[Stagiaire] Gestion de classe: relation tendue avec ma 5e...

BlackMail a écrit:Bon, ça fait depuis deux trois cours que c'est de nouveau le bazar avec eux.
Ce matin, 2h de bruit intense, on a avancé très lentement car je n'arrêtais pas de demander le silence.
Je n'ai puni personne puisque j'avais en face de moi une vingtaine d'élèves extrêmement agités. A la récréation je me suis effondrée en larmes, or c'est à ce moment-là qu'ont décidé d'entrer la PA et la CDE dans la salle des profs. Bref, je suis nulle nulle nulle.

Du coup jeudi je vais vidéoprojeter la leçon et les faire copier... je n'arrive à rien avec eux, je suis vraiment une incapable pour le coup.

Mais non, je lis tes contributions et je peux bien voir que tu n'es pas nulle ! Ca nous arrive à tous de galérer, d'être fatigués, et de se sentir dépassés. Moi, c'était lundi dernier. Pas le moral dans ma vie perso, élèves agités. Pour mes 2h du lundi, je me suis sentie totalement dépassée. Mes 1ères, qui avaient senti une faiblesse, ont remis ça mardi. Et mercredi, je suis partie d'une humeur de lion et j'ai recadré tout ça. J'ai commencé mon cours par un longue remontrance, pour leur rappeler qui est le chef. Après, chaque élève qui parlait se faisait remonter les bretelles très vertement. J'ai eu un calme royal pendant 1h. Ca fait un peu dictature, mais ça m'a permis de reprendre les choses en main. Et ce matin, ils ont été supers (si on fait abstraction de l'exercice incendie et des 2 interventions de surveillants pour passer des messages ) : plutôt calmes et participatifs.
Courage, ça va s'arranger et ne crois surtout pas que tu es nulle.

Demain est un autre jour BlackMail !!
Essaie de recadrer tout cela la prochaine que tu les vois et tout ira pour le mieux.
Et surtout, ne te sous-estimes pas !!
Courage !!

Ne te décourage pas... Moi aussi j'ai l'impression d'être nulle en gestion de classe et finalement, à force de lire des posts, à force de creuser auprès des collègues, je me rends compte que l'on est nombreux à avoir du mal à enseigner "correctement". Alors que j'avais un peu moins de "bazar" dans ma classe depuis le retour des vacances, hier, ma 5ème difficile m'a pourri le cours. Pourtant, je colle, je punis, j'exclue. Je ne vois pas quoi faire d'autre.
Mes collègues de français m'ont proposé de récupérer les casse-pieds car c'est ce qu'ils font entre-eux, faute de réussir à toujours avoir le dessus. Ce matin, une collègue, qui a une vingtaine d'années d'enseignement derrière elle s'est fait traitée de "bouffonne"! Alors, tu vois, le problème ne vient pas forcément de nous. Les élèves ont, eux, une sacrée dose d'assurance qui leur permet de ne rien craindre (à la maison, les parents ne bronchent pas devant les retenues, les punitions -quand ils ne demandent pas carrément à ce qu'on les annule - "chéribibi est fatigué"). Alors que nous, nous craignons d'endosser le rôle du "mauvais prof" qui ne gère pas ses classes et qui du coup ne parvient pas à apporter les connaissances du programmes à ses élèves...
Le CDE a conscience du fait que j'ai deux classes difficiles et il m'avait proposé d'intervenir si les élèves se montraient casse-pieds. Ce matin, voilà qu'il me le propose à nouveau. Il est donc venu remonter les bretelles à toute la classe durant 5mn. Les élèves ont été + calmes, même si les 2 - 3 élèves remuants ont tenté de rejouer leur cirque habituel...

J'ai le même problème...

J'ai une 5eme horrible avec laquelle j'ai tout essayé : plan de classe, punitions, heures de colle, exclusion....

Ce sont mes 6eme qui me donnent l'envie d'aller au collège. J'ai la boule au ventre à l'idée de voir mes 5eme et j'ai peur pour ma titularisation...

J'ai aussi l'impression qu'ils profitent du fait que je sois jeune et nouvelle.  Face à leur professeur d'histoire, un grand monsieur au visage sévère, ils ne bronchent pas. Je me dis que je ne parviendrai jamais à être autoritaire sauf avec les 6e qui sont encore gentils et motivés...

Il est sûre qu'avoir une certaine carrure ou une grosse voix (ou autre) peut aider dans la gestion de nos classes, mais cela ne fait pas tout.
En discutant avec des amis (qui eux-même sont professeurs), je me suis rendue compte que mes problèmes de gestion de classe venaient en partie de ma posture face au groupe classe. Le fait d'en prendre conscience m'a permis de ne pas refaire les même erreurs que l'an passé.

