La reconversion des enseignants : récapitulatif des solutions

Bonjour Agape 33, je suis très intéressée par ton partage d’expérience. As-tu repris un cursus de philosophie de a à z en étant documentaliste ? Es-tu satisfaite de ton choix ? Je m’interroge sur une reconversion de ce type ayant toujours eu une appétence pour cette discipline…Merci;)

Non je n'ai pas repris de cursus car j'avais déjà une licence de philo et un Master en sciences de l'éducation (dont les deux mémoires portaient sur l'enseignement de la philo). J'étais également dans une académie qui manquait de profs de philo, (dans les dom) car il n'y a pas là bas de faculté de philosophie, donc pénurie de prof.
J'ai donc demandé, Une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept fois à l'inspecteur de philo de faire une reconversion de philo. (il ne répondait pas d'où répétition de la demande)
Il a enfin accepté de me rencontrer et a accepté mon entrée en qualité de stagiaire de philo (18h/semaine) avec une tutrice, des cours à l'espe, puis visite de l'inspecteur (le même) courant avril, et validation de la reconversion : nouvel arrêté, nouveau statut etc.

Ce qui a été le plus difficile : obtenir audience et accord de l'inspecteur pour entamer le processus. Et j'ai dû de plus engager un bras de fer avec l'administration du rectorat pour qu'ils me valident, mais je crois qu'à la fin, ils en avaient tellement marre de mes recommandés qu'ils ont accepté. Et puis dès que le truc a été lancé, ça a marché comme sur des roulettes.

Pas évident de faire entendre qu'un professeur-documentaliste peut être un professeur...... C'est justement pour cela que j'ai quitté le boulot de prof-doc.
Aujourd'hui, je ne regrette pour rien au monde ma reconversion, même si les postes sont plus rares et les mutations, et obtentions de postes fixes encore plus difficiles.
Mais ça vaut tellement le coup.... Mon temps passe si vite quand je suis en cours ou quand je prépare les cours, et la correction des copies, ben même si c'est dur, c'est quand même super gratifiant d'assister et d'accompagner les progrès des élèves...... je trouve que c'est du façonnage façon artisanat. I love it!

Bravo pour ta ténacité et merci pour ton témoignage! J’imagine très bien les raisons qui t’ont poussé à changer de discipline et je trouve bien dommage ce manque de considération des missions dont souffre les profs doc! C’est une belle reconversion en tout cas et je penche pour ma part vers une reprise d’études,…

En effet, le hiatus est abyssal entre ce que l'institution attend de nous au concours de doc et les réalités de terrain. Le/la prof-doc se retrouve seule à devoir sans arrêt valoriser ses missions et sa légitimité sans le moindre cadre institutionnel clair. C'est juste scandaleux.
Du coup..... quel est ton projet Mika ? :-)

Bonjour,
Plus ça va plus je me dis que je n'ai peut-être pas envie de finir ma carrière en vieille prof grincheuse. Je voulais enseigner, et plus le temps passe, plus je me demande si j'y arriverai, j'ai plus l'impression de dresser des fauves, et je déteste ça. Sans parler de la difficulté physique du métier, à laquelle j'ai du mal à faire face, surtout en ce moment avec le covid.
Je ne sais pas trop si c'est dû à mon collège actuel (un peu spécial) et si ça passerait mieux ailleurs (mais quand serai-je mutée?). Si je suis mauvaise, mais que ça va s'arranger. Ou si ça ne s'arrangera jamais et que je ferai mieux de laisser tomber?

Bref, je regarde quand même un peu ce qu'on peut faire d'autre.
Mais le début et la fin de ce fil parlent surtout des pistes pour les littéraires, et il est super long.... Existe-t-il un récapitulatif plus résumé des solutions, notamment dans la fonction publique, et de comment s'y prendre?
Merci.

