- AudreyOracle
Un de mes IPR LC a dit qu'on pouvait tout à fait enseigner ce qu'on ne connaît pas... j'imagine que ça ne lui pose aucun souci de voir des LM nous ôter le pain de la bouche...
- Luigi_BGrand Maître
Tiens, pour savoir où le ministère trouve ses bonnes idées :
- Spoiler:
- Options au collège : et si on essayait le latin pour tous ?
Article publié le dimanche 28 avril 2013.
Enseignement optionnel, le latin et plus largement les langues et cultures de l’Antiquité, autrefois piliers des humanités, souffrent d’une réputation élitiste et de conditions de mises en oeuvre souvent désavantageuses dans les établissements secondaires, comme le précise le rapport de l'Inspection générale d'août 2011. La conséquence en est le recul important du nombre d’élèves à pratiquer cette option au collège et surtout au lycée.
Pourtant, cet enseignement a des atouts à faire valoir dans le cadre du socle commun : c’est un enseignement transversal, aux compétences transférables, qui permet de nombreux liens interdisciplinaires. C’est aussi un enseignement à la base de la culture humaniste et de la maîtrise de la langue française. Cet enseignement est également jugé indispensable, comme un "besoin social" et “réalité culturelle, pour des sociétés européennes héritières de l’antiquité gréco-latine ; une réalité professionnelle, dans un monde où certaines entreprises prennent conscience des compétences remarquables de jeunes adultes formés à la rigueur littéraire et linguistique des savoirs de l’antiquité”, selon un document de travail du Centre d’analyse stratégique (mars 2013).
À l’heure de la refondation et d’une rénovation annoncée du collège, il nous semble possible de renverser les perspectives en rendant l’enseignement des langues et cultures de l’Antiquité accessible et utile à tous les élèves.
Aux côtés des enseignements disciplinaires, la loi d’orientation prévoit des enseignements complémentaires et des parcours possibles pour les élèves afin de rendre le collège unique plus souple et plus adapté à la diversité des élèves.
Dans ce cadre, l’enseignement des langues et cultures de l’Antiquité peut trouver sa place comme un parcours qui commence en classe de sixième pour tous les élèves. Cet enseignement concernera plusieurs disciplines (principalement de Lettres puis d’Histoire-Géographie) et intègrera des modules d’enseignement assurés par un professeur de lettres classiques. Cet enseignement devra prendre place dans les programmes disciplinaires tout en traçant les pistes de travail interdisciplinaire, les liens avec le parcours artistique et culturel. Les objectifs culturels et linguistiques seront déterminés pour chaque cycle. L’enseignement des langues et cultures de l’Antiquité pourra être poursuivi sous forme optionnelle, selon le principe d’une diversification choisie et partielle des parcours des élèves. Il s’inscrira dans un panel d’enseignements complémentaires qui eux-mêmes construisent les parcours et compétences des élèves dans le cadre du socle commun.
Ces perspectives dressées pour cet enseignement visent également à répondre plus largement à la problématique de l’articulation des options (ou enseignements complémentaires) au socle commun. Pour le SE-Unsa, les enseignements optionnels ont leur place au collège s’ils s’adressent à tous les élèves, sans allouer plus de moyens aux élèves les plus en réussite, sans créer des classes à profils. Le collège n’est pas le temps de la diversification des parcours des élèves, mais des choix d’enseignement diversifiés doivent profiter à tous les élèves selon des principes équitables.
http://www.se-unsa.org/spip.php?article5633
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- AudreyOracle
Ca voudrait dire qu'on ferait un bain de culture antique à chaque classe, mais qu'en plus, des élèves pourraient suivre l'option avec un vrai enseignement de la langue..????
Là, si c'était possible, ce serait carrément le rêve, mais je crains fort que ce ne soit pas la piste envisagée.
Là, si c'était possible, ce serait carrément le rêve, mais je crains fort que ce ne soit pas la piste envisagée.
- User5899Demi-dieu
Quelle prose inepte... "Le collège n'est pas le temps de la diversification des parcours". Et ta soeur ?
- henrietteMédiateur
Nan, ils vont n'en garder qu'une partie, de l'idée... et on devine laquelle.Audrey a écrit:Ca voudrait dire qu'on ferait un bain de culture antique àchaque classe, mais qu'en plus,des élèvespourraient suivre l'option avec un vrai enseignement de la langue..????
Là, si c'était possible, ce serait carrément le rêve, mais je crains fort que ce ne soit pas la piste envisagée.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- AudreyOracle
J'avais bien compris, Henriette... Pitié, faites que ce soit un mauvais rêve...
- Presse-puréeGrand sage
@Luigi: C'est un peu différent du placard proposé par les gentils de l'Unsa.
Là, il est question d'une suppression de l'option et de l'intégration de quelques uns de ses aspects (sous forme de fiches Eduscol?)dans le programme de français (les lettres, ça n'existera plus au collège, vu qui est à la conception des progs). Notons que, comme pour les LV, ça va envoyer plein de collègues en CSD, CSD qui, curieusement, sont étendus dans le décret du 20 août. Mais bon, ça, les gentils s'en foutent...
