Français : Qui pratique les interros de conjugaison régulières ?

Seifer a écrit:La dictée... J'ai toujours 0 dans ma scolarité, et ça m'a jamais aidé à progresser. Je ne suis pas contre hein, mais une dictée hebdomadaire, je pense que j'aurais fait une crise cardiaque en tant qu'élève.

Moi je me souviens de la préparation avec ma mère à la maison... c'est pour cela que je repousse le moment de m'y mettre mais j'ai déjà eu des réflexions de parents et de mes collègues, donc je leur ai dit que ce sera pour janvier... et en janvier on verra

Pour la dictée hebdomadaire je suis contre. Pourquoi ? J'ai observé que les bons élèves réussissaient bien les dictées, les autres non. De plus, quelles seront les situations au quotidien qui forceront les élèves à écrire sous la dictée ? Aucune. Je privilégie donc maintenant des exercices d'écriture systématique avec le travail d'un point d'orthographe dans ce petit texte. Cela a au moins le mérite de forcer tous les élèves à se relire et à utiliser l'orthographe.

Simone Boué a écrit:IL n'y a pas d'erreurs en conjugaison que l'on puisse expliquer. Ils apprennent. Point.

Au CM1/CM2, je leur conseille fortement d'apprendre par coeur!
Pour moi, c'est du niveau des tables de multiplication, cela doit être acquis en fin de Primaire:
Indicatif présent, futur simple, imparfait, passé composé; Conditionnel présent; Impératif présent et Subjonctif présent.
Les CM2 savent qu'ils seront systématiquement évalués par écrit. Et ça marche!
Je ne parle pas de ceux qui, de toutes façons, n'apprendront jamais rien... Après tout, ils ont le droit d'arrêter leur scolarité à 16 ans.  
C'est, dans ma classe, une toute petite minorité: j'en informe les parents, puis je note sans état d'âme.

républicain a écrit:

Simone Boué a écrit:IL n'y a pas d'erreurs en conjugaison que l'on puisse expliquer. Ils apprennent. Point.

Au CM1/CM2, je leur conseille fortement d'apprendre par coeur!
Pour moi, c'est du niveau des tables de multiplication, cela doit être acquis en fin de Primaire:
Indicatif présent, futur simple, imparfait, passé composé; Conditionnel présent; Impératif présent et Subjonctif présent.
Les CM2 savent qu'ils seront systématiquement évalués par écrit. Et ça marche!
Je ne parle pas de ceux qui, de toutes façons, n'apprendront jamais rien... Après tout, ils ont le droit d'arrêter leur scolarité à 16 ans.  
C'est, dans ma classe, une toute petite minorité: j'en informe les parents, puis je note sans état d'âme.

C'est ce que je rappelles aux enfants et aux parents : c'est des révisions et je peux mettre zéro comme dix... J'entends toujours les parents de dys se réveiller "mais vous pouvez pas demander cela à mon enfant"... si je peux et cela l'aidera même avec un barème adapté et bizarrement ils s'en sortent aussi bien voire mieux que les "normaux"

Bonjour !
Je remonte ce fil un peu ancien, pour vous demander des précisions sur votre façon de faire.
Ces deux dernières années, j'ai pratiqué le contrôle régulier de conjugaison, selon un planning donné dès le début de l'année. Ils savent quels verbes sont à réviser et la date du contrôle.
Mieux, ils ont chacun dans leur cahier les verbes déjà conjugués, classés dans l'ordre des contrôles et par temps... Avantage : l'autonomie de travail. Le gros inconvénient : ma gestionnaire n'a pas du tout apprécié les 300 photocopies par classe dès la première semaine....
Je tiens à ces contrôles. J'ai pensé à leur demander de les conjuguer une semaine avant, mais j'ai peur que la correction de ces 3 ou 4 verbes aux 8 temps ne me prenne trop de temps et je crains de ne pas tenir le rythme.
Est-ce je peux me contenter de m'assurer qu'ils aient un Bescherelle ? Le conjugueur.fr ?
Comment faites-vous pour gérer ce rythme sans avoir à trop le gérer, justement ?

Peut-être que tu peux étaler la distribution des tableaux de conjugaison ?
Sinon, si ton établissement a un ENT et que les élèves sont habitués à l'utiliser, il y a aussi la possibilité de mettre les tableaux en ligne ?

Simone Boué a écrit:quelles seront les situations au quotidien qui forceront les élèves à écrire sous la dictée ? Aucune.

