Grève intersyndicale le 17 septembre 2015 contre la réforme du collège.

Mona Lisa Klaxon a écrit:

Pascal a écrit:

Je suis content pour tes élèves. Mais que fais-tu des élèves qui sont dans des collèges ruraux où il n'y a pas de latin faute de candidat au concours et faute de remplaçant ou de personne qualifiée? Ils n'ont droit à avoir accès à la culture antique qu'en sixième?

Juste une question: peux-tu m'expliquer en quoi la réforme va trouver une solution à cet état de fait?

C'est évident que devenir prof d'EPI-CLA, ça fait rêver les candidats potentiels, voyons ! :lol:

ML : tu sais que je suis CONTRE cette ù^! de réforme. Malheureusement, les PE sont peu au courant, très démoralisés depuis la réforme des rythmes et certains ( voir le forum EdP ) n'oublient pas que nombre de PLC leur ont reproché de s'opposer à la réforme des rythmes ( puisque nous ne souhaitons que garder notre mercredi matin par égoïsme ), alors leur demander d'être solidaires maintenant alors que l'état d'esprit et plutôt au sauve qui peut et chacun pour soi....ce que je déplore amèrement il va de soi.

Jane a écrit:

Mona Lisa Klaxon a écrit:

Pascal a écrit:

Je suis content pour tes élèves. Mais que fais-tu des élèves qui sont dans des collèges ruraux où il n'y a pas de latin faute de candidat au concours et faute de remplaçant ou de personne qualifiée? Ils n'ont droit à avoir accès à la culture antique qu'en sixième?

Juste une question: peux-tu m'expliquer en quoi la réforme va trouver une solution à cet état de fait?

C'est évident que devenir prof d'EPI-CLA, ça fait rêver les candidats potentiels, voyons ! :lol:

Ah, oui, j'avais oublié le pouvoir de séduction intersidéral des EPI (cétout). Mea culpa! :lol:

Oui et les PE n'ont pas vu beaucoup de signe de solidarité de la part des enseignants du secondaire, dont je fais partie d'ailleurs.
Bon, de toute façon, faut pas se leurrer, ils procèdent étapes par étapes pour qu'on ne soit pas  tous concernés en même temps, donc moins solidaires.

ET ça marche très bien. Quand j'ai parlé des CPGE à mes collègues c'est à peine si elles savaient ce que c'était, donc rinafout'. La réforme des rythmes, on est dans le spé, rinafout', la réforme du collège itou. ET je pense que c'est comme ça partout.

Il suffit de voir que moi président PE j'en sais plus sur la réforme du collège que beaucoup de profs de collège. Il suffit de lire le compte-rendu de vos heures syndicales ! même des profs de LC ou d'allemand ne voient rien venir. Le niveau de passivité, de servitude et d'aveuglement de la profession est stupéfiant.

Pardon, certains profs d'LC ou d'allemand. (quand même!)

Mes enfants scolarisés en 6ème et 3ème n'iront pas en cours demain et le mot d'excuse sur leur carnet sera:
"Soutien aux professeurs grévistes contre la réforme du collège 2016"

Ben voui, "des" c'est pas "tous". Mais quand même, la lecture de neo est édifiante à ce sujet.

Sinon j'ai hâte de savoir ce que les penseurs du Sgen ont prévu pour les élèves en échec.

Thierry30 a écrit:Mes enfants scolarisés en 6ème et 3ème n'iront pas en cours demain et le mot d'excuse sur leur carnet sera:
"Soutien aux professeurs grévistes contre la réforme du collège 2016"

BRAVO !!!
C'est une excellente idée qu'on aurait pu relayer.

Thierry30 a écrit:Mes enfants scolarisés en 6ème et 3ème n'iront pas en cours demain et le mot d'excuse sur leur carnet sera:
"Soutien aux professeurs grévistes contre la réforme du collège 2016"

Excellent motif !

Ronin a écrit:Ben voui, "des" c'est pas "tous".

