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- PaideiaNiveau 5
Bonjour à tous,
Tous les ans, j'accepte d'échanger mes copies avec mes collègues au bac blanc, et je finis par le regretter. Quelle est votre position à cet égard? Que risque-t-on - si ce n'est un petit froid avec les collègues partisans de cette pratique - si l'on refuse de céder à cet usage? Voici les raisons qui justifient mes réticences:
1) Chaque fois que je pratique l'échange des copies, je suis déçue par l'écart entre le surcroît de travail que cela occasionne pour moi, mais manifestement pas pour mes collègues: je m'astreins à faire des remarques substantielles sur les copies puisque par définition, les élèves devront se contenter de ces remarques et que je ne serai pas là pour expliquer, mais j'essaie aussi de donner à mes collègues quelques remarques générales sur les copies pour chaque sujet, ce qui leur évite de devoir eux-mêmes relire tout le paquet alors qu'ils viennent d'en corriger d'autres. Or, les collègues ne le font pas pour mes paquets, ce qui me force à revoir rapidement les copies pour pouvoir parler de leurs défauts aux élèves et préparer ma séance de correction, alors que moi-même je viens de m'infliger la lecture et correction des autres paquets. Sans compter que les collègues ne rendent pas les copies selon les délais les plus rapides qui rendraient ma tâche moins pénible en fin de trimestre et que cela est assez fréquent (dépendre du rythme de travail d'un collègue qui ne corrige pas pendant les vacances scolaires alors qu'il faut remplir les bulletins dès la rentrée, c'est usant nerveusement).
2) Sur le fond: même si la plupart du temps, les notes conservent la même cohérence quel que soit le correcteur, il n'en reste pas moins qu'il y a trop souvent des aberrations et des erreurs de jugement. Ma notation pendant l'année obéit souvent à des considérations stratégiques: je sous-noterai légèrement un élève qui reste par paresse en sous-régime, pour ne pas l'encourager à rester en-dessous de ses capacités, alors que je sur-noterai légèrement un élève en difficulté mais travaillant avec beaucoup de motivation et d'acharnement, car je sais à quel point lui donner la note que j'estime objective risque de le démobiliser et donc de l'empêcher de progresser. Bref, un certain nombre de considérations font que je me soucie du caractère formateur de la note et pas seulement de sa fonction de sanction, ce qui bien sûr, ne peut pas être le cas en juin. Or, souvent, les collègues s'acharnent à noter "comme au bac" sans trop annoter par ailleurs, ce qui parfois, peut me mettre en difficulté avec certains élèves qui ne comprennent pas leur résultat et sont démobilisés dès janvier ou mars, alors que j'avais plu ou moins réussi à les encourager et à instaurer un rapport de confiance les convaincant que leurs efforts ne seraient pas vains.
Pour ces raisons, j'en viens à penser que désormais, je refuserai l'échange de copies, ne serait-ce que parce qu'aucune simulation en janvier, février ou mars, ne peut être identique à la situation du mois de juin, et que lorsque nous entraînons nos élèves pendant l'année, nous continuons à les former et ne nous contentons pas de les sanctionner, ce qui n'aurait aucun sens. Je ne considère pas du tout qu'en février mes élèves sont susceptibles d'être jugés comme en juin. Avant tout, parce que la philosophie est une matière nouvelle et qu'il aura fallu de longues semaines pour les habituer aux exercices et aux exigences, et que par conséquent, ils ne sont, par définition pas au point à ce moment-là. Autant il me semble crucial de les exercer sur table dès le mois d'octobre, autant je trouve totalement prématuré d'exposer leurs travaux à un jugement prétendument objectif et équivalent à celui du bac, si tôt dans l'année. Enfin, cela a parfois de lourdes conséquences sur la manière dont nous les récupérons quand ils obtiennent leurs copies: des copies à peine annotées ou accompagnées d'une remarque laconique et notées parfois selon des critères pas nécessairement cohérents avec les nôtres (je suis en général adepte du grand écart entre les notes: de très mauvaises notes pour les très mauvaises copies et de très bonnes notes pour les copies très sérieuses, je suis aussi moins avare de mon 10, ce qui n'est pas le cas d'une grande partie des collègues qui continue de noter entre 8 et 15 avec une immense concentration entre 8 et 11). Voilà pourquoi je pense sérieusement désormais refuser l'échange de copies.