PS : et y a-t-il un fil pour se donner des idées en fonction du profil? Je ne me vois pas en créer un juste pour ma petite personne

Bonjour Flo44,
Je te conseille le forum 'quitter l'enseignement', qui donne un aperçu assez complet des solutions qui s'offrent à nous ( elles sont en fait extrêmement nombreuses).
Tu pourras y trouver entre autres des infos et des témoignages éclairants !

Et c'est ici !

Démissions de plus en plus nombreuses. On se demande pourquoi.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/ille-et-vilaine-des-demissions-d-enseignants-inquietantes-2251588.html
Je trouve que l'article est un bon résumé de nos situations.

Ajonc35 a écrit: Démissions de plus en plus nombreuses. On se demande pourquoi.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/ille-et-vilaine-des-demissions-d-enseignants-inquietantes-2251588.html

Merci pour ce lien Ajonc. Le ministère désormais ne publie plus le nombre de démission. J'espère que nous connaîtrons les chiffres après l'élection de 2022. Mais on peut raisonnablement supposer que la hausse des démissions à l'échelle nationale doit être impressionnante pour que le ministère refuse de communiquer à ce sujet.

J'aimerais bien trouver le nombre exact des demandes de ruptures conventionnelles depuis la mise en place du dispositif, acceptées ou non. Quelqu'un a ça ?

henriette a écrit:J'aimerais bien trouver le nombre exact des demandes de ruptures conventionnelles depuis la mise en place du dispositif, acceptées ou non. Quelqu'un a ça ?

Ce serait aussi intéressant de voir la part de de demandes acceptées (et donc la part de refus selon les catégories de personnel ).

Il me semble que quelqu'un avait posté quelque chose là-dessus (on voyait qu'il avait pas mal de certifiés, quelques personnels administratif également). Je me demande si ces informations n'étaient pas disponibles sur le site Le Café Pédagogique ? Si un membre du forum peut confirmer (ou pas).

gauvain31 a écrit:

Ajonc35 a écrit: Démissions de plus en plus nombreuses. On se demande pourquoi.
https://france3-regions.francetvinfo.fr/bretagne/ille-et-vilaine/ille-et-vilaine-des-demissions-d-enseignants-inquietantes-2251588.html

Merci pour ce lien Ajonc. Le ministère désormais ne publie plus le nombre de démission.  J'espère que nous connaîtrons les chiffres après l'élection de 2022. Mais on peut raisonnablement  supposer que la hausse des démissions à l'échelle nationale doit être impressionnante pour que le ministère refuse de communiquer à ce sujet.

Au début du mois, j'ai eu connaissance de nombreuses démissions aussi dans le Var.

Ce qu'il serait intéressant de connaître, c'est aussi la fuite des enseignants vers d'autres administrations, soit par concours, soit par détachement.
Je n'ai pas de source, mais une collègue me disait que dans certains départements on refuse de plus en plus les temps partiels aux professeurs des écoles car il n'y a plus assez de monde pour remplacer la journée non travaillée.

Mina a écrit:Ce qu'il serait intéressant de connaître, c'est aussi la fuite des enseignants vers d'autres administrations, soit par concours, soit par détachement.
Je n'ai pas de source, mais une collègue me disait que dans certains départements on refuse de plus en plus les temps partiels aux professeurs des écoles car il n'y a plus assez de monde pour remplacer la journée non travaillée.

Oui, c'est une stat que j'aimerais bien avoir moi aussi...

Un article/podcast d'RTL évoque justement le sujet :

RTL a écrit:Le nombre de démissions d'enseignants a été multiplié par quatre en dix ans, passant de 364 en 2009 à 1.417 en 2018. Pour la moitié d'entre eux, il s'agit de professeurs stagiaires qui lâchent prise dès leur première année de classe, confrontés à la difficulté du métier.

Lien de l'article : https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/education-le-stress-en-permanence-c-est-usant-temoigne-un-ancien-professeur-7900073022

EDIT : Les commentaires de l'article sont savoureux, âmes sensibles s'abstenir

Bonjour à tous,

Je me permets de vous contacter afin d'avoir des conseils. En effet, je souhaite passer à temps partiel afin de créer mon entreprise. J'avais noté depuis quelque temps la date butoir du 31 mars pour envoyer ma demande. Or, d'après de récentes circulaires la date est finalement passée à début janvier (donc trop tard) et surtout le motif de création d'entreprise est passée sous le motif de "temps partiel sur autorisation".

