgiques dans le domaine éducatif. C'est toute la tradition culturelle, vivante aussi et surtout hors de l'école, qui, dans un milieu donné, produit de telles conséquences. On voit d'ailleurs comment, une fois changée la traditionnelle intuition de la culture, l'école est entrée en crise, et est entrée en crise l'étude du latin et du grec.
Il faudra remplacer le latin et le grec comme point d'appui de l'école formatrice et on les remplacera, mais il ne sera pas facile de disposer la nouvelle matière ou la nouvelle série de matières dans un ordre didactique qui donne des résultats équivalents pour l'éducation et la formation générale de la personnalité, depuis l'enfance jusqu'au seuil du choix professionnel. En effet, dans cette période les études ou la majeure partie des études doivent être désintéressées(ou apparaître telles à ceux qui apprennent), autrement dit ne pas avoir de buts pratiques immédiats ou trop immédiats, elles doivent être formatrices même si elles sont « instructives » , c'est-à-dire riches de notions concrètes. Dans l'école actuelle, la crise profonde de la tradition culturelle, de la conception de la vie et de l'homme entraîne un processus de dégénérescence progressive : les écoles de type professionnel, c'est-à-dire préoccupées de satisfaire des intérêts pratiques immédiats, prennent l'avantage sur l'école formatrice, immédiatement désintéressée. L'aspect le plus paradoxal, c'est que ce nouveau! type d'école paraît démocratique et est prôné comme tel, alors qu'elle est au contraire destinée non seulement à perpétuer les différences sociales, mais à les cristalliser à la chinoise [7]. "
Source : https://www.marxists.org/francais/gramsci/intell/intell2.htm
"Dans la vieille école l'étude grammaticale des langues latine et grecque, jointe à l'étude des littératures et des histoires politiques respectives, était un principe éducatif dans la mesure où l'idéal humaniste, qui s'incarne dans Athènes et Rome, était répandu dans toute la société, était un élément essentiel de la vie et de la culture nationales. Même le caractère mécanique de l'étude grammaticale était vivifié par la perspective culturelle. Les notions particulières n'étaient pas apprises en vue d'un but immédiat pratico-professionnel : le but apparaissait désintéressé parce que l'intérêt était le développement intérieur de la personnalité, la formation du caractère à travers l'absorption et l'assimilation de tout le passé culturel de la civilisation européenne moderne. On n'apprenait pas le latin et le- grec pour les parler, pour devenir employé d'hôtel, interprète, correspondant commercial. On les apprenait pour connaître la civilisation des deux peuples, présupposé nécessaire à la civilisation moderne, c'est-à-dire pour être soi-même et se connaître soi-même en pleine conscience. Les langues latine et grecque étaient apprises selon la grammaire, mécaniquement, mais il y a beaucoup d'injustice et d'impropriété dans l'accusation d! e mécanisme et d'aridité. On a affaire à de jeunes enfants auxquels il importe de faire acquérir certaines habitudes de diligence, d'exactitude, de bonne tenue même physique, de concentration psychique sur des sujets déterminés, habitudes qu'on ne peut acquérir sans répétition mécanique d'actes disciplinés et méthodiques. Un savant de quarante ans serait-il capable de rester seize heures de suite assis à son bureau s'il n'avait dès l'enfance été contraint, par coercition mécanique, d'adopter les habitudes psycho-physiques appropriées ? Si l'on veut sélectionner de grands hommes de science, c'est encore par là qu'il faut commencer, et c'est sur tout le domaine scolaire qu'il faut faire pression pour réussir à faire émerger ces milliers ou ces centaines, ou ne serait-ce que ces douzaines de savants de grand talent, dont toute civilisation a besoin (même si l'on peut faire de grands progrès dans ce domaine, à l'aide des crédits scientifiques adéquats, sans revenir aux méthodes scolaires des jésuites).
