- supersosoSage
Parménide a écrit:La discussion part dans tous les sens , ça devient de plus en plus difficile de la suivre. Il y a des choses auxquelles je ne peux pas répondre pour des raisons de discrétion.
De toute façon la question du rapport à mon entourage n'est pas essentielle. L'essentiel c'est le fait que 5 ans d'études de philo ont été un échec total tant du point de vu de l'acquisition des connaissances que du point de vue de la maitrise technique et méthodologique (aussi bien celle du travail personnel que celle des exercices de concours). J'ai une part certaine de responsabilité dans cette affaire. Mais la fac a une énorme responsabilité, personne ne peut nier cette évidence !
En ce qui concerne ma fameuse question sur "comment lire", je renonce à la poser, j'espère que le fait de, déjà, faire des lectures intégrales en elle mêmes attestera ma bonne foi, et permettra de relancer ce débat de façon plus concrète.
Et pourtant, on a été nombreux à la nier cette évidence (qui n'en est une qu'à tes yeux, hein ).
- RendashBon génie
Mais si, mon cher. La fac n'a aucunement vocation à te tenir par la main pendant que tu lis, n'est pas censée contrôler ton travail personnel, n'est pas supposée vérifier que tu travailles en temps et en heure.Parménide a écrit:Mais la fac a une énorme responsabilité, personne ne peut nier cette évidence !
Tu es le seul et unique responsable de cette situation, et l'un des problèmes autres que méthodologiques et disciplinaires est précisément que tu refuses d'en convenir et que tu préfères rejeter la responsabilité sur la fac, en grande partie du moins.
Parménide a écrit:
En ce qui concerne ma fameuse question sur "comment lire", je renonce à la poser, j'espère que le fait de, déjà, faire des lectures intégrales en elle mêmes attestera ma bonne foi, et permettra de relancer ce débat de façon plus concrète.
Excellente idée. Ce sera un bon début.
Courage!
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- GrypheMédiateur
Tu tournes en rond dans ton ressassement du passé et refuses de suivre la discussion qui a lieu. C'est pourtant extrêmement simple à suivre, il suffit de lire.Parménide a écrit:La discussion part dans tous les sens , ça devient de plus en plus difficile de la suivre.
On est une bonne vingtaine à suivre cette discussion sans aucun problème, pourtant. Alors qu'on n'a pas lu Tinland.
- HesteNiveau 9
Comme d'autres l'ont déjà dit et redit arrête de vouloir lire utile, lis pour ton plaisir, peu importe si tu ne penses retenir que le quart du livre, c'est une lecture qui te nourrira l'esprit de toute , je suis toujours étonnée par la manière dont certains ouvrages dont je ne pensais avoir rien retenu me reviennent parfois. Surtout au point où tu en es, tu as d'abord et avant tout besoin de te réconcilier avec la philo, de te faire plaisir avec ta matière. Je ne dis pas que la préparation du capes est une joie éternelle, mais ça doit être stimulant intellectuellement, tu dois un minimum tu faire plaisir sinon de toute manière tu ne retiendra rien du tout. Mais là je répète ce qui a été dit
- ClintNiveau 6
Concrètement laquelle ?Parménide a écrit: Mais la fac a une énorme responsabilité, personne ne peut nier cette évidence !
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Quand on tire, on raconte pas sa vie....
- liliepingouinÉrudit
Parménide a écrit:
Pour la question du psy : je considère que les personnes allant voir un psy sont des personnes qui sont dans un état de souffrance psychologique et de souffrance telle qu'elles estiment ne pas pouvoir s'en sortir autrement.
Ce n'est pas vrai.
Sans compter que, de même que si on laisse s'installer une douleur physique intense, on ne pourra pas la soulager avec un peu de paracétamol, il vaut mieux ne pas attendre d'être au fond du gouffre pour consulter un psy. On ne va pas non plus voir le médecin seulement quand on est à l'agonie...
Tu serais sûrement surpris de voir le nombre de gens équilibrés et globalement heureux qui consultent régulièrement, simplement parce qu'ils considèrent qu'un peu de soutien ne peut pas leur faire de mal, et qu'ils pensent qu'il ne faut jamais risquer de voir une souffrance réelle s'installer.
