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- YoKonokéFidèle du forum
Pour les congés de formation, j'ajoute que quand on change d'académie, on revient à zéro.
J'avais fait une (ou 2 je ne sais plus ) demande à Lille...ce n'aurait pas été comptabilisé dans mon actuelle ( en fait j'ai pas fait de demande ).
Donc pourrait-on aussi donner le conseil, pour certaines formations, de ne pas attendre et d'envisager ( en fonction des situations ) une solution intermédiaire : travailler à 80 % ?
J'avais fait une (ou 2 je ne sais plus ) demande à Lille...ce n'aurait pas été comptabilisé dans mon actuelle ( en fait j'ai pas fait de demande ).
Donc pourrait-on aussi donner le conseil, pour certaines formations, de ne pas attendre et d'envisager ( en fonction des situations ) une solution intermédiaire : travailler à 80 % ?
- YoKonokéFidèle du forum
caribouc a écrit:Toi aussi ?Modulo a écrit:Je n'ai pas beaucoup le temps de développer, je repasserai donc plus tard, mais j'ai quand même une furieuse impression que ce type de message se développe fortement, à la fois sur Néo et en salle des profs.
Mazette, qu'est-ce qu'on en lit de jeunes collègues qui craque au bout d'un ou deux ans...
Oui, le choc doit être terrible entre illusions et réalités ( parfois invivables il faut le reconnaître, c'est un métier "impossible" disait Freud ) :shock: !
- supersosoSage
lalilala a écrit:Oui mais comme tu dis, il faut quand même avoir un peu d'argent de côté, pour pouvoir se retourner... Si je n'avais pas été obligée de vider mon livret à chaque déménagement, je ne serais peut-être plus prof aujourd'hui parce que je suis allée un paquet de fois bosser en pleurant, la boule au ventre, shootée aux médicaments...Je n'ai fait que ça d'ailleurs j'ai l'impression ces dernières années. Mais je savais que je ne pouvais pas me permettre financièrement de démissionner. Quand on n'a pas de plan B sérieux, c'est compliqué...
Tu sais à l'époque, c'était juste de quoi tenir jusqu'à la fin du concours. Si je ne l'avais pas eu, c'était petit boulot/interim pour pouvoir me rouvrir les droits. Je n'avais pas non plus une épargne énorme et on vivait en région parisienne avec un crédit immobilier et ma fille dont il fallait payer la nounou.
La seule chose que je savais c'est ce vers quoi j'allais : j'étais inscrite au concours, au CNED (même si je ne pouvais pas toujours travailler). Par contre, du coup j'étais complètement partie dans ma tête et je ne me voyais pas rester plus longtemps, c'était trop de souffrance pour un boulot qui n'était qu'alimentaire.
Après je ne dis pas que c'est ce qu'il faut faire. C'est juste un témoignage pour dire que parfois, il ne sert à rien de rester, à part se faire du mal (en tout cas, dans mon cas, c'était clairement ça).
- Thalia de GMédiateur
Moi aussi. Je trouve que c'est révélateur de la difficulté accrue d'entrer dans le métier.caribouc a écrit:Toi aussi ?Modulo a écrit:Je n'ai pas beaucoup le temps de développer, je repasserai donc plus tard, mais j'ai quand même une furieuse impression que ce type de message se développe fortement, à la fois sur Néo et en salle des profs.
Mazette, qu'est-ce qu'on en lit de jeunes collègues qui craque au bout d'un ou deux ans...
Et je plains très sincèrement ceux qui ressentent ce malaise. Pardon pour l'euphémisme.
_________________
Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- pmullerHabitué du forum
Cripure a écrit:Je suis bien d'accord sur les conseils donnés au début mais je ne comprends pas : y aurait-il des réunions imposées aujourd'hui alors que la fameuse révision du décret de 50 n'a pas encore été instaurée ? Mon dieu, mais c'est une révolution !pmuller a écrit:Déjà, tu ne vas pas aux réunions école collège, étant donné l'emploi du temps chaîné que tu as. Et puis par principe, de toute manière. C'est quoi, cette réunionite dont il ne sort rien ? Si l'administration t'embête, tu leur dis que tu es preneuse d'une réunion intelligence et fructueuse permettant de régler le problème des classes qui ne veulent pas travailler.
Ensuite, tu peux effectivement prendre rdv avec un conseiller carrière du rectorat, mais c'est toujours à double tranchant.
Surtout, tu te rapproches d'un syndicat, mais pas d'un qui pense qu'il faut faire travailler davantage les profs ! Cherche du côté de FO s'ils sont bien dans ton département. Le Snes est bien aussi, mais n'a pas toujours le temps d'écouter les gens...
