- User5899Demi-dieu
Programme de 3e : étude d'oeuvres littéraires porteuses d'un regard orienté sur la société.Marie Laetitia a écrit:Janne a écrit:Nom d'une pipe.Tamerlan a écrit:Ah rappelons-nous ces paroles du bon pasteur Malthus, digne économiste libéral qui doit être bien fier de son descendant spirituel Pierre Gattaz:
"Un homme qui est né dans un monde déjà possédé, s'il ne peut obtenir de ses parents la subsistance qu'il peut justement leur demander, et si la société n'a pas besoin de son travail, n'a aucun droit de réclamer la plus petite portion de nourriture, et ,en fait, il est de trop. Au grand banquet de la nature, il n'y a pas de couvert vacant pour lui.
Livrons cet homme à la peine prononcée par la nature. Il faut qu'il sache que les lois de la nature, c'est-à-dire les lois de Dieu, l'ont condamné à vivre péniblement ; qu'il ne peut exercer contre la société aucune espèce de droit pour obtenir d'elle la moindre portion de nourriture au-delà de ce que peut acheter son travail.
Je vais étudier ce texte avec les 3e ; merci pour eux et pour leur avenir mental.
Parce qu'on étudie des textes de sociologie en littérature, maintenant? Et depuis quand enseigne-t-on ses convictions? :shock:
Et pendant des années, quand il y avait au Bac le résumé de texte, ce dernier devait être emprunté à une oeuvre sociologique, journalistique, etc. C'était le bon temps, on arrivait à intéresser des tas d'élèves avec ça.
- JPhMMDemi-dieu
Kero, pourquoi invoquer Locke pour justifier des politiques d'hyperdérégularisation ?
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Jim ThompsonExpert
JPhMM a écrit:40 ans que les mêmes solutions sont appliquées. Manifestement, ça marche.
Le capitalisme, c'est un peu comme la saignée
Quand ça marche pas,c'est toujours parce qu'on a pas été assez loin, qu'on a pas assez saigné.
EXCELLENT la prochaine fois on vous prend 3L
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CAPA/CAPN: SNES CTA/CTM: FSU
- OsmieSage
C'est vrai que pour l'ANI, les fonctionnaires ne se sont pas rués dans la rue ; tant qu'on est pas touchés...kero a écrit:Jim Thompson a écrit:Et je le répète ce que défend gattaz pour les salariés du privé concernera après la FP regardez le discours de Sarkozy
Oui, et bien si Gattaz et Cie. s'aventurent dans ce sens, on descendra dans la rue.
Je ne comprends pas très bien, là. On n'est pas en train de défendre Gattaz ni le MEDEF, ni de prendre fait et cause pour tout ce qu'ils peuvent bien vouloir défendre.
Concernant le code du travail: on peut aussi considérer que des changements peuvent faire sens, sans qu'il soit forcément question de presser les salariés comme des citrons.
Moi j'ai surtout l'impression que la complexité du droit du travail en France est une des raisons qui expliquent l'importance du travail précaire.
Cela me rappelle le fameux poème :
« Quand ils sont venus chercher les communistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’étais pas communiste.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
Je n’ai rien dit,
Je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus chercher les juifs,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas juif.
Quand ils sont venus chercher les catholiques,
Je n’ai pas protesté,
Je n’étais pas catholique.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait personne pour protester. »
- User5899Demi-dieu
Vous êtes folle, vous. Ca va encore freiner l'emploiReine Margot a écrit:En attendant, selon l'association OXFAM qui lutte contre la pauvreté, il suffirait de taxer les 1645 personnes les plus riches de 1.2% à partir du 2e milliard de dollars pour résoudre la faim dans le monde et scolariser tous les enfants de la planète. Mais à part ça tout va bien.
- User5899Demi-dieu
Vous avez posé une question hier, je vous ai répondu, j'attends encore que vous ayez pris la réponse en compte.kero a écrit:bordel, pourquoi tant de gens sont incapables de tenir un débat un tant soi peu sérieux ? Pourquoi tant de gens incapables de nuances ?
- OsmieSage
Tiens, on peut dire la même chose de la dictature.kero a écrit:JPhMM a écrit:Quand on m'affirme que le libéralisme est nécessaire à la démocratie, trouver une démocratie qui précède le libéralisme, tu peux appeler cela un tour de passe-passe, mais cela s'appelle un contre-exemple, et cela démontre la non validité de la proposition.
