Re: Les EPI ou enseignements pratiques interdisciplinaires : qu'en pensez-vous ?

Elyas a écrit:Apparemment (source SE-UNSA), les EPI pourront être faits sur des semaines dédiées uniquement à cela. Donc, 26h d'EPI d'un coup ou 52 si on fait 2 semaines d'affilée. Donc, si on opte pour faire en semaine, c'est 4 semaines banalisées pour ça.

Si c'est ça, l'EPI LCA, par exemple, c'est deux semaines d'initiation à l'antiquité sur un an.
C'est sûr qu' on étend l'enseignement du latin à tous les collégiens de France...

ylm a écrit:

Melyne5 a écrit:Pas sûre de bien comprendre: (si )je ne fais pas d'EPI , mes classes auront l'horaire max en français , par ex 4h en 5ème et si mon collègue de français en fait un , sa classe de 5ème n'aura que 3h donc 2 vitesses pour un même niveau ? Qui peut m'éclairer?

Ton collègue fera le programme sur son heure d'EPI comme tu le fais sur ton heure plus "classique"...

... en théorie.

sauf que dans le projet d'arrêté pour le collège, l'article 2 précise que "Le volume horaire et les programmes des enseignements communs d'un cycle sont identiques pour tous les élèves." Or les EPI ne sont pas des enseignements communs, mais des enseignements complémentaires. pale

Donc, si un collègue d'HG fait un EPI en 5e et y consacre 1h, tous les profs d'HG de 5e doivent faire de même... (Parce qu'on pourrait arguer que c'est par cycle, sauf que pour des raisons d'organisation, on ne va pas consigner dans le livret de chaque élève le nombre d'heures d'HG dont il a bénéficié en 5e pour savoir combien on lui en doit en 4e...)

Adri a écrit:sauf que dans le projet d'arrêté pour le collège, l'article 2 précise que "Le volume horaire et les programmes des enseignements communs d'un cycle sont identiques pour tous les élèves." Or les EPI ne sont pas des enseignements communs, mais des enseignements complémentaires.

Exact, je n'avais pas vu ça. Ça va mettre une bonne ambiance dans les équipes disciplinaires ça, entre celui qui voudra faire un EPI et celui qui ne voudra pas!

C'est le genre de choses qu'il faut expliquer dès demain à tous les collègues qui pensent pouvoir échapper aux EPI et garder leur horaire disciplinaire !

Les langues anciennes ne sont pas un EPI, ce sont des disciplines. Voilà ce que j'en pense.

Les EPI sont une idée de génie.
D'abord, on va pouvoir compléter les services de n'importe qui avec n'importe quelle classe. Si ça ne marche pas les parents ne diront rien (vous imaginez une manif de la FCPE avec le slogan "on veut un prof d'EPI" sur l'air des lampions?). Les collègues qui ont des enfants à la fac se gaveront d'EPI ad nauseam.
Dans cinq ans, le truc marchera plus ou moins bien. Certains établissements l'abandonneront et les jeunes collègues demanderont benoîtement: c'est quoi les épis? Enfin dans huit dix ans, le bouzin aura rejoint les rossignols de l'expérimentation pédagogique avec les 10%, les IDD les parcours diversifiés. Enfin on pourra nous piquer trois heures.

Information, communication, citoyenneté : enseignement moral et civique, arts plastiques

Les débats en caricatures

Agnès, Éloïse, Léo, Lorraine, Zinedine et Matteo sont élèves en classe de 5e. Leurs professeurs d’arts plastiques et d’enseignement moral et civique ont décidé de réaliser un travail autour de la liberté de la presse et, plus particulièrement du dessin de presse.

En enseignement moral et civique, il est demandé à chaque élève d’être en capacité d’argumenter et de confronter ses jugements à ceux d’autrui dans une discussion. Les six élèves doivent se regrouper pour organiser un débat autour de caricatures qu’ils doivent préparer dans le cadre du cours d’arts plastiques.

Leur enseignant a choisi de faire venir pendant une heure de cours un caricaturiste du journal local, qu’il a trouvé dans l’annuaire des réservistes citoyens et qui a accepté d’être le grand témoin de ce débat en classe.