Sinon, deux précisions en direction de la collègue :
- parmi les syndicats, vous pouvez ajouter le SNALC, qui place au premier rang de ses préoccupations la place de l'enseignant dans sa classe ;
- il n'existe malheureusement pas de mise en dispo en cours d'année, je l'ai appris l'année dernière à mes dépens où elle m'aurait été bien utile.
Mais non, elle ne sont pas imposées, les réunions (sauf celles qui sont statutaires). Mais évidemment, les CDE cherchent à le faire croire. De toute manière, la plupart, en clg, appliquent déjà un avant-goût des nouveaux décrets. C'est histoire de s'entraîner sans doute.
- florestanGrand sage
Ce que je trouve affreux c'est la difficulté pour obtenir un temps partiel qui n'est pas "de droit" pour nécessité de service. Je trouve ça scandaleux. Là on se sent vraiment enchaîné.
C'est arrivé à une collègue de philo qui faisait en parallèle des études de psycho, j'en étais malade pour elle.
C'est arrivé à une collègue de philo qui faisait en parallèle des études de psycho, j'en étais malade pour elle.
- pailleauquebecFidèle du forum
Pseudo a écrit:pailleauquebec a écrit:
Bon courage pour ces moments difficiles que j'ai aussi connu, comme beaucoup d'autres, puis j'en ai guéri (je reste angoissé mais c'est gérable).
.
Considères-tu que c'est normal d'être angoissé par le boulot ?
Je pense que, effectivement, on se fait à tout, malheureusement. Mais qu'on ne devrait pas et que, assez souvent, cela resurgit puissamment plus tard.
Oui, mais mon niveau d'angoisse actuel n'est pas envahissant, je dirais qu'il est au niveau où elle est stimulante.
Je suis de nature angoissée, mais je me soigne!
Rien à voir avec les débuts de carrière difficiles et l'entrée dans le monde du travail, là, ça a été un choc pour moi, comme pour beaucoup.
- Lyssya GoryNiveau 1
Bonjour à tous
Je vous lis depuis des mois en "sous-marin" et je poste aujourd'hui pour la première fois. Si j'interviens aujourd'hui c'est pour témoigner du fait que démissionner de l'EN est faisable, souhaitable dans certains cas et peut même être, c'est mon cas, une véritable délivrance. J'ai fait mes études avec passion, j'adore ma discipline et j'ai eu la joie de réussir facilement un capes peu ouvert. Malheureusement j'ai pris en pleine figure la réalité de ce monde de fous qu'est l'EN en commençant mon stage en septembre: obligation ubuesque de se réinscrire en master, de devoir valider des UE, d'avoir à réécrire un mémoire, formation à l'ESPE oscillant en permanence entre néant et débilité profonde, mais chronophage dans les deux cas, négation programmatique de la part des "formateurs" de la notion de liberté pédagogique, élèves pas antipathiques mais nullissimes pour lesquels on nous demande de déployer des trésors d'imagination et de créativité pour un résultat au mieux médiocre, et tout cela en ayant comme seule perspective d'être TZR sur 2 ou 3 établissements pendant au moins une bonne dizaine d'années ...
Un mois m'a suffi pour savoir que je ne voulais pas de cette vie là et j'ai démissionné. Tranquillement, facilement, sans aucun stress tant j'étais convaincue du bien-fondé de ma décision. Depuis je "bricole", vacations, cours particuliers, traductions ... Evidemment c'est moins confortable du point de vue du salaire mais au moins, je vis, je me sens libre, je ne suis plus soumise aux oukases de quelques pédagos cinglés et je sais que j'ai fait le bon choix. La décision n'est pas facile à prendre mais j'ai la chance d'avoir un instinct de survie assez développé, ce qui m'a grandement aidée Avec un peu de recul maintenant, je trouve le système tellement fou que je me demande comment l'édifice tient encore debout. Quand j'ai annoncé ma démission à mes collègues l'un deux m'a dit: "Vas-y, pars vite, tu prends l'une des dernières chaloupes avant le naufrage du Titanic" ...
Voilà. Bien sûr, je ne témoigne ici que de ce que j'ai vécu et je peux tout à fait comprendre que d'autres puissent s'épanouir dans ce métier qui reste, je le pense vraiment, beau et noble, mais qui demande à l'heure actuelle, si l'on veut l'exercer sans cynisme et sans aigreur, une forme bien particulière d'enthousiasme et de "foi" dont tout le monde n'est pas capable. Je lis bien souvent ici l'expression de beaucoup d'angoisse et de stress, je voulais juste dire à ceux qui en souffrent, que ce n'est pas une fatalité, il y a une vie hors de l'EN.