On apprend le latin (ou mieux, on étudie le latin), on l'analyse jusqu'à ses subdivisions les plus élémentaires, on l'analyse comme une chose morte, c'est vrai, mais toute analyse faite par un enfant ne peut porter que sur des choses mortes; d'autre part, il ne faut pas oublier que là où cette étude est faite sous cette forme, la vie des Romains est un mythe qui, dans une certaine mesure, a déjà intéressé l'enfant et l'intéresse, si bien que dans ce qui est mort est présente une plus grande vie. Et puis, la langue est morte, est analysée comme une chose inerte, comme un cadavre sur la table de dissection, mais elle revit continuelle! ment dans les exemples, dans les narrations. Pourrait-on étudier de la même façon l'italien ? Impossible; aucune langue vivante ne pourrait être étudiée comme le latin, cela serait et semblerait absurde. Aucun enfant ne connaît le latin quand il en commence l'étude par une telle méthode analytique. Une langue vivante pourrait être connue et il suffirait qu'un seul enfant la connaisse pour rompre le charme : tous iraient à l'école Berlitz, tout de suite. Le latin (le grec aussi) se présente à l'imagination comme un mythe, même pour l'enseignant. On n'étudie pas le latin pour apprendre le latin; depuis longtemps, en vertu d'une tradition culturelle-scolaire dont on pourrait rechercher l'origine et le développement, on étudie le latin comme élément d'un programme scolaire idéal, élément qui résume et satisfait toute! Une série d'exigences pédagogiques et psychologiques; on l'étudie pour habituer les enfants à étudier d'une façon déterminée, à analyser un corps historique qu'on peut traiter comme un cadavre constamment rappelé à la vie; pour les habituer à raisonner, à abstraire schématiquement tout en étant capables de redescendre de l'abstraction à la vie réelle immédiate, pour voir dans chaque fait ou chaque donnée ce qu'il a de général et ce qu'il a de particulier, le concept et l'individu. Et la constante comparaison entre le latin et la langue qu'on parle, que ne signifie-t-elle pas du point de vue éducatif ? La distinction et l'identification des mots et des concepts, toute la logique formelle avec les contradictions des opposés et l'analyse des différents, avec le mouvement historique de l'ensemble linguistique qui se modifie dans le temps, qui a un devenir et n'est pas seulement une entité statique. Pendant les huit ans de gymnase-lycée [6]. on étudie toute la langue historiquement réelle, après l'avoir vue photographiée dans un instant abstrait sous forme de grammaire : on l'étudie depuis Ennius(et même depuis les termes des fragments des Douze Tables)jusqu'à Phèdre et aux auteurs chrétiens; un processus historique est analysé de sa naissance à sa mort dans le temps, mort apparente puisqu'on sait que l'italien, auquel le latin est continuellement confronté, est du latin moderne. On étudie la grammaire d'une certaine époque, une abstraction, le vocabulaire d'une période déterminée, mais on étudie (par comparaison) la grammaire et le vocabulaire de chaque auteur déterminé, et la signification de chaque terme dans chaque « période « (stylistique) déterminée, on découvre ainsi que la grammaire et le vocabulaire de Phèdre ne sont pas ceux de Cicéron, ni ceux de Plaute ou de Lactance et Tertullien, qu'un même assemblage de sons n'a pas la même signification à différentes époques, chez différents écrivains. On compare continuellement le latin et l'italien; mais chaque mot est un concept, une image dont la coloration varie selon les temps et les personnes dans chacune des deux langues comparées. On étudie l'histoire littéraire des livres écrits dans cette langue, l'histoire politique, les hauts faits des hommes qui ont parlé cette langue. Tout ce complexe organique détermine l'éducation du je! une homme, du fait qu'il a parcouru, ne serait-ce que matériellement, cet itinéraire avec ces étapes, etc. Il s'est plongé dans l'histoire, il a acquis une intuition historiciste du monde et de la vie, qui devient une seconde nature, presque une spontanéité, parce qu'elle n'a pas été inculquée de façon pédantesque, par une « volonté » extrinsèquement éducative. Cette étude éduquait sans en avoir la volonté expressément déclarée, avec le minimum d'intervention c éducatrice » de l'enseignant : elle éduquait parce qu'elle instruisait. Des expériences logiques, artistiques, psychologiques étaient faites sans « y réfléchir « , sans se regarder continuellement dans la glace, et surtout était faite une grande expérience « synthétique « , philosophique, de développement historico-réel. Cela ne veut pas dire (et le penser serait stupide) que le latin et le grec, comme tels, aient des vertus intrinsèquement thaumaturgiques dans le domaine éducatif. C'est toute la tradition culturelle, vivante aussi et surtout hors de l'école, qui, dans un milieu donné, produit de telles conséquences. On voit d'ailleurs comment, une fois changée la traditionnelle intuition de la culture, l'école est entrée en crise, et est entrée en crise l'étude du latin et du grec.