Qu'en pensez-vous, quels arguments voyez-vous contre ou pour cette résolution, mais aussi, sommes-nous dans notre droit (du point de vue de l'inspection, et même, de ce que peut exiger de nous un chef d'établissement par exemple), lorsque nous refusons cette pratique? Merci pour vos réponses
Tous les ans, j'accepte d'échanger mes copies avec mes collègues au bac blanc, et je finis par le regretter. Quelle est votre position à cet égard? Que risque-t-on - si ce n'est un petit froid avec les collègues partisans de cette pratique - si l'on refuse de céder à cet usage? Voici les raisons qui justifient mes réticences:
1) Chaque fois que je pratique l'échange des copies, je suis déçue par l'écart entre le surcroît de travail que cela occasionne pour moi, mais manifestement pas pour mes collègues: je m'astreins à faire des remarques substantielles sur les copies puisque par définition, les élèves devront se contenter de ces remarques et que je ne serai pas là pour expliquer, mais j'essaie aussi de donner à mes collègues quelques remarques générales sur les copies pour chaque sujet, ce qui leur évite de devoir eux-mêmes relire tout le paquet alors qu'ils viennent d'en corriger d'autres. Or, les collègues ne le font pas pour mes paquets, ce qui me force à revoir rapidement les copies pour pouvoir parler de leurs défauts aux élèves et préparer ma séance de correction, alors que moi-même je viens de m'infliger la lecture et correction des autres paquets. Sans compter que les collègues ne rendent pas les copies selon les délais les plus rapides qui rendraient ma tâche moins pénible en fin de trimestre et que cela est assez fréquent (dépendre du rythme de travail d'un collègue qui ne corrige pas pendant les vacances scolaires alors qu'il faut remplir les bulletins dès la rentrée, c'est usant nerveusement).
2) Sur le fond: même si la plupart du temps, les notes conservent la même cohérence quel que soit le correcteur, il n'en reste pas moins qu'il y a trop souvent des aberrations et des erreurs de jugement. Ma notation pendant l'année obéit souvent à des considérations stratégiques: je sous-noterai légèrement un élève qui reste par paresse en sous-régime, pour ne pas l'encourager à rester en-dessous de ses capacités, alors que je sur-noterai légèrement un élève en difficulté mais travaillant avec beaucoup de motivation et d'acharnement, car je sais à quel point lui donner la note que j'estime objective risque de le démobiliser et donc de l'empêcher de progresser. Bref, un certain nombre de considérations font que je me soucie du caractère formateur de la note et pas seulement de sa fonction de sanction, ce qui bien sûr, ne peut pas être le cas en juin. Or, souvent, les collègues s'acharnent à noter "comme au bac" sans trop annoter par ailleurs, ce qui parfois, peut me mettre en difficulté avec certains élèves qui ne comprennent pas leur résultat et sont démobilisés dès janvier ou mars, alors que j'avais plu ou moins réussi à les encourager et à instaurer un rapport de confiance les convaincant que leurs efforts ne seraient pas vains.
Pour ces raisons, j'en viens à penser que désormais, je refuserai l'échange de copies, ne serait-ce que parce qu'aucune simulation en janvier, février ou mars, ne peut être identique à la situation du mois de juin, et que lorsque nous entraînons nos élèves pendant l'année, nous continuons à les former et ne nous contentons pas de les sanctionner, ce qui n'aurait aucun sens. Je ne considère pas du tout qu'en février mes élèves sont susceptibles d'être jugés comme en juin. Avant tout, parce que la philosophie est une matière nouvelle et qu'il aura fallu de longues semaines pour les habituer aux exercices et aux exigences, et que par conséquent, ils ne sont, par définition pas au point à ce moment-là. Autant il me semble crucial de les exercer sur table dès le mois d'octobre, autant je trouve totalement prématuré d'exposer leurs travaux à un jugement prétendument objectif et équivalent à celui du bac, si tôt dans l'année. Enfin, cela a parfois de lourdes conséquences sur la manière dont nous les récupérons quand ils obtiennent leurs copies: des copies à peine annotées ou accompagnées d'une remarque laconique et notées parfois selon des critères pas nécessairement cohérents avec les nôtres (je suis en général adepte du grand écart entre les notes: de très mauvaises notes pour les très mauvaises copies et de très bonnes notes pour les copies très sérieuses, je suis aussi moins avare de mon 10, ce qui n'est pas le cas d'une grande partie des collègues qui continue de noter entre 8 et 15 avec une immense concentration entre 8 et 11). Voilà pourquoi je pense sérieusement désormais refuser l'échange de copies.