Bon courage à tous
Je vous lis depuis des mois en "sous-marin" et je poste aujourd'hui pour la première fois. Si j'interviens aujourd'hui c'est pour témoigner du fait que démissionner de l'EN est faisable, souhaitable dans certains cas et peut même être, c'est mon cas, une véritable délivrance. J'ai fait mes études avec passion, j'adore ma discipline et j'ai eu la joie de réussir facilement un capes peu ouvert. Malheureusement j'ai pris en pleine figure la réalité de ce monde de fous qu'est l'EN en commençant mon stage en septembre: obligation ubuesque de se réinscrire en master, de devoir valider des UE, d'avoir à réécrire un mémoire, formation à l'ESPE oscillant en permanence entre néant et débilité profonde, mais chronophage dans les deux cas, négation programmatique de la part des "formateurs" de la notion de liberté pédagogique, élèves pas antipathiques mais nullissimes pour lesquels on nous demande de déployer des trésors d'imagination et de créativité pour un résultat au mieux médiocre, et tout cela en ayant comme seule perspective d'être TZR sur 2 ou 3 établissements pendant au moins une bonne dizaine d'années ...
Un mois m'a suffi pour savoir que je ne voulais pas de cette vie là et j'ai démissionné. Tranquillement, facilement, sans aucun stress tant j'étais convaincue du bien-fondé de ma décision. Depuis je "bricole", vacations, cours particuliers, traductions ... Evidemment c'est moins confortable du point de vue du salaire mais au moins, je vis, je me sens libre, je ne suis plus soumise aux oukases de quelques pédagos cinglés et je sais que j'ai fait le bon choix. La décision n'est pas facile à prendre mais j'ai la chance d'avoir un instinct de survie assez développé, ce qui m'a grandement aidée Avec un peu de recul maintenant, je trouve le système tellement fou que je me demande comment l'édifice tient encore debout. Quand j'ai annoncé ma démission à mes collègues l'un deux m'a dit: "Vas-y, pars vite, tu prends l'une des dernières chaloupes avant le naufrage du Titanic" ...
Voilà. Bien sûr, je ne témoigne ici que de ce que j'ai vécu et je peux tout à fait comprendre que d'autres puissent s'épanouir dans ce métier qui reste, je le pense vraiment, beau et noble, mais qui demande à l'heure actuelle, si l'on veut l'exercer sans cynisme et sans aigreur, une forme bien particulière d'enthousiasme et de "foi" dont tout le monde n'est pas capable. Je lis bien souvent ici l'expression de beaucoup d'angoisse et de stress, je voulais juste dire à ceux qui en souffrent, que ce n'est pas une fatalité, il y a une vie hors de l'EN.
Bon courage à tous
- sebisebNiveau 9
C'est effectivement inquiétant de voir de plus en plus régulièrement des enseignants démobilisés, démotivés, ... fatigués. Il faut dire que la machine EN est parfaitement organisée pour : Et ce dès le concours !
Quand aura-t-on une vraie gestion des ressources humaines, une médecine du travail digne de ce nom, des instances représentatives (et pas seulement des syndicats) pour faire remonter, alerter et négocier des améliorations des conditions de travail (je sais qu'il existe des CHSCT dans les rectorats, mais bon ...).
Donc, ne te décourage pas. Essaie d'évaluer "objectivement" si l'enseignement est ta voix ? Mais je pense également que le mode de recrutement est totalement décalé par rapport à la réalité et aux besoins du métier d'où la désillusion !
Quand aura-t-on une vraie gestion des ressources humaines, une médecine du travail digne de ce nom, des instances représentatives (et pas seulement des syndicats) pour faire remonter, alerter et négocier des améliorations des conditions de travail (je sais qu'il existe des CHSCT dans les rectorats, mais bon ...).
Donc, ne te décourage pas. Essaie d'évaluer "objectivement" si l'enseignement est ta voix ? Mais je pense également que le mode de recrutement est totalement décalé par rapport à la réalité et aux besoins du métier d'où la désillusion !
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sebiseb ...pour une école "vraiment" libre !
- lalilalaEmpereur
"...obligation ubuesque de se réinscrire en master, de devoir valider des UE, d'avoir à réécrire un mémoire, formation à l'ESPE oscillant en permanence entre néant et débilité profonde, mais chronophage dans les deux cas, négation programmatique de la part des "formateurs" de la notion de liberté pédagogique."
