Projet de programme en français : pistes d'analyse

miss sophie a écrit:

Cripure a écrit:

Anarore a écrit:L'odysée est passée en 6e dans le thème du "monstre"

Mais euh... Est-ce que le cours de français voudrait bien cesser de massacrer une de nos premières œuvres littéraires occidentales et de lui coller je ne sais quelles étiquettes absurdes ? Mais c'est pas vrai ? Je rêve !

En formation disciplinaire il y a 15 jours, on nous a présenté une jolie séquence de 6e sur les monstres dans L'odyssée, dans laquelle il n'était jamais question de héros ou d'épopée parce que le héros, c'est un thème au programme de 5e et que ce serait dommage de se répéter...

Je n'en doute pas. Sauf qu'il n'y a aucun monstre par essence dans l'Odyssée, si l'on veut bien que le mot ait un sens. Rien que cela devrait quand même nous montrer où l'on en est rendu.
Je suppose qu'au moment où l'on vous a présenté ce chef-d'oeuvre, personne n'est sorti à grand fracas, mais que tout le monde a pris des notes ?

A vrai dire nous étions trop assommés et démoralisés pour réagir ouvertement. On avait déjà eu le matin trois heures de lecture de powerpoint résumant les programmes (programmes que nous avions lus avant la formation, puisque cela nous était demandé et que, pour le coup, cela semblait une exigence acceptable)... En tout cas l'ambiance n'était pas à la prise de notes enthousiaste, non. Un fatalisme morose, plutôt.

Je suis tellement déprimée que je n'ai absolument pas envie de mettre mon nez dans les programmes et de réfléchir dès maintenant à des progressions.

miss sophie a écrit:

Cripure a écrit:

Anarore a écrit:L'odysée est passée en 6e dans le thème du "monstre"

Mais euh... Est-ce que le cours de français voudrait bien cesser de massacrer une de nos premières œuvres littéraires occidentales et de lui coller je ne sais quelles étiquettes absurdes ? Mais c'est pas vrai ? Je rêve !

En formation disciplinaire il y a 15 jours, on nous a présenté une jolie séquence de 6e sur les monstres dans L'odyssée, dans laquelle il n'était jamais question de héros ou d'épopée parce que le héros, c'est un thème au programme de 5e et que ce serait dommage de se répéter...

Ah ben oui ça serait quand même con de traiter deux choses qui NORMALEMENT fonctionnent ensemble et que le programme a séparé ....
En tout cas, si on a ce genre d'exemple à la formation, je suis sûre qu'on n'ira pas au bout : je connais les collègues, ça va gueuler (au moins on rira un coup lol).

Coucou les profs de français
J'espère ne pas être hors-sujet mais une question me taro...me tarau... me tracasse.

Lors d'un exposé enflammé sur la qualité inégalée des nouveaux programmes de français, notamment en cycle 3, la conseillère pédagogique exaltée a glissé une petite phrase qui m'a interloqué :
"Les nouveaux programmes sont en adéquation avec la réforme de l'orthographe de 1990."

C'est la vraie date ? Il a fallu 26 ans pour que cette réforme arrive à l'école ? :shock:

Encore désolé si je suis HS

Oui 1990

William Foster a écrit:Il a fallu 26 ans pour que cette réforme arrive à l'école ? :shock:

Ce n'est pas encore fait ! Ce n'est pas demain la veille que je vais apprendre aux élèves à écrire "gout" sans accent circonflexe comme on peut effectivement le lire dans les programmes (donner à l'élève le gout de lire...).

miss sophie a écrit:

William Foster a écrit:Il a fallu 26 ans pour que cette réforme arrive à l'école ? :shock:

Ce n'est pas encore fait !  Ce n'est pas demain la veille que je vais apprendre aux élèves à écrire "gout" sans accent circonflexe comme on peut effectivement le lire dans les programmes (donner à l'élève le gout de lire...).

Non mais j'entends bien que dans une réforme de l'orthograffe il peut y avoir des incongruités dérangeantes auxquelles on n'adhère pas... Mais c'est l'inertie qui me surprend : 26 ans. Pourquoi ne pas l'avoir implémentée plus tôt ?

Ils ont essayé.

Si, si, on peut l'appliquer déjà dans les anciens programmes. On peut, si on veut.

