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- IphigénieProphète
Je suis ce fil d'un œil avec curiosité car en vérité je m'interroge toujours sur l'intérêt des "groupements de textes": je n'arrive pas à comprendre ce qu'on veut en faire ressortir, si tant est qu'il en ressorte quelque chose: à part le thème commun éventuellement, quel est l'intérêt de mettre ensemble par exemple Ronsard et Queneau? QU'est-ce que les élèves doivent en déduire? Outre le fait que ça réduit un auteur à un seul texte, je ne vois pas ce que la "comparaison " apporte. J'ai la même réticence avec les questions sur corpus.
Je précise que c'est une vraie question, pas un reproche,( ) sur une pratique induite par nos programmes effectivement mais dont je saisis de moins en moins l'intérêt, en regard des connaissances réelles des élèves de lycée; pour questionner autrement, à part les LA comment gérez -vous un GT? que faites-vous pour mettre les textes en regard?
Je précise que c'est une vraie question, pas un reproche,( ) sur une pratique induite par nos programmes effectivement mais dont je saisis de moins en moins l'intérêt, en regard des connaissances réelles des élèves de lycée; pour questionner autrement, à part les LA comment gérez -vous un GT? que faites-vous pour mettre les textes en regard?
- roxanneOracle
Ca peut les inciter, leur donner envie de lire le roman dont est extrait l'œuvre. Bon, là je rêve un peu mais pour moi c'est un peu l'idée. Je sème quelques indices, crée un suspens et quand ils commencent à me demander "oui et après, il meurt? Ils se marient? Je ne comprends pas pourquoi elle fait ça." et bien, je leur suggère la lecture complète.
- User5899Demi-dieu
Je préfère montrer l'évolution de la notion de personnage, depuis le type social identifiable jusqu'à l'être humain à vocation universelle. Pour aller vite, hein.Alliance a écrit:L'approche thématique te semble trop restrictive en 1ère ? cela m'intéresse ! N'est-elle pas justement un bon moyen de cibler les choses dans un programme très vaste ? J'ai peur justement de m'éparpiller un peu... Comment procèdes-tu dans ce cas ?
- InvitéDoNiveau 1
Je suis assez d'accord avec Cripure. Pour moi, un GT doit servir à montrer une évolution ou alors, au contraire, à réfléchir à une notion problématique sur une période limitée (par exemple dans la seconde moitié du XXe, on pourra réfléchir à la déconstruction du personnage romanesque par l'étude de nouvelles modalités énonciatives qui engagent la participation du "lecteur-personnage". Je pense par exemple à Butor, Perec ou Duras, notamment).
- chloe2504Niveau 5
Pour un GT, je pense aussi qu'il est intéressant de montrer une évolution (comme l'évolution du personnage féminin de la soumission à l'émancipation par exemple) ou alors comment un topos est traité. Par exemple, en 2nde, je fais un GT sur le mariage dans le réalisme/naturalisme avec la demande en mariage dans Pierre et Jean, la cérémonie dans Bel-ami, la nuit de noces dans Une vie et les rêveries de Charles et d'Emma dans Madame Bovary. LC en intégral: Un mariage d'amour de Zola. Et en gros, ça donne "Ah ouais les réalistes montraient vraiment la réalité vraie!". Oui, je sais, mes élèves sont formidables
Pour rebondir sur l'intervention de Fabienne, je dirais juste que je me suis inscrite sur le site il y a quelques années mais je n'y viens pas souvent notamment parce qu'en effet, à chaque fois que je suis venue, j'ai trouvé que le ton n'était pas toujours des plus sympathiques. Étant plus chevronnée aujourd'hui, je me sens moins déstabilisée par ces remarques et je ne rentre que rarement dans ces débats qui ne servent à rien. Je n'ai de compte à rendre à personne et surtout je ne ressens pas le besoin d'être adoubée par ces personnes qui pensent détenir la vérité absolue. Je n'ai pas besoin de ça pour savoir que je fais bien ce métier qui me passionne (même si bien sûr, je ne suis pas parfaite). Je trouve de toute façon que c'est bien le pire dans ce métier de rencontrer des gens si sûrs d'eux et de leur pratique. Je rappelle la citation de Driss Chraïbi: "Les certitudes sont autant de prisons."Alors, oui, on ne meurt pas de ces remarques mais je comprends que de jeunes collègues soient parfois heurtés. On ne devrait jamais oublier ces premières années où l'on s'interroge puisque, quelque part, on devrait toujours s'interroger.
