- InvitéInvité
Mon petit doigt m’a dit qu’aujourd’hui, vous avez été très sages. Je vais donc, pour lancer ce topic, vous raconter deux anecdotes.
1- J’ai un ami, chef d’établissement d’un lycée professionnel, qui s’est toujours enorgueilli du fait que quand un élève arrive dans son bahut, lui seul connaît son dossier, son parcours, son casier judiciaire et ses divers problèmes. C’est important pour ce directeur qui a réellement le souhait de permettre au jeune de redémarrer quelque chose, de faire table rase du passé et de se racheter une conduite, sans être d’entrée de jeu catalogué (même involontairement) par ses profs.
2- J’ai eu il y a plusieurs années une élève de 5ème à qui j’ai dit à l’intercours qu’elle pouvait aller se laver les mains au lavabo (depuis un quart d’heure, en effet, tout en m’écoutant attentivement, elle frottait sa main tachée d’encre). A peine ai-je eu le temps de finir ma phrase que j’ai vu la fille s’effondrer en larmes et tous les autres le lever et l’entourer pour la consoler, en lui disant : « Ne pleure pas ! Elle n’a pas voulu te faire mal, elle ne savait pas ! "
Ben non, je ne savais pas.
Elle avait une prothèse et personne n’était au courant.
Au passage, je crois que je n’oublierai jamais cette histoire : en salle des profs, j’ai pleuré d’avoir fait souffrir cette fille.
Bref, vous l’avez compris, après le passionnant débat que nous avons eu sur la gestion de l’homosexualité des élèves, j’aimerais que nous nous interrogions sur le silence en éducation, sur les non-dits, les problèmes de communication, les devoirs de réserve, les choses qu’on devrait tous connaître de nos élèves, celles qu’on ne devrait jamais savoir, etc.
Avez-vous déjà fait une grosse bourde à cause d’une info qu’on ne vous avait pas transmise ?
Trouvez-vous qu’effectivement, certains profs pourraient perdre de leur impartialité s’ils connaissaient certains aspects de la vie des élèves ?
Le silence… parlons-en !
1- J’ai un ami, chef d’établissement d’un lycée professionnel, qui s’est toujours enorgueilli du fait que quand un élève arrive dans son bahut, lui seul connaît son dossier, son parcours, son casier judiciaire et ses divers problèmes. C’est important pour ce directeur qui a réellement le souhait de permettre au jeune de redémarrer quelque chose, de faire table rase du passé et de se racheter une conduite, sans être d’entrée de jeu catalogué (même involontairement) par ses profs.
2- J’ai eu il y a plusieurs années une élève de 5ème à qui j’ai dit à l’intercours qu’elle pouvait aller se laver les mains au lavabo (depuis un quart d’heure, en effet, tout en m’écoutant attentivement, elle frottait sa main tachée d’encre). A peine ai-je eu le temps de finir ma phrase que j’ai vu la fille s’effondrer en larmes et tous les autres le lever et l’entourer pour la consoler, en lui disant : « Ne pleure pas ! Elle n’a pas voulu te faire mal, elle ne savait pas ! "
Ben non, je ne savais pas.
Elle avait une prothèse et personne n’était au courant.
Au passage, je crois que je n’oublierai jamais cette histoire : en salle des profs, j’ai pleuré d’avoir fait souffrir cette fille.
Bref, vous l’avez compris, après le passionnant débat que nous avons eu sur la gestion de l’homosexualité des élèves, j’aimerais que nous nous interrogions sur le silence en éducation, sur les non-dits, les problèmes de communication, les devoirs de réserve, les choses qu’on devrait tous connaître de nos élèves, celles qu’on ne devrait jamais savoir, etc.
Avez-vous déjà fait une grosse bourde à cause d’une info qu’on ne vous avait pas transmise ?
Trouvez-vous qu’effectivement, certains profs pourraient perdre de leur impartialité s’ils connaissaient certains aspects de la vie des élèves ?
Le silence… parlons-en !