Ils ont essayé, en nous transmettant le code de la nouvelle orthographe. Mes élèves le connaissent mieux que moi : chateau, clé, gout... on simplifie l'écriture en gros. Quand ils écrivent comme ça, je compte juste, mais je leur montre l'autre forme et en général l'histoire qui va avec leur plaît, et du coup ils écrivent avec l'accent. Ce qui a donné des choses assez cocasses genre : " on écrit comme au temps jadis de la prof c'est marrant !" ou "Mais pourtant vous êtes pas vieille Madame, comment ça se fait que vous écriviez comme ça ? "

William Foster a écrit:

miss sophie a écrit:

William Foster a écrit:Il a fallu 26 ans pour que cette réforme arrive à l'école ? :shock:

Ce n'est pas encore fait !  Ce n'est pas demain la veille que je vais apprendre aux élèves à écrire "gout" sans accent circonflexe comme on peut effectivement le lire dans les programmes (donner à l'élève le gout de lire...).

Non mais j'entends bien que dans une réforme de l'orthograffe il peut y avoir des incongruités dérangeantes auxquelles on n'adhère pas... Mais c'est l'inertie qui me surprend : 26 ans. Pourquoi ne pas l'avoir implémentée plus tôt ?

Pourquoi l'implémenter tout court ? Pourquoi l'implémenter alors qu'elle est aujourd'hui considérée comme fautive dans le supérieur, sanctionnée dans les concours de recrutement de la fonction publique, des grandes écoles... Ce n'est pas l'inertie qui me surprend, mais l'incohérence d'une telle injonction (c'est à se demander s'ils ont réfléchi aux conséquences à long terme). J'espère bien que personne ne se pliera à cette bêtise; cela reviendrait envoyer les élèves au casse-pipe.

Je m'aperçois que je suis une intégriste de l'accent circonflexe. Parce que goût sans son accent, c'est un mot sans famille: je fais quoi de gustatif, du coup? C'était si chouette de leur montrer que les deux mots étaient frères parce qu'à l'origine cet accent était un "S" disparu (le Latin, tout ça, tout ça, et hop, je leur sortais toute une litanie de mots de toutes langues issus de cette racine...) Décidément, je devrais enseigner l'Anglais, j'aurais moins de scrupules. Recyclage, recyclage, viiiiite!

Effectivement, on ne voit pas bien comment travailler l'orthographe sans. L'enlever rendrait impossible toute réflexion (et tout progrès) sur l'orthographe, les familles de mots, les doublons savants...

William Foster a écrit:Coucou les profs de français
J'espère ne pas être hors-sujet mais une question me taro...me tarau... me tracasse.

Lors d'un exposé enflammé sur la qualité inégalée des nouveaux programmes de français, notamment en cycle 3, la conseillère pédagogique exaltée a glissé une petite phrase qui m'a interloqué :
"Les nouveaux programmes sont en adéquation avec la réforme de l'orthographe de 1990."

C'est la vraie date ? Il a fallu 26 ans pour que cette réforme arrive à l'école ? :shock:

Encore désolé si je suis HS

Réforme de l'orthographe qui fait que ceux qui l'emploient pour rédiger des lettres de motivation (stages par exemple) voient leur courrier passer à la poubelle, ça nous a encore été dit récemment. Laissez tomber, cette réforme est dans le même état que Rocard, son promoteur.
Mais c'est vrai qu'entre l'Odyssée roman, les monstres là où il n'y en a pas, le fantastique et ses nouveaux mondes, il ne manquerait plus qu'une orthographe d'illettré
Je me demande, au fond, si les formateurs ne sont pas les pires de nos anciens élèves

William Foster a écrit:

miss sophie a écrit:

William Foster a écrit:Il a fallu 26 ans pour que cette réforme arrive à l'école ? :shock:

Ce n'est pas encore fait !  Ce n'est pas demain la veille que je vais apprendre aux élèves à écrire "gout" sans accent circonflexe comme on peut effectivement le lire dans les programmes (donner à l'élève le gout de lire...).

Non mais j'entends bien que dans une réforme de l'orthograffe il peut y avoir des incongruités dérangeantes auxquelles on n'adhère pas... Mais c'est l'inertie qui me surprend : 26 ans. Pourquoi ne pas l'avoir implémentée plus tôt ?

Parce que nous la refusons en majorité (ou nous ne la connaissons pas). L'inertie est notre force

Anarore a écrit:Ils ont essayé, en nous transmettant le code de la nouvelle orthographe. Mes élèves le connaisse mieux que moi : chateau, clé, gout... on simplifie l'écriture en gros. Quand ils écrivent comme ça, je compte juste,

Perso, je compte faux et je n'ai jamais entendu personne protester, ni en classe ni au Bac, où pourtant je souligne et entoure abondamment.

Anacyclique a écrit:

William Foster a écrit:

miss sophie a écrit:

William Foster a écrit:Il a fallu 26 ans pour que cette réforme arrive à l'école ? :shock:

Ce n'est pas encore fait !  Ce n'est pas demain la veille que je vais apprendre aux élèves à écrire "gout" sans accent circonflexe comme on peut effectivement le lire dans les programmes (donner à l'élève le gout de lire...).

