Le ministère instaure le travail forcé non rémunéré pour les stagiaires le 31 août

Tu es sûr ?
Comment justifier de rémunérer quelqu'un pour une date à laquelle il n'est pas encore entré dans le métier ?

JPhMM a écrit:Tu es sûr ?
Comment justifier de rémunérer quelqu'un pour une date à laquelle il n'est pas encore entré dans le métier ?

Certes mon affectation de stagiaire commence officiellement le 1er septembre, mais sur la page de mon rectorat dédiée aux petits scarabées, nous sommes tout aussi officiellement conviés le 26 août, puis soumis à formation les 27 et 28...

Je renvoie les différents membres qui m'ont gentiment abreuvé de mails limite insultants (je suis un fainéant, je suis un psychorigide, les textes, c'est pas l'essentiel, yfobi1konboçunpeu, gnagnagna gnagnagna) lorsque, naguère, j'écrivais que le 31/8 ne pourrait pas être une journée de travail normale et qu'en particulier, les stagiaires seraient réputés "non encore existants" et les mutés "non encore nommés", à apprendre à lire la prose administrative et à réfléchir un peu, chose que certains d'entre eux, tout à leurs séquences, ont manifestement oublié d'apprendre à faire.
Évidemment, je ne pouvais pas prévoir que le ministère publierait une circulaire pour proclamer qu'il exige un acte illégal, mais bon, en l'occurrence, il ne fait que mettre par écrit ce que votre ours (peut-être) préféré plus quelques autres, vilains syndicalistes hou ! hou !, avaient écrit dans le but d'éclairer un peu nouveaux et plus anciens.
Il est évident que la présentation de ce texte devant un tribunal administratif ou au conseil d’État serait un moment de détente amusé pour ces vénérables institutions. Soyez absents, camarades, ne vous laissez pas faire.
Pour moi, en tout cas, les choses sont claires : le 31/8, ce sera grève. A moins que, vu les embarras intestinaux que ce ministère me cause de plus en plus, ce ne soit AT pour gastro-najatentérite aiguë.
Haut-les-coeurs ! Sus à la harpie !

JPhMM a écrit:Tu es sûr ?
Comment justifier de rémunérer quelqu'un pour une date à laquelle il n'est pas encore entré dans le métier ?

Détail administratif qu'un peu de volonté permettrait de résoudre si Bercy et l'EN le voulait vraiment.

WabiSabi a écrit:

JPhMM a écrit:Tu es sûr ?
Comment justifier de rémunérer quelqu'un pour une date à laquelle il n'est pas encore entré dans le métier ?

Certes mon affectation de stagiaire commence officiellement le 1er septembre, mais sur la page de mon rectorat dédiée aux petits scarabées, nous sommes tout aussi officiellement conviés le 26 août, puis soumis à formation les 27 et 28...

Oui je sais.
J'ai connu ça aussi. Ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas y aller, ça veut dire que les pratiques de l’Éducation nationale sont tout à fait contestables d'un point de vue du droit. Mais quel syndicat a été contester cela, depuis le temps que cette pratique existe ?

Mais à quoi sert cette journée de prérentrée dans le secondaire ?

Cela fait 20 ans que j'y passe le matin pour aller serrer des louches (CdE, adj, secrétaire) et je pars tondre le gazon pour accueillir mes collègues (couillus) autour d'un BBQ à la maison.

Et je ne rate rien et je ne manque à personne durant cette journée.

Je suis par ailleurs sensible à l'argumentaire du SNES pour qui ce texte est seulement scandaleux parce qu'il ne reconnaît pas comme du travail le fait de venir un jour avant préparer des projets interdisciplinaires. Pendant longtemps, le faux-cul a été un accessoire vestimentaire pour les dames, constatons qu'il a bel et bien évolué...

Cripure a écrit:Pendant longtemps, le faux-cul a été un accessoire vestimentaire pour les dames, constatons qu'il a bel et bien évolué...

Joli ! :lol:

Il s'agit sans doute plus d'un capharnaüm bureaucratique que d'une question de moyens. L'éducation nationale est gérée avec les pieds, mais comme les chefs se prennent pour des manageurez d'élite, ils ne veulent pas l'admettre. Plutôt que d'accepter leurs erreurs de gestion pour les corriger, ils sortent la matraque et cognent.

