Met-on en ligne cette pétition telle quelle?
- AmaliahEmpereur
[quote="Amaliah"]Version courte avec titres.
- Version courte:
Un constat inquiétant.
M. Hollande et Mme Najat Vallaud-Belkacem ont affirmé après les attentats contre Charlie Hebdo faire de la maîtrise de la langue une réelle priorité. Le collège est censé être le « maillon faible » du système éducatif. La chute constante des horaires de français pourrait en être une des causes.
Mais une réforme qui va en dépit du bon sens.
Or, contrairement à ce qui est prétendu et qu'on entend dire en boucle, la réforme du collège telle qu'elle est prévue à l'heure actuelle manque à son objectif de renforcer l'enseignement fondamental qu'est celui du Français.
1. Moins d'heures de français dans la réforme.
Tout d'abord, le temps consacré à l’enseignement du Français serait fortement réduit. Les horaires disciplinaires tels qu'ils sont présentés paraissent à peu près identiques. Cependant, certains dispositifs vont les diminuer. A partir de 2016, les élèves continueraient à bénéficier d'accompagnement personnalisé mais celui-ci ne s'ajouterait plus à l'emploi du temps des élèves, il se déduirait à présent des horaires de cours disciplinaires : actuellement 4h30 ou 5h de français + 1h d'accompagnement en 6e; en 2016, 3h30 + 1h d'accompagnement... Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), c'est le même problème avec les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures ne s'ajouteraient pas non plus à l'emploi du temps d'un élève, mais seraient déduites de ses heures disciplinaires.
2. Des programmes flous et bien contestables.
Loin d'être renforcé, le temps consacré au cours de Français serait donc terriblement amputé et fragilisé. Mais le projet de réforme du collège procède à d'autres mutilations dans les objectifs et le contenu de ce cours lui-même.
L'ordre de priorité affiché pour le cours de français serait celui-ci : oral, écrit, lecture, étude de la langue française. La priorité numéro 1 devient donc la maîtrise de l'oral (comme si le français n'était pas la langue maternelle de la plupart des élèves français...) et non plus de l'écrit, le sommet étant atteint pour le cycle 3 dans l'apprentissage sous forme de « jeux de rôles » des « règles conversationnelles » : « exprimer un refus, demander quelque chose, s’excuser, remercier », ce qui semble relever de l'école maternelle...
Le programme d'étude de la langue (grammaire-conjugaison-orthographe) ne serait plus défini par niveau de classe, ni pour le cycle 3, ni pour le cycle 4, charge aux professeurs de s'entendre au niveau local pour décider ce qui serait enseigné aux élèves. L'apprentissage de ces domaines s'en trouverait totalement déstructuré. Les élèves hériteraient d'une grammaire mêlant des simplifications outrancières et aberrantes (conjugaisons non enseignées à toutes les personnes) et un jargon universitaire trop compliqué (par exemple, les notions de prédicat ou les théories de l’énonciation) !
Concernant la lecture/initiation à la littérature, la proposition pour le cycle 3 accomplit l'exploit de ne proposer strictement aucun programme qu'on s'évertue à chercher en vain à travers les lignes...
Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), le programme se construirait autour de « questionnements » spécifiques. L'organisation ne s'effectuerait plus ni par genre ni par ordre chronologique. Les indications de support pour aborder ces thématiques ne citent plus aucun titre d'oeuvre, plus aucun nom d'écrivain, mais donnent lieu à des listes fourre-tout qui instaurent le relativisme au coeur des programmes de littérature, mettant sur le même plan des oeuvres riches et connues dans le monde entier et la littérature de jeunesse, des textes documentaires ou des articles de presse. Sans même parler de l’inflation des images, films et séries TV ! Ce serait verser dans une démagogie grossière de céder ainsi à la facilité et creuser un peu plus ces inégalités scolaires qui font la honte de la France et que le Ministère dit vouloir supprimer.
"La littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est au bout du compte, son visage." Louis Aragon
Nous tous, Enseignants de Lettres Modernes et Classiques, qui pensons que l'apprentissage du français doit permettre :
- la transmission et l'appropriation d'un patrimoine culturel commun,
- l'éveil de la sensibilité à travers les grandes œuvres littéraires, nécessaire étape d'une pensée nuancée et d'un esprit équilibré,
- l'émerveillement devant la magie des mots et un voyage de l'imagination,
- l'acquisition de la capacité à organiser une réflexion avec rigueur,
- l'acquisition de la capacité à s'exprimer clairement dans une langue dont les codes sont maîtrisés, tant à l'écrit qu'à l'oral
nous demandons :
1. Des moyens en termes d'horaires qui permettent à chaque élève de s'approprier le patrimoine littéraire et culturel et la langue française :
- Une augmentation des heures de Français, en Primaire et au collège, avec des demi-groupes au moins une fois par semaine pour pouvoir guider les élèves efficacement dans la pratique de l'écrit. Pour le collège, un horaire de 7h par semaine pour les 6èmes et 5èmes et de 5h ensuite,
- La poursuite de l'accompagnement personnalisé ou soutien en petits effectifs en plus de l'horaire disciplinaire.
- Le maintien de l'accompagnement éducatif dans tous les établissements, y compris ceux qui n'ont pas le statut REP.
2. Des programmes annuels, nationaux, chronologiques et mettant l'accent sur les textes du patrimoine:
Lecture / littérature :
- Des programmes annuels garantissant le caractère national de l'éducation et une réelle progressivité des apprentissages.
- Des programmes qui assurent une cohérence chronologique et puissent permettre des ponts avec les programmes d'Histoire-Géographie.
- Un programme de littérature axé sur les oeuvres patrimoniales, la littérature de jeunesse n'étant réservée qu'à la lecture cursive ou au prolongement d'un chapitre, et les supports non littéraires présents à la marge seulement et non comme fins en soi.
- La construction d'un programme de littérature pour le cycle 3 et en particulier pour l'année de 6ème avec la réintroduction des textes fondateurs.
- La prise en compte dès la maternelle, pour l'apprentissage de la lecture, de toutes les études qui concluent à la supériorité de la méthode alphabétique, en particulier avec les enfants en difficulté.
Langue :
- Un programme de langue débarrassé des concepts universitaires complexes et centré sur la grammaire de phrase, traitée de façon suffisamment complète pour permettre une représentation de la langue comme système cohérent.
- La définition d'une progression annuelle en langue (orthographe-grammaire-conjugaison) qui soit mûrement réfléchie.
3. La prise en compte des spécificités de notre matière:
- La prise en compte des spécificités du français, matière de nuances et de subjectivité, qui ne saurait être limité à sa dimension utilitariste ni systématiquement évaluable par des compétences objectives.
- La garantie du maintien du latin et du grec comme disciplines à part entière qui nourrissent la connaissance de la langue française et en permettent une compréhension plus fine.
- IphigénieProphète
Je trouve le point 1 (moins d'heures de français) beaucoup plus lisible dans la version courte que dans la version longue où on passe de "c'est fortement réduit" à "on ajoute" puis "c'est pareil":l'ensemble n'est pas lisible pour un regard étranger, me semble-t-il.
Pour lutter contre cette usine à gaz il faut absolument que nous soyons limpides.
Pour lutter contre cette usine à gaz il faut absolument que nous soyons limpides.
Tout d'abord, le temps consacré à l’enseignement du Français serait fortement réduit par le projet de collège pour la rentrée 2016. Les horaires de 5ème et de 4ème sont certes augmentés d'une demi-heure, mais celui de 3ème perd une demi-heure. En 2016, les élèves de 6ème auraient 4h30 de français. En apparence, c'est la même chose qu'à l'heure actuelle.
- AmaliahEmpereur
Version encore plus courte avec titres? Phrase en gras rajoutée?
- Version courte:
Un constat inquiétant.
M. Hollande et Mme Najat Vallaud-Belkacem ont affirmé après les attentats contre Charlie Hebdo faire de la maîtrise de la langue une réelle priorité. Le niveau des élèves en français ne fait que baisser, comme le montrent les tests PISA. Le collège est censé être le « maillon faible » du système éducatif. La chute constante des horaires de français pourrait en être une des causes.
Mais une réforme qui va en dépit du bon sens.
Or, la réforme du collège telle qu'elle est prévue à l'heure actuelle manque à son objectif de renforcer l'enseignement fondamental qu'est celui du Français.
1. Moins d'heures de français dans la réforme.
Tout d'abord, le temps consacré à l’enseignement du Français serait fortement réduit. Actuellement 4h30 ou 5h de français + 1h d'accompagnement en 6e; en 2016, 3h30 + 1h d'accompagnement... Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), c'est le même problème avec les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures ne s'ajouteraient pas non plus à l'emploi du temps d'un élève, mais seraient déduites de ses heures disciplinaires.