Qu'en pensez-vous, quels arguments voyez-vous contre ou pour cette résolution, mais aussi, sommes-nous dans notre droit (du point de vue de l'inspection, et même, de ce que peut exiger de nous un chef d'établissement par exemple), lorsque nous refusons cette pratique? Merci pour vos réponses
- nitescenceÉrudit
J'ai arrêté l'échange des copies à peu près pour les mêmes raisons que toi, mais je l'ai présenté de façon diplomatique : j'ai besoin de corriger les copies de mes propres élèves pour pouvoir détecter leurs problèmes et pouvoir y remédier (ce qui d'ailleurs est vrai). On ne m'en a jamais tenu rigueur et cela relève d'ailleurs de ta liberté pédagogique...
- PaideiaNiveau 5
Merci Nitescence, je pense que je ferai comme toi l'an prochain, je redoublerai de mille et une précautions et présenterai cela comme un besoin subjectif (et je suis d'accord avec toi, on a besoin d'avoir de la continuité dans l'appréciation de nos élèves). Alors ça relève bel et bien de notre liberté. C'est vrai que certains CDE font pression au bac blanc pour qu'il y ait des sujets communs ET des échanges de copies, et que par ailleurs, certains collègues de philo eux-mêmes font pression, d'où mes doutes.
- nitescenceÉrudit
Non seulement tu n'es pas obligé d'échanger tes copies, mais tu n'es pas obligé non plus de participer à devoir commun : tout ça relève de ta liberté pédagogique !
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- PaideiaNiveau 5
Oui, j'espère que j'aurai le courage de m'en souvenir l'an prochain. De toutes façons, cela m'a trop pesé jusqu'à présent alors je pense que désormais, je ferai les choses plus fermement.
- nitescenceÉrudit
Et puis ça dépend de la taille et de l'ambiance qui règne dans l'équipe. En tant que coordonnateur, j'ai toujours laissé la plus grande latitude possible à mes collègues : je ne suis pas leur chef, pas plus que le CDE d'ailleurs...
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- PaideiaNiveau 5
En fait, je ne suis pas encore fixée sur un établissement. Du coup, je m'en veux d'autant plus d'avoir cédé cette année, j'étais moins tenue que je ne le pensais de suivre l'usage du lycée où j'étais. Poste fixe ou pas, je pense qu'à l'avenir, j'essaierai d'être plus ferme, en espérant rencontrer des collègues aussi compréhensifs que toi!
- User5899Demi-dieu
Nous ne le faisons pas. Pour une raison très simple.Paideia a écrit:Bonjour à tous,
Tous les ans, j'accepte d'échanger mes copies avec mes collègues au bac blanc, et je finis par le regretter. Quelle est votre position à cet égard?
-Soit la notation est objective --> aucun intérêt d'échanger
-Soit elle ne l'est pas --> le correcteur du Bac sera une 3e subjectivité après le prof de l'année et le correcteur du bac blanc --> aucun intérêt d'échanger
Conclusion : aucun intérêt d'échanger
NB En plus, pour vraiment être utile au travail de la classe, le prof de celle-ci doit relire tous les bacs blancs de ses élèves qu'il n'a pas corrigés... Au bout d'un moment, ça va bien, le boulot inutile en plus.
- trompettemarineMonarque
Paideia
Cette pratique a lieu chez nous aussi. Et je suis d'accord avec toi.
En outre, je trouve l'intérêt du bac blanc (chez nous banalisation d'une semaine entière de cours pour faire comme le vrai bac) pédagogiquement nul et même nocif. (malheureusement, équipe CDE + Parents d'élèves, + syndicats réformistes (le comble!) ont eu gain de cause au CA)
Cette pratique a lieu chez nous aussi. Et je suis d'accord avec toi.
En outre, je trouve l'intérêt du bac blanc (chez nous banalisation d'une semaine entière de cours pour faire comme le vrai bac) pédagogiquement nul et même nocif. (malheureusement, équipe CDE + Parents d'élèves, + syndicats réformistes (le comble!) ont eu gain de cause au CA)
- nitescenceÉrudit
Tu n'es pas obligé de t'y plier : le CA n'a aucune autorité en ce qui concerne ta pratique pédagogique. Tu as le droit de dire : non.
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- PaideiaNiveau 5
Hihi d'accord, Cripure, j'aimerais rencontrer l'an prochain des collègues aussi sages! Trompette marine, que fais-tu du coup, pour ton propre compte? Tu t'y plies de mauvaise grâce ou tu refuses ?
- nitescenceÉrudit
Petite anecdote : nous voulions organiser un devoir en commun en 2de (le même type d'exercice mais pas le même sujet) mais le PA adjoint a voulu nous imposer un sujet commun. Résultat : nous avons purement et simplement annulé ce devoir en commun et le PA s'est retrouvé tout bête. La prochaine fois, il ne viendra pas empiéter sur nos prérogatives !