Du côté des stagiaires eux-mêmes, la lutte est impossible. Ils commencent à peine, sont tendus à l'idée des premiers cours, découvrent leur établissement... ils ne peuvent pas s'attaquer à ceux qui viennent juste de les employer.

Cripure a écrit:Je suis par ailleurs sensible à l'argumentaire du SNES pour qui ce texte est seulement scandaleux parce qu'il ne reconnaît pas comme du travail le fait de venir un jour avant préparer des projets interdisciplinaires. Pendant longtemps, le faux-cul a été un accessoire vestimentaire pour les dames, constatons qu'il a bel et bien évolué...

:lol!:
Merci de m'avoir rappelé cette belle chanson : "à l'heure où les faux-culs sont la majorité, gloire à celui qui dit toute la vérité!"

WabiSabi a écrit:

Cripure a écrit:Je suis par ailleurs sensible à l'argumentaire du SNES pour qui ce texte est seulement scandaleux parce qu'il ne reconnaît pas comme du travail le fait de venir un jour avant préparer des projets interdisciplinaires. Pendant longtemps, le faux-cul a été un accessoire vestimentaire pour les dames, constatons qu'il a bel et bien évolué...

:lol!:
Merci de m'avoir rappelé cette belle chanson : "à l'heure où les faux-culs sont la majorité, gloire à celui qui dit toute la vérité!"

Cette TRES belle chanson

Oui... Daphné et JPhMM j'entends bien ce que vous me dîtes... je suis encore trop naïve

Whypee , la journée de pré-rentrée n'a pas la même saveur pour les stagiaires. Pour certains c'est la première fois qu'ils voient leur tuteur, leur établissement, c'est l'occasion de rencontrer les collègues... même si dans l'absolu tout cela peut se faire un autre jour ça représente une vraie journée d'entrée dans le métier la première fois.

Pierre-Henri a écrit:Du côté des stagiaires eux-mêmes, la lutte est impossible. Ils commencent à peine, sont tendus à l'idée des premiers cours, découvrent leur établissement... ils ne peuvent pas s'attaquer à ceux qui viennent juste de les employer.

Évidemment.
Par contre, qu'est-ce qui empêche un syndicat d'attaquer au tribunal administratif ?

helvea a écrit:la journée de pré-rentrée n'a pas la même saveur pour les stagiaires. Pour certains c'est la première fois qu'ils voient leur tuteur

S'il n'est pas en grève

Pierre-Henri a écrit:Il s'agit sans doute plus d'un capharnaüm bureaucratique que d'une question de moyens. L'éducation nationale est gérée avec les pieds, mais comme les chefs se prennent pour des manageurez d'élite, ils ne veulent pas l'admettre. Plutôt que d'accepter leurs erreurs de gestion pour les corriger, ils sortent la matraque et cognent.

Du côté des stagiaires eux-mêmes, la lutte est impossible. Ils commencent à peine, sont tendus à l'idée des premiers cours, découvrent leur établissement... ils ne peuvent pas s'attaquer à ceux qui viennent juste de les employer.

Être payé 1.300€ puis 1.600€ en tant que stagiaire, ça fait accepter sans problème de venir gratuitement une seule journée. Désolé.

JPhMM a écrit:

Pierre-Henri a écrit:Du côté des stagiaires eux-mêmes, la lutte est impossible. Ils commencent à peine, sont tendus à l'idée des premiers cours, découvrent leur établissement... ils ne peuvent pas s'attaquer à ceux qui viennent juste de les employer.

Évidemment.
Par contre, qu'est-ce qui empêche un syndicat d'attaquer au tribunal administratif ?

Rien. Et je dois dire que si ce n'est pas fait, je vais commencer à me poser quelques questions quant à mon engagement syndical.

JPhMM a écrit:

Cripure a écrit:Pendant longtemps, le faux-cul a été un accessoire vestimentaire pour les dames, constatons qu'il a bel et bien évolué...

Joli ! :lol:

+1 :lol:

Cripure a écrit:

helvea a écrit:la journée de pré-rentrée n'a pas la même saveur pour les stagiaires. Pour certains c'est la première fois qu'ils voient leur tuteur

S'il n'est pas en grève

J'en ai discuté l'an dernier avec un formateur de mon ESPE. Pour le premier degrés, le tuteur ne sera connu que deux ou trois semaines après la rentrée...