- nad'Expert spécialisé
Alors, moi ce n'est pas si grave mais bon, j'étais gênée. J'ai envoyé un gamin au tableau et je lui ai demandé de corriger en vert. Il prend le stylo rouge. Je lui demande gentiment de changer la couleur et de prendre le vert. Aucune réaction. Je continue de manière un peu plus insistante. Rien. Je le regarde et lui crie presque dessus : "mais, oh tu es daltonien ou quoi, vert c'est vert pas rouge". Et là, il me regarde : "oui, je suis daltonien" ... devant toute la classe.
- InvitéInvité
Oui, j'imagine!...
Et qu'as-tu ressenti à ce moment-là? Moi, j'en ai voulu autant aux membres de la direction qu'aux parents qui avaient fait savoir (je l'ai su plus tard) qu'ils ne voulaient pas qu'on parle de l'infirmité de leur fille!
Et qu'as-tu ressenti à ce moment-là? Moi, j'en ai voulu autant aux membres de la direction qu'aux parents qui avaient fait savoir (je l'ai su plus tard) qu'ils ne voulaient pas qu'on parle de l'infirmité de leur fille!
- missaudreyNiveau 8
Il y a quelques années j'avais un élève très difficile. Il est absent qq jours et revient en plein milieu d'une heure de cours. Avec ma délicatesse habituelle, je lui demande : "Tu te crois dans un moulin? tu penses qu'on peut arriver comme ça sans explication en plein milieu du cours?" Le gamin, décomposé, revient 5 min après, avec un mot du CPE "Merci d'accepter XXX en cours, qui vient de perdre son papa!" J'étais mal à l'aise !!!!! et j'en ai voulu à l'administration de ne pas nous avoir tenus informés de cet événement ....
Je pense que nous n'avons pas forcement tout à savoir, mais au moins ce qui peut nous permettre de mieux appréhender un élève !
Je pense que nous n'avons pas forcement tout à savoir, mais au moins ce qui peut nous permettre de mieux appréhender un élève !
- charlottofraiseNiveau 10
Ceci dit, il aurait pu prendre les devants et te préciser qu'il était daltonien puisque tu insistais sur la couleur du stylo.
Suis-je trop sévère ? Jusqu'à présent, aucun élève n'a hésité à me dire qu'il était daltonien, j'ai même renoncé l'an dernier au vert et au rouge pour que tous puissent lire au tableau.
Suis-je trop sévère ? Jusqu'à présent, aucun élève n'a hésité à me dire qu'il était daltonien, j'ai même renoncé l'an dernier au vert et au rouge pour que tous puissent lire au tableau.
- JohnMédiateur
Je ne me souviens pas avoir eu un tel souci, mais c'est vrai que c'est pas évident car entre le CPE, l'infirmier, le psycholoque, le COP, le prof. principal, le principal, l'adjoint, et les autres, tout le monde sait un petit bout, mais personne ne met en commun. En même temps, on ne peut pas demander aux élèves de nous dire tous leurs malheurs personnels et on n'a pas à s'ingérer dans leur vie privée.
Juste une fois, une fille qui est entrée dans mon cours à 8h du mat' en pleurant, et qui en est ressortie en courant aussitôt, poursuivie par une camarade qui l'a rattapée dans le couloir et elles pleuraient toutes les deux devant ma salle de classe.
"- Euh... il se passe quoi ?
- Elle a eu un coup de fil : son copain vient de mourir d'une overdose.
- ..."
Mais je pense que personne n'était au courant de quoi que ce soit.
Juste une fois, une fille qui est entrée dans mon cours à 8h du mat' en pleurant, et qui en est ressortie en courant aussitôt, poursuivie par une camarade qui l'a rattapée dans le couloir et elles pleuraient toutes les deux devant ma salle de classe.
"- Euh... il se passe quoi ?
- Elle a eu un coup de fil : son copain vient de mourir d'une overdose.
- ..."
Mais je pense que personne n'était au courant de quoi que ce soit.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- DinaaaExpert spécialisé
Oh oui, j'ai fait un bourde énorme à cause d'un non-dit, d'un manque de communication, d'un refus de faire des vagues, on peut appeler ça comme on veut.