2. Des programmes flous et bien contestables.
L'ordre de priorité affiché pour le cours de français serait celui-ci : oral, écrit, lecture, étude de la langue française. La priorité numéro 1 devient donc la maîtrise de l'oral (comme si le français n'était pas la langue maternelle de la plupart des élèves français...) et non plus de l'écrit.
Le programme d'étude de la langue (grammaire-conjugaison-orthographe) ne serait plus défini par niveau de classe, ni pour le cycle 3, ni pour le cycle 4, charge aux professeurs de s'entendre au niveau local pour décider ce qui serait enseigné aux élèves. Les élèves hériteraient d'une grammaire mêlant des simplifications outrancières et aberrantes (conjugaisons non enseignées à toutes les personnes) et un jargon universitaire trop compliqué (par exemple, la notion de prédicat en 6e) !
Concernant la lecture/initiation à la littérature, la proposition pour le cycle 3 accomplit l'exploit de ne proposer strictement aucun programme...
Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), le programme se construirait autour de « entrées thématiques »: plus de genre ni d'ordre chronologique, plus aucun titre d'oeuvre, plus aucun nom d'écrivain, mais un fourre-tout qui instaure le relativisme au coeur des programmes de littérature, mettant sur le même plan des oeuvres riches et connues dans le monde entier et la littérature de jeunesse, des textes documentaires ou des articles de presse et des séries télé ! Ce serait verser dans une démagogie grossière de céder ainsi à la facilité et creuser un peu plus ces inégalités scolaires qui font la honte de la France et que le Ministère dit vouloir supprimer. Le risque est immense d'une école à deux vitesses!
"La littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est au bout du compte, son visage." Louis Aragon
Nous tous, Enseignants de Lettres Modernes et Classiques, qui pensons que l'apprentissage du français doit permettre :
- la transmission et l'appropriation d'un patrimoine culturel commun,
- l'éveil de la sensibilité à travers les grandes œuvres littéraires, nécessaire étape d'une pensée nuancée et d'un esprit équilibré,
- l'émerveillement devant la magie des mots et un voyage de l'imagination,
- l'acquisition de la capacité à organiser une réflexion avec rigueur,
- l'acquisition de la capacité à s'exprimer clairement dans une langue dont les codes sont maîtrisés, tant à l'écrit qu'à l'oral
nous demandons :
1. Des moyens en termes d'horaires qui permettent à chaque élève de s'approprier le patrimoine littéraire et culturel et la langue française :
- Une augmentation des heures de Français, en Primaire et au collège, avec des demi-groupes au moins une fois par semaine pour pouvoir guider les élèves efficacement dans la pratique de l'écrit. Pour le collège, un horaire de 7h par semaine pour les 6èmes et 5èmes et de 5h ensuite,
- La poursuite de l'accompagnement personnalisé ou soutien en petits effectifs en plus de l'horaire disciplinaire.
- Le maintien de l'accompagnement éducatif dans tous les établissements, y compris ceux qui n'ont pas le statut REP.
2. Des programmes annuels, nationaux, chronologiques et mettant l'accent sur les textes du patrimoine:
Lecture / littérature :
- Des programmes annuels garantissant le caractère national de l'éducation et une réelle progressivité des apprentissages.
- Des programmes qui assurent une cohérence chronologique et puissent permettre des ponts avec les programmes d'Histoire-Géographie.
- Un programme de littérature axé sur les oeuvres patrimoniales, la littérature de jeunesse n'étant réservée qu'à la lecture cursive ou au prolongement d'un chapitre, et les supports non littéraires présents à la marge seulement et non comme fins en soi.
- La construction d'un programme de littérature pour le cycle 3 et en particulier pour l'année de 6ème avec la réintroduction des textes fondateurs.
- La prise en compte dès la maternelle, pour l'apprentissage de la lecture, de toutes les études qui concluent à la supériorité de la méthode alphabétique, en particulier avec les enfants en difficulté.
Langue :
- Un programme de langue débarrassé des concepts universitaires complexes et centré sur la grammaire de phrase, traitée de façon suffisamment complète pour permettre une représentation de la langue comme système cohérent.
- La définition d'une progression annuelle en langue (orthographe-grammaire-conjugaison) qui soit mûrement réfléchie.
3. La prise en compte des spécificités de notre matière:
- La prise en compte des spécificités du français, matière de nuances et de subjectivité, qui ne saurait être limité à sa dimension utilitariste ni systématiquement évaluable par des compétences objectives.
- La garantie du maintien du latin et du grec comme disciplines à part entière qui nourrissent la connaissance de la langue française et en permettent une compréhension plus fine.
- AmaliahEmpereur
Iphigénie a écrit:Je trouve le point 1 (moins d'heures de français) beaucoup plus lisible dans la version courte que dans la version longue où on passe de "c'est fortement réduit" à "on ajoute" puis "c'est pareil":l'ensemble n'est pas lisible pour un regard étranger, me semble-t-il.
Pour lutter contre cette usine à gaz il faut absolument que nous soyons limpides.
Tout d'abord, le temps consacré à l’enseignement du Français serait fortement réduit par le projet de collège pour la rentrée 2016. Les horaires de 5ème et de 4ème sont certes augmentés d'une demi-heure, mais celui de 3ème perd une demi-heure. En 2016, les élèves de 6ème auraient 4h30 de français. En apparence, c'est la même chose qu'à l'heure actuelle.
Je corrige!
- AmaliahEmpereur
Voici donc les trois dernières versions de la pétition.
Version courte avec titres.
Version encore plus courte.
- Version longue:
- Pétition (version longue).
"La littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est au bout du compte, son visage." Louis Aragon
Un constat inquiétant.
M. Hollande et Mme Najat Vallaud-Belkacem ont affirmé après les attentats contre Charlie Hebdo faire de la maîtrise de la langue une réelle priorité. Effectivement, d'après une enquête du HCE sur l'école primaire datant de 2007, presque la moitié des élèves quittent le CM2 sans maîtriser la lecture de façon suffisante pour suivre une scolarité normale. Beaucoup de jeunes ne sont plus capables de produire un écrit à la syntaxe et à l'orthographe correctes. Le collège est censé être le « maillon faible » du système éducatif. La chute constante des horaires de français pourrait en être une des causes.
Mais une réforme qui va en dépit du bon sens.
Or, contrairement à ce qui est prétendu et qu'on entend dire en boucle, la réforme du collège telle qu'elle est prévue à l'heure actuelle manque à son objectif de renforcer l'enseignement fondamental qu'est celui du Français et de sortir de l'impasse.
1. Moins d'heures de français dans la réforme.
Tout d'abord, le temps consacré à l’enseignement du Français serait fortement réduit par le projet de collège pour la rentrée 2016. Les horaires disciplinaires tels qu'ils sont présentés paraissent à peu près identiques. Cependant, certains dispositifs vont les diminuer. A partir de 2016, les élèves continueraient à bénéficier d'accompagnement personnalisé mais celui-ci ne s'ajouterait plus à l'emploi du temps des élèves, il se déduirait à présent des horaires de cours disciplinaires : actuellement 4h30 ou 5h de français + 1h d'accompagnement en 6e; en 2016, 3h30 + 1h d'accompagnement... Il y a donc aujourd'hui des collèges où les élèves de 6ème bénéficient de 6h de français, alors qu'avec la réforme, il se pourrait que les élèves n'aient que 3h30 de cours de français assortis d'1h de cours de méthode assuré par un professeur de français.
Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), c'est le même problème avec les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures ne s'ajouteraient pas non plus à l'emploi du temps d'un élève, mais seraient déduites de ses heures disciplinaires. Ce n'est pas ce qu'on peut appeler un renforcement des fondamentaux.
De plus, la réforme propose pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème) la mise en place d'Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures seraient également déduites de ses heures disciplinaires. Citons également le cas de figure de l'EPI « Langues et Cultures de l'Antiquité » dont les horaires seraient en toute vraisemblance pris sur les cours de français : cela représenterait donc une heure de français de moins pour une classe afin que le professeur de lettres classiques puisse animer l'EPI Langues et Cultures de l'Antiquité avec d'autres élèves...
Par ailleurs, les EPI sont censés être conçus pour « enseigner autrement », ce qui ne s'avère qu'un leurre. En effet, l’interdisciplinarité peut certes être un lieu de réinvestissement très intéressant des connaissances et compétences, mais en aucun cas le lieu d’un apprentissage méthodique. D’ailleurs, les exemples postés sur le site du Ministère lui-même le montrent bien. Les EPI, s'il doit y en avoir, ne peuvent donc se concevoir qu'en plus des cours normaux et non à la place.
2. Des programmes flous et bien contestables.
Loin d'être renforcé, le temps consacré au cours de Français serait donc terriblement amputé et fragilisé. Mais le projet de réforme du collège procède à d'autres mutilations dans les objectifs et le contenu de ce cours lui-même.