Libre à toi de consulter ou non, tu es le seul juge, mais autant ne pas céder aux préjugés et penser que tous les patients de psy sont des déséquilibrés, des fous ou des dépressifs au dernier degré.
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Spheniscida qui se prend pour une Alcida.
"Laissons glouglouter les égouts." (J.Ferrat)
"Est-ce qu'on convainc jamais personne?" (R.Badinter)
Même si c'est un combat perdu d'avance, crier est important.
- supersosoSage
Parménide a écrit:La discussion part dans tous les sens , ça devient de plus en plus difficile de la suivre. Il y a des choses auxquelles je ne peux pas répondre pour des raisons de discrétion.
De toute façon la question du rapport à mon entourage n'est pas essentielle. L'essentiel c'est le fait que 5 ans d'études de philo ont été un échec total tant du point de vu de l'acquisition des connaissances que du point de vue de la maitrise technique et méthodologique (aussi bien celle du travail personnel que celle des exercices de concours). J'ai une part certaine de responsabilité dans cette affaire. Mais la fac a une énorme responsabilité, personne ne peut nier cette évidence !
En ce qui concerne ma fameuse question sur "comment lire", je renonce à la poser, j'espère que le fait de, déjà, faire des lectures intégrales en elle mêmes attestera ma bonne foi, et permettra de relancer ce débat de façon plus concrète.
Oui bien sûr, tes parents t'espionnent. Ils surveillent ton compte en banque (donc tu ne peux pas faire de chèques, etc). De deux choses l'une : soit tes proches sont réellement toxiques, mais alors pourquoi ne fais-tu pas ce que font la plupart des personnes dans ce cas, c'est-à-dire prendre tes cliques et tes claques ? Soit, ils ne le sont pas. Et alors que faut-il en déduire ?
- GrypheMédiateur
Bien vu.supersoso a écrit:De deux choses l'une : soit tes proches sont réellement toxiques, mais alors pourquoi ne fais-tu pas ce que font la plupart des personnes dans ce cas, c'est-à-dire prendre tes cliques et tes claques ? Soit, ils ne le sont pas. Et alors que faut-il en déduire ?
- supersosoSage
Gryphe a écrit:Bien vu.supersoso a écrit:De deux choses l'une : soit tes proches sont réellement toxiques, mais alors pourquoi ne fais-tu pas ce que font la plupart des personnes dans ce cas, c'est-à-dire prendre tes cliques et tes claques ? Soit, ils ne le sont pas. Et alors que faut-il en déduire ?
Mais typiquement, ce type de personnalité ne se soignent jamais.
- thrasybuleDevin
franchement, fais-toi péter le melon, et malgré le volume de gaz rejeté, tu reprendras vie
- JPhMMDemi-dieu
:lol: :lol: :lol:
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- BlackMailExpert
BlackMail a écrit: La priorité aujourd'hui, c'est que tu remettes de l'ordre dans ta vie et je le dis sans méchanceté aucune.
Je réitère ce que j'ai dit il y a deux pages et que tu as ignoré (entre autres choses).
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- Spoiler:
I'm watching you.
- ParménideNeoprof expérimenté
supersoso a écrit:
As-tu, ne serait-ce qu'un instant, envisagé que tes proches aient raison, Parménide ?
Sérieusement, à 28 ans, encore dépendant de ta famille et de l'aide décidée par l'état, n'avoir aucune envie de sortir de cet "enfer" comme tu le décris en cherchant un boulot est un signe assez manifeste que tu as probablement besoin d'une aide (car un psy peut être une aide à un moment où il faut accepter de prendre des risques et voler de ses propres ailes). Et les exemples dans ton discours, ta manie de ressasser, ta non-prise en compte de la réalité, tes fantasmes et délires complets sur la réalité (les avantages dont bénéficient ceux qui réussissent, ta manière ô combien blessante de rabaisser la réussite d'autres que toi à une question de chance, etc.). Franchement (et nous n'avons aucune raison de te manipuler, nous perdons plus du temps en essayant de t'aider qu'autre chose) crois-tu que c'est tout un forum, toute une famille qui est dans l'erreur ? Ou que nous cherchons juste à te pointer du doigts ce qui est de l'ordre de l'évidence quand on te lit.
Je pourrais répondre mais ce serait trop compliqué !
