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- egometDoyen
Spartacus a écrit:Petit rappel :
La Révolution française n'est pas terminée, Vincent Peillon, éd. Seuil, 2008
"D’où l’importance de l’école au cœur du régime républicain. C’est à elle qu’il revient de briser ce cercle, de produire cette auto-institution, d’être la matrice qui engendre en permanence des républicains pour faire la République, République préservée, république pure, république hors du temps au sein de la République réelle, l’école doit opérer ce miracle de l’engendrement par lequel l’enfant, dépouillé de toutes ses attaches pré-républicaines, va s’élever jusqu’à devenir le citoyen, sujet autonome. C’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle Eglise, avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la Loi."
Les voilà les fameuses valeurs de la république...
"Citoyen autonome", soumis exclusivement à la République qui aura fait le vide autour d'elle. Entre l'Etat et l'individu, il n'y a rien. L'Etat est un dieu jaloux.
- Guillaume le GrandFidèle du forum
Je ne pense pas que le socialisme, en tant qu'idéologie issue du XIXe siècle et du mouvement ouvrier, y soit pour grand chose là-dedans. Le Parti socialiste en revanche a fortement changé, depuis les années 1970 sous l'influence notamment de la ''deuxième gauche'' et de l'arrivée des fameux chrétiens de gauche, qu'on retrouve aussi largement à la CFDT et parmi certains pédagogues (Meyrieu par exemple). Un mélange entre l'autoritarisme traditionnelle catholique, et l'opposition au principe égalitaire républicain par les ''catholiques zombies'', repérés par Todd.
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''C'est drôle comme les gens qui se croient instruits éprouvent le besoin de faire chier le monde''. Boris Vian
''Nous n'acceptons pas de vérité promulguée : nous la faisons nôtre d'abord par l'étude et par la discussion et nous apprenons à rejeter l'erreur, fut-elle mille fois estampillée et patentée. Que de fois, en effet, le peuple ignorant a-t-il dû reconnaître que ses savants éducateurs n'avaient d'autre science à lui enseigner que celle de marcher paisiblement et joyeusement à l'abattoir, comme ce boeuf des fêtes que l'on couronne de guirlandes en papier doré." Elisée Reclus
- CarnyxNeoprof expérimenté
La mentalité "catho de gôche" est une véritable catastrophe pour l'École, elle touche beaucoup de gens qui ne se présentent pas comme cathos, elle est dénoncée dès les années 1960 par Henri Gunsberg dont les œuvres sont disponibles sur le Net.Guillaume le Grand a écrit:Je ne pense pas que le socialisme, en tant qu'idéologie issue du XIXe siècle et du mouvement ouvrier, y soit pour grand chose là-dedans. Le Parti socialiste en revanche a fortement changé, depuis les années 1970 sous l'influence notamment de la ''deuxième gauche'' et de l'arrivée des fameux chrétiens de gauche, qu'on retrouve aussi largement à la CFDT et parmi certains pédagogues (Meyrieu par exemple). Un mélange entre l'autoritarisme traditionnelle catholique, et l'opposition au principe égalitaire républicain par les ''catholiques zombies'', repérés par Todd.
Chez l'ami Spinoza1670 par exemple :
http://ecolereferences.blogspot.fr/2011/07/tous-pareils-tous-ignares-henri.html
L'OGRE PÉDAGOGIQUE
Les coupeurs de têtes de l'enseignement
Henri Gunsberg
La dégradation de l'enseignement s'explique par la mise en œuvre d'une idéologie très particulière. Curieusement, celle-ci réunit de nombreux "penseurs" de Droite comme de Gauche. Leur but ? l'identité la plus grande possible entre les citoyens. Pour les uns, on créera des consommateurs/producteurs parfaits ; pour les autres, l'égalité. A tout prix, il faut éviter de transmettre la culture, qui crée des différences entre les êtres humains. Tous pareils ! Tous ignares ! C'est là le nouveau slogan, la nouvelle idéologie.
- Guillaume le GrandFidèle du forum
J'adhère grandement à la thèse de Todd à ce propos. Il suffit simplement de comparer les propositions sur l'école entre la socialisme issu du XIXe et celles du socialisme new look depuis les années 1970. Il y a quand même un fossé entre un Jean Zay, certes radical mais sous les ordres de Blum, un Jean Jaurès ou même Thorez, et dont Chevènement est quelque part l'héritier et d'autre part un Rocard. La rupture idéologique est claire. L'économisme de la nouvelle gauche, son refus de la lutte des classes, remplacée par la coopération (thèse issue de la doctrine sociale de l'Eglise) n'ont plus rien à voir avec le socialisme historique français.