Désolée, j'ai lu "les"

Thierry30 a écrit:Mes enfants scolarisés en 6ème et 3ème n'iront pas en cours demain et le mot d'excuse sur leur carnet sera:
"Soutien aux professeurs grévistes contre la réforme du collège 2016"

Ah mais que voilà une bonne idée.
Merci

Dommage que l'idée n'ait pas circulé plus tôt. C'est à retenir.
Bon mode d'action, franchement. Ne pas envoyer les enfants à l'école (quand on le peut), et le faire savoir à la presse.

laMiss a écrit:Dommage que l'idée n'ait pas circulé plus tôt. C'est à retenir.
Bon mode d'action, franchement. Ne pas envoyer les enfants à l'école (quand on le peut), et le faire savoir à la presse.

Dans le second degré c'est quand même facilement faisable.

Rendash a écrit:

Pascal a écrit:
J'ai juste peur pour l'Allemand, qui survivait avec les heures d'Euros. Pour les Lettres Classiques, pas d'inquiétude, ça ne disparaîtra pas.

Ha, si ça concerne "juste" l'allemand, tout va bien. les collègues et les élèves concernés apprécieront.

Quant aux lettres classiques, tu expliques comment tu prévois de faire survivre une discipline sans heures dédiées, ni programme?

Oo ha bon? Tu m'expliques pourquoi mon poste est menacé depuis 3 ans parce que depuis 3 ans le CDE fait tout pour qu'il n'y ai plus de latin? Je ne vais pas m'inquiéter donc, et encore moins de savoir comment je ferai pour muter le jour où ça se présentera parce que je ne trouverai pas de poste!!

Pascal a écrit:Parfois, hélas, et on est assez profs pour le savoir, ce n'est pas une question de temps, mais plutôt de méthode. Tu peux rajouter 1h par semaine à un élève qu'il ne progressera pas forcément, s'il manque d'envie et de méthode.

C'est très curieux, parce qu'on observe un effondrement du niveau de français depuis la réduction drastique des horaires de français.
J'observe d'ailleurs qu'en augmentant l'horaire de français (c'est le cas dans mon collège), on améliore sensiblement aussi les résultats des élèves...

Pascal a écrit:
Mais que fais-tu des élèves qui sont dans des collèges ruraux où il n'y a pas de latin faute de candidat au concours et faute de remplaçant ou de personne qualifiée? Ils n'ont droit à avoir accès à la culture antique qu'en sixième?

Quelqu'un souhaitant raisonner de façon logique répondrait sans doute qu'il faut tout mettre en oeuvre pour trouver des enseignants plutôt que de priver l'ensemble des élèves de l'apprentissage d'une discipline intellectuellement formatrice. Mais le progrès et la justice, c'est peut-être un vague vernis culturel, une Antiquité au rabais?

C'est pas prévu dans la religion du progrès de la CFDT. CQFD.

Provence a écrit:

Pascal a écrit:Parfois, hélas, et on est assez profs pour le savoir, ce n'est pas une question de temps, mais plutôt de méthode. Tu peux rajouter 1h par semaine à un élève qu'il ne progressera pas forcément, s'il manque d'envie et de méthode.

C'est très curieux, parce qu'on observe un effondrement du niveau de français depuis la réduction drastique des horaires de français.
J'observe d'ailleurs qu'en augmentant l'horaire de français (c'est le cas dans mon collège), on améliore sensiblement aussi les résultats des élèves...

Pascal a écrit:
Mais que fais-tu des élèves qui sont dans des collèges ruraux où il n'y a pas de latin faute de candidat au concours et faute de remplaçant ou de personne qualifiée? Ils n'ont droit à avoir accès à la culture antique qu'en sixième?

Quelqu'un souhaitant raisonner de façon logique répondrait sans doute qu'il faut tout mettre en oeuvre pour trouver des enseignants plutôt que de priver l'ensemble des élèves de l'apprentissage d'une discipline intellectuellement formatrice. Mais le progrès et la justice, c'est peut-être un vague vernis culturel, une Antiquité au rabais?