BlackMail a écrit:BlackMail a écrit: La priorité aujourd'hui, c'est que tu remettes de l'ordre dans ta vie et je le dis sans méchanceté aucune.
Je réitère ce que j'ai dit il y a deux pages et que tu as ignoré (entre autres choses).
Je ne connais à l'heure actuelle qu'un seul fauteur de trouble vraiment réel dans mon existence : la résistance que m'oppose ce concours.
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Maintenant, pour l'histoire de la fac, parlons peu mais parlons bien parce que c'est quelque chose que je ne peux pas laisser passer , j'en ai trop fait les frais depuis 2007 :
"On ne dira jamais assez le scandale institutionnel que représente une université incapable parce que ne le voulant pas, de former ceux qui seront bientôt chargés de l'animer. Dans certaines universités, aucun cours de philosophie n'est prévu ni donné, concernant les notions et textes au programme de l'Agrégation. Nombre d'enseignants estimeraient déroger et même déchoir si en lieu et place de leurs cours (presque toujours historiques d'ailleurs que philosophiques) ils étaient chargés de thèmes et textes du programme, comme de simples professeurs de Terminale...", Christian Godin, Les concours de philosophie, "Editions du temps", p.47.
Et je ne pense pas que Christian Godin, agrégé de philosophie et maitre de conférence à Clermont-Ferrand, soit un imbécile...
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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https://www.babelio.com/monprofil.php
- GrypheMédiateur
Parménide, je suis désolée, mais refuser à ce point-là les conseils donnés, c'est n'importe quoi.
- JennyMédiateur
Dans ce que tu nous écris, il me semble qu'il y'ait autre chose... je comprends pas comment tu pourras asseoir ton autorité devant des élèves si tu n'es pas plus volontaire (tu seras bien obligé d'assurer tes cours même si tu ne te sens pas prêt), plus indépendant, plus sûr de toi... J'ai un peu l'impression que tu te dis que l'obtention du CAPES réglera tout.
- Reine MargotDemi-dieu
Eh bien il n'y a rien à redire tu fais tout bien et même s'il te manque des éléments tu dis-toi-même t'auto-évaluer parfaitement. Que dire de plus?
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- Annabel LeeNiveau 9
Parménide a écrit:
Je ne connais à l'heure actuelle qu'un seul fauteur de trouble vraiment réel dans mon existence : la résistance que m'oppose ce concours.
Ouh ! Le vilain concours ! C'est lui ou toi, ma parole !
Zappe-le ou casse-lui la figure, mais va chercher la niaque de vivre ! Tant pis si ça doit de te prendre 10 ans avant de retourner dans le circuit ( je sais de quoi je parle) ! :aah:
- DimkaVénérable
Bonsoir,
J’ajouterai que je pense qu’on ne « retient pas un livre », on n’a jamais (en tous cas pour ma part) à l’esprit la totalité (dans sa globalité et dans ses moindres détails, sa structure et ses subtilités) d’un livre clairement et immédiatement en tête. La connaissance est insaisissable et en partie inconsciente (comme si le cerveau ruminait, reclassait, intégrait… les lectures dans un processus souterrain qui m’échappe et que je ne cherche pas à contrôler ni à voir : je lis, c’est tout, je me contente de comprendre ce que je lis). Personnellement, j’ai toujours lu sans prendre de notes, pour ne pas tenter vainement de m’approprier un livre dans sa totalité. Par contre, je laisse « le livre » m’imprégner. Mon cerveau en retient ce qu’il veut.
La façon dont l’auteur passe d’une idée à l’autre, dont il illustre une idée, son style… tout ce qui alimente mes propres réflexions politiques, existentielles, philosophiques, mes propres préoccupations… et dans un cadre scolaire, mes propres réflexions scolaires orientées par le cours. Je retiens du livre ce qui m’intéresse, la préparation des concours (ou des cours, avant) fait que l’étude théorique et conceptuelle m’ouvre des centres d’intérêts : je suis content de trouver dans les livres ce que je sais déjà par le cours, et le cours et les lectures s’alimentent réciproquement. Les choses se fixent ainsi, de façon naturelle, parce que les cours pointent « ce qu’il faut savoir » et m’orientent sur la bonne voie.