Il y a deux stagiaires dans notre équipe au lycée et quand ils nous parlent de ce qu'ils font en """""formation""""", j'hallucine... c'était déjà pas triste avant le stage mais alors cette année, on atteint des sommets...c'est quoi ce gros foutage de gueule???
En tout cas, je pense que tu as vraiment pris une bonne décision et je te souhaite bonne chance pourlal suite!
Il y a deux stagiaires dans notre équipe au lycée et quand ils nous parlent de ce qu'ils font en """""formation""""", j'hallucine... c'était déjà pas triste avant le stage mais alors cette année, on atteint des sommets...c'est quoi ce gros foutage de gueule???
En tout cas, je pense que tu as vraiment pris une bonne décision et je te souhaite bonne chance pourlal suite!
_________________
Nuestra vida es un círculo dantesco.
Mon blog
- Lyssya GoryNiveau 1
Merci !! J'ai confiance en tous cas, et surtout je suis liiiiiiibre!
- User5899Demi-dieu
Votre constat, hélas, semble on ne peut plus réaliste, et c'est un vrai bonheur de lire quelqu'un sans langue de bois, surtout quand il a réussi à fuir sans trop de peineLyssya Gory a écrit:Bonjour à tous
Je vous lis depuis des mois en "sous-marin" et je poste aujourd'hui pour la première fois. Si j'interviens aujourd'hui c'est pour témoigner du fait que démissionner de l'EN est faisable, souhaitable dans certains cas et peut même être, c'est mon cas, une véritable délivrance. J'ai fait mes études avec passion, j'adore ma discipline et j'ai eu la joie de réussir facilement un capes peu ouvert. Malheureusement j'ai pris en pleine figure la réalité de ce monde de fous qu'est l'EN en commençant mon stage en septembre: obligation ubuesque de se réinscrire en master, de devoir valider des UE, d'avoir à réécrire un mémoire, formation à l'ESPE oscillant en permanence entre néant et débilité profonde, mais chronophage dans les deux cas, négation programmatique de la part des "formateurs" de la notion de liberté pédagogique, élèves pas antipathiques mais nullissimes pour lesquels on nous demande de déployer des trésors d'imagination et de créativité pour un résultat au mieux médiocre, et tout cela en ayant comme seule perspective d'être TZR sur 2 ou 3 établissements pendant au moins une bonne dizaine d'années ...
Un mois m'a suffi pour savoir que je ne voulais pas de cette vie là et j'ai démissionné. Tranquillement, facilement, sans aucun stress tant j'étais convaincue du bien-fondé de ma décision. Depuis je "bricole", vacations, cours particuliers, traductions ... Evidemment c'est moins confortable du point de vue du salaire mais au moins, je vis, je me sens libre, je ne suis plus soumise aux oukases de quelques pédagos cinglés et je sais que j'ai fait le bon choix. La décision n'est pas facile à prendre mais j'ai la chance d'avoir un instinct de survie assez développé, ce qui m'a grandement aidée Avec un peu de recul maintenant, je trouve le système tellement fou que je me demande comment l'édifice tient encore debout. Quand j'ai annoncé ma démission à mes collègues l'un deux m'a dit: "Vas-y, pars vite, tu prends l'une des dernières chaloupes avant le naufrage du Titanic" ...
Voilà. Bien sûr, je ne témoigne ici que de ce que j'ai vécu et je peux tout à fait comprendre que d'autres puissent s'épanouir dans ce métier qui reste, je le pense vraiment, beau et noble, mais qui demande à l'heure actuelle, si l'on veut l'exercer sans cynisme et sans aigreur, une forme bien particulière d'enthousiasme et de "foi" dont tout le monde n'est pas capable. Je lis bien souvent ici l'expression de beaucoup d'angoisse et de stress, je voulais juste dire à ceux qui en souffrent, que ce n'est pas une fatalité, il y a une vie hors de l'EN.
Bon courage à tous
Bonne continuation à vous, et tous mes voeux de réussite
Quand ceux qui appellent ces instances de leurs voeux auront décidé de se casser le cul pour les mettre en place au lieu de faire du surfing, du webmastering, que sais-je ? du music ?sebiseb a écrit:Quand aura-t-on une vraie gestion des ressources humaines, une médecine du travail digne de ce nom, des instances représentatives (et pas seulement des syndicats) pour faire remonter, alerter et négocier des améliorations des conditions de travail (je sais qu'il existe des CHSCT dans les rectorats, mais bon ...).
- LeclochardEmpereur
Lyssya Gory a écrit:Merci !! J'ai confiance en tous cas, et surtout je suis liiiiiiibre!