La "démocratie", ce n'est pas un machin suspendu en l'air, qui descendrait du ciel, périodiquement, au bon vouloir des hommes. C'est une réalité qui prend corps historiquement, dans un contexte social et culturel particulier. Pour mettre en place une démocratie, il faut que des hommes - en quantité si possible nombreuse - l'estiment souhaitable.
Oui, il a existé des démocraties avant le XVIII siècle.
Mais oui aussi: la démocratie telle qu'elle apparait au XVIII-XIX siècle se développe, une fois encore, dans la continuité de la pensée philosophique qui s'élabore aux XVII-XVIII siècles. Ce n'est pas pour rien qu'on étudie les philosophes des Lumières avant d'attaquer la révolution française. Elle n'est pas pensable sans ce préalable. Montesquieu, Voltaire, Rousseau: que regardaient-ils ? La monarchie parlementaire britannique, née au XVIIe siècle de la révolution anglaise. Sur qui prenaient-ils appui dans leur réflexion ? Sur John Locke, et d'autres: les premiers qui ont défendu le principe de la souveraineté du peuple.
Donc, oui: t'en déplaise, la démocratie moderne est bien née dans la continuité de la pensée libérale, qui en constitue historiquement le soubassement philosophique.
Tout dépend de ce qu'on entend par "libéral".
- Jim ThompsonExpert
Janne
la FSU, FO la CGT et Solidaires avaient organisé manifs et grèves contre l'ANI
Mais tu as raison, très peu de fonctionnaires y étaient
Il est évident que c'est de plus en plus compliqué de mobiliser
la FSU, FO la CGT et Solidaires avaient organisé manifs et grèves contre l'ANI
Mais tu as raison, très peu de fonctionnaires y étaient
Il est évident que c'est de plus en plus compliqué de mobiliser
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- keroGrand sage
Cripure a écrit:Vous êtes folle, vous. Ca va encore freiner l'emploiReine Margot a écrit:En attendant, selon l'association OXFAM qui lutte contre la pauvreté, il suffirait de taxer les 1645 personnes les plus riches de 1.2% à partir du 2e milliard de dollars pour résoudre la faim dans le monde et scolariser tous les enfants de la planète. Mais à part ça tout va bien.
Ah non. Pas pareil.
Entreprise != personne physique.
On peut parfaitement envisager de réduire les charges des entreprises ou les blocages à l'embauche pour favoriser l'emploi, tout en augmentant la taxation des très hauts revenus - en particulier les revenus du capital. Ça me semble(rait) même être une très bonne voie à suivre.
- Jim ThompsonExpert
Les charges= des cotisations sociales, du salaire indirectkero a écrit:Cripure a écrit:Vous êtes folle, vous. Ca va encore freiner l'emploiReine Margot a écrit:En attendant, selon l'association OXFAM qui lutte contre la pauvreté, il suffirait de taxer les 1645 personnes les plus riches de 1.2% à partir du 2e milliard de dollars pour résoudre la faim dans le monde et scolariser tous les enfants de la planète. Mais à part ça tout va bien.
Ah non. Pas pareil.
Entreprise != personne physique.
On peut parfaitement envisager de réduire les charges des entreprises ou les blocages à l'embauche pour favoriser l'emploi, tout en augmentant la taxation des très hauts revenus - en particulier les revenus du capital. Ça me semble même être une très bonne voie à suivre.
Vous reprenez mot à mot le discours du MEDEF
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- keroGrand sage
Jim Thompson a écrit:Les charges= des cotisations sociales, du salaire indirect
Vous reprenez mot à mot le discours du MEDEF
C'est pas du salaire indirect, puisqu'il est mutualisé.
- JPhMMDemi-dieu
Etc, jusqu'au décès.Jim Thompson a écrit:JPhMM a écrit:40 ans que les mêmes solutions sont appliquées. Manifestement, ça marche.
Le capitalisme, c'est un peu comme la saignée
Quand ça marche pas,c'est toujours parce qu'on a pas été assez loin, qu'on a pas assez saigné.
EXCELLENT la prochaine fois on vous prend 3L
"Il lui manquait la foi dans cette si bonne médecine."