Agnès et Zinedine sont doués pour le dessin, ils ont donc réalisé chacun une caricature sur un même sujet qui divise en ce moment les élèves du collège : la proposition des élus du conseil de la vie collégienne d'organiser des Olympiades pour tous les élèves dont la finale aurait lieu un samedi après-midi. Agnès a défendu la proposition alors que Louis a proposé une caricature dans laquelle il critique le fait que cela se fasse en plus des heures de cours.

Éloïse et Lorraine ont préparé et animé le débat dans la classe avec l’aide de leur enseignant et ont pu bénéficier d'un regard extérieur sur le sujet grâce au caricaturiste. Chacun a pu exprimer son point de vue. Léo et Matteo ont pris des notes pendant le débat et préparé un article pour le journal du collège.

Les enseignants les ont évalués sur ce projet complet : les caricatures, l’organisation du débat et l’article de presse.

Encore un truc écrit à l'arrache sur le coin de la nappe après un déjeuner de travail trop arrosé ; Zinedine disparaît et on a un Louis qui se pointe miraculeusement...

bruno09 a écrit:Les EPI sont une idée de génie.
D'abord, on va pouvoir compléter les services de n'importe qui avec n'importe quelle classe. Si ça ne marche pas les parents ne diront rien (vous imaginez une manif de la FCPE avec le slogan "on veut un prof d'EPI" sur l'air des lampions?). Les collègues qui ont des enfants à la fac se gaveront d'EPI ad nauseam.
Dans cinq ans, le truc marchera plus ou moins bien. Certains établissements l'abandonneront et les jeunes collègues demanderont benoîtement: c'est quoi les épis? Enfin dans huit dix ans, le bouzin aura rejoint les rossignols de l'expérimentation pédagogique avec les 10%, les IDD les parcours diversifiés. Enfin on pourra nous piquer trois heures.

Cela ne pourra pas compléter les services, c'est pris sur les horaires disciplinaires. Donc, si un prof d'HG fait 1/2h d'EPI par semaine, il ne lui reste plus que 2h30 pour faire son programme. La seule solution pour que cela complète un service serait d'utiliser les marges professeur mais là, les sciences et les LV (et l'AP) vont te rouler dessus avant.

Elyas a écrit:

bruno09 a écrit:Les EPI sont une idée de génie.
D'abord, on va pouvoir compléter les services de n'importe qui avec n'importe quelle classe. Si ça ne marche pas les parents ne diront rien (vous imaginez une manif de la FCPE avec le slogan "on veut un prof d'EPI" sur l'air des lampions?). Les collègues qui ont des enfants à la fac se gaveront d'EPI ad nauseam.
Dans cinq ans, le truc marchera plus ou moins bien. Certains établissements l'abandonneront et les jeunes collègues demanderont benoîtement: c'est quoi les épis? Enfin dans huit dix ans, le bouzin aura rejoint les rossignols de l'expérimentation pédagogique avec les 10%, les IDD les parcours diversifiés. Enfin on pourra nous piquer trois heures.

Cela ne pourra pas compléter les services, c'est pris sur les horaires disciplinaires. Donc, si un prof d'HG fait 1/2h d'EPI par semaine, il ne lui reste plus que 2h30 pour faire son programme. La seule solution pour que cela complète un service serait d'utiliser les marges professeur mais là, les sciences et les LV (et l'AP) vont te rouler dessus avant.

Entre la répartition des marges professeurs et l'organisation des EPI, il va y avoir une sacrée ambiance dans les collèges... Rolling Eyes

Je viens de lire dans le projet d'arrêté publié sur eduscol (voté lors du CSE):
http://eduscol.education.fr/cid87975/projets-de-programmes-du-csp-pour-%20les-cycles-2-3-et-4-grilles-horaires-pour-la-mise-en-oeuvre-de-ces-programmes.html
Article 9
Les volumes horaires des enseignements des classes de troisième dites «préparatoires à l’enseignement professionnel », installées dans des collèges ou des lycées, sont identiques à ceux des autres classes de troisième. Ces classes disposent en outre d’un complément de dotation horaire spécifique.
Par dérogation aux dispositions du présent arrêté, les enseignements complémentaires doivent permettre aux élèves de ces classes de découvrir différents champs professionnels afin de construire leur projet de formation et d’orientation. Ces élèves bénéficient en outre de périodes de stage en milieu professionnel.