Pour rebondir sur l'intervention de Fabienne, je dirais juste que je me suis inscrite sur le site il y a quelques années mais je n'y viens pas souvent notamment parce qu'en effet, à chaque fois que je suis venue, j'ai trouvé que le ton n'était pas toujours des plus sympathiques. Étant plus chevronnée aujourd'hui, je me sens moins déstabilisée par ces remarques et je ne rentre que rarement dans ces débats qui ne servent à rien. Je n'ai de compte à rendre à personne et surtout je ne ressens pas le besoin d'être adoubée par ces personnes qui pensent détenir la vérité absolue. Je n'ai pas besoin de ça pour savoir que je fais bien ce métier qui me passionne (même si bien sûr, je ne suis pas parfaite). Je trouve de toute façon que c'est bien le pire dans ce métier de rencontrer des gens si sûrs d'eux et de leur pratique. Je rappelle la citation de Driss Chraïbi: "Les certitudes sont autant de prisons."Alors, oui, on ne meurt pas de ces remarques mais je comprends que de jeunes collègues soient parfois heurtés. On ne devrait jamais oublier ces premières années où l'on s'interroge puisque, quelque part, on devrait toujours s'interroger.
- IphigénieProphète
Je pense que lorsqu'il y a des réactions un peu "vives" elles ne visent pas les jeunes collègues mais de façon plus globale la chape de plomb que certaines inspections veulent mettre sur ces jeunes collègues, justement, en transformant radicalement le métier de professeur, seul maître à bord de son navire, une fois intégré le plan de route (i.e les programmes) en métier d'exécutant obéissant et dépendant:
les jeunes collègues semblent terrorisés souvent par "est-ce que j'ai le droit de":
oui, vous avez le droit
-à partir du moment où il y a une logique, une cohérence et un savoir assuré qui soutiennent l'ensemble.
Ce n'est pas contre la jeunesse des collègues que les flèches sont réellement dirigées mais "à travers eux", si j'ose dire, parce qu'ils sont victimes du formatage à l'obéissance étroite imposée au local par certains IPR et dont, il est vrai, dépend souvent leur validation ou leur "tranquillité", tout comme il est vrai que le courage est plus simple lorsqu'on a une position confortable:
toute l'institution fait peser, courageusement!, tout son poids sur les jeunes, parce qu'ils sont par statut, plus dépendants des notations et rapports, alors qu'elle sait que les "vieux" l'enverront balader sans autre forme de procès.
(ainsi non seulement pour leur note mais pour trouve,r par exemple, un "volontaire" pour faire un stage passerelle le mercredi après midi, pour surveiller un examen au pied levé, pour accepter telle ou telle charge sans grand intérêt (participer à telle commission, conférence ou stage qui manque de volontaires, être "tutaur"- de stagiaires, ou d'élèves!... car on" tutore" beaucoup aujourd'hui!) etc...
Dans une certaine mesure même, on peut dire que l'institution se "sert" des jeunes" pour contourner l'opposition des "vieux" si on veut vraiment caricaturer, d'autant qu'on est au tournant du remplacement total des "fortes-têtes du baby-boom qui partent toutes en retraite dans la décennie. Il faut être vigilant au fait que tout est mis en place, réforme après réforme, pour cette transformation de notre métier: et ce n'est pas la dernière réforme du collège et l'introduction massive du numérique qui vont améliorer la donne. En contraignant , par la force à travailler en équipe par exemple, ou sur des supports "pré-préparés", elle instaure un degré de plus dans la dépendance de chacun (donc dans la dévaluation de notre métier, donc de son recrutement, donc de sa grille de salaire).
Il faut absolument en être conscient, d'où peut-être cette "tension" sensible dans certains posts.
Bref, on a bien souvent envie de dire à nos jeunes collègues, dans une posture sans doute un peu trop papale: n'ayez pas peur!
les jeunes collègues semblent terrorisés souvent par "est-ce que j'ai le droit de":
oui, vous avez le droit
-à partir du moment où il y a une logique, une cohérence et un savoir assuré qui soutiennent l'ensemble.