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''C'est drôle comme les gens qui se croient instruits éprouvent le besoin de faire chier le monde''. Boris Vian
''Nous n'acceptons pas de vérité promulguée : nous la faisons nôtre d'abord par l'étude et par la discussion et nous apprenons à rejeter l'erreur, fut-elle mille fois estampillée et patentée. Que de fois, en effet, le peuple ignorant a-t-il dû reconnaître que ses savants éducateurs n'avaient d'autre science à lui enseigner que celle de marcher paisiblement et joyeusement à l'abattoir, comme ce boeuf des fêtes que l'on couronne de guirlandes en papier doré." Elisée Reclus
- egometDoyen
Guillaume le Grand a écrit:Je ne pense pas que le socialisme, en tant qu'idéologie issue du XIXe siècle et du mouvement ouvrier, y soit pour grand chose là-dedans. Le Parti socialiste en revanche a fortement changé, depuis les années 1970 sous l'influence notamment de la ''deuxième gauche'' et de l'arrivée des fameux chrétiens de gauche, qu'on retrouve aussi largement à la CFDT et parmi certains pédagogues (Meyrieu par exemple). Un mélange entre l'autoritarisme traditionnelle catholique, et l'opposition au principe égalitaire républicain par les ''catholiques zombies'', repérés par Todd.
La lutte pour le monopole scolaire et la direction des consciences est beaucoup plus ancienne que ça. Elle remonte à l'idée même d'une école publique.
Ce qui est vrai, c'est que le parti socialiste a perdu son ancrage ouvrier, comme d'ailleurs la société française dans son ensemble. Il y a eu un glissement net dans le rapport au travail. On est passé de la défense des classes laborieuses à celle des chômeurs et des exclus. Il y a eu aussi l'ajout de quelques causes qui paraissaient un peu loufoques auparavant, comme celle des homosexuels.
Mais le socialisme n'a jamais été limité au mouvement ouvrier.
Quant au principe égalitaire et à ses glissements d'interprétation, ça n'a rien de nouveau. L'ambiguïté de la notion d'égalité est déjà à l'oeuvre pendant la Révolution et elle parcourt tous les débats sociaux au 19e siècle.
Peillon se situe dans la continuité d'un mouvement très ancien.
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Primum non nocere.
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- Luigi_BGrand Maître
Condorcet s'oppose à cette idée. Cette idée est plutôt d'un Rabaut Saint-Etienne ou d'un Jules Ferry.egomet a écrit:La lutte pour le monopole scolaire et la direction des consciences est beaucoup plus ancienne que ça. Elle remonte à l'idée même d'une école publique.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- CarnyxNeoprof expérimenté
Même Marx s'opposait à une École dominée par l'État.
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Of all tyrannies, a tyranny sincerely exercised for the good of its victims may be the most oppressive. It would be better to live under robber barons than under omnipotent moral busybodies. The robber baron’s cruelty may sometimes sleep, his cupidity may at some point be satiated; but those who torment us for our own good will torment us without end for they do so with the approval of their own conscience.
- AscagneGrand sage
On peut remarquer que dans le rapport qui vient d'être mis en ligne sur le site de Terra Nova, le terme "agrégation" apparaît seulement dans le résumé historique et dans la citation d'un président de jury, ce qui est assez intéressant.
- egometDoyen
Luigi_B a écrit:Condorcet s'oppose à cette idée. Cette idée est plutôt d'un Rabaut Saint-Etienne ou d'un Jules Ferry.egomet a écrit:La lutte pour le monopole scolaire et la direction des consciences est beaucoup plus ancienne que ça. Elle remonte à l'idée même d'une école publique.
Oui, mais la tentation du monopole est bel et bien inhérente à l'idée d'une école publique. C'est pourquoi des gens comme Bastiat ou Lacordaire s'y sont opposés. Ce n'était pas pour empêcher l'accès des classes populaires à l'instruction, mais à cause du pouvoir démesuré que ce monopole pouvait conférer à ses détenteurs.
Mais la position libérale est restée assez minoritaire. Ce qui a fait l'essentiel du débat, c'était de savoir qui, de l'Église ou de l'Etat, allait contrôler le monopole scolaire, jusqu'à ce que Jules Ferry donne un avantage décisif aux anticléricaux.