Article 11
L’arrêté du 29 mai 1996 relatif à l’organisation des enseignements dans les classes de sixième de collège, l’arrêté du 26 décembre 1996 relatif à l’organisation des enseignements du cycle central de collège (classes de cinquième et de quatrième), l’arrêté du 2 juillet 2004 relatif à l’organisation des enseignements du cycle d’orientation de collège (classe de troisième), l’arrêté du 14 février 2005 relatif à l’enseignement de l’option facultative de découverte professionnelle (trois heures hebdomadaires) en classe de troisième, ainsi que l’arrêté du 14 février 2005 relatif à l’enseignement du module de découverte professionnelle (six heures hebdomadaires) en classe de troisième sont abrogés.

Je pensais que la prépa-pro ne disparaissait pas.
Ces deux articles ne sont-ils pas contradictoires?

Raoul Volfoni a écrit:

Information, communication, citoyenneté : enseignement moral et civique, arts plastiques

Les débats en caricatures

Agnès, Éloïse, Léo, Lorraine, Zinedine et Matteo sont élèves en classe de 5e. Leurs professeurs d’arts plastiques et d’enseignement moral et civique ont décidé de réaliser un travail autour de la liberté de la presse et, plus particulièrement du dessin de presse.

En enseignement moral et civique, il est demandé à chaque élève d’être en capacité d’argumenter et de confronter ses jugements à ceux d’autrui dans une discussion. Les six élèves doivent se regrouper pour organiser un débat autour de caricatures qu’ils doivent préparer dans le cadre du cours d’arts plastiques.

Leur enseignant a choisi de faire venir pendant une heure de cours un caricaturiste du journal local, qu’il a trouvé dans l’annuaire des réservistes citoyens et qui a accepté d’être le grand témoin de ce débat en classe.

Agnès et Zinedine sont doués pour le dessin, ils ont donc réalisé chacun une caricature sur un même sujet qui divise en ce moment les élèves du collège : la proposition des élus du conseil de la vie collégienne d'organiser des Olympiades pour tous les élèves dont la finale aurait lieu un samedi après-midi. Agnès a défendu la proposition alors que Louis a proposé une caricature dans laquelle il critique le fait que cela se fasse en plus des heures de cours.

Mais non, tu n'as pas compris, Louis est un vilain qui est contre les Olympiades (encadrées par qui un samedi? les professeurs bien sûr) alors que Zinedine est un gentil qui est pour les Olympiades et leur vivre-ensemble. Bon le petit problème c'est qu'il y a un peu de compétition pendant des Olympiades, pars très égalitaire tout ça. J'aimerais bien voir à quoi ressemblent des "caricatures" pour ou contre les Olympiades...

Éloïse et Lorraine ont préparé et animé le débat dans la classe avec l’aide de leur enseignant et ont pu bénéficier d'un regard extérieur sur le sujet grâce au caricaturiste. Chacun a pu exprimer son point de vue. Léo et Matteo ont pris des notes pendant le débat et préparé un article pour le journal du collège.

Les enseignants les ont évalués sur ce projet complet : les caricatures, l’organisation du débat et l’article de presse.

Encore un truc écrit à l'arrache sur le coin de la nappe après un déjeuner de travail trop arrosé ; Zinedine disparaît et on a un Louis qui se pointe miraculeusement...

Mais non tu n'as pas compris: Louis et un méchant qui est contre les Olympiades et leur vivre-ensemble encadrées un samedi par les professeurs et Zinedine est un gentil qui est pour les Olympiades, malgré leur aspect compétitif et donc forcément inégalitaire. Pas évident de réaliser des caricatures là-dessus il me semble mais bon...