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Jim ThompsonExpert
oui pour tout le monde et vous voulez encore le supprimerkero a écrit:Jim Thompson a écrit:Les charges= des cotisations sociales, du salaire indirect
Vous reprenez mot à mot le discours du MEDEF
C'est pas du salaire indirect, puisqu'il est mutualisé.
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- keroGrand sage
Jim Thompson a écrit:oui pour tout le monde et vous voulez encore le supprimerkero a écrit:Jim Thompson a écrit:Les charges= des cotisations sociales, du salaire indirect
Vous reprenez mot à mot le discours du MEDEF
C'est pas du salaire indirect, puisqu'il est mutualisé.
Qui a parlé de le supprimer ? Pas moi, en tout cas. Merci de me lire précisément.
- OsmieSage
Oui, je te trouve bien populiste, Reine Margot. Et simpliste ; bien sûr que ces 1645 personnes voudraient aider les pauvres, mais ce n'est pas si simple, comprends-le.Jim Thompson a écrit:Faut pas rêver, on ne va pas prendre aux riches , qui ont tant gagné par l'exploitation du travail d'autrui,quand même....pour donner aux pauvres......Reine Margot a écrit:En attendant, selon l'association OXFAM qui lutte contre la pauvreté, il suffirait de taxer les 1645 personnes les plus riches de 1.2% à partir du 2e milliard de dollars pour résoudre la faim dans le monde et scolariser tous les enfants de la planète. Mais à part ça tout va bien.
- OsmieSage
Les solutions, on les a : il suffit de lire J.Généreux et F. Lordon. On ne veut pas les appliquer, c'est tout.kero a écrit:Remarque générale. Face à la réalité actuelle, il y a deux postures:
- se plaindre et s'indigner ad aeternam des inégalités sociales
- se demander quelles sont les solutions
La première posture ne sert à rien.Reine Margot a écrit:J'imagine qu'il faudrait pour cela un accord entre les états et une sacrée chasse aux paradis fiscaux.
La chasse aux paradis fiscaux est invisageable.
La première proposition ne l'est pas. Déjà on est incapables de s'accorder en UE sur quelques règles budgétaires communes, ne parlons pas d'un dispositif fiscal à l'échelle de la planète.
En ce qui me concerne, en fait, je suis assez fataliste sur l'évolution à venir.
- keroGrand sage
Janne a écrit:Les solutions, on les a : il suffit de lire J.Généreux et F. Lordon. On ne veut pas les appliquer, c'est tout.kero a écrit:Remarque générale. Face à la réalité actuelle, il y a deux postures:
- se plaindre et s'indigner ad aeternam des inégalités sociales
- se demander quelles sont les solutions
La première posture ne sert à rien.Reine Margot a écrit:J'imagine qu'il faudrait pour cela un accord entre les états et une sacrée chasse aux paradis fiscaux.
La chasse aux paradis fiscaux est envisageable.
La première proposition ne l'est pas. Déjà on est incapables de s'accorder en UE sur quelques règles budgétaires communes, ne parlons pas d'un dispositif fiscal à l'échelle de la planète.
En ce qui me concerne, en fait, je suis assez fataliste sur l'évolution à venir.
En effet, je ne connais pas. Un rapide résumé ? Un lien ?
Après, j'ai envie de dire, une solution que l'on n'a pas les moyens d'appliquer, bah elle a un défaut majeur: elle n'est pas une solution, justement.
