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- emanaoNiveau 5
Lu sur le blog de Jean-Michel Zakhartchouk
"18 avril 2015 at 8:19
Vous avez raison: « programmes » est un raccourci, il s’agit bien de « projets de programmes ». [...]
Les thèmes, on les a travaillés à partir de pratiques existantes, mais en opérant une synthèse. L’approche chronologique ne sera pas absente, mais elle se fera à la manière de ce qui existe en troisième lorsqu’on compare la tragédie antique à la tragédie au XX Siècle. [...]
Quant au corpus d’oeuvres, nous avons hésité à en proposer un qui paraitrait trop prescriptif à ce niveau-là (des programmes) mais des listes seront suggérées dans des compléments."
Nous n'avons donc en ligne qu'un "projet de programme ". Quand aurons-nous les compléments ? De notre mobilisation dépendra peut-être le contenu de ces compléments...
"18 avril 2015 at 8:19
Vous avez raison: « programmes » est un raccourci, il s’agit bien de « projets de programmes ». [...]
Les thèmes, on les a travaillés à partir de pratiques existantes, mais en opérant une synthèse. L’approche chronologique ne sera pas absente, mais elle se fera à la manière de ce qui existe en troisième lorsqu’on compare la tragédie antique à la tragédie au XX Siècle. [...]
Quant au corpus d’oeuvres, nous avons hésité à en proposer un qui paraitrait trop prescriptif à ce niveau-là (des programmes) mais des listes seront suggérées dans des compléments."
Nous n'avons donc en ligne qu'un "projet de programme ". Quand aurons-nous les compléments ? De notre mobilisation dépendra peut-être le contenu de ces compléments...
- SibylleNeoprof expérimenté
Merci, Emanao. Le souci étant justement que les compléments ne sont pas obligatoires (d'ailleurs, comme les enseignements de complément pour le latin ne sont pas obligatoires).
- SibylleNeoprof expérimenté
Bon, plus personne ne se bouge sur ce topic ???
Secouons-nous !!
Secouons-nous !!
- F.LemoineÉrudit
Ne t'inquiète pas, Sibylle, on est prêt.
Deux explications possibles à cette pause : certains sont en vacances et ont peut-être envie de se déconnecter pendant quelque temps, d'autres (comme moi) attendent impatiemment les vacances (la semaine prochaine) pour être plus disponibles.
Deux explications possibles à cette pause : certains sont en vacances et ont peut-être envie de se déconnecter pendant quelque temps, d'autres (comme moi) attendent impatiemment les vacances (la semaine prochaine) pour être plus disponibles.
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"La vie est mêlée de traverses. Il est bon de s'y tenir sans cesse préparé." (Molière, Les Fourberies de Scapin).
- RosyNiveau 9
Sibylle a écrit:Bon, plus personne ne se bouge sur ce topic ???
Secouons-nous !!
:lol: Bon, ça me rassure! Je ne suis pas toute seule !
Oui, mettons ça sur le compte des vacances ! (En plus, il fait beau, pas de chance !:lol:) Ca devait être une stratégie du ministère d'attendre les vacances...
Sibylle, je te donnerais un coup de main (dès que je me serais débarrassée de mon fardeau -quelle idée j'ai eu de me lancer dans un truc pareil , car c'est sûr il nous faut une pétition !
_________________
www.reformeducollege.fr
Sauvons l'enseignement du français au collège : http://tinyurl.com/sauvonslefrancaisaucollege
Faites que le rêve dévore votre vie, afin que la vie ne dévore pas votre rêve.
Antoine de Saint-Exupéry.
- SibylleNeoprof expérimenté
Rosy a écrit:Sibylle a écrit:Bon, plus personne ne se bouge sur ce topic ???
Secouons-nous !!
:lol: Bon, ça me rassure! Je ne suis pas toute seule !
Oui, mettons ça sur le compte des vacances ! (En plus, il fait beau, pas de chance !:lol:) Ca devait être une stratégie du ministère d'attendre les vacances...