Je viens de lire ça dans un article du site 20minutes.fr

A ceux qui craignent que les EPI en favorisent certains au détriment d’autres, Frédéric Sève [secrétaire général du Sgen-CFDT] répond que le dispositif est "neutre et souple : un professeur peut enseigner un EPI même si sa matière n’est pas concernée par le thème".

Je croyais que les EPI permettaient de traiter le programme autrement, on nous aurait menti ? :gratte:

Oh ouiiiiii, je vais m'incruster dans tous les EPI pour raconter n'importe quoi. J'aime l'idée. Alooooors, quels collègues je vais embêter ? Les EPI ou enseignements pratiques interdisciplinaires : qu'en pensez-vous ? - Page 11 248604097

Les EPI ou enseignements pratiques interdisciplinaires : qu'en pensez-vous ? - Page 11 248604097

De toute façon, si tu causes anglais, tu peux raconter ce que tu veux, pas sûre que tu seras comprise... :lol:

Perfide Albion.

Ergo a écrit:Oh ouiiiiii, je vais m'incruster dans tous les EPI pour raconter n'importe quoi. J'aime l'idée. Alooooors, quels collègues je vais embêter ?

Regarde

plutôt.

Tu vas adorer. Wink

EPI : Littérature fantastique/Anglais/Arts plastiques.

C'est sur ma liste. Merci mon cher, je vais peut-être lui faire gagner quelques places dans la liste et la rendre prioritaire. Les EPI ou enseignements pratiques interdisciplinaires : qu'en pensez-vous ? - Page 11 2252222100

Les EPI ou enseignements pratiques interdisciplinaires : qu'en pensez-vous ? - Page 11 2252222100

Ergo a écrit:C'est sur ma liste. Merci mon cher, je vais peut-être lui faire gagner quelques places dans la liste et la rendre prioritaire.

Certains épisodes sont extraordinaires.
Et le jeu d'Eva Green est à couper le souffle.

Parfait ! (Et pas surprise.)
Allez, zou, je commence demain à réfléchir à cet EPI. Wink

Je serai flatté (et vivement intéressé) que tu me dises ce que tu en auras pensé. Wink

La suite par MP ou sur le fil des séries télés. Wink

Cela dit, pour raccrocher les wagons au sujet, avec GUEST au Havre et d'autres, les séries télés deviennent un "vrai" sujet d'études - qui hélas, n'aurait sa place en EPI que si les élèves maîtrisaient les bases...

Le Cafépédagogique fait les fonds de tiroir pour donner un exemple d'EPI LCA :
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2015/05/21052015Article635677888529562190.aspx

Question : si ça se peut déjà se faire, pourquoi on nous impose une réforme ?

Mais purée, on est nombreux à faire, quand cela s'y prête, un lien plus ou moins fort avec les autres matières, mais avec les EPI, tout cela sera figé dans une organisation tellement contraignante que ça en perdra du sens.
Pourquoi une réforme qui sur ce point invente l'eau tiède, mais en déterminant la température précise, le volume, le récipient cafe

En lieu et place des projets intéressants, on aura des projets obligatoires Suspect

titus06 a écrit:Je viens de lire ça dans un article du site 20minutes.fr

A ceux qui craignent que les EPI en favorisent certains au détriment d’autres, Frédéric Sève [secrétaire général du Sgen-CFDT] répond que le dispositif est "neutre et souple : un professeur peut enseigner un EPI même si sa matière n’est pas concernée par le thème".

Je croyais que les EPI permettaient de traiter le programme autrement, on nous aurait menti ? :gratte:

Ah ouais quand même! :shock: :lol: :lol: :lol:

Ergo a écrit:Oh ouiiiiii, je vais m'incruster dans tous les EPI pour raconter n'importe quoi. J'aime l'idée. Alooooors, quels collègues je vais embêter ?

Se rappeler qu'on peut parfaitement faire du hors programme : en histoire, dans l'exemple donné par le président du CSP lui-même, traiter le programme du cycle 3 (l'antiquité en 6e) pendant le cycle 4.

Tout cela augure bien.