Met-on en ligne cette pétition telle quelle?
- AmaliahEmpereur
Edit du 26 avril 2015.
Voici enfin le lien pour signer la pétition et le texte ci-dessous!
http://tinyurl.com/sauvonslefrancaisaucollege
Pétition adressée à Monsieur le Président de la République et Madame le Ministre de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Sauvons l'enseignement du français au collège !
Un constat inquiétant.
M. Hollande et Mme Najat Vallaud-Belkacem ont affirmé, après les attentats contre Charlie Hebdo, faire de la maîtrise de la langue une réelle priorité. En effet, le niveau des élèves en français ne fait que baisser, comme le montrent les tests PISA, et le collège est censé être le « maillon faible » du système éducatif. La chute constante des horaires de français n'en serait-elle pas une des causes ? De 22 heures hebdomadaires de français en total cumulé de la 6e à la 3e en 1977, on est passé à 17 heures actuellement...
Or, la réforme 2016 prévoit :
1. Encore moins d'heures de français.
Le temps consacré à l’enseignement du français sera une nouvelle fois fortement réduit.
Les horaires disciplinaires, tels qu'ils sont présentés, paraissent à peu près identiques. Cependant, certains dispositifs vont en réalité les diminuer. À partir de 2016, les élèves continueront à bénéficier d'accompagnement personnalisé, mais celui-ci ne s'ajoutera plus à l'emploi du temps des élèves. Il se déduira désormais des horaires de cours disciplinaires :
- en 6e, actuellement, 4h30 ou 5h de français + 1h d'accompagnement ; en 2016, 3h30 + 1h d'accompagnement...
- pour le cycle 4 (5e-4e-3e), s'ajoute le problème des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures ne s'ajouteront pas non plus à l'emploi du temps d'un élève, mais seront déduites de ses heures disciplinaires.
2. Des programmes flous et bien contestables.
L'ordre de priorité affiché pour le cours de français sera celui-ci : oral, écrit, lecture, étude de la langue française. La priorité numéro 1 devient donc la maîtrise de l'oral (comme si le français n'était pas la langue maternelle de la plupart des élèves français...) et non plus de l'écrit, le sommet étant atteint pour le cycle 3 (CM1-CM2-6e): apprendre à « exprimer un refus, demander quelque chose, s’excuser, remercier », ce qui semble relever de l'école maternelle...
Le programme d'étude de la langue (grammaire-conjugaison-orthographe) ne sera plus défini par niveau de classe, mais par cycle, charge aux professeurs de s'entendre au niveau local pour décider ce qui serait enseigné aux élèves. L'apprentissage de ces domaines s'en trouvera totalement déstructuré, et plus encore en cas de déménagement d'élèves. Les élèves hériteront d'une grammaire mêlant des simplifications outrancières et aberrantes (conjugaisons non enseignées à toutes les personnes) et un jargon universitaire trop compliqué (par exemple, la notion de prédicat ou les théories de l’énonciation) !
Concernant la lecture/initiation à la littérature, la proposition pour le cycle 3 accomplit l'exploit de ne proposer strictement aucun programme précis...
Pour le cycle 4 (5e-4e-3e), le programme se construira autour de quatre entrées thématiques : aucun titre d'oeuvre, aucun nom d'écrivain, aucun ordre chronologique, mais un vaste fourre-tout qui instaure le relativisme au coeur des programmes de littérature, mettant sur le même plan des oeuvres riches et connues dans le monde entier et la littérature de jeunesse, des textes documentaires ou des articles de presse et même des séries télé ! Ce sera verser dans une démagogie grossière de céder ainsi à la facilité et creuser un peu plus ces inégalités scolaires qui font la honte de la France et que le Ministère dit vouloir supprimer. Le risque est immense d'une école à deux vitesses !
"La littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est, au bout du compte, son visage." Louis Aragon
Nous tous qui pensons que l'enseignement du français doit permettre :
- la transmission et l'appropriation d'un patrimoine culturel commun,
- l'éveil de la sensibilité à travers les grandes œuvres littéraires, nécessaire étape d'une pensée nuancée et d'un esprit équilibré,
- l'émerveillement devant la magie des mots et un voyage de l'imagination,
- l'acquisition de la capacité à organiser une réflexion avec rigueur,
- l'acquisition de la capacité à s'exprimer clairement dans une langue dont les codes sont maîtrisés, tant à l'écrit qu'à l'oral,
nous tous, enseignants, parents, citoyens français, demandons :
1. Des moyens en termes d'horaires qui permettent à chaque élève de s'approprier le patrimoine littéraire et culturel et la langue française :
- Une augmentation des heures de français, en primaire et au collège, avec des demi-groupes, au moins une fois par semaine, pour pouvoir guider les élèves efficacement dans la pratique de l'écrit. Pour le collège, un horaire de 6h par semaine pour les 6e et les 5e et de 5h pour les 4e et les 3e.
- La poursuite de l'accompagnement personnalisé ou soutien en petits effectifs en plus de l'horaire disciplinaire.
- Le maintien de l'accompagnement éducatif dans tous les établissements, y compris ceux qui n'ont pas le statut REP.
2. Des programmes annuels, nationaux, chronologiques et mettant l'accent sur les textes du patrimoine :
Lecture / littérature :
- Des programmes annuels garantissant le caractère national de l'éducation et une réelle progressivité des apprentissages.
- Des programmes qui assurent à nouveau une cohérence chronologique et permettent des ponts avec les programmes d'Histoire-Géographie.
- Un programme de littérature axé sur les oeuvres patrimoniales, la littérature de jeunesse étant réservée à la lecture cursive ou au prolongement d'un chapitre, et les supports non littéraires présents à la marge seulement et non comme fins en soi.
- La construction d'un programme de littérature pour le cycle 3, et en particulier pour l'année de 6e, avec la réintroduction des textes fondateurs.
- La prise en compte, pour l'apprentissage de la lecture, de toutes les études qui concluent à la supériorité de la méthode alphabétique, en particulier avec les enfants en difficulté.
Langue (grammaire-conjugaison-orthographe) :
- Un programme de langue débarrassé des concepts universitaires complexes et centré sur la grammaire de phrase, traitée de façon suffisamment complète pour permettre une représentation de la langue comme système cohérent.
- La définition d'une progression annuelle en langue (orthographe-grammaire-conjugaison) qui soit mûrement réfléchie;
- Une réelle liberté pédagogique qui permette à chaque professeur d'employer la méthode qu'il jugera la plus adaptée à ses élèves et à l'objet de son cours, sans imposer la séquence ni quelque autre méthode que ce soit.
3. La prise en compte des spécificités de notre matière :
- La prise en compte des spécificités du français, matière qui, pour toutes les raisons évoquées plus haut, ne saurait être limitée à sa dimension utilitariste. Enseigner le français ne se résume pas à transmettre un outil de communication dont les enseignants pourraient estimer une maîtrise mécanique comme acquise ou non dans le cadre d'une évaluation par compétences.
- La garantie du maintien du latin et du grec, comme disciplines à part entière, dont l'enseignement doit rester disjoint de celui du français et assuré par des professeurs de lettres classiques, seuls formés pour les enseigner.
Lien vers la pétition à signer :
http://tinyurl.com/sauvonslefrancaisaucollege
Voici enfin le lien pour signer la pétition et le texte ci-dessous!
http://tinyurl.com/sauvonslefrancaisaucollege
Pétition adressée à Monsieur le Président de la République et Madame le Ministre de l'Education nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Sauvons l'enseignement du français au collège !
Un constat inquiétant.
M. Hollande et Mme Najat Vallaud-Belkacem ont affirmé, après les attentats contre Charlie Hebdo, faire de la maîtrise de la langue une réelle priorité. En effet, le niveau des élèves en français ne fait que baisser, comme le montrent les tests PISA, et le collège est censé être le « maillon faible » du système éducatif. La chute constante des horaires de français n'en serait-elle pas une des causes ? De 22 heures hebdomadaires de français en total cumulé de la 6e à la 3e en 1977, on est passé à 17 heures actuellement...
Or, la réforme 2016 prévoit :
1. Encore moins d'heures de français.
Le temps consacré à l’enseignement du français sera une nouvelle fois fortement réduit.
Les horaires disciplinaires, tels qu'ils sont présentés, paraissent à peu près identiques. Cependant, certains dispositifs vont en réalité les diminuer. À partir de 2016, les élèves continueront à bénéficier d'accompagnement personnalisé, mais celui-ci ne s'ajoutera plus à l'emploi du temps des élèves. Il se déduira désormais des horaires de cours disciplinaires :
- en 6e, actuellement, 4h30 ou 5h de français + 1h d'accompagnement ; en 2016, 3h30 + 1h d'accompagnement...
- pour le cycle 4 (5e-4e-3e), s'ajoute le problème des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures ne s'ajouteront pas non plus à l'emploi du temps d'un élève, mais seront déduites de ses heures disciplinaires.
2. Des programmes flous et bien contestables.
L'ordre de priorité affiché pour le cours de français sera celui-ci : oral, écrit, lecture, étude de la langue française. La priorité numéro 1 devient donc la maîtrise de l'oral (comme si le français n'était pas la langue maternelle de la plupart des élèves français...) et non plus de l'écrit, le sommet étant atteint pour le cycle 3 (CM1-CM2-6e): apprendre à « exprimer un refus, demander quelque chose, s’excuser, remercier », ce qui semble relever de l'école maternelle...
Le programme d'étude de la langue (grammaire-conjugaison-orthographe) ne sera plus défini par niveau de classe, mais par cycle, charge aux professeurs de s'entendre au niveau local pour décider ce qui serait enseigné aux élèves. L'apprentissage de ces domaines s'en trouvera totalement déstructuré, et plus encore en cas de déménagement d'élèves. Les élèves hériteront d'une grammaire mêlant des simplifications outrancières et aberrantes (conjugaisons non enseignées à toutes les personnes) et un jargon universitaire trop compliqué (par exemple, la notion de prédicat ou les théories de l’énonciation) !
Concernant la lecture/initiation à la littérature, la proposition pour le cycle 3 accomplit l'exploit de ne proposer strictement aucun programme précis...
