Ma deuxième et dernière démission de l'EN

Bonjour à tous ! Je pense que les témoignages sont toujours une bonne chose, qu'ils soient négatifs ou positifs, donc je complète le mien.

J'avais déjà raconté mes mésaventures l'an dernier, qui avaient menées à ma démission de mon tout petit poste de contractuelle admissible en collège. J'avais décidé de reprendre au 3e trimestre et ces derniers mois s'étant bien passés, je m'étais présentée à l'oral du capes assez confiante en l'avenir.

La suite... je l'ai eu assez facilement, et j'ai eu une bonne affectation, un bon emploi du temps, deux tutrices, un collège assez tranquille à la campagne plutôt bourgeoise.

J'ai vite déchanté. Je me suis retrouvée confrontée à une troïka impitoyable qui me répétait le même son de cloche x 3, tutrices / chef d'établissement / ipr. En vrac :

- on n'a pas arrêté de me reprocher de ne pas être parfaite en insistant sur le fait que j'avais tout pour bien faire (horaires sympa etc). Sans tenir compte du fait qu'au début, même dans un bon collège gérer 30 collégiens c'est pas simple. Sans tenir compte de mes réussites. Quand j'ai montré des productions d'élèves à ma tutrice c'était les élèves qui étaient bien. On m'a tellement répété le coup de la situation idéale que j'avais le sentiment d'être une tache dans leur établissement coquet

- mes tutrices n'étaient pas hyper motivées à cause de la baisse de leur prime et de leurs horaires; Elles n'avaient simplement pas le temps de véritablement m'aider, et elles n'ont fait que corriger les cours que j'envoyais par mail. J'ai dû réclamer une demi-heure hebdomadaire en personne, mais ça ne suffisait pas pour moi, pas pour atteindre leurs exigences. Elles me reprochaient de ne pas m'améliorer et de ne pas assez travailler. Si je sollicitais une autre collègue avec qui je m'entendais particulièrement bien elles me rappelaient à l'ordre.

- elles ne communiquaient pas bien avec moi et me "dénonçaient" à la chef ou à l'ipr pour que ce soient eux qui se chargent de me remettre à ma place. Mais entendre certaines choses de la part de personnes qui n'ont jamais vu un de mes cours, ou un seul, ou qui de toute façon ont été briefés par quelqu'un (tutrices, chef) et qui savent déjà ce qu'elles vont dire et n'écoutent pas, ça n'a pas aidé. La cde m'a aussi menti en parlant de soi-disant plaintes d'élèves ou de parents, qui après vérification auprès du PP étaient fausses.

- j'ai eu le malheur d'avoir une absence injustifiée (problème avec le médecin du village indisponible) et on m'a accablée pendant 1 semaine avec ça en me répétant que je ne validais pas la compétence "agir en fonctionnaire". Aucun droit à l'erreur, je me sentais comme un fruit pourri. Cinq personnes différentes me l'ont répété plusieurs fois chacune.

- après ça, c'était la cata pour moi, je me sentais malade. j'ai eu le malheur d'en parler à mes tutrices et à la cde (à cause de mon absence, la fameuse), et à partir de là tout a dégringolé. C'était une vague de "tu n'es peut-être pas faite pour ce métier" qui ne s'arrêtait plus. J'ai parlé de l'idée de mi temps thérapeutique à l'ipr et elle m'a clairement dit NON. Quelques semaines plus tard l'adjoint m'en parlait dans son bureau en disant que c'était "inquiétant d'y songer si tôt". Bref, en plus on répétait tout derrière mon dos.

- mon médecin m'a mise en arrêt (ça a duré 2 mois et demi en tout, j'y suis encore), entre-temps j'ai reçu un rapport ridicule de mes tutrices et de ma cde où il était même fait mention de mes soucis d'anxiété (je confirme, ne JAMAIS en parler), où on apprenait que je ne suivais aucun conseil, que je ne travaillais pas en équipe, que je ne maîtrisais pas les codes du fonctionnariat et j'en passe. J'ai même eu droit à un avis mitigé sur "maîtriser les disciplines". La cde m'a dit : ben oui, quand on enseigne il faut connaitre toutes les disciplines. Mes tutrices n'ont pas mis le maximum à ma compétence "maîtriser la langue française". Alors que l'une d'elle n'est pas française et écrit des mails plein de fautes. Cocasse :shock:

- J'ai rencontré la cde pour en parler, ça n'a absolument rien changé même quand je contestais avec des exemples clairs et précis. Rien non plus du côté des tutrices, aucune remise en cause de leur rapport. La cde a proposé une baisse de ma note administrative au rectorat

- Tout ça alors que je n'avais aucun problème important avec les élèves (un peu d'agitation mais rien qui justifie cette chasse aux sorcières, et des cours très loin d'être parfaits mais que les élèves suivaient), que je sais très bien que je faisais des efforts et que je suivais doucement les conseils qu'on me donnait, que je n'ai eu que des bons rapports avec les parents d'élèves.