Sibylle, je te donnerais un coup de main (dès que je me serais débarrassée de mon fardeau -quelle idée j'ai eu de me lancer dans un truc pareil , car c'est sûr il nous faut une pétition !
Je remets le texte en l'état actuel avec des interrogations. J'ai pratiqué quelques modifications qui m'ont été signalées.
- Spoiler:
"La littérature est une affaire sérieuse pour un pays, elle est au bout du compte, son visage." Louis Aragon
citation à mettre ailleurs en faisant une entrée en matière plus fracassante et marquante ? Il faut peut-être commencer sur le mode du récit d'anticipation en racontant à quoi ressemblent les seules trois heures de cours de français de la semaine d'un élève de 4ème/3ème, ce qu'il y fait comme activité, sur quels supports il travaille et comment il est évalué... Ne pas lésiner sur la caricature. C'est rigolo à faire, mais je n'ai pas envie de m'y mettre, à d'autres !
Par ailleurs, je n'ai pas parlé du risque immense d'école à deux vitesses avec les professeurs qui continueront à enseigner uniquement des classiques et à privilégier écriture et littérature et ceux qui vont aller sans cesse piocher dans des films, supports non littéraires et ne faire lire que de la littérature jeunesse.
M. Hollande et Mme Najat Vallaud-Belkacem ont affirmé après les attentats contre Charlie Hebdo faire de la maîtrise de la langue une réelle priorité. Effectivement, d'après une enquête du HCE sur l'école primaire datant de 2007, presque une moitié d'élèves quitte le CM2 sans maîtriser la lecture de façon suffisante pour suivre une scolarité normale. Beaucoup de jeunes ne sont plus capables de produire un écrit syntaxiquement correct et prouvant un vocabulaire varié ainsi qu'un niveau d'orthographe et de conjugaison qui ne soit pas discriminant dès les premières lignes. Le collège est censé être le « maillon faible » du système éducatif. La chute constante des horaires de français pourrait en être une des causes. Les élèves ont en effet perdu depuis 1972 entre une heure et une heure et demie de cours chaque semaine. Un professeur (certifié) pouvait assurer son service avec deux 6e en 1972, mais il se retrouve aujourd'hui avec quatre classes à coup sûr (aux effectifs considérablement augmentés), ce qui le prive malgré sa bonne volonté d'autant de temps à consacrer à chacun, aussi bien en classe que dans ses corrections et ce qui rend quasiment impossible la différenciation pédagogique.
Or, contrairement à ce qui est prétendu et qu'on entend dire en boucle, la réforme du collège telle qu'elle est prévue à l'heure actuelle manque à son objectif de renforcer l'enseignement fondamental qu'est celui du Français et de sortir de l'impasse.
Tout d'abord, le temps consacré à l’enseignement du Français serait fortement réduit par le projet de collège pour la rentrée 2016. Les horaires de 5ème et de 4ème sont certes augmentés d'une demi-heure, mais celui de 3ème perd une demi-heure. En 2016, les élèves de 6ème auraient 4h30 de français. En apparence, c'est la même chose qu'à l'heure actuelle. Sauf qu'aujourd'hui, en 6ème, l'horaire officiel est de 4h30 (dont 30 minutes à effectifs allégés) ou de 5h, ce à quoi s'ajoute une heure d'accompagnement personnalisé. A partir de 2016, les élèves continueraient à bénéficier d'accompagnement personnalisé (pour acquérir les méthodes d'un collégien et non pour bénéficier d'une aide pour mieux comprendre les cours) mais celui-ci ne s'ajouterait plus à l'emploi du temps des élèves, il se déduirait à présent des horaires de cours disciplinaires. Par exemple, en 6ème, 3 heures d'accompagnement personnalisé seraient à prélever sur certaines matières (1h pour les maths, 1h pour le français, 1h pour l'histoire-géographie ?). Il y a donc aujourd'hui des collèges où les élèves de 6ème bénéficient de 6h de français, alors qu'avec la réforme, il se pourrait que les élèves n'aient que 3h30 de cours de français assortis d'1h de cours de méthode assuré par un professeur de français. Ce n'est pas ce qu'on peut appeler un renforcement des fondamentaux.