Pour le cycle 4 (5e-4e-3e), le programme se construira autour de quatre entrées thématiques : aucun titre d'oeuvre, aucun nom d'écrivain, aucun ordre chronologique, mais un vaste fourre-tout qui instaure le relativisme au coeur des programmes de littérature, mettant sur le même plan des oeuvres riches et connues dans le monde entier et la littérature de jeunesse, des textes documentaires ou des articles de presse et même des séries télé ! Ce sera verser dans une démagogie grossière de céder ainsi à la facilité et creuser un peu plus ces inégalités scolaires qui font la honte de la France et que le Ministère dit vouloir supprimer. Le risque est immense d'une école à deux vitesses !
"La littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est, au bout du compte, son visage." Louis Aragon
Nous tous qui pensons que l'enseignement du français doit permettre :
- la transmission et l'appropriation d'un patrimoine culturel commun,
- l'éveil de la sensibilité à travers les grandes œuvres littéraires, nécessaire étape d'une pensée nuancée et d'un esprit équilibré,
- l'émerveillement devant la magie des mots et un voyage de l'imagination,
- l'acquisition de la capacité à organiser une réflexion avec rigueur,
- l'acquisition de la capacité à s'exprimer clairement dans une langue dont les codes sont maîtrisés, tant à l'écrit qu'à l'oral,
nous tous, enseignants, parents, citoyens français, demandons :
1. Des moyens en termes d'horaires qui permettent à chaque élève de s'approprier le patrimoine littéraire et culturel et la langue française :
- Une augmentation des heures de français, en primaire et au collège, avec des demi-groupes, au moins une fois par semaine, pour pouvoir guider les élèves efficacement dans la pratique de l'écrit. Pour le collège, un horaire de 6h par semaine pour les 6e et les 5e et de 5h pour les 4e et les 3e.
- La poursuite de l'accompagnement personnalisé ou soutien en petits effectifs en plus de l'horaire disciplinaire.
- Le maintien de l'accompagnement éducatif dans tous les établissements, y compris ceux qui n'ont pas le statut REP.
2. Des programmes annuels, nationaux, chronologiques et mettant l'accent sur les textes du patrimoine :
Lecture / littérature :
- Des programmes annuels garantissant le caractère national de l'éducation et une réelle progressivité des apprentissages.
- Des programmes qui assurent à nouveau une cohérence chronologique et permettent des ponts avec les programmes d'Histoire-Géographie.
- Un programme de littérature axé sur les oeuvres patrimoniales, la littérature de jeunesse étant réservée à la lecture cursive ou au prolongement d'un chapitre, et les supports non littéraires présents à la marge seulement et non comme fins en soi.
- La construction d'un programme de littérature pour le cycle 3, et en particulier pour l'année de 6e, avec la réintroduction des textes fondateurs.
- La prise en compte, pour l'apprentissage de la lecture, de toutes les études qui concluent à la supériorité de la méthode alphabétique, en particulier avec les enfants en difficulté.
Langue (grammaire-conjugaison-orthographe) :
- Un programme de langue débarrassé des concepts universitaires complexes et centré sur la grammaire de phrase, traitée de façon suffisamment complète pour permettre une représentation de la langue comme système cohérent.
- La définition d'une progression annuelle en langue (orthographe-grammaire-conjugaison) qui soit mûrement réfléchie;
- Une réelle liberté pédagogique qui permette à chaque professeur d'employer la méthode qu'il jugera la plus adaptée à ses élèves et à l'objet de son cours, sans imposer la séquence ni quelque autre méthode que ce soit.
3. La prise en compte des spécificités de notre matière :
- La prise en compte des spécificités du français, matière qui, pour toutes les raisons évoquées plus haut, ne saurait être limitée à sa dimension utilitariste. Enseigner le français ne se résume pas à transmettre un outil de communication dont les enseignants pourraient estimer une maîtrise mécanique comme acquise ou non dans le cadre d'une évaluation par compétences.
- La garantie du maintien du latin et du grec, comme disciplines à part entière, dont l'enseignement doit rester disjoint de celui du français et assuré par des professeurs de lettres classiques, seuls formés pour les enseigner.
Lien vers la pétition à signer :
http://tinyurl.com/sauvonslefrancaisaucollege
- SibylleNeoprof expérimenté
Crée un sondage, Amaliah.
Peut-être mentionner l'accompagnement éducatif dans le deuxième tiret du 1.
Peut-être mentionner l'accompagnement éducatif dans le deuxième tiret du 1.
- AmaliahEmpereur
Comment améliorer le 3?
Que veux-tu mettre en sondage?
Version longue quand on sera d'accord sur la version courte.
Que veux-tu mettre en sondage?
Version longue quand on sera d'accord sur la version courte.
- ysabelDevin
J'aime bien, moi
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- SibylleNeoprof expérimenté
Sondage : est-ce qu'on la met en ligne telle quelle ?
- SibylleNeoprof expérimenté
Proposition : La prise en compte des spécificités du français, matière de nuances et de subjectivité, qui ne saurait être limité à sa dimension utilitariste ni systématiquement évaluable par des compétences objectives (binaires ?)
- CelebornEsprit sacré
6/6/5/5 pour les horaires, ce serait à mon avis déjà bien. 7/7/5/5, ça me semble peu réaliste. On peut en revanche demander un renforcement au primaire.
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- IphigénieProphète
allez zou : on signe où?
- SibylleNeoprof expérimenté
Version longue : page facebook ?
- BussyNiveau 10
J'approuve complètement cette version. Vous avez fait un travail formidable !
Mon cerveau, enfin en vacances, n'est plus capable de la moindre proposition d'amélioration. Mais il me semble que distinguer AP et accompagnement éducatif dans le 1. est une bonne chose.
Un détail quand même : je vois mal le lien entre l'intitulé du 3. et la demande de maintien du latin / grec comme disciplines. Nous refusons le discours qui prétend maintenir l'enseignement des langues anciennes en les intégrant de façon anecdotique au programme de français, c'est ça ?
Bref, je suis prête à signer et à faire suivre.
Mon cerveau, enfin en vacances, n'est plus capable de la moindre proposition d'amélioration. Mais il me semble que distinguer AP et accompagnement éducatif dans le 1. est une bonne chose.
Un détail quand même : je vois mal le lien entre l'intitulé du 3. et la demande de maintien du latin / grec comme disciplines. Nous refusons le discours qui prétend maintenir l'enseignement des langues anciennes en les intégrant de façon anecdotique au programme de français, c'est ça ?
Bref, je suis prête à signer et à faire suivre.
- SibylleNeoprof expérimenté
Dire 7 pour obtenir 6...Celeborn a écrit:6/6/5/5 pour les horaires, ce serait à mon avis déjà bien. 7/7/5/5, ça me semble peu réaliste. On peut en revanche demander un renforcement au primaire.
- SibylleNeoprof expérimenté
Ah oui, dire plus nettement :
La garantie du maintien du latin et du grec comme disciplines à part (et non comme petites traces dans le cours de français ?), qui nourrissent la connaissance de la langue française et en permettent une compréhension plus fine.
La garantie du maintien du latin et du grec comme disciplines à part (et non comme petites traces dans le cours de français ?), qui nourrissent la connaissance de la langue française et en permettent une compréhension plus fine.
- IphigénieProphète
Alors pour simplifier:
Non à l'idiotie destructrice de la réforme du collège.
Non à l'idiotie destructrice de la réforme du collège.
- BussyNiveau 10
Iphigénie a écrit:Alors pour simplifier:
Non à l'idiotie destructrice de la réforme du collège.
- RosamondNiveau 5
C'est vraiment bien ! Bravo !
- AmaliahEmpereur
ok sans les adjectifs (?)Sibylle a écrit:Proposition : La prise en compte des spécificités du français, matière de nuances et de subjectivité, qui ne saurait être limité à sa dimension utilitariste ni systématiquement évaluable par des compétences objectives (binaires ?)
Celeborn a écrit:6/6/5/5 pour les horaires, ce serait à mon avis déjà bien. 7/7/5/5, ça me semble peu réaliste. On peut en revanche demander un renforcement au primaire.
Je suis d'accord! Je suis pour des propositions réalistes.
- AmaliahEmpereur
Amaliah a écrit:Cette pétition a vu le jour sur un autre fil consacré au français. J'ouvre ce post afin de lui donner plus de visiblité.
Qu'en dites-vous? A mettre en ligne?
- Version courte:
M. Hollande et Mme Najat Vallaud-Belkacem ont affirmé après les attentats contre Charlie Hebdo faire de la maîtrise de la langue une réelle priorité. Le collège est censé être le « maillon faible » du système éducatif. La chute constante des horaires de français pourrait en être une des causes.
Or, contrairement à ce qui est prétendu et qu'on entend dire en boucle, la réforme du collège telle qu'elle est prévue à l'heure actuelle manque à son objectif de renforcer l'enseignement fondamental qu'est celui du Français.
Tout d'abord, le temps consacré à l’enseignement du Français serait fortement réduit. Les horaires disciplinaires tels qu'ils sont présentés paraissent à peu près identiques. Cependant, certains dispositifs vont les diminuer. A partir de 2016, les élèves continueraient à bénéficier d'accompagnement personnalisé mais celui-ci ne s'ajouterait plus à l'emploi du temps des élèves, il se déduirait à présent des horaires de cours disciplinaires : actuellement 4h30 ou 5h de français + 1h d'accompagnement en 6e; en 2016, 3h30 + 1h d'accompagnement... Pour le cycle 3 (5ème-4ème-3ème), c'est le même problème avec les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures ne s'ajouteraient pas non plus à l'emploi du temps d'un élève, mais seraient déduites de ses heures disciplinaires.
Loin d'être renforcé, le temps consacré au cours de Français serait donc terriblement amputé et fragilisé. Mais le projet de réforme du collège procède à d'autres mutilations dans les objectifs et le contenu de ce cours lui-même.