Maintenant ils ont une remplaçante, ils lui demandent régulièrement si je vais revenir, et moi je ne comprends toujours pas ce qu'il s'est passé. Toujours est-il que j'ai un "gilet de sauvetage" car l'EN était une reconversion et que je peux très facilement me reconvertir de nouveau dans l'autre sens. Ça ne me pose pas de problème. Après deux ans de galère je quitte donc pour de bon l'enseignement et avec un immense soulagement.

Merci d'avoir lu

Bien, j'imagine qu'il n'y a pas à dire quoique ce soir pour te retenir, et quand bien même, je suis la dernière personne à pouvoir le faire.

Du coup, bon courage à toi pour la suite ! Et triste, encore, de voir qu'un stagiaire s'est fait broyer.

Merci, et bon courage à toi pour tes oraux !

Bon courage pour la suite
C'est bien, tu prends ta vie en mains, te laisse pas faire

C'est paradoxal, quand même, l'EN a dû mal à recruter et quand elle y arrive, elle semble tout faire pour pousser ses employés à la démission. Comprenne qui pourra.

Bon courage pour la suite.
(Ce que tu as vécu en tant que stagiaire, je l'ai vécu aussi ; mais comme je n'avais pas de "gilet de sauvetage", je suis restée, et finalement je ne le regrette pas).

Bon courage pour la suite
(Ca me rappelle aussi de mauvais souvenirs).

Bien triste de constater autant de frustrations... à l'heure où "L'Education Nationale recrute" pour reprendre leur grande et belle campagne, certains IPR et autres tuteurs broyent des stagiaires plus qu'ils ne les épaulent (il est bien loin le bon discours des IPR s'autoproclamant guides et conseils).
Je suis bien désolée pour toi car cette expérience semble t'avoir laissé un goût plus qu'amer, alors que le plaisir d'enseigner même à une classe dite difficile est bien réel.
Je te souhaite bonne route

Bonne chance pour tes projets futurs (des pistes ?)

Perso, je pense, qu'il ne faut pas s'arrêter avant d'avoir testé au moins une année de titulaire, car la situation de stagiaire est bien particulière. Mais, chacun fait comme il le sent.

Personnellement, j'adore mon travail au quotidien, mais le système et ce vers quoi il évolue me mine. Je ne suis pas sûre de faire toute ma carrière dans l'EN...

Bon sang... ton récit me fait froid dans le dos, Leeloo... il faut dire que ça me rappelle quelques aventures personnelles lors de ma première réincarnation professorale. J'y ai eu droit aussi, aux "tu n'es pas faite pour ce métier", aux rapports pourris sans motif, au tuteur hostile par principe à ma validation. Je n'avais pas de gilet de sauvetage et j'en cherche toujours un. Je te souhaite du bonheur dans la suite de ton parcours, je crois que tu as bien fait de quitter ce radeau de la Méduse.

J'ai également démissionné le mois dernier, j'ai un sentiment de gâchis mais je ne voudrais pas retourner en classe.
Courage pour la suite.

[Minute coup de gueule ON] Je ne comprends pas... On nous demande de faire preuve de bienveillance envers les élèves (cela va de soi) et d'après plusieurs témoignages que je lis sur le forum, certains tuteurs / CDE / IPR n'en ont pas du tout pour les stagiaires. Personnellement, je n'ai pas à me plaindre, jusqu'à présent mon année de stage se passe très bien. Cependant, je suis un peu en colère de voir ce que subissent de nombreux stagiaires.

J'ai l'impression que l'on attend de nous d'être des enseignants modèles dès le début or nous sommes stagiaires, nous sommes là pour apprendre. Alors la critique oui mais seulement si elle est constructive. Pourquoi ne pas essayer d'apporter des solutions, des conseils plutôt que des reproches contre-productifs ? J'ai actuellement l'impression que dès qu'un "maillon faible" (pardon pour cette expression) est repéré, au lieu d'épauler le collègue et de le soutenir, on l'enfonce, on appuie bien là où ça fait mal pour s'en débarrasser, pour l'achever. C'est ignoble.

[Minute coup de gueule OFF]

Bonne route à toi Leeloo.

Je suis outrée de voir tout ce que tu as subi, c'est un véritable acharnement.
Je te souhaite de te remettre de toute ces épreuves et de t'épanouir dans une autre voie

C'est bien triste tout ça et pas à l'honneur de ceux qui auraient du t'aider .... En fait, c'est assez minable de leur part.
Fuis, si tu le peux ! En espérant que dans ton autre travail ils soient plus humains, tout simplement. Et ça ne sera pas difficile, vu ce que tu racontes !

Tu as tenu bon un moment. Je t'admire.

Bon courage pour ta reconversion, je te souhaite une grande réussite

Oui c'est triste ! 

Je me demande tout de même si tu ne fais pas une erreur, car en te lisant ce ne sont pas les élèves qui te posent pb, ni la préparation des cours, mais les personnes adultes que tu as croisées ..
J'ai tendance à croire qu'ailleurs ça pourrait être bien ..

