- InnovairNiveau 3
Bonjour,
J'ai constaté que lorsqu'on aborde une lecture analytique en lycée ou un dossier de documents en BTS, beaucoup d'élèves ne veulent pas lire, restent le nez en l'air et attendent que quelqu'un, surtout le professeur, lise le texte à haute voix. Ils prétextent qu'ils n'aiment pas lire seuls et que, de toute façon, cela ne sert à rien de lire en silence puisque le texte va être lu à haute voix. Du coup, c'est tout le cours qui tombe à l'eau parce qu'on pose alors des questions sur un texte dont les élèves n'ont même pas pris connaissance. Connaissez-vous cette situation ? Faites-vous lire les textes en silence et à haute voix ?
J'ai constaté que lorsqu'on aborde une lecture analytique en lycée ou un dossier de documents en BTS, beaucoup d'élèves ne veulent pas lire, restent le nez en l'air et attendent que quelqu'un, surtout le professeur, lise le texte à haute voix. Ils prétextent qu'ils n'aiment pas lire seuls et que, de toute façon, cela ne sert à rien de lire en silence puisque le texte va être lu à haute voix. Du coup, c'est tout le cours qui tombe à l'eau parce qu'on pose alors des questions sur un texte dont les élèves n'ont même pas pris connaissance. Connaissez-vous cette situation ? Faites-vous lire les textes en silence et à haute voix ?
- scot69Modérateur
J'ai plus ou moins senti cette réticence chez certains élèves, j'ai donc trouvé le système: après une lecture silencieuse individuelle, chaque élève lit une phrase, chacun son tour en rang d'oignon. Ça marche plutôt bien.
- User21929Expert
Excuses d'illettrés...Innovair a écrit:Bonjour,
J'ai constaté que lorsqu'on aborde une lecture analytique en lycée ou un dossier de documents en BTS, beaucoup d'élèves ne veulent pas lire, restent le nez en l'air et attendent que quelqu'un, surtout le professeur, lise le texte à haute voix. Ils prétextent qu'ils n'aiment pas lire seuls et que, de toute façon, cela ne sert à rien de lire en silence puisque le texte va être lu à haute voix. Du coup, c'est tout le cours qui tombe à l'eau parce qu'on pose alors des questions sur un texte dont les élèves n'ont même pas pris connaissance. Connaissez-vous cette situation ? Faites-vous lire les textes en silence et à haute voix ?
- TazonNiveau 9
Bien que recommandée par un formateur lors d'un stage sur les dys selon le mantra : les aménagements mis en place pour eux aident aussi les autres élèves en difficulté, je ne fais plus la "lecture du maître" des énoncés, ayant constaté en effet que beaucoup en profitaient pour ne pas les lire du tout. Je pense que la lecture est difficile pour tant d'élèves maintenant que c'est vraiment devenu un de mes buts d'enseignements (avec les calculs simples). Mon fils, en prépa, m'a confié avoir été étonné par la proportion de ses camarades qui ne maîtrisent pas le déchiffrement fluide, butent sur des mots, ne sont pas capables de mettre l'intonation ni le rythme à la première lecture.
Donc oui, je fais lire les textes en silence pour que les élèves soient obligés de le lire par eux-mêmes (et je le lis à voix basse aux dys) puis interroge sur les mots "difficiles", projette une illustration, fais reformuler certaines parties. Mais le problème n'est sans doute pas aussi prégnant en maths au collège qu'en français au lycée.
Donc oui, je fais lire les textes en silence pour que les élèves soient obligés de le lire par eux-mêmes (et je le lis à voix basse aux dys) puis interroge sur les mots "difficiles", projette une illustration, fais reformuler certaines parties. Mais le problème n'est sans doute pas aussi prégnant en maths au collège qu'en français au lycée.
