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- User17706Bon génie
Je suis d'accord avec ces remarques, bien sûr. Le contexte (et la connaissance des personnes auxquelles les pronoms renvoient) modifient le sens ou la perception du sens. Maintenant, j'ai cru lire au départ qu'il faudrait justement être en possession de tous les éléments du contexte (au moins, savoir qui parle) pour pouvoir donner un sens à « je » et à « tu ». C'est avec cette affirmation-là que j'ai du mal. Il me semble qu'on fait déjà une sacrée différence entre « j'ai mal aux dents » et « il a mal aux dents » même si l'on ignore qui parle en ces deux occurrences et même si l'on ignore si c'est du même individu qu'il s'agit (celui qui a mal aux dents, non le locuteur).tannat a écrit:Quel sens selon vous ?PauvreYorick a écrit:Je demande seulement si cette liste de conditions n'est pas trop drastique. Il me semble que « je » et « tu » conservent un sens au-delà de l'ensemble des situations décrit ci-dessus.
Au moment où "je" dit "je" il ne peut être un autre que celui qui parle/ énonce et lorsqu'on ne connaît pas celui qui est derrière le "je" alors le propos peut changer de sens. Ainsi, il me semble que "je vais faire tout péter!" n'a pas le même sens selon que celui qui l'énonce est un artiste ou un voyou, non ? Il en va de même pour "tu", ne croyez-vous pas ?
Enfin, je peux ne pas avoir saisi le sens de votre propos car je ne suis pas toujours très philosophe (et suis souvent trop prosaïque) ; je serais donc ravie si vous me permettiez d'aller plus avant dans cette réflexion.
Je dois avouer que de mon point de vue c'est une question très compliquée, j'y reviendrai si je trouve le temps de d'abord lire et un peu méditer dessus (mais si ça se trouve ça n'aura pas d'intérêt d'un point de vue grammatical au sens strict).
- tannatHabitué du forum
Je crois saisir votre raisonnement, mais ne pourrait-on envisager que la "sacrée différence entre « j'ai mal aux dents » et « il a mal aux dents »" vienne aussi du fait que "il" n'est pas "elle" tandis que "je" ne véhicule bien souvent, à l'oral, aucune autre information que celle d'être le seul fait du locuteur qui prend en charge son discours ? De même "tu as mal aux dents ?" ne prend son sens que par rapport au "je" qui énonce et ce "tu" ne véhicule d'autre information que la distance qui existe (ou pas) entre les locuteurs (n'est-ce pas ?). Les pronoms "il" et "elle" sont, il me semble, porteurs d'une information (le genre) que ni "je" ni "tu" ne contiennent. Cependant, puisqu'il y a des langues dans lesquelles "tu" a un genre et diffère donc selon qu'il s'adresse à un homme ou à une femme (tandis que le pronom de troisième personne ne contient pas cette information), sans doute en existe-t-il qui contiennent cette information pour "je"... Cela change-t-il quelque chose pour vous (PauvreYorick)?PauvreYorick a écrit: Je suis d'accord avec ces remarques, bien sûr. Le contexte (et la connaissance des personnes auxquelles les pronoms renvoient) modifient le sens ou la perception du sens. Maintenant, j'ai cru lire au départ qu'il faudrait justement être en possession de tous les éléments du contexte (au moins, savoir qui parle) pour pouvoir donner un sens à « je » et à « tu ». C'est avec cette affirmation-là que j'ai du mal. Il me semble qu'on fait déjà une sacrée différence entre « j'ai mal aux dents » et « il a mal aux dents » même si l'on ignore qui parle en ces deux occurrences et même si l'on ignore si c'est du même individu qu'il s'agit (celui qui a mal aux dents, non le locuteur).
Je dois avouer que de mon point de vue c'est une question très compliquée, j'y reviendrai si je trouve le temps de d'abord lire et un peu méditer dessus (mais si ça se trouve ça n'aura pas d'intérêt d'un point de vue grammatical au sens strict).
Il y a tellement longtemps que je ne me suis pas interrogée ainsi sur la langue que j'ai peur de faire fausse route.
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« Nous naissons tous fous. Quelques-uns le demeurent. » Samuel Beckett
« C'est un malheur que les hommes ne puissent d'ordinaire posséder aucun talent sans avoir quelque envie d'abaisser les autres.» Vauvenargues
- User17706Bon génie
Oui, ça par exemple, mais pas seulement : par exemple, on peut répondre « mais non, voyons » à « il a mal au dents » sans que ça sonne bizarre. Avec la version en première personne, essayez et écoutez
- tannatHabitué du forum
Bah, il m'arrive de répondre à un "j'ai mal au ventre" d'une de mes filles par un "mais non, voyons" sans que cela me pose problème...
En fait, c'est que je ne comprends pas ce que vous cherchez à me faire comprendre...
En fait, c'est que je ne comprends pas ce que vous cherchez à me faire comprendre...
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- User17706Bon génie
Moi, rien.
Sinon, comme plaisanterie, évidemment qu'on peut dire ça
Sinon, comme plaisanterie, évidemment qu'on peut dire ça
- tannatHabitué du forum
Bon, serait-ce la subjectivité que véhicule "je" qui pose problème selon vous tandis que "il" et "elle" en seraient "dépourvus" ? Mais cette subjectivité a-t-elle vraiment une incidence sur le fait que "je" soit un pronom et qu'il remplace/ prend la place, dans le langage oral, le/du nom de celui qui énonce au moment où il énonce, permettant ainsi la prise en charge du discours et mettant en place l'impossibilité pour l'autre de nier ce qui est énoncé par ce "je" ; est-ce cela que vous essayez de dire ? Y a-t-il une langue dans laquelle "je" n'existerait pas ? Le pronom de première personne du singulier est-il seulement nécessaire dans les langues où le verbe n'est pas marqué à l'oral ou doit-il toujours être/exister ? S'il n'existe pas, empêche-t-il cette subjectivité d'exister ? "Il" et "elle" en sont-ils véritablement dépourvus ?