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- SpartacusNiveau 8
Pourquoi? Terra nova (tout un programme) et Peillon sont des cathos de gauche?
Je pense qu'il y a une grosse erreur d'interprétation. Ce n'est pas parce que Peillon emploi des mots du registre chrétien qu'il est catho. Sont projet est dans la droite ligne (le titre de son livre est explicite) de la Révolution Française, anti-chrétienne et son texte parodique exprime en creux cette volonté de poursuivre l’œuvre révolutionnaire en remplaçant définitivement les influences anciennes par une structure identique (clergé, liturgie, tables de la loi...), mais radicalement opposée. Ses propos sont aussi cathos qu'un gothique affublé de croix...
Citation du même :
"Car toute l’opération consiste bien, avec la foi laïque, à changer la nature même de la religion, de Dieu, du Christ, et à terrasser définitivement l’Église. Non pas seulement l’Église catholique, mais toute Église et toute orthodoxie. Déisme humain, humanisation de Jésus, religion sans dogme ni autorité ni Église, toute l’opération de la laïcité consiste à ne pas abandonner l’idéal, l’infini, la justice et l’amour, le divin, mais à les reconduire dans le fini sous l’espèce d’une exigence et d’une tâche à la fois intellectuelles, morales et politiques."
Une religion pour la République : La foi laïque de Ferdinand Buisson, Vincent Peillon, éd. Seuil, 2011, p. 277
Je pense qu'il y a une grosse erreur d'interprétation. Ce n'est pas parce que Peillon emploi des mots du registre chrétien qu'il est catho. Sont projet est dans la droite ligne (le titre de son livre est explicite) de la Révolution Française, anti-chrétienne et son texte parodique exprime en creux cette volonté de poursuivre l’œuvre révolutionnaire en remplaçant définitivement les influences anciennes par une structure identique (clergé, liturgie, tables de la loi...), mais radicalement opposée. Ses propos sont aussi cathos qu'un gothique affublé de croix...
Citation du même :
"Car toute l’opération consiste bien, avec la foi laïque, à changer la nature même de la religion, de Dieu, du Christ, et à terrasser définitivement l’Église. Non pas seulement l’Église catholique, mais toute Église et toute orthodoxie. Déisme humain, humanisation de Jésus, religion sans dogme ni autorité ni Église, toute l’opération de la laïcité consiste à ne pas abandonner l’idéal, l’infini, la justice et l’amour, le divin, mais à les reconduire dans le fini sous l’espèce d’une exigence et d’une tâche à la fois intellectuelles, morales et politiques."
Une religion pour la République : La foi laïque de Ferdinand Buisson, Vincent Peillon, éd. Seuil, 2011, p. 277
- egometDoyen
Peillon n'est certainement pas un catho de gauche. La précision est utile.
Mais il y a un mouvement "catho" de gauche qui a effectivement rejoint cette tendance du socialisme, notamment sur le plan pédagogique.
Pour ma part j'ajouterai que ces "cathos" ont été une vraie catastrophe pour l'Église, parce qu'ils ont fait passer la spiritualité après les luttes sociales, en ramenant le christianisme à un vague humanisme un peu mièvre et honteux.
C'est le moment où l'on a renoncé à faire le catéchisme sérieusement.
Sans parler de l'entrisme, qui a été très fort à cette période.
Mais il y a un mouvement "catho" de gauche qui a effectivement rejoint cette tendance du socialisme, notamment sur le plan pédagogique.
Pour ma part j'ajouterai que ces "cathos" ont été une vraie catastrophe pour l'Église, parce qu'ils ont fait passer la spiritualité après les luttes sociales, en ramenant le christianisme à un vague humanisme un peu mièvre et honteux.
C'est le moment où l'on a renoncé à faire le catéchisme sérieusement.
Sans parler de l'entrisme, qui a été très fort à cette période.
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- SpartacusNiveau 8
Egomet a écrit:Mais il y a un mouvement "catho" de gauche qui a effectivement rejoint cette tendance du socialisme, notamment sur le plan pédagogique.
Donc ils sont essentiellement socialistes. Mais qu'est-ce qui justifierait de leur faire porter le chapeau plutôt qu'à Terra Nova ou Peillon et successeurs? J'ai du mal à comprendre la relation.