L'ordre de priorité affiché pour le cours de français serait celui-ci : oral, écrit, lecture, étude de la langue française. La priorité numéro 1 devient donc la maîtrise de l'oral (comme si le français n'était pas la langue maternelle de la plupart des élèves français...) et non plus de l'écrit, le sommet étant atteint pour le cycle 3 dans l'apprentissage sous forme de « jeux de rôles » des « règles conversationnelles » : « exprimer un refus, demander quelque chose, s’excuser, remercier », ce qui semble relever de l'école maternelle...
Le programme d'étude de la langue (grammaire-conjugaison-orthographe) ne serait plus défini par niveau de classe, ni pour le cycle 3, ni pour le cycle 4, charge aux professeurs de s'entendre au niveau local pour décider ce qui serait enseigné aux élèves. Sous couvert de liberté pédagogique accordée avec pleine confiance aux professeurs, l'apprentissage de ces domaines s'en trouverait totalement déstructuré. Le programme de grammaire actuel (peut-être un peu trop dense) a le mérite d’être cohérent et pertinent : centré sur la grammaire de phrase, il permet une acquisition progressive d’une syntaxe juste et précise A la place, les élèves hériteraient d'une grammaire hybride qui réussirait le tour de force de relever à la fois de simplifications outrancières et aberrantes (avec le refus par exemple d’enseigner les conjugaisons à toutes les personnes) et d’un jargon universitaire dont les universitaires eux-mêmes (MM. Todorov, Genette…) ont dénoncé l’introduction dans le secondaire. Quelle folie, par exemple, de prétendre enseigner à des enfants qui ne repèrent pas toujours le sujet d’un verbe les notions de prédicat ou les théories de l’énonciation ! La maîtrise d'une cohérence syntaxique et du fonctionnement des conjugaisons, qui est travaillée en cours de français, a l'avantage de se mettre au service de l'apprentissage des langues vivantes. Sans parler de l'orthographe : il y a tant de professeurs de langues vivantes qui se plaignent que les élèves prononcent et écrivent un réel charabia en confondant "and" et "is", "und" et "ist", etc, car les élèves confondent « et » et « est » en français !
Concernant la lecture/initiation à la littérature, la proposition pour le cycle 3 accomplit l'exploit de ne proposer strictement aucun programme qu'on s'évertue à chercher en vain à travers les lignes... En 6ème, les élèves se passionnent réellement pour les textes fondateurs et c'est cette partie du programme qui les change vraiment de l'école primaire, les fonde en collégiens en leur permettant d'accéder à la grande littérature, celle qui traverse les pays et les siècles. Bien loin de l' « ennui » dont le Ministère ne cesse de dire à tout bout de champ qu'il contamine le collège français. Et ces textes fondateurs disparaîtraient des nouveaux programmes?!
Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), le programme se construirait autour de quatre « thèmes » qui reviennent chaque année et se décomposeraient en « questionnements » spécifiques... L'organisation ne s'effectuerait plus ni par genre ni par ordre chronologique. Citons un exemple : pour le questionnement « Le groupe (famille, amis, réseaux), entre épanouissement et enfermement », voici les « repères » pour aider le professeur : « Théâtre, romans et récits de famille, récits autobiographiques, correspondance, littérature d’idées, presse, Films, fiction audiovisuelle ». Les indications de support pour aborder ces thématiques ne citent plus aucun titre d'oeuvre, plus aucun nom d'écrivain, mais donnent lieu à des listes fourre-tout qui instaurent le relativisme au coeur des programmes de littérature, mettant sur le même plan des oeuvres riches et connues dans le monde entier et la littérature de jeunesse, des textes documentaires ou des articles de presse. Sans même parler de l’inflation des images, films et séries TV ! Comme si nos élèves n’étaient pas assez gavés d’écrans et n’avaient pas besoin de développer une autre forme de lecture du monde... Ce serait verser dans une démagogie grossière de céder ainsi à la facilité. Comment les élèves étrangers à une langue écrite exigeante, qui n’ont que leurs professeurs pour les y initier, pourraient-ils accéder à une réelle culture et à une maîtrise solide de l'écrit avec la langue orale des films ou la langue trop pauvre de certains romans écrits spécialement pour la jeunesse ? Ce serait creuser un peu plus ces inégalités scolaires qui font la honte de la France et que le Ministère dit vouloir supprimer. Comment en effet ne pas penser au risque immense d'écoles à deux vitesses avec les professeurs qui continueront à enseigner uniquement des classiques et à privilégier écriture et littérature et ceux qui vont aller sans cesse piocher dans des films, supports non littéraires et ne faire lire que de la littérature jeunesse?
Nous tous, Enseignants de Lettres Modernes et Classiques, qui pensons que l'apprentissage du français doit permettre :
- la transmission et l'appropriation d'un patrimoine culturel commun,
- l'éveil de la sensibilité à travers les grandes œuvres littéraires, nécessaire étape d'une pensée nuancée et d'un esprit équilibré,
- l'émerveillement devant la magie des mots et un voyage de l'imagination,
- l'acquisition de la capacité à organiser une réflexion avec rigueur,
- l'acquisition de la capacité à s'exprimer clairement dans une langue dont les codes sont maîtrisés, tant à l'écrit qu'à l'oral
nous demandons :
1. Des moyens en termes d'horaires qui permettent à chaque élève de s'approprier le patrimoine littéraire et culturel et la langue française :
- Une augmentation des heures de Français, en Primaire et au collège, avec des demi-groupes au moins une fois par semaine pour pouvoir guider les élèves efficacement dans la pratique de l'écrit. Pour le collège, un horaire de 6h par semaine pour les 6èmes et 5èmes et de 5h ensuite,
- La poursuite de l'accompagnement personnalisé ou soutien en petits effectifs en plus de l'horaire disciplinaire.
- Le maintien de l'accompagnement éducatif dans tous les établissements, y compris ceux qui n'ont pas le statut REP.
2. Des programmes annuels, nationaux, chronologiques et mettant l'accent sur les textes du patrimoine:
Lecture / littérature :
- Des programmes annuels garantissant le caractère national de l'éducation et une réelle progressivité des apprentissages.
- Des programmes qui assurent une cohérence chronologique et puissent permettre des ponts avec les programmes d'Histoire-Géographie.
- Un programme de littérature axé sur les oeuvres patrimoniales, la littérature de jeunesse n'étant réservée qu'à la lecture cursive ou au prolongement d'un chapitre, et les supports non littéraires présents à la marge seulement et non comme fins en soi.
- La construction d'un programme de littérature pour le cycle 3 et en particulier pour l'année de 6ème avec la réintroduction des textes fondateurs.
- La prise en compte, pour l'apprentissage de la lecture, de toutes les études qui concluent à la supériorité de la méthode alphabétique, en particulier avec les enfants en difficulté.
Langue :
- Un programme de langue débarrassé des concepts universitaires complexes et centré sur la grammaire de phrase, traitée de façon suffisamment complète pour permettre une représentation de la langue comme système cohérent.
- La définition d'une progression annuelle en langue (orthographe-grammaire-conjugaison) qui soit mûrement réfléchie.
3. La prise en compte des spécificités de notre matière:
- La prise en compte des spécificités du français, matière de nuances et de subjectivité, qui ne saurait être limité à sa dimension utilitariste ni systématiquement évaluable par des compétences objectives.
- La garantie du maintien du latin et du grec comme disciplines à part entière qui nourrissent la connaissance de la langue française et en permettent une compréhension plus fine.
Version courte avec titres.
- Version courte:
Un constat inquiétant.
M. Hollande et Mme Najat Vallaud-Belkacem ont affirmé après les attentats contre Charlie Hebdo faire de la maîtrise de la langue une réelle priorité. Le niveau des élèves en français ne fait que baisser, comme le montrent les tests PISA. Le collège est censé être le « maillon faible » du système éducatif. La chute constante des horaires de français pourrait en être une des causes.
Mais une réforme qui va en dépit du bon sens.
Or, contrairement à ce qui est prétendu et qu'on entend dire en boucle, la réforme du collège telle qu'elle est prévue à l'heure actuelle manque à son objectif de renforcer l'enseignement fondamental qu'est celui du Français.
1. Moins d'heures de français dans la réforme.
Tout d'abord, le temps consacré à l’enseignement du Français serait fortement réduit. Les horaires disciplinaires tels qu'ils sont présentés paraissent à peu près identiques. Cependant, certains dispositifs vont les diminuer. A partir de 2016, les élèves continueraient à bénéficier d'accompagnement personnalisé mais celui-ci ne s'ajouterait plus à l'emploi du temps des élèves, il se déduirait à présent des horaires de cours disciplinaires : actuellement 4h30 ou 5h de français + 1h d'accompagnement en 6e; en 2016, 3h30 + 1h d'accompagnement... Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), c'est le même problème avec les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures ne s'ajouteraient pas non plus à l'emploi du temps d'un élève, mais seraient déduites de ses heures disciplinaires.