Je te dirai que si c'est comme ici, de toute façon, ils s'en fichent d'avoir du latin, parce que ça fait des heures en plus mal placées et que ça fait des années que tout est fait pour tuer cette matière, comme le grec avant, et plus récemment l'allemand ou l'italien...

RogerMartin a écrit:

Cripure a écrit:

RogerMartin a écrit:

laMiss a écrit:Ah non je sais, c'est une référence "aubienêtredeszenfants"?

 

Le latin n'est pas du bien-être pour les zenfants, c'est une hygiène cérébrale

Merci de cette précision, vous connaissez les parents, nous sommes tous mous et dégoulinants de compassion malsaine.
Peut-être dois-je battre fiston qui prétend que le latin le rend heureux?

L'hygiène rend heureux, surtout les enfants dont les parents dégoulinants daignent se doucher de temps en temps, dussent-ils laisser des vêtements sinistrement auréolés dans le bureau d'Ergo

laMiss a écrit:Oui et les PE n'ont pas vu beaucoup de signe de solidarité de la part des enseignants du secondaire, dont je fais partie d'ailleurs.
Bon, de toute façon, faut pas se leurrer, ils procèdent étapes par étapes pour qu'on ne soit pas  tous concernés en même temps, donc moins solidaires.

C'est vrai , je suis allé à une manif de PE (une seule, j'avoue ) , et je n'ai pas vu grand monde arborant les couleurs  second degré. mais je n'ai pas vu non plus  ce jour là autant de PE que je ne l'aurais pensé.

Evidemment,  tout à, fait d'accord , ils attaquent le troupeau  peu à peu, dans l'indifférence des autres , voire avec leur approbation, comme pour les CPGE. La jalousie  est un ressort puissant  sur lequel les gestionnaires jouent pour niveler par le bas.  La bêtise aussi , car il ne faut pas être malin pour ne pas comprendre que lorsqu’on rabaisse le sommet d'une profession, on tasse l'ensemble par l'effet de "tuilage".

J'oublie aussi l'aveuglement et le refus de s'informer : il y a un vaste plan d'ensemble, qui est affiché (pas du tout  un complot), fait partie des projets voulus par l'Europe, l'OCDE et consorts, de réduire la fonction publique, à terme de la faire disparaître en la remplaçant par des missions de service public , assurées par des personnels n'ayant plus le statut de fonctionnaires, mais des contrats de droit privé, ou des recrutements  régionaux, et les services devront être mis en concurrence (directive CEE de 2001, circulaire Bolkestein, etc.). Tout ça encadré par des règles de fer sur les déficits publics, les gels de la masse salariale, qui nous ont donné au niveau national  LOLF, la RGPP qui en découle, la fongibilité asymétrique et autres joyaux.

Chaque  mesure prise va dans ces directions, mais les futures victimes préfèrent se battre entre elles.

En même temps, le nombre de collègues qui pensent que rien ne va nous arriver....une anecdote. A l'époque de la réforme des rythmes, durant le temps de "débats", m'appuyant sur les infos de notre lapin, j'informais mes collègues très régulièrement. Bon, trois d'entre elles n'en avaient rien à faire, m'écoutaient poliment mais clairement me prenait pour un agité du bocal ( j'ai hérité de l'étiquette melenchoniste à ce moment là, ce qui est drôle, mais bon, passons..) la dernière, caricature du mouton de panurge m'a affirmé pendant six mois que ce que je disais était impossible, que j'inventais, etc etc.

Le jour ou le texte est sorti au BO, nous recevions encore le BO papier, j'avoue que je me suis offert le plaisir de lui mettre le BO sous le nez devant tout le monde et de lui demander si j'étais toujours un mythomane. Réaction : des pleurs et un " non c'est pas possible, le PS ne peut pas nous faire ça". Voilà. Inutile de vous dire que je ne perds plus mon temps à essayer de les informer. ET des enseignants de cette trempe j'ai l'impression qu'il y en a énormément....

Sibylle a écrit:Pour ceux qui sont à Paris, vu que les nouveaux programmes sortent demain précisément, n'y a-t-il pas moyen de mener une action spécifique contre ceux-ci qui soit bien médiatisée ?