Quelles seront les situations au quotidien qui forceront les élèves à expliquer un texte littéraire ? A faire une analyse grammaticale ou logique ? A apprendre un poème ? Aucune.
Tous ces exercices sont des moyens et non des fins. Ils ne sont pas là pour se préparer à des situations concrètes dans la vie d'un adulte (même si c'est ce qui se fait de plus en plus en Finlande, paraît-il, et que c'est le rêve de beaucoup...) mais pour devenir plus intelligent, plus cultivé, plus intéressant.
Du reste, la dictée n'apprend évidemment pas l'orthographe, elle permet à l'élève de gérer son angoisse face au pensum qu'est l'orthographe française.

Heu, écrire sous la dictée (et accessoirement peiner pour le faire), ça se rencontre quand même très souvent dans la vraie vie, ne serait-ce que ça :
- prendre une note à remettre à quelqu'un qui est absent
- prendre une commande précise et parfois longue
Combien de fois ai-je vu des gens peiner en face de moi à le faire, écrire en hésitant, rougir, voire gribouiller un truc à moitié illisible pour noyer le poisson ?
Donc si, savoir écrire sous la dictée, au débotté, ça sert très souvent dans la vraie vie active.

henriette a écrit:Heu, écrire sous la dictée (et accessoirement peiner pour le faire), ça se rencontre quand même très souvent dans la vraie vie, ne serait-ce que ça :
- prendre une note à remettre à quelqu'un qui est absent
- prendre une commande précise et parfois longue
Combien de fois ai-je vu des gens peiner en face de moi à le faire, écrire en hésitant, rougir, voire gribouiller un truc à moitié illisible pour noyer le poisson ?
Donc si, savoir écrire sous la dictée, au débotté, ça sert très souvent dans la vraie vie active.

Bien sûr, mais ce qui me gêne, c'est de légitimer un exercice scolaire au prétexte qu'il servirait dans la vraie vie active. Cela induit une conception utilitariste du savoir et de l'école que je trouve très dangereuse (en plus de laisser entendre qu'à l'école relèverait de la fausse vie).

Tu sais, quand je raconte à mes élèves deux trois petites anecdotes où j'ai vu des jeunes incapables d'écrire correctement une commande sous la dictée, ça les fait souvent réfléchir à l'importance de savoir le faire.
Je ne dis pas qu'il faille justifier par la vraie vie tous les exercices scolaires, surtout pas, mais pour ce cas très précis de l’orthographe sous la dictée manuscrite (donc sans correcteur qui mettra des vaguelettes rouges), c'est pertinent je trouve. Rien de plus.

Je compte leur faire acheter un petit cahier de conjugaison. Je leur donnerai régulièrement des verbes à conjuguer,  peu importe s'ils recourent à Internet ou autre,  et je ferai des petites IE au moins une fois par semaine. 
Je verrai bien ce que ça donnera.

Mari-aime a écrit:
Bonjour !
Je remonte ce fil un peu ancien, pour vous demander des précisions sur votre façon de faire.
Ces deux dernières années, j'ai pratiqué le contrôle régulier de conjugaison, selon un planning donné dès le début de l'année. Ils savent quels verbes sont à réviser et la date du contrôle.
Mieux, ils ont chacun dans leur cahier les verbes déjà conjugués, classés dans l'ordre des contrôles et par temps... Avantage : l'autonomie de travail. Le gros inconvénient : ma gestionnaire n'a pas du tout apprécié les 300 photocopies par classe dès la première semaine....
Je tiens à ces contrôles. J'ai pensé à leur demander de les conjuguer une semaine avant, mais j'ai peur que la correction de ces 3 ou 4 verbes aux 8 temps ne me prenne trop de temps et je crains de ne pas tenir le rythme.
Est-ce je peux me contenter de m'assurer qu'ils aient un Bescherelle ? Le conjugueur.fr ?
Comment faites-vous pour gérer ce rythme sans avoir à trop le gérer, justement ?

J'ai pratiqué comme toi l'an dernier et beaucoup avaient compris que cela pouvait leur faire monter leur moyenne; comme je l'ai fait de la 6è à la 4 è cette année je compte faire 1 élève/1 verbe ( au fur et à mesure des modes revus très rapidement donc)au tableau noté sur 5 en fin d'heure, peut-être 4 élèves le vendredi ou lorsque ce sera la dernière heure de la journée (j'attends mon edt pour savoir) .
Par contre cette année j'ai préparé un planning de règles d'orthographe sur le même principe ( 1 contrôle tous les 15 jours environ) mais qui m'a demandé du boulot car rappel des règles et 1 ou 2 exos pour chacune...suis allée faire dsicrétos mes photocops aujourd'hui heureusement j'étaiss eule ( je l'avais un peu fait exprès faut dire!)