2. Des programmes flous et bien contestables.
Loin d'être renforcé, le temps consacré au cours de Français serait donc terriblement amputé et fragilisé. Mais le projet de réforme du collège procède à d'autres mutilations dans les objectifs et le contenu de ce cours lui-même.
L'ordre de priorité affiché pour le cours de français serait celui-ci : oral, écrit, lecture, étude de la langue française. La priorité numéro 1 devient donc la maîtrise de l'oral (comme si le français n'était pas la langue maternelle de la plupart des élèves français...) et non plus de l'écrit, le sommet étant atteint pour le cycle 3 dans l'apprentissage sous forme de « jeux de rôles » des « règles conversationnelles » : « exprimer un refus, demander quelque chose, s’excuser, remercier », ce qui semble relever de l'école maternelle...
Le programme d'étude de la langue (grammaire-conjugaison-orthographe) ne serait plus défini par niveau de classe, ni pour le cycle 3, ni pour le cycle 4, charge aux professeurs de s'entendre au niveau local pour décider ce qui serait enseigné aux élèves. L'apprentissage de ces domaines s'en trouverait totalement déstructuré. Les élèves hériteraient d'une grammaire mêlant des simplifications outrancières et aberrantes (conjugaisons non enseignées à toutes les personnes) et un jargon universitaire trop compliqué (par exemple, les notions de prédicat ou les théories de l’énonciation) !
Concernant la lecture/initiation à la littérature, la proposition pour le cycle 3 accomplit l'exploit de ne proposer strictement aucun programme qu'on s'évertue à chercher en vain à travers les lignes...
Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), le programme se construirait autour de « questionnements » spécifiques. L'organisation ne s'effectuerait plus ni par genre ni par ordre chronologique. Les indications de support pour aborder ces thématiques ne citent plus aucun titre d'oeuvre, plus aucun nom d'écrivain, mais donnent lieu à des listes fourre-tout qui instaurent le relativisme au coeur des programmes de littérature, mettant sur le même plan des oeuvres riches et connues dans le monde entier et la littérature de jeunesse, des textes documentaires ou des articles de presse. Sans même parler de l’inflation des images, films et séries TV ! Ce serait verser dans une démagogie grossière de céder ainsi à la facilité et creuser un peu plus ces inégalités scolaires qui font la honte de la France et que le Ministère dit vouloir supprimer.
"La littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est au bout du compte, son visage." Louis Aragon
Nous tous, Enseignants de Lettres Modernes et Classiques, qui pensons que l'apprentissage du français doit permettre :
- la transmission et l'appropriation d'un patrimoine culturel commun,
- l'éveil de la sensibilité à travers les grandes œuvres littéraires, nécessaire étape d'une pensée nuancée et d'un esprit équilibré,
- l'émerveillement devant la magie des mots et un voyage de l'imagination,
- l'acquisition de la capacité à organiser une réflexion avec rigueur,
- l'acquisition de la capacité à s'exprimer clairement dans une langue dont les codes sont maîtrisés, tant à l'écrit qu'à l'oral
nous demandons :
1. Des moyens en termes d'horaires qui permettent à chaque élève de s'approprier le patrimoine littéraire et culturel et la langue française :
- Une augmentation des heures de Français, en Primaire et au collège, avec des demi-groupes au moins une fois par semaine pour pouvoir guider les élèves efficacement dans la pratique de l'écrit. Pour le collège, un horaire de 7h par semaine pour les 6èmes et 5èmes et de 5h ensuite,
- La poursuite de l'accompagnement personnalisé ou soutien en petits effectifs en plus de l'horaire disciplinaire.
- Le maintien de l'accompagnement éducatif dans tous les établissements, y compris ceux qui n'ont pas le statut REP.
2. Des programmes annuels, nationaux, chronologiques et mettant l'accent sur les textes du patrimoine:
Lecture / littérature :
- Des programmes annuels garantissant le caractère national de l'éducation et une réelle progressivité des apprentissages.
- Des programmes qui assurent une cohérence chronologique et puissent permettre des ponts avec les programmes d'Histoire-Géographie.
- Un programme de littérature axé sur les oeuvres patrimoniales, la littérature de jeunesse n'étant réservée qu'à la lecture cursive ou au prolongement d'un chapitre, et les supports non littéraires présents à la marge seulement et non comme fins en soi.
- La construction d'un programme de littérature pour le cycle 3 et en particulier pour l'année de 6ème avec la réintroduction des textes fondateurs.
- La prise en compte, pour l'apprentissage de la lecture, de toutes les études qui concluent à la supériorité de la méthode alphabétique, en particulier avec les enfants en difficulté.
Langue :
- Un programme de langue débarrassé des concepts universitaires complexes et centré sur la grammaire de phrase, traitée de façon suffisamment complète pour permettre une représentation de la langue comme système cohérent.
- La définition d'une progression annuelle en langue (orthographe-grammaire-conjugaison) qui soit mûrement réfléchie.
3. La prise en compte des spécificités de notre matière:
- La prise en compte des spécificités du français, matière de nuances et de subjectivité, qui ne saurait être limité à sa dimension utilitariste ni systématiquement évaluable par des compétences objectives.
- La garantie du maintien du latin et du grec comme disciplines à part entière qui nourrissent la connaissance de la langue française et en permettent une compréhension plus fine.
Version encore plus courte.
- Version encore plus courte:
Un constat inquiétant.
M. Hollande et Mme Najat Vallaud-Belkacem ont affirmé après les attentats contre Charlie Hebdo faire de la maîtrise de la langue une réelle priorité. Le niveau des élèves en français ne fait que baisser, comme le montrent les tests PISA. Le collège est censé être le « maillon faible » du système éducatif. La chute constante des horaires de français pourrait en être une des causes.
Mais une réforme qui va en dépit du bon sens.
Or, la réforme du collège telle qu'elle est prévue à l'heure actuelle manque à son objectif de renforcer l'enseignement fondamental qu'est celui du Français.
1. Moins d'heures de français dans la réforme.
Tout d'abord, le temps consacré à l’enseignement du Français serait fortement réduit. Actuellement 4h30 ou 5h de français + 1h d'accompagnement en 6e; en 2016, 3h30 + 1h d'accompagnement... Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), c'est le même problème avec les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures ne s'ajouteraient pas non plus à l'emploi du temps d'un élève, mais seraient déduites de ses heures disciplinaires.
2. Des programmes flous et bien contestables.
L'ordre de priorité affiché pour le cours de français serait celui-ci : oral, écrit, lecture, étude de la langue française. La priorité numéro 1 devient donc la maîtrise de l'oral (comme si le français n'était pas la langue maternelle de la plupart des élèves français...) et non plus de l'écrit.
Le programme d'étude de la langue (grammaire-conjugaison-orthographe) ne serait plus défini par niveau de classe, ni pour le cycle 3, ni pour le cycle 4, charge aux professeurs de s'entendre au niveau local pour décider ce qui serait enseigné aux élèves. Les élèves hériteraient d'une grammaire mêlant des simplifications outrancières et aberrantes (conjugaisons non enseignées à toutes les personnes) et un jargon universitaire trop compliqué (par exemple, la notion de prédicat en 6e) !
Concernant la lecture/initiation à la littérature, la proposition pour le cycle 3 accomplit l'exploit de ne proposer strictement aucun programme...
Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), le programme se construirait autour de « entrées thématiques »: plus de genre ni d'ordre chronologique, plus aucun titre d'oeuvre, plus aucun nom d'écrivain, mais un fourre-tout qui instaure le relativisme au coeur des programmes de littérature, mettant sur le même plan des oeuvres riches et connues dans le monde entier et la littérature de jeunesse, des textes documentaires ou des articles de presse et des séries télé ! Ce serait verser dans une démagogie grossière de céder ainsi à la facilité et creuser un peu plus ces inégalités scolaires qui font la honte de la France et que le Ministère dit vouloir supprimer. Le risque est immense d'une école à deux vitesses!
"La littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est au bout du compte, son visage." Louis Aragon
Nous tous, Enseignants de Lettres Modernes et Classiques, qui pensons que l'apprentissage du français doit permettre :
- la transmission et l'appropriation d'un patrimoine culturel commun,
- l'éveil de la sensibilité à travers les grandes œuvres littéraires, nécessaire étape d'une pensée nuancée et d'un esprit équilibré,
- l'émerveillement devant la magie des mots et un voyage de l'imagination,
- l'acquisition de la capacité à organiser une réflexion avec rigueur,
- l'acquisition de la capacité à s'exprimer clairement dans une langue dont les codes sont maîtrisés, tant à l'écrit qu'à l'oral
nous demandons :
1. Des moyens en termes d'horaires qui permettent à chaque élève de s'approprier le patrimoine littéraire et culturel et la langue française :
- Une augmentation des heures de Français, en Primaire et au collège, avec des demi-groupes au moins une fois par semaine pour pouvoir guider les élèves efficacement dans la pratique de l'écrit. Pour le collège, un horaire de 7h par semaine pour les 6èmes et 5èmes et de 5h ensuite,
- La poursuite de l'accompagnement personnalisé ou soutien en petits effectifs en plus de l'horaire disciplinaire.