D’où la nécessité, selon moi, de cours et de lectures, les cours pouvant être remplacés par des ouvrages universitaires. Plus je lis, des cours et des livres, plus mon cerveau construit un réseau de connaissances, d’échos, de comparaisons entre mes lectures. Ce que pense A est intéressant, mais s’éclaire par ma lecture de B qui le contredit, puis de C qui le complète, puis D créé un écho curieux avec B… Puis le film E bouleverse ma vision du monde, ce qui m’amène à reconsidérer le tout, et au passage à relire C. Après avoir lu B, C, D, E, F, G… j’ai une compréhension infiniment plus subtile de A, infiniment plus subtile que si j’avais passé tout ce temps à apprendre par cœur A.
Je trouve qu’il y a dans ta façon de vouloir lire, mais aussi de vouloir faire, quelque chose d’un peu trop totalisant, trop méthodologique, comme si tu espérais que le cerveau soit un disque dur, un support sur lequel on écrit, alors qu’il est plus une machine à calculer, qui créé (et non qui imprime). Tu veux des certitudes avant de te lancer, là où il n’y a que du flou, du risque, et des possibilités que quand on se lance tête baissée, car la solution se trouve dans le « se lancer », certitudes et « tête baissée » relevant de l’incontrôlable. De même, ton idée d’utiliser les manuels est totalitaire : une volonté de contrôle de la connaissance, d’acquisition de l’essentiel, d’acquisition totale. Alors que rien n’est jamais clair, le cerveau fait − selon moi − l’essentiel de sa cuisine en cachette de la conscience.
Tu analyses trop les choses, tu cherches trop de recettes, de certitudes, tu regardes trop le passé, tu cherches trop d’explications (ou d’excuses) à ce qui a été. Trop, parce que tu ne tires rien de tout cela, que de l’analyse pour elle-même, l’analyse comme fin en soi.
On ne retient pas « le quart », ni la totalité, d’un livre. Ce n’est pas un pourcentage. Le cerveau rumine sur la totalité du livre, et en ressort un pourcentage de matière utilisable qui n’est plus le livre. Tu n’apprendras jamais par cœur un livre, et si tu es dans l’optique du par cœur, retenir moins que la totalité est vain puisque c’est une dégradation de ce qu’a écrit et pensé l’auteur.
Enfin, pour les extraits. Il me semble que les philosophes, comme les historiens, voient une grande partie de leur valeur intellectuelle dans leur paranoïa (des gens appellent cela « esprit critique »). Qui te dit que le découpeur de l’extrait n’est pas un manipulateur ? Qu’il ne va pas tordre l’extrait pour mettre en valeur quelque chose de plus subtile, de moins clair, ou de carrément secondaire, chez l’auteur. Qu’il ne va pas suivre ses propres intérêts plus que ceux de l’auteur ?
On a parlé de Bartleby plus haut. Personnellement, quand on m’a présenté ce livre, on m’a dit : I would prefer not to, et honnêtement, je trouve ce concept génial. J’ai lu le livre et j’ai été déçu (à mon avis par le manque de politisation du personnage, parce qu’on m’avait présenté le livre sous un angle politique, mais également par le style, j’étais en recherche de révolution les cheveux dans le vent, et je suis tombé sur le discours policé d’une espèce de notaire). La lecture concrète m’a permis de recadrer, de revenir sur mes préjugés et mes attentes. L’extrait, par son découpage, te cache l’œuvre, l’idéalise, la réduit, la simplifie, l’extrait ment.
Je suis d’accord avec ça.Heste a écrit:Comme d'autres l'ont déjà dit et redit arrête de vouloir lire utile, lis pour ton plaisir, peu importe si tu ne penses retenir que le quart du livre, c'est une lecture qui te nourrira l'esprit de toute , je suis toujours étonnée par la manière dont certains ouvrages dont je ne pensais avoir rien retenu me reviennent parfois.
J’ajouterai que je pense qu’on ne « retient pas un livre », on n’a jamais (en tous cas pour ma part) à l’esprit la totalité (dans sa globalité et dans ses moindres détails, sa structure et ses subtilités) d’un livre clairement et immédiatement en tête. La connaissance est insaisissable et en partie inconsciente (comme si le cerveau ruminait, reclassait, intégrait… les lectures dans un processus souterrain qui m’échappe et que je ne cherche pas à contrôler ni à voir : je lis, c’est tout, je me contente de comprendre ce que je lis). Personnellement, j’ai toujours lu sans prendre de notes, pour ne pas tenter vainement de m’approprier un livre dans sa totalité. Par contre, je laisse « le livre » m’imprégner. Mon cerveau en retient ce qu’il veut.