L'ordre de priorité affiché pour le cours de français serait celui-ci : oral, écrit, lecture, étude de la langue française. La priorité numéro 1 devient donc la maîtrise de l'oral (comme si le français n'était pas la langue maternelle de la plupart des élèves français...) et non plus de l'écrit, le sommet étant atteint pour le cycle 3 dans l'apprentissage sous forme de « jeux de rôles » des « règles conversationnelles » : « exprimer un refus, demander quelque chose, s’excuser, remercier », ce qui semble relever de l'école maternelle...
Le programme d'étude de la langue (grammaire-conjugaison-orthographe) ne serait plus défini par niveau de classe, ni pour le cycle 3, ni pour le cycle 4, charge aux professeurs de s'entendre au niveau local pour décider ce qui serait enseigné aux élèves. L'apprentissage de ces domaines s'en trouverait totalement déstructuré. Les élèves hériteraient d'une grammaire mêlant des simplifications outrancières et aberrantes (conjugaisons non enseignées à toutes les personnes) et un jargon universitaire trop compliqué (par exemple, les notions de prédicat ou les théories de l’énonciation) !
Concernant la lecture/initiation à la littérature, la proposition pour le cycle 3 accomplit l'exploit de ne proposer strictement aucun programme qu'on s'évertue à chercher en vain à travers les lignes...
Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), le programme se construirait autour de « questionnements » spécifiques. L'organisation ne s'effectuerait plus ni par genre ni par ordre chronologique. Les indications de support pour aborder ces thématiques ne citent plus aucun titre d'oeuvre, plus aucun nom d'écrivain, mais donnent lieu à des listes fourre-tout qui instaurent le relativisme au coeur des programmes de littérature, mettant sur le même plan des oeuvres riches et connues dans le monde entier et la littérature de jeunesse, des textes documentaires ou des articles de presse. Sans même parler de l’inflation des images, films et séries TV ! Ce serait verser dans une démagogie grossière de céder ainsi à la facilité et creuser un peu plus ces inégalités scolaires qui font la honte de la France et que le Ministère dit vouloir supprimer.
"La littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est au bout du compte, son visage." Louis Aragon
Nous tous, Enseignants de Lettres Modernes et Classiques, qui pensons que l'apprentissage du français doit permettre :
- la transmission et l'appropriation d'un patrimoine culturel commun,
- l'éveil de la sensibilité à travers les grandes œuvres littéraires, nécessaire étape d'une pensée nuancée et d'un esprit équilibré,
- l'émerveillement devant la magie des mots et un voyage de l'imagination,
- l'acquisition de la capacité à organiser une réflexion avec rigueur,
- l'acquisition de la capacité à s'exprimer clairement dans une langue dont les codes sont maîtrisés, tant à l'écrit qu'à l'oral
nous demandons :
1. Des moyens en termes d'horaires qui permettent à chaque élève de s'approprier le patrimoine littéraire et culturel et la langue française :
- Une augmentation des heures de Français, en Primaire et au collège, avec des demi-groupes au moins une fois par semaine pour pouvoir guider les élèves efficacement dans la pratique de l'écrit. Pour le collège, un horaire de 6h par semaine pour les 6èmes et 5èmes et de 5h ensuite,
- La poursuite de l'accompagnement personnalisé ou soutien en petits effectifs en plus de l'horaire disciplinaire.
- Le maintien de l'accompagnement éducatif dans tous les établissements, y compris ceux qui n'ont pas le statut REP.
2. Des programmes annuels, nationaux, chronologiques et mettant l'accent sur les textes du patrimoine:
Lecture / littérature :
- Des programmes annuels garantissant le caractère national de l'éducation et une réelle progressivité des apprentissages.
- Des programmes qui assurent une cohérence chronologique et puissent permettre des ponts avec les programmes d'Histoire-Géographie.
- Un programme de littérature axé sur les oeuvres patrimoniales, la littérature de jeunesse n'étant réservée qu'à la lecture cursive ou au prolongement d'un chapitre, et les supports non littéraires présents à la marge seulement et non comme fins en soi.
- La construction d'un programme de littérature pour le cycle 3 et en particulier pour l'année de 6ème avec la réintroduction des textes fondateurs.
- La prise en compte dès la maternelle, pour l'apprentissage de la lecture, de toutes les études qui concluent à la supériorité de la méthode alphabétique, en particulier avec les enfants en difficulté.
Langue :
- Un programme de langue débarrassé des concepts universitaires complexes et centré sur la grammaire de phrase, traitée de façon suffisamment complète pour permettre une représentation de la langue comme système cohérent.
- La définition d'une progression annuelle en langue (orthographe-grammaire-conjugaison) qui soit mûrement réfléchie.
3. La prise en compte des spécificités de notre matière:
- La prise en compte des spécificités du français, matière de nuances et de subjectivité, qui ne saurait être limité à sa dimension utilitariste ni systématiquement évaluable par des compétences objectives.
- La garantie du maintien du latin et du grec comme disciplines à part entière qui nourrissent la connaissance de la langue française et en permettent une compréhension plus fine.
- AmaliahEmpereur
- Version longue:
- Pétition (version longue).
"La littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est au bout du compte, son visage." Louis Aragon
M. Hollande et Mme Najat Vallaud-Belkacem ont affirmé après les attentats contre Charlie Hebdo faire de la maîtrise de la langue une réelle priorité. Effectivement, d'après une enquête du HCE sur l'école primaire datant de 2007, presque la moitié des élèves quittent le CM2 sans maîtriser la lecture de façon suffisante pour suivre une scolarité normale. Beaucoup de jeunes ne sont plus capables de produire un écrit syntaxiquement correct et prouvant un vocabulaire varié ainsi qu'un niveau d'orthographe et de conjugaison qui ne soit pas discriminant dès les premières lignes. Le collège est censé être le « maillon faible » du système éducatif. La chute constante des horaires de français pourrait en être une des causes. Les élèves ont en effet perdu depuis 1972 entre une heure et une heure et demie de cours chaque semaine. Un professeur (certifié) pouvait assurer son service avec deux 6e en 1972, mais il se retrouve aujourd'hui avec quatre classes à coup sûr (aux effectifs considérablement augmentés), ce qui le prive malgré sa bonne volonté d'autant de temps à consacrer à chacun, aussi bien en classe que dans ses corrections et ce qui rend quasiment impossible la différenciation pédagogique.
Or, contrairement à ce qui est prétendu et qu'on entend dire en boucle, la réforme du collège telle qu'elle est prévue à l'heure actuelle manque à son objectif de renforcer l'enseignement fondamental qu'est celui du Français et de sortir de l'impasse.
Tout d'abord, le temps consacré à l’enseignement du Français serait fortement réduit par le projet de collège pour la rentrée 2016. Les horaires de 5ème et de 4ème sont certes augmentés d'une demi-heure, mais celui de 3ème perd une demi-heure. En 2016, les élèves de 6ème auraient 4h30 de français. En apparence, c'est la même chose qu'à l'heure actuelle. Mais aujourd'hui, en 6ème, les élèves bénéficient de 4h30 (dont 30 minutes à effectifs allégés) ou de 5h et d’une heure d'accompagnement personnalisé. A partir de 2016, les élèves continueraient à bénéficier d'accompagnement personnalisé mais celui-ci ne s'ajouterait plus à l'emploi du temps des élèves, il se déduirait des horaires de cours disciplinaires : 3h30 de français et une heure d’accompagnement personnalisé. Il y a donc aujourd'hui des collèges où les élèves de 6ème bénéficient de 6h de français, alors qu'avec la réforme, il se pourrait que les élèves n'aient que 3h30 de cours de français assortis d'1h de cours de méthode assuré par un professeur de français. Ce n'est pas ce qu'on peut appeler un renforcement des fondamentaux.
De plus, la réforme proposerait pour le cycle 3 (5ème-4ème-3ème) la mise en place d'Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures seraient également déduites de ses heures disciplinaires. Citons également le cas de figure de l'EPI « Langues et Cultures de l'Antiquité » dont les horaires seraient en toute vraisemblance pris sur les cours de français : une heure de moins de français pour une classe afin que le professeur de lettres classiques puisse animer l'EPI Langues et Cultures de l'Antiquité avec d'autres élèves... De toute façon, les EPI sont censés être conçus pour « enseigner autrement », ce qui ne s'avère qu'un leurre. En effet, l’interdisciplinarité peut certes être un lieu de réinvestissement très intéressant des connaissances et compétences, mais en aucun cas le lieu d’un apprentissage méthodique. D’ailleurs, les exemples postés sur le site du Ministère lui-même le montrent bien. Les EPI, s'il doit y en avoir, ne peuvent donc se concevoir qu'en plus des cours normaux et non à la place.
Loin d'être renforcé, le temps consacré au cours de Français serait donc terriblement amputé et fragilisé. Mais le projet de réforme du collège procède à d'autres mutilations dans les objectifs et le contenu de ce cours lui-même.
L'ordre de priorité affiché pour le cours de français serait celui-ci : oral, écrit, lecture, étude de la langue française. La priorité numéro 1 devient donc la maîtrise de l'oral (comme si le français n'était pas la langue maternelle de la plupart des élèves français...) et non plus de l'écrit, le sommet étant atteint pour le cycle 3 dans l'apprentissage sous forme de « jeux de rôles » des « règles conversationnelles » : « exprimer un refus, demander quelque chose, s’excuser, remercier », ce qui semble relever de l'école maternelle...
Le programme d'étude de la langue (grammaire-conjugaison-orthographe) ne serait plus défini par niveau de classe, ni pour le cycle 3, ni pour le cycle 4, charge aux professeurs de s'entendre au niveau local pour décider ce qui serait enseigné aux élèves. Sous couvert de liberté pédagogique accordée avec pleine confiance aux professeurs, l'apprentissage de ces domaines s'en trouverait totalement déstructuré. Le programme de grammaire actuel (peut-être un peu trop dense) a le mérite d’être cohérent et pertinent : centré sur la grammaire de phrase, il permet une acquisition progressive d’une syntaxe juste et précise A la place, les élèves hériteraient d'une grammaire hybride qui réussirait le tour de force de relever à la fois de simplifications outrancières et aberrantes (avec le refus par exemple d’enseigner les conjugaisons à toutes les personnes) et d’un jargon universitaire dont les universitaires eux-mêmes (MM. Todorov, Genette…) ont dénoncé l’introduction dans le secondaire. Quelle folie, par exemple, de prétendre enseigner à des enfants qui ne repèrent pas toujours le sujet d’un verbe les notions de prédicat ou les théories de l’énonciation ! La maîtrise d'une cohérence syntaxique et du fonctionnement des conjugaisons, qui est travaillée en cours de français, a l'avantage de se mettre au service de l'apprentissage des langues vivantes. Sans parler de l'orthographe : il y a tant de professeurs de langues vivantes qui se plaignent que les élèves prononcent et écrivent un réel charabia en confondant "and" et "is", "und" et "ist", etc, car les élèves confondent « et » et « est » en français !