- Le maintien de l'accompagnement éducatif dans tous les établissements, y compris ceux qui n'ont pas le statut REP.
2. Des programmes annuels, nationaux, chronologiques et mettant l'accent sur les textes du patrimoine:
Lecture / littérature :
- Des programmes annuels garantissant le caractère national de l'éducation et une réelle progressivité des apprentissages.
- Des programmes qui assurent une cohérence chronologique et puissent permettre des ponts avec les programmes d'Histoire-Géographie.
- Un programme de littérature axé sur les oeuvres patrimoniales, la littérature de jeunesse n'étant réservée qu'à la lecture cursive ou au prolongement d'un chapitre, et les supports non littéraires présents à la marge seulement et non comme fins en soi.
- La construction d'un programme de littérature pour le cycle 3 et en particulier pour l'année de 6ème avec la réintroduction des textes fondateurs.
- La prise en compte, pour l'apprentissage de la lecture, de toutes les études qui concluent à la supériorité de la méthode alphabétique, en particulier avec les enfants en difficulté.
Langue :
- Un programme de langue débarrassé des concepts universitaires complexes et centré sur la grammaire de phrase, traitée de façon suffisamment complète pour permettre une représentation de la langue comme système cohérent.
- La définition d'une progression annuelle en langue (orthographe-grammaire-conjugaison) qui soit mûrement réfléchie.
3. La prise en compte des spécificités de notre matière:
- La prise en compte des spécificités du français, matière de nuances et de subjectivité, qui ne saurait être limité à sa dimension utilitariste ni systématiquement évaluable par des compétences objectives.
- La garantie du maintien du latin et du grec comme disciplines à part entière qui nourrissent la connaissance de la langue française et en permettent une compréhension plus fine.
- IphigénieProphète
ça me paraît très bien en version courte.
Pour ce que nous demandons :" la méthode syllabique dès la maternelle" ce n'est pas un peu trop précis? Je verrais plutôt (mais il y a des P.E plus compétents que moi dans ce domaine(!) insister sur" l'importance mise sur l'apprentissage de la lecture dès la maternelle et au CP par des méthodes appropriées et efficaces plutôt que laisser les enfants parcourir tout le primaire sans régler leur problème de lecture, ce qui est un point capital dans l'échec scolaire".
?
Pour ce que nous demandons :" la méthode syllabique dès la maternelle" ce n'est pas un peu trop précis? Je verrais plutôt (mais il y a des P.E plus compétents que moi dans ce domaine(!) insister sur" l'importance mise sur l'apprentissage de la lecture dès la maternelle et au CP par des méthodes appropriées et efficaces plutôt que laisser les enfants parcourir tout le primaire sans régler leur problème de lecture, ce qui est un point capital dans l'échec scolaire".
?
- AmaliahEmpereur
J'ai supprimé "dès la maternelle"!
- AmaliahEmpereur
Question pratique : si ce texte convient, comment le mettre en ligne? Je n'y connais rien!
- IphigénieProphète
D'accord! c'est encore plus simple en effet!
^pour la mise en ligne , perso, j'en sais rien
^pour la mise en ligne , perso, j'en sais rien
- User17706Bon génie
My 2 cents : ce serait bien que des P.E. lisent ce texte avant la mise en ligne.
- IsmyrrNiveau 6
PauvreYorick a écrit:My 2 cents : ce serait bien que des P.E. lisent ce texte avant la mise en ligne.
Oui, ce serait bien !
Amaliah, je suis d'avis qu'il faudrait laisser, quelque part, l'idée des heures de français largement amputées depuis l'instauration du collège unique.
Je n'enseigne pas depuis assez longtemps pour connaître ces chiffres, mais dans Marianne, en juin 2014, on trouvait ceci (quand même... c'est incroyable!! :
http://www.marianne.net/luttedesclasses/Le-petit-musee-des-horaires-de-francais_a4.html
Avec un petit graphique parlant... mais qui s'arrête en 2002 :
En primaire :
" />
Au collège :
- IsmyrrNiveau 6
Amaliah a écrit:Question pratique : si ce texte convient, comment le mettre en ligne? Je n'y connais rien!
il faut la poster sur des sites dédiées : Change.org, Avaaz, petition24...
L'idée est de pouvoir la partager via les réseaux sociaux et les mails. (par mail, j'en reçois bcp d'avaaz)
- RosyNiveau 9
Mari-aime a écrit:Amaliah a écrit:Question pratique : si ce texte convient, comment le mettre en ligne? Je n'y connais rien!
il faut la poster sur des sites dédiées : Change.org, Avaaz, petition24...
L'idée est de pouvoir la partager via les réseaux sociaux et les mails. (par mail, j'en reçois bcp d'avaaz)
Question : Est-ce qu'il faut multiplier les sites pour la pétition comme tu le suggères (toutes les signatures s'additionnant...) ? Ou plutôt un seul site pour une pétition pour tout concentrer ? (Je demande pour le manifeste...)
_________________
www.reformeducollege.fr
Sauvons l'enseignement du français au collège : http://tinyurl.com/sauvonslefrancaisaucollege
Faites que le rêve dévore votre vie, afin que la vie ne dévore pas votre rêve.
Antoine de Saint-Exupéry.
- RosyNiveau 9
Merci pour le graphique ! C'est
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Faites que le rêve dévore votre vie, afin que la vie ne dévore pas votre rêve.
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- IsmyrrNiveau 6
Rosy a écrit:Mari-aime a écrit:Amaliah a écrit:Question pratique : si ce texte convient, comment le mettre en ligne? Je n'y connais rien!
il faut la poster sur des sites dédiées : Change.org, Avaaz, petition24...
L'idée est de pouvoir la partager via les réseaux sociaux et les mails. (par mail, j'en reçois bcp d'avaaz)
Question : Est-ce qu'il faut multiplier les sites pour la pétition comme tu le suggères (toutes les signatures s'additionnant...) ? Ou plutôt un seul site pour une pétition pour tout concentrer ? (Je demande pour le manifeste...)
Non, je me suis mal exprimée, alors. Je pense qu'il ne faut pas multiplier mais en choisir 1 et 1 seul. Les gens ne signeront pas x fois la même pétition.
Quant au manifeste, j'ai découvert le fil ce matin... Est-ce redondant ? Les initiatives se sont multipliées, et c'est super, mais je me demande quelle lisibilité cela aura.
- RosyNiveau 9
Argh! Tout le monde doute... Bon, je n'en sais rien, on verra bien! C'est fait, après il vivra ou il mourra ce texte, ce sera à vous de décider...
Merci pour ta réponse ! (moi non plus j'y connais rien en pétition...)
Désolée d'avoir pollué le fil ! J'ai voté pour la pétition ! Merci à V. Marchais d'avoir donné l'inspiration et à Sibylle pour tout ce travail !
Merci pour ta réponse ! (moi non plus j'y connais rien en pétition...)
Désolée d'avoir pollué le fil ! J'ai voté pour la pétition ! Merci à V. Marchais d'avoir donné l'inspiration et à Sibylle pour tout ce travail !
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- ThalieGrand sage
Bravo pour ce texte ! Et félicitations à tous ceux qui l ont préparé.
- SibylleNeoprof expérimenté
Renvoyer vers le graphique éloquent sur les chutes des horaires de français.
Après réflexion, énorme problème à mon avis : on reprend sans cesse pour que ce soit de plus en plus lisible pour les parents mais :
"Nous tous, Enseignants de Lettres Modernes et Classiques" (j'avais trouvé intéressant de montrer que nous faisons clairement bloc), mais au final, ce n'est plus ouvert aux parents, cela semble une pétition de profs. Par exemple, j'ai demandé à mon mari et il ne signerait pas !
Après réflexion, énorme problème à mon avis : on reprend sans cesse pour que ce soit de plus en plus lisible pour les parents mais :
"Nous tous, Enseignants de Lettres Modernes et Classiques" (j'avais trouvé intéressant de montrer que nous faisons clairement bloc), mais au final, ce n'est plus ouvert aux parents, cela semble une pétition de profs. Par exemple, j'ai demandé à mon mari et il ne signerait pas !
- RosyNiveau 9
Sibylle a écrit:Renvoyer vers le graphique éloquent sur les chutes des horaires de français.
