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- philopoussinNiveau 8
Merci à tous d’avoir pris le temps de me répondre, et merci AI pour le gentil mot - je tâche d’être à la hauteur, c’est difficile parce que je suis un poussin! Et non, je ne fais pas d'épistémologie sans la notion d'expérience, ni d'éthique sans Autrui - et si l’un de vous résout cette quadrature du cercle, je veux bien le tuyau...
Je pensais commencer mon cours de l’an prochain par l'épistémologie précisément en me disant qu'étant à l’aise avec la "matière" du cours, les élèves pourraient s'approprier plus facilement la démarche de pensée : une difficulté à la fois, la discipline est une nouveauté, appuyons nous sur ce qui est déjà un petit peu familier, etc. - en somme ce que disait Levincent. Jusqu'à ce que je côtoie mes S de cette année (ni amateurs de télé - réalité, ni férus de sciences...) et que je m’interroge quant à la pertinence de ma démarche. En somme j’ai peur soit de leur exposer des choses qui leur paraîtront évidentes - et qu’ils s’ennuient - soit de viser trop haut, et qu’ils se découragent. Faire comprendre à mes matheux que le propre de leur discipline est d’être hypothetico-déductive m’a valu quelques sueurs froides...
Ce qui m'étonne encore, c’est qu’ils ne sont pas "scientistes" - pas du tout à défendre la vérité scientifique comme modèle. Je pensais me faire huer en distinguant des ordres de vérité, en tentant de démontrer qu'il y a "de la vérité en peinture", pas du tout. Et ne me répondez pas que cette absence de préjugé est charmante... j’ai l’impression plutôt d’un grand "tout se vaut", avec lequel il est difficile de dialoguer, d'où, je crois aussi, leurs difficultés en dissertation.
Oui pour l’histoire des sciences - suggérée par PY - mais... mon interrogation est similaire. Où reprendre? Avec Darwin ils en étaient à "l’homme descend du singe" avec bonne conscience : en effet, tout est approximation, mais ça n’a pas l’air de les chatouiller plus que cela. J’en viens donc à me demander s’il est judicieux de commencer l'année avec l'épistémologie, et je lis beaucoup de plans de cours de collègues qui inaugurent l'année avec le désir "parce qu'à leur âge, ça leur cause"... des retours d'expérience là dessus?
Je me souviens que lorsque j’étais en terminale (L) j’avais le sentiment que la philosophie était une matière "littéraire" parce que j’avais grand plaisir à ciseler le mot dans mes dissertations et que j’avais ainsi l’impression de ciseler le concept. C’est y pas mignon? :boulet:
Je me souviens que c’est un "scientifique" qui m’a fait aimer la discipline - à moins que ce ne soit lui que j’aimais, j’ai la mémoire qui flancheuh, j’meuh souviens plus très bien...
Edit 1 : orthographe
Edit 2 : en relisant mon message, j’ai l’impression d’être la Parménide de la préparation de cours Pardon les copains...
Je pensais commencer mon cours de l’an prochain par l'épistémologie précisément en me disant qu'étant à l’aise avec la "matière" du cours, les élèves pourraient s'approprier plus facilement la démarche de pensée : une difficulté à la fois, la discipline est une nouveauté, appuyons nous sur ce qui est déjà un petit peu familier, etc. - en somme ce que disait Levincent. Jusqu'à ce que je côtoie mes S de cette année (ni amateurs de télé - réalité, ni férus de sciences...) et que je m’interroge quant à la pertinence de ma démarche. En somme j’ai peur soit de leur exposer des choses qui leur paraîtront évidentes - et qu’ils s’ennuient - soit de viser trop haut, et qu’ils se découragent. Faire comprendre à mes matheux que le propre de leur discipline est d’être hypothetico-déductive m’a valu quelques sueurs froides...
Ce qui m'étonne encore, c’est qu’ils ne sont pas "scientistes" - pas du tout à défendre la vérité scientifique comme modèle. Je pensais me faire huer en distinguant des ordres de vérité, en tentant de démontrer qu'il y a "de la vérité en peinture", pas du tout. Et ne me répondez pas que cette absence de préjugé est charmante... j’ai l’impression plutôt d’un grand "tout se vaut", avec lequel il est difficile de dialoguer, d'où, je crois aussi, leurs difficultés en dissertation.