Pardon, je m'emporte...
Pardon, je m'emporte...
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- User5899Demi-dieu
Meuh non, voyons !tannat a écrit:j'ai mal au ventre
- tannatHabitué du forum
Euh ça fonctionne aussi avec "je suis une mère indigne !" ?
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- User5899Demi-dieu
Ah bon ? :shock:tannat a écrit:Euh ça fonctionne aussi avec "je suis une mère indigne !" ?
:lol:
Et sinon, vous mélangez, me semble-t-il, la syntaxe avec bien d'autres domaines.
- tannatHabitué du forum
???? Pourriez-vous préciser, s'il vous plaît ?Cripure a écrit: Et sinon, vous mélangez, me semble-t-il, la syntaxe avec bien d'autres domaines.
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- User5899Demi-dieu
Ben relisez un peu depuis la page précédente, à propos de "je" et "tu".
- tannatHabitué du forum
J'ai relu et non je ne vois pas...
Ah, si j'ai vu que personne ne répond à ma question... mais bon.
Ah, si j'ai vu que personne ne répond à ma question... mais bon.
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- User17706Bon génie
La question, c'est « pourquoi refuser de dire que “je” et “tu” remplacent des noms » ? C'est cela ?
- User17706Bon génie
Pour y revenir (si c'est bien ça), j'ai l'impression que vous voulez décider de la question du sens de « je » et « tu » en indiquant seulement leur référence, c'est-à-dire en leur substituant un nom propre, autrement dit un nom qui soit attaché sans ambiguïté à un unique objet du monde (en l'occurrence un objet parlant, et probablement une personne). Ce qui reviendrait à dire que « j'ai mal au ventre » est un raccourci pour « PauvreYorick a mal au ventre ». Est-ce que c'est ça ?
- nitescenceÉrudit
PauvreYorick a écrit:Ce qui reviendrait à dire que « j'ai mal au ventre » est un raccourci pour « PauvreYorick a mal au ventre ». Est-ce que c'est ça ?
J'espère bien que tu n'as pas mal au ventre, Pauvre Yorick ! Voilà ce que c'est : à force de lire le banquet, on fait une indigestion !
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- tannatHabitué du forum
La question initiale était "Si ce genre de question tombe au CAPES peut-on envisager de répondre ainsi (= en donnant la classe à laquelle on s'adresse -collège 3e- ou faut-il s'interroger jusqu'au bout et développer une réflexion grammaticale) ?"PauvreYorick a écrit:La question, c'est « pourquoi refuser de dire que “je” et “tu” remplacent des noms » ? C'est cela ?
Moi, tannat, n'ai pas à décider de la question du sens de « je » et « tu » en indiquant seulement leur référence, c'est-à-dire en leur substituant un nom propre... Je vois bien et comprends bien que "je" et "tu" ne fonctionnent pas tout à fait comme les autres pronoms, car on ne peut substituer un nom en conservant le verbe conjugué à le première personne sans ajouter un pronom (tonique) disjoint (afin de pouvoir marquer que le nom=tannat).PauvreYorick a écrit:Pour y revenir (si c'est bien ça), j'ai l'impression que vous voulez décider de la question du sens de « je » et « tu » en indiquant seulement leur référence, c'est-à-dire en leur substituant un nom propre, autrement dit un nom qui soit attaché sans ambiguïté à un unique objet du monde (en l'occurrence un objet parlant, et probablement une personne). Ce qui reviendrait à dire que « j'ai mal au ventre » est un raccourci pour « PauvreYorick a mal au ventre ». Est-ce que c'est ça ?
"Il" et "elle" ont-ils un nom qui soit attaché sans ambiguïté à un unique objet du monde ?
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- User17706Bon génie
Bon, pour l'aspect de la question relatif aux concours je suis évidemment incompétent.
Ce qui me titille dans cette histoire, c'est que j'ai le sentiment que la substitution de «Cripure a mal au ventre» à «il a mal au ventre» n'est pas la même substitution que la substitution de «PauvreYorick a mal au ventre» à «j'ai mal au ventre». Et ce non seulement pour des raisons purement syntaxiques. Mais j'imagine que si on creuse ça, on rentre dans des considérations dont l'intérêt, relativement aux concours de lettres, devient vraiment limité. L'idée est de suggérer que le discours en première personne et le discours en troisième personne diffèrent ou peuvent différer autrement que par l'accident d'une coïncidence entre celui qui parle et celui dont il est dit quelque chose.
Ce qui me titille dans cette histoire, c'est que j'ai le sentiment que la substitution de «Cripure a mal au ventre» à «il a mal au ventre» n'est pas la même substitution que la substitution de «PauvreYorick a mal au ventre» à «j'ai mal au ventre». Et ce non seulement pour des raisons purement syntaxiques. Mais j'imagine que si on creuse ça, on rentre dans des considérations dont l'intérêt, relativement aux concours de lettres, devient vraiment limité. L'idée est de suggérer que le discours en première personne et le discours en troisième personne diffèrent ou peuvent différer autrement que par l'accident d'une coïncidence entre celui qui parle et celui dont il est dit quelque chose.
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