Bon courage

Je ne suis pas loin de penser comme Pili... Peut-être qu'effectivement ailleurs ça serait mieux. Tu as un bon contact avec les élèves et leurs parents. A moins que tu sois tellement écoeurée que tu ne puisses plus en supporter plus... ce que je peux comprendre au vu de tes péripéties de l'année dernière.
Courage et bonne continuation.

Et peut-on te demander ce que tu faisais avant?

L'en est un monde infantilisant où il ne faut surtout pas faire de vagues...

Je faisais de la traduction, ça se passait très bien. D'ailleurs mes anciens clients sont là qui m'attendent. Je voulais tester l'enseignement mais visiblement l'enseignement ne veut pas de moi

Ce n'est pas l'enseignement...mais les mauvaises personnes.
L'année de stage n'est qu'une vaste loterie.
En revanche, ne te gêne pas en partant pour remettre à sa véritable place ce petit monde.
Bon courage

Je suis désolée d'apprendre cette nouvelle ; tu es vraiment mal tombée .
Je te souhaite une bonne route

Dadoo33 a écrit:Je ne suis pas loin de penser comme Pili... Peut-être qu'effectivement ailleurs ça serait mieux. Tu as un bon contact avec les élèves et leurs parents. A moins que tu sois tellement écoeurée que tu ne puisses plus en supporter plus... ce que je peux comprendre au vu de tes péripéties de l'année dernière.
Courage et bonne continuation.

Moi aussi… Mais deux ans comme ça, c'est long, affreusement long.

Bref, ta décision a l'air prise, je te souhaite le meilleur pour la suite, Leeloo

Jenny a écrit:

Dadoo33 a écrit:Je ne suis pas loin de penser comme Pili... Peut-être qu'effectivement ailleurs ça serait mieux. Tu as un bon contact avec les élèves et leurs parents. A moins que tu sois tellement écoeurée que tu ne puisses plus en supporter plus... ce que je peux comprendre au vu de tes péripéties de l'année dernière.
Courage et bonne continuation.

Moi aussi… Mais deux ans comme ça, c'est long, affreusement long.

Bref, ta décision a l'air prise, je te souhaite le meilleur pour la suite, Leeloo

C'est long et ça fait beaucoup de mal. On peut toujours attendre que ça s'arrange, mais en attendant, on encaisse les coups et je comprends que tu en aies eu marre.
Sombra, bonne route à toi aussi.

Jenny a écrit:

Dadoo33 a écrit:Je ne suis pas loin de penser comme Pili... Peut-être qu'effectivement ailleurs ça serait mieux. Tu as un bon contact avec les élèves et leurs parents. A moins que tu sois tellement écoeurée que tu ne puisses plus en supporter plus... ce que je peux comprendre au vu de tes péripéties de l'année dernière.
Courage et bonne continuation.

Moi aussi… Mais deux ans comme ça, c'est long, affreusement long.

Bref, ta décision a l'air prise, je te souhaite le meilleur pour la suite, Leeloo

C est vrai vous avez raison Jenny et Raoul. Effectivement, c'est plus facile d'émettre un avis comme le mien quand on ne vit pas la situation. Au temps pour moi

Je pense que que tu dois te replacer dans ton contexte avec suffisamment de recul, car pour le moment à la lecture de ton post, tu a des préoccupations médicales donc personnelles très/trop importantes. Tu dois relativiser et en aucun cas faire un bilan en globalisant ton parcours.
Sépare bien tout les faits et ressentis :
-toi en classe face aux élèves
-toi et tes tutrices
-toi et ton cde ...

Si ton sentiment 1er est que tu te sens bien dans tes classes avec tes élèves mais que tous les autres te font ch..., et bien saches que tu a ta place dans cette profession, certes difficiles mais qui en vaut la peine.

N'oublie pas que le métier d'un enseignant s'est de passer son temps face et dans l’intérêt des élèves.

Une fois titularisée, plus de tutrices, beaucoup, beaucoup moins de pression de la part du cde.

L'année de stage est toujours difficile, à toi de peser le pour et le contre, mais saches qu'ils sont nombreux les enseignants à avoir douté mais qui n'ont pas regretté d'avoir été jusqu'au bout.

Bon courage dans ta réflexion.

Dadoo33 a écrit:

Jenny a écrit:

Dadoo33 a écrit:Je ne suis pas loin de penser comme Pili... Peut-être qu'effectivement ailleurs ça serait mieux. Tu as un bon contact avec les élèves et leurs parents. A moins que tu sois tellement écoeurée que tu ne puisses plus en supporter plus... ce que je peux comprendre au vu de tes péripéties de l'année dernière.
Courage et bonne continuation.

Moi aussi… Mais deux ans comme ça, c'est long, affreusement long.

Bref, ta décision a l'air prise, je te souhaite le meilleur pour la suite, Leeloo

C est vrai vous avez raison Jenny et Raoul. Effectivement, c'est plus facile d'émettre un avis comme le mien quand on ne vit pas la situation. Au temps pour moi

Ce n'était pas une critique.
C'est juste qu'une seconde année, je sais que je n'aurais plus eu la force de supporter tout ça.