C'était cette année, il y a quelques mois : un Lundi matin, Arthur (appelons-le ainsi), gentil garçon sans histoire, refuse mordicus de s'asseoir à sa place habituelle, à côté de Bertrand. Arthur refusant de me fournir des explications, j'insiste, je m'énerve, je prends son carnet et finis par contraindre le malheureux de s'asseoir.
Il est en pleurs, je ne comprends pas son attitude, mais avec 22 zozos à côté (étrangement calmes, les zozos, ça aurait dû m'alerter), il fallait bien enchaîner et commencer le cours. Arthur passe tout le cours à sangloter. Je ne comprends vraiment pas.
A la fin du cours, après le départ des zozos, j'essaie de lui parler. Il est muré dans le silence.
Alors une camarade s'approche et m'explique que Bertrand l'a frappé violemment, à plusieurs reprises et avec l'aide de sa bande le Vendredi précédent, qu'Arthur a passé le we à l'hôpital et que ses parents ont parlé au PP et au CE, demandant évidemment qu'il soit protégé de Bertrand en cours. De plus, ils ont porté plainte : Bertrand doit passer devant le juge à la fin de la semaine et est très en colère contre Arthur, l'a à nouveau menacé.
Et moi, pauvre cruche, j'oblige ce malheureux garçon à s'asseoir à côté de son tortionnaire pendant 1h. Evidemment, je n'étais pas au courant, mais je m'en suis tellement voulu ! J'ai présenté mes excuses à Arthur, pour qu'il comprenne que je n'avais pas voulu le torturer davantage ou l'humilier volontairement, mais je me sens encore très mal en y repensant. Si seulement cet abruti de CE ou cette lèche-bottes de PP m'avaient prévenue !
C'était cette année, il y a quelques mois : un Lundi matin, Arthur (appelons-le ainsi), gentil garçon sans histoire, refuse mordicus de s'asseoir à sa place habituelle, à côté de Bertrand. Arthur refusant de me fournir des explications, j'insiste, je m'énerve, je prends son carnet et finis par contraindre le malheureux de s'asseoir.
Il est en pleurs, je ne comprends pas son attitude, mais avec 22 zozos à côté (étrangement calmes, les zozos, ça aurait dû m'alerter), il fallait bien enchaîner et commencer le cours. Arthur passe tout le cours à sangloter. Je ne comprends vraiment pas.
A la fin du cours, après le départ des zozos, j'essaie de lui parler. Il est muré dans le silence.
Alors une camarade s'approche et m'explique que Bertrand l'a frappé violemment, à plusieurs reprises et avec l'aide de sa bande le Vendredi précédent, qu'Arthur a passé le we à l'hôpital et que ses parents ont parlé au PP et au CE, demandant évidemment qu'il soit protégé de Bertrand en cours. De plus, ils ont porté plainte : Bertrand doit passer devant le juge à la fin de la semaine et est très en colère contre Arthur, l'a à nouveau menacé.
Et moi, pauvre cruche, j'oblige ce malheureux garçon à s'asseoir à côté de son tortionnaire pendant 1h. Evidemment, je n'étais pas au courant, mais je m'en suis tellement voulu ! J'ai présenté mes excuses à Arthur, pour qu'il comprenne que je n'avais pas voulu le torturer davantage ou l'humilier volontairement, mais je me sens encore très mal en y repensant. Si seulement cet abruti de CE ou cette lèche-bottes de PP m'avaient prévenue !
- AudreyOracle
Eh bien moi, j'ai toujours été choquée dans mon établissement de ne pas disposer des informations me permettant de comprendre le comportement "anormal" d'un élève.
Que j'apprenne à la fin de l'année scolaire seulement qu'un gosse n'a cessé de baisser dans ses résultats parce que sa mère est atteinte d'un cancer et qu'elle ne va pas s'en sortir, c'est un fait qui m'a sidérée.
Là, c'était la PP qui avait l'info et ne l'a pas transmise à l'équipe.
J'ai eu la chance de ne jamais avoir commis de bourde par méconnaissance du dossier d'un gamin, mais sincèrement, je pense souvent être passée à deux doigts de le faire.