- neomathÉrudit
A propos du libéralisme une lecture conseillée :
"Contre histoire du libéralisme" de Domenico Losurdo :
Un article de Libération à propos de cet ouvrage :
"Contre histoire du libéralisme" de Domenico Losurdo :
Un article de Libération à propos de cet ouvrage :
Les taches de naissance du libéralisme
Jean-Yves GRENIER 6 mars 2013 à 19:06
CRITIQUE
Dès le XVIIe siècle, l’idéologie justifie l’esclavagisme et la ségrégation, raciale ou sociale
Si le triomphe et les excès du marché sont souvent dénoncés, le libéralisme comme philosophie politique l’est beaucoup moins. Pour remettre les choses à l’endroit, ce livre décapant part d’un constat : les trois pays qui ont successivement produit les trois grandes révolutions libérales (Hollande, Angleterre, Etats-Unis) et qui incarnent au mieux dans leur histoire l’idée libérale sont aussi ceux qui ont été en pointe dans l’essor de l’esclavage sous sa forme la plus brutale. «Formulé correctement et dans toute sa radicalité, voici le paradoxe auquel nous sommes confrontés : la montée du libéralisme et la diffusion de l’esclavage-marchandise sur une base raciale sont le produit d’un accouchement gémellaire.» Ce constat est d’autant plus troublant que, comme le rappelle Domenico Losurdo, les inventeurs de la tradition libérale ont justifié sans hésitation l’esclavage. Le fondateur du droit naturel, Hugo Grotius, loue le peuple hollandais - le sien - pour sa résistance au pouvoir despotique du roi d’Espagne en 1609, mais il défend la traite et l’esclavage. Quant à Locke, ses Deux Traités du gouvernement jettent les bases de la philosophie politique de l’Angleterre libérale après la Glorious Revolution de 1688, mais il justifie l’expulsion des Indiens de leurs territoires et il est actionnaire de la Royal African Company, laquelle pratique la traite atlantique. Le recours à un esprit de l’époque admettant l’esclavage ne peut cependant pas être une explication recevable, car déjà certains comme Montaigne ou Jean Bodin avaient condamné l’institution de l’esclavage.
Classes populaires. Après la guerre de Sécession et la défaite du Sud en 1865, l’esclavage fait bien l’objet d’une condamnation des deux côtés anglo-saxons de l’Atlantique, mais une vision racialisée du monde persiste longtemps au cœur du monde libéral. Même avant l’abolition de l’esclavage, l’Angleterre cherche à faire affluer des travailleurs indiens et chinois dans tout le Commonwealth, faisant dire à Engels que l’esclavage africain était remplacé par un «esclavage camouflé de coolies indiens et chinois». Une même sujétion est infligée aux classes populaires anglaises les plus misérables. En témoigne la création en 1834 des workhouses, lieux où sont détenus les pauvres pour les contraindre à travailler, qu’un admirateur de l’Angleterre libérale comme Tocqueville approuve en ces termes : «Nous devons évidemment rendre le secours déplaisant ; nous devons séparer les familles, faire de la maison de travail une prison, et rendre notre charité repoussante.» Comme les esclaves, les classes populaires sont dans une relation de totale extériorité par rapport aux classes dirigeantes au point, estime l’auteur, «qu’elles sont même assimilées, dans la culture et les publications de l’époque, à une "race" inférieure», représentation qui autorise une exploitation sans vergogne. Les rapports de classe sont en quelque sorte pensés par les élites comme des rapports de race.
La dimension raciale est encore plus présente dans l’histoire américaine. Le pays s’est dès l’origine construit sur la discrimination, celle des esclaves noirs et des Indiens exterminés ou parqués comme des bêtes sauvages. Si Lincoln abolit la servitude par conviction, il n’a aucunement l’intention d’intégrer les Noirs dans la vie publique, persuadé qu’il est, comme la grande majorité des Blancs, de la différence radicale qui sépare les deux races et de l’incontournable supériorité blanche. A l’opposé de la plupart des Etats d’Amérique latine où, après l’indépendance, la fusion des peuples aux origines différentes devient un projet politique, les Etats-Unis pendant très longtemps, quoique pays d’immigrants, manifestent un refus profond du métissage.
Loi naturelle. Les deux sociétés américaine et anglaise se ressemblent sur le fond, estime Domenico Losurdo, ce sont pendant longtemps des démocraties réservées à une élite. Flirtant avec le darwinisme social, les doctrinaires du libéralisme expliquent le pouvoir et la richesse des classes dominantes comme étant le produit d’une loi naturelle. De ce fait, la liberté ne peut être pleinement vécue que par les individus supérieurs, axiome qui conduit l’économiste libéral John Stuart Mill à considérer que la liberté ne peut «s’appliquer qu’aux êtres humains dans la maturité de leurs facultés», et qu’elle ne peut donc être revendiquée par «ces sociétés naissantes où la race elle-même peut être regardée comme mineure». Cette perspective ouvre sur les jugements paradoxaux de certains grands auteurs libéraux, comme Mill et Tocqueville, qui à la fois dénoncent toute tyrannie avec passion et saluent avec enthousiasme le despotisme exercé sur les peuples coloniaux. Des constats justifiant l’analyse de Hannah Arendt qui voyait dans les colonies de l’Empire britannique la genèse des totalitarismes du XXe siècle.