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- sansaraModérateur
Dans mon lycée, ni sujet commun, ni échange de copies : si j'ai bien compris, il y a eu de nombreuses (et violentes) prises de bec entre les collègues, et depuis plusieurs années, chacun fait son bac blanc dans son coin, et c'est très bien comme ça.
En revanche, nous n'interrogeons pas nos propres élèves pour les oraux blancs de français.
En revanche, nous n'interrogeons pas nos propres élèves pour les oraux blancs de français.
- AspasieNiveau 10
J'ai fait beaucoup de lycées, et ai vu bien des pratiques... il y a beaucoup de réticences en philo, souvent, tant aux sujets communs, qu'aux échanges de copies. Je ne crois pas que cela tienne simplement à la mauvaise volonté des collègues ; je crois plutôt qu'effectivement, en philo, n'ayant en tout et pour tout qu'un an (9 mois) pour préparer les élèves, il y a bien des facteurs qui entrent en compte. Je n'ai cependant jamais entendu parler de pressions de l'inspection en la matière ; des pressions des CDE en revanche, oui, souvent. Contre quoi il suffit de rappeler le principe de la liberté pédagogique de progression dans le programme et fin de l'histoire.
Maintenant, lorsqu'il m'est arrivé de faire
1) des sujets communs
2) de faire des échanges de copies : auquel cas la règle que j'ai demandé d'appliquer a toujours été de laisser le choix ultime de la note au prof en charge de la classe. Donc listing à part ou crayon de papier, mais d'une manière ou d'une autre, je préfère que chacun garde la main sur ses copies. Le plus souvent, je ne modifie pas la note du collègue. Mais au moins, si j'ai le sentiment qu'il faut le faire, je peux encore le faire.
Quant à la question des compte-rendus de correction... j'en fais systématiquement. Et presque systématiquement, je n'en ai pas en retour -deux exceptions à cela en toute ma carrière. Cela tient donc aux personnes. Mais en même temps, je temporise : j'ai le sentiment que c'est important, et donc je le fais. Mais l'est-ce vraiment pour les élèves (je veux dire, en dehors des cris d'orfraie que poussent aisément les élèves dès qu'il y a moyen de diviser pour mieux régner) ? Je peine à le mesurer. Je fais donc "avec" (c'est-à-dire avec ou sans, selon l'équipe -qui parfois n'a rien d'une équipe- à laquelle j'ai affaire).
En tout cas, aucune contrainte n'est recevable en la matière, du moins, tant que les programmes sont ce qu'ils sont en philo, et que le principe du libre traitement y est encore inscrit. Faire un sujet commun suppose de trouver des axes communs. Or on peut aussi bien traiter la vérité en début d'année qu'en toute fin. Au nom de quoi alors proposer un sujet commun ? Il n'est pas difficile de trouver les arguments pour résister et personne ne peut y trouver à redire (ce qui ne veut pas dire qu'il est aisé de résister...).
Maintenant, lorsqu'il m'est arrivé de faire
1) des sujets communs
- ça a toujours été en tenant compte des velléités de chacun ; qu'importe que nos élèves aient vraiment le choix entre 3 sujets. Le choix tout court, cela suffit. (et même... un sujet en temps limité déjà, dans certains établissements et certaines séries, c'est grand luxe)
- il m'a toujours semblé aussi qu'il ne pouvait s'agir pour l'un de se taper tout le boulot du choix de sujet, et pour les autres aucun... il faut partager en la matière
- enfin, le problème s'est souvent posé des corrigés. J'ai personnellement tendance à faire un corrigé par sujet pour mes élèves ; donc de deux choses l'une, soit mes collègues le faisaient aussi, et on centralisait -sans jugement porté sur le corrigé proposé par l'un ou l'autre d'ailleurs, la diversité étant à mon avis une chose positive-, soit ils ne le faisaient pas et je m'occupais alors des corrigés pour mes élèves.
Je crois que sur ces points, une bonne manière de décrisper consiste à distinguer ce qui est du registre des travaux entre collègues, et ce qui est du registre d'un jugement sur ce qu'il faut faire ou pas. On peut avoir des avis, mais décider de ce qui vaut le mieux pour les élèves, c'est autre chose, du moins quand on donne un minimum de crédit à ses collègues
2) de faire des échanges de copies : auquel cas la règle que j'ai demandé d'appliquer a toujours été de laisser le choix ultime de la note au prof en charge de la classe. Donc listing à part ou crayon de papier, mais d'une manière ou d'une autre, je préfère que chacun garde la main sur ses copies. Le plus souvent, je ne modifie pas la note du collègue. Mais au moins, si j'ai le sentiment qu'il faut le faire, je peux encore le faire.
