Que faites-vous lorsque des élèves n'achètent pas l'oeuvre étudiée en cours?

Valivalou a écrit:

Pour la question de l'achat du livre, je trouve la situation délicate car on parle toujours de la gratuité de la scolarité et c'est l'idée de cet achat "obligatoire" qui me gêne... J'ai l'impression de forcer des personnes à dépenser de l'argent en leur mettant un couteau sous la gorge : "votre fils / fille ne suivra pas le cours de français parce que vous ne lui achetez pas le livre de lecture".

Les parents ne paient pas pour l'entretien des locaux, le traitement des professeurs... Et les textes sont clairs: gratuité de l'enseignement ne signifie pas gratuité des fournitures.

http://eduscol.education.fr/cid48578/principe-de-gratuite.html

Les fournitures scolaires individuelles, dans la mesure où il s'agit de matériels utilisés par un seul et même élève et qui restent à terme sa propriété, ne relèvent pas du principe de gratuité scolaire et restent à la charge des familles.

Notre CDE nous a dit que ce texte-que j'ai montré_ne s'appliquait pas aux livres ou aux TD d'anglais par exemple.

Euh, dans certaines banlieues ce ne doit pas être le cas mais...
Nombre de nos élèves possèdent des consoles et autres jouets de cet ordre ; les jeux qui vont avec coûtent bien plus qu'un modeste livre...
Ne peut-on envisager la possibilité de ne choisir que des éditions qui proposent les œuvres à étudier à 2€ et moins ?

roxanne a écrit:Notre CDE nous a dit que ce texte-que j'ai montré_ne s'appliquait pas aux livres ou aux TD d'anglais par exemple.

Comment se justifie-t-il ?

roxanne a écrit:Notre CDE nous a dit que ce texte-que j'ai montré_ne s'appliquait pas aux livres ou aux TD d'anglais par exemple.

Qu'en pense l'IPR ?
Il me semble que les 3 OI peuvent être difficiles à réaliser si on ne peut pas faire acheter des livres aux élèves, n'est-ce pas ? A moins que le CDE en question autorise la demande de l'octroi d'un crédit spécial au rectorat avec sa réponse en guise de motif, non ?

Ecoute, je vais en voir un bientôt d'IPR, je ne manquerais pas de poser la question. Cependant, jusqu'ici, je n'ai pas eu de gros problèmes à faire acheter des livres. Mais l'année dernière, une collègue a eu des refus de parents en 6e, pour un livre lu en juin, sous le prétexte -curieux- qu'on n'achetait pas de livre en juin !

Avec mes 6èmes, aucun problème. Ce sont plusieurs élèves de 5ème qui jouent les rebelles qui me posent problème...

Quand on voit que tous les élèves ont un portable et un forfait, il ne faut pas se moquer du monde.

On est bien d'accord Ysabel, mais notre CDE a refusé pour la première fois cette année que sur la liste des fournitures , on fasse figurer que serait demandé l'achat de quelques livres dans l'année. Donc, on peut demander aux élèves de les acheter mais non l'exiger...Si ça marche tant mieux, sinon..Et c'est vrai que j'essaie de limiter les achats. En 3e, un seul élève, totalement déconnecté et hors scolarité, ne l'a pas sur mes deux classes. Il y a encore quatre ou cinq ans, je faisais acheter 5 ou 6 livres sans problèmes, maintenant, je me limite à deux ou trois. Et effectivement, après mai, c'est inutile.

Quelqu'un peut-il m'expliquer comment fonctionne le chèque-collégien ? Je ne connais pas ce système. Merci d'avance !

Le conseil général fournit un chéquier collégien à chaque élève en début d'année. Celui-ci contient plusieurs chèques, à utiliser dans les associations sportives locales pour le sport (13€ sur la licence), dans les librairies de la ville (3 chèques de 6€) et dans les musées du département (1 entrée gratuite).

Certains les utilisent consciencieusement, et d'autres, les laissent au fond du cartable toute l'année...

Donc, en réalité, ça ne constitue pas une dépense pour les familles.

Je pense dans ce cas que l'achat de l'oeuvre complète est exigible puisque le prix est inférieur à l'utilisation d'un chèque-collégien, non ?
Donc, pas d'état d'âme !

Notre intendante refusait qu'on fasse acheter les livres aux élèves.
Mais du coup, elle nous commandait les séries sans discussion, dans les deux semaines. Faut savoir ce qu'on veut

Valivalou a écrit:Le conseil général fournit un chéquier collégien à chaque élève en début d'année. Celui-ci contient plusieurs chèques, à utiliser dans les associations sportives locales pour le sport (13€ sur la licence), dans les librairies de la ville (3 chèques de 6€) et dans les musées du département (1 entrée gratuite).

Certains les utilisent consciencieusement, et d'autres, les laissent au fond du cartable toute l'année...