J'aime aussi beaucoup ce genre de phrase, balancée en conseil: "Oui, enfin bon, vous savez, avec ses problèmes... (clin d'oeil concerné au principal...)" sans que le genre de l'équipe ne comprenne ce dont il retourne. S'ils estiment que nous n'avons pas à posséder ce genre d'info pour décider de l'avenir d'un élève, dans ce cas, je ne vois pas ce qu'on vient encore faire aux conseils..
Désolée, je m'emporte, mais sincèrement, là, j'ai ma claque de mon collège, de certains de mes collègues, et de l'équipe de direction démago et déconnectée du monde des profs au possible....
Que j'apprenne à la fin de l'année scolaire seulement qu'un gosse n'a cessé de baisser dans ses résultats parce que sa mère est atteinte d'un cancer et qu'elle ne va pas s'en sortir, c'est un fait qui m'a sidérée.
Là, c'était la PP qui avait l'info et ne l'a pas transmise à l'équipe.
J'ai eu la chance de ne jamais avoir commis de bourde par méconnaissance du dossier d'un gamin, mais sincèrement, je pense souvent être passée à deux doigts de le faire.
J'aime aussi beaucoup ce genre de phrase, balancée en conseil: "Oui, enfin bon, vous savez, avec ses problèmes... (clin d'oeil concerné au principal...)" sans que le genre de l'équipe ne comprenne ce dont il retourne. S'ils estiment que nous n'avons pas à posséder ce genre d'info pour décider de l'avenir d'un élève, dans ce cas, je ne vois pas ce qu'on vient encore faire aux conseils..
Désolée, je m'emporte, mais sincèrement, là, j'ai ma claque de mon collège, de certains de mes collègues, et de l'équipe de direction démago et déconnectée du monde des profs au possible....
- Kan-gourouFidèle du forum
Oui, je pense que certains prof pourraient perdre leur impartialité, car j'en fais partie. J'ai appris qu'une de mes élèves avait fait une tentative de suicide et qu'elle était phobique scolaire (voire social) et depuis, j'ai été beaucoup plus coulante avec elle qu'avec les autres (aussi parce que c'était la fin de l'année). Mais je pense qu'il faudrait quand même tout savoir des élèves, pour éviter les grosses bourdes. D'ailleurs j'avais demandé à mes élèves dans la fiche de renseignement de début d'année s'ils avaient certains problèmes (surtout de santé) en leur expliquant que je ne voulais pas entrer dans leur intimité mais seulement me tenir prête au cas où (par exemple, si un élève fait une crise d'asthme). Après, si c'est seulement une question de casier judiciaire, alors là je ne vois pas l'intérêt de savoir ce genre de choses.
- InvitéInvité
Ce que tu dis est juste, John : il y a d'une part la volonté de dire ou de taire, et d'autre part les problèmes de communication absolument indépendants de la volonté de quiconque.
J'ai intercepté il y a quinze jours une courrier que j'avais à remettre à une élève. Sur l'enveloppe, il était écrit "M. et Mme Untel". Madame est décédée en janvier...
J'ai intercepté il y a quinze jours une courrier que j'avais à remettre à une élève. Sur l'enveloppe, il était écrit "M. et Mme Untel". Madame est décédée en janvier...
- alprechac2Expert
ma 1ère année de titulaire, je trouve mes latinistes de 1ère (8 filles environ) décomposées et en pleurs devant la salle. Après les avoir fait rentrer, je leur demande ce qui ne va pas et elles m'expliquent que Untel, élève en 1ère STG, leur grand ami, s'est suicidé la veille.
Sauf que j'avais le Untel en question en français, que je me suis retrouvée bien c*** et prise au dépourvu, et étant très émotive, quasiment en larmes avec elles, avec un cours à gérer.
J'en ai énormément voulu à l'administration de ne pas avoir pris la peine de nous prévenir, et de n'avoir pris aucune disposition pour le reste de la classe, qu'il a fallu gérer avec les moyens du bord (pas au point à 22 ans, néotit).
Sauf que j'avais le Untel en question en français, que je me suis retrouvée bien c*** et prise au dépourvu, et étant très émotive, quasiment en larmes avec elles, avec un cours à gérer.
J'en ai énormément voulu à l'administration de ne pas avoir pris la peine de nous prévenir, et de n'avoir pris aucune disposition pour le reste de la classe, qu'il a fallu gérer avec les moyens du bord (pas au point à 22 ans, néotit).