Quant à la question des compte-rendus de correction... j'en fais systématiquement. Et presque systématiquement, je n'en ai pas en retour -deux exceptions à cela en toute ma carrière. Cela tient donc aux personnes. Mais en même temps, je temporise : j'ai le sentiment que c'est important, et donc je le fais. Mais l'est-ce vraiment pour les élèves (je veux dire, en dehors des cris d'orfraie que poussent aisément les élèves dès qu'il y a moyen de diviser pour mieux régner) ? Je peine à le mesurer. Je fais donc "avec" (c'est-à-dire avec ou sans, selon l'équipe -qui parfois n'a rien d'une équipe- à laquelle j'ai affaire).
En tout cas, aucune contrainte n'est recevable en la matière, du moins, tant que les programmes sont ce qu'ils sont en philo, et que le principe du libre traitement y est encore inscrit. Faire un sujet commun suppose de trouver des axes communs. Or on peut aussi bien traiter la vérité en début d'année qu'en toute fin. Au nom de quoi alors proposer un sujet commun ? Il n'est pas difficile de trouver les arguments pour résister et personne ne peut y trouver à redire (ce qui ne veut pas dire qu'il est aisé de résister...).
- User5899Demi-dieu
L'avantage du raisonnement logique & factuel, c'est qu'il ne dépend pas des personnesPaideia a écrit:Hihi d'accord, Cripure, j'aimerais rencontrer l'an prochain des collègues aussi sages! Trompette marine, que fais-tu du coup, pour ton propre compte? Tu t'y plies de mauvaise grâce ou tu refuses ?
- trompettemarineMonarque
Cripure a écrit:L'avantage du raisonnement logique & factuel, c'est qu'il ne dépend pas des personnesPaideia a écrit:Hihi d'accord, Cripure, j'aimerais rencontrer l'an prochain des collègues aussi sages! Trompette marine, que fais-tu du coup, pour ton propre compte? Tu t'y plies de mauvaise grâce ou tu refuses ?
Pour le moment, je plie mais ne romps point.... mais ça ne va pas tarder !
Même le roseau pensant craque !
Je suis un jésuite qui se jansénise !
- nitescenceÉrudit
En même temps, en matière d'échangisme, je suppose que Cripure en connait un rayon !
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Mordre. Mordre d'abord. Mordre ensuite. Mordre en souriant et sourire en mordant. (avec l'aimable autorisation de Cripure, notre dieu à tous)
- ÆnésidèmeNiveau 6
Cripure a écrit:
NB En plus, pour vraiment être utile au travail de la classe, le prof de celle-ci doit relire tous les bacs blancs de ses élèves qu'il n'a pas corrigés... Au bout d'un moment, ça va bien, le boulot inutile en plus.
C'est parfaitement vrai, il y a un surcroît de travail avec l'échange de copies. Mais l'idée de tester ses petits auprès de ses collègues, ce n'est tout de même pas inintéressant, du moins en philo... Question de voir comment passe un style de réflexion aux yeux d'un lecteur non habitué.
- ÆnésidèmeNiveau 6
Paideia a écrit:Ma notation pendant l'année obéit souvent à des considérations stratégiques: je sous-noterai légèrement un élève qui reste par paresse en sous-régime, pour ne pas l'encourager à rester en-dessous de ses capacités, alors que je sur-noterai légèrement un élève en difficulté mais travaillant avec beaucoup de motivation et d'acharnement, car je sais à quel point lui donner la note que j'estime objective risque de le démobiliser et donc de l'empêcher de progresser. Bref, un certain nombre de considérations font que je me soucie du caractère formateur de la note et pas seulement de sa fonction de sanction, ce qui bien sûr, ne peut pas être le cas en juin.
Je dirais que joue aussi l'habitude que l'on déploie à comprendre le propos des uns et des autres au cours de l'année. D'où l'intérêt, il me semble, du choc de la lecture "de type bac", c'est-à-dire d'une lecture non avertie (du profil des élèves, pas du contenu philosophique, bien sûr !).
- eleonore69Érudit
nitescence a écrit:Et puis ça dépend de la taille et de l'ambiance qui règne dans l'équipe. En tant que coordonnateur, j'ai toujours laissé la plus grande latitude possible à mes collègues : je ne suis pas leur chef, pas plus que le CDE d'ailleurs...
J'aimerais bien avoir un coordo comme toi.. chez nous, c'est plutôt la dictature !