La façon dont l’auteur passe d’une idée à l’autre, dont il illustre une idée, son style… tout ce qui alimente mes propres réflexions politiques, existentielles, philosophiques, mes propres préoccupations… et dans un cadre scolaire, mes propres réflexions scolaires orientées par le cours. Je retiens du livre ce qui m’intéresse, la préparation des concours (ou des cours, avant) fait que l’étude théorique et conceptuelle m’ouvre des centres d’intérêts : je suis content de trouver dans les livres ce que je sais déjà par le cours, et le cours et les lectures s’alimentent réciproquement. Les choses se fixent ainsi, de façon naturelle, parce que les cours pointent « ce qu’il faut savoir » et m’orientent sur la bonne voie.
D’où la nécessité, selon moi, de cours et de lectures, les cours pouvant être remplacés par des ouvrages universitaires. Plus je lis, des cours et des livres, plus mon cerveau construit un réseau de connaissances, d’échos, de comparaisons entre mes lectures. Ce que pense A est intéressant, mais s’éclaire par ma lecture de B qui le contredit, puis de C qui le complète, puis D créé un écho curieux avec B… Puis le film E bouleverse ma vision du monde, ce qui m’amène à reconsidérer le tout, et au passage à relire C. Après avoir lu B, C, D, E, F, G… j’ai une compréhension infiniment plus subtile de A, infiniment plus subtile que si j’avais passé tout ce temps à apprendre par cœur A.
Je trouve qu’il y a dans ta façon de vouloir lire, mais aussi de vouloir faire, quelque chose d’un peu trop totalisant, trop méthodologique, comme si tu espérais que le cerveau soit un disque dur, un support sur lequel on écrit, alors qu’il est plus une machine à calculer, qui créé (et non qui imprime). Tu veux des certitudes avant de te lancer, là où il n’y a que du flou, du risque, et des possibilités que quand on se lance tête baissée, car la solution se trouve dans le « se lancer », certitudes et « tête baissée » relevant de l’incontrôlable. De même, ton idée d’utiliser les manuels est totalitaire : une volonté de contrôle de la connaissance, d’acquisition de l’essentiel, d’acquisition totale. Alors que rien n’est jamais clair, le cerveau fait − selon moi − l’essentiel de sa cuisine en cachette de la conscience.
Tu analyses trop les choses, tu cherches trop de recettes, de certitudes, tu regardes trop le passé, tu cherches trop d’explications (ou d’excuses) à ce qui a été. Trop, parce que tu ne tires rien de tout cela, que de l’analyse pour elle-même, l’analyse comme fin en soi.
On ne retient pas « le quart », ni la totalité, d’un livre. Ce n’est pas un pourcentage. Le cerveau rumine sur la totalité du livre, et en ressort un pourcentage de matière utilisable qui n’est plus le livre. Tu n’apprendras jamais par cœur un livre, et si tu es dans l’optique du par cœur, retenir moins que la totalité est vain puisque c’est une dégradation de ce qu’a écrit et pensé l’auteur.
Enfin, pour les extraits. Il me semble que les philosophes, comme les historiens, voient une grande partie de leur valeur intellectuelle dans leur paranoïa (des gens appellent cela « esprit critique »). Qui te dit que le découpeur de l’extrait n’est pas un manipulateur ? Qu’il ne va pas tordre l’extrait pour mettre en valeur quelque chose de plus subtile, de moins clair, ou de carrément secondaire, chez l’auteur. Qu’il ne va pas suivre ses propres intérêts plus que ceux de l’auteur ?
On a parlé de Bartleby plus haut. Personnellement, quand on m’a présenté ce livre, on m’a dit : I would prefer not to, et honnêtement, je trouve ce concept génial. J’ai lu le livre et j’ai été déçu (à mon avis par le manque de politisation du personnage, parce qu’on m’avait présenté le livre sous un angle politique, mais également par le style, j’étais en recherche de révolution les cheveux dans le vent, et je suis tombé sur le discours policé d’une espèce de notaire). La lecture concrète m’a permis de recadrer, de revenir sur mes préjugés et mes attentes. L’extrait, par son découpage, te cache l’œuvre, l’idéalise, la réduit, la simplifie, l’extrait ment.