Histoire partielle. Cette vision sans concession du passé des deux grandes démocraties anglo-saxonnes se veut donc une «contre-histoire», Domenico Losurdo estime que le libéralisme fait trop souvent l’objet d’une histoire partielle, voire partiale. Il ne s’agit pourtant pas d’une condamnation radicale de l’idée libérale. Ses mérites, estime-t-il, sont «trop évidents pour qu’on ait besoin de lui en attribuer d’autres, complètement imaginaires».
Jean-Yves GRENIER
- lumeekaExpert spécialisé
Quoi que... John Locke défenseur de la liberté mais qui arrivait à investir méchamment dans la Royal Africa Company...JPhMM a écrit:"Le libéralisme" n'est pas un machin suspendu. Je suis presque sûr que si Locke lisait ce que l'on justifie avec le mot qui désigne ce qu'il entendait par libéralisme, il serait blême.
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Animals are my friends... and I don't eat my friends. George Bernard Shaw
https://www.facebook.com/sansvoixpaca/
http://www.nonhumanrightsproject.org/about-us-2/
- Reine MargotDemi-dieu
kero a écrit:Remarque générale. Face à la réalité actuelle, il y a deux postures:
- se plaindre et s'indigner ad aeternam des inégalités sociales
- se demander quelles sont les solutions
La première posture ne sert à rien.Reine Margot a écrit:J'imagine qu'il faudrait pour cela un accord entre les états et une sacrée chasse aux paradis fiscaux.
La chasse aux paradis fiscaux est invisageable.
La première proposition ne l'est pas. Déjà on est incapables de s'accorder en UE sur quelques règles budgétaires communes, ne parlons pas d'un dispositif fiscal à l'échelle de la planète.
En ce qui me concerne, en fait, je suis assez fataliste sur l'évolution à venir.
Bah voila, on ne fait rien, puisqu'il n'y a pas de solution...Si on commence comme ça ça ne risque pas d'évoluer. Il faut quand même remarquer les manifestations ici ou là qui commencent à faire parler d'elles (indignés, occupy Wall Street, blocages de projets comme Notre Dame des landes ou Sivens...), les gens n'attendent que ça.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- lumeekaExpert spécialisé
neomath a écrit:A propos du libéralisme une lecture conseillée :
"Contre histoire du libéralisme" de Domenico Losurdo :
Un article de Libération à propos de cet ouvrage :
Les taches de naissance du libéralisme
Jean-Yves GRENIER 6 mars 2013 à 19:06
CRITIQUE
Dès le XVIIe siècle, l’idéologie justifie l’esclavagisme et la ségrégation, raciale ou sociale
Si le triomphe et les excès du marché sont souvent dénoncés, le libéralisme comme philosophie politique l’est beaucoup moins. Pour remettre les choses à l’endroit, ce livre décapant part d’un constat : les trois pays qui ont successivement produit les trois grandes révolutions libérales (Hollande, Angleterre, Etats-Unis) et qui incarnent au mieux dans leur histoire l’idée libérale sont aussi ceux qui ont été en pointe dans l’essor de l’esclavage sous sa forme la plus brutale. «Formulé correctement et dans toute sa radicalité, voici le paradoxe auquel nous sommes confrontés : la montée du libéralisme et la diffusion de l’esclavage-marchandise sur une base raciale sont le produit d’un accouchement gémellaire.» Ce constat est d’autant plus troublant que, comme le rappelle Domenico Losurdo, les inventeurs de la tradition libérale ont justifié sans hésitation l’esclavage. Le fondateur du droit naturel, Hugo Grotius, loue le peuple hollandais - le sien - pour sa résistance au pouvoir despotique du roi d’Espagne en 1609, mais il défend la traite et l’esclavage. Quant à Locke, ses Deux Traités du gouvernement jettent les bases de la philosophie politique de l’Angleterre libérale après la Glorious Revolution de 1688, mais il justifie l’expulsion des Indiens de leurs territoires et il est actionnaire de la Royal African Company, laquelle pratique la traite atlantique. Le recours à un esprit de l’époque admettant l’esclavage ne peut cependant pas être une explication recevable, car déjà certains comme Montaigne ou Jean Bodin avaient condamné l’institution de l’esclavage.