Pour moi, on est toujours dans un processus révolutionnaire coupeur de tête (le savoir et la transmission, et ce n'est pas moi qui le dit), qui a décidé de passer à la vitesse supérieure et montre à présent son vrai visage. Le livre de Peillon date de 2008. Nous étions prévenus. Voir l'arrogance et le cynisme de NVB.
- egometDoyen
Je suis assez d'accord.
Je pense que certains ici ont la nostalgie de l'époque où la conception nivelante de l'égalité ne s'appliquait qu'à l'économie, mais pas à l'école.
Ce n'est qu'avec la massification de l'après-guerre que l'on a vraiment remis en question la sélection scolaire. Jusque là, c'était un domaine relativement préservé. Il suffisait que les élèves aient droit au même service, sans qu'on s'interroge sur les i égalités de résultats.
Égaliser les revenus, mais préserver l'élitisme républicain. J'ai l'impression que certains voudraient séparer la question des inégalités sociales et celle des inégalités scolaires, comme s'il était mal de gagner plus que les autres, mais bien d'être plus savant.
Pour moi, il y a continuité.
Je pense que certains ici ont la nostalgie de l'époque où la conception nivelante de l'égalité ne s'appliquait qu'à l'économie, mais pas à l'école.
Ce n'est qu'avec la massification de l'après-guerre que l'on a vraiment remis en question la sélection scolaire. Jusque là, c'était un domaine relativement préservé. Il suffisait que les élèves aient droit au même service, sans qu'on s'interroge sur les i égalités de résultats.
Égaliser les revenus, mais préserver l'élitisme républicain. J'ai l'impression que certains voudraient séparer la question des inégalités sociales et celle des inégalités scolaires, comme s'il était mal de gagner plus que les autres, mais bien d'être plus savant.
Pour moi, il y a continuité.
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- neomathÉrudit
trompettemarine a écrit:Ce texte fait froid dans le dos.
Mais pourquoi le PS pense-t-il ainsi l'éducation ?
Un texte assez éclairant qui était paru au temps de Peillon :
http://blogs.mediapart.fr/blog/denis-collin/131213/pourquoi-les-socialistes-haissent-ils-les-professeurs
Extrait :
Les raisons de la haine des socialistes contre les professeurs découlent de la transformation politique du PS au cours des dernières décennies. En outre les professeurs rappellent aux dirigeants socialistes le passé de ce parti : il faut donc chasser ce qui pourrait être leur remord. Ayant abandonné tout lutte, non pas pour le socialisme mais même pour la plus simple justice sociale, ils veulent enfermer dans les classes populaires dans le seul rôle qu’ils leur laissent : celui d’objet compassionnel leur permettant de garder « bonne conscience », comme les dames patronesses d’antan s’occupaient des miséreux.
- Luigi_BGrand Maître
Réponse du tac au tac : le SNPI-FSU mouche "Terra Nova".
http://snpi-fsu.org/IMG/pdf/2015-09-10_l_independance_des_inspecteurs_en_reponse_au_rapport_terra_nova_.pdf
http://snpi-fsu.org/IMG/pdf/2015-09-10_l_independance_des_inspecteurs_en_reponse_au_rapport_terra_nova_.pdf
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- Guillaume le GrandFidèle du forum
Jules Ferry est un libéral...egomet a écrit:Luigi_B a écrit:Condorcet s'oppose à cette idée. Cette idée est plutôt d'un Rabaut Saint-Etienne ou d'un Jules Ferry.egomet a écrit:La lutte pour le monopole scolaire et la direction des consciences est beaucoup plus ancienne que ça. Elle remonte à l'idée même d'une école publique.
Oui, mais la tentation du monopole est bel et bien inhérente à l'idée d'une école publique. C'est pourquoi des gens comme Bastiat ou Lacordaire s'y sont opposés. Ce n'était pas pour empêcher l'accès des classes populaires à l'instruction, mais à cause du pouvoir démesuré que ce monopole pouvait conférer à ses détenteurs.
Mais la position libérale est restée assez minoritaire. Ce qui a fait l'essentiel du débat, c'était de savoir qui, de l'Église ou de l'Etat, allait contrôler le monopole scolaire, jusqu'à ce que Jules Ferry donne un avantage décisif aux anticléricaux.