Là, il est question d'une suppression de l'option et de l'intégration de quelques uns de ses aspects (sous forme de fiches Eduscol?)dans le programme de français (les lettres, ça n'existera plus au collège, vu qui est à la conception des progs). Notons que, comme pour les LV, ça va envoyer plein de collègues en CSD, CSD qui, curieusement, sont étendus dans le décret du 20 août. Mais bon, ça, les gentils s'en foutent...
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Presse-puréeGrand sage
Mais là, pour le moment, c'est de la SF. Attendons les annonces officielles...
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- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Le monsieur a dit a écrit:Dans ce cadre, l’enseignement des langues et cultures de l’Antiquité peut trouver sa place comme un parcours qui commence en classe de sixième pour tous les élèves. Cet enseignement concernera plusieurs disciplines (principalement de Lettres puis d’Histoire-Géographie) et intègrera des modules d’enseignement assurés par un professeur de lettres classiques. Cet enseignement devra prendre place dans les programmes disciplinaires tout en traçant les pistes de travail interdisciplinaire, les liens avec le parcours artistique et culturel. Les objectifs culturels et linguistiques seront déterminés pour chaque cycle. L’enseignement des langues et cultures de l’Antiquité pourra être poursuivi sous forme optionnelle, selon le principe d’une diversification choisie et partielle des parcours des élèves. Il s’inscrira dans un panel d’enseignements complémentaires qui eux-mêmes construisent les parcours et compétences des élèves dans le cadre du socle commun.
Je regrette fort de ne pas maîtriser le latin. J'ai l'impression d'être perpétuellement dans le "un jour", comme dit plus haut, reprenant constamment mon Deléani. Dire que je voudrais aussi savoir le grec.
Mais il y a plus urgent : je ne comprends pas le français moderne. Et pour le coup, j'ai pas envie de m'y mettre. Des professeurs de lettres ultra modernes pourraient-ils m'aider à comprendre le passage cité ? En souligné, ce que je ne comprends pas du tout. En gras, ce que je crois comprendre, mais ne me représente pas, car trop abstrait.
Merci.
Si c'est bien traduit, je vendrai ça aux Belles Lettres ultra modernes.
- Presse-puréeGrand sage
C'est de la boue jargonneuse pour dire: on te retire toutes tes heures, tu n'as pas de programme à toi car tu n'es rien et tu fais des interventions ponctuelles si tes collègues te sifflent.
Mais c'est un bon entraînement pour lire les programmes du collège, qui relèveront certainement de la même prose.
Mais c'est un bon entraînement pour lire les programmes du collège, qui relèveront certainement de la même prose.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- henrietteMédiateur
Je ne crois pas du tout en tout cas à 1 heure de "mytho-étymo-nawaklogie" par classe à chaque niveau : il n'y a pas assez de profs LC pour ça.
Un seul poste dans mon collège (on a dû rendre le 2e qui avait été de toute façon déjà été transformé en support stagiaire) et il y a 31 classes...
Un seul poste dans mon collège (on a dû rendre le 2e qui avait été de toute façon déjà été transformé en support stagiaire) et il y a 31 classes...
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- AudreyOracle
Mais si on diminue les horaires de français, et que les collègues LC ne font plus que ce n'importe nawak, quitte à les mettre sur plusieurs bahuts, ça peut revenir au même...
- Luigi_BGrand Maître
Bon, pris par le temps, j'ai mis à jour et republié mon billet de 2013 sur mon blog de "Marianne" : http://www.marianne.net/luttedesclasses/petite-mort-humanites-100231962.html
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- User5899Demi-dieu
Je suis écoeuration écoeuritude écoeurement
- expérienceNiveau 9
Moi aussi, ce matin, j'ai envie de pleurer. Pour moi, pour mes élèves, pour ma pitchoune qui va rentrer en 6e, qui fait réciter ses sœurs latinistes et qui attend impatiemment de faire, elle aussi, du latin. Triste.
- ClarianzEmpereur
Comment nos enfants apprendront-ils le latin???
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Mama's Rock
- Luigi_BGrand Maître
Diffusez l'information autour de vous le plus vite possible. Après il sera trop tard.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- ClarianzEmpereur
je viens de le faire, mais j'espère une mobilisation plus grande qu'un statut FB...
grève? blocage du bac?
grève? blocage du bac?
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Mama's Rock
- Luigi_BGrand Maître
Si un tel projet de réforme est annoncé demain mercredi, il sera ensuite difficile de revenir en arrière sans mouvement. Le mieux serait de se manifester avant... c'est à-dire aujourd'hui.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- sansaraModérateur
Je suis désespérée aussi, moi qui entre tout juste dans le métier...
- CeladonDemi-dieu
Je viens de lire ces quatre pages chers collègues et je suis tellement affligée pour vous, pour ces humanités que l'on torture, pour nos grands latinistes et hellénistes qui doivent se retourner dans leurs tombes.