- User5899Demi-dieu
C'est le professeur qui doit prendre en charge la première lecture du texte, à voix haute, intelligible et expressive
- ysabelDevin
Cripure a écrit:C'est le professeur qui doit prendre en charge la première lecture du texte, à voix haute, intelligible et expressive
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- CatLeaBon génie
Moi je m'en rend compte quand je fais analyser des documents à mes élèves (premières, terminales, voire même aux BTS). Plus ça va et plus ils butent sur la recherche d'éléments de réponse dans les documents et sur les énoncés des questions. Certains ne comprennent carrément pas les consignes données dans la question et ne savent pas à quel document se référencer pour répondre. Dans certains cas, je les fais lire les textes des documents à voix haute et, du coup, les réponses semblent plus rapides, plus nombreuses et plus justes. Mais lors des devoirs sur table, alors qu'ils doivent lire en silence les documents, ils ont plus de mal. Je ne compte plus les questions du genre "madame, je ne comprends pas ce qu'il faut faire, vous attendez quoi?" et je leur réponds invariablement qu'ils ont toutes les consignes dans la question et les éléments de réponse dans les documents. Mais pour certains (non dys, je le précise), ça reste difficile.
- sinanNiveau 9
Ce que vous dites est effrayant.
Il faudrait que je teste dans ma classe.
En même temps, que leur dire en termes de méthode pour progresser en lecture silencieuse ?
Il faudrait que je teste dans ma classe.
En même temps, que leur dire en termes de méthode pour progresser en lecture silencieuse ?
- AjupouetFidèle du forum
CatLea a écrit:Moi je m'en rend compte quand je fais analyser des documents à mes élèves (premières, terminales, voire même aux BTS). Plus ça va et plus ils butent sur la recherche d'éléments de réponse dans les documents et sur les énoncés des questions. Certains ne comprennent carrément pas les consignes données dans la question et ne savent pas à quel document se référencer pour répondre. Dans certains cas, je les fais lire les textes des documents à voix haute et, du coup, les réponses semblent plus rapides, plus nombreuses et plus justes. Mais lors des devoirs sur table, alors qu'ils doivent lire en silence les documents, ils ont plus de mal. Je ne compte plus les questions du genre "madame, je ne comprends pas ce qu'il faut faire, vous attendez quoi?" et je leur réponds invariablement qu'ils ont toutes les consignes dans la question et les éléments de réponse dans les documents. Mais pour certains (non dys, je le précise), ça reste difficile.
Ce sont des élèves qui ont appris avec la méthode globale, un mot est reconnu par son image. Une image = un seul sens... Ils passent donc en général à côté du sens du texte. Autre conséquence de nos fantastiques méthodes d'enseignement de la lecture, les élèves ne s'entendent pas lire dans leur tête. Quand il y a lecture au haute voix, le passage par l'écoute de la parole leur permet d'accéder un minimum au sens du texte. Cerise sur le gâteau, quand ils recopient quelque chose ils le font sans lire ce qu'ils recopient, et sans comprendre, fatalement.
Je ne suis pas du tout, mais alors pas du tout surprise de ce que tu décris Catlea.
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Enfants, adolescents, adultes : il n'est jamais trop tard pour restaurer son geste d'écriture.
www.sos-ecriture.com - Facebook
- AjupouetFidèle du forum
sinan a écrit:Ce que vous dites est effrayant.
Il faudrait que je teste dans ma classe.
En même temps, que leur dire en termes de méthode pour progresser en lecture silencieuse ?
Je leur fais copier des phrases avec inférences, ou des phrases non sens.
"Bidule, recopie moi cette phrase" (il se démaquilla précautionneusement sans oublier d'enlever son nez rouge)
"Bidule, de quoi parlait cette phrase?"
Si Bidule ne répond pas " d'un clown " alors il n'a rien compris, et pas lu la phrase.
Autre idée de phrase " tout au coup, le lampadaire s'alluma et on ne vit plus rien". 90% des mômes recopient sans broncher.
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- CarnyxNeoprof expérimenté
Ça fait des années que je ne fais plus lire les textes à haute voix par un lycéen. C’est trop souvent mal fait, on s’ennuie, c’est trop lent.
C'est moi que j’lis !
C'est moi que j’lis !
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Of all tyrannies, a tyranny sincerely exercised for the good of its victims may be the most oppressive. It would be better to live under robber barons than under omnipotent moral busybodies. The robber baron’s cruelty may sometimes sleep, his cupidity may at some point be satiated; but those who torment us for our own good will torment us without end for they do so with the approval of their own conscience.