Concernant la lecture/initiation à la littérature, la proposition pour le cycle 3 accomplit l'exploit de ne proposer strictement aucun programme qu'on s'évertue à chercher en vain à travers les lignes... En 6ème, les élèves se passionnent réellement pour les textes fondateurs et c'est cette partie du programme qui les change vraiment de l'école primaire, les fonde en collégiens en leur permettant d'accéder à la grande littérature, celle qui traverse les pays et les siècles. Bien loin de l' « ennui » dont le Ministère ne cesse de dire qu'il contamine à tout bout de champ le collège français. Et ces textes fondateurs disparaîtraient des nouveaux programmes?!
Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), le programme se construirait autour de quatre « thèmes » qui reviennent chaque année et se décomposeraient en « questionnements » spécifiques... L'organisation ne s'effectuerait plus ni par genre ni par ordre chronologique. Citons un exemple : pour le questionnement « Le groupe (famille, amis, réseaux), entre épanouissement et enfermement », voici les « repères » pour aider le professeur : « Théâtre, romans et récits de famille, récits autobiographiques, correspondance, littérature d’idées, presse, Films, fiction audiovisuelle ». Les indications de support pour aborder ces thématiques ne citent plus aucun titre d'oeuvre, plus aucun nom d'écrivain, mais donnent lieu à des listes fourre-tout qui instaurent le relativisme au coeur des programmes de littérature, mettant sur le même plan des oeuvres riches et connues dans le monde entier et la littérature de jeunesse, des textes documentaires ou des articles de presse. Sans même parler de l’inflation des images, films et séries TV ! Comme si nos élèves n’étaient pas assez gavés d’écrans et n’avaient pas besoin de développer une autre forme de lecture du monde... Ce serait verser dans une démagogie grossière de céder ainsi à la facilité. Comment les élèves étrangers à une langue écrite exigeante, qui n’ont que leurs professeurs pour les y initier, pourraient-ils accéder à une réelle culture et à une maîtrise solide de l'écrit avec la langue orale des films ou la langue trop pauvre de certains romans écrits spécialement pour la jeunesse ? Ce serait creuser un peu plus ces inégalités scolaires qui font la honte de la France et que le Ministère dit vouloir supprimer. Comment en effet ne pas penser au risque immense d'écoles à deux vitesses avec les professeurs qui continueront à enseigner uniquement des classiques et à privilégier écriture et littérature et ceux qui vont aller sans cesse piocher dans des films, supports non littéraires et ne faire lire que de la littérature jeunesse?
Nous tous, Enseignants de Lettres Modernes et Classiques, qui pensons que l'apprentissage du français doit permettre :
- la transmission et l'appropriation d'un patrimoine culturel commun,
- l'éveil de la sensibilité à travers les grandes œuvres littéraires, nécessaire étape d'une pensée nuancée et d'un esprit équilibré,
- l'émerveillement devant la magie des mots et un voyage de l'imagination,
- l'acquisition de la capacité à organiser une réflexion avec rigueur,
- l'acquisition de la capacité à s'exprimer clairement dans une langue dont les codes sont maîtrisés, tant à l'écrit qu'à l'oral
nous demandons :
1. Des moyens en termes d'horaires qui permettent à chaque élève de s'approprier le patrimoine littéraire et culturel et la langue française :
- Une augmentation des heures de Français, en Primaire et au collège, avec des demi-groupes au moins une fois par semaine pour pouvoir guider les élèves efficacement dans la pratique de l'écrit. Pour le collège, un horaire de 6h par semaine pour les 6èmes et 5èmes et de 5h ensuite,
- La poursuite de l'accompagnement personnalisé ou soutien en petits effectifs en plus de l'horaire disciplinaire.
- Le maintien de l'accompagnement éducatif dans tous les établissements, y compris ceux qui n'ont pas le statut REP.
2. Des programmes annuels, nationaux, chronologiques et mettant l'accent sur les textes du patrimoine:
Lecture / littérature :
- Des programmes annuels garantissant le caractère national de l'éducation et une réelle progressivité des apprentissages.
- Des programmes qui assurent une cohérence chronologique et puissent permettre des ponts avec les programmes d'Histoire-Géographie.
- Un programme de littérature axé sur les oeuvres patrimoniales, la littérature de jeunesse n'étant réservée qu'à la lecture cursive ou au prolongement d'un chapitre, et les supports non littéraires présents à la marge seulement et non comme fins en soi.
- La construction d'un programme de littérature pour le cycle 3 et en particulier pour l'année de 6ème avec la réintroduction des textes fondateurs.
- La prise en compte dès la maternelle, pour l'apprentissage de la lecture, de toutes les études qui concluent à la supériorité de la méthode alphabétique, en particulier avec les enfants en difficulté.
Langue :
- Un programme de langue débarrassé des concepts universitaires complexes et centré sur la grammaire de phrase, traitée de façon suffisamment complète pour permettre une représentation de la langue comme système cohérent.
- La définition d'une progression annuelle en langue (orthographe-grammaire-conjugaison) qui soit mûrement réfléchie.
3. La prise en compte des spécificités de notre matière:
- La prise en compte des spécificités du français, matière de nuances et de subjectivité, qui ne saurait être limité à sa dimension utilitariste ni systématiquement évaluable par des compétences objectives.
- La garantie du maintien du latin et du grec comme disciplines à part entière qui nourrissent la connaissance de la langue française et en permettent une compréhension plus fine.
- IsmyrrNiveau 6
Des titres de parties / grands axes. ça aiderait à la lecture de la version longue.
- IsmyrrNiveau 6
Amaliah a écrit:
- Version longue:
Pétition (version longue).
Beaucoup de jeunes ne sont plus capables de produire un écrit syntaxiquement correct et prouvant un vocabulaire varié ainsi qu'un niveau d'orthographe et de conjugaison qui ne soit pas discriminant dès les premières lignes. Le collège est censé être le « maillon faible » du système éducatif. La chute constante des horaires de françaispourraitne peut qu'(pas de conditionnel ? en être une des causes. Les élèves ont en effet perdu depuis 1972 entre une heure et une heure et demie de cours chaque semaine.Un professeur (certifié) pouvait assurer son service avec deux 6e en 1972, mais il se retrouve aujourd'hui avec quatre classes à coup sûr (aux effectifs considérablement augmentés), ce qui le prive malgré sa bonne volonté d'autant de temps à consacrer à chacun, aussi bien en classe que dans ses corrections et ce qui rend quasiment impossible la différenciation pédagogique.
Je ne comprends pas la phrase en gras. le P. présent me gêne et ne produit pas le "clik" cérébral du sens
Elle est incorrecte ou je suis très très fatiguée ?
Autre chose : dans ce paragraphe, je pense qu'il vaudrait mieux enlever ce que j'ai barré, pour le remplacer par des chiffres. Combien y avait-il d'heures de français en 72 ? Et en 200.. ? et maintenant ? Pour que 1/ ce soit plus parlant pour les non-enseignants et 2/ parce que là, si je me fais l'avocat du diable, je te réponds "Oh ! Ma pauvre petite prof, déjà que t'es toujours en grève tu voudrais qu'on allège ta masse de travail ?! Viens voir dans le bâtiment (à l'hopital, à l'usine, à la ferme (Rayez les mentions inutiles)), si c'est plus facile"
et en plus, parce que la différenciation péda, c'est (presque) un autre débat. Non ?
- AmaliahEmpereur
Des titres rajoutés.
La phrase en question modifiée.
Pour les chiffres, je ne les ai pas. Mais quelqu'un doit bien les avoir.
Dans ce cas, rajouter les titres à la version courte? Qu'en pensez-vous?
La phrase en question modifiée.
Pour les chiffres, je ne les ai pas. Mais quelqu'un doit bien les avoir.
Amaliah a écrit:
- Version longue:
Pétition (version longue).
"La littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est au bout du compte, son visage." Louis Aragon
Un constat inquiétant.
M. Hollande et Mme Najat Vallaud-Belkacem ont affirmé après les attentats contre Charlie Hebdo faire de la maîtrise de la langue une réelle priorité. Effectivement, d'après une enquête du HCE sur l'école primaire datant de 2007, presque la moitié des élèves quittent le CM2 sans maîtriser la lecture de façon suffisante pour suivre une scolarité normale. Beaucoup de jeunes ne sont plus capables de produire un écrit à la syntaxe et à l'orthographe correcteset prouvant un vocabulaire varié ainsi qu'un niveau d'orthographe et de conjugaison qui ne soit pas discriminant dès les premières lignes. Le collège est censé être le « maillon faible » du système éducatif. La chute constante des horaires de français pourrait en être une des causes. Les élèves ont en effet perdu depuis 1972 entre une heure et une heure et demie de cours chaque semaine. Un professeur (certifié) pouvait assurer son service avec deux 6e en 1972, mais il se retrouve aujourd'hui avec quatre classes à coup sûr (aux effectifs considérablement augmentés), ce qui le prive malgré sa bonne volonté d'autant de temps à consacrer à chacun, aussi bien en classe que dans ses corrections et ce qui rend quasiment impossible la différenciation pédagogique.
Mais une réforme qui va en dépit du bon sens.
Or, contrairement à ce qui est prétendu et qu'on entend dire en boucle, la réforme du collège telle qu'elle est prévue à l'heure actuelle manque à son objectif de renforcer l'enseignement fondamental qu'est celui du Français et de sortir de l'impasse.