Cependant, ma source qui est (sauf erreur de ma part) officielle est le site du gouvernement (gouv.fr).

Ma question est donc la suivante : Est ce que je peux quand même envoyer un courrier à mon recteur pour solliciter ma demande en m'appuyant sur le fait que l'info provient du site du site du gouvernement ? (avec captures à l'appuie dans le courrier). En effet, aux dernières nouvelles, la loi supplante les circulaires. Où bien cela est peine perdue et je dois attendre Décembre/Janvier prochain pour solliciter ma demande...

Merci de me dire si selon vous, ça se tente ou pas...

Merci pour vos conseils.

J'ai envie de dire que qui ne tente rien n'a rien ...
Le refus de cette année (s'il y a) n'aura pas de conséquence sur l'année prochaine

MoyenCroco a écrit:J'ai envie de dire que qui ne tente rien n'a rien ...
Le refus de cette année (s'il y a) n'aura pas de conséquence sur l'année prochaine

Merci pout votre message. Oui après je ne voudrais pas que cela vienne entraver mon cumul d'activité... je pense attendre la prochaine session... tant pis.... avec un peu de recul je me dis que le recteur va me renvoyer vers la circulaire ... donc envoyer tout un courrier pour m'entendre dire ça... pas trop envie...

Je relance ce fil. Il est de moins en moins évident d'aimer ce que l'on fait. Depuis l'an dernier je suis dans un établissement où j'ai vu mon métier de professeur documentaliste se transformer en surveillante. Je n'avais jamais vécu cela auparavant. J'ai pu malgré tout participer à des projets, et à leur valorisation (réalisation de films, d'infographies). Mais je n'ai pas du tout vécu ce que j'ai pu vivre dans les établissements où j'ai exercé précédemment. La rentrée avance à grand pas et j'avoue que j'appréhende beaucoup. Je me demande à quoi va ressembler une rentrée dans un CDI qui sera désormais partagé en deux espaces (espace pour les élèves mais aussi pour une partie de l'administration de l'établissement recevant du public extérieur). Depuis l'an dernier, j'aspire à faire autre chose sans forcément quitter mon travail. Je trouve cependant que les possibilités pour les fonctionnaires sont limitées (la production d'une oeuvre de l'esprit étant souvent bien délimitée sémantiquement). J'ai l'impression qu'on nous pousse quand même à quitter ce que l'on fait pour embrasser totalement le privé, ce qui me semble un peu étrange. Notre métier n'est-il pas amené à changer ?

Bonjour
moi je suis en reclassement et heureusement je suis suivi à l'ATRT que je recommande chaudement (dans le XIIIe) et où on est entre profs qui ont craqué, ça aide !!!

Suis très étonnée que ce forum ait choisi la plateforme qui tue les libraires ! ya aussi un truc qui cloche !

Frangipane a écrit:Je relance ce fil. Il est de moins en moins évident d'aimer ce que l'on fait. Depuis l'an dernier je suis dans un établissement où j'ai vu mon métier de professeur documentaliste se transformer en surveillante. Je n'avais jamais vécu cela auparavant. J'ai pu malgré tout participer à des projets, et à leur valorisation (réalisation de films, d'infographies). Mais je n'ai pas du tout vécu ce que j'ai pu vivre dans les établissements où j'ai exercé précédemment. La rentrée avance à grand pas et j'avoue que j'appréhende beaucoup. Je me demande à quoi va ressembler une rentrée dans un CDI qui sera désormais partagé en deux espaces (espace pour les élèves mais aussi pour une partie de l'administration de l'établissement recevant du public extérieur). Depuis l'an dernier, j'aspire à faire autre chose sans forcément quitter mon travail. Je trouve cependant que les possibilités pour les fonctionnaires sont limitées (la production d'une oeuvre de l'esprit étant souvent bien délimitée sémantiquement). J'ai l'impression qu'on nous pousse quand même à quitter ce que l'on fait pour embrasser totalement le privé, ce qui me semble un peu étrange. Notre métier n'est-il pas amené à changer  ?