Non mais j'entends bien que dans une réforme de l'orthograffe il peut y avoir des incongruités dérangeantes auxquelles on n'adhère pas... Mais c'est l'inertie qui me surprend : 26 ans. Pourquoi ne pas l'avoir implémentée plus tôt ?

Pourquoi l'implémenter tout court ? Pourquoi l'implémenter alors qu'elle est aujourd'hui considérée comme fautive dans le supérieur, sanctionnée dans les concours de recrutement de la fonction publique, des grandes écoles... Ce n'est pas l'inertie qui me surprend, mais l'incohérence d'une telle injonction (c'est à se demander s'ils ont réfléchi aux conséquences à long terme). J'espère bien que personne ne se pliera à cette bêtise; cela reviendrait envoyer les élèves au casse-pipe.

Cette réforme n'a aucune existence en-dehors de l'EN, c'est juste un machin pensé pour augmenter les notes.

C'est un grand mot, "réforme", pour désigner le fait de ne plus compter certaines fautes d'orthographe, quand même.

DesolationRow a écrit:C'est un grand mot, "réforme", pour désigner le fait de ne plus compter certaines fautes d'orthographe, quand même.

Elle a fait grand bruit naguère (1989-1990) et a suscité des exégèses, tout de même.

J'ai eu une formation à l'espé là-dessus par une formatrice que j’aime beaucoup, normalienne brillante qui se positionne clairement pour l'application de la réforme de 1990. J'avoue que ça me laisse dubitative, son argument étant que l'orthographe est déjà assez stigmatisant comme ça.

corailc a écrit:J'ai eu une formation à l'espé là-dessus par une formatrice que j’aime beaucoup, normalienne brillante qui se positionne clairement pour l'application de la réforme de 1990. J'avoue que ça me laisse dubitative, son argument étant que l'orthographe est déjà assez stigmatisant comme ça.

Ben moi, je ne suis pas normalien, mais je suis un agrégé brillant, j'ai les palmes et je n'applique pas cette réforme, estimant que l'orthographe est trop stigmatisante (ça n'existe pas, mais tel Siegfried, je le forge) dans le monde des adultes pour qu'on dispense de son apprentissage nos élèves les plus faibles. Par ailleurs, je ne suis pas assistante sociale et je n'ai pas de culpabilité rentrée d'ancien bon élève.

Anarore a écrit: Mes élèves le connaisse mieux que moi : chateau, clé, gout...

- "chateau" est fautif, réforme de 1990 ou pas.
- "clé" n'a rien à voir avec la réforme de 1990. Cette graphie date de 1121.
- "connaisse"...?

quand il n'y a pas l'accent je sanctionne.
De toute manière, je ne connais pas les règles de cette réforme que personne n'applique...
Mais je sais aussi que je suis une vile réactionnaire...

Anarore a écrit:Ils ont essayé, en nous transmettant le code de la nouvelle orthographe. Mes élèves le connaisse mieux que moi : chateau, clé, gout... on simplifie l'écriture en gros. Quand ils écrivent comme ça, je compte juste

Et moi, je compte faux.

Provence a écrit:

Anarore a écrit:Ils ont essayé, en nous transmettant le code de la nouvelle orthographe. Mes élèves le connaisse mieux que moi : chateau, clé, gout... on simplifie l'écriture en gros. Quand ils écrivent comme ça, je compte juste

Et moi, je compte faux.

Moi aussi.
Quand ils enverront CV et lettre de motivation, ou qu'ils travailleront, cela vaudra mieux pour eux...

corailc a écrit:J'ai eu une formation à l'espé là-dessus par une formatrice que j’aime beaucoup, normalienne brillante qui se positionne clairement pour l'application de la réforme de 1990. J'avoue que ça me laisse dubitative, son argument étant que l'orthographe est déjà assez stigmatisant comme ça.

S'il restait à prouver qu'on pouvait être "normalien brillant" et arriviste forcené, ou crétin achevé, voire les deux, cela se saurait.

En même temps, château et goût, dans les CV et lettres de motivations, ce sont des mots très très souvent employés, comme chacus sait.
Exemple : j'ai du goût pour la vie de château, donc, je vous prie de me payer en conséquence.

En fait on devrait lancer un sondage "Qui parmi les collègues de lettres compte appliquer les "nouveaux programmes" ? "

--> Pour ma part, puisque je suis un professionnel, et que ce n'est qu'un cadre décoratif, ca va aller à la poubelle.

J'aurai plaisir à l'annoncer à nos IPR/formateurs lors de la prochaine journée de "formation".

Deux de mes collègues étaient de la première journée, aujourd'hui. J'aurai leur retour vendredi.