1. Moins d'heures de français dans la réforme.
Tout d'abord, le temps consacré à l’enseignement du Français serait fortement réduit par le projet de collège pour la rentrée 2016. Les horaires de 5ème et de 4ème sont certes augmentés d'une demi-heure, mais celui de 3ème perd une demi-heure. En 2016, les élèves de 6ème auraient 4h30 de français. En apparence, c'est la même chose qu'à l'heure actuelle. Mais aujourd'hui, en 6ème, les élèves bénéficient de 4h30 (dont 30 minutes à effectifs allégés) ou de 5h et d’une heure d'accompagnement personnalisé. A partir de 2016, les élèves continueraient à bénéficier d'accompagnement personnalisé mais celui-ci ne s'ajouterait plus à l'emploi du temps des élèves, il se déduirait des horaires de cours disciplinaires : 3h30 de français et une heure d’accompagnement personnalisé. Il y a donc aujourd'hui des collèges où les élèves de 6ème bénéficient de 6h de français, alors qu'avec la réforme, il se pourrait que les élèves n'aient que 3h30 de cours de français assortis d'1h de cours de méthode assuré par un professeur de français. Ce n'est pas ce qu'on peut appeler un renforcement des fondamentaux.
De plus, la réforme proposerait pour le cycle 3 (5ème-4ème-3ème) la mise en place d'Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures seraient également déduites de ses heures disciplinaires. Citons également le cas de figure de l'EPI « Langues et Cultures de l'Antiquité » dont les horaires seraient en toute vraisemblance pris sur les cours de français : une heure de moins de français pour une classe afin que le professeur de lettres classiques puisse animer l'EPI Langues et Cultures de l'Antiquité avec d'autres élèves... De toute façon, les EPI sont censés être conçus pour « enseigner autrement », ce qui ne s'avère qu'un leurre. En effet, l’interdisciplinarité peut certes être un lieu de réinvestissement très intéressant des connaissances et compétences, mais en aucun cas le lieu d’un apprentissage méthodique. D’ailleurs, les exemples postés sur le site du Ministère lui-même le montrent bien. Les EPI, s'il doit y en avoir, ne peuvent donc se concevoir qu'en plus des cours normaux et non à la place.
2. Des programmes flous et bien contestables.
Loin d'être renforcé, le temps consacré au cours de Français serait donc terriblement amputé et fragilisé. Mais le projet de réforme du collège procède à d'autres mutilations dans les objectifs et le contenu de ce cours lui-même.
L'ordre de priorité affiché pour le cours de français serait celui-ci : oral, écrit, lecture, étude de la langue française. La priorité numéro 1 devient donc la maîtrise de l'oral (comme si le français n'était pas la langue maternelle de la plupart des élèves français...) et non plus de l'écrit, le sommet étant atteint pour le cycle 3 dans l'apprentissage sous forme de « jeux de rôles » des « règles conversationnelles » : « exprimer un refus, demander quelque chose, s’excuser, remercier », ce qui semble relever de l'école maternelle...
Le programme d'étude de la langue (grammaire-conjugaison-orthographe) ne serait plus défini par niveau de classe, ni pour le cycle 3, ni pour le cycle 4, charge aux professeurs de s'entendre au niveau local pour décider ce qui serait enseigné aux élèves. Sous couvert de liberté pédagogique accordée avec pleine confiance aux professeurs, l'apprentissage de ces domaines s'en trouverait totalement déstructuré. Le programme de grammaire actuel (peut-être un peu trop dense) a le mérite d’être cohérent et pertinent : centré sur la grammaire de phrase, il permet une acquisition progressive d’une syntaxe juste et précise A la place, les élèves hériteraient d'une grammaire hybride qui réussirait le tour de force de relever à la fois de simplifications outrancières et aberrantes (avec le refus par exemple d’enseigner les conjugaisons à toutes les personnes) et d’un jargon universitaire dont les universitaires eux-mêmes (MM. Todorov, Genette…) ont dénoncé l’introduction dans le secondaire. Quelle folie, par exemple, de prétendre enseigner à des enfants qui ne repèrent pas toujours le sujet d’un verbe les notions de prédicat ou les théories de l’énonciation ! La maîtrise d'une cohérence syntaxique et du fonctionnement des conjugaisons, qui est travaillée en cours de français, a l'avantage de se mettre au service de l'apprentissage des langues vivantes. Sans parler de l'orthographe : il y a tant de professeurs de langues vivantes qui se plaignent que les élèves prononcent et écrivent un réel charabia en confondant "and" et "is", "und" et "ist", etc, car les élèves confondent « et » et « est » en français !
Concernant la lecture/initiation à la littérature, la proposition pour le cycle 3 accomplit l'exploit de ne proposer strictement aucun programme qu'on s'évertue à chercher en vain à travers les lignes... En 6ème, les élèves se passionnent réellement pour les textes fondateurs et c'est cette partie du programme qui les change vraiment de l'école primaire, les fonde en collégiens en leur permettant d'accéder à la grande littérature, celle qui traverse les pays et les siècles. Bien loin de l' « ennui » dont le Ministère ne cesse de dire qu'il contamine à tout bout de champ le collège français. Et ces textes fondateurs disparaîtraient des nouveaux programmes?!
Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), le programme se construirait autour de quatre « thèmes » qui reviennent chaque année et se décomposeraient en « questionnements » spécifiques... L'organisation ne s'effectuerait plus ni par genre ni par ordre chronologique. Citons un exemple : pour le questionnement « Le groupe (famille, amis, réseaux), entre épanouissement et enfermement », voici les « repères » pour aider le professeur : « Théâtre, romans et récits de famille, récits autobiographiques, correspondance, littérature d’idées, presse, Films, fiction audiovisuelle ». Les indications de support pour aborder ces thématiques ne citent plus aucun titre d'oeuvre, plus aucun nom d'écrivain, mais donnent lieu à des listes fourre-tout qui instaurent le relativisme au coeur des programmes de littérature, mettant sur le même plan des oeuvres riches et connues dans le monde entier et la littérature de jeunesse, des textes documentaires ou des articles de presse. Sans même parler de l’inflation des images, films et séries TV ! Comme si nos élèves n’étaient pas assez gavés d’écrans et n’avaient pas besoin de développer une autre forme de lecture du monde... Ce serait verser dans une démagogie grossière de céder ainsi à la facilité. Comment les élèves étrangers à une langue écrite exigeante, qui n’ont que leurs professeurs pour les y initier, pourraient-ils accéder à une réelle culture et à une maîtrise solide de l'écrit avec la langue orale des films ou la langue trop pauvre de certains romans écrits spécialement pour la jeunesse ? Ce serait creuser un peu plus ces inégalités scolaires qui font la honte de la France et que le Ministère dit vouloir supprimer. Comment en effet ne pas penser au risque immense d'écoles à deux vitesses avec les professeurs qui continueront à enseigner uniquement des classiques et à privilégier écriture et littérature et ceux qui vont aller sans cesse piocher dans des films, supports non littéraires et ne faire lire que de la littérature jeunesse?
Nous tous, Enseignants de Lettres Modernes et Classiques, qui pensons que l'apprentissage du français doit permettre :
- la transmission et l'appropriation d'un patrimoine culturel commun,
- l'éveil de la sensibilité à travers les grandes œuvres littéraires, nécessaire étape d'une pensée nuancée et d'un esprit équilibré,
- l'émerveillement devant la magie des mots et un voyage de l'imagination,
- l'acquisition de la capacité à organiser une réflexion avec rigueur,
- l'acquisition de la capacité à s'exprimer clairement dans une langue dont les codes sont maîtrisés, tant à l'écrit qu'à l'oral
nous demandons :
1. Des moyens en termes d'horaires qui permettent à chaque élève de s'approprier le patrimoine littéraire et culturel et la langue française :
- Une augmentation des heures de Français, en Primaire et au collège, avec des demi-groupes au moins une fois par semaine pour pouvoir guider les élèves efficacement dans la pratique de l'écrit. Pour le collège, un horaire de 6h par semaine pour les 6èmes et 5èmes et de 5h ensuite,
- La poursuite de l'accompagnement personnalisé ou soutien en petits effectifs en plus de l'horaire disciplinaire.
- Le maintien de l'accompagnement éducatif dans tous les établissements, y compris ceux qui n'ont pas le statut REP.
2. Des programmes annuels, nationaux, chronologiques et mettant l'accent sur les textes du patrimoine:
Lecture / littérature :
- Des programmes annuels garantissant le caractère national de l'éducation et une réelle progressivité des apprentissages.
- Des programmes qui assurent une cohérence chronologique et puissent permettre des ponts avec les programmes d'Histoire-Géographie.
- Un programme de littérature axé sur les oeuvres patrimoniales, la littérature de jeunesse n'étant réservée qu'à la lecture cursive ou au prolongement d'un chapitre, et les supports non littéraires présents à la marge seulement et non comme fins en soi.
- La construction d'un programme de littérature pour le cycle 3 et en particulier pour l'année de 6ème avec la réintroduction des textes fondateurs.
- La prise en compte dès la maternelle, pour l'apprentissage de la lecture, de toutes les études qui concluent à la supériorité de la méthode alphabétique, en particulier avec les enfants en difficulté.
Langue :
- Un programme de langue débarrassé des concepts universitaires complexes et centré sur la grammaire de phrase, traitée de façon suffisamment complète pour permettre une représentation de la langue comme système cohérent.
- La définition d'une progression annuelle en langue (orthographe-grammaire-conjugaison) qui soit mûrement réfléchie.
3. La prise en compte des spécificités de notre matière:
- La prise en compte des spécificités du français, matière de nuances et de subjectivité, qui ne saurait être limité à sa dimension utilitariste ni systématiquement évaluable par des compétences objectives.
- La garantie du maintien du latin et du grec comme disciplines à part entière qui nourrissent la connaissance de la langue française et en permettent une compréhension plus fine.
Dans ce cas, rajouter les titres à la version courte? Qu'en pensez-vous?
- IsmyrrNiveau 6
Amaliah a écrit:
- Version longue:
Pétition (version longue).