- CatLeaBon génie
Ajupouet a écrit:CatLea a écrit:Moi je m'en rend compte quand je fais analyser des documents à mes élèves (premières, terminales, voire même aux BTS). Plus ça va et plus ils butent sur la recherche d'éléments de réponse dans les documents et sur les énoncés des questions. Certains ne comprennent carrément pas les consignes données dans la question et ne savent pas à quel document se référencer pour répondre. Dans certains cas, je les fais lire les textes des documents à voix haute et, du coup, les réponses semblent plus rapides, plus nombreuses et plus justes. Mais lors des devoirs sur table, alors qu'ils doivent lire en silence les documents, ils ont plus de mal. Je ne compte plus les questions du genre "madame, je ne comprends pas ce qu'il faut faire, vous attendez quoi?" et je leur réponds invariablement qu'ils ont toutes les consignes dans la question et les éléments de réponse dans les documents. Mais pour certains (non dys, je le précise), ça reste difficile.
Ce sont des élèves qui ont appris avec la méthode globale, un mot est reconnu par son image. Une image = un seul sens... Ils passent donc en général à côté du sens du texte. Autre conséquence de nos fantastiques méthodes d'enseignement de la lecture, les élèves ne s'entendent pas lire dans leur tête. Quand il y a lecture au haute voix, le passage par l'écoute de la parole leur permet d'accéder un minimum au sens du texte. Cerise sur le gâteau, quand ils recopient quelque chose ils le font sans lire ce qu'ils recopient, et sans comprendre, fatalement.
Je ne suis pas du tout, mais alors pas du tout surprise de ce que tu décris Catlea.
Oui, malheureusement, je ne suis pas surprise du tout. Cela fait déjà quelques années que je fais ce constat et ça ne va pas en s'améliorant. Pour le recopiage, je plussoie ce que tu dis. Il leur arrive même de se tromper en recopiant un énoncé sans que ça ne les perturbe une seule seconde. Mais à ta lecture, ça ne m'étonne pas du coup. En fait, moi je les laisse lire à haute voix s'ils le demandent (et en général, ils sont assez demandeurs) car je constate, par la suite, que les notions à en déduire pour les activités d'analyse de documents sortent de façon plus fluide et efficace que si c'est moi qui le lis à haute voix.
- zeprofGrand sage
oui c'est un problème récurrent que je rencontre en LP.
pour mes classes de CAP c'est un vrai problème : lire et comprendre les consignes.
Et ça s'étend aussi aux classes de bac.
lorsqu'on étudie des oeuvres en classe, je lis systématiquement le texte à étudier... certains élèves sont motivés pour lire mais c'est souvent affreux à entendre pas de ton, c'est monocorde, ils butent sur minimum un mot par phrase. Visiblement ils ne comprennent pas ce qu'ils lisent
Et du coup j'élargis à un autre problème : ils ne lisent aucune oeuvre intégrale... quand je donne un livre à lire, la plupart du temps il n'est pas lu.
à mes débuts, il y a 13 ans, lorsque je donnais une oeuvre à lire à la maison j'avais environ 2 ou 3 pénibles qui refusaient de jouer le jeu... aujourd'hui la tendance est inversée : j'ai 2 ou 3 gamins qui lisent et le reste de la classe qui s'en tape...
les excuses sont diverses : ils n'aiment pas lire, "le livre il est trop gros madame c'est abusé !", ils n'ont pas le temps (sic ) mais le fond du problème est là :
quel plaisir peut-on avoir à lire un bouquin lorsque lire une demi page est une torture de chaque instant ?
je me sens démunie devant ce problème... mes élèves ont minimum 15 ans, je ne peux pas remédier à une dizaine d'années de non-lecture.
pour mes classes de CAP c'est un vrai problème : lire et comprendre les consignes.
Et ça s'étend aussi aux classes de bac.
lorsqu'on étudie des oeuvres en classe, je lis systématiquement le texte à étudier... certains élèves sont motivés pour lire mais c'est souvent affreux à entendre pas de ton, c'est monocorde, ils butent sur minimum un mot par phrase. Visiblement ils ne comprennent pas ce qu'ils lisent
Et du coup j'élargis à un autre problème : ils ne lisent aucune oeuvre intégrale... quand je donne un livre à lire, la plupart du temps il n'est pas lu.