3 chèques de 6€ ! Cela finance une bonne BD ça !

J'ai discuté du problème avec la principale adjointe; étant donné la possibilité d'utiliser les chèques - collégien et le fait que les livres soient disponibles à la librairie, les élèves n'ont aucune excuse et doivent se procurer le livre.
Elle m'a demandé de mettre un rappel dans le carnet (il est fort probable que des élèves n'en ont même pas parlé à leurs parents), puis de sanctionner les réticents de manière à ce que les classes puissent travailler sur ce recueil comme prévu.

J'ai mis en place un petit projet avec la documentaliste sur le vocabulaire de description utilisé par Le Clézio dans le recueil. Les élèves vont aller au CDI en demi-groupe; donc, déjà, seuls ceux qui auront le livre y participeront.

Ensuite, en cours, ceux qui n'auront pas le livre, rempliront des tableaux de conjugaison lors des séances axées sur le livre.

Valivalou a écrit:J'ai discuté du problème avec la principale adjointe; étant donné la possibilité d'utiliser les chèques - collégien et le fait que les livres soient disponibles à la librairie, les élèves n'ont aucune excuse et doivent se procurer le livre.
Elle m'a demandé de mettre un rappel dans le carnet (il est fort probable que des élèves n'en ont même pas parlé à leurs parents), puis de sanctionner les réticents de manière à ce que les classes puissent travailler sur ce recueil comme prévu.

J'ai mis en place un petit projet avec la documentaliste sur le vocabulaire de description utilisé par Le Clézio dans le recueil. Les élèves vont aller au CDI en demi-groupe; donc, déjà, seuls ceux qui auront le livre y participeront.

Ensuite, en cours, ceux qui n'auront pas le livre, rempliront des tableaux de conjugaison lors des séances axées sur le livre.  

Tu fais des devoirs qui portent sur le livre ! Avec une note en conséquence !
EDIT : tu peux aussi exclure de cours, mais il vaut mieux en discuter avant avec le CPE.

Oui, bien sûr, je les ai déjà prévenus qu'il y aurait des évaluations sur le recueil, mais j'ai quelques rebelles qui s'en fichent royalement!!!

Pour les exclusions,c'est un peu plus embêtant car j'ai des élèves VRAIMENT pénibles que j'exclue déjà régulièrement parce qu'ils ont un comportement inadéquat (jet de crayon, boulettes de papier, éclats de rire, insolence, bavardages incessants, etc). Si j'exclue aussi ceux qui n'ont pas de livre, ils vont se retrouver à 10 à la vie scolaire!!!
Et puis, ils seront bien plus embêtés si je leur donne de la conjugaison ou du recopiage de textes à faire!

Je ne comprends vraiment pas pourquoi on ne ferait pas acheter quelques livres . C’est du matériel scolaire, personnel, comme le reste, et qui dure.
Un livre vaut coûte parfois moins qu'un stylo... (il y en a à 1.50€, des petits classiques à 3.50€ ) . Pour l'année, je fais acheter entre 3 et 4 livres , moins de 10 € parfois au total, moins cher qu'une boîte de feutres, ou un matériel de maths !
Ceux qui ne veulent pas acheter le font par provocation, esprit procédurier, espoir de ne pas avoir à lire le livre. J'interroge dessus, je donne des questionnaires qui sont dans le livre; ils se débrouillent.
Je leur dis que s'ils ont souci financier pour acheter du matériel, on peut voir ça avec la caisse d'aide du foyer, qu'ils peuvent venir me voir et s'inscrire. Ca change parfois la donne :diable:
Pour les oeuvres en lecture cursive (mais où je fais de contrôles de lecture) libres de droits je leur laisse le choix de l'édition (j'en conseille deux ou trois) , de l'emprunter, de le lire sur écran, ils se débrouillent. Car le premier mot est parfois, l'air provoc content de soi, est "je l'achèterai pas". C'est ce que j'ai fait cette année pour l'Enéide en 3ème.

C'est très bien que tu aies le soutien de la CDE.

Lefteris a écrit:
Ceux qui ne veulent pas acheter le font par provocation, esprit procédurier, espoir de ne pas avoir à lire le livre. J'interroge dessus, je donne des questionnaires qui sont dans le livre; ils se débrouillent.
Pour les oeuvres en lecture cursive (mais où je fais de contrôles de lecture)  libres de droits  je leur laisse le choix de l'édition (j'en conseille deux ou trois) , de l'emprunter, de le lire sur écran,  ils se débrouillent. Car le premier mot est parfois, l'air provoc content de soi, est "je l'achèterai pas". C'est ce que j'ai fait cette année pour l'Enéide en 3ème.

Je suis d'accord avec toi, ceux qui résistent le font par provocation... Le problème, c'est qu'ils sont 5 par classe et empêchent les 20 autres élèves de travailler.