"La littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est au bout du compte, son visage." Louis Aragon
M. Hollande et Mme Najat Vallaud-Belkacem ont affirmé après les attentats contre Charlie Hebdo faire de la maîtrise de la langue une réelle priorité. Effectivement, d'après une enquête du HCE sur l'école primaire datant de 2007, presque la moitié des élèves quittent le CM2 sans maîtriser la lecture de façon suffisante pour suivre une scolarité normale. Beaucoup de jeunes ne sont plus capables de produire un écrit syntaxiquement correct et prouvant un vocabulaire varié ainsi qu'un niveau d'orthographe et de conjugaison qui ne soit pas discriminant dès les premières lignes. Le collège est censé être le « maillon faible » du système éducatif. La chute constante des horaires de français pourrait en être une des causes. Les élèves ont en effet perdu depuis 1972 entre une heure et une heure et demie de cours chaque semaine. Un professeur (certifié) pouvait assurer son service avec deux 6e en 1972, mais il se retrouve aujourd'hui avec quatre classes à coup sûr (aux effectifs considérablement augmentés), ce qui le prive malgré sa bonne volonté d'autant de temps à consacrer à chacun, aussi bien en classe que dans ses corrections et ce qui rend quasiment impossible la différenciation pédagogique.
Or, contrairement à ce qui est prétendu et qu'on entend dire en boucle, la réforme du collège telle qu'elle est prévue à l'heure actuelle manque à son objectif de renforcer l'enseignement fondamental qu'est celui du Français et de sortir de l'impasse.
Tout d'abord, le temps consacré à l’enseignement du Français serait fortement réduit par le projet de collège pour la rentrée 2016. Les horaires de 5ème et de 4ème sont certes augmentés d'une demi-heure, mais celui de 3ème perd une demi-heure. En 2016, les élèves de 6ème auraient 4h30 de français. En apparence, c'est la même chose qu'à l'heure actuelle. Mais aujourd'hui, en 6ème, les élèves bénéficient de 4h30 (dont 30 minutes à effectifs allégés) ou de 5h et d’une heure d'accompagnement personnalisé. A partir de 2016, les élèves continueraient à bénéficier d'accompagnement personnalisé mais celui-ci ne s'ajouterait plus à l'emploi du temps des élèves, il se déduirait des horaires de cours disciplinaires : 3h30 de français et une heure d’accompagnement personnalisé. Il y a donc aujourd'hui des collèges où les élèves de 6ème bénéficient de 6h de français, alors qu'avec la réforme, il se pourrait que les élèves n'aient que 3h30 de cours de français assortis d'1h de cours de méthode assuré par un professeur de français. Ce n'est pas ce qu'on peut appeler un renforcement des fondamentaux.
De plus, la réforme proposerait (propose ?) pour le cycle 3 (5ème-4ème-3ème) la mise en place d'Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures seraient également déduites de ses heures disciplinaires. Citons également le cas de figure de l'EPI « Langues et Cultures de l'Antiquité » dont les horaires seraient en toute vraisemblance pris sur les cours de français : (Cela représenterait donc) une heure de français de moins pour une classe afin que le professeur de lettres classiques puisse animer l'EPI Langues et Cultures de l'Antiquité avec d'autres élèves...De toute façon, les EPI sont censés être conçus pour « enseigner autrement », ce qui ne s'avère qu'un leurre. (phrase bizarre qui ne fait pas lien immédiat avec le contexte)
En effet, l’interdisciplinarité peut certes être un lieu de réinvestissement très intéressant des connaissances et compétences, mais en aucun cas le lieu d’un apprentissage méthodique. D’ailleurs, les exemples postés sur le site du Ministère lui-même le montrent bien. Les EPI, s'il doit y en avoir, ne peuvent donc se concevoir qu'en plus des cours normaux et non à la place.
Loin d'être renforcé, le temps consacré au cours de Français serait donc terriblement amputé et fragilisé. Mais le projet de réforme du collège procède à d'autres mutilations dans les objectifs et le contenu de ce cours lui-même.
L'ordre de priorité affiché pour le cours de français serait celui-ci : oral, écrit, lecture, étude de la langue française. La priorité numéro 1 devient donc la maîtrise de l'oral (comme si le français n'était pas la langue maternelle de la plupart des élèves français...) et non plus de l'écrit, le sommet étant atteint pour le cycle 3 dans l'apprentissage sous forme de « jeux de rôles » des « règles conversationnelles » : « exprimer un refus, demander quelque chose, s’excuser, remercier », ce qui semble relever de l'école maternelle...
Le programme d'étude de la langue (grammaire-conjugaison-orthographe) ne serait plus défini par niveau de classe, ni pour le cycle 3, ni pour le cycle 4, charge aux professeurs de s'entendre au niveau local pour décider ce qui serait enseigné aux élèves. Sous couvert de liberté pédagogique accordée avec pleine confiance aux professeurs, l'apprentissage de ces domaines s'en trouverait totalement déstructuré. Le programme de grammaire actuel (peut-être un peu trop dense) a le mérite d’être cohérent et pertinent : centré sur la grammaire de phrase, il permet une acquisition progressive d’une syntaxe juste et précise A la place, les élèves hériteraient d'une grammaire hybride qui réussirait le tour de force de relever à la fois de simplifications outrancières et aberrantes (avec le refus par exemple d’enseigner les conjugaisons à toutes les personnes) et d’un jargon universitaire dont les universitaires eux-mêmes (MM. Todorov, Genette…) ont dénoncé l’introduction dans le secondaire. Quelle folie, par exemple, de prétendre enseigner à des enfants qui ne repèrent pas toujours le sujet d’un verbe les notions de prédicat ou les théories de l’énonciation ! La maîtrise d'une cohérence syntaxique et du fonctionnement des conjugaisons, qui est travaillée en cours de français, a l'avantage de se mettre au service de l'apprentissage des langues vivantes. Sans parler de l'orthographe : il y a tant de professeurs de langues vivantes qui se plaignent que les élèves prononcent et écrivent un réel charabia en confondant "and" et "is", "und" et "ist", etc, car les élèves confondent « et » et « est » en français !
Concernant la lecture/initiation à la littérature, la proposition pour le cycle 3 accomplit l'exploit de ne proposer strictement aucun programme qu'on s'évertue à chercher en vain à travers les lignes... En 6ème, les élèves se passionnent réellement pour les textes fondateurs et c'est cette partie du programme qui les change vraiment de l'école primaire, les fonde en collégiens en leur permettant d'accéder à la grande littérature, celle qui traverse les pays et les siècles. Bien loin de l' « ennui » dont le Ministère ne cesse de dire à tout bout de champ qu'il contamine le collège français. Et ces textes fondateurs disparaîtraient des nouveaux programmes?!
Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), le programme se construirait autour de quatre « thèmes » qui reviennent chaque année et se décomposeraient en « questionnements » spécifiques... L'organisation ne s'effectuerait plus ni par genre ni par ordre chronologique. Citons un exemple : pour le questionnement « Le groupe (famille, amis, réseaux), entre épanouissement et enfermement », voici les « repères » pour aider le professeur : « Théâtre, romans et récits de famille, récits autobiographiques, correspondance, littérature d’idées, presse, Films, fiction audiovisuelle ». Les indications de support pour aborder ces thématiques ne citent plus aucun titre d'oeuvre, plus aucun nom d'écrivain, mais donnent lieu à des listes fourre-tout qui instaurent le relativisme au coeur des programmes de littérature, mettant sur le même plan des oeuvres riches et connues dans le monde entier et la littérature de jeunesse, des textes documentaires ou des articles de presse. Sans même parler de l’inflation des images, films et séries TV ! Comme si nos élèves n’étaient pas assez gavés d’écrans et n’avaient pas besoin de développer une autre forme de lecture du monde... Ce serait verser dans une démagogie grossière de céder ainsi à la facilité. Comment les élèves étrangers à une langue écrite exigeante, qui n’ont que leurs professeurs pour les y initier, pourraient-ils accéder à une réelle culture et à une maîtrise solide de l'écrit avec la langue orale des films ou la langue trop pauvre de certains romans écrits spécialement pour la jeunesse ? Ce serait creuser un peu plus ces inégalités scolaires qui font la honte de la France et que le Ministère dit vouloir supprimer. Comment en effet ne pas penser au risque immense d'écoles à deux vitesses avec les professeurs qui continueront à enseigner uniquement des classiques et à privilégier écriture et littérature et ceux qui vont aller sans cesse piocher dans des films, supports non littéraires et ne faire lire que de la littérature jeunesse?
Nous tous, Enseignants de Lettres Modernes et Classiques, qui pensons que l'apprentissage du français doit permettre :
- la transmission et l'appropriation d'un patrimoine culturel commun,
- l'éveil de la sensibilité à travers les grandes œuvres littéraires, nécessaire étape d'une pensée nuancée et d'un esprit équilibré,
- l'émerveillement devant la magie des mots et un voyage de l'imagination,
- l'acquisition de la capacité à organiser une réflexion avec rigueur,
- l'acquisition de la capacité à s'exprimer clairement dans une langue dont les codes sont maîtrisés, tant à l'écrit qu'à l'oral
nous demandons :
1. Des moyens en termes d'horaires qui permettent à chaque élève de s'approprier le patrimoine littéraire et culturel et la langue française :
- Une augmentation des heures de Français, en Primaire et au collège, avec des demi-groupes au moins une fois par semaine pour pouvoir guider les élèves efficacement dans la pratique de l'écrit. Pour le collège, un horaire de 6h par semaine pour les 6èmes et 5èmes et de 5h ensuite,
- La poursuite de l'accompagnement personnalisé ou soutien en petits effectifs en plus de l'horaire disciplinaire.
- Le maintien de l'accompagnement éducatif dans tous les établissements, y compris ceux qui n'ont pas le statut REP.
2. Des programmes annuels, nationaux, chronologiques et mettant l'accent sur les textes du patrimoine:
Lecture / littérature :
- Des programmes annuels garantissant le caractère national de l'éducation et une réelle progressivité des apprentissages.
- Des programmes qui assurent une cohérence chronologique et puissent permettre des ponts avec les programmes d'Histoire-Géographie.