Bravo. C'est chouette de lire des messages comme le tien.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- Lyssya GoryNiveau 1
Merci Cripure ! J'apprécie d'autant plus vos encouragements que je lis toujours avec grand intérêt vos interventions sur ce forum.
- Lyssya GoryNiveau 1
Et merci Leclochard! Je suis heureuse de voir que mon message a un écho positif
- cariboucGuide spirituel
Lyssya, je te trouve bien courageuse aussi Mais le constat que tu fais est tellement juste, c'est ubuesque
Ils vont bien finir par réellement dégoûter tout le monde d'enseigner, je ne vois que cette issue.
Ils vont bien finir par réellement dégoûter tout le monde d'enseigner, je ne vois que cette issue.
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"J'adore parler de rien : c'est le seul domaine où j'ai de vagues connaissances" (O. Wilde)
- LefterisEsprit sacré
Lyssya Gory a écrit:Bonjour à tous
Je vous lis depuis des mois en "sous-marin" et je poste aujourd'hui pour la première fois. Si j'interviens aujourd'hui c'est pour témoigner du fait que démissionner de l'EN est faisable, souhaitable dans certains cas et peut même être, c'est mon cas, une véritable délivrance. J'ai fait mes études avec passion, j'adore ma discipline et j'ai eu la joie de réussir facilement un capes peu ouvert. Malheureusement j'ai pris en pleine figure la réalité de ce monde de fous qu'est l'EN en commençant mon stage en septembre: obligation ubuesque de se réinscrire en master, de devoir valider des UE, d'avoir à réécrire un mémoire, formation à l'ESPE oscillant en permanence entre néant et débilité profonde, mais chronophage dans les deux cas, négation programmatique de la part des "formateurs" de la notion de liberté pédagogique, élèves pas antipathiques mais nullissimes pour lesquels on nous demande de déployer des trésors d'imagination et de créativité pour un résultat au mieux médiocre, et tout cela en ayant comme seule perspective d'être TZR sur 2 ou 3 établissements pendant au moins une bonne dizaine d'années ...
Un mois m'a suffi pour savoir que je ne voulais pas de cette vie là et j'ai démissionné. Tranquillement, facilement, sans aucun stress tant j'étais convaincue du bien-fondé de ma décision. Depuis je "bricole", vacations, cours particuliers, traductions ... Evidemment c'est moins confortable du point de vue du salaire mais au moins, je vis, je me sens libre, je ne suis plus soumise aux oukases de quelques pédagos cinglés et je sais que j'ai fait le bon choix. La décision n'est pas facile à prendre mais j'ai la chance d'avoir un instinct de survie assez développé, ce qui m'a grandement aidée Avec un peu de recul maintenant, je trouve le système tellement fou que je me demande comment l'édifice tient encore debout. Quand j'ai annoncé ma démission à mes collègues l'un deux m'a dit: "Vas-y, pars vite, tu prends l'une des dernières chaloupes avant le naufrage du Titanic" ...
Voilà. Bien sûr, je ne témoigne ici que de ce que j'ai vécu et je peux tout à fait comprendre que d'autres puissent s'épanouir dans ce métier qui reste, je le pense vraiment, beau et noble, mais qui demande à l'heure actuelle, si l'on veut l'exercer sans cynisme et sans aigreur, une forme bien particulière d'enthousiasme et de "foi" dont tout le monde n'est pas capable. Je lis bien souvent ici l'expression de beaucoup d'angoisse et de stress, je voulais juste dire à ceux qui en souffrent, que ce n'est pas une fatalité, il y a une vie hors de l'EN.
Bon courage à tous
Tout à fait ça , et ça commence en M1 MEEF, ce système de fous, si j'en juge d'après les stagiaires que j'ai vu passer , les miens ou dans d’autres matières. J'en ai vu partir et je me demande comment il n'y en a pas plus. Les anciens restent parce qu'ils ont fait leur trou, qu'on ne se reconvertit plus à un certain âge, mais la foi a abandonné tout le monde, il ne faut pas croire. Comme j'en parle librement, que je ne cache guère ma présence "alimentaire", ce que je peux me permettre (mais j'aime toujours ma matière, comme toi) on me dit plus facilement la vérité...