Il faudra remplacer le latin et le grec comme point d'appui de l'école formatrice et on les remplacera, mais il ne sera pas facile de disposer la nouvelle matière ou la nouvelle série de matières dans un ordre didactique qui donne des résultats équivalents pour l'éducation et la formation générale de la personnalité, depuis l'enfance jusqu'au seuil du choix professionnel. En effet, dans cette période les études ou la majeure partie des études doivent être désintéressées(ou apparaître telles à ceux qui apprennent), autrement dit ne pas avoir de buts pratiques immédiats ou trop immédiats, elles doivent être formatrices même si elles sont « instructives » , c'est-à-dire riches de notions concrètes. Dans l'école actuelle, la crise profonde de la tradition culturelle, de la conception de la vie et de l'homme entraîne un processus de dégénérescence progressive : les écoles de type professionnel, c'est-à-dire préoccupées de satisfaire des intérêts pratiques immédiats, prennent l'avantage sur l'école formatrice, immédiatement désintéressée. L'aspect le plus paradoxal, c'est que ce nouveau! type d'école paraît démocratique et est prôné comme tel, alors qu'elle est au contraire destinée non seulement à perpétuer les différences sociales, mais à les cristalliser à la chinoise [7]. "
Source : https://www.marxists.org/francais/gramsci/intell/intell2.htm
- Luigi_BGrand Maître
Compte rendu de la rencontre au ministère du 31 mars 2016 avec l'association "Antiquité, territoire des Ecarts" : http://avenirlatingrec.fr/actualite/syndicats-et-associations/581-ate-une-revolution-des-habitudes
On notera la position très ambiguë de l'association, seule reçue au ministère.
On notera la position très ambiguë de l'association, seule reçue au ministère.
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- IphigénieProphète
J'aime beaucoup l'argument selon lequel deux fois plus d'élèves benificieront de l'enseignement puisque les horaires sont ramenés de deux heures à une et que donc le professeur pourra voir deux groupes au lieu d'un. Si on réduisait à une demi- heure ce seraient donc quatre fois plus d'élèves: et réduit à zéro heure , le latin devient universel et on crée l'égalité absolue : elle est pas belle, la vie?
- Luigi_BGrand Maître
Un argument d'une logique imparable, en effet.
Dans les infos alarmantes : "Plus de 150 professeurs de lettres classiques nous ont contactés en vue démissionner"
Dans les infos alarmantes : "Plus de 150 professeurs de lettres classiques nous ont contactés en vue démissionner"
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- HypermnestreÉrudit
J'en connais au moins deux... Cela me met hors de moi.
Sinon, question de la part d'une collègue : les points de l'EC Latin comptent-ils pour le brevet ?
Sinon, question de la part d'une collègue : les points de l'EC Latin comptent-ils pour le brevet ?
- henrietteMédiateur
Oui :
- maîtrise correcte : 10 points bonus
- bonne maîtrise : 20 points bonus
- maîtrise correcte : 10 points bonus
- bonne maîtrise : 20 points bonus
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- SospitaNiveau 2
J’avoue avoir moi-aussi pas mal réfléchi à une reconversion ces derniers temps …
Oui ça compte ! Et heureusement parce que si on demandait aux élèves pourquoi ils font du latin, c’est pas tellement la maîtrise de la langue française (parfois) ou la question identité / altérité (jamais, même si pour ma part c’est l’argument que je préfère mais pour le comprendre encore faut-il avoir déjà découvert le monde antique, c’est pas facile à envisager avant) qu’ils invoquent mais bien « les points au brevet / bac ». C’est triste mais c’est comme ça.
Voir https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2015/12/31/MENE1531424A/jo et l’article 8 notamment.
Sur un total de 700 points : 400 points attribués au titre du contrôle continu et 300 points pour les trois épreuves terminales (dont l’oral EPI).
Ce qui, d’après mes calculs, rend l’option plus intéressante qu’aujourd’hui dans tous les cas, même pour un élève qui aurait 20 de moyenne actuellement (si quelqu’un peut confirmer, je ne fais pas confiance à mes « compétences » en mathématiques). Ce qui est dommage, c’est que ça donne quand même un côté « école des fans », puisqu’on donnera les 20 points à tout élève qui aura un niveau 15 sur 20. En même temps, ce sera le cas pour toutes les compétences (puisque le contrôle continu ne fait pas de distinction entre les disciplines, concept honni désormais).
Oui ça compte ! Et heureusement parce que si on demandait aux élèves pourquoi ils font du latin, c’est pas tellement la maîtrise de la langue française (parfois) ou la question identité / altérité (jamais, même si pour ma part c’est l’argument que je préfère mais pour le comprendre encore faut-il avoir déjà découvert le monde antique, c’est pas facile à envisager avant) qu’ils invoquent mais bien « les points au brevet / bac ». C’est triste mais c’est comme ça.
Voir https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2015/12/31/MENE1531424A/jo et l’article 8 notamment.