En dehors de l'accompagnement personnalisé qui se déduirait des heures disciplinaires, la réforme proposerait pour le cycle 3 (5ème-4ème-3ème) la mise en place d'Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI) dont les heures ne s'ajouteraient pas non plus à l'emploi du temps d'un élève, mais seraient déduites de ses heures disciplinaires. Citons également le cas de figure de l'EPI « Langues et Cultures de l'Antiquité » dont les horaires seraient en toute vraisemblance pris sur les cours de français (Une heure de moins de français pour une classe afin que le professeur de lettres classiques puisse animer l'EPI Langues et Cultures de l'Antiquité avec d'autres élèves...). De toute façon, les EPI sont censés être conçus pour « enseigner autrement », ce qui ne s'avère qu'un leurre. En effet, l’interdisciplinarité peut certes être un lieu de réinvestissement très intéressant des connaissances et compétences, mais en aucun cas le lieu d’un apprentissage méthodique. D’ailleurs, les exemples postés sur le site du Ministère lui-même le montrent bien. Les EPI, s'il doit y en avoir, ne peuvent donc se concevoir qu'en plus des cours normaux et non à la place.
Loin d'être renforcé, le temps consacré au cours de Français serait donc terriblement amputé et fragilisé. Mais le projet de réforme du collège procède à d'autres mutilations dans les objectifs et le contenu de ce cours lui-même.
L'ordre de priorité affiché pour le cours de français serait celui-ci : oral, écrit, lecture, étude de la langue française. La priorité numéro 1 devient donc la maîtrise de l'oral (comme si le français n'était pas la langue maternelle de la plupart des élèves français...) et non plus de l'écrit, le sommet étant atteint pour le cycle 3 dans l'apprentissage sous forme de « jeux de rôles » des « règles conversationnelles » : « exprimer un refus, demander quelque chose, s’excuser, remercier », ce qui semble relever de l'école maternelle... La lecture se voit, elle, bien rétrogradée dans les préoccupations du Ministère.
Le programme d'étude de la langue (grammaire-conjugaison-orthographe) ne serait plus défini par niveau de classe ni pour le cycle 3 ni pour le cycle 4 charge aux professeurs de s'entendre au niveau local pour décider ce qui serait enseigné aux élèves. Sous couvert de liberté pédagogique accordée avec pleine confiance aux professeurs, l'apprentissage de ces domaines s'en trouverait totalement déstructuré. Le programme de grammaire actuel (peut-être un peu trop dense) a le mérite d’être cohérent et pertinent : centré sur la grammaire de phrase, il permet une acquisition progressive d’une syntaxe juste et précise A la place, les élèves hériteraient d'une grammaire hybride qui réussirait le tour de force de relever à la fois de simplifications outrancières et aberrantes (avec le refus par exemple d’enseigner les conjugaisons à toutes les personnes) et d’un jargon universitaire dont les universitaires eux-mêmes (MM. Todorov, Genette…) ont dénoncé l’introduction dans le secondaire. Quelle folie, par exemple, de prétendre enseigner à des enfants qui ne repèrent pas toujours le sujet d’un verbe les notions de prédicat ou les théories de l’énonciation ! La maîtrise d'une cohérence syntaxique et du fonctionnement des conjugaisons, qui est travaillée en cours de français, a l'avantage de se mettre au service de l'apprentissage des langues vivantes. Sans parler de l'orthographe : il y a tant de professeurs de langues vivantes qui se plaignent que les élèves prononcent et écrivent un réel charabia en confondant "and" et "is", "und" et "ist", etc, car les élèves confondent « et » et « est » en français !