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- ParménideNeoprof expérimenté
Jenny a écrit:Dans ce que tu nous écris, il me semble qu'il y'ait autre chose... je comprends pas comment tu pourras asseoir ton autorité devant des élèves si tu n'es pas plus volontaire (tu seras bien obligé d'assurer tes cours même si tu ne te sens pas prêt), plus indépendant, plus sûr de toi... J'ai un peu l'impression que tu te dis que l'obtention du CAPES réglera tout.
Là on retombe sur tout le débat relatif aux aspects concrets du métier. Il me semble que j'ai déjà fait preuve de lucidité par rapport à ça. Je sais déjà que le métier d'enseignant n'est pas toujours facile : rapport aux élèves, rapport aux parents, rapport à l'administration, pression du temps... D'autant que je pars avec certains handicaps, comme je l'ai déjà souligné. J'ai la faiblesse de croire qu'il seront sans doute plus faciles à vaincre que le concours lui-même.
Mais je crois que la réussite au concours équivaut pour moi à un gage psychologique de compétence en ce qui concerne l'enseignement. Bien sur, ça ne se passe pas tout à fait comme ça. Et comme je l'ai dit : je suis reçu demain matin au concours je ne suis pas sur d'être armé pour bâtir un cours ou corriger des travaux. Mais est ce que ça a beaucoup de sens de dire ça à l'heure actuelle vu les lacunes immenses que j'ai ? Je ne pense pas.
Les aspects concrets du métier doivent être envisagés auparavant, certes, mais le faire de façon aussi abstraite me semble absolument pas porteur.
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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https://www.babelio.com/monprofil.php
- GrypheMédiateur
Non.la réussite au concours équivaut pour moi à un gage psychologique de compétence en ce qui concerne l'enseignement.
- User19866Expert
Ça peut être le cas pour soi-même. J'ai eu un très fort sentiment d'imposture l'an dernier quand, en tant que CAD2, j'ai été propulsée devant une classe sans avoir jamais enseigné, sans avoir obtenu autre chose que les écrits du CAPES. Cette année, ça va mieux. D'abord parce que j'ai enseigné (à temps partiel) pendant une année, mais également parce que mes compétences ont été validées par un jury indépendant.Gryphe a écrit:Non.la réussite au concours équivaut pour moi à un gage psychologique de compétence en ce qui concerne l'enseignement.
- GrypheMédiateur
Disons que ma réponse brève s'expliquait par les longues 60 pages précédentes.Dalathée2 a écrit:Ça peut être le cas pour soi-même.Gryphe a écrit:Non.la réussite au concours équivaut pour moi à un gage psychologique de compétence en ce qui concerne l'enseignement.
- RendashBon génie
Parménide a écrit:
Mais je crois que la réussite au concours équivaut pour moi à un gage psychologique de compétence en ce qui concerne l'enseignement.
Hé bien, tu as tort. Ce sentiment dure quelques heures, et puis tu te retrouves à préparer tes premiers cours, et tu comprends que le concours n'est vraiment qu'un début et que tu as tout à apprendre dans la pratique de ton métier.
Dalathée2 a écrit:Ça peut être le cas pour soi-même. J'ai eu un très fort sentiment d'imposture l'an dernier quand, en temps que CAD2, j'ai été propulsée devant une classe sans avoir jamais enseigné, sans avoir obtenu autre chose que les écrits du CAPES. Cette année, ça va mieux. D'abord parce que j'ai enseigné (à temps partiel) pendant une année, mais également parce que mes compétences ont été validées par un jury indépendant.
A mon avis c'est surtout ton expérience de coad qui te donne ce sentiment de légitimité. Parce que à tes débuts de coad, la maîtrise disciplinaire tu l'avais déjà, pas beaucoup moins qu'après le CAPES je suppose (ou alors t'as vraiment dû en baver et cravacher pour le concours, comme moi pour la géo ).