Je ne sais pas, moi :   faire une lecture officielle à haute voix  de morceaux choisis devant un rectorat et les brûler ??

En Français, il suffirait d'expliquer à quelques journalistes (si tant est, d'ailleurs, qu'il faille le lui expliquer pour qu'il s'en rende compte) tous les contresens et aberrations de ces programmes pour mettre aux concepteurs le nez dans le caca. Ah ! la figure du monstre, en Sixième, censée interroger les limites de l'humain à partir des récits mythologiques... C'est sûr que Charybde et Scylla, ça dit vachement sur l'Homme, bien plus que le héros... Quelle bande de ploucs imbéciles et pontifiants !

Ronin a écrit:En même temps, le nombre de collègues qui pensent que rien ne va nous arriver....une anecdote. A l'époque de la réforme des rythmes, durant le temps de "débats", m'appuyant sur les infos de notre lapin, j'informais mes collègues très régulièrement. Bon, trois d'entre elles n'en avaient rien à faire, m'écoutaient poliment mais clairement me prenait pour un agité du bocal ( j'ai hérité de l'étiquette melenchoniste à ce moment là, ce qui est drôle, mais bon, passons..) la dernière, caricature du mouton de panurge m'a affirmé pendant six mois que ce que je disais était impossible, que j'inventais, etc etc.

Le jour ou le texte est sorti au BO, nous recevions encore le BO papier, j'avoue que je me suis offert le plaisir de lui mettre le BO sous le nez devant tout le monde et de lui demander si j'étais toujours un mythomane. Réaction : des pleurs et un " non c'est pas possible, le PS ne peut pas nous faire ça". Voilà. Inutile de vous dire que je ne perds plus mon temps à essayer de les informer. ET des enseignants de cette trempe j'ai l'impression qu'il y en a énormément....

C'est ça, le refus de s'informer, le refus de voir, pour beaucoup. J'ai connu ça ailleurs ("mais non, ce n'est pas possible, il y aura juste des changements d'appellation..."), avec les mêmes désespoirs quand ça leur est tombé dessus (disparition et fusions de services, avec changements de postes, déplacements géographiques).
Pour d'autres, c'est l'idée fermement ancrée que même s'il y a un changement , ils navigueront entre les écueils, que rien ne les touchera "eux". C'est la manière de voir par exemple de ceux qui ne voient pas d'un mauvais oeil les avancements "au mérite", persuadés que leurs éminents mérites seront automatiquement reconnus.
Il m'arrive quand même d'en ébranler quelques uns quand ils me voient m'opposer à ça par principe alors que je suis bien avancé dans la carrière par rapport à eux, grâce non au "mérite" jugé par le prince mais à des barèmes dont eux-mêmes ne bénéficieront pas s'ils ne se remuent. Mais j'ai quand même entendu hier "de toute manière, on ne peut plus rien faire".
Je limite donc mes discussions avec des sourds et aveugles volontaires . En revanche, je me suis fendu d'un mail collectif cinglant et explicatif suite à celui reçu pour trouver 5 collaborateurs volontaires pour la formation pendant les vacances. Ca évite de s'énerver : prêcher dans le vide, je renonce, et c'est une des raisons pour lesquelles je ne veux plus faire directement de syndicalisme.

On parlait de la réforme ce matin dans le collège, et deux ou trois collègues m'ont dit "c'est chouette que tu sois arrivée, histoire de remuer les gens".
C'est gentil, et en même temps c'est terrible de voir le peu d'intérêt qu'ont certains pour les textes et actualités qui régissent leur propre métier.

Quand on voit à quel point beaucoup de collègues ne sont même pas informés de leurs droits et se laissent enfumer régulièrement.........

Moi je fais ce que je peux mais effectivement je suis devenu ouvertement méprisant envers certains qui sont presque fiers d'être sourds, aveugles et muets et qui en plus se moquent de ceux qui essayent de résister. La collègue en question j'aime autant vous dire que je n'ai pas pris de pincettes avec elle.