Merci pour vos messages .

Cette année est vraiment dure pour nous, je (nous/) vous souhaite beaucoup de courage et de patience.

Je viens de rentrer d'une longue journée à l'ESPe pour découvrir deux mails, un de la professeur principale de mes 5e, l'autre de ma tutrice: une fiche de suivi va être mise en place pour cette classe car les professeurs s'en plaignent de plus en plus.

J'espère que tu es rassurée d'apprendre que tu n'es pas la seule à rencontrer des difficultés avec cette classe et que tu es soutenue par toute l'équipe. Courage

édité

Te voilà donc encore un peu rassuré(e) !!

Oui mais si les cours censés marcher ne marchent pas et les punitions non plus, que faire ? Je me sens un peu démunie je l'avoue...

BlackMail a écrit:
En outre, une mère d'élève nous a confié que des parents remettaient en cause le comportement du prof lorsque leur cher ange était puni .

En partant de ce constat (avoué), ce n'est pas étonnant que les punitions n'ont pas d'effets.


Maintenant, ce n'est pas parce que un cours a été validé par une formatrice ESPE qu'il va forcément fonctionner devant élèves.
Comment analyses-tu cet échec? Peut-on vraiment parler d'échec?
Qu'est qui a "capoté"?

BlackMail a écrit:Oui mais si les cours censés marcher ne marchent pas et les punitions non plus, que faire ? Je me sens un peu démunie je l'avoue...

Oui enfin entre "censé marcher" et "validé par un formateur", ya d'la marge...

:lol:

Bah disons que la séance partait mal: dès le début j'ai eu le droit à des remarques du type "le français ça sert à rien" ou "on s'en fout des chevaliers" et je n'ai pas su réagir.
Ensuite, ils ont fait un travail d'écriture qu'ils devaient lire à l'oral, or, s'ils veulent bien lire leur exercice, ils sont incapables de s'écouter les uns les autres...
Bref, j'essaie d'améliorer mes cours mais j'ai la douloureuse impression que je n'arrive à rien.

BlackMail a écrit::lol:

Bah disons que la séance partait mal: dès le début j'ai eu le droit à des remarques du type "le français ça sert à rien" ou "on s'en fout des chevaliers" et je n'ai pas su réagir.

TU MASSACRES.

Faut pas laisser passer des remarques de ce genre.

kero a écrit:

BlackMail a écrit::lol:

Bah disons que la séance partait mal: dès le début j'ai eu le droit à des remarques du type "le français ça sert à rien" ou "on s'en fout des chevaliers" et je n'ai pas su réagir.

TU MASSACRES.

Faut pas laisser passer des remarques de ce genre.

+1
Essayer de ne pas laisser passer ce type de remarques. (Plus facile à dire qu'à faire).

Lundi, un élève m'a balancé en plein cours que les vecteurs ça ne servait à rien et qu'il n'en avait pas besoin pour aller faire ses courses au supermarché du coin. Sur son exemple, je lui ai donné raison mais dit que s'il voulait avoir son bac il devrait en savoir un minimum sur les vecteurs. Je ne l'ai (presque) plus entendu de l'heure.

kero a écrit:

BlackMail a écrit::lol:

Bah disons que la séance partait mal: dès le début j'ai eu le droit à des remarques du type "le français ça sert à rien" ou "on s'en fout des chevaliers" et je n'ai pas su réagir.

TU MASSACRES.

Faut pas laisser passer des remarques de ce genre.

Une fois un élève m'a dit la même chose (en Histoire). Je lui avais répondu "et toi tu sers à quoi?" C'était sorti tout seul mais ça a fait son effet. On ne m'a plus posé la question ensuite

J'avais droit à ce genre de questions l'an dernier dans ma 5e terrible. Je choisissais à chaque fois la non-réaction, car je sentais bien que leur but était de voir ce que j'allais répondre - et de me vexer.

De toutes façons, d'après mes souvenirs d'élève, même chez des "bons" élèves (vous voyez le genre "première S qui conchie ces gros nazes de L"), surtout chez eux, il y a la considération que le français, l'histoire, les langues (ouais, même les langues) ça ne sert à rien. Parce que ce ne sont pas les matières nôôôôbles comme les maths et la physique. S'ils trouvent que ça ne sert à rien, deux solutions : ignorer ou leur proposer de ne pas travailler dans ses matières et leur proposer une activité très débile à la place, du genre recopier le texte avec les voyelles en rouge et les consonnes en verts, histoire qu'ils voient bien ce qui ne sert à rien.