Un bémol à ton intervention : il faut partir avant de passer le capes, bifurquer sur un autre master , qui n'amène pas dans le cul de sac de l'EN après la licence, ou alors après, en passant des concours pour ne pas perdre tout ce qu'on a fait , en levant le pied , en évacuant toutes les foutaises de l'ESPE/IUFM, où l'on apprend qu'un enseignant ne doit pas souffler et vivre dans l'épuisement permanent à faire du vent. On met le frein, on fait son boulot et rien d'autre, on balance l''extra-pro par-dessus bord, et on se reconvertit peinard sans avoir perdu ces 5 ou 6 années.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Lyssya GoryNiveau 1
" .... on se reconvertit peinard sans avoir perdu ces 5 ou 6 années"
Je comprends très bien ce que tu veux dire, et dans un sens tu as tout à fait raison. En ce qui me concerne je ne regretterai jamais ces deux années de master; la préparation du concours m'a énormément apporté, la pratique régulière du commentaire, de l'analyse de texte, l'exercice quotidien de la traduction m'ont fait faire un vrai bond non seulement dans la connaissance de ma langue mais aussi dans l'apprentissage de la structure et de la rigueur du raisonnement, de la valeur des mots, choses essentielles qui manquent si cruellement à nos élèves.
Je ne pense pas qu'un autre master, plus "utile" du point de vue professionnel, aurait pu m'apporter autant sur ce plan là. Voilà pour ce qui est de "l'avant concours"
Quant à "évacuer les foutaises de l'ESPE" pour "l'après concours" j'ai bien peur que ce soit de plus en plus difficile: j'ai senti, mais je me trompe peut-être, une telle volonté de formatage, de prise en main sans concession des nouveaux enseignants que j'ai compris que je n'aurai jamais vraiment la paix et que ma seule chance de salut était dans la fuite, et le plus vite possible. Regarder le désastre annoncé se produire sans rien pouvoir y faire m'a semblé insurmontable. Mais si je suis maintenant soulagée à titre personnel, j'avoue être ressortie très choquée et surtout profondément triste de ce que j'ai vu durant cette brève incursion dans "Le meilleur des mondes"
Je comprends très bien ce que tu veux dire, et dans un sens tu as tout à fait raison. En ce qui me concerne je ne regretterai jamais ces deux années de master; la préparation du concours m'a énormément apporté, la pratique régulière du commentaire, de l'analyse de texte, l'exercice quotidien de la traduction m'ont fait faire un vrai bond non seulement dans la connaissance de ma langue mais aussi dans l'apprentissage de la structure et de la rigueur du raisonnement, de la valeur des mots, choses essentielles qui manquent si cruellement à nos élèves.
Je ne pense pas qu'un autre master, plus "utile" du point de vue professionnel, aurait pu m'apporter autant sur ce plan là. Voilà pour ce qui est de "l'avant concours"
Quant à "évacuer les foutaises de l'ESPE" pour "l'après concours" j'ai bien peur que ce soit de plus en plus difficile: j'ai senti, mais je me trompe peut-être, une telle volonté de formatage, de prise en main sans concession des nouveaux enseignants que j'ai compris que je n'aurai jamais vraiment la paix et que ma seule chance de salut était dans la fuite, et le plus vite possible. Regarder le désastre annoncé se produire sans rien pouvoir y faire m'a semblé insurmontable. Mais si je suis maintenant soulagée à titre personnel, j'avoue être ressortie très choquée et surtout profondément triste de ce que j'ai vu durant cette brève incursion dans "Le meilleur des mondes"
- OsmieSage
Formatage oui, mais ensuite tu es avec tes classes et là, "liberté pédagogique". En tout cas, c'est vraiment le bon côté de la profession.Lyssya Gory a écrit:" .... on se reconvertit peinard sans avoir perdu ces 5 ou 6 années"
Je comprends très bien ce que tu veux dire, et dans un sens tu as tout à fait raison. En ce qui me concerne je ne regretterai jamais ces deux années de master; la préparation du concours m'a énormément apporté, la pratique régulière du commentaire, de l'analyse de texte, l'exercice quotidien de la traduction m'ont fait faire un vrai bond non seulement dans la connaissance de ma langue mais aussi dans l'apprentissage de la structure et de la rigueur du raisonnement, de la valeur des mots, choses essentielles qui manquent si cruellement à nos élèves.
Je ne pense pas qu'un autre master, plus "utile" du point de vue professionnel, aurait pu m'apporter autant sur ce plan là. Voilà pour ce qui est de "l'avant concours"
Quant à "évacuer les foutaises de l'ESPE" pour "l'après concours" j'ai bien peur que ce soit de plus en plus difficile: j'ai senti, mais je me trompe peut-être, une telle volonté de formatage, de prise en main sans concession des nouveaux enseignants que j'ai compris que je n'aurai jamais vraiment la paix et que ma seule chance de salut était dans la fuite, et le plus vite possible. Regarder le désastre annoncé se produire sans rien pouvoir y faire m'a semblé insurmontable. Mais si je suis maintenant soulagée à titre personnel, j'avoue être ressortie très choquée et surtout profondément triste de ce que j'ai vu durant cette brève incursion dans "Le meilleur des mondes"
- Lyssya GoryNiveau 1
En théorie oui. Mais, d'une part, j'ai bien peur que cette liberté ne soit précaire et, d'autre part, le métier ne se limite plus, loin de là, à la salle de classe et on se heurte à l'absurdité du système en permanence.