Après réflexion, énorme problème à mon avis : on reprend sans cesse pour que ce soit de plus en plus lisible pour les parents mais :
"Nous tous, Enseignants de Lettres Modernes et Classiques" (j'avais trouvé intéressant de montrer que nous faisons clairement bloc), mais au final, ce n'est plus ouvert aux parents, cela semble une pétition de profs. Par exemple, j'ai demandé à mon mari et il ne signerait pas !
Oui ! Il faut que ce soit plus ouvert !
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Faites que le rêve dévore votre vie, afin que la vie ne dévore pas votre rêve.
Antoine de Saint-Exupéry.
- AmaliahEmpereur
Je me suis posé la même question cette nuit! Dans ce cas, enlever le "Enseignants de LM et de LC" et remettre la formule initiale "pour qui le cours de français doit rimer avec"?
Pour les horaires, en 1977, 6/6/5/5 soit un total cumulé de 22 heures hebdomadaires de français sur le collège. En 2015 4,5/4/4/4,5 soit un total de 17h. Est-on d'accord sur les nombres?
Quelle version choisir? La courte?
Pour les horaires, en 1977, 6/6/5/5 soit un total cumulé de 22 heures hebdomadaires de français sur le collège. En 2015 4,5/4/4/4,5 soit un total de 17h. Est-on d'accord sur les nombres?
Quelle version choisir? La courte?
- JaneMonarque
L'évolution des horaires de français est visible là: http://www.sauv.net/horcoll.php
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- AmaliahEmpereur
C'est intéressant, Jane!
Mon résumé est-il correct?
Mon résumé est-il correct?
- AmaliahEmpereur
Voici donc les trois versions mises à jour.
Version courte avec titres.
Version encore plus courte.
- Version longue:
- Pétition (version longue).
"La littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est au bout du compte, son visage." Louis Aragon
Un constat inquiétant.
M. Hollande et Mme Najat Vallaud-Belkacem ont affirmé après les attentats contre Charlie Hebdo faire de la maîtrise de la langue une réelle priorité. Effectivement, d'après une enquête du HCE sur l'école primaire datant de 2007, presque la moitié des élèves quittent le CM2 sans maîtriser la lecture de façon suffisante pour suivre une scolarité normale. Beaucoup de jeunes ne sont plus capables de produire un écrit à la syntaxe et à l'orthographe correctes. Le collège est censé être le « maillon faible » du système éducatif. La chute constante des horaires de français pourrait en être une des causes : de 22 heures hebdomadaires de français en total cumulé de la 6e à la 3e en 1977, on est passé à 17heures actuellement...
Mais une réforme qui va en dépit du bon sens.
Or, contrairement à ce qui est prétendu et qu'on entend dire en boucle, la réforme du collège telle qu'elle est prévue à l'heure actuelle manque à son objectif de renforcer l'enseignement fondamental qu'est celui du Français et de sortir de l'impasse.
1. Moins d'heures de français dans la réforme.
Tout d'abord, le temps consacré à l’enseignement du Français serait fortement réduit par le projet de collège pour la rentrée 2016. Les horaires disciplinaires tels qu'ils sont présentés paraissent à peu près identiques. Cependant, certains dispositifs vont les diminuer. A partir de 2016, les élèves continueraient à bénéficier d'accompagnement personnalisé mais celui-ci ne s'ajouterait plus à l'emploi du temps des élèves, il se déduirait à présent des horaires de cours disciplinaires : actuellement 4h30 ou 5h de français + 1h d'accompagnement en 6e; en 2016, 3h30 + 1h d'accompagnement... Il y a donc aujourd'hui des collèges où les élèves de 6ème bénéficient de 6h de français, alors qu'avec la réforme, il se pourrait que les élèves n'aient que 3h30 de cours de français assortis d'1h de cours de méthode assuré par un professeur de français.
Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), c'est le même problème avec les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures ne s'ajouteraient pas non plus à l'emploi du temps d'un élève, mais seraient déduites de ses heures disciplinaires. Ce n'est pas ce qu'on peut appeler un renforcement des fondamentaux.
De plus, la réforme propose pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème) la mise en place d'Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures seraient également déduites de ses heures disciplinaires. Citons également le cas de figure de l'EPI « Langues et Cultures de l'Antiquité » dont les horaires seraient en toute vraisemblance pris sur les cours de français : cela représenterait donc une heure de français de moins pour une classe afin que le professeur de lettres classiques puisse animer l'EPI Langues et Cultures de l'Antiquité avec d'autres élèves...
Par ailleurs, les EPI sont censés être conçus pour « enseigner autrement », ce qui ne s'avère qu'un leurre. En effet, l’interdisciplinarité peut certes être un lieu de réinvestissement très intéressant des connaissances et compétences, mais en aucun cas le lieu d’un apprentissage méthodique. D’ailleurs, les exemples postés sur le site du Ministère lui-même le montrent bien. Les EPI, s'il doit y en avoir, ne peuvent donc se concevoir qu'en plus des cours normaux et non à la place.
2. Des programmes flous et bien contestables.
Loin d'être renforcé, le temps consacré au cours de Français serait donc terriblement amputé et fragilisé. Mais le projet de réforme du collège procède à d'autres mutilations dans les objectifs et le contenu de ce cours lui-même.
L'ordre de priorité affiché pour le cours de français serait celui-ci : oral, écrit, lecture, étude de la langue française. La priorité numéro 1 devient donc la maîtrise de l'oral (comme si le français n'était pas la langue maternelle de la plupart des élèves français...) et non plus de l'écrit, le sommet étant atteint pour le cycle 3 dans l'apprentissage sous forme de « jeux de rôles » des « règles conversationnelles » : « exprimer un refus, demander quelque chose, s’excuser, remercier », ce qui semble relever de l'école maternelle...
Le programme d'étude de la langue (grammaire-conjugaison-orthographe) ne serait plus défini par niveau de classe, ni pour le cycle 3, ni pour le cycle 4, charge aux professeurs de s'entendre au niveau local pour décider ce qui serait enseigné aux élèves. Sous couvert de liberté pédagogique accordée avec pleine confiance aux professeurs, l'apprentissage de ces domaines s'en trouverait totalement déstructuré. Le programme de grammaire actuel (peut-être un peu trop dense) a le mérite d’être cohérent et pertinent : centré sur la grammaire de phrase, il permet une acquisition progressive d’une syntaxe juste et précise A la place, les élèves hériteraient d'une grammaire hybride qui réussirait le tour de force de relever à la fois de simplifications outrancières et aberrantes (avec le refus par exemple d’enseigner les conjugaisons à toutes les personnes) et d’un jargon universitaire dont les universitaires eux-mêmes (MM. Todorov, Genette…) ont dénoncé l’introduction dans le secondaire. Quelle folie, par exemple, de prétendre enseigner à des enfants qui ne repèrent pas toujours le sujet d’un verbe les notions de prédicat ou les théories de l’énonciation ! La maîtrise d'une cohérence syntaxique et du fonctionnement des conjugaisons, qui est travaillée en cours de français, a l'avantage de se mettre au service de l'apprentissage des langues vivantes. Sans parler de l'orthographe : il y a tant de professeurs de langues vivantes qui se plaignent que les élèves prononcent et écrivent un réel charabia en confondant "and" et "is", "und" et "ist", etc, car les élèves confondent « et » et « est » en français !
Concernant la lecture/initiation à la littérature, la proposition pour le cycle 3 accomplit l'exploit de ne proposer strictement aucun programme qu'on s'évertue à chercher en vain à travers les lignes... En 6ème, les élèves se passionnent réellement pour les textes fondateurs et c'est cette partie du programme qui les change vraiment de l'école primaire, les fonde en collégiens en leur permettant d'accéder à la grande littérature, celle qui traverse les pays et les siècles. Bien loin de l' « ennui » dont le Ministère ne cesse de dire à tout bout de champ qu'il contamine le collège français. Et ces textes fondateurs disparaîtraient des nouveaux programmes?!
Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), le programme se construirait autour de quatre « thèmes » qui reviennent chaque année et se décomposeraient en « questionnements » spécifiques... L'organisation ne s'effectuerait plus ni par genre ni par ordre chronologique. Citons un exemple : pour le questionnement « Le groupe (famille, amis, réseaux), entre épanouissement et enfermement », voici les « repères » pour aider le professeur : « Théâtre, romans et récits de famille, récits autobiographiques, correspondance, littérature d’idées, presse, Films, fiction audiovisuelle ». Les indications de support pour aborder ces thématiques ne citent plus aucun titre d'oeuvre, plus aucun nom d'écrivain, mais donnent lieu à des listes fourre-tout qui instaurent le relativisme au coeur des programmes de littérature, mettant sur le même plan des oeuvres riches et connues dans le monde entier et la littérature de jeunesse, des textes documentaires ou des articles de presse. Sans même parler de l’inflation des images, films et séries TV ! Comme si nos élèves n’étaient pas assez gavés d’écrans et n’avaient pas besoin de développer une autre forme de lecture du monde... Ce serait verser dans une démagogie grossière de céder ainsi à la facilité. Comment les élèves étrangers à une langue écrite exigeante, qui n’ont que leurs professeurs pour les y initier, pourraient-ils accéder à une réelle culture et à une maîtrise solide de l'écrit avec la langue orale des films ou la langue trop pauvre de certains romans écrits spécialement pour la jeunesse ? Ce serait creuser un peu plus ces inégalités scolaires qui font la honte de la France et que le Ministère dit vouloir supprimer. Comment en effet ne pas penser au risque immense d'écoles à deux vitesses avec les professeurs qui continueront à enseigner uniquement des classiques et à privilégier écriture et littérature et ceux qui vont aller sans cesse piocher dans des films, supports non littéraires et ne faire lire que de la littérature jeunesse?
Nous tous,Enseignants de Lettres Modernes et Classiques,qui pensons que l'enseignement (au lieu de l'apprentissage) du français doit permettre :
- la transmission et l'appropriation d'un patrimoine culturel commun,
- l'éveil de la sensibilité à travers les grandes œuvres littéraires, nécessaire étape d'une pensée nuancée et d'un esprit équilibré,
- l'émerveillement devant la magie des mots et un voyage de l'imagination,
- l'acquisition de la capacité à organiser une réflexion avec rigueur,
- l'acquisition de la capacité à s'exprimer clairement dans une langue dont les codes sont maîtrisés, tant à l'écrit qu'à l'oral
nous demandons :
1. Des moyens en termes d'horaires qui permettent à chaque élève de s'approprier le patrimoine littéraire et culturel et la langue française :
- Une augmentation des heures de Français, en Primaire et au collège, avec des demi-groupes au moins une fois par semaine pour pouvoir guider les élèves efficacement dans la pratique de l'écrit. Pour le collège, un horaire de 6h par semaine pour les 6èmes et 5èmes et de 5h ensuite,
- La poursuite de l'accompagnement personnalisé ou soutien en petits effectifs en plus de l'horaire disciplinaire.
- Le maintien de l'accompagnement éducatif dans tous les établissements, y compris ceux qui n'ont pas le statut REP.
2. Des programmes annuels, nationaux, chronologiques et mettant l'accent sur les textes du patrimoine:
Lecture / littérature :
- Des programmes annuels garantissant le caractère national de l'éducation et une réelle progressivité des apprentissages.
- Des programmes qui assurent une cohérence chronologique et puissent permettre des ponts avec les programmes d'Histoire-Géographie.
- Un programme de littérature axé sur les oeuvres patrimoniales, la littérature de jeunesse n'étant réservée qu'à la lecture cursive ou au prolongement d'un chapitre, et les supports non littéraires présents à la marge seulement et non comme fins en soi.
- La construction d'un programme de littérature pour le cycle 3 et en particulier pour l'année de 6ème avec la réintroduction des textes fondateurs.
- La prise en compte, pour l'apprentissage de la lecture, de toutes les études qui concluent à la supériorité de la méthode alphabétique, en particulier avec les enfants en difficulté.
Langue :
- Un programme de langue débarrassé des concepts universitaires complexes et centré sur la grammaire de phrase, traitée de façon suffisamment complète pour permettre une représentation de la langue comme système cohérent.
- La définition d'une progression annuelle en langue (orthographe-grammaire-conjugaison) qui soit mûrement réfléchie.
3. La prise en compte des spécificités de notre matière:
- La prise en compte des spécificités du français, matière de nuances et de subjectivité, qui ne saurait être limité à sa dimension utilitariste ni systématiquement évaluable par des compétences objectives.
- La garantie du maintien du latin et du grec comme disciplines à part entière qui nourrissent la connaissance de la langue française et en permettent une compréhension plus fine.
Version courte avec titres.
- Version courte:
Un constat inquiétant.
M. Hollande et Mme Najat Vallaud-Belkacem ont affirmé après les attentats contre Charlie Hebdo faire de la maîtrise de la langue une réelle priorité. Le niveau des élèves en français ne fait que baisser, comme le montrent les tests PISA. Le collège est censé être le « maillon faible » du système éducatif. La chute constante des horaires de français pourrait en être une des causes : de 22 heures hebdomadaires de français en total cumulé de la 6e à la 3e en 1977, on est passé à 17heures actuellement...
Mais une réforme qui va en dépit du bon sens.
Or, contrairement à ce qui est prétendu et qu'on entend dire en boucle, la réforme du collège telle qu'elle est prévue à l'heure actuelle manque à son objectif de renforcer l'enseignement fondamental qu'est celui du Français.
1. Moins d'heures de français dans la réforme.
Tout d'abord, le temps consacré à l’enseignement du Français serait fortement réduit. Les horaires disciplinaires tels qu'ils sont présentés paraissent à peu près identiques. Cependant, certains dispositifs vont les diminuer. A partir de 2016, les élèves continueraient à bénéficier d'accompagnement personnalisé mais celui-ci ne s'ajouterait plus à l'emploi du temps des élèves, il se déduirait à présent des horaires de cours disciplinaires : actuellement 4h30 ou 5h de français + 1h d'accompagnement en 6e; en 2016, 3h30 + 1h d'accompagnement... Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), c'est le même problème avec les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures ne s'ajouteraient pas non plus à l'emploi du temps d'un élève, mais seraient déduites de ses heures disciplinaires.
2. Des programmes flous et bien contestables.
Loin d'être renforcé, le temps consacré au cours de Français serait donc terriblement amputé et fragilisé. Mais le projet de réforme du collège procède à d'autres mutilations dans les objectifs et le contenu de ce cours lui-même.
L'ordre de priorité affiché pour le cours de français serait celui-ci : oral, écrit, lecture, étude de la langue française. La priorité numéro 1 devient donc la maîtrise de l'oral (comme si le français n'était pas la langue maternelle de la plupart des élèves français...) et non plus de l'écrit, le sommet étant atteint pour le cycle 3 dans l'apprentissage sous forme de « jeux de rôles » des « règles conversationnelles » : « exprimer un refus, demander quelque chose, s’excuser, remercier », ce qui semble relever de l'école maternelle...
Le programme d'étude de la langue (grammaire-conjugaison-orthographe) ne serait plus défini par niveau de classe, ni pour le cycle 3, ni pour le cycle 4, charge aux professeurs de s'entendre au niveau local pour décider ce qui serait enseigné aux élèves. L'apprentissage de ces domaines s'en trouverait totalement déstructuré. Les élèves hériteraient d'une grammaire mêlant des simplifications outrancières et aberrantes (conjugaisons non enseignées à toutes les personnes) et un jargon universitaire trop compliqué (par exemple, les notions de prédicat ou les théories de l’énonciation) !
Concernant la lecture/initiation à la littérature, la proposition pour le cycle 3 accomplit l'exploit de ne proposer strictement aucun programme qu'on s'évertue à chercher en vain à travers les lignes...
Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), le programme se construirait autour de « questionnements » spécifiques. L'organisation ne s'effectuerait plus ni par genre ni par ordre chronologique. Les indications de support pour aborder ces thématiques ne citent plus aucun titre d'oeuvre, plus aucun nom d'écrivain, mais donnent lieu à des listes fourre-tout qui instaurent le relativisme au coeur des programmes de littérature, mettant sur le même plan des oeuvres riches et connues dans le monde entier et la littérature de jeunesse, des textes documentaires ou des articles de presse. Sans même parler de l’inflation des images, films et séries TV ! Ce serait verser dans une démagogie grossière de céder ainsi à la facilité et creuser un peu plus ces inégalités scolaires qui font la honte de la France et que le Ministère dit vouloir supprimer.
"La littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est au bout du compte, son visage." Louis Aragon
Nous tous,Enseignants de Lettres Modernes et Classiques,qui pensons que l'enseignement du français doit permettre :
- la transmission et l'appropriation d'un patrimoine culturel commun,
- l'éveil de la sensibilité à travers les grandes œuvres littéraires, nécessaire étape d'une pensée nuancée et d'un esprit équilibré,
- l'émerveillement devant la magie des mots et un voyage de l'imagination,
- l'acquisition de la capacité à organiser une réflexion avec rigueur,
- l'acquisition de la capacité à s'exprimer clairement dans une langue dont les codes sont maîtrisés, tant à l'écrit qu'à l'oral
nous demandons :
1. Des moyens en termes d'horaires qui permettent à chaque élève de s'approprier le patrimoine littéraire et culturel et la langue française :
- Une augmentation des heures de Français, en Primaire et au collège, avec des demi-groupes au moins une fois par semaine pour pouvoir guider les élèves efficacement dans la pratique de l'écrit. Pour le collège, un horaire de 7h par semaine pour les 6èmes et 5èmes et de 5h ensuite,
- La poursuite de l'accompagnement personnalisé ou soutien en petits effectifs en plus de l'horaire disciplinaire.