Classes populaires. Après la guerre de Sécession et la défaite du Sud en 1865, l’esclavage fait bien l’objet d’une condamnation des deux côtés anglo-saxons de l’Atlantique, mais une vision racialisée du monde persiste longtemps au cœur du monde libéral. Même avant l’abolition de l’esclavage, l’Angleterre cherche à faire affluer des travailleurs indiens et chinois dans tout le Commonwealth, faisant dire à Engels que l’esclavage africain était remplacé par un «esclavage camouflé de coolies indiens et chinois». Une même sujétion est infligée aux classes populaires anglaises les plus misérables. En témoigne la création en 1834 des workhouses, lieux où sont détenus les pauvres pour les contraindre à travailler, qu’un admirateur de l’Angleterre libérale comme Tocqueville approuve en ces termes : «Nous devons évidemment rendre le secours déplaisant ; nous devons séparer les familles, faire de la maison de travail une prison, et rendre notre charité repoussante.» Comme les esclaves, les classes populaires sont dans une relation de totale extériorité par rapport aux classes dirigeantes au point, estime l’auteur, «qu’elles sont même assimilées, dans la culture et les publications de l’époque, à une "race" inférieure», représentation qui autorise une exploitation sans vergogne. Les rapports de classe sont en quelque sorte pensés par les élites comme des rapports de race.
La dimension raciale est encore plus présente dans l’histoire américaine. Le pays s’est dès l’origine construit sur la discrimination, celle des esclaves noirs et des Indiens exterminés ou parqués comme des bêtes sauvages. Si Lincoln abolit la servitude par conviction, il n’a aucunement l’intention d’intégrer les Noirs dans la vie publique, persuadé qu’il est, comme la grande majorité des Blancs, de la différence radicale qui sépare les deux races et de l’incontournable supériorité blanche. A l’opposé de la plupart des Etats d’Amérique latine où, après l’indépendance, la fusion des peuples aux origines différentes devient un projet politique, les Etats-Unis pendant très longtemps, quoique pays d’immigrants, manifestent un refus profond du métissage.
Loi naturelle. Les deux sociétés américaine et anglaise se ressemblent sur le fond, estime Domenico Losurdo, ce sont pendant longtemps des démocraties réservées à une élite. Flirtant avec le darwinisme social, les doctrinaires du libéralisme expliquent le pouvoir et la richesse des classes dominantes comme étant le produit d’une loi naturelle. De ce fait, la liberté ne peut être pleinement vécue que par les individus supérieurs, axiome qui conduit l’économiste libéral John Stuart Mill à considérer que la liberté ne peut «s’appliquer qu’aux êtres humains dans la maturité de leurs facultés», et qu’elle ne peut donc être revendiquée par «ces sociétés naissantes où la race elle-même peut être regardée comme mineure». Cette perspective ouvre sur les jugements paradoxaux de certains grands auteurs libéraux, comme Mill et Tocqueville, qui à la fois dénoncent toute tyrannie avec passion et saluent avec enthousiasme le despotisme exercé sur les peuples coloniaux. Des constats justifiant l’analyse de Hannah Arendt qui voyait dans les colonies de l’Empire britannique la genèse des totalitarismes du XXe siècle.
Histoire partielle. Cette vision sans concession du passé des deux grandes démocraties anglo-saxonnes se veut donc une «contre-histoire», Domenico Losurdo estime que le libéralisme fait trop souvent l’objet d’une histoire partielle, voire partiale. Il ne s’agit pourtant pas d’une condamnation radicale de l’idée libérale. Ses mérites, estime-t-il, sont «trop évidents pour qu’on ait besoin de lui en attribuer d’autres, complètement imaginaires».