Et quand on refuse de se se plier (ce qui est mon cas et celui d'une collègue) on est exclu ! Mais bon , j'ai des collègues sympas dans les autres matières !
- eleonore69Érudit
nitescence a écrit:J'ai arrêté l'échange des copies à peu près pour les mêmes raisons que toi, mais je l'ai présenté de façon diplomatique : j'ai besoin de corriger les copies de mes propres élèves pour pouvoir détecter leurs problèmes et pouvoir y remédier (ce qui d'ailleurs est vrai). On ne m'en a jamais tenu rigueur et cela relève d'ailleurs de ta liberté pédagogique...
Idem... Trop de problèmes...
- User5899Demi-dieu
Toi, tu veux une invit'nitescence a écrit:En même temps, en matière d'échangisme, je suppose que Cripure en connait un rayon !
- User5899Demi-dieu
Oh voui, oh voui, oh voui !eleonore69 a écrit:nitescence a écrit:Et puis ça dépend de la taille et de l'ambiance qui règne dans l'équipe. En tant que coordonnateur, j'ai toujours laissé la plus grande latitude possible à mes collègues : je ne suis pas leur chef, pas plus que le CDE d'ailleurs...
J'aimerais bien avoir un coordo comme toi.. chez nous, c'est plutôt la dictature !
Et quand on refuse de se se plier (ce qui est mon cas et celui d'une collègue) on est exclu ! Mais bon , j'ai des collègues sympas dans les autres matières !
J'en veux des comme ça !!
- PaideiaNiveau 5
@Trompette marine: eh bien je crois que c'est un peu ma situation, j'ai l'impression d'avoir fait le roseau et d'avoir dû faire preuve de beaucoup de souplesse, mais ne voyant plus l'intérêt du truc, je vais me durcir et rompre un bon coup!
@ Aspasie: c'est très intéressant, ce que tu notes. 1) à propos du choix qui n'a pas nécessairement à être si large pour un premier bac blanc, je suis d'accord, si ce n'est qu'à chaque fois, je ne peux m'empêcher de trouver cela bête de proposer un bac blanc où seuls 2 sujets au grand maximum sont vraiment traitables par mes élèves. C'est plus fort que moi, je me sens frustrée et je trouve que c'est du gâchis de mettre en place tout ce dispositif (semaine banalisée, et tout et tout) pour finalement proposer un quasi non choix. 2) à propos des corrigés, c'est ma seule réserve sur ton propos. Parce que l'intérêt pédagogique des corrigés faits en bonne et due forme est très contestable. Je dis cela alors que je propose à mes élèves un poly corrigé pour chaque sujet traité, ce qui me permet de me concentrer en classe sur la problématisation, etc. Cela rassure les plus scolaires qui sont heureux d'avoir sous les yeux un plan structuré avec des transitions et une proposition de traitement cohérente, mais en réalité, de plus en plus, je commence à croire que les inspecteurs ont raison quand ils sont circonspects sur cette pratique. Outre que cela peut donner matière à un trafic de triche et donc finir par servir à nous tirer une balle dans le pied (les corrigés tournent aussi bien que de la marchandise illégale ^^), ils sont aussi paralysants et démobilisants pour les élèves, parce qu'ils se présentent comme des résultats qu'ils sacralisent un peu, sans voir le comment de leur confection. Sans compter que souvent ils ne les lisent pas. Et y consacrer des séances entières de cours j'y renonce, 2h c'est déjà bien trop. Du coup, j'ai tendance à abandonner cette pratique pour montrer en classe aux élèves tout ce que l'on aurait pu faire, comment travailler sur le sujet, rédiger en "live" avec eux une intro par voie orale (ce qui me donne l'occasion de faire varier les formulations et de leur montrer concrètement comment on fait) et surtout, réécrire une partie de leur devoir en tenant compte de ce que je viens de leur dire. C'est bien plus efficace. Enfin, quand je fais mes corrigés, c'est toujours en n'utilisant que les références de mon propre cours, pour montrer aux élèves comment ils auraient pu les mobiliser en étant dans le sujet, ce sont donc par définition des corrigés indissociables du cours qui est le mien et donc non partageable. Voilà ma seule réserve par rapport aux conditions que tu énonces. 3) Pour le compte-rendu, j'admire ton flegme et ta patience. Perso, je suis lasse de ne pas en recevoir, et comme le dit Cripure, pour que l'échange soit utile, il faudrait aussi lire les copies de ses classes en plus de celles corrigées. C'est infernal et c'est justement pour cela qu'un compte-rendu serait utile. Je suis lasse d'être la seule à considérer que c'est un minimum exigible, j'avoue ne pas avoir ton endurance, je préfère me retirer de ce genre de pratique.