Bonjour,
j'ai le même sentiment que toi, Frangipane.
15 ans que je suis prof doc, et 10 ans à se bagarrer.
Je suis à présent très fatiguée : la non reconnaissance de ces dernières années de notre expertise en info doc, le fait de ne pas avoir la prime informatique, le fait qu'on nous parle de "co-animation", le fait que nous devons informer nos collègues de l'importance de l'emi, sans avoir les classes en cours nous-mêmes (si, par mégarde, nous étions de bons enseignants, ils seraient dans l'obligation de nous faire un emploi du temps, horreur !), et (comme tous les enseignants cette année pour leur formation), les GTL auront lieu le mercredi après-midi....

Je suis titulaire de 2 capes, un en lettres modernes (j'ai été prof de lettres pendant 10 ans) et un en documentation. Les aléas de ma vie ont fait que j'ai fait cette reconversion, sous les "conseils" de ma hiérarchie de l'époque (grosse dépression).
Je tiens à préciser que ça n'avait rien à voir avec mon métier, ni avec les élèves. J'étais heureuse d'être professeur, vraiment.
Donc, je deviens prof doc.
Et je pense, aujourd'hui, qu'être doc n'est pas être prof, même s'il existe un capes. Même si les profs docs ont le sentiment d'être des enseignants, ils ne le sont pas. Nous sommes des surveillants de luxe, accompagnateurs presque systématiques (combien de fois a-t-on entendu "le CDI sera fermé, c'est moins grave qu'un prof absent"), nos relations avec la vie scolaire sont souvent conflictuelles, les collègues de "discipline" ne nous considèrent pas comme leur égaux, et je pourrais poursuivre comme ça très longtemps.

Aussi, j'ai demandé à retourner en lettres pour la rentrée 2024.
Eh bien, je suis dans l'obligation de demander une reconversion en lettres, avec visite d'inspecteur en fin d'année scolaire...
Je ne veux pas quitter l'éducation nationale, je ne veux pas être dans le privé. Encore une fois, j'aime le métier d'enseignante.

Et je me permets de poser une question sur ce forum : quelqu'un a-t-il suivi ce même parcours ?
Prof de lettres, prof doc, puis ré prof de lettres ?

J'ai suivi le même parcours et me reconnais dans ton post. A la différence près que je ne souhaite pas retourner en lettres. On ne reconnaît pas mon travail...tant pis. J'essaye de penser à autre chose le weekend....et c'est le grand avantage par rapport aux lettres où le weekend, je croulais sous les copies.

Bonsoir,

Anciennement prof d'anglais, je me suis reconverti en Documentation.
Ma collègue prof doc était super, et j'ai adoré l'écouter dans sa passion.

Mes premières années dans un collège ont été exaltantes, avec un changement de direction, pour me décourager.
On ne reconnait plus mes missions, ni tout mon engagement, si bien que je me retrouve comme un simple documentaliste.

Heureusement que je ne m'ennuie pas et que je prends juste soin de ceux qui fréquentent le CDI pour ce qu'il est. Un endroit sympa.
Je ne fais plus d'animation, ni de club...

C'est un peu pareil pour moi. On sait me trouver quand on a besoin de moi mais sinon...et heureusement j'ai des élèves plutôt sympas.

Les élèves sont chouettes. Rien à dire de ce côté-là non plus. Toujours les mêmes, mais ce n'est pas grave. Les 6e sont attendrissants chaque année, je vois les autres grandir. Mes joueurs d'échecs sont sympas eux aussi.
Ce ne sont pas les élèves qui me posent problème. Ce sont les "adultes encadrants", comme on dit...

Je vois qu'on a les mêmes problèmes.