Jean-Yves GRENIER
Un autre article :
http://www.monde-diplomatique.fr/2013/06/SEVE/49176
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- OsmieSage
Je sais bien, Jim Thompson, mais je supporte difficilement l'argument lu sur ce fil : "Que tout soit détruit pour les autres, bah, c'est dur mais bon, ils ont des écrans plats et des CB quand même ! C'est le marché, c'est comme cela, il faut faire des efforts, être libéral, mériter son pain, pas facile la vie. On s'attaque à notre statut ? Pas fou, non ! Dans la rue ! Ah, les salariés du privé ne sont pas avec nous, ils n'ont aucun intérêt pour l'EN, il n'y a plus de solidarité !"Jim Thompson a écrit:Janne
la FSU, FO la CGT et Solidaires avaient organisé manifs et grèves contre l'ANI
Mais tu as raison, très peu de fonctionnaires y étaient
Il est évident que c'est de plus en plus compliqué de mobiliser
- OsmieSage
Si ; vive Orwell ; vive la novlangue !kero a écrit:Jim Thompson a écrit:Les charges= des cotisations sociales, du salaire indirect
Vous reprenez mot à mot le discours du MEDEF
C'est pas du salaire indirect, puisqu'il est mutualisé.
- keroGrand sage
Reine Margot a écrit:kero a écrit:Remarque générale. Face à la réalité actuelle, il y a deux postures:
- se plaindre et s'indigner ad aeternam des inégalités sociales
- se demander quelles sont les solutions
La première posture ne sert à rien.Reine Margot a écrit:J'imagine qu'il faudrait pour cela un accord entre les états et une sacrée chasse aux paradis fiscaux.
La chasse aux paradis fiscaux est invisageable.
La première proposition ne l'est pas. Déjà on est incapables de s'accorder en UE sur quelques règles budgétaires communes, ne parlons pas d'un dispositif fiscal à l'échelle de la planète.
En ce qui me concerne, en fait, je suis assez fataliste sur l'évolution à venir.
Bah voila, on ne fait rien, puisqu'il n'y a pas de solution...Si on commence comme ça ça ne risque pas d'évoluer. Il faut quand même remarquer les manifestations ici ou là qui commencent à faire parler d'elles (indignés, occupy Wall Street, blocages de projets comme Notre Dame des landes ou Sivens...), les gens n'attendent que ça.
Je n'ai pas dit qu'il n'y en a pas et qu'il faut s'en laver les mains. J'ai dit que je suis assez fataliste car je n'en vois pas de réaliste.
Concrètement, pour amener à une régulation mondiale des dérives capitalistes actuelles, il faudrait que la réaction par la société soit elle-même trans-nationale. Je pense d'ailleurs qu'à l'avenir - je l'espère en tout cas - vont commencer à se développer de plus en plus (ça existe déjà, mais ça reste marginal) des mouvements sociaux qui dépassent les frontières nationales.
Mais pour le moment, je ne vois pas grand chose dans ce sens. Les mouvements dont tu parles sont quand même extrêmement circonscrits/marginaux et s'inscrivent dans la tradition de la protestation habituelle. Pas de quoi faire peur ...
En fait, régulation mondiale de l'économie suppose gouvernance mondiale. Autant dire, que ce n'est pas pour demain. Or, tant que ça n'existera pas, les travailleurs du monde entier seront en concurrence et aussi longtemps que ce sera le cas, ce n'est pas le code du travail qui empêchera aux entreprises de délocaliser.
- lumeekaExpert spécialisé
Kero, scénario d'expression écrite : tu te fais virer de l'EN sans justification aucune, comment réagis-tu ? (On peut bien sûr remplacer l'EN et Kero par n'importe quoi comme Pierre et le Medef).
Ce fil me fait halluciner.
Ce fil me fait halluciner.
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- Marie LaetitiaBon génie
JPhMM a écrit:Quand on m'affirme que le libéralisme est nécessaire à la démocratie, trouver une démocratie qui précède le libéralisme, tu peux appeler cela un tour de passe-passe, mais cela s'appelle un contre-exemple, et cela démontre la non validité de la proposition.
Ce n'est pas ce qui a été dit par Kero. Il a seulement dit que la démocratie telle que nous l'avons conçue au 18e s. est née dans un contexte général porté par le libéralisme qui est alors aussi politique et pas seulement économique...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- Baisse du Smic, travail le dimanche et la nuit, suppression des seuils sociaux... : les détonnantes propositions de Pierre Gattaz (Medef).
- selon les Français, les profs devraient être moins payés.
- Les écoles anglaises devraient toutes, à terme, être privatisées.
- Retraites des fonctionnaires : les règles actuelles de calcul devraient être maintenues
- Toutes les réserves du Louvre devraient être à terme entreposées dans le Nord-Pas-de-Calais.
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