- Le maintien de l'accompagnement éducatif dans tous les établissements, y compris ceux qui n'ont pas le statut REP.
2. Des programmes annuels, nationaux, chronologiques et mettant l'accent sur les textes du patrimoine:
Lecture / littérature :
- Des programmes annuels garantissant le caractère national de l'éducation et une réelle progressivité des apprentissages.
- Des programmes qui assurent une cohérence chronologique et puissent permettre des ponts avec les programmes d'Histoire-Géographie.
- Un programme de littérature axé sur les oeuvres patrimoniales, la littérature de jeunesse n'étant réservée qu'à la lecture cursive ou au prolongement d'un chapitre, et les supports non littéraires présents à la marge seulement et non comme fins en soi.
- La construction d'un programme de littérature pour le cycle 3 et en particulier pour l'année de 6ème avec la réintroduction des textes fondateurs.
- La prise en compte, pour l'apprentissage de la lecture, de toutes les études qui concluent à la supériorité de la méthode alphabétique, en particulier avec les enfants en difficulté.
Langue :
- Un programme de langue débarrassé des concepts universitaires complexes et centré sur la grammaire de phrase, traitée de façon suffisamment complète pour permettre une représentation de la langue comme système cohérent.
- La définition d'une progression annuelle en langue (orthographe-grammaire-conjugaison) qui soit mûrement réfléchie.
3. La prise en compte des spécificités de notre matière:
- La prise en compte des spécificités du français, matière de nuances et de subjectivité, qui ne saurait être limité à sa dimension utilitariste ni systématiquement évaluable par des compétences objectives.
- La garantie du maintien du latin et du grec comme disciplines à part entière qui nourrissent la connaissance de la langue française et en permettent une compréhension plus fine.
Version encore plus courte.
- Version encore plus courte:
Un constat inquiétant.
M. Hollande et Mme Najat Vallaud-Belkacem ont affirmé après les attentats contre Charlie Hebdo faire de la maîtrise de la langue une réelle priorité. Le niveau des élèves en français ne fait que baisser, comme le montrent les tests PISA. Le collège est censé être le « maillon faible » du système éducatif. La chute constante des horaires de français pourrait en être une des causes : de 22 heures hebdomadaires de français en total cumulé de la 6e à la 3e en 1977, on est passé à 17heures actuellement...
Mais une réforme qui va en dépit du bon sens.
Or, la réforme du collège telle qu'elle est prévue à l'heure actuelle manque à son objectif de renforcer l'enseignement fondamental qu'est celui du Français.
1. Moins d'heures de français dans la réforme.
Tout d'abord, le temps consacré à l’enseignement du Français serait fortement réduit. Actuellement 4h30 ou 5h de français + 1h d'accompagnement en 6e; en 2016, 3h30 + 1h d'accompagnement... Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), c'est le même problème avec les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures ne s'ajouteraient pas non plus à l'emploi du temps d'un élève, mais seraient déduites de ses heures disciplinaires.
2. Des programmes flous et bien contestables.
L'ordre de priorité affiché pour le cours de français serait celui-ci : oral, écrit, lecture, étude de la langue française. La priorité numéro 1 devient donc la maîtrise de l'oral (comme si le français n'était pas la langue maternelle de la plupart des élèves français...) et non plus de l'écrit.
Le programme d'étude de la langue (grammaire-conjugaison-orthographe) ne serait plus défini par niveau de classe, ni pour le cycle 3, ni pour le cycle 4, charge aux professeurs de s'entendre au niveau local pour décider ce qui serait enseigné aux élèves. Les élèves hériteraient d'une grammaire mêlant des simplifications outrancières et aberrantes (conjugaisons non enseignées à toutes les personnes) et un jargon universitaire trop compliqué (par exemple, la notion de prédicat en 6e) !
Concernant la lecture/initiation à la littérature, la proposition pour le cycle 3 accomplit l'exploit de ne proposer strictement aucun programme...
Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), le programme se construirait autour de « entrées thématiques »: plus de genre ni d'ordre chronologique, plus aucun titre d'oeuvre, plus aucun nom d'écrivain, mais un fourre-tout qui instaure le relativisme au coeur des programmes de littérature, mettant sur le même plan des oeuvres riches et connues dans le monde entier et la littérature de jeunesse, des textes documentaires ou des articles de presse et des séries télé ! Ce serait verser dans une démagogie grossière de céder ainsi à la facilité et creuser un peu plus ces inégalités scolaires qui font la honte de la France et que le Ministère dit vouloir supprimer. Le risque est immense d'une école à deux vitesses!
"La littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est au bout du compte, son visage." Louis Aragon
Nous tous, Enseignants de Lettres Modernes et Classiques,qui pensons que l'enseignement du français doit permettre :
- la transmission et l'appropriation d'un patrimoine culturel commun,
- l'éveil de la sensibilité à travers les grandes œuvres littéraires, nécessaire étape d'une pensée nuancée et d'un esprit équilibré,
- l'émerveillement devant la magie des mots et un voyage de l'imagination,
- l'acquisition de la capacité à organiser une réflexion avec rigueur,
- l'acquisition de la capacité à s'exprimer clairement dans une langue dont les codes sont maîtrisés, tant à l'écrit qu'à l'oral
nous demandons :
1. Des moyens en termes d'horaires qui permettent à chaque élève de s'approprier le patrimoine littéraire et culturel et la langue française :
- Une augmentation des heures de Français, en Primaire et au collège, avec des demi-groupes au moins une fois par semaine pour pouvoir guider les élèves efficacement dans la pratique de l'écrit. Pour le collège, un horaire de 7h par semaine pour les 6èmes et 5èmes et de 5h ensuite,
- La poursuite de l'accompagnement personnalisé ou soutien en petits effectifs en plus de l'horaire disciplinaire.
- Le maintien de l'accompagnement éducatif dans tous les établissements, y compris ceux qui n'ont pas le statut REP.
2. Des programmes annuels, nationaux, chronologiques et mettant l'accent sur les textes du patrimoine:
Lecture / littérature :
- Des programmes annuels garantissant le caractère national de l'éducation et une réelle progressivité des apprentissages.
- Des programmes qui assurent une cohérence chronologique et puissent permettre des ponts avec les programmes d'Histoire-Géographie.
- Un programme de littérature axé sur les oeuvres patrimoniales, la littérature de jeunesse n'étant réservée qu'à la lecture cursive ou au prolongement d'un chapitre, et les supports non littéraires présents à la marge seulement et non comme fins en soi.
- La construction d'un programme de littérature pour le cycle 3 et en particulier pour l'année de 6ème avec la réintroduction des textes fondateurs.
- La prise en compte, pour l'apprentissage de la lecture, de toutes les études qui concluent à la supériorité de la méthode alphabétique, en particulier avec les enfants en difficulté.
Langue :
- Un programme de langue débarrassé des concepts universitaires complexes et centré sur la grammaire de phrase, traitée de façon suffisamment complète pour permettre une représentation de la langue comme système cohérent.
- La définition d'une progression annuelle en langue (orthographe-grammaire-conjugaison) qui soit mûrement réfléchie.
3. La prise en compte des spécificités de notre matière:
- La prise en compte des spécificités du français, matière de nuances et de subjectivité, qui ne saurait être limité à sa dimension utilitariste ni systématiquement évaluable par des compétences objectives.
- La garantie du maintien du latin et du grec comme disciplines à part entière qui nourrissent la connaissance de la langue française et en permettent une compréhension plus fine.
- SibylleNeoprof expérimenté
Il faut pouvoir renvoyer à la longue justement pour les profs de lettres et ceux qui ont besoin d'en savoir plus.
- AmaliahEmpereur
Mari-aime a écrit:Amaliah a écrit:Question pratique : si ce texte convient, comment le mettre en ligne? Je n'y connais rien!
il faut la poster sur des sites dédiées : Change.org, Avaaz, petition24...
L'idée est de pouvoir la partager via les réseaux sociaux et les mails. (par mail, j'en reçois bcp d'avaaz)
Je ne connais que le premier. Je veux bien essayer de la mettre en ligne mais j'aurai sûrement besoin de votre expérience.
- Singing in The RainHabitué du forum
Bonne idée cette pétition !
- Pétition contre les nouveaux programmes de français en lycée
- Une pétition contre les nouveaux programmes de l'école et du collège ?
- Le SE-UNSA lance une pétition contre les nouveaux programmes de collège en EPS !
- pétition contre les programmes de français
- un article sur les nouveaux programmes de français.
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