Reportage France 3 régions : la réforme est déjà appliquée dans un collège de l'Eure

Même pas. P*****, l'arnaque.

JPhMM a écrit:

Rendash a écrit:

Cripure a écrit:Marrant, ça. Quand j'étais jeune prof, je crois que j'étais encore moins malléable qu'aujourd'hui

C'est donc vrai? On devient moins dur avec l'âge?  

C'est faux. On devient moins rapide.

Je savais que ça allait dégénérer. Vous abusez les gars. :lol:

Moins rapide? Pas forcément. Si on se stimule intellectuellement et régulièrement , on peut garder une certaine aisance

fanette a écrit:Je ne jette pas la pierre aux collègues de cet établissement, si c'est un établissement sinistré comme dit plus haut. C'est sûr, ils font ce qu'ils peuvent, avec les conditions qu'ils ont. Mais le scandale c'est que :
1) on veut nous imposer ces "bricolages" dans tous les établissements
2) on n'aide pas ces établissements sinistrés à dispenser un enseignement correct à leurs élèves (en leur donnant des moyens humains supplémentaires par exemple)

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Nita a écrit:

Cripure a écrit:Marrant, ça. Quand j'étais jeune prof, je crois que j'étais encore moins malléable qu'aujourd'hui

Je ne l'étais pas davantage - mais j'étais moins agaçante, parce que je connaissais moins bien les textes.

Ben moi, quand j'étais jeune prof,  il n'y avait pas des imbécilités comme ça...

On faisait cours, on mettait des notes, on faisait les conseils de classe.
On ne se faisait pas bouffer par l'informatique, on avait le temps d'aller boire le café au troquet du coin, ou de jouer au tarot certains jours en salle des profs...

Bon, ça avait failli commencer, avec Savary, mais il s'est fait débarquer après le conflit à propos de l'école privée...

Ratatouille a écrit:On peut avoir un avis mais avant de juger il serait intéressant de pousser la réflexion et/ou de rencontrer ces collègues. Ils ont certainement fait un choix motivé par les besoins de leurs élèves.

J'ai tendance à être d'accord avec toi, Ratatouille. Ne vouez pas ces collègues aux gémonies sur la foi d'un simple reportage TV. Ce ne serait pas la première fois que les choses y auraient été présentées de façon très incomplètes et superficielles.

henriette a écrit:

Ratatouille a écrit:On peut avoir un avis mais avant de juger il serait intéressant de pousser la réflexion et/ou de rencontrer ces collègues. Ils ont certainement fait un choix motivé par les besoins de leurs élèves.

J'ai tendance à être d'accord avec toi, Ratatouille. Ne vouez pas ces collègues aux gémonies sur la foi d'un simple reportage TV. Ce ne serait pas la première fois que les choses y auraient été présentées de façon très incomplètes et superficielles.

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Et, comme l'écrivait Nlm, c'est un des collèges les plus sinistrés de l'académie. C'est un coin très défavorisé et réputé très difficile.

nlm76 a écrit:Ne vous moquez pas des collègues d'Alphonse Allais. C'est un des collèges les plus sinistrés de l'académie. Alors chacun fait ce qu'il peut pour y survivre.

Comme griller une heure à la cool au soleil à rien glander :afro:

Honchamp a écrit:

Nita a écrit:

Cripure a écrit:Marrant, ça. Quand j'étais jeune prof, je crois que j'étais encore moins malléable qu'aujourd'hui

Je ne l'étais pas davantage - mais j'étais moins agaçante, parce que je connaissais moins bien les textes.

Ben moi, quand j'étais jeune prof,  il n'y avait pas des imbécilités comme ça...

On faisait cours, on mettait des notes, on faisait les conseils de classe.
On ne se faisait pas bouffer par l'informatique, on avait le temps d'aller boire le café au troquet du coin, ou de jouer au tarot certains jours en salle des profs...

Bon, ça avait failli commencer, avec Savary, mais il s'est fait débarquer après le conflit à propos de l'école privée...

Mais, dis-donc, voilà le contenu de la réforme que je voudrais. Tu ne voudrais pas devenir ministre ?

Derborence a écrit:

henriette a écrit:

Ratatouille a écrit:On peut avoir un avis mais avant de juger il serait intéressant de pousser la réflexion et/ou de rencontrer ces collègues. Ils ont certainement fait un choix motivé par les besoins de leurs élèves.