Je fais revoir les verbes qui se trouvent dans le manuel des élèves, pas de photocopie mais le choix est limité. Cette année, ce sera une semaine sur deux. En 6e, l'autre semaine, ce sera dictée. En différenciant, en adaptant la longueur, on arrive quand même à ne pas mettre systématiquement 0 aux plus faibles, hormis les cas désespérés.

Mari-aime a écrit:
Bonjour !
Je remonte ce fil un peu ancien, pour vous demander des précisions sur votre façon de faire.
Ces deux dernières années, j'ai pratiqué le contrôle régulier de conjugaison, selon un planning donné dès le début de l'année. Ils savent quels verbes sont à réviser et la date du contrôle.
Mieux, ils ont chacun dans leur cahier les verbes déjà conjugués, classés dans l'ordre des contrôles et par temps... Avantage : l'autonomie de travail. Le gros inconvénient : ma gestionnaire n'a pas du tout apprécié les 300 photocopies par classe dès la première semaine....
Je tiens à ces contrôles. J'ai pensé à leur demander de les conjuguer une semaine avant, mais j'ai peur que la correction de ces 3 ou 4 verbes aux 8 temps ne me prenne trop de temps et je crains de ne pas tenir le rythme.
Est-ce je peux me contenter de m'assurer qu'ils aient un Bescherelle ? Le conjugueur.fr ?
Comment faites-vous pour gérer ce rythme sans avoir à trop le gérer, justement ?

Effectivement cela fait beaucoup de photocopies ! Ta gestionnaire est bien sympathique, j'ai connue une gestionnaire qui ne voulait même pas nous laisser un paquet de feuille d'avance... bref.
Je ne donne pas la conjugaison des verbes en avance, à chaque temps (re)vu je fais un tableau des verbes difficiles ou "exceptions", ils doivent remplir à la première personne du singulier et du pluriel au minimum. Généralement je leur rappelle que le CDI est équipé pour les aider, les élèves eux-mêmes me citent le conjugueur.fr. Je pense tenter le partage d'une clé usb car l'ENT est toujours une source de souci (perte de codes, panne, problème d'ordi...) bref cela va m'obliger à tout avoir sous forme .pdf mais bon cela fera de la place sur mon bureau

@Henriette : +1 j'utilise la même méthode pour leur montrer qu'écrire sous dicter n'est pas un exercice vain.

Bonjour à tous,

Pour vous faire part de mon expérience, nous avons pratiqué pendant plusieurs années la conjugaison régulière de verbes avec nos élèves. Dès le début de l'année, nous leur donnions le calendrier des verbes à conjuguer chaque semaine (pris parmi les verbes les plus fréquents) ainsi que la date de l'évaluation (en gros, une par période), qui prenait la forme de tableaux et de phrases à compléter. A chaque période, nous ajoutions de nouveaux temps.
Si je dis "nous", c'est que toute l'équipe de français utilisait ce système; et c'était bien là le point le plus positif. Nous avons pu voir des élèves progresser sur plusieurs années et comme cela a été dit précédemment, ils avaient bien compris que cela leur permettait d'obtenir une note satisfaisante sans trop d'efforts (pour ceux que ça intéressait bien sûr). Et cela nous permettait de travailler en commun et donc de mutualiser nos efforts, ce qui nous offrait un vrai confort de travail.
Néanmoins, nous en avons vu également les limites: l'aspect chronophage de la vérification des verbes chaque semaine (et des rattrapages éventuels), les limites d'un tel travail en autonomie (les élèves étaient vivement encouragés à recopier les tables de conjugaison mais nombre d'entre eux les inventaient), le peu de réinvestissement positif dans les écrits des élèves.
Chacune a donc réfléchi à une amélioration de ce système: garder une partie d'évaluation systématique pour encourager les élèves les plus faibles mais scolaires et la lier à une écriture assez libre, avec seul contrainte des verbes et temps imposés. Ecriture préparée au coup par coup, à l'occasion de quelques phrases à contrainte à rédiger en classe, quand le temps le permet, c'est-à-dire pas assez souvent.
Cette année, je change d'établissement (et regretterai éternellement mes chères collègues) et vais donc adapter ma manière de faire. J'y réfléchis encore et vous lis avec attention.

Suis-je la seule à ne pouvoir lire le post de baddie ? Chez moi, son avatar mange une partie du texte...

Non Tannat, son avatar est immense chez moi aussi ...

chez moi aussi !