Ce n'est pas contre la jeunesse des collègues que les flèches sont réellement dirigées mais "à travers eux", si j'ose dire, parce qu'ils sont victimes du formatage à l'obéissance étroite imposée au local par certains IPR et dont, il est vrai, dépend souvent leur validation ou leur "tranquillité", tout comme il est vrai que le courage est plus simple lorsqu'on a une position confortable:
toute l'institution fait peser, courageusement!, tout son poids sur les jeunes, parce qu'ils sont par statut, plus dépendants des notations et rapports, alors qu'elle sait que les "vieux" l'enverront balader sans autre forme de procès.
(ainsi non seulement pour leur note mais pour trouve,r par exemple, un "volontaire" pour faire un stage passerelle le mercredi après midi, pour surveiller un examen au pied levé, pour accepter telle ou telle charge sans grand intérêt (participer à telle commission, conférence ou stage qui manque de volontaires, être "tutaur"- de stagiaires, ou d'élèves!... car on" tutore" beaucoup aujourd'hui!) etc...
Dans une certaine mesure même, on peut dire que l'institution se "sert" des jeunes" pour contourner l'opposition des "vieux" si on veut vraiment caricaturer, d'autant qu'on est au tournant du remplacement total des "fortes-têtes du baby-boom qui partent toutes en retraite dans la décennie. Il faut être vigilant au fait que tout est mis en place, réforme après réforme, pour cette transformation de notre métier: et ce n'est pas la dernière réforme du collège et l'introduction massive du numérique qui vont améliorer la donne. En contraignant , par la force à travailler en équipe par exemple, ou sur des supports "pré-préparés", elle instaure un degré de plus dans la dépendance de chacun (donc dans la dévaluation de notre métier, donc de son recrutement, donc de sa grille de salaire).
Il faut absolument en être conscient, d'où peut-être cette "tension" sensible dans certains posts.
Bref, on a bien souvent envie de dire à nos jeunes collègues, dans une posture sans doute un peu trop papale: n'ayez pas peur!
- User5899Demi-dieu
chloe2504 a écrit:Je ne rentre que rarement dans ces débats qui ne servent à rien.
chloe2504 a écrit:Je n'ai de compte à rendre à personne
chloe2504 a écrit:je ne ressens pas le besoin d'être adoubée par ces personnes qui pensent détenir la vérité absolue.
chloe2504 a écrit:Je n'ai pas besoin de ça pour savoir que je fais bien ce métier
chloe2504 a écrit:C'est bien le pire dans ce métier de rencontrer des gens si sûrs d'eux et de leur pratique.
chloe2504 a écrit:Je rappelle la citation de Driss Chraïbi: "Les certitudes sont autant de prisons."
chloe2504 a écrit:quelque part, on devrait toujours s'interroger.
Ite, missa est.
- IphigénieProphète
Querelles de chapelles? :lol:
- User5899Demi-dieu
On ne peut pas aider les gens, non à se libérer, mais du moins à ne pas s'aliéner, s'ils ne le souhaitent pas. J'ai dû penser qu'il pourrait être utile à ceux qui pleurent toute l'année parce qu'ils vont mal de comprendre que leur liberté est pleine et entière et que le seul effort qu'ils ont à faire est de l'exercer. J'ai oublié que parfois, rester dans sa cellule est tellement plus rassurant. Pardon à ceux qui ont été effrayés par la lumière du jour.
- ysabelDevin
Pour revenir au sujet, une année j'avais fait un GT sur la figure du brigand dans le roman du XIXe. Je me demande si je ne vais pas le refaire cette année d'ailleurs.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- IsidoriaDoyen
J'aime bien travailler sur les incipit de romans, sur l'entrée en scène du héros (ou sa non entrée d'ailleurs), je trouve que cela permet de mettre en place des notions de narratologie intéressantes.
- chloe2504Niveau 5
Je comprends tout à fait votre message Iphigénie et je suis bien d'accord avec vous. Je me permets juste d'ajouter que, parfois, je ressens une certaine méfiance vis-à-vis des jeunes collègues qui ne seraient qu'une bande de moutons prête à tout pour satisfaire IPR et administration. Ce n'est pas parce que nous sommes jeunes que nous sommes malléables à souhait.
Certes, nous sommes certainement formatés par l'IUFM qui nous a gentiment mis dans la tête qu'il fallait réfléchir en termes de LA, LC, HDA, LCA, OI, GT, OE, etc. et je comprends que cela puisse irriter certains collègues qui enseignent depuis longtemps et qui ont vu passer 50 réformes et sigles en tout genre, mais cela ne veut pas dire que nous n'arrivons pas à nous échapper de ces carcans en prenant du recul sur tout ça. En d'autres termes, ne vous inquiétez pas, nous réfléchissons à ce que nous faisons et à ce que nous transmettons à nos élèves. Notre seule présence sur le site prouve l'intérêt que nous portons à notre matière et à nos élèves. Nous voulons bien faire et pour cela nous avons besoin de discussions constructives et d'avis éclairés.