@Aenesidème: franchement, je ne trouve pas cela totalement inutile ou contestable de pratiquer l'échange de copies. D'abord quand je débutais, cela m'a beaucoup angoissée puis considérablement rassurée, ça a eu son utilité, donc, car j'ai pu m'apaiser et constater que je délirais pas dans ma notation, que je tombais sur des résultats à peu près cohérents avec les collègues qui avaient la même vision que moi de l'enseignement philosophique, etc. Voilà pour moi. Pour les élèves, cela permet (quand l'échange donne lieu aux mêmes résultats, grosso modo, c'est-à-dire comme dit Cripure, quand il ne sert à rien), de leur montrer que la notation n'est pas arbitraire et qu'elle obéit bien à des critères, mêmes s'ils ne sont pas aussi aisément objectivables qu'ailleurs.
Mais ce qui me gêne, c'est le prix que cela nous coûte: un surcroît de travail conséquent, un rythme qui n'est pas le nôtre (moi ça me gonfle par exemple comme cette année, de récupérer les copies de bac blancs de technos en plus, donc particulièrement rapides à corriger, un mois après le bac blanc et alors qu'il y a eu 2 semaines de vacances au lendemain des épreuves!!! ça m'a forcée à entrer les notes à la dernière minute en cata, j'ai dû gérer l'impatience des élèves qui savaient que leurs camarades corrigés par moi avaient reçu leurs copies, et pendant que mes collègues estimaient que leurs vacances étaient sacrées (alors qu'avant les vacs on s'était mis d'accord pour avoir corrigé pour la rentrée), moi, corriger d'autres classes m'a pourri une dizaine de jours de mes vacances alors que pour mes propres classes, j'y aurais consacré 3 jours au grand max (j'ai 6 classes).
Bref, si c'est juste pour indiquer aux élèves que ben oui, on tombe sur les mêmes notes, je trouve que ça me coûte trop, et que moi aussi j'ai le droit de penser à mon intérêt ne serait-ce que pour ne pas m'épuiser à la tâche et rester utile à mes élèves. Si c'est pour montrer aux élèves combien la notation est précaire d'un correcteur à l'autre (ce qui est aussi vrai), et nous mettre en difficulté avec eux parce qu'on les récupère sceptiques et démobilisés pour le restant de l'année, eh bien non merci, c'est pire, je préfère encore les gérer d'un bout à l'autre. Donc soit dans mon propre intérêt (qui indirectement est celui des élèves) soit dans celui direct des élèves, je trouve qu'il y a plus d'inconvénients que d'avantages à pratiquer l'échange (de copies^^).
@ Aspasie: c'est très intéressant, ce que tu notes. 1) à propos du choix qui n'a pas nécessairement à être si large pour un premier bac blanc, je suis d'accord, si ce n'est qu'à chaque fois, je ne peux m'empêcher de trouver cela bête de proposer un bac blanc où seuls 2 sujets au grand maximum sont vraiment traitables par mes élèves. C'est plus fort que moi, je me sens frustrée et je trouve que c'est du gâchis de mettre en place tout ce dispositif (semaine banalisée, et tout et tout) pour finalement proposer un quasi non choix. 2) à propos des corrigés, c'est ma seule réserve sur ton propos. Parce que l'intérêt pédagogique des corrigés faits en bonne et due forme est très contestable. Je dis cela alors que je propose à mes élèves un poly corrigé pour chaque sujet traité, ce qui me permet de me concentrer en classe sur la problématisation, etc. Cela rassure les plus scolaires qui sont heureux d'avoir sous les yeux un plan structuré avec des transitions et une proposition de traitement cohérente, mais en réalité, de plus en plus, je commence à croire que les inspecteurs ont raison quand ils sont circonspects sur cette pratique. Outre que cela peut donner matière à un trafic de triche et donc finir par servir à nous tirer une balle dans le pied (les corrigés tournent aussi bien que de la marchandise illégale ^^), ils sont aussi paralysants et démobilisants pour les élèves, parce qu'ils se présentent comme des résultats qu'ils sacralisent un peu, sans voir le comment de leur confection. Sans compter que souvent ils ne les lisent pas. Et y consacrer des séances entières de cours j'y renonce, 2h c'est déjà bien trop. Du coup, j'ai tendance à abandonner cette pratique pour montrer en classe aux élèves tout ce que l'on aurait pu faire, comment travailler sur le sujet, rédiger en "live" avec eux une intro par voie orale (ce qui me donne l'occasion de faire varier les formulations et de leur montrer concrètement comment on fait) et surtout, réécrire une partie de leur devoir en tenant compte de ce que je viens de leur dire. C'est bien plus efficace. Enfin, quand je fais mes corrigés, c'est toujours en n'utilisant que les références de mon propre cours, pour montrer aux élèves comment ils auraient pu les mobiliser en étant dans le sujet, ce sont donc par définition des corrigés indissociables du cours qui est le mien et donc non partageable. Voilà ma seule réserve par rapport aux conditions que tu énonces. 3) Pour le compte-rendu, j'admire ton flegme et ta patience. Perso, je suis lasse de ne pas en recevoir, et comme le dit Cripure, pour que l'échange soit utile, il faudrait aussi lire les copies de ses classes en plus de celles corrigées. C'est infernal et c'est justement pour cela qu'un compte-rendu serait utile. Je suis lasse d'être la seule à considérer que c'est un minimum exigible, j'avoue ne pas avoir ton endurance, je préfère me retirer de ce genre de pratique.