Par ailleurs, quand tu es censé enseigner une langue étrangère et que tes élèves (collèges de centre-ville, excellente académie) sont, pour la plupart, incapables de conjuguer correctement un verbe, ne savent pas ce qu'est un nom, un adjectif, un infinitif etc... dans leur PROPRE langue, je ne vois pas très bien à quoi peut servir cette prétendue liberté pédagogique. Leurs cerveaux sont déjà ravagés par le bain de bêtise qu'on leur inflige depuis leur entrée à l'école. Je dis cela sans aucun mépris pour eux, ils ne sont que les victimes d'un système qui, précisément, les méprise et n'a plus pour objectif que de les occuper, de faire en sorte qu'ils se tiennent tranquilles en les abrutissant encore un peu plus devant des écrans, en ne leur proposant que du "ludique", en leur faisant croire que le monde est simple comme une page de manuel aux couleurs criardes. C'est le bafa qu'il faut demander aux profs maintenant, pas un master 2.
Par ailleurs, quand tu es censé enseigner une langue étrangère et que tes élèves (collèges de centre-ville, excellente académie) sont, pour la plupart, incapables de conjuguer correctement un verbe, ne savent pas ce qu'est un nom, un adjectif, un infinitif etc... dans leur PROPRE langue, je ne vois pas très bien à quoi peut servir cette prétendue liberté pédagogique. Leurs cerveaux sont déjà ravagés par le bain de bêtise qu'on leur inflige depuis leur entrée à l'école. Je dis cela sans aucun mépris pour eux, ils ne sont que les victimes d'un système qui, précisément, les méprise et n'a plus pour objectif que de les occuper, de faire en sorte qu'ils se tiennent tranquilles en les abrutissant encore un peu plus devant des écrans, en ne leur proposant que du "ludique", en leur faisant croire que le monde est simple comme une page de manuel aux couleurs criardes. C'est le bafa qu'il faut demander aux profs maintenant, pas un master 2.
- Annabel LeeNiveau 9
dès que je propose une oeuvre classique hors des sentiers battus, les parents d'élèves se braquent ... Alors la liberté pédagogique, je peux me la mettre où je penseLyssya Gory a écrit:En théorie oui. Mais, d'une part, j'ai bien peur que cette liberté ne soit précaire et, d'autre part, le métier ne se limite plus, loin de là, à la salle de classe et on se heurte à l'absurdité du système en permanence.
Par ailleurs, quand tu es censé enseigner une langue étrangère et que tes élèves (collèges de centre-ville, excellente académie) sont, pour la plupart, incapables de conjuguer correctement un verbe, ne savent pas ce qu'est un nom, un adjectif, un infinitif etc... dans leur PROPRE langue, je ne vois pas très bien à quoi peut servir cette prétendue liberté pédagogique. Leurs cerveaux sont déjà ravagés par le bain de bêtise qu'on leur inflige depuis leur entrée à l'école. Je dis cela sans aucun mépris pour eux, ils ne sont que les victimes d'un système qui, précisément, les méprise et n'a plus pour objectif que de les occuper, de faire en sorte qu'ils se tiennent tranquilles en les abrutissant encore un peu plus devant des écrans, en ne leur proposant que du "ludique", en leur faisant croire que le monde est simple comme une page de manuel aux couleurs criardes. C'est le bafa qu'il faut demander aux profs maintenant, pas un master 2.
- LefterisEsprit sacré
Parce que tu es jeune, mais autrement, ce sont les parents qui se mettraient leur opinion où je pense, dans la mesure où l'oeuvre répond aux programmes. "Ne supra crepidam sutor..", "Le cordonnier ne doit pas juger plus haut que la semelle"...Annabel Lee a écrit:dès que je propose une oeuvre classique hors des sentiers battus, les parents d'élèves se braquent ... Alors la liberté pédagogique, je peux me la mettre où je penseLyssya Gory a écrit:En théorie oui. Mais, d'une part, j'ai bien peur que cette liberté ne soit précaire et, d'autre part, le métier ne se limite plus, loin de là, à la salle de classe et on se heurte à l'absurdité du système en permanence.