Parménide a écrit:"On ne dira jamais assez le scandale institutionnel que représente une université incapable parce que ne le voulant pas, de former ceux qui seront bientôt chargés de l'animer. Dans certaines universités, aucun cours de philosophie n'est prévu ni donné, concernant les notions et textes au programme de l'Agrégation. Nombre d'enseignants estimeraient déroger et même déchoir si en lieu et place de leurs cours (presque toujours historiques d'ailleurs que philosophiques) ils étaient chargés de thèmes et textes du programme, comme de simples professeurs de Terminale...", Christian Godin, Les concours de philosophie, "Editions du temps", p.47.
Et je ne pense pas que Christian Godin, agrégé de philosophie et maitre de conférence à Clermont-Ferrand, soit un imbécile...
Et puis? La préparation dans UNE fac n'est pas de qualité? la belle affaire, des facs, il y en a beaucoup. Tu étais à celle de Clermont? Fallait en changer.
Et encore une fois, il n'empêche que TU es responsable. Le CAPES est une épreuve personnelle, c'est à toi de la préparer seul. Tu as attendu que la fac te prenne par la main et te guide, tu as eu tort, ça t'a valu des années d'échec. OK. Maintenant, à toi de jouer.
edit : quand je dis "seul"...ce n'est pas contradictoire avec l'idée de bosser avec d'autres personnes au sein d'un groupe de travail, hein. Mais on n'en est plus là, je crois
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- HesteNiveau 9
[quote="Parménide"]
Quand tu prépares un concours, tu es seulement face à un concours, une fois enseignant tu seras face à des élèves qui n'auront aucune pitié pour toi, des parents qui peuvent être très exigeants et parfois violents dans leurs propos. Quand tu prépares un concours, tu es face à des "livres", une fois enseignants tu seras face à des êtres humains, et c'est bien plus compliqué à gérer surtout que là tu n'auras pas 6 tentatives pour réagir. Tu n'auras pas méthodologie, de liste de livres pour t'aider. Tu seras seul devant les élèves, les parents, l'administration, les collègues (et l'ESPE).
Jenny a écrit: J'ai la faiblesse de croire qu'il seront sans doute plus faciles à vaincre que le concours lui-même.
Quand tu prépares un concours, tu es seulement face à un concours, une fois enseignant tu seras face à des élèves qui n'auront aucune pitié pour toi, des parents qui peuvent être très exigeants et parfois violents dans leurs propos. Quand tu prépares un concours, tu es face à des "livres", une fois enseignants tu seras face à des êtres humains, et c'est bien plus compliqué à gérer surtout que là tu n'auras pas 6 tentatives pour réagir. Tu n'auras pas méthodologie, de liste de livres pour t'aider. Tu seras seul devant les élèves, les parents, l'administration, les collègues (et l'ESPE).
- DimkaVénérable
La réussite à un concours équivaut à un gage de compétence en ce qui concerne la capacité à réussir ce concours, dans les conditions particulières de l’année d’obtention.Parménide a écrit:Mais je crois que la réussite au concours équivaut pour moi à un gage psychologique de compétence en ce qui concerne l'enseignement.
Si tu veux un gage de compétence en ce qui concerne l’enseignement, enseigne et vois ce qui en ressort. Encore qu’enseigner, c’est assez divers (niveau, conditions sociales, identité de la classe…), on peut maîtriser telle situation plus ou moins particulière (zep, prépa, Tle L 1, Tle L 2 (rien à voir, beaucoup moins bosseurs que le TL1), vendredi de 16h à 18h, lundi 3 février 2014 de 9h à 10h) et pas du tout telle autre, ça n’indique rien sur la compétence à enseigner en général.
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- Spoiler:
- RendashBon génie
Dimka a écrit:La réussite à un concours équivaut à un gage de compétence en ce qui concerne la capacité à réussir ce concours, dans les conditions particulières de l’année d’obtention.Parménide a écrit:Mais je crois que la réussite au concours équivaut pour moi à un gage psychologique de compétence en ce qui concerne l'enseignement.
Si tu veux un gage de compétence en ce qui concerne l’enseignement, enseigne et vois.
C'est tellement vrai.
Autrement dit, avoir le CAPES de philo de 2015 ne prouvera qu'une chose : tu as été capable d'avoir le CAPES de philo 2015
- Je retente le capes de philosophie pour la sixième fois.
- Philosophie : Pourquoi mes copies de Capes ne m'ont-elles pas valu une bonne note ? Sénèque (capes 2012) et "L'art est-il un langage ?" (capes 2014)
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