Je suis d'accord qu'il faut dire aux collègues de ne pas avoir peur, de se faire confiance, de ne pas tout accepter tout en prenant en compte l'avis des anciens qui peuvent évidemment nous apporter beaucoup. Mais je trouve aussi qu'il faudrait accepter d'envisager que les collègues qui ont moins d'expérience peuvent aussi avoir des choses intéressantes à dire. Tout est une question de mesure et tout n'est pas à jeter chez les uns comme chez les autres (désolée pour ce cliché ).
Certes, nous sommes certainement formatés par l'IUFM qui nous a gentiment mis dans la tête qu'il fallait réfléchir en termes de LA, LC, HDA, LCA, OI, GT, OE, etc. et je comprends que cela puisse irriter certains collègues qui enseignent depuis longtemps et qui ont vu passer 50 réformes et sigles en tout genre, mais cela ne veut pas dire que nous n'arrivons pas à nous échapper de ces carcans en prenant du recul sur tout ça. En d'autres termes, ne vous inquiétez pas, nous réfléchissons à ce que nous faisons et à ce que nous transmettons à nos élèves. Notre seule présence sur le site prouve l'intérêt que nous portons à notre matière et à nos élèves. Nous voulons bien faire et pour cela nous avons besoin de discussions constructives et d'avis éclairés.
Je suis d'accord qu'il faut dire aux collègues de ne pas avoir peur, de se faire confiance, de ne pas tout accepter tout en prenant en compte l'avis des anciens qui peuvent évidemment nous apporter beaucoup. Mais je trouve aussi qu'il faudrait accepter d'envisager que les collègues qui ont moins d'expérience peuvent aussi avoir des choses intéressantes à dire. Tout est une question de mesure et tout n'est pas à jeter chez les uns comme chez les autres (désolée pour ce cliché ).
- chloe2504Niveau 5
Isidoria, quels sont tes textes dans ta séquence sur l'entrée du héros? Quelle est la problématique?
- IphigénieProphète
Nous sommes bien d'accord!;-)chloe2504 a écrit:Je comprends tout à fait votre message Iphigénie et je suis bien d'accord avec vous. Je me permets juste d'ajouter que, parfois, je ressens une certaine méfiance vis-à-vis des jeunes collègues qui ne seraient qu'une bande de moutons prête à tout pour satisfaire IPR et administration. Ce n'est pas parce que nous sommes jeunes que nous sommes malléables à souhait. Néanmoins, je suis d'accord qu'il faut dire aux collègues de ne pas avoir peur, de se faire confiance, de ne pas tout accepter tout en prenant en compte l'avis des anciens qui peuvent évidemment nous apporter beaucoup. Mais je trouve aussi qu'il faudrait accepter d'envisager que les collègues qui ont moins d'expérience peuvent aussi avoir des choses intéressantes à dire. Tout est une question de mesure et tout n'est pas à jeter chez les uns comme chez les autres (désolée pour ce cliché ).
- IsidoriaDoyen
Chloé, cette année dans cette séquence, j'ai fait les LA des incipit de
- La Princesse de Clèves sans la Princesse, le tout début du roman, que j'ai mis en regard avec la scène du bal
- Madame Bovary
- L'Etranger
- Les Gommes
J'ai ajouté un Groupement d'incipit en LC: Germinal, La Condition humaine, Le Meurtre de Roger Ackroyd, Meursault contre enquête de Kamel Daoud, cela m'a permis d'aborder très rapidement le roman policier, et la réécriture.
Je garderai la séquence, mais en modifiant peut-être les textes.
- La Princesse de Clèves sans la Princesse, le tout début du roman, que j'ai mis en regard avec la scène du bal
- Madame Bovary
- L'Etranger
- Les Gommes
J'ai ajouté un Groupement d'incipit en LC: Germinal, La Condition humaine, Le Meurtre de Roger Ackroyd, Meursault contre enquête de Kamel Daoud, cela m'a permis d'aborder très rapidement le roman policier, et la réécriture.
Je garderai la séquence, mais en modifiant peut-être les textes.
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