Bien sûr qu'il faut se battre contre cet assassinat en bonne et due forme, mais le ver étant déjà dans le fruit et depuis longtemps, je me demande s'il n'y a pas déjà trop de collabos pour faciliter cette exécution.
Courage à vous. En tout cas, je transmets.
Bien sûr qu'il faut se battre contre cet assassinat en bonne et due forme, mais le ver étant déjà dans le fruit et depuis longtemps, je me demande s'il n'y a pas déjà trop de collabos pour faciliter cette exécution.
Courage à vous. En tout cas, je transmets.
- IphigénieProphète
Luigi_B a écrit:L'initiation permanente : belle métaphore de l'école moderne. Les lettres classiques sont toujours à la pointe de la réforme pédagogique.
Tout ceci est d'une remarquable logique. L'enseignement des humanités broyé par le PS en quelques années : ça se confirme.
ben voyons dans les archives: les premières attaques contre ces options "élitistes" datent de quand?
81? ?82?
je me souviens qu'en 78 j'avais grec même avec deux élèves seulement, dans mon premier petit collège.
En 82 dans mon deuxième collège le principal voulait sérieusement ouvrir une option foot en supprimant l'option latin - première bataille.
- IphigénieProphète
Il faudrait que des gens connus montent au créneau: mais comment les contacter? et....qui?? des idées?
compréhension des enjeux de la citoyenneté, le brassage des racines culturelles , la formation culturelle d'un sentiment d'appartenance commune, c'est vrai que le latin et le grec empêchent tout ça.
compréhension des enjeux de la citoyenneté, le brassage des racines culturelles , la formation culturelle d'un sentiment d'appartenance commune, c'est vrai que le latin et le grec empêchent tout ça.
- barègesÉrudit
Audrey a écrit:Mais si on diminue les horaires de français, et que les collègues LC ne font plus que ce n'importe nawak, quitte à les mettre sur plusieurs bahuts, ça peut revenir au même...
Et ce qui est décrit là, personne n'hésitera à le confier à un collègue LM qui a fait du latin en fac (ou même jusqu'au bac,hein). On faisait déjà le coup aux TZR. Les CAPES de lettres de la nouvelle mouture conviennent à merveille.
Comment imaginer, après, un cursus universitaire de lettres s'adressant à des bacheliers non latinistes ? Je vois les collègues des facs patauger avec cette donnée : en grammaire, en ancien français, en littérature sur les textes un peu plus anciens que 1950, il y a des blocages.
On nage dans le rêve doux-amer de l'oblitération du Temps dans l'enseignement : enseigner un jour la structure des langues (du français) en synchronie, aborder des morceaux de phonétique "historique" ou d'étymologie en ne faisant appel qu'à des comparaisons avec les autres langues romanes (ce qui est loin d'être idiot, j'aurais adoré, mais pas en remplacement de la vision diachronique qui, oui, part du latin!), finir par faire les textes d'avant le vingtième siècle en traduction...
- KakHabitué du forum
Il y a deux ans ou l'année dernière en formation (rectorat), dans la même académie , on nous a prédit notre mort officielle dans moins de dix ans en sous-entendant qu'il était temps de songer à notre reconversion! Je me suis inscrite à la même formation cette année et je n'ai pas de nouvelle...j'ai l'impression qu'elle va être supprimée!henriette a écrit:Le problème, c'est que je doute fort qu'on puisse compter sur le soutien de tous les IPR. Dans mon académie, par exemple, l'IPR-LC, je l'avais déjà relaté sur le forum, trouve qu'un LM est largement assez savant en latin pour l’enseigner au collège, alors...
Et à l'IG ?
Nous dénonçons la politique du ministre actuel mais je crois que c'est dans les cartons depuis longtemps.
Audrey a écrit:Ca voudrait dire qu'on ferait un bain de culture antique à chaque classe, mais qu'en plus, des élèves pourraient suivre l'option avec un vrai enseignement de la langue..????
Là, si c'était possible, ce serait carrément le rêve, mais je crains fort que ce ne soit pas la piste envisagée.
+1
- ycombeMonarque
http://www.sauv.net/analatin.htm
Corinne Jésion, professeur de Lettres Classiques ( avec la collaboration de Marie-Hélène Watelle, professeur de Lettres Classiques) a écrit: Dépassées, les langues anciennes ?
On est plutôt en droit de se demander, devant tant de haine ou de fausse indifférence, quelle importance mystérieuse a valu à ces langues irremplaçables un tel acharnement depuis tant d'années ? N'est- ce pas leur formidable capacité à faire distinguer ce qui est important de ce qui ne l'est pas à la faveur de la confrontation entre l'ancien et le nouveau ? Ou le sens tout à la fois de l'analyse logique et de l'abstraction nécessaires à l'esprit critique ? Ou l'examen de la rhétorique et des sophismes si utiles à nos dirigeants et décideurs de tous horizons ?
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
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