- Un programme de littérature axé sur les oeuvres patrimoniales, la littérature de jeunesse n'étant réservée qu'à la lecture cursive ou au prolongement d'un chapitre, et les supports non littéraires présents à la marge seulement et non comme fins en soi.
- La construction d'un programme de littérature pour le cycle 3 et en particulier pour l'année de 6ème avec la réintroduction des textes fondateurs.
- La prise en compte dès la maternelle, pour l'apprentissage de la lecture, de toutes les études qui concluent à la supériorité de la méthode alphabétique, en particulier avec les enfants en difficulté.
Langue :
- Un programme de langue débarrassé des concepts universitaires complexes et centré sur la grammaire de phrase, traitée de façon suffisamment complète pour permettre une représentation de la langue comme système cohérent.
- La définition d'une progression annuelle en langue (orthographe-grammaire-conjugaison) qui soit mûrement réfléchie.
3. La prise en compte des spécificités de notre matière:
- La prise en compte des spécificités du français, matière de nuances et de subjectivité, qui ne saurait être limité à sa dimension utilitariste ni systématiquement évaluable par des compétences objectives.
- La garantie du maintien du latin et du grec comme disciplines à part entière qui nourrissent la connaissance de la langue française et en permettent une compréhension plus fine.
Oui, rajouter les titres à la version courte, c'est très bien ! ça allège vraiment la lecture, et ça renseigne immédiatement, de quoi pousser à lire tout individu déjà possédé par le démon de la propagande ministérielle !
Relecture finie... j'ai proposé des corrections mais je viens de voir que je l'ai fait dans ta version pré-corrigée...
- Steph1.14Niveau 5
Bravo pour le boulot mais la version "courte" n'est-elle pas déjà trop longue ?
Le message aurait peut-être plus de poids s'il était court et renvoyait au texte long sur un site...
Le message aurait peut-être plus de poids s'il était court et renvoyait au texte long sur un site...
- AmaliahEmpereur
Mari-aime, j'ai adopté tes corrections. J'ai remplacé le "De toute façon" par un "D'autre part".
Paragraphe sur les horaires modifié.
Passage à supprimer?
Paragraphe sur les horaires modifié.
Passage à supprimer?
- Version longue:
- Pétition (version longue).
"La littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est au bout du compte, son visage." Louis Aragon
Un constat inquiétant.
M. Hollande et Mme Najat Vallaud-Belkacem ont affirmé après les attentats contre Charlie Hebdo faire de la maîtrise de la langue une réelle priorité. Effectivement, d'après une enquête du HCE sur l'école primaire datant de 2007, presque la moitié des élèves quittent le CM2 sans maîtriser la lecture de façon suffisante pour suivre une scolarité normale. Beaucoup de jeunes ne sont plus capables de produire un écrit à la syntaxe et à l'orthographe correctes. Le collège est censé être le « maillon faible » du système éducatif. La chute constante des horaires de français pourrait en être une des causes.Les élèves ont en effet perdu depuis 1972 entre une heure et une heure et demie de cours chaque semaine. Un professeur (certifié) pouvait assurer son service avec deux 6e en 1972, mais il se retrouve aujourd'hui avec quatre classes à coup sûr (aux effectifs considérablement augmentés), ce qui le prive malgré sa bonne volonté d'autant de temps à consacrer à chacun, aussi bien en classe que dans ses corrections et ce qui rend quasiment impossible la différenciation pédagogique.??
Mais une réforme qui va en dépit du bon sens.
Or, contrairement à ce qui est prétendu et qu'on entend dire en boucle, la réforme du collège telle qu'elle est prévue à l'heure actuelle manque à son objectif de renforcer l'enseignement fondamental qu'est celui du Français et de sortir de l'impasse.
1. Moins d'heures de français dans la réforme.
Tout d'abord, le temps consacré à l’enseignement du Français serait fortement réduit par le projet de collège pour la rentrée 2016. Les horaires disciplinaires tels qu'ils sont présentés paraissent à peu près identiques. Cependant, certains dispositifs vont les diminuer. A partir de 2016, les élèves continueraient à bénéficier d'accompagnement personnalisé mais celui-ci ne s'ajouterait plus à l'emploi du temps des élèves, il se déduirait à présent des horaires de cours disciplinaires : actuellement 4h30 ou 5h de français + 1h d'accompagnement en 6e; en 2016, 3h30 + 1h d'accompagnement... Il y a donc aujourd'hui des collèges où les élèves de 6ème bénéficient de 6h de français, alors qu'avec la réforme, il se pourrait que les élèves n'aient que 3h30 de cours de français assortis d'1h de cours de méthode assuré par un professeur de français.
Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), c'est le même problème avec les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures ne s'ajouteraient pas non plus à l'emploi du temps d'un élève, mais seraient déduites de ses heures disciplinaires. Ce n'est pas ce qu'on peut appeler un renforcement des fondamentaux.
De plus, la réforme propose pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème) la mise en place d'Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures seraient également déduites de ses heures disciplinaires. Citons également le cas de figure de l'EPI « Langues et Cultures de l'Antiquité » dont les horaires seraient en toute vraisemblance pris sur les cours de français : cela représenterait donc une heure de français de moins pour une classe afin que le professeur de lettres classiques puisse animer l'EPI Langues et Cultures de l'Antiquité avec d'autres élèves...
Par ailleurs, les EPI sont censés être conçus pour « enseigner autrement », ce qui ne s'avère qu'un leurre. En effet, l’interdisciplinarité peut certes être un lieu de réinvestissement très intéressant des connaissances et compétences, mais en aucun cas le lieu d’un apprentissage méthodique. D’ailleurs, les exemples postés sur le site du Ministère lui-même le montrent bien. Les EPI, s'il doit y en avoir, ne peuvent donc se concevoir qu'en plus des cours normaux et non à la place.
2. Des programmes flous et bien contestables.
Loin d'être renforcé, le temps consacré au cours de Français serait donc terriblement amputé et fragilisé. Mais le projet de réforme du collège procède à d'autres mutilations dans les objectifs et le contenu de ce cours lui-même.
L'ordre de priorité affiché pour le cours de français serait celui-ci : oral, écrit, lecture, étude de la langue française. La priorité numéro 1 devient donc la maîtrise de l'oral (comme si le français n'était pas la langue maternelle de la plupart des élèves français...) et non plus de l'écrit, le sommet étant atteint pour le cycle 3 dans l'apprentissage sous forme de « jeux de rôles » des « règles conversationnelles » : « exprimer un refus, demander quelque chose, s’excuser, remercier », ce qui semble relever de l'école maternelle...
Le programme d'étude de la langue (grammaire-conjugaison-orthographe) ne serait plus défini par niveau de classe, ni pour le cycle 3, ni pour le cycle 4, charge aux professeurs de s'entendre au niveau local pour décider ce qui serait enseigné aux élèves. Sous couvert de liberté pédagogique accordée avec pleine confiance aux professeurs, l'apprentissage de ces domaines s'en trouverait totalement déstructuré. Le programme de grammaire actuel (peut-être un peu trop dense) a le mérite d’être cohérent et pertinent : centré sur la grammaire de phrase, il permet une acquisition progressive d’une syntaxe juste et précise A la place, les élèves hériteraient d'une grammaire hybride qui réussirait le tour de force de relever à la fois de simplifications outrancières et aberrantes (avec le refus par exemple d’enseigner les conjugaisons à toutes les personnes) et d’un jargon universitaire dont les universitaires eux-mêmes (MM. Todorov, Genette…) ont dénoncé l’introduction dans le secondaire. Quelle folie, par exemple, de prétendre enseigner à des enfants qui ne repèrent pas toujours le sujet d’un verbe les notions de prédicat ou les théories de l’énonciation ! La maîtrise d'une cohérence syntaxique et du fonctionnement des conjugaisons, qui est travaillée en cours de français, a l'avantage de se mettre au service de l'apprentissage des langues vivantes. Sans parler de l'orthographe : il y a tant de professeurs de langues vivantes qui se plaignent que les élèves prononcent et écrivent un réel charabia en confondant "and" et "is", "und" et "ist", etc, car les élèves confondent « et » et « est » en français !
Concernant la lecture/initiation à la littérature, la proposition pour le cycle 3 accomplit l'exploit de ne proposer strictement aucun programme qu'on s'évertue à chercher en vain à travers les lignes... En 6ème, les élèves se passionnent réellement pour les textes fondateurs et c'est cette partie du programme qui les change vraiment de l'école primaire, les fonde en collégiens en leur permettant d'accéder à la grande littérature, celle qui traverse les pays et les siècles. Bien loin de l' « ennui » dont le Ministère ne cesse de dire à tout bout de champ qu'il contamine le collège français. Et ces textes fondateurs disparaîtraient des nouveaux programmes?!
Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), le programme se construirait autour de quatre « thèmes » qui reviennent chaque année et se décomposeraient en « questionnements » spécifiques... L'organisation ne s'effectuerait plus ni par genre ni par ordre chronologique. Citons un exemple : pour le questionnement « Le groupe (famille, amis, réseaux), entre épanouissement et enfermement », voici les « repères » pour aider le professeur : « Théâtre, romans et récits de famille, récits autobiographiques, correspondance, littérature d’idées, presse, Films, fiction audiovisuelle ». Les indications de support pour aborder ces thématiques ne citent plus aucun titre d'oeuvre, plus aucun nom d'écrivain, mais donnent lieu à des listes fourre-tout qui instaurent le relativisme au coeur des programmes de littérature, mettant sur le même plan des oeuvres riches et connues dans le monde entier et la littérature de jeunesse, des textes documentaires ou des articles de presse. Sans même parler de l’inflation des images, films et séries TV ! Comme si nos élèves n’étaient pas assez gavés d’écrans et n’avaient pas besoin de développer une autre forme de lecture du monde... Ce serait verser dans une démagogie grossière de céder ainsi à la facilité. Comment les élèves étrangers à une langue écrite exigeante, qui n’ont que leurs professeurs pour les y initier, pourraient-ils accéder à une réelle culture et à une maîtrise solide de l'écrit avec la langue orale des films ou la langue trop pauvre de certains romans écrits spécialement pour la jeunesse ? Ce serait creuser un peu plus ces inégalités scolaires qui font la honte de la France et que le Ministère dit vouloir supprimer. Comment en effet ne pas penser au risque immense d'écoles à deux vitesses avec les professeurs qui continueront à enseigner uniquement des classiques et à privilégier écriture et littérature et ceux qui vont aller sans cesse piocher dans des films, supports non littéraires et ne faire lire que de la littérature jeunesse?