Oui pour l’histoire des sciences - suggérée par PY - mais... mon interrogation est similaire. Où reprendre? Avec Darwin ils en étaient à "l’homme descend du singe" avec bonne conscience : en effet, tout est approximation, mais ça n’a pas l’air de les chatouiller plus que cela. J’en viens donc à me demander s’il est judicieux de commencer l'année avec l'épistémologie, et je lis beaucoup de plans de cours de collègues qui inaugurent l'année avec le désir "parce qu'à leur âge, ça leur cause"... des retours d'expérience là dessus?
Je me souviens que lorsque j’étais en terminale (L) j’avais le sentiment que la philosophie était une matière "littéraire" parce que j’avais grand plaisir à ciseler le mot dans mes dissertations et que j’avais ainsi l’impression de ciseler le concept. C’est y pas mignon? :boulet:
Je me souviens que c’est un "scientifique" qui m’a fait aimer la discipline - à moins que ce ne soit lui que j’aimais, j’ai la mémoire qui flancheuh, j’meuh souviens plus très bien...
Edit 1 : orthographe
Edit 2 : en relisant mon message, j’ai l’impression d’être la Parménide de la préparation de cours Pardon les copains...
- philopoussinNiveau 8
Ils ignorent pourtant tout du chat de Shrödinger, mais adorent quand je leur parle de géométrie non-euclidienne, de vision pythagoricienne du monde, ou encore de moteur non mu. Bref, ils prennent tout, absolument tout, pourvu qu'on le leur propose.
C’est eux que je veux!
- AspasieNiveau 10
Moi aussi ! Et tous les ans... mais tu vas voir qu'ils vont me faire le coup d'avoir le bac. Pff ! Aucun respect cette jeunesse
:lol:
:lol:
- AlexisPNiveau 5
La Philosophie est institutionnellement dans les disciplines littéraires parce qu'une grande partie de l'histoire de la philosophie et du programme de Philosophie exige davantage une aisance de lecture et d'expression qu'une faculté d'application et de calcul. Evidemment l'on retrouve une certaine scientificité locale dans des exigences méthodiques, logiques, argumentatives mais le contact immédiat avec la philosophie se fait toujours avec une pensée orale ou écrite, bref dans un dialogue. Et d'une certaine manière, la scientificité moderne semble pouvoir s'en passer.
- Handsome DevilNiveau 9
+1mobo a écrit:+ 10000!!!!Cripure a écrit:Je n'ai d'ailleurs jamais compris que la philosophie pût être considérée comme une discipline littéraire.
- ÆnésidèmeNiveau 6
AlexisP a écrit:La Philosophie est institutionnellement dans les disciplines littéraires parce qu'une grande partie de l'histoire de la philosophie et du programme de Philosophie exige davantage une aisance de lecture et d'expression qu'une faculté d'application et de calcul.
Franchement pas du tout d'accord. (La réponse se permet d'être lapidaire pour faire la nique au caractère prétendument littéraire de la discipline )
- philopoussinNiveau 8
Il va falloir distinguer... la philosophie, celle que l'on pratique au sein de l'institution, celle du chercheur, celle de l'honnête homme (tout cela ne constituant pas des catégories hermétiques) etc et puis redistinguer pour le scientifique/logicien. Je peux pas là, mais je sens que ca va être sanglant - étant entendu que la forme lapidaire, dont l'usage réfléchi se veut provoquer un effet de style, contribue à opter pour la thèse "litteraire"
- ÆnésidèmeNiveau 6
philopoussin a écrit: étant entendu que la forme lapidaire, dont l'usage réfléchi se veut provoquer un effet de style, contribue à opter pour la thèse "litteraire"
Ouais, enfin, traite moi de gorgias, tant que tu y es...
- philopoussinNiveau 8
Oh mais je ne doute pas que tu sois gorgias - au sens du français du XIVeme siècle
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