Concernant la lecture/initiation à la littérature, la proposition pour le cycle 3 accomplit l'exploit de ne proposer strictement aucun programme qu'on s'évertue à chercher en vain à travers les lignes... En 6ème, les élèves se passionnent réellement pour les textes fondateurs et c'est cette partie du programme qui les change vraiment de l'école primaire, les fonde en collégiens en leur permettant d'accéder à la grande littérature, celle qui traverse les pays et les siècles. Bien loin de l' « ennui » dont le Ministère ne cesse de dire qu'il contamine à tout bout de champ le collège français.
Pour le cycle 4 (5ème-4ème-3ème), le programme se construirait autour de quatre « thèmes » qui reviennent chaque année et se décomposeraient en « questionnements » spécifiques... L'organisation ne s'effectuerait plus ni par genre ni par ordre chronologique. Citons un exemple : pour le questionnement « Le groupe (famille,amis, réseaux), entre épanouissement et enfermement », voici les « repères » pour aider le professeur : « Théâtre, romans et récits de famille, récits autobiographiques, correspondance, littérature d’idées, presse, Films, fiction audiovisuelle ». Les indications de support pour aborder ces thématiques ne citent plus aucun titre d'oeuvre, plus aucun nom d'écrivain, mais donnent lieu à des listes fourre-tout qui instaurent le relativisme au coeur des programmes de littérature, mettant sur le même plan des oeuvres riches et connues dans le monde entier et la littérature de jeunesse, des textes documentaires ou des articles de presse. Sans même parler de l’inflation des images, films et séries TV ! Comme si nos élèves n’étaient pas assez gavés d’écrans et n’avaient pas besoin de développer une autre forme de lecture du monde... Ce serait verser dans une démagogie grossière de céder ainsi à la facilité. Comment les élèves étrangers à une langue écrite exigeante, qui n’ont que leurs professeurs pour les y initier, pourraient-ils accéder à une réelle culture et à une maîtrise solide de l'écrit avec la langue orale des films ou la langue trop pauvre de certains romans écrits spécialement pour la jeunesse ? Ce serait creuser un peu plus ces inégalités scolaires qui font la honte de la France et que le Ministère dit vouloir supprimer.
Nous tous qui pensons que le cours de Français peut et doit rimer avec : (nous contentons-nous d'adresser des demandes directement sans rappeler ce qui constitue pour nous le sel d'un cours de français ?)
la transmission d'un héritage et la constitution mentale d'un patrimoine culturel,
l'émerveillement devant la magie des mots,
un voyage de l'imagination,
la capacité à organiser une réflexion avec rigueur,
le goût de l'écriture, de la concentration et du mot juste,
nous demandons :
- Une augmentation des heures de Français, en Primaire et au collège, avec des demi-groupes au moins une fois par semaine pour pouvoir guider les élèves efficacement dans la pratique de l'écrit. Pour le collège, un horaire de 7h par semaine pour les 6èmes et 5èmes et de 5h ensuite,
- La poursuite de l'accompagnement personnalisé ou soutien en petits effectifs en plus de l'horaire disciplinaire.
- Des programmes annuels garantissant le caractère national de l'éducation et une réelle progressivité des apprentissages .
- Des programmes qui assurent une cohérence chronologique et puissent permettre des ponts avec les programmes d'Histoire-Géographie
- La prise en compte dès la maternelle, pour l'apprentissage de la lecture, de toutes les études qui concluent à la supériorité de la méthode alphabétique, en particulier avec les enfants en difficulté.
- Un programme de littérature axé sur les oeuvres patrimoniales, la littérature de jeunesse n'étant réservée qu'à la lecture cursive ou au prolongement d'un chapitre, et les supports non littéraires présents à la marge seulement et non comme fins en soi.
- La construction d'un programme de littérature pour le cycle 3 et en particulier pour l'année de 6ème avec la réintroduction des textes fondateurs
- Un programme de langue débarrassé des concepts universitaires complexes et centré sur la grammaire de phrase, traitée de façon suffisamment complète pour permettre une représentation de la langue comme système cohérent.