Cripure a écrit:

JPhMM a écrit:

Pierre-Henri a écrit:Du côté des stagiaires eux-mêmes, la lutte est impossible. Ils commencent à peine, sont tendus à l'idée des premiers cours, découvrent leur établissement... ils ne peuvent pas s'attaquer à ceux qui viennent juste de les employer.

Évidemment.
Par contre, qu'est-ce qui empêche un syndicat d'attaquer au tribunal administratif ?

Rien. Et je dois dire que si ce n'est pas fait, je vais commencer à me poser quelques questions quant à mon engagement syndical.

Tu m'étonnes...

JPhMM a écrit:Par contre, qu'est-ce qui empêche un syndicat d'attaquer au tribunal administratif ?

Je crois me souvenir que le coût peut être très important pour un syndicat qui souhaiterait attaquer directement une circulaire ou un autre texte de loi.

Peinard a écrit:

JPhMM a écrit:Par contre, qu'est-ce qui empêche un syndicat d'attaquer au tribunal administratif ?

Je crois me souvenir que le coût peut être très important pour un syndicat qui souhaiterait attaquer directement une circulaire ou un autre texte de loi.

Une circulaire n'a rien d'un texte de loi. Ce n'est même pas un document prescriptif. C'est un simple document d'organisation interne.

Oui, je n'aurais pas du ajouter le mot "autre"; mais le fond est toujours juste. Attaquer une circulaire pour un syndicat n'est pas donné financièrement.

D'ailleurs l'intersyndicale a été ou va bientôt être informée d'une demande d'un syndicat pour engager une procédure commune pour attaquer la circulaire n°2015-057 du 29-4-2015, Missions et obligations réglementaires de service des enseignants des établissements publics d'enseignement du second degré.

Cripure a écrit:
Pour moi, en tout cas, les choses sont claires : le 31/8, ce sera grève. A moins que, vu les embarras intestinaux que ce ministère me cause de plus en plus, ce ne soit AT pour gastro-najatentérite aiguë.
Haut-les-coeurs ! Sus à la harpie !

:lol:  
Ce serait la fin de l'ours sain, alors...

Benji-X a écrit:

Cripure a écrit:

helvea a écrit:la journée de pré-rentrée n'a pas la même saveur pour les stagiaires. Pour certains c'est la première fois qu'ils voient leur tuteur

S'il n'est pas en grève

J'en ai discuté l'an dernier avec un formateur de mon ESPE. Pour le premier degrés, le tuteur ne sera connu que deux ou trois semaines après la rentrée...

Oui @Cripure certes! Espérons que les stagiaires ne viennent pas en pensant se devoir d'être là , et que les tuteurs ne viennent pas en pensant se devoir d'être là pour leur stagiaire...

Toujours plus ... @Benji-X ça me paraît encore plus angoissant dans le premier degré en plus.

Plusieurs remarques :

Que pour des stagiaires il y ait quelques journées de formation avant la rentrée, c'est une bonne chose dans le principe. Après, le contenu ... On peut aussi le concevoir dans la mesure où le stagiaire a les pieds englués dans un cursus universitaire, qu'il le veuille ou non (au moins l'inscription à l'ESPE). On peut donc "l'inviter" à des journées de formation qui rentrent dans ce cadre, et "remarquer" qu'il ne s'y présente pas.

L'essentiel est qu'on ne se serve pas de cette nouvelle habitude pour développer une tendance à casser le rythme annuel des profs et aller vers un travail en continuité avec tout le mois d'août bouffé par des crises de réunionite aigüe pérenne, à terme la correction du bac en juillet systématique et comprise dans le salaire normal, etc. On pourrait aussi imaginer un seule ou deux semaines de "vraies" vacances entre les deux mois, et le reste du temps une disponibilité obligatoire pour participation à des formations, du soutien institutionnel à des élèves en rupture scolaire ou handicapés, ou autre, une participation à la conception de manuel, du travail administratif, et je ne sais quoi d'autre. Ils trouveront bien ...

Bref, tant qu'un titulaire pourra ne pas se présenter à de telles journées de formation et de réunion, il n'y a pas de quoi trop s'inquiéter ...