J'ai tendance à être d'accord avec toi, Ratatouille. Ne vouez pas ces collègues aux gémonies sur la foi d'un simple reportage TV. Ce ne serait pas la première fois que les choses y auraient été présentées de façon très incomplètes et superficielles.

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Et, comme l'écrivait Nlm, c'est un des collèges les plus sinistrés de l'académie. C'est un coin très défavorisé et réputé très difficile.

D'accord. Mais je suis sûr que nlm76 ne pense pas que la solution choisie soit la bonne ...

Asha Kraken a écrit:

bruno09 a écrit:Décidément rien ne change sous le soleil. J'ai étrenné l' Iufm en 91 ( de mémoire) après plusieurs années d'auxiliariat dans des endroits hautement recommandables ( Dreux, etc.). A L'iufm on a d' abord mélangé tout le monde avant de mettre les olibrius de mon genre à part. On était infréquentables. L'un d"entre nous avait 15 ans de Minguettes derrière lui,  fallait pas lui chanter Ramona...

Je suis très fan de l'expression !

:lol!:

Pour essayer de préciser les choses sur les mathématiques. J'avais lu un truc qui m'avait semblé louche. Je vous mets le lien et un extrait :
http://www.apmep.fr/A-propos-de-la-reforme-du-college
Extrait : "En ce qui concerne les mathématiques, pour la première fois, cette réforme prend explicitement en compte ce que l’on appelle « les mathématiques pour le citoyen ». Les évaluations nationales (CEDRE) ou internationales (PISA) se réfèrent directement à cet objectif puisqu’elles se placent clairement dans la perspective d’une utilisation des mathématiques dans le monde réel et/ou dans le quotidien. Comme cela a été rappelé plus haut, ce nouveau point de vue faisait partie de nos revendications. Il ne s’agit évidemment pas de ramener l’activité mathématique de l’élève à cette seule composante. Mais, si, comme on le dit souvent, les mathématiques sont partout, il faut donner au plus grand nombre les outils pour en comprendre l’utilisation. En ce sens, il ne peut s’agir d’augmenter seulement la moyenne des connaissances ou des compétences, mais bien le niveau minimum de chaque élève. Ces « nouvelles mathématiques » sont à la fois inévitables et exigeantes."
Il me semble que ce que l'on voit dans le reportage a peut-être un rapport avec ces mathématiques-là. Mais je n'y connais rien (je suis professeur de français). Peut-être un professeur de maths pourrait traduire ?

Asha Kraken a écrit:

bruno09 a écrit:Décidément rien ne change sous le soleil. J'ai étrenné l' Iufm en 91 ( de mémoire) après plusieurs années d'auxiliariat dans des endroits hautement recommandables ( Dreux, etc.). A L'iufm on a d' abord mélangé tout le monde avant de mettre les olibrius de mon genre à part. On était infréquentables. L'un d"entre nous avait 15 ans de Minguettes derrière lui,  fallait pas lui chanter Ramona...

Je suis très fan de l'expression !

Edit. Anglophone:

guennec a écrit:Pour essayer de préciser les choses sur les mathématiques. J'avais lu un truc qui m'avait semblé louche. Je vous mets le lien et un extrait :
http://www.apmep.fr/A-propos-de-la-reforme-du-college
Extrait : "En ce qui concerne les mathématiques, pour la première fois, cette réforme prend explicitement en compte ce que l’on appelle « les mathématiques pour le citoyen ». Les évaluations nationales (CEDRE) ou internationales (PISA) se réfèrent directement à cet objectif puisqu’elles se placent clairement dans la perspective d’une utilisation des mathématiques dans le monde réel et/ou dans le quotidien. Comme cela a été rappelé plus haut, ce nouveau point de vue faisait partie de nos revendications. Il ne s’agit évidemment pas de ramener l’activité mathématique de l’élève à cette seule composante. Mais, si, comme on le dit souvent, les mathématiques sont partout, il faut donner au plus grand nombre les outils pour en comprendre l’utilisation. En ce sens, il ne peut s’agir d’augmenter seulement la moyenne des connaissances ou des compétences, mais bien le niveau minimum de chaque élève. Ces « nouvelles mathématiques » sont à la fois inévitables et exigeantes."
Il me semble que ce que l'on voit dans le reportage a peut-être un rapport avec ces mathématiques-là. Mais je n'y connais rien (je suis professeur de français). Peut-être un professeur de maths pourrait traduire ?

Traduction:
blabla tiré du meirieutron que la direction de l'APMEP a adapté à sa discipline.


L'APMEP est à la défense de l'enseignement des mathématiques ce que le berger est à la défense de l'agneau: ils pensent tout deux que c'est meilleur après le dépeçage.

ycombe a écrit:L'APMEP est à la défense de l'enseignement des mathématiques ce que le berger est à la défense de l'agneau

loup

Le berger élève les agneaux pour qu'ils soient mangés. Ainsi l'APMEP fait-il avec l'enseignement des mathématiques.

Depuis Ἀγεωμέτρητος μηδείς εἰσίτω μου τήν στέγην tout le monde sait ce que sont les mathématiques pour le citoyen.

guennec a écrit:Pour essayer de préciser les choses sur les mathématiques. J'avais lu un truc qui m'avait semblé louche. Je vous mets le lien et un extrait :
http://www.apmep.fr/A-propos-de-la-reforme-du-college
Extrait : "En ce qui concerne les mathématiques, pour la première fois, cette réforme prend explicitement en compte ce que l’on appelle « les mathématiques pour le citoyen ». Les évaluations nationales (CEDRE) ou internationales (PISA) se réfèrent directement à cet objectif puisqu’elles se placent clairement dans la perspective d’une utilisation des mathématiques dans le monde réel et/ou dans le quotidien. Comme cela a été rappelé plus haut, ce nouveau point de vue faisait partie de nos revendications. Il ne s’agit évidemment pas de ramener l’activité mathématique de l’élève à cette seule composante. Mais, si, comme on le dit souvent, les mathématiques sont partout, il faut donner au plus grand nombre les outils pour en comprendre l’utilisation. En ce sens, il ne peut s’agir d’augmenter seulement la moyenne des connaissances ou des compétences, mais bien le niveau minimum de chaque élève. Ces « nouvelles mathématiques » sont à la fois inévitables et exigeantes."
Il me semble que ce que l'on voit dans le reportage a peut-être un rapport avec ces mathématiques-là. Mais je n'y connais rien (je suis professeur de français). Peut-être un professeur de maths pourrait traduire ?

du genre..."vous êtes extrêmement ordonné mais vous ne dédaignez pas céder parfois à la fantaisie"..."vous êtes quelqu'un d'imprévisible mais vous savez vous organiser quand vous avez un but à atteindre"...etc ..etc...le genre de phrase qui fait le bonheur des voyants, graphologues et faiseurs de portraits de tout genre...j'adore!!!

Punaise, c'est à 15 minutes de chez moi. C'est un collège assez difficile (Eclair). Le jeune prof d'EPS est très sympa, il a travaillé à temps partiel chez nous (qui sommes REP et vent debout contre la réforme). Comme quoi, tout est affaire d'éducation et d'entourage.
J'ai remarqué que les profs d'EPS, d'une façon générale, se tenaient très à l'écart du mouvement de grogne. J'ai des idées pour l'expliquer, mais je les garderai pour moi.
Le prof polyvalent (maths / français / cuisine / que sais-je encore) est celui qui me fait le plus de peine.

"S'adapter, se mettre à l'écoute des élèves, c'est le maître mot de l'enseignement aujourd'hui". Ce reportage m'a fait penser au sketch des Inconnus    

Je suis quand même choqué par les critiqueurs qui nous parlent de l'efficacité du cours traditionnel dans les établissements difficiles. Qu'ils passent donc une heure à s'essayer à un cours classique sur Pythagore en troisième de collège difficile et ils reviendront ensuite me parler de leur méthode miracle et de son efficacité! Si ces jeunes enseignants ont trouvé une façon d'enseigner qui leur permet d'avoir ne serait ce que l'écoute de leurs élèves en difficulté pendant plus de 30% du temps moi je leur dis chapeau et RESPECT... Et je leur donne tous mes encouragements sans aucune critique!

Et au nom de quoi un système qui s'applique à tous devrait-il être conçu pour les quelques élèves en difficulté / établissements difficiles ?
Ce n'est pas la majorité quand même ! On aligne tout le monde par le bas.
Le projet de collège modulaire par exemple prend en compte l'intérêt de tous.

philbog a écrit:
Si ces jeunes enseignants ont trouvé une façon d'enseigner

Eh bien, justement, on leur a trouvé une façon de ne pas enseigner, c'est là le problème.

philbog a écrit:Je suis quand même choqué par les critiqueurs qui nous parlent de l'efficacité du cours traditionnel dans les établissements difficiles. Qu'ils passent donc une heure à s'essayer à un cours classique sur Pythagore en troisième de collège difficile et ils reviendront ensuite me parler de leur méthode miracle et de son efficacité! Si ces jeunes enseignants ont trouvé une façon d'enseigner qui leur permet d'avoir ne serait ce que l'écoute de leurs élèves en difficulté pendant plus de 30% du temps moi je leur dis chapeau et RESPECT... Et je leur donne tous mes encouragements sans aucune critique!

Sérieusement, philbog, tu mettrais tes enfants dans un collège comme ça, toi (si tu avais le choix du collège) ?
Le cours "traditionnel" est d'autant plus efficace et nécessaire qu'il s'agit d'élèves en difficulté : ces élèves ont besoin de travailler, pas de s'asseoir dans l'herbe. Qui peut croire qu'avec une heure de mathématiques par semaine, ils peuvent progresser ?
Qu'on donne le goût des mathématiques dans un atelier ou un club, en plus des cours normaux, je suis pour. Mais qu'on ampute les cours normaux pour faire des mathématiques qui n'en ont pas l'air (mais, dit le professeur, il faut quand même qu'ils sachent que ce sont des maths, et, dit l'élève en souriant d'un air entendu, oui, oui, ce sont des maths …)

S'il s'agit de rendre plus concret les mathématiques, il y a d'autres moyens.

Avec un collègue de maths, on bosse en concertation une heure par semaine et on regarde ce qu'il peut aborder par le biais d'un exemple en SVT.
Il fait un travail sur les échelles, hop un exercice sur le calcul de la taille réelle d'une bactérie.
Il garde ses heures, il fait son programme, il montre un exemple concret d'application, il relie à une autre matière. C'est çà, l'interdisciplinarité qui serait efficace. La vraie interdisciplinarité doit se faire au sein des matières par ce biais. Ça semble paradoxal mais comme c'est du ponctuel, on ne peut en faire un enseignement à part entière (les eurk EPI).

Inversement, je regarde dans mon cours les exercices que je peux faire avec des notions de mathématiques et je montre l'utilisation de telle ou telle notion.

On doit montrer les passerelles de cette façon.

philbog a écrit:Je suis quand même choqué par les critiqueurs qui nous parlent de l'efficacité du cours traditionnel dans les établissements difficiles. Qu'ils passent donc une heure à s'essayer à un cours classique sur Pythagore en troisième de collège difficile et ils reviendront ensuite me parler de leur méthode miracle et de son efficacité! Si ces jeunes enseignants ont trouvé une façon d'enseigner qui leur permet d'avoir ne serait ce que l'écoute de leurs élèves en difficulté pendant plus de 30% du temps moi je leur dis chapeau et RESPECT... Et je leur donne tous mes encouragements sans aucune critique!

C'est précisément ce que je dis dans un message sur ce fil : on prend le problème à l'envers.

C'est exactement le discours que j'ai entendu à l'IUFM consistant à dire "si les élèves bavardent, c'est que votre cours est mauvais, les miens ne bavardent pas".

Là, dans ce type d'établissement (dans lequel j'enseigne, puisqu'apparemment, il faut connaître / enseigner dans ce type d'établissement pour que sa parole vaille), comme il n'est prétendument pas possible de faire un cours "classique", on change la pédagogie au lieu de donner les moyens pour que les cours "classiques" soient possibles dans ces établissements. Par ex :

- en déchargeant les classes d'élémentaire (des CP à 30 dans ma zone, c'est une vaste blague, et oui, ils sont en éducation prioritaire),
- de l'approfondissement en français pour des enfants dont ce n'est pas la langue maternelle / qui ne la parlent pas à la maison, du FLS, des RASED, des ressources CASNAV et des dispositifs à destination des parents qui ont du mal à comprendre l'école, un dossier d'inscription et n'importe quel papier qu'on leur envoie...
- ne pas faire passer au collège tous ces élèves qui ne valident pas le sacro-saint socle dont en fait, même les créateurs se fichent royalement (parce que dans une classe de 6e, quand on trouve plus d'1/4 des élèves qui n'ont pas validé le palier 2, évidemment qu'ils seront en échec)...après, quel dispositif ? Des petits groupes de transition ?

et je m'arrête là car sinon personne ne va lire. Seulement, l'élitisme que prétend combattre la réforme, il est là : faites ces cours dans des établissements favorisés, il n'y aura pas que les profs à pousser de hauts cris, les parents n'accepteront jamais parce que dès la maternelle, ils pensent études supérieures. Mais pour les défavorisés, on peut bien en faire des cobayes tous les jours, ça, c'est acceptable. Le pragmatisme, y a rien de pire.