- La définition d'une progression annuelle en langue (orthographe-grammaire-conjugaison) qui soit mûrement réfléchie
- L'harmonisation des programmes de langue entre le cours de français et les enseignements de langues étrangères.
- Une réelle liberté pédagogique qui permette à chaque professeur d'employer la méthode qu'il jugera la plus adaptée à ses élèves et à l'objet de son cours, sans imposer la séquence ni quelque autre méthode que ce soit.
- La garantie du maintien du latin et du grec comme disciplines qui nourrissent la connaissance de la langue française et en permettent une compréhension plus fine.
- L'obligation d'une pratique régulière de la lecture (de livres et non de textes !) et de la rédaction à l'école primaire
- Le respect des spécificités de notre matière sans la réduire à sa dimension utilitaire et sans la dessécher par le filtre de compétences plaquées : la littérature ne peut pas se réduire à des "je sais faire..je ne sais pas faire" de façon binaire (enlever « de façon binaire » ??)
- SphinxProphète
Je ne sais pas pourquoi mais apparemment je ne recevais plus les notifications du topic depuis plusieurs pages, et entre tous les fils sur la réforme, je ne m'étais pas rendu compte que celui-ci me manquait.
Sibylle, le texte est très bien. Je ne mettrais pas de partie "caricature" car cela risquerait de braquer les potentiels lecteurs et de faire apparaître le reste du discours comme moins sérieux. En revanche, parler du collège à deux vitesses, oui.
Sibylle, le texte est très bien. Je ne mettrais pas de partie "caricature" car cela risquerait de braquer les potentiels lecteurs et de faire apparaître le reste du discours comme moins sérieux. En revanche, parler du collège à deux vitesses, oui.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- RosyNiveau 9
Sibylle: dès que j'aurai mis le manifeste en ligne, je regarde ! Pour la fin de semaine, je pense... (et après je serai en vacances, donc j'aurai plus de temps...)
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- AmaliahEmpereur
Je rentre de vacances et relis ton texte, Sybille, que je trouve aussi bien que long. Je continue cependant à penser qu'il faut mettre ce qu'on demande en premier avant afin d'obtenir le plus possible de signatures. A mon avis, peu de personnes liront le texte en entier, la longueur du texte en rebutera plus d'un.
- doctor whoDoyen
Tentative de critique des nouveaux programmes de français
Éduquer sans cultiver - Nouveaux programmes de français et culture littéraire
Extrait
Éduquer sans cultiver - Nouveaux programmes de français et culture littéraire
Extrait
Autant dire que les rédacteurs de ces programmes se sont fait plaisir, structurant les trois années du cycle 4 comme autant de dissertations plus ou moins dialectiques, fondées sur des idées très arrêtées concernant le développement des élèves. Ces présupposés sont contestables et ne sont d'ailleurs pas justifiés par des références psychologiques et philosophiques, que l'on devine éclectiques et approximatives. On décèle ce manque de rigueur dans l'usage permanent des jeux de mots (« informer-déformer », « le monde-les mondes »), des pluriels (les mondes, les héroïsmes, les valeurs, les visions poétiques) et des verbes à l'infinitif.
En fait, ce genre d'incohérences est inévitable à partir du moment où l'on essaie de de définir différents thèmes à étudier. On est sûr d'en oublier, et surtout de faire des choix contestables à cause de la part d'arbitraire qui y a présidé. Ainsi, qu'est-ce qui a justifié l'introduction du thème de la ville en 4e ? Il est certes possible de ne pas l'étudier et de choisir un autre questionnement. Mais ce genre de proposition est le symptôme d'un vice essentiel.