Nous tous, Enseignants de Lettres Modernes et Classiques, qui pensons que l'apprentissage du français doit permettre :
- la transmission et l'appropriation d'un patrimoine culturel commun,
- l'éveil de la sensibilité à travers les grandes œuvres littéraires, nécessaire étape d'une pensée nuancée et d'un esprit équilibré,
- l'émerveillement devant la magie des mots et un voyage de l'imagination,
- l'acquisition de la capacité à organiser une réflexion avec rigueur,
- l'acquisition de la capacité à s'exprimer clairement dans une langue dont les codes sont maîtrisés, tant à l'écrit qu'à l'oral
nous demandons :
1. Des moyens en termes d'horaires qui permettent à chaque élève de s'approprier le patrimoine littéraire et culturel et la langue française :
- Une augmentation des heures de Français, en Primaire et au collège, avec des demi-groupes au moins une fois par semaine pour pouvoir guider les élèves efficacement dans la pratique de l'écrit. Pour le collège, un horaire de 6h par semaine pour les 6èmes et 5èmes et de 5h ensuite,
- La poursuite de l'accompagnement personnalisé ou soutien en petits effectifs en plus de l'horaire disciplinaire.
- Le maintien de l'accompagnement éducatif dans tous les établissements, y compris ceux qui n'ont pas le statut REP.
2. Des programmes annuels, nationaux, chronologiques et mettant l'accent sur les textes du patrimoine:
Lecture / littérature :
- Des programmes annuels garantissant le caractère national de l'éducation et une réelle progressivité des apprentissages.
- Des programmes qui assurent une cohérence chronologique et puissent permettre des ponts avec les programmes d'Histoire-Géographie.
- Un programme de littérature axé sur les oeuvres patrimoniales, la littérature de jeunesse n'étant réservée qu'à la lecture cursive ou au prolongement d'un chapitre, et les supports non littéraires présents à la marge seulement et non comme fins en soi.
- La construction d'un programme de littérature pour le cycle 3 et en particulier pour l'année de 6ème avec la réintroduction des textes fondateurs.
- La prise en compte dès la maternelle, pour l'apprentissage de la lecture, de toutes les études qui concluent à la supériorité de la méthode alphabétique, en particulier avec les enfants en difficulté.
Langue :
- Un programme de langue débarrassé des concepts universitaires complexes et centré sur la grammaire de phrase, traitée de façon suffisamment complète pour permettre une représentation de la langue comme système cohérent.
- La définition d'une progression annuelle en langue (orthographe-grammaire-conjugaison) qui soit mûrement réfléchie.
3. La prise en compte des spécificités de notre matière:
- La prise en compte des spécificités du français, matière de nuances et de subjectivité, qui ne saurait être limité à sa dimension utilitariste ni systématiquement évaluable par des compétences objectives.
- La garantie du maintien du latin et du grec comme disciplines à part entière qui nourrissent la connaissance de la langue française et en permettent une compréhension plus fine.
- AmaliahEmpereur
[quote="Amaliah"]Version courte avec titres.
- Version courte:
Un constat inquiétant.
M. Hollande et Mme Najat Vallaud-Belkacem ont affirmé après les attentats contre Charlie Hebdo faire de la maîtrise de la langue une réelle priorité. Le collège est censé être le « maillon faible » du système éducatif. La chute constante des horaires de français pourrait en être une des causes.
Mais une réforme qui va en dépit du bon sens.
Or, contrairement à ce qui est prétendu et qu'on entend dire en boucle, la réforme du collège telle qu'elle est prévue à l'heure actuelle manque à son objectif de renforcer l'enseignement fondamental qu'est celui du Français.
1. Moins d'heures de français dans la réforme.
Tout d'abord, le temps consacré à l’enseignement du Français serait fortement réduit. Les horaires disciplinaires tels qu'ils sont présentés paraissent à peu près identiques. Cependant, certains dispositifs vont les diminuer. A partir de 2016, les élèves continueraient à bénéficier d'accompagnement personnalisé mais celui-ci ne s'ajouterait plus à l'emploi du temps des élèves, il se déduirait à présent des horaires de cours disciplinaires : actuellement 4h30 ou 5h de français + 1h d'accompagnement en 6e; en 2016, 3h30 + 1h d'accompagnement... Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), c'est le même problème avec les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures ne s'ajouteraient pas non plus à l'emploi du temps d'un élève, mais seraient déduites de ses heures disciplinaires.
2. Des programmes flous et bien contestables.
Loin d'être renforcé, le temps consacré au cours de Français serait donc terriblement amputé et fragilisé. Mais le projet de réforme du collège procède à d'autres mutilations dans les objectifs et le contenu de ce cours lui-même.
L'ordre de priorité affiché pour le cours de français serait celui-ci : oral, écrit, lecture, étude de la langue française. La priorité numéro 1 devient donc la maîtrise de l'oral (comme si le français n'était pas la langue maternelle de la plupart des élèves français...) et non plus de l'écrit, le sommet étant atteint pour le cycle 3 dans l'apprentissage sous forme de « jeux de rôles » des « règles conversationnelles » : « exprimer un refus, demander quelque chose, s’excuser, remercier », ce qui semble relever de l'école maternelle...
Le programme d'étude de la langue (grammaire-conjugaison-orthographe) ne serait plus défini par niveau de classe, ni pour le cycle 3, ni pour le cycle 4, charge aux professeurs de s'entendre au niveau local pour décider ce qui serait enseigné aux élèves. L'apprentissage de ces domaines s'en trouverait totalement déstructuré. Les élèves hériteraient d'une grammaire mêlant des simplifications outrancières et aberrantes (conjugaisons non enseignées à toutes les personnes) et un jargon universitaire trop compliqué (par exemple, les notions de prédicat ou les théories de l’énonciation) !
Concernant la lecture/initiation à la littérature, la proposition pour le cycle 3 accomplit l'exploit de ne proposer strictement aucun programme qu'on s'évertue à chercher en vain à travers les lignes...
Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), le programme se construirait autour de « questionnements » spécifiques. L'organisation ne s'effectuerait plus ni par genre ni par ordre chronologique. Les indications de support pour aborder ces thématiques ne citent plus aucun titre d'oeuvre, plus aucun nom d'écrivain, mais donnent lieu à des listes fourre-tout qui instaurent le relativisme au coeur des programmes de littérature, mettant sur le même plan des oeuvres riches et connues dans le monde entier et la littérature de jeunesse, des textes documentaires ou des articles de presse. Sans même parler de l’inflation des images, films et séries TV ! Ce serait verser dans une démagogie grossière de céder ainsi à la facilité et creuser un peu plus ces inégalités scolaires qui font la honte de la France et que le Ministère dit vouloir supprimer.
"La littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est au bout du compte, son visage." Louis Aragon
Nous tous, Enseignants de Lettres Modernes et Classiques, qui pensons que l'apprentissage du français doit permettre :
- la transmission et l'appropriation d'un patrimoine culturel commun,
- l'éveil de la sensibilité à travers les grandes œuvres littéraires, nécessaire étape d'une pensée nuancée et d'un esprit équilibré,
- l'émerveillement devant la magie des mots et un voyage de l'imagination,
- l'acquisition de la capacité à organiser une réflexion avec rigueur,
- l'acquisition de la capacité à s'exprimer clairement dans une langue dont les codes sont maîtrisés, tant à l'écrit qu'à l'oral
nous demandons :
1. Des moyens en termes d'horaires qui permettent à chaque élève de s'approprier le patrimoine littéraire et culturel et la langue française :
- Une augmentation des heures de Français, en Primaire et au collège, avec des demi-groupes au moins une fois par semaine pour pouvoir guider les élèves efficacement dans la pratique de l'écrit. Pour le collège, un horaire de 7h par semaine pour les 6èmes et 5èmes et de 5h ensuite,
- La poursuite de l'accompagnement personnalisé ou soutien en petits effectifs en plus de l'horaire disciplinaire.
- Le maintien de l'accompagnement éducatif dans tous les établissements, y compris ceux qui n'ont pas le statut REP.
2. Des programmes annuels, nationaux, chronologiques et mettant l'accent sur les textes du patrimoine:
Lecture / littérature :
- Des programmes annuels garantissant le caractère national de l'éducation et une réelle progressivité des apprentissages.
- Des programmes qui assurent une cohérence chronologique et puissent permettre des ponts avec les programmes d'Histoire-Géographie.
- Un programme de littérature axé sur les oeuvres patrimoniales, la littérature de jeunesse n'étant réservée qu'à la lecture cursive ou au prolongement d'un chapitre, et les supports non littéraires présents à la marge seulement et non comme fins en soi.
- La construction d'un programme de littérature pour le cycle 3 et en particulier pour l'année de 6ème avec la réintroduction des textes fondateurs.
- La prise en compte dès la maternelle, pour l'apprentissage de la lecture, de toutes les études qui concluent à la supériorité de la méthode alphabétique, en particulier avec les enfants en difficulté.
Langue :
- Un programme de langue débarrassé des concepts universitaires complexes et centré sur la grammaire de phrase, traitée de façon suffisamment complète pour permettre une représentation de la langue comme système cohérent.
- La définition d'une progression annuelle en langue (orthographe-grammaire-conjugaison) qui soit mûrement réfléchie.
3. La prise en compte des spécificités de notre matière:
- La prise en compte des spécificités du français, matière de nuances et de subjectivité, qui ne saurait être limité à sa dimension utilitariste ni systématiquement évaluable par des compétences objectives.
- La garantie du maintien du latin et du grec comme disciplines à part entière qui nourrissent la connaissance de la langue française et en permettent une compréhension plus fine.
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