à mes débuts, il y a 13 ans, lorsque je donnais une oeuvre à lire à la maison j'avais environ 2 ou 3 pénibles qui refusaient de jouer le jeu... aujourd'hui la tendance est inversée : j'ai 2 ou 3 gamins qui lisent et le reste de la classe qui s'en tape...
les excuses sont diverses : ils n'aiment pas lire, "le livre il est trop gros madame c'est abusé !", ils n'ont pas le temps (sic ) mais le fond du problème est là :
quel plaisir peut-on avoir à lire un bouquin lorsque lire une demi page est une torture de chaque instant ?
je me sens démunie devant ce problème... mes élèves ont minimum 15 ans, je ne peux pas remédier à une dizaine d'années de non-lecture.
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"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- NLM76Grand Maître
Pure propagande réactionnaire. La réalité : le niveau monte.Innovair a écrit:Bonjour,
J'ai constaté que lorsqu'on aborde une lecture analytique en lycée ou un dossier de documents en BTS, beaucoup d'élèves ne veulent pas lire, restent le nez en l'air et attendent que quelqu'un, surtout le professeur, lise le texte à haute voix. Ils prétextent qu'ils n'aiment pas lire seuls et que, de toute façon, cela ne sert à rien de lire en silence puisque le texte va être lu à haute voix. Du coup, c'est tout le cours qui tombe à l'eau parce qu'on pose alors des questions sur un texte dont les élèves n'ont même pas pris connaissance. Connaissez-vous cette situation ? Faites-vous lire les textes en silence et à haute voix ?
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Ajupouet a écrit:
Ce sont des élèves qui ont appris avec la méthode globale, un mot est reconnu par son image. Une image = un seul sens... Ils passent donc en général à côté du sens du texte. Autre conséquence de nos fantastiques méthodes d'enseignement de la lecture, les élèves ne s'entendent pas lire dans leur tête. Quand il y a lecture au haute voix, le passage par l'écoute de la parole leur permet d'accéder un minimum au sens du texte. Cerise sur le gâteau, quand ils recopient quelque chose ils le font sans lire ce qu'ils recopient, et sans comprendre, fatalement.
Je ne suis pas du tout, mais alors pas du tout surprise de ce que tu décris Catlea.
Je ne suis pas du tout persuadée que le problème vienne seulement de la méthode globale: pour commencer, la plupart des professeurs des écoles actuellement enseignent plutôt avec une méthode de type semi globale, je ne suis pas spécialiste bien sûr mais il me semble que la méthode" tout global" c'est beaucoup plus rare qu'on ne le pense et que le "tout syllabique" on ne le rencontre pas si souvent que ça non plus .
Mes enfants ont tous appris à lire avec une méthode semi globale, ils n'ont aucun problème pour comprendre les textes. Je pense que le problème vient plutôt de la fréquentation de la lecture après : mes enfants ont eu des parents et des grands-parents qui leur lisaient des histoires, qui ne les laissaient pas devant la télévision toute la journée, qui les incitaient à lire eux mêmes, qui les emmenaient à la bibliothèque, bref de. Le contraire de ce que vivent la plupart des élèves. Et plus les sollicitations( télévision, internet) se multiplient, plus la fréquentation du livre est réduite. Ce n'est pas seulement une question de technique selon moi. Par ailleurs, je suis plutôt d'accord avec le constat sur les capacités de lecture de nos élèves (je suis en lycée) .
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- GilbertineNeoprof expérimenté
Je rejoins les conclusions d'Ecusette, le texte long, non illustré devient un objet étranger. La fréquentation des livres n'est plus une habitude, ainsi nos élèves n'ont ni le goût, ni une capacité de concentration suffisante pour s'y frotter.
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"votre mystère étant resté là où est mort mon silence"
- User5899Demi-dieu
Rappelons que notre métier ne consiste pas à les accompagner sur des tablettes, mais à faire en sorte que la fréquentation des livres demeure une activité pratiquée de façon non exceptionnelle.Gilbertine a écrit:Je rejoins les conclusions d'Ecusette, le texte long, non illustré devient un objet étranger. La fréquentation des livres n'est plus une habitude, ainsi nos élèves n'ont ni le goût, ni une capacité de concentration suffisante pour s'y frotter.
- Thalia de GMédiateur
Je changerais bien le titre en "Les élèves ne peuvent pas/savent pas lire".
Je m'arroge toujours le droit/ devoir de la lecture magistrale. Avec silence absolu, sinon cela me déconcentre. Il est vrai par ailleurs que lorsque je leur demande de prendre connaissance de courts extraits, pour un exo de grammaire, par exemple, ce n'est pas gagné.