Surtout, un programme par thème en littérature enlève de la souplesse au travail de sélection des textes et des œuvres par l'enseignant. Au lieu de réfléchir au plus prêt des textes, de se fier à la réflexion qui leur est propre, on introduit deux sous-catégories de réflexion entre eux et la réflexion des élèves. Une partie de l'attention et de l'énergie des professeurs sera prise par la conformité de leurs choix au programmes, alors que rien ne le justifie intégralement. En outre, il s'agira de choisir les textes permettant d'illustrer la complexité du questionnement au programme. Il faudra calquer l'ordre des lectures sur celui d'une dissertation implicite, prescrite en amont au mépris du contenu particulier de chaque œuvre, de l'identité de chaque classe et du style de chaque professeur.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- Li-LiNeoprof expérimenté
J'admire votre courage à tous!! J'avoue que je n'ai plus du tout la hargne de me battre, la mollesse de mes collègues m'enfonce au quotidien, car trop peu s'offusque. Je n'interviens que peu, mais la lecture de ce post me rebooste un peu.
- TangledingGrand Maître
doctor who a écrit:Tentative de critique des nouveaux programmes de français
Éduquer sans cultiver - Nouveaux programmes de français et culture littéraire
Extrait
Super, très complémentaire de l'analyse faite par V. Marchais. Merci Docteur_Who.
- F.LemoineÉrudit
doctor who a écrit:Tentative de critique des nouveaux programmes de français
Éduquer sans cultiver - Nouveaux programmes de français et culture littéraire
Extrait
Autant dire que les rédacteurs de ces programmes se sont fait plaisir, structurant les trois années du cycle 4 comme autant de dissertations plus ou moins dialectiques, fondées sur des idées très arrêtées concernant le développement des élèves. Ces présupposés sont contestables et ne sont d'ailleurs pas justifiés par des références psychologiques et philosophiques, que l'on devine éclectiques et approximatives. On décèle ce manque de rigueur dans l'usage permanent des jeux de mots (« informer-déformer », « le monde-les mondes »), des pluriels (les mondes, les héroïsmes, les valeurs, les visions poétiques) et des verbes à l'infinitif.
En fait, ce genre d'incohérences est inévitable à partir du moment où l'on essaie de de définir différents thèmes à étudier. On est sûr d'en oublier, et surtout de faire des choix contestables à cause de la part d'arbitraire qui y a présidé. Ainsi, qu'est-ce qui a justifié l'introduction du thème de la ville en 4e ? Il est certes possible de ne pas l'étudier et de choisir un autre questionnement. Mais ce genre de proposition est le symptôme d'un vice essentiel.
Surtout, un programme par thème en littérature enlève de la souplesse au travail de sélection des textes et des œuvres par l'enseignant. Au lieu de réfléchir au plus prêt des textes, de se fier à la réflexion qui leur est propre, on introduit deux sous-catégories de réflexion entre eux et la réflexion des élèves. Une partie de l'attention et de l'énergie des professeurs sera prise par la conformité de leurs choix au programmes, alors que rien ne le justifie intégralement. En outre, il s'agira de choisir les textes permettant d'illustrer la complexité du questionnement au programme. Il faudra calquer l'ordre des lectures sur celui d'une dissertation implicite, prescrite en amont au mépris du contenu particulier de chaque œuvre, de l'identité de chaque classe et du style de chaque professeur.
Merci !
- TangledingGrand Maître
A Dr Who:
Puis-je renvoyer par un hyperlien à ton analyse en sus de celle de V. Marchais ? En outre si je ne me trompe, tu es membre du GRIP ? Puis-je le mentionner?
Puis-je renvoyer par un hyperlien à ton analyse en sus de celle de V. Marchais ? En outre si je ne me trompe, tu es membre du GRIP ? Puis-je le mentionner?
- OsmieSage
"A partir de pratiques existantes" ? Tiens donc. Et chez qui existeraient-elles ? Ce n'est pas demain la veille que je "dirai l'amour" (4e) en m'appuyant sur Plus belle la vie.emanao a écrit:Lu sur le blog de Jean-Michel Zakhartchouk
"18 avril 2015 at 8:19
Vous avez raison: « programmes » est un raccourci, il s’agit bien de « projets de programmes ». [...]