- charlottofraiseNiveau 10
Hum, ça m'intéresse aussi ce dernier point PFC : je préfère savoir que l'élève qui arrive en cours d'année a été exclu de l'établissement précédent parce qu'il a frappé un professeur, plutôt que de monter inconsciemment au clash (ça va quand même super vite, parfois).
- InvitéInvité
Je suis d'accord avec toi, charlottofraise. parfois, la simple sécurité voudrait qu'on nous mette au courant de certaines choses.
- charlottofraiseNiveau 10
Oui mais ça, le principal a eu beaucoup de mal à nous le dire, il a fallu attendre 3 semaines pour avoir le fin mot ! Je sais bien qu'il faut laisser une chance à l'élève mais je trouve qu'il faut nous en laisser une aussi...
- SteredDoyen
Ca me rappelle mon stage : personne ne m'avait mise au courant de deux points pourtant importants...
1. Un élève, la première heure de l'année (et ma toute première heure de cours...), ne fait, euh... Rien... Montant sur mes grands chevaux, je lui intime en haussant le ton de remplir sa fiche de renseignements. En la lui désignant, je le frôle par inadvertance.
Hurlements. Impossible à arrêter.
Il était autiste et PERSONNE ne m'avait rien dit...
2. Dans la même classe, la même année, je convoque les parents d'un élève super insolent. Devant moi, la mère le frappe si fort que la tête de l'enfant va cogner violemment contre la table. Je suis aussi blême qu'il est rouge...
Réaction des collègues qui savaient (!!!) que j'avais convoqué la mère : "ah oui, c'est une folle celle-là, elle a agressé le prof de SVT l'an dernier". Super... Merci de m'avoir prévenue à nouveau...
Sinon, pour répondre à la question de l'impartialité, oui, j'ai été plus permissive avec certains enfants dont je connaissais la situation difficile. L'un de mes élèves vit seul avec son père alcoolique. C'est lui qui gère toute la maison. Donc je peux excuser un oubli de temps en temps alors que je le fais pas pour d'autre (bon, par contre, si c'était systématique, là non).
1. Un élève, la première heure de l'année (et ma toute première heure de cours...), ne fait, euh... Rien... Montant sur mes grands chevaux, je lui intime en haussant le ton de remplir sa fiche de renseignements. En la lui désignant, je le frôle par inadvertance.
Hurlements. Impossible à arrêter.
Il était autiste et PERSONNE ne m'avait rien dit...
2. Dans la même classe, la même année, je convoque les parents d'un élève super insolent. Devant moi, la mère le frappe si fort que la tête de l'enfant va cogner violemment contre la table. Je suis aussi blême qu'il est rouge...
Réaction des collègues qui savaient (!!!) que j'avais convoqué la mère : "ah oui, c'est une folle celle-là, elle a agressé le prof de SVT l'an dernier". Super... Merci de m'avoir prévenue à nouveau...
Sinon, pour répondre à la question de l'impartialité, oui, j'ai été plus permissive avec certains enfants dont je connaissais la situation difficile. L'un de mes élèves vit seul avec son père alcoolique. C'est lui qui gère toute la maison. Donc je peux excuser un oubli de temps en temps alors que je le fais pas pour d'autre (bon, par contre, si c'était systématique, là non).
- AnguaGrand sage
Jamais de bourde commise par ignorance, mais.... quand même, on peut dire que si.
Il y a quelques semaines, je fais passer le DELF scolaire, épreuve orale en trois parties. Lors de la première, ils doivent se présenter (je m'appelle/j'habite/j'ai tel age, etc), pas toujours évident car pour certains, ils ne connaissent pas leur date de naissance et n'ont pas de maison.
2e sujet: s'exprimer sur un sujet au choix entre deux tirés au sort (le matin, nous avions enlevé celui qui demandait de décrire sa maison... car il n'est pas rare que les gamins de CLA soient ballotés de CADA en CADA).
Le candidat commence, donc "je m'appelle Machin, je suis dans tel collège, j'habite au foyer..." Bon. Il m'en parle sans que je lui demande, s'exprime bien je ne reviens pas dessus.