Par ailleurs, quand tu es censé enseigner une langue étrangère et que tes élèves (collèges de centre-ville, excellente académie) sont, pour la plupart, incapables de conjuguer correctement un verbe, ne savent pas ce qu'est un nom, un adjectif, un infinitif etc... dans leur PROPRE langue, je ne vois pas très bien à quoi peut servir cette prétendue liberté pédagogique. Leurs cerveaux sont déjà ravagés par le bain de bêtise qu'on leur inflige depuis leur entrée à l'école. Je dis cela sans aucun mépris pour eux, ils ne sont que les victimes d'un système qui, précisément, les méprise et n'a plus pour objectif que de les occuper, de faire en sorte qu'ils se tiennent tranquilles en les abrutissant encore un peu plus devant des écrans, en ne leur proposant que du "ludique", en leur faisant croire que le monde est simple comme une page de manuel aux couleurs criardes. C'est le bafa qu'il faut demander aux profs maintenant, pas un master 2.
Ceci dit, je crois qu'il faut faire et laisser dire dès qu'on est en mesure de s'imposer (je sais, je parle plus à l'aise du haut du dernier échelon) , mais je crois quand même qu'il ne faut démissionner "sec". Il faut se délivrer des chaînes mentales des IUFM/ ESPE et bazarder autant que possible par dessus bord toutes les ###### de ces gens dont on ne soulignera jamais assez la lourde responsabilité dans le marasme, et dans la fuite des candidats ou des stagiaires. Ensuite, on peut se dégager du temps (comme on le fait pour l'agreg, il faut prendre l'habitude de se dire qu'on peut le faire pour autre chose, et oser le dire surtout dans ce monde "codé") et sur un, deux, trois ans préparer un concours s tout en étant payé et en progressant administrativement dans son nouveau métier, par reclassement. Pas de raison que l'EN, en plus de briser les gens, les laisse sur la paille.
Etant entré tard, j'ai connu l'IUFM, mais j'ai tout de suite compris à qui j'avais affaire par expérience du monde du travail, de ses non-dits, de ses intérêts individuels mesquins déguisés en intérêt collectif, c'est purquoi ça n'a jamais pris sur moi. Quelque jours après, j'ai entendu dans une docte conférence que les savoirs disciplinaires n'étaient pas importants : c'en était fini pour moi de la crédibilité du machin , et la suite me l'a confirmé.
Mais ça ne m'empêche pas de vivre . Si j'étais à l'usine, ou sous la botte d'un petit patron, je ne serais pas mieux...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Lyssya GoryNiveau 1
Je ne suis ni à l'usine ni sous la botte d'un petit ou grand patron, et je suis beaucoup, beaucoup mieux
- ErgoDevin
Ton parcours est étonnant, Lyssya, quand j'entends les pressions qui peuvent être faites sur les vacataires - bien plus que sur les titulaires.
Annabel: en langues, nous devons fonctionner par séquences avec tâches finales et plein de belles choses. J'ai fait faire de la lecture cursive à des élèves pendant deux ans, sans aucun retour négatif de parents (et plein de retours positifs mais plus pour le temps consacré aux élèves que pour le contenu des cours). Et dans la mesure où je faisais faire le programme via ces textes, j'aurais bien aimé voir les retours, tiens...
Des collègues d'HG ont eu des retours de parents à cause de "trop d'Islam / pas assez d'Islam" mais les programmes étant ce qu'ils sont et les cours y répondant, on s'en fiche.
Annabel: en langues, nous devons fonctionner par séquences avec tâches finales et plein de belles choses. J'ai fait faire de la lecture cursive à des élèves pendant deux ans, sans aucun retour négatif de parents (et plein de retours positifs mais plus pour le temps consacré aux élèves que pour le contenu des cours). Et dans la mesure où je faisais faire le programme via ces textes, j'aurais bien aimé voir les retours, tiens...
Des collègues d'HG ont eu des retours de parents à cause de "trop d'Islam / pas assez d'Islam" mais les programmes étant ce qu'ils sont et les cours y répondant, on s'en fiche.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- Lyssya GoryNiveau 1
Je ne fais pas de vacations dans des collèges ou des lycées mais dans des facs privées, aucune pression, je n'ai de comptes à rendre à personne. A côté, je fais pas mal de traduction juridique et je donne quelques cours particuliers. Pas de réunions, pas de parents pénibles, pas de tuteur, pas d'ESPE ... je suis (un peu) plus pauvre mais pour rien au monde je ne reviendrais en arrière.
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