Les thèmes, on les a travaillés à partir de pratiques existantes, mais en opérant une synthèse. L’approche chronologique ne sera pas absente, mais elle se fera à la manière de ce qui existe en troisième lorsqu’on compare la tragédie antique à la tragédie au XX Siècle. [...]
Quant au corpus d’oeuvres, nous avons hésité à en proposer un qui paraitrait trop prescriptif à ce niveau-là (des programmes) mais des listes seront suggérées dans des compléments."
Nous n'avons donc en ligne qu'un "projet de programme ". Quand aurons-nous les compléments ? De notre mobilisation dépendra peut-être le contenu de ces compléments...
Que l'on cesse de nous insulter en nous prêtant des pratiques vulgaires qui ne sont pas les nôtres.
- KorémuseNiveau 8
A lire
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/04/22/31003-20150422ARTFIG00404-fabrice-luchini-et-le-bateau-ivre-de-l-education-nationale.php
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/04/22/31003-20150422ARTFIG00404-fabrice-luchini-et-le-bateau-ivre-de-l-education-nationale.php
- IlseÉrudit
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/03/28/31003-20150328ARTFIG00142-augustin-d-humieres-oui-il-faut-enseigner-homere-et-shakespeare-en-banlieue.php
- fabienne7564Niveau 9
Korémuse a écrit:A lire
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/04/22/31003-20150422ARTFIG00404-fabrice-luchini-et-le-bateau-ivre-de-l-education-nationale.php
- V.MarchaisEmpereur
Quels beaux articles ! Ça bouge enfin dans les médias ?
- MamousseHabitué du forum
Korémuse a écrit:A lire
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/04/22/31003-20150422ARTFIG00404-fabrice-luchini-et-le-bateau-ivre-de-l-education-nationale.php
Merci !
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"Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis." (Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle)
"C'est véritablement utile, puisque c'est joli." (Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince)
- ThalieGrand sage
Est-ce que cet article a déjà été relayé ici ? Désolée si c'est le cas.
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/03/28/31003-20150328ARTFIG00142-augustin-d-humieres-oui-il-faut-enseigner-homere-et-shakespeare-en-banlieue.php
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/03/28/31003-20150328ARTFIG00142-augustin-d-humieres-oui-il-faut-enseigner-homere-et-shakespeare-en-banlieue.php
- SphinxProphète
Osmie a écrit:"A partir de pratiques existantes" ? Tiens donc. Et chez qui existeraient-elles ? Ce n'est pas demain la veille que je "dirai l'amour" (4e) en m'appuyant sur Plus belle la vie.emanao a écrit:Lu sur le blog de Jean-Michel Zakhartchouk
"18 avril 2015 at 8:19
Vous avez raison: « programmes » est un raccourci, il s’agit bien de « projets de programmes ». [...]
Les thèmes, on les a travaillés à partir de pratiques existantes, mais en opérant une synthèse. L’approche chronologique ne sera pas absente, mais elle se fera à la manière de ce qui existe en troisième lorsqu’on compare la tragédie antique à la tragédie au XX Siècle. [...]
Quant au corpus d’oeuvres, nous avons hésité à en proposer un qui paraitrait trop prescriptif à ce niveau-là (des programmes) mais des listes seront suggérées dans des compléments."
Nous n'avons donc en ligne qu'un "projet de programme ". Quand aurons-nous les compléments ? De notre mobilisation dépendra peut-être le contenu de ces compléments...
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Et surtout, qui est "on", sachant que M. Zakhartchouk est le seul professeur de français (si l'on peut dire) de la commission programmes du cycle 4 ?
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- SphinxProphète
Oui, ça bouge dans les médias, mais essentiellement dans le Figaro. C'est ça qui est dommage.
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- ysabelDevin
Cela me désole d'ailleurs : me voici d'accord avec plein d'articles du Figaro...
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
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