Journée de mobilisation le 11 juin

Albius a écrit:Bon, là je pars. A tout hasard, puisqu'il y aura des néos, j'arborerai un petit bagage "Néoprof" fait maison.

guennec a écrit:J'ai eu l'idée de ce discours, à faire au départ de la manif parisienne. Est-ce que vous pouvez corriger et compléter ?

"Madame la Ministre de l’Education Nationale, nous sommes venus vous dire que votre réforme du collège n’est pas une bonne réforme.

Ce n’est pas une bonne réforme parce que, contrairement à ce que vous dites, les élèves perdront des heures de cours.

Au lieu de 26 heures en classe de 6e, ils n’en auront plus que 23.

3 heures seront prises aux disciplines, sous l'arbitrage du chef d’établissement.

Et pour faire quoi ?

Pour faire, en classe entière (c’est-à-dire à 28, 29 ou 30) des heures d’accompagnement soi-disant personnalisé.

Personnalisé ? Cela veut dire quoi exactement, quand vous mettez un professeur pour 30 élèves pendant 55 minutes ? Que le professeur va consacrer à chaque élève 55 minutes divisées par 30, c’est-à-dire un peu moins de 2 minutes par élève ?

Et accompagnement, qu’est-ce que cela veut dire ? En français, en mathématiques, en histoire, etc., nous avons un programme, nous savons ce que nous avons à faire. Mais quand on nous dit d’accompagner les élèves, qu’est-ce que cela veut dire ?

Pourquoi substituer à une heure de discipline ayant un contenu bien défini une heure d’accompagnement sans contenu ? Est-ce de la garderie que nous devrons faire ?

En 6e donc, 3 heures perdues.

Et en 5e, 4e, 3e, ce sera non plus 3 mais 4 heures qu’il faudra prendre aux disciplines.

Un peu pour l’accompagnement. Mais l’essentiel pour faire des soi-disant enseignements pratiques interdisciplinaires.

Concrètement, ça veut dire que les élèves, toujours à 30 par classe, se regrouperont par 3 ou 4 pour faire, avec un seul professeur, des « activités » à caractère pédagogique : construction d’une maquette, par exemple. Huit thèmes sont imposés, sans contenu là aussi. Pendant un trimestre ou un semestre (il faut 2 EPI par an au minimum) on va donc prendre 4 heures aux disciplines pour faire des activités sans intérêt pour les élèves.

Et je ne parle pas de la suppression des classes bi-langues, du coup fatal porté à l’enseignement de l’allemand, du latin et du grec, sous prétexte d’égalité.

En vérité, Madame la Ministre, cette réforme est profondément inégalitaire. Elle va faire le contraire de ce que vous prétendez : elle va laisser sur le bord du chemin les élèves les plus en difficulté, ceux qui n’ont que l’école pour s’instruire. Vous allez les priver de 3 heures puis 4 heures essentielles pour leur scolarité. Vous allez les priver d’options qui sont offertes à tous.

Et tout ça pour quoi ? Pour mettre à la place une langue vivante 2 en 5ème, mesure dont personne, surtout pas les professeurs de langue, ne voit l’intérêt ?

Vous vous plaignez que les résultats des professeurs sont mauvais, qu’il y a trop d’élèves qui sortent du collège sans avoir réussi. Mais vous nous supprimez encore des moyens pour faire travailler vraiment les élèves.

Alors, si nous sommes venus, c’est aussi pour vous dire que nous sommes en colère.

Nous en avons assez de vos mensonges.

Nous en avons assez de votre mépris.

Nous voulons être entendus alors que là vous restez sourde.

Qu’est-ce que c’est que cette démocratie où l’on écoute pas ceux qui sont majoritaires ?

Qu’est-ce que c’est que ce gouvernement de gauche, élu pour faire une politique de gauche, et qui fait une politique de droite ?

Qu’est-ce que c’est que ce parti soi-disant socialiste, mais qui n’a rien de socialiste : parti fossoyeur du socialisme, qui feint d’écrire une lettre au peuple (http://www.parti-socialiste.fr/static/12446/documents/lettre-au-peuple-de-france.pdf) mais qui ne s’adresse qu’aux bourgeois ?

Il y a un petit détail que vous avez caché aux journalistes, Madame la Ministre. C’est que les établissements privés ne sont pas tenus de respecter la limite de six heures de cours par jour en sixième imposée aux établissements publics.


(je fais référence à ça :
Art. 2. – A compter du 1 er septembre 2016, l’article D. 332-4 du même code est ainsi rédigé :
« Art. D. 332-4. – I. – Les enseignements obligatoires dispensés au collège se répartissent en enseignements communs à tous les élèves et en enseignements complémentaires définis par l’article L. 332-3.
« Les programmes des enseignements communs, le volume horaire des enseignements communs et complémentaires, ainsi que les conditions dans lesquelles ce dernier peut être modulé par les établissements, sont fixés par arrêté du ministre chargé de l’éducation. Cet arrêté fixe également le cadre des enseignements complémentaires dont le contenu est défini par chaque établissement.
« Cet arrêté peut prévoir d’autres enseignements pour les élèves volontaires.

« II. – Conformément à l’article R. 421-41-3, le conseil pédagogique est consulté sur la préparation de l’organisation des enseignements. En application du 2 o de l’article R. 421-2, l’organisation des enseignements est fixée par le conseil d’administration, après avis du conseil pédagogique et conformément au projet d’établissement.
« L’amplitude quotidienne ne dépasse pas six heures d’enseignement pour les élèves de sixième, sauf dérogation accordée par le recteur d’académie en cas de contraintes spécifiques.
« Une pause méridienne d’une durée minimale d’une heure trente minutes est assurée à chaque élève, sauf
dérogation accordée par le recteur d’académie en cas de contraintes spécifiques.

« III. – Pour la mise en œuvre du premier alinéa du II dans les établissements d’enseignement privés sous contrat, l’organisation des enseignements est fixée par le chef d’établissement en concertation avec les professeurs.
Ces derniers sont informés par le chef d’établissement des suites de cette consultation. Dans ces établissements, les deux derniers alinéas du II ne sont pas applicables. »



Ils pourront donc proposer, dès la 6e, une deuxième langue vivante, en option, pendant le temps du midi. Actuellement dans le privé il n’y a à Paris que 4 classes bilangues. Par contre, les 118 collèges publics parisiens ont presque tous une classe bi-langue. Si ces classes sont supprimées dans le public, où iront les parents qui veulent une deuxième langue dès la 6e ?

Alors, oui, nous sommes en colère. Et nous allons le manifester ! Et nous allons scander ensemble un slogan qu’on scandait déjà en 1986, il y a 30 ans, à l’époque de la réforme Devaquet. Il y a juste le nom qui change …

Belkacem, si tu savais, …"

Amaliah a écrit:10 grévistes chez nous en fin de compte au lieu des cinq annoncés mardi!

selampru a écrit:Je n'aurais pas cru que nous étions 200 à Rouen, les rangs m'ont paru encore plus clairsemés que le 19. Dans mon collège, 50% de grévistes seulement contre 90% le 19 et seulement cinq manifestants aujourd'hui.