J'estime que le sens est globalement acquis en fin de séance, lorsque, si j'ai le temps, je leur fais relire le texte.
Je m'arroge toujours le droit/ devoir de la lecture magistrale. Avec silence absolu, sinon cela me déconcentre. Il est vrai par ailleurs que lorsque je leur demande de prendre connaissance de courts extraits, pour un exo de grammaire, par exemple, ce n'est pas gagné.
J'estime que le sens est globalement acquis en fin de séance, lorsque, si j'ai le temps, je leur fais relire le texte.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- zeprofGrand sage
Cripure a écrit:Rappelons que notre métier ne consiste pas à les accompagner sur des tablettes, mais à faire en sorte que la fréquentation des livres demeure une activité pratiquée de façon non exceptionnelle.Gilbertine a écrit:Je rejoins les conclusions d'Ecusette, le texte long, non illustré devient un objet étranger. La fréquentation des livres n'est plus une habitude, ainsi nos élèves n'ont ni le goût, ni une capacité de concentration suffisante pour s'y frotter.
je suis d'accord mais nous sommes en bout de chaine, surtout en lycée.
ma fille ainée adore lire, elle lit de gros pavés, par pu plaisir. elle a 10 ans et demi.
à la maison pas de tablette, elle a un ordi sur lequel elle écrit des nouvelles ou joue aux échecs contre le PC, l'utilisation de la console de jeux est raisonnée (environ 1/semaine le dimanche s'il pleut), nous allons à la bibliothèque une fois par semaine mais globalement c'est une extra terrestre. elle a 2 ou 3 copines qui font comme elles mais c'est tout.
et pourtant nous ne sommes pas en zone difficile ni en difficulté sociale.
comment faire face à un public qui ne lit pas et n'a pas l'habitude de lire surtout
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"La peur est le chemin vers le côté obscur: la peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine… mène à la souffrance."
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Cripure a écrit:Rappelons que notre métier ne consiste pas à les accompagner sur des tablettes, mais à faire en sorte que la fréquentation des livres demeure une activité pratiquée de façon non exceptionnelle.Gilbertine a écrit:Je rejoins les conclusions d'Ecusette, le texte long, non illustré devient un objet étranger. La fréquentation des livres n'est plus une habitude, ainsi nos élèves n'ont ni le goût, ni une capacité de concentration suffisante pour s'y frotter.
Certes. Mais c'est difficile de ramer à contre courant, et je crois qu'il faudrait une vraie campagne sur les dangers des écrans. L'autre jour à la terrasse d'un café: un enfant de 3 ans environ jouait avec le téléphone d'un de ses parents, ou regardait une vidéo, pendant que les adultes causaient entre eux sans du tout s'en préoccuper (le petit était hypnotisé). Au même âge les miens auraient eu un album à colorier ou un imagier. ..
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- HermionyGuide spirituel
zeprof a écrit:
Et du coup j'élargis à un autre problème : ils ne lisent aucune oeuvre intégrale... quand je donne un livre à lire, la plupart du temps il n'est pas lu.
à mes débuts, il y a 13 ans, lorsque je donnais une oeuvre à lire à la maison j'avais environ 2 ou 3 pénibles qui refusaient de jouer le jeu... aujourd'hui la tendance est inversée : j'ai 2 ou 3 gamins qui lisent et le reste de la classe qui s'en tape...
les excuses sont diverses : ils n'aiment pas lire, "le livre il est trop gros madame c'est abusé !", ils n'ont pas le temps (sic ) mais le fond du problème est là :
quel plaisir peut-on avoir à lire un bouquin lorsque lire une demi page est une torture de chaque instant ?
je me sens démunie devant ce problème... mes élèves ont minimum 15 ans, je ne peux pas remédier à une dizaine d'années de non-lecture.
J'ai le même problème en 6e cette année. Pour la première fois, j'ai un tiers de la classe (j'ai deux classes sur le même modèle) qui n'a lu aucune des oeuvres demandées depuis le début de l'année, qu'elles soient prêtées ou achetées, que ce soit Harry Potter ou les Contes de Grimm, avec les mêmes excuses que les tiens. Je crains que ce ne soit que le début. Et comme toi, je sais que pour certains le problème réside dans l'acte même de lire : comment lire un roman quand, dans une consigne d'une ligne, "impératif" devient déjà "apéritif" ?