« Des points supplémentaires sont accordés aux candidats ayant suivi un enseignement de complément selon le niveau qu'ils ont acquis à la fin du cycle 4 au regard des objectifs d'apprentissage de cet enseignement :
- 10 points si les objectifs d'apprentissage du cycle sont atteints ;
- 20 points si les objectifs d'apprentissage du cycle sont dépassés. »
Sur un total de 700 points : 400 points attribués au titre du contrôle continu et 300 points pour les trois épreuves terminales (dont l’oral EPI).
Ce qui, d’après mes calculs, rend l’option plus intéressante qu’aujourd’hui dans tous les cas, même pour un élève qui aurait 20 de moyenne actuellement (si quelqu’un peut confirmer, je ne fais pas confiance à mes « compétences » en mathématiques). Ce qui est dommage, c’est que ça donne quand même un côté « école des fans », puisqu’on donnera les 20 points à tout élève qui aura un niveau 15 sur 20. En même temps, ce sera le cas pour toutes les compétences (puisque le contrôle continu ne fait pas de distinction entre les disciplines, concept honni désormais).
- e-WandererGrand sage
Je comprends maintenant pourquoi je ne suis ni philosophe ni marxiste ! :lol:Gramsci a écrit:Un savant de quarante ans serait-il capable de rester seize heures de suite assis à son bureau s'il n'avait dès l'enfance été contraint, par coercition mécanique, d'adopter les habitudes psycho-physiques appropriées ?
- Presse-puréeGrand sage
Luigi_B a écrit:Compte rendu de la rencontre au ministère du 31 mars 2016 avec l'association "Antiquité, territoire des Ecarts" : http://avenirlatingrec.fr/actualite/syndicats-et-associations/581-ate-une-revolution-des-habitudes
On notera la position très ambiguë de l'association, seule reçue au ministère.
Parce que
Presse-purée a écrit:Précisons que pour qu'une réforme prenne, il faut des gagnants. A budget constant, pour qu'il y ait des gagnants (et donc des soutiens), en terme de salaire, pouvoir, symbole, il faut des perdants qui se font cartonner. Dans le cas qui nous occupe, les perdants sont les enseignants d'allemand, de langues anciennes, et de langues autres que l'anglais (encore que, concernant l'anglais, on peut en discuter) et l'espagnol, qui sont livrés par le ministre de tutelle et par certains syndicats à la vindicte et aux insultes, à coup de mensonges éhontés et de méconnaissance crasse des rouages du terrain.
Puis, il faut des gogos, qui croient y gagner mais qui n'y gagneront pas forcément.
Et enfin, il y a les Croisés, qui sont en mission pour éradiquer ce qu'ils perçoivent comme contraire à leur foi... Eux, même pas besoin de leur faire gagner quelque chose, il suffit de leur livrer ceux qu'ils considèrent comme des ennemis à abattre.
L'avenir nous dira dans quelle catégorie il faudra les placer.
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- HypermnestreÉrudit
Merci beaucoup Henriette !henriette a écrit:Oui :
- maîtrise correcte : 10 points bonus
- bonne maîtrise : 20 points bonus
- Luigi_BGrand Maître
Le verbatim de l'intervention de notre ministre dans "C Politique" du 8/05/16 : "N. Belkacem : "5000 collèges qui feront du latin...""
Extrait :
Extrait :
Les trois-quarts des enseignants de collège sont opposés à la réforme que vous imposez. Pourquoi ne pas en discuter à nouveau avec eux ?
Mais moi, les sondages qui interrogent les gens sur des questions fausses, erronées, du style "On va mettre fin au latin dans les collèges : qu'en pensez-vous ?", oui, évidemment, moi aussi je répondrais "C'est horrible, c'est une catastrophe", ces sondages-là ne m'intéressent pas. Donc moi, je ne m'intéresse qu'aux faits, avérés, objectifs. Regardez, je vous en prends deux exemples : le débat a été complètement pollué pendant quasiment un an sur la question de l'allemand. "Au secours ! On va réduire le nombre d'apprenants de l'allemand etc." Vous savez qu'à la rentrée prochaine il va y avoir 20% d'apprenants d'allemand en plus dans ce pays ? Le débat a été pollué par le latin, qui soi-disant disparaîtrait. Savez-vous qu'à la rentrée prochaine nous aurons 5000 collèges qui feront du latin mais, au sein de ces collèges, beaucoup plus d'élèves puisque désormais c'est ouvert non pas de façon optionnelle à une minorité d'élèves, mais à tous les élèves.