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''Nous n'acceptons pas de vérité promulguée : nous la faisons nôtre d'abord par l'étude et par la discussion et nous apprenons à rejeter l'erreur, fut-elle mille fois estampillée et patentée. Que de fois, en effet, le peuple ignorant a-t-il dû reconnaître que ses savants éducateurs n'avaient d'autre science à lui enseigner que celle de marcher paisiblement et joyeusement à l'abattoir, comme ce boeuf des fêtes que l'on couronne de guirlandes en papier doré." Elisée Reclus
- LefterisEsprit sacré
Terra Nova, ou le maoïsme libéral. Ils ont suivi des cours chez les chinois, faut croire. Faire marcher à la schlague en affichant des valeurs progressistes mais en réalité au service du suivisme marchand.
Les "valeurs de la république" sont évidemment les conceptions, et rien d'autre, de ce think thank bobocratique converti au marché, au numérique, à la société de consommation, à l'élève-roi.
Il manquait 20% aux derniers Capes ? Grâce à des propositions pareilles, il en manquera 40% immédiatement, et encore il ne faudra pas être regardant sur ceux qui accepteront de venir faire ce boulot.
Les "valeurs de la république" sont évidemment les conceptions, et rien d'autre, de ce think thank bobocratique converti au marché, au numérique, à la société de consommation, à l'élève-roi.
Il manquait 20% aux derniers Capes ? Grâce à des propositions pareilles, il en manquera 40% immédiatement, et encore il ne faudra pas être regardant sur ceux qui accepteront de venir faire ce boulot.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Reine MargotDemi-dieu
Lefteris a écrit:
Les "valeurs de la république" sont évidemment les conceptions, et rien d'autre, de ce think thank bobocratique converti au marché, au numérique, à la société de consommation, à l'élève-roi.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- egometDoyen
Guillaume le Grand a écrit:Jules Ferry est un libéral...egomet a écrit:Luigi_B a écrit:Condorcet s'oppose à cette idée. Cette idée est plutôt d'un Rabaut Saint-Etienne ou d'un Jules Ferry.egomet a écrit:La lutte pour le monopole scolaire et la direction des consciences est beaucoup plus ancienne que ça. Elle remonte à l'idée même d'une école publique.
Oui, mais la tentation du monopole est bel et bien inhérente à l'idée d'une école publique. C'est pourquoi des gens comme Bastiat ou Lacordaire s'y sont opposés. Ce n'était pas pour empêcher l'accès des classes populaires à l'instruction, mais à cause du pouvoir démesuré que ce monopole pouvait conférer à ses détenteurs.
Mais la position libérale est restée assez minoritaire. Ce qui a fait l'essentiel du débat, c'était de savoir qui, de l'Église ou de l'Etat, allait contrôler le monopole scolaire, jusqu'à ce que Jules Ferry donne un avantage décisif aux anticléricaux.
Pas sur l'école en tout cas, ni sur la colonisation.
Et je n'ai jamais vu un libéral revendiquer son héritage.
Peut-être que d'un point de vue marxiste, il peut être libéral, mais à ce compte, tout le monde l'est.
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- Guillaume le GrandFidèle du forum
Il est parfaitement libéral sur la question de l'école, et celle de la colonisation. Sous la IIIe République et au moins jusqu'aux années 1910-1920, les républicains sont les libéraux entre une aile plus radicale à gauche (les radicaux) et une plus conservatrice (les différents partis de ''gauche'', Gauche démocratique, etc. qui sont au centre-droit mais qui conservent des dénominations de gauche).
La colonisation est parfaitement soutenu par les libéraux (ou républicains) dans le sens où elle est conçue comme porteuse des valeurs de 89 auxquels se réfèrent les libéraux et qu'elle permet un accroissement des débouchés commerciaux. Valeurs humanitaires et économiques coïncident toujours chez les libéraux de la IIIe République.
Quant à l'école, les libéraux revendiquent le combat contre l'Eglise, pas aussi puissamment que les radicaux certes, tout simplement parce que c'est un combat pour le triomphe de la raison.
Mais après si on considère Friedman et Hayek comme l'alpha et l'oméga du libéralisme, Ferry effectivement ne peut être considéré a posteriori comme un libéral
La colonisation est parfaitement soutenu par les libéraux (ou républicains) dans le sens où elle est conçue comme porteuse des valeurs de 89 auxquels se réfèrent les libéraux et qu'elle permet un accroissement des débouchés commerciaux. Valeurs humanitaires et économiques coïncident toujours chez les libéraux de la IIIe République.