@Aenesidème: franchement, je ne trouve pas cela totalement inutile ou contestable de pratiquer l'échange de copies. D'abord quand je débutais, cela m'a beaucoup angoissée puis considérablement rassurée, ça a eu son utilité, donc, car j'ai pu m'apaiser et constater que je délirais pas dans ma notation, que je tombais sur des résultats à peu près cohérents avec les collègues qui avaient la même vision que moi de l'enseignement philosophique, etc. Voilà pour moi. Pour les élèves, cela permet (quand l'échange donne lieu aux mêmes résultats, grosso modo, c'est-à-dire comme dit Cripure, quand il ne sert à rien), de leur montrer que la notation n'est pas arbitraire et qu'elle obéit bien à des critères, mêmes s'ils ne sont pas aussi aisément objectivables qu'ailleurs.
Mais ce qui me gêne, c'est le prix que cela nous coûte: un surcroît de travail conséquent, un rythme qui n'est pas le nôtre (moi ça me gonfle par exemple comme cette année, de récupérer les copies de bac blancs de technos en plus, donc particulièrement rapides à corriger, un mois après le bac blanc et alors qu'il y a eu 2 semaines de vacances au lendemain des épreuves!!! ça m'a forcée à entrer les notes à la dernière minute en cata, j'ai dû gérer l'impatience des élèves qui savaient que leurs camarades corrigés par moi avaient reçu leurs copies, et pendant que mes collègues estimaient que leurs vacances étaient sacrées (alors qu'avant les vacs on s'était mis d'accord pour avoir corrigé pour la rentrée), moi, corriger d'autres classes m'a pourri une dizaine de jours de mes vacances alors que pour mes propres classes, j'y aurais consacré 3 jours au grand max (j'ai 6 classes).
Bref, si c'est juste pour indiquer aux élèves que ben oui, on tombe sur les mêmes notes, je trouve que ça me coûte trop, et que moi aussi j'ai le droit de penser à mon intérêt ne serait-ce que pour ne pas m'épuiser à la tâche et rester utile à mes élèves. Si c'est pour montrer aux élèves combien la notation est précaire d'un correcteur à l'autre (ce qui est aussi vrai), et nous mettre en difficulté avec eux parce qu'on les récupère sceptiques et démobilisés pour le restant de l'année, eh bien non merci, c'est pire, je préfère encore les gérer d'un bout à l'autre. Donc soit dans mon propre intérêt (qui indirectement est celui des élèves) soit dans celui direct des élèves, je trouve qu'il y a plus d'inconvénients que d'avantages à pratiquer l'échange (de copies^^).
- ChocolatGuide spirituel
Cripure a écrit:Nous ne le faisons pas. Pour une raison très simple.Paideia a écrit:Bonjour à tous,
Tous les ans, j'accepte d'échanger mes copies avec mes collègues au bac blanc, et je finis par le regretter. Quelle est votre position à cet égard?
-Soit la notation est objective --> aucun intérêt d'échanger
-Soit elle ne l'est pas --> le correcteur du Bac sera une 3e subjectivité après le prof de l'année et le correcteur du bac blanc --> aucun intérêt d'échanger
Conclusion : aucun intérêt d'échanger
NB En plus, pour vraiment être utile au travail de la classe, le prof de celle-ci doit relire tous les bacs blancs de ses élèves qu'il n'a pas corrigés... Au bout d'un moment, ça va bien, le boulot inutile en plus.
Même raisonnement, mais pour le brevet blanc, actuellement !
(j'avais fait exactement le même constat pour le bac blanc)
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