@najatvb : "Savez-vousqu'à la rentrée prochaine nous aurons 5000 collèges qui feront du latin"
— LoysBonod(@loysbonod) 8 mai 2016
…
1h pendant 1 an (au mieux)
Et sans langue
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Luigi_BGrand Maître
http://avenirlatingrec.fr/analyses/587-capes-de-lettres-classiques-99-admissibles-pour-230-postes
Plus de 57% des postes non pourvus en lettres classiques. Que disait @najatvb à la dernière rentrée ? #collège2016 pic.twitter.com/cYBZgO1iqg
— LoysBonod(@loysbonod) 19 mai 2016
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- User14996Niveau 10
D'accord, mais pour combien de présents ?
Supprimer toute sélection au recrutement serait ôter toute légitimité à ce concours.
Supprimer toute sélection au recrutement serait ôter toute légitimité à ce concours.
- Luigi_BGrand Maître
Bien sûr.
On ne connaît encore que les admissibles. Les chiffres de présents (et a fortiori d'admis) ne sont pas encore connus mais ils doivent être dans la continuité des années précédentes :
On ne connaît encore que les admissibles. Les chiffres de présents (et a fortiori d'admis) ne sont pas encore connus mais ils doivent être dans la continuité des années précédentes :
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Spinoza1670Esprit éclairé
Nouvelles pas fraîches qui n'ont peut-être aucun rapport avec la choucroute :
C'était un extrait de la préface du manuel de J. Grunenwald et H. Mitterand, Nouvel itinéraire grammatical 5e (1978).
Voir les leçons susmentionnées : http://manuelsanciens.blogspot.com/2016/05/initiation-au-latin-et-au-grec-5e.html
C'était un extrait de la préface du manuel de J. Grunenwald et H. Mitterand, Nouvel itinéraire grammatical 5e (1978).
Voir les leçons susmentionnées : http://manuelsanciens.blogspot.com/2016/05/initiation-au-latin-et-au-grec-5e.html
_________________
« Let not any one pacify his conscience by the delusion that he can do no harm if he takes no part, and forms no opinion. Bad men need nothing more to compass their ends, than that good men should look on and do nothing. » (John Stuart Mill)
Littérature au primaire - Rédaction au primaire - Manuels anciens - Dessin au primaire - Apprendre à lire et à écrire - Maths au primaire - école : références - Leçons de choses.
- Luigi_BGrand Maître
Intéressant de voir ce que deviennent les langues anciennes dans le plan académique de formation de Versailles : http://avenirlatingrec.fr/actualite/ministere/595-les-langues-anciennes-dans-un-plan-de-formation-academique
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- henrietteMédiateur
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- MarieFNiveau 6
Fluctuat et mergitur (c'est bien ça ?)
_________________
Le désordre est le prix à payer pour l'organisation de l'univers.
L'uniformité est la source du chaos. (second principe)
- LefterisEsprit sacré
"autrement"
"nouvelles pratiques"
Ces éléments de langage à eux seuls sont tout un programme.
Je ne parle pas du reste.
"nouvelles pratiques"
Ces éléments de langage à eux seuls sont tout un programme.
Je ne parle pas du reste.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Presse-puréeGrand sage
Je remarque que tout le monde n'y perd pas. Certains, comme ils l'avaient réclamé, font leur entrée dans la formation alors que sur le terrain ils ne représentent rien.
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- AphrodissiaMonarque
Ouh! Il y a drôlement le choix, dis donc!Luigi_B a écrit:Intéressant de voir ce que deviennent les langues anciennes dans le plan académique de formation de Versailles : http://avenirlatingrec.fr/actualite/ministere/595-les-langues-anciennes-dans-un-plan-de-formation-academique
- Presse-puréeGrand sage
ça reste un PAF où il existe des formations LC. Cela n'existe pas partout.
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- MarieFNiveau 6
Bientôt, ils vont demander aux profs de physique de faire du latin et vice versa, si on se contente de saupoudrage, tout est possible. Le but de cette politique, c'est que l'on devienne interchangeable. Le souci, c'est que certains se croient omniscients et assez compétents pour enseigner n'importe quelle discipline.
_________________
Le désordre est le prix à payer pour l'organisation de l'univers.
L'uniformité est la source du chaos. (second principe)
- Luigi_BGrand Maître
A la rigueur, je préfère sans formation.Presse-purée a écrit:ça reste un PAF où il existe des formations LC. Cela n'existe pas partout.
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Avenir latin grec : dernières nouvelles !
- L'avenir du latin et du grec serait-il en Chine ?
- Nouvelles oeuvres complètes Terminales Latin Grec
- Peut-on avoir l'agregation externe LM sans connaître le latin-grec, et comment s'améliorer en latin-grec ?
- [L'Express] Qui veut la peau du latin au collège ? Les précisions de la DGESCO sur l'avenir du latin au sein des EPI
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum