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- DimkaVénérable
Ah. Môssieur est un anti-pédagogiste primaire et réactionnaire qui refuse de faire entrer les parents dans l’école, à ce que je vois.
- BalthamosDoyen
Les parents ou les oncles?
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- Spoiler:
- MoonchildSage
En cliquant sur un lien de l'article du Monde cité par Archeboc, on trouve cet "expresso" du café pédagogique où le proviseur-adjoint de ce lycée est cité :Dimka a écrit:La conclusion dit qu’interdire et (médiatiser cette interdiction) spécifiquement ce truc en tant que marqueur culturel (et pas en tant que bruit impoli), ça pue, je ne vois pas où est l’ambiguïté.Moonchild a écrit:La conclusion de l'article est quand même ambiguë (c'est moi qui souligne) :
"Or, le tchip étant à la fois un «marqueur d’identité» et «une remise en cause de la langue dominante», comme l'écrivait Slate Afrique, l’interdire en le nommant spécifiquement et dans ces termes, c’est une fois de plus vouloir rendre invisibles des codes culturels non-blancs. L’interdiction du tchip, même si elle est très isolée, et surtout sa médiatisation, clôt ainsi le triptyque «foulard/jupe longue/tchip» qui servirait pour certains à exclure les minorités."
On doit l’interdire (si on doit l’interdire, parce que bon… ) parce que c’est impoli, et non pas parce que c’est un truc africain. Les gamins font des millions de trucs impolis tout le temps, se concentrer sur un truc en particulier, en précisant bien lourdement que c’est un truc culturel africain, c’est limite raciste.
« En bac pro Accueil, j’ai quasiment 100% de filles noires, j’emploie ici le terme Noirs exprès, plutôt que Black qui me parait hypocrite, explique Eric Dogo interrogé au téléphone. Or cette non mixité est extrêmement grave. Cela induit un comportement et nourrit des stéréotypes chez ces élèves que l’on regroupe, convaincus qu’ils ne sont pas dans la norme »
« Comment permettre à ces jeunes d’acquérir d’autres codes, notamment ceux du monde du travail, si on les laisse ainsi entre eux ? »
Est-ce qu'il était absolument nécessaire d'interdire expressément le tchip dans ce lycée ? A vrai dire je n'en sais rien, mais il est tellement rare de voir un CDE réagir spontanément face à de petites habitudes incorrectes des élèves que je me dis que s'il a jugé utile de le faire ce n'est sans doute pas sans raison. L'erreur de ce proviseur adjoint aura sans doute été de mentionner l'origine culturelle du tchip alors qu'il aurait été mieux inspiré de la passer hypocritement sous silence pour éviter qu'une quelconque ligue de vertu ne se réveille ; en même temps, si on veut argumenter que faire ce bruit est insultant/méprisant/incorrect, il est difficile de ne pas en revenir à son origine culturelle.
Maintenant, on peut privilégier deux grilles de lecture concernant cette interdiction qui, si on en croit l'article du Monde, a été mise en place il y a six ans sans provoquer de polémique à l'époque : soit on considère qu'il s'agissait avant tout de corriger chez des jeunes une habitude qui, si elle devient trop envahissante et quasiment inconsciente, risque à terme de devenir un obstacle à l'insertion professionnelle de certains d'entre eux ; soit on se focalise sur l'idée que c'était une façon d'imposer à ces jeunes un processus d’acculturation qui serait la marque d'une inacceptable stigmatisation d'une minorité par une majorité dominante. Je suis à peu près sûr que l'un de ces deux discours est au final très contre-productif en matière d'intégration.
L'inceste à la cantine ? Mais c'est un scandale ! Que fait-on des mesures d'hygiènes ?Balthamos a écrit:De là à autoriser l'inceste et la bière à la cantine dans le Nord...
- surfeuseNiveau 8
Le tchip, c'est tout aussi prout-prout. :lol:Carnyx a écrit:Et les sphincters, ça se maîtrise aussi ?
Gloops !
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"L'école est faite pour libérer les enfants de l'amour de leurs parents. C'est une machine de guerre contre la famille "
" Je ne promettrai donc pas le plaisir, mais je donnerai comme fin la difficulté vaincue." (Alain).
- lene75Prophète
Dimka a écrit:On doit l’interdire (si on doit l’interdire, parce que bon… ) parce que c’est impoli, et non pas parce que c’est un truc africain. Les gamins font des millions de trucs impolis tout le temps, se concentrer sur un truc en particulier, en précisant bien lourdement que c’est un truc culturel africain, c’est limite raciste.
Le problème est plutôt inverse : si un élève soupire, lève les yeux au ciel ou même fait "pff" quand tu lui fais une remarque, tu pourras le punir sans aucun problème, mais s'il tchipe, on va te dire que c'est culturel et qu'il faut donc l'accepter parce que c'est culturel, sous peine d'être accusé de racisme. Or c'est cela qui est raciste : ne pas punir les insolences de la même manière selon qu'elles sont supposées être des marqueurs de telle ou telle culture (je doute fort qu'on ne punisse pas un élève qui dirait "putaing" à son prof...).
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- BalthamosDoyen
lene75 a écrit:
Le problème est plutôt inverse : si un élève soupire, lève les yeux au ciel ou même fait "pff" quand tu lui fais une remarque, tu pourras le punir sans aucun problème, mais s'il tchipe, on va te dire que c'est culturel et qu'il faut donc l'accepter parce que c'est culturel, sous peine d'être accusé de racisme. Or c'est cela qui est raciste : ne pas punir les insolences de la même manière selon qu'elles sont supposées être des marqueurs de telle ou telle culture (je doute fort qu'on ne punisse pas un élève qui dirait "putaing" à son prof...).
Ils n'attendent pas les tchipent pour nous accuser de racisme.
J'ai beaucoup d'élèves qui tchipent. La première année ici, c'était affreux, j'en avais beaucoup.
Certains ont essayé de "m'apprendre", ce n'est pas du manque de respect mais ils font ça "comme ça".
J'ai expliqué comment je le voyais et je n'ai jamais eu de problème pour punir et les faire cesser. Le plus dur est de trouver la source du bruit (et je ne parle pas des sphincters).
Des difficultés certes, mais itinérantes au boulot.
Les élèves essayent tout, ce sont des élèves et même l'accusation de racisme (non, je te punis parce que tu me casses les c..., pas parce que tu es noir). La posture suffit à lutter contre ces accusations la plupart du temps.
- lene75Prophète
Balthamos a écrit:Ils n'attendent pas les tchipent pour nous accuser de racisme.
Je ne parle pas des élèves mais des adultes, bien sûr.
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- kiwiGuide spirituel
Chez nous c'est extrêmement répandu. Les élèves se tchipent entre eux, et tchipent les profs bien sûr. Ils tchipent lorsqu'ils ne sont pas contents d'une remontrance, pour montrer que tu les fais ch***... Qui tchipe? Les Noirs, essentiellement. Mais ce triste phénomène de mode, dont j'apprends qu'il s'agit d'un phénomène culturel, s'est répandu auprès de tous les élèves mal élevés de ce collège, peu importe la couleur de peau.
Tchiper n'est pas de la simple impolitesse, ni même du mépris. Lorsqu'un élève est impoli, on le sermonne, on l'éduque, on lui apprend les bonnes manières.
Tchiper, c'est être insolent. Que fait-on avec les élèves insolents? Hein?
Tchiper n'est pas de la simple impolitesse, ni même du mépris. Lorsqu'un élève est impoli, on le sermonne, on l'éduque, on lui apprend les bonnes manières.
Tchiper, c'est être insolent. Que fait-on avec les élèves insolents? Hein?
- lene75Prophète
kiwi a écrit:Chez nous c'est extrêmement répandu. Les élèves se tchipent entre eux, et tchipent les profs bien sûr. Ils tchipent lorsqu'ils ne sont pas contents d'une remontrance, pour montrer que tu les fais ch***... Qui tchipe? Les Noirs, essentiellement. Mais ce triste phénomène de mode, dont j'apprends qu'il s'agit d'un phénomène culturel, s'est répandu auprès de tous les élèves mal élevés de ce collège, peu importe la couleur de peau.
Tchiper n'est pas de la simple impolitesse, ni même du mépris. Lorsqu'un élève est impoli, on le sermonne, on l'éduque, on lui apprend les bonnes manières.
Tchiper, c'est être insolent. Que fait-on avec les élèves insolents? Hein?
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J'aime bien cet article :
http://www.causeur.fr/tchip-evry-taubira-33165.html
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- surfeuseNiveau 8
lene75 a écrit:Dimka a écrit:On doit l’interdire (si on doit l’interdire, parce que bon… ) parce que c’est impoli, et non pas parce que c’est un truc africain. Les gamins font des millions de trucs impolis tout le temps, se concentrer sur un truc en particulier, en précisant bien lourdement que c’est un truc culturel africain, c’est limite raciste.
Le problème est plutôt inverse : si un élève soupire, lève les yeux au ciel ou même fait "pff" quand tu lui fais une remarque, tu pourras le punir sans aucun problème, mais s'il tchipe, on va te dire que c'est culturel et qu'il faut donc l'accepter parce que c'est culturel, sous peine d'être accusé de racisme. Or c'est cela qui est raciste : ne pas punir les insolences de la même manière selon qu'elles sont supposées être des marqueurs de telle ou telle culture (je doute fort qu'on ne punisse pas un élève qui dirait "putaing" à son prof...).
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- surfeuseNiveau 8
kiwi a écrit:Chez nous c'est extrêmement répandu. Les élèves se tchipent entre eux, et tchipent les profs bien sûr. Ils tchipent lorsqu'ils ne sont pas contents d'une remontrance, pour montrer que tu les fais ch***... Qui tchipe? Les Noirs, essentiellement. Mais ce triste phénomène de mode, dont j'apprends qu'il s'agit d'un phénomène culturel, s'est répandu auprès de tous les élèves mal élevés de ce collège, peu importe la couleur de peau.
Tchiper n'est pas de la simple impolitesse, ni même du mépris. Lorsqu'un élève est impoli, on le sermonne, on l'éduque, on lui apprend les bonnes manières.
Tchiper, c'est être insolent. Que fait-on avec les élèves insolents? Hein?
Tout à fait d'accord !
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- User17706Bon génie
Je ne vois pas où il y a inversion. Vous décrivez exactement la même chose. Que le racisme soit « positif » ou « négatif », pour ainsi dire, c'est anecdotique.lene75 a écrit:Dimka a écrit:On doit l’interdire (si on doit l’interdire, parce que bon… ) parce que c’est impoli, et non pas parce que c’est un truc africain. Les gamins font des millions de trucs impolis tout le temps, se concentrer sur un truc en particulier, en précisant bien lourdement que c’est un truc culturel africain, c’est limite raciste.
Le problème est plutôt inverse : si un élève soupire, lève les yeux au ciel ou même fait "pff" quand tu lui fais une remarque, tu pourras le punir sans aucun problème, mais s'il tchipe, on va te dire que c'est culturel et qu'il faut donc l'accepter parce que c'est culturel, sous peine d'être accusé de racisme. Or c'est cela qui est raciste : ne pas punir les insolences de la même manière selon qu'elles sont supposées être des marqueurs de telle ou telle culture (je doute fort qu'on ne punisse pas un élève qui dirait "putaing" à son prof...).
- User17706Bon génie
Tiens, les différentes sources ne paraissent pas d'accord sur le nom du PA qui s'est exprimé (tantôt Bongo et tantôt Dogo).
- DimkaVénérable
Je ne vois pas en quoi cela entre en contradiction avec ce que j’écris, ou avec ce que dit l’article.lene75 a écrit:Dimka a écrit:On doit l’interdire (si on doit l’interdire, parce que bon… ) parce que c’est impoli, et non pas parce que c’est un truc africain. Les gamins font des millions de trucs impolis tout le temps, se concentrer sur un truc en particulier, en précisant bien lourdement que c’est un truc culturel africain, c’est limite raciste.
Le problème est plutôt inverse : si un élève soupire, lève les yeux au ciel ou même fait "pff" quand tu lui fais une remarque, tu pourras le punir sans aucun problème, mais s'il tchipe, on va te dire que c'est culturel et qu'il faut donc l'accepter parce que c'est culturel, sous peine d'être accusé de racisme. Or c'est cela qui est raciste : ne pas punir les insolences de la même manière selon qu'elles sont supposées être des marqueurs de telle ou telle culture (je doute fort qu'on ne punisse pas un élève qui dirait "putaing" à son prof...).
Si un gamin tchippe, on va interdire ou punir parce que c’est impoli. Point-barre. Par contre, si on commence à tenir le discours du proviseur cité dans l’article, et à faire des considérations culturelles/raciales, ça c’est raciste, et c’est normal que ça fasse polémique.
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- Spoiler:
- User17706Bon génie
Si le proviseur lui-même le présentait ainsi, ce serait étrange qu'on passât son motif sous silence, dans la mesure où il l'aurait donné.Moonchild a écrit:Et si un proviseur venait à interdire le "putaing", écrirait-on un article le décrivant comme un «marqueur d’identité» et «une remise en cause de la langue dominante» ?Dimka a écrit:Autrement dit, quand un élève marseillais balance un « putaing » par phrase, on lui dit que c’est impoli, pas qu’il doit se débarrasser de certains codes culturels.
Sûrement. Mais parce que c'est impoli, ou bien parce que c'est marseillais ?Moonchild a écrit:En tous cas, cet élève devra lui aussi se débarrasser de ce "code culturel" s'il souhaite intégrer le monde du travail au delà de Marseille ou de W9.
Même question : si l'origine culturelle de ce geste n'est pas ce qui pose problème dans le geste, pourquoi expliquer que ce qui pose problème dans le geste, c'est l'origine culturelle du geste ? Autrement dit, pourquoi s'attarder à présenter comme un motif ce qui n'en est pas un et comme important ce qui n'a aucune importance ? Où serait l'hypocrisie dans le fait de présenter comme problématique ce qui est jugé problématique et de ne pas présenter comme problématique ce qui n'est pas jugé problématique ? Bref, comment le moyen d'échapper à l'hypocrisie serait-il de trahir sa propre pensée ? j'avoue que j'ai beaucoup de mal à l'envisager.Moonchild a écrit:L'erreur de ce proviseur adjoint aura sans doute été de mentionner l'origine culturelle du tchip alors qu'il aurait été mieux inspiré de la passer hypocritement sous silence pour éviter qu'une quelconque ligue de vertu ne se réveille ; en même temps, si on veut argumenter que faire ce bruit est insultant/méprisant/incorrect, il est difficile de ne pas en revenir à son origine culturelle.
- KolymaNiveau 5
Ça sourcille de tous les côtés...
Les élèves ont des raisons légitimes d'être insolents. Nous en avons aussi de l'être, par exemple devant notre hiérarchie. L'insolence n'est pas une marque de mépris, elle exprime un certain besoin de se sentir insoumis. C'est une pécadille.
Il faut mettre ses principes dans les grandes choses, aux petites la miséricorde suffit.
Les élèves ont des raisons légitimes d'être insolents. Nous en avons aussi de l'être, par exemple devant notre hiérarchie. L'insolence n'est pas une marque de mépris, elle exprime un certain besoin de se sentir insoumis. C'est une pécadille.
Il faut mettre ses principes dans les grandes choses, aux petites la miséricorde suffit.
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« Quand on dit que l'éducation n'est pas une question de moyens, c'est qu'on s'apprête à les réduire... »
- InvitéInvité
Kolyma a écrit:Ça sourcille de tous les côtés...
Les élèves ont des raisons légitimes d'être insolents. Nous en avons aussi de l'être, par exemple devant notre hiérarchie. L'insolence n'est pas une marque de mépris, elle exprime un certain besoin de se sentir insoumis. C'est une pécadille.
Il faut mettre ses principes dans les grandes choses, aux petites la miséricorde suffit.
Quelle horreur. A titre perso je fonctionne autrement :
- je suis un prof plutôt compréhensif, il m'arrive d'accepter des DM en retard s'il n'y pas d'abus, de déplacer un DS si d'autres collègues ont chargé la barque ce jour là, de revenir sur une note de DS si à l'évidence je me suis planté en corrigeant... tout ça...
- mais si un s'avise volontairement de me manquer de respect de quelque manière que se soit je l’équarris.
Ils le savent et ne s'en portent pas plus mal, au contraire.
- MoonchildSage
Bon alors on va revenir à la source de la discussion, c'est-à-dire les citations de ce proviseur adjoint dans l'article de Slate qui lui-même cite un article du Parisien auquel je n'ai pas accès :PauvreYorick a écrit:Même question : si l'origine culturelle de ce geste n'est pas ce qui pose problème dans le geste, pourquoi expliquer que ce qui pose problème dans le geste, c'est l'origine culturelle du geste ? Autrement dit, pourquoi s'attarder à présenter comme un motif ce qui n'en est pas un et comme important ce qui n'a aucune importance ? Où serait l'hypocrisie dans le fait de présenter comme problématique ce qui est jugé problématique et de ne pas présenter comme problématique ce qui n'est pas jugé problématique ? Bref, comment le moyen d'échapper à l'hypocrisie serait-il de trahir sa propre pensée ? j'avoue que j'ai beaucoup de mal à l'envisager.
On va laisser ce côté les habituelles précautions d'usage concernant la presse et les citations tronquées et/ou déformées (comme les noms propres) et revenir sur ces quatre phrases qui auraient été prononcées par Eric Dogo/Bongo :«Le tchip est interdit au lycée, comme toute insulte, car c'est une insulte» explique-t-il au journal, avant d’ajouter que «80% des élèves, dans certaines classes, sont noirs. Il faut qu'ils se débarrassent de certains codes culturels qui sont inappropriés au monde scolaire et au monde de l'entreprise.»
.../...
«J'ai grandi en Afrique, et quand j'étais petit, j'avais interdiction formelle de tchiper les autres. C'est extrêmement vulgaire»
(1) «Le tchip est interdit au lycée, comme toute insulte, car c'est une insulte» ;
(2) «80% des élèves, dans certaines classes, sont noirs.» ;
(3) «Il faut qu'ils se débarrassent de certains codes culturels qui sont inappropriés au monde scolaire et au monde de l'entreprise.» ;
(4) «J'ai grandi en Afrique, et quand j'étais petit, j'avais interdiction formelle de tchiper les autres. C'est extrêmement vulgaire».
Il semble à peu près clair que la (4) justifie la (1) ; quant à la (2), on peut en déduire qu'entre les hypothèses "les élèves de ce lycée connaissent le caractère insultant du tchip" et "les élèves de ce lycée tchipent parce qu'ils trouvent le bruit sympa sans savoir ce que ça veut dire", on ne peut pas raisonnablement trancher en faveur de la seconde.
La (3) suscite une polémique, mais où est ce fameux lien logique voulant que Eric Bongo/Dogo ait affirmé que ce qui pose problème dans le tchip, c'est son origine culturelle ? A partir de ces citations, il me semble clair que c'est le caractère insultant/vulgaire du tchip qui est mis en cause et en fait un code culturel inapproprié au monde scolaire et au monde de l'entreprise. D'ailleurs si j'ai bien compris, dans les sociétés afro-caribéennes, l'usage n'autorise pas à tchiper son professeur ou son patron, donc même là d'où il provient c'est aussi un code culturel inapproprié au monde scolaire et au monde de l'entreprise - on retrouve aussi cette idée avec (4).
Comprendre que le motif de l'interdiction du tchip serait son origine, que ce proviseur adjoint a voulu la justifier en stigmatisant une minorité culturelle me semble être une lecture très biaisée de ces citations qui a été faite par le journaliste de Slate et sur laquelle plusieurs intervenants ont embrayé en percevant l'expression d'un lien de causalité qui ne se retrouve pourtant pas dans les propos incriminés.
Si j'étais taquin, je dirais que ce procès d'intention relève du fantasme nourrit par la "discriminophobie" :diable:
- "Regardez, c'est une discrimination !" ;
- "Où ça ? Où ça ? Ah oui, je l'ai vu ! Bon sang mais c'est bien sûr, c'est une discrimination !" ;
- "Oui, moi aussi je l'ai vu ! C'est scandaleux, il faut réagir ! Vite indignez-vous !".
- WabiSabiHabitué du forum
Moonchild a écrit:Bon alors on va revenir à la source de la discussion, c'est-à-dire les citations de ce proviseur adjoint dans l'article de Slate qui lui-même cite un article du Parisien auquel je n'ai pas accès :PauvreYorick a écrit:Même question : si l'origine culturelle de ce geste n'est pas ce qui pose problème dans le geste, pourquoi expliquer que ce qui pose problème dans le geste, c'est l'origine culturelle du geste ? Autrement dit, pourquoi s'attarder à présenter comme un motif ce qui n'en est pas un et comme important ce qui n'a aucune importance ? Où serait l'hypocrisie dans le fait de présenter comme problématique ce qui est jugé problématique et de ne pas présenter comme problématique ce qui n'est pas jugé problématique ? Bref, comment le moyen d'échapper à l'hypocrisie serait-il de trahir sa propre pensée ? j'avoue que j'ai beaucoup de mal à l'envisager.
On va laisser ce côté les habituelles précautions d'usage concernant la presse et les citations tronquées et/ou déformées (comme les noms propres) et revenir sur ces quatre phrases qui auraient été prononcées par Eric Dogo/Bongo :«Le tchip est interdit au lycée, comme toute insulte, car c'est une insulte» explique-t-il au journal, avant d’ajouter que «80% des élèves, dans certaines classes, sont noirs. Il faut qu'ils se débarrassent de certains codes culturels qui sont inappropriés au monde scolaire et au monde de l'entreprise.»
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«J'ai grandi en Afrique, et quand j'étais petit, j'avais interdiction formelle de tchiper les autres. C'est extrêmement vulgaire»
(1) «Le tchip est interdit au lycée, comme toute insulte, car c'est une insulte» ;
(2) «80% des élèves, dans certaines classes, sont noirs.» ;
(3) «Il faut qu'ils se débarrassent de certains codes culturels qui sont inappropriés au monde scolaire et au monde de l'entreprise.» ;
(4) «J'ai grandi en Afrique, et quand j'étais petit, j'avais interdiction formelle de tchiper les autres. C'est extrêmement vulgaire».
Il semble à peu près clair que la (4) justifie la (1) ; quant à la (2), on peut en déduire qu'entre les hypothèses "les élèves de ce lycée connaissent le caractère insultant du tchip" et "les élèves de ce lycée tchipent parce qu'ils trouvent le bruit sympa sans savoir ce que ça veut dire", on ne peut pas raisonnablement trancher en faveur de la seconde.
La (3) suscite une polémique, mais où est ce fameux lien logique voulant que Eric Bongo/Dogo ait affirmé que ce qui pose problème dans le tchip, c'est son origine culturelle ? A partir de ces citations, il me semble clair que c'est le caractère insultant/vulgaire du tchip qui est mis en cause et en fait un code culturel inapproprié au monde scolaire et au monde de l'entreprise. D'ailleurs si j'ai bien compris, dans les sociétés afro-caribéennes, l'usage n'autorise pas à tchiper son professeur ou son patron, donc même là d'où il provient c'est aussi un code culturel inapproprié au monde scolaire et au monde de l'entreprise - on retrouve aussi cette idée avec (4).
Comprendre que le motif de l'interdiction du tchip serait son origine, que ce proviseur adjoint a voulu la justifier en stigmatisant une minorité culturelle me semble être une lecture très biaisée de ces citations qui a été faite par le journaliste de Slate et sur laquelle plusieurs intervenants ont embrayé en percevant l'expression d'un lien de causalité qui ne se retrouve pourtant pas dans les propos incriminés.
Si j'étais taquin, je dirais que ce procès d'intention relève du fantasme nourrit par la "discriminophobie" :diable:
- "Regardez, c'est une discrimination !" ;
- "Où ça ? Où ça ? Ah oui, je l'ai vu ! Bon sang mais c'est bien sûr, c'est une discrimination !" ;
- "Oui, moi aussi je l'ai vu ! C'est scandaleux, il faut réagir ! Vite indignez-vous !".
Je plussoie sans condition!
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"De duobus malis, minus est semper eligendum."
"Plus je travaille moins, moins je glande plus. C'est shadokien." Lefteris
T2 ('17-'18) : TZR 2 collèges REP/REP+, 5e/4e/3e
T1 ('16-'17) : TZR AFA Collège, 2 5e + 2 4e
Stage ('15-'16) : Lycée GT, 1 2de + 1 1re S
- User17706Bon génie
M'enfin, mon Révérend, ça n'a aucun sens : il y a des limites à la torsion du propos. Quand le PA dit qu'il faut qu'ils se débarrassent de certains codes culturels, il ne s'agit évidemment pas des codes qui les avertissent du caractère insultant de la pratique, puisque, précisément, c'est au moins en partie au nom de la reconnaissance de ce caractère insultant qu'il faut les interdire. Ensuite, le saucissonnage auquel vous vous livrez masque le fait que (3) suit immédiatement (2) qui l'explicite : la citation est...
Après, que les propos du proviseur aient été mal rapportés, c'est très possible (et, pourquoi pas, explicable par l'espèce de maladie que vous imaginez tellement répandue) ; mais nous ne spéculons pas sur ce qu'ils auraient pu être mais bien sur le rapport qui en a été fait ; de même nous ne spéculons pas sur une citation autre que celle qui nous est livrée mais nous prenons celle qui nous est livrée sans nous livrer à d'infinies contorsions pour essayer de ne surtout pas y lire ce qui s'y trouve. Si elle est erronée nous en serons pour nos frais, mais c'est le jeu ma pauv'lucette
Franchement, tout ce pavé
... sans rupture aucune : il ne s'agit absolument pas de propos séparés. Jouer à s'imaginer que la remarque sur la couleur de peau des élèves et celle sur les fameux « codes culturels » n'entretiennent strictement aucun autre rapport que de contiguïté explose en klaxonnant le mur du ridicule80% des élèves, dans certaines classes, sont noirs. Il faut qu'ils se débarrassent de certains codes culturels qui sont inappropriés au monde scolaire et au monde de l'entreprise.
Après, que les propos du proviseur aient été mal rapportés, c'est très possible (et, pourquoi pas, explicable par l'espèce de maladie que vous imaginez tellement répandue) ; mais nous ne spéculons pas sur ce qu'ils auraient pu être mais bien sur le rapport qui en a été fait ; de même nous ne spéculons pas sur une citation autre que celle qui nous est livrée mais nous prenons celle qui nous est livrée sans nous livrer à d'infinies contorsions pour essayer de ne surtout pas y lire ce qui s'y trouve. Si elle est erronée nous en serons pour nos frais, mais c'est le jeu ma pauv'lucette
Franchement, tout ce pavé
- MoonchildSage
Il ne s'agit évidemment pas ici de prétendre que les deux propos sont disjoints mais plutôt que le rapport qu'ils entretiennent est quand même peut-être un tout petit peu plus subtil que celui sur lequel repose votre interprétation des déclarations d'Eric Bongo/Dogo.PauvreYorick a écrit:M'enfin, mon Révérend, ça n'a aucun sens : il y a des limites à la torsion du propos. Quand le PA dit qu'il faut qu'ils se débarrassent de certains codes culturels, il ne s'agit évidemment pas des codes qui les avertissent du caractère insultant de la pratique, puisque, précisément, c'est au moins en partie au nom de la reconnaissance de ce caractère insultant qu'il faut les interdire. Ensuite, le saucissonnage auquel vous vous livrez masque le fait que (3) suit immédiatement (2) qui l'explicite : la citation est...
... sans rupture aucune : il ne s'agit absolument pas de propos séparés. Jouer à s'imaginer que la remarque sur la couleur de peau des élèves et celle sur les fameux « codes culturels » n'entretiennent strictement aucun autre rapport que de contiguïté explose en klaxonnant le mur du ridicule80% des élèves, dans certaines classes, sont noirs. Il faut qu'ils se débarrassent de certains codes culturels qui sont inappropriés au monde scolaire et au monde de l'entreprise.
Après, que les propos du proviseur aient été mal rapportés, c'est très possible (et, pourquoi pas, explicable par l'espèce de maladie que vous imaginez tellement répandue) ; mais nous ne spéculons pas sur ce qu'ils auraient pu être mais bien sur le rapport qui en a été fait ; de même nous ne spéculons pas sur une citation autre que celle qui nous est livrée mais nous prenons celle qui nous est livrée sans nous livrer à d'infinies contorsions pour essayer de ne surtout pas y lire ce qui s'y trouve. Si elle est erronée nous en serons pour nos frais, mais c'est le jeu ma pauv'lucette
Franchement, tout ce pavé
D'ailleurs puisque vous accordez autant de signification à la contiguïté entre ces deux phrases, ne faudrait-il pas aussi, juste par précaution, s'intéresser à la contiguïté avec celles qui les précèdent et qui les suivent ainsi qu'à la formulation des questions auxquelles elles répondaient ?
Mais comme vous l'avez signalé, Monsieur le Procureur, on fait avec ce qu'on a et lors d'une instruction à charge rien n'oblige à rechercher des éléments qui n'étayent pas la thèse soutenue.
- User17706Bon génie
Ah, c'était une grosse blague, donc. Ouf, vous avez failli me ficher la trouille, et vous avez apparemment réussi à tromper quelqu'un
- MoonchildSage
Maintenant que vous en avez brillamment fini avec le dossier Eric Bongo/Dogo - que voilà une affaire rondement menée ! - même si c'est hors-sujet, je me permets de porter à votre connaissance les déclarations de ce chercheur du CNRS qui devraient donner matière à l'exercice de votre art :
http://www.capital.fr/a-la-une/interviews/immigration-la-culture-arabo-musulmane-peut-nuire-a-l-integration-1030008
http://www.capital.fr/a-la-une/interviews/immigration-la-culture-arabo-musulmane-peut-nuire-a-l-integration-1030008
- User17706Bon génie
Bah, vous savez, quand on cherche des éléments à décharge, en général on ne se contente pas de les imaginer : en tout cas, pas si l'on souhaite prolonger l'examen, qui est effectivement très rapide lorsqu'il ne s'agit pas de faits
- mais c'est rigolo à faire, c'est vrai :
- « Mon voisin me dit qu'il en a “marre de tous ces basanés dans les mosquées”. Mais ça, ce n'est pas raciste du tout, puisque “basané” n'est pas une race, attendu que ça désigne aussi bien le teint que n'importe quel français de souche obtient après force séances de bronzage sur la Côte ou sous UV ; et puisque la référence aux mosquées va à la religion et non pas à la race ou à l'ethnie, et que l'islam recrute parmi de nombreuses ethnies distinctes. Pour les mêmes raisons, ou presque, ça n'a rien de xénophobe, ni d'islamophobe : n'y a-t-il pas foule de nos concitoyens qui visitent la Grande Mosquée de Paris au sortir de leur séance d'UV, voire s'y arrêtent pour prendre un thé à la menthe, sans être donc étrangers, ni peut-être musulmans ? D'ailleurs, j'ai peut-être mal entendu ce qu'il m'a dit, ou il a pu commettre deux ou trois lapsus dans cette phrase, qui était peut-être destinée à m'informer de son amour des tartes aux fraises. Certes, il a ajouté juste après « je te les renverrais au bled plus vite que ça », mais qui peut dire s'il parlait toujours des mêmes individus, ou des mêmes pâtisseries, si c'est bien de pâtisseries qu'il était question, comme il apparaît de plus en plus probable ? En l'absence de précision, mieux vaut s'abstenir, d'autant que « bled » a une foule de sens divers. Il aurait pu s'agir du blé dont on fait la farine pour la pâte feuilletée, après tout. Et si ça se trouve, ce n'est pas mon voisin, mais seulement quelqu'un qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau et qui se trouvait par hasard sur le palier. Penser que sans cet exercice salutaire de ma raison critique, j'allais céder à des réflexes bobos antiracistes de gauche à deux balles ! mais j'ai su faire l'effort de me garantir contre mes propres préjugés. Je m'admire, je m'aime. »
- CasparProphète
Je viens de découvrir qu'une de mes classes de 3ème tchipe à qui mieux mieux! Je ne connais pas l'origine de cette coutume mais j'enseigne dans un collège "blanc" à 95% (très peu d'élèves d'origine étrangère, peut-être un ou deux par classe grand maximum.)
- SuperCEDNiveau 3
Si l'élève ne comprend pourquoi elle est renvoyée/punie/ sanctionnée, montrez lui cette vidéo :
http://videos.lexpress.fr/actualite/societe/video-tchiper-il-faut-sanctionner-ce-geste-qui-est-un-manque-de-respect-total_1686438.html
http://videos.lexpress.fr/actualite/societe/video-tchiper-il-faut-sanctionner-ce-geste-qui-est-un-manque-de-respect-total_1686438.html
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