Idem.
Pour les conjugaisons, j'ai également arrêté à force de voir les erreurs répétées en rédaction alors qu'on venait juste par exemple de revoir le passé simple :350: .
J'ai fini par le refaire quand un temps en particulier posait problème à la classe et par travailler plutôt sur les corrections de rédaction.

J'avoue ne pas comprendre pourquoi mon avatar prend autant de place, sans doute une mauvaise manipulation. Je vais tenter d'y remédier. Si quelqu'un a une idée...

Voilà, je l'ai supprimé, visiblement cela règle le problème.

Je suis désolée, il était pourtant sympa... mais vraiment trop grand !
Je te remercie d'autant plus que j'ai enfin pu lire (avec intérêt) ce que vous aviez mis en place, tes collègues et toi, et trouve cela véritablement séduisant. Je tenterais bien l'aventure même seule...

Je vous remercie de vos réponses !

Marie-Noire a écrit:Peut-être que tu peux étaler la distribution des tableaux de conjugaison ?
Sinon, si ton établissement a un ENT et que les élèves sont habitués à l'utiliser, il y a aussi la possibilité de mettre les tableaux en ligne ?

Bonne idée, mais hélas, l'ENC est toujours source d'ennui : en panne, interface des élèves qui ne s'affiche pas, ne s'ouvre pas sur tablette, mots de passe perdus...

Amaliah a écrit:Je fais revoir les verbes qui se trouvent dans le manuel des élèves, pas de photocopie mais le choix est limité. Cette année, ce sera une semaine sur deux. En 6e, l'autre semaine, ce sera dictée. En différenciant, en adaptant la longueur, on arrive quand même à ne pas mettre systématiquement 0 aux plus faibles, hormis les cas désespérés.

Idée par mal, mais contraignante : il y a trop peu de verbes dans leur manuel (qui ont 10 ou 15 ans d'âge...), alors qu'avec mon planning, ils en voient une trentaine dans l'année.

Berni a écrit:
J'ai pratiqué comme toi l'an dernier et beaucoup avaient  compris que cela pouvait leur faire monter leur moyenne;  comme je l'ai fait de la 6è à la 4 è cette année je compte faire 1 élève/1 verbe ( au fur et à mesure des modes revus très rapidement donc)au tableau noté sur 5 en fin d'heure, peut-être 4 élèves le vendredi ou lorsque ce sera la dernière heure de la journée  (j'attends mon edt pour savoir) .
Par contre cette année j'ai préparé un planning de règles d'orthographe sur le même principe  ( 1 contrôle tous les 15 jours environ) mais qui m'a demandé du boulot car rappel des règles et 1 ou 2 exos pour chacune...suis allée faire dsicrétos mes photocops aujourd'hui heureusement j'étaiss eule ( je l'avais un peu fait exprès faut dire!)

Et si j'allais piquer les photocops de la direction ?? il n'y a pas de compteur...
*mode machiavélique on*, je pourrais étaler les photocopies dans le temps et y aller tôt le matin, personne ne saura que je leur ai fait 600 photocop ...
Bernie, tu parles d'orthographe lexicale ou grammaticale ?

Une photocopie coûte à peu près 0,37 cts d'euros...
600 photocopies font donc pour le gestionnaire à peu près 2€.
Il s'en remettra

Dans l'absolu, tu as raison, Cripure (même si la facture s'approcherait davantage des 222€ que des 2 ) Mais les gestionnaires étant ce qu'ils sont parfois ... il est handicapant de se retrouver dans l'impossibilité de travailler parce qu'ils ont refusé de remettre du crédit...
J'ai même connu un établissement où, en français, nous étions tellement limités (400 photocop / trimestre pour 3 classes...) que je devais aller les payer moi-même à la reprographie du quartier !

Mari-aime a écrit:Dans l'absolu, tu as raison, Cripure (même si la facture s'approcherait davantage des 222€ que des 2   ) Mais les gestionnaires étant ce qu'ils sont parfois ... il est handicapant de se retrouver dans l'impossibilité de travailler parce qu'ils ont refusé de remettre du crédit...
J'ai même connu un établissement où, en français, nous étions tellement limités (400 photocop / trimestre pour 3 classes...) que je devais aller les payer moi-même à la reprographie du quartier !

Alors la seule fois où dans un bahut on a voulu me fixer des quotas de photocopie délirants, j'ai prévenu par écrit la direction que, mon quota étant épuisé, s'il n'était pas renouvelé, je serais dans l'obligation d'informer les parents par le biais du carnet de correspondance qu'à compter du lendemain, faute de crédits de photocopie, les élèves devraient recopier les supports d'étude en cours. Dès le lendemain, mon code fonctionnait à nouveau.