L'an dernier une de mes collègues de SEGPA avait mis en place un atelier "relais" toute l'année pour les plus faibles lecteurs de 6e, à raison de 2h/semaine. Même si cela n'avait pas résolu tous leurs problèmes, elle avait réussi à les réconcilier avec l'acte de lire et ils avaient progressé en lecture. Malheureusement, elle a muté et personne n'a voulu poursuivre l'initiative.
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"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- OxfordNeoprof expérimenté
@ Zeprof : même façon d'élever mon enfant ! Je me sens moins seule !
En classe je lis moi-même un texte nouveau et en fin d'heure je choisis parmi les volontaires.
Toute l'année je les fais s'entraîner à la lecture, dès que j'ai un peu de temps, en leur serinant qu'une lecture calamiteuse le jour de l'oral est inacceptable.
Mes élèves aiment lire mais s'exclament : "C'est tellement mieux quand c'est vous qui lisez madame!..." et ça, c'est une phrase qui me fait mal au coeur car oui, en lycée nous sommes vraiment en bout de chaîne.
En classe je lis moi-même un texte nouveau et en fin d'heure je choisis parmi les volontaires.
Toute l'année je les fais s'entraîner à la lecture, dès que j'ai un peu de temps, en leur serinant qu'une lecture calamiteuse le jour de l'oral est inacceptable.
Mes élèves aiment lire mais s'exclament : "C'est tellement mieux quand c'est vous qui lisez madame!..." et ça, c'est une phrase qui me fait mal au coeur car oui, en lycée nous sommes vraiment en bout de chaîne.
- GilbertineNeoprof expérimenté
Écusette de Noireuil a écrit: je crois qu'il faudrait une vraie campagne sur les dangers des écrans.
Tout à fait, mais c'est malheureusement l'inverse qui se profile : plus d'écrans dans les classes.
- SeikilosNiveau 9
Ce que je lis ici fait écho à ce que j'ai rencontré cette année en cours (en licence) : incapacité à comprendre un énoncé, une consigne (même simple) ; contresens et interprétations erronées des textes lus...
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Inter deum et diabolum semper musica est.
- abricotedapiExpert spécialisé
Même constat de mon côté...Hermiony a écrit:J'ai le même problème en 6e cette année. Pour la première fois, j'ai un tiers de la classe (j'ai deux classes sur le même modèle) qui n'a lu aucune des oeuvres demandées depuis le début de l'année, qu'elles soient prêtées ou achetées, que ce soit Harry Potter ou les Contes de Grimm, avec les mêmes excuses que les tiens.zeprof a écrit:à mes débuts, il y a 13 ans, lorsque je donnais une oeuvre à lire à la maison j'avais environ 2 ou 3 pénibles qui refusaient de jouer le jeu... aujourd'hui la tendance est inversée : j'ai 2 ou 3 gamins qui lisent et le reste de la classe qui s'en tape...
les excuses sont diverses : ils n'aiment pas lire, "le livre il est trop gros madame c'est abusé !", ils n'ont pas le temps (sic ) mais le fond du problème est là : quel plaisir peut-on avoir à lire un bouquin lorsque lire une demi page est une torture de chaque instant ?
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- Spoiler:
- 2024-2025 : en poste fixe !!
2023-2024 (TZR) AFA : 2 classes de 6e (PP 6e)
2022-2023 (TZR) AFA : 1 classe de 5e, 2 classes de 4e, 1 classe de 3e (PP 5e)
2021-2022 (TZR) 2 remplacements : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e / 3 classes de 6e
2020-2021 (TZR) AFA 2 collèges dont le RAD : 2 classes de 5e, 1 classe de 4e (PP 5e) + 1 classe de 6e
2019-2020 (TZR) AFA RAD : 2 classes de 6e, 2 classes de 5e (PP 6e)
2018-2019 (TZR) AFA : 4 classes de 6e
2014-2018 : quatre ans en poste fixe (8 classes de 6e, 4 classes de 4e, 3 classes de 5e, 2 classes de 3e et 4 x PP 6e)
2013-2014 (stagiaire) : 2 classes de 5e, 1 classe de 6e
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