Quant à l'école, les libéraux revendiquent le combat contre l'Eglise, pas aussi puissamment que les radicaux certes, tout simplement parce que c'est un combat pour le triomphe de la raison.
Mais après si on considère Friedman et Hayek comme l'alpha et l'oméga du libéralisme, Ferry effectivement ne peut être considéré a posteriori comme un libéral
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- SpartacusNiveau 8
(...) ils veulent enfermer dans les classes populaires dans le seul rôle qu’ils leur laissent : celui d’objet compassionnel leur permettant de garder « bonne conscience », comme les dames patronesses d’antan s’occupaient des miséreux.
J'ajoute que cet "objet compassionnel" est également un excellent moyen de pousser à la liquidation de la classe moyenne, par culpabilisation permanente et prétexte d'égalité. La classe moyenne, parce qu'elle a encore un peu les moyens de choisir l'éducation de ses enfants, ou peut se soustraire aux transports collectifs, par exemple. Tout ce qui correspond à des initiatives individuelles et pour tout dire à l'exercice de la liberté en dehors du Dieu-Etat. Ce qui pour ces idéologues est proprement inacceptable. A la moindre résistance, ils se transforment en rouleaux compresseurs. Et le corps enseignant est sous ce rapport doublement poil à gratter : il est cultivé et appartient en plein à cette classe moyenne honnie.
- egometDoyen
Guillaume le Grand a écrit:Il est parfaitement libéral sur la question de l'école, et celle de la colonisation. Sous la IIIe République et au moins jusqu'aux années 1910-1920, les républicains sont les libéraux entre une aile plus radicale à gauche (les radicaux) et une plus conservatrice (les différents partis de ''gauche'', Gauche démocratique, etc. qui sont au centre-droit mais qui conservent des dénominations de gauche).
La colonisation est parfaitement soutenu par les libéraux (ou républicains) dans le sens où elle est conçue comme porteuse des valeurs de 89 auxquels se réfèrent les libéraux et qu'elle permet un accroissement des débouchés commerciaux. Valeurs humanitaires et économiques coïncident toujours chez les libéraux de la IIIe République.
Quant à l'école, les libéraux revendiquent le combat contre l'Eglise, pas aussi puissamment que les radicaux certes, tout simplement parce que c'est un combat pour le triomphe de la raison.
Mais après si on considère Friedman et Hayek comme l'alpha et l'oméga du libéralisme, Ferry effectivement ne peut être considéré a posteriori comme un libéral
C'est casse-pied, ces problèmes de dénomination. Reprenons, si je considère que le libéralisme se définit comme une volonté de disperser le pouvoir et de limiter le périmètre de l'Etat, Ferry n'est certainement pas libéral. Bastiat en revanche est très représentatif.
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- OlympiasProphète
:mal: :mal:
Ces gens sont infects
Ces gens sont infects
- Presse-puréeGrand sage
Luigi_B a écrit:La "pédagogie frontale" (sic) serait donc opposée aux "valeurs de la République"Comment faire des enseignants des porteurs actifs des valeurs de la République et d'une pédagogie moins frontale ?
Les ravages de l'oubli de l'analyse logique...
Rappelons que chez Terra Nova, nous avons un des rédacteurs des actuels programmes de français. En toute "indépendance", bien sûr...
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Presse-puréeGrand sage
Laotzi a écrit:Cela devient un grand délire, leur obsession de la "transmission des valeurs" (sans jamais définir clairement ce qu'ils entendent par là) ! Je trouve ces propos extrêmement méprisants pour les professeurs actuels que nous sommes...
Et c'est aussi politiquement très tendu...
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- David30Niveau 9
Ce qui me surprend, c'est de constater que certains découvrent que le PS et ses filiales ne sont pas de gauche ! Réveillez vous chers collègues, le vote à gauche se nomme le FRONT DE GAUCHE, un point c'est tout.
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- [Le Monde] Des idées pour réformer l'EN. Institut Montaigne, Fondation Jean-Jaurès et Terra Nova
- Meirieu, Connac, Youx etc. : tribune pour réformer la formation des enseignants (Libération)
- Des propositions pour remettre en chantier la formation des enseignants
- Terra Nova : un socle pour fusionner les corps et pousser à la polyvalence en collège
- IFRAP : Les solutions d'Agnès Verdier-Molinié pour l'éducation.
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