2e partie: "Utilisez-vous souvent le téléphone? expliquez pourquoi, qui vous aimez appeler..." (il était passé à la trappe, ce risque là)
Exposé de l'élève: "je téléphone à ma mère, pour savoir si je peux la voir le week-end..."
Décomposition progressive, j'ai directement enchainé sur la suite, mais... pfff... inutile de dire que j'étais hyper mal à l'aise, et que l'évaluation a été généreuse.
Il y a quelques semaines, je fais passer le DELF scolaire, épreuve orale en trois parties. Lors de la première, ils doivent se présenter (je m'appelle/j'habite/j'ai tel age, etc), pas toujours évident car pour certains, ils ne connaissent pas leur date de naissance et n'ont pas de maison.
2e sujet: s'exprimer sur un sujet au choix entre deux tirés au sort (le matin, nous avions enlevé celui qui demandait de décrire sa maison... car il n'est pas rare que les gamins de CLA soient ballotés de CADA en CADA).
Le candidat commence, donc "je m'appelle Machin, je suis dans tel collège, j'habite au foyer..." Bon. Il m'en parle sans que je lui demande, s'exprime bien je ne reviens pas dessus.
2e partie: "Utilisez-vous souvent le téléphone? expliquez pourquoi, qui vous aimez appeler..." (il était passé à la trappe, ce risque là)
Exposé de l'élève: "je téléphone à ma mère, pour savoir si je peux la voir le week-end..."
Décomposition progressive, j'ai directement enchainé sur la suite, mais... pfff... inutile de dire que j'étais hyper mal à l'aise, et que l'évaluation a été généreuse.
- clemsEsprit éclairé
Je suis partagée sur ce point.........
C'est sûr que parfois, il est vital pour le prof de connaître les problèmes des élèves............mais il y a des profs qui sont vraiment cons et à qui on ne peut rien dire.....
Ma mère était CPE, et maintenant elle est adjointe, et je me souviens quand j'étais ado de l'avoir vu en furie un soir........parce qu'ils avaient jugé bon de prévenir les profs qu'une élève avait de gros problèmes chez elle....qu'il ne fallait pas trop lui en demander.....et devant l'insistance des profs, ils ont expliqué le problème........
Le lendemain en cours, un prof balance à l'élève: " et toi, c'est pas parce que tu es violée par ton père et par ton frère qu'on va tout te pardonner"......devant toute la classe.......ben depuis, ma mère ne dit plus rien, lorsque c'est vraiment grave, ils se contentent de dire "il y a de gros problèmes à la maison" point....
Après c'est sûr que lorsque j'ai vu une de mes élèves éclater en sanglot en étudiant la nouvelle "Nadine"....et que j'ai appris par la suite qu'elle avait vu son petit frère mourir ( chute d'une falaise) et que son père, ne supportant pas la douleur, s'est suicidé.......j'aurais apprécié de le savoir avant......
C'est sûr que parfois, il est vital pour le prof de connaître les problèmes des élèves............mais il y a des profs qui sont vraiment cons et à qui on ne peut rien dire.....
Ma mère était CPE, et maintenant elle est adjointe, et je me souviens quand j'étais ado de l'avoir vu en furie un soir........parce qu'ils avaient jugé bon de prévenir les profs qu'une élève avait de gros problèmes chez elle....qu'il ne fallait pas trop lui en demander.....et devant l'insistance des profs, ils ont expliqué le problème........
Le lendemain en cours, un prof balance à l'élève: " et toi, c'est pas parce que tu es violée par ton père et par ton frère qu'on va tout te pardonner"......devant toute la classe.......ben depuis, ma mère ne dit plus rien, lorsque c'est vraiment grave, ils se contentent de dire "il y a de gros problèmes à la maison" point....
Après c'est sûr que lorsque j'ai vu une de mes élèves éclater en sanglot en étudiant la nouvelle "Nadine"....et que j'ai appris par la suite qu'elle avait vu son petit frère mourir ( chute d'une falaise) et que son père, ne supportant pas la douleur, s'est suicidé.......j'aurais apprécié de le savoir avant......
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