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- Une passanteEsprit éclairé
lavacaloca a écrit:Bonjour à tous!
Je suis prof stagiaire en collège depuis septembre et je souhaite démissionner. J'espère que mon témoignage permettra à certains de "sauter le pas". J'ai été affectée en REP à 400km de chez moi, je passe 10h par semaine dans les transports pour me rendre à l'ESPE et avoir 12-13h de "formation", j'ai une tutrice qui ne s'occupe absolument pas de moi (elle n'a jamais regardé mes séquences, ne me donne aucun conseil pour gérer mes classes qui sont difficiles, elle n'est venue me voir qu'une fois depuis le début de l'année et je n'ai eu aucun retour sur cette visite malgré mes demandes), le principal de mon collège cherche à me filer des heures sup en permanence, je ne suis jamais prévenue des changements d'emploi du temps de mes classes, etc. Bref autant d'éléments qui font que j'en ai ras le bol. A cela s'ajoute le fait que je suis malade depuis le mois d'avril. J'ai été obligée d'arrêter mon traitement médical trop lourd. J'ai alerté le rectorat sur mon état de santé, l'ESPE sur mes conditions de travail, en vain... Je suis à bout; ma santé physique se détériore et je suis épuisée psychologiquement. Je prends des anti-dépresseurs depuis 15 jours sans grand résultat; je passe mon temps à pleurer.
Ma lettre de démission est prête, je la posterai après les vacances. Je ne sais pas comment je vais faire pour vivre sans salaire mais je suis sûre que ce qui m'attend ne peut pas être pire que ce que je vis actuellement!
J'espère que mon témoignage pourra aider les personnes (stagiaire ou non) qui souhaitent partir de l'EN même si c'est une démarche difficile.
Je m'excuse par avance d'être une voix un peu discordante mais comme tu postes ton message en le présentant comme une sorte d'exemple à suivre, je précise que certains des éléments mentionnés sont loin de mériter une démission !
- On sait à quoi s'attendre quand on passe un concours de l'EN et se retrouver à 400 km de chez est certes problématique, mais pas une surprise non plus !
- Je ne comprends pas bien les 10 heures de transport pour l'ESPE (5 heures de route A/R ? voiture ou train ? ce n'est pas la même chose et le second permet de travailler)
- On ne démissionne pas parce que la tutrice ne tient pas la route (on peut signaler le problème à l'ESPE, trouver un tuteur officieux parmi les collègues... une tutrice ne fait pas tout, même s'il est en effet anormal qu'elle ne remplisse pas son rôle).
- Un principal qui ne respecte pas la loi, ça se remet fissa à sa place avec un représentant syndical et on ne se met pas la rate au court bouillon pour cela
- Les changements d'EDT, les dysfonctionnements dans la diffusion des informations sont malheureusement souvent fréquents en début d'année quand un nouveau collègue (stagiaire ou pas) arrive, voire lors d'un changement de direction, il faut veiller à ce que cela ne soit plus le cas dès qu'on s'en aperçoit (le secrétariat a-t-il la bonne adresse mail, la mise à jour des listes de diffusion a-t-elle été faite ?) au lieu de ruminer dans son coin
J'ai bien compris que ce n'était pas un de ces éléments mais leur accumulation qui motivait ta décision, d'autant que ta situation médicale ne semble pas t'aider à relativiser et surmonter les problèmes un par un, mais je pense important de préciser aux nouveaux venus que non, ils ne sont pas attendus comme le Messie et que tout ne sera pas fait pour leur faciliter la vie.
Il n'y aura pas non plus de bizutage avec l'intention de leur rendre la vie encore plus difficile, c'est juste le bazar habituel de l'EN, les méandres d'un système où il faut apprendre à se repérer, savoir se faire conseiller pour se concentrer sur l'essentiel, à savoir la relation aux élèves.
Être prof, ce n'est pas facile parce qu'il ne s'agit pas seulement d'être dans une classe avec des élèves (ce qui est généralement la partie sympa du boulot), c'est aussi composer avec des collègues qui ne tiendront pas forcément la route, ou envisageront le métier différemment de nous, avec une équipe de direction qui n'est pas toujours efficace (et on remercie le ciel quand elle l'est), avec un éloignement géographique de sa famille et un isolement émotionnel qu'il va falloir surmonter...
Bref, il faut pouvoir tenir le choc quand les meilleures conditions ne sont pas réunies ! (ce qui, heureusement, arrive parfois)
Enfin, Lavacaloca, comme d'autres, je te conseillerai d'attendre avant une décision trop radicale, surtout si tu es dans une phase plutôt dépressive, où on prend rarement les meilleures décisions. Je me souviens d'une forumeuse d'ici (qui est peut-être toujours présente ?) il y a des années, elle a longuement hésité avant de démissionner, a fini par le faire puis par le regretter en découvrant que d'autres possibilités existaient (Internet n'était pas encore ce qu'il est, les informations étaient plus difficiles à obtenir).
En tout cas, bon courage, prends le temps de te requinquer et n'oublie pas que l'enseignement est un métier, pas un sacerdoce !
- JaneBNeoprof expérimenté
lavacaloca a écrit:patte a écrit:
...Et patiente minimum 3 semaines pour voir les effets des antidépresseurs.
Maintenant, quand tu parles de démission, as tu pensé à ce que tu ferais ensuite ? Tu as un projet ? Si tu vis seule, fais attention...
Je pense qu'en premier lieu je vais prendre du temps pour moi, pour me soigner. Je me suis rapprochée de mes enseignants de fac qui ont plusieurs solutions à me soumettre pendant les vacances (tutorat pour la licence, cours supplémentaires pour les étudiants en difficulté) ce qui me permettrait d'avoir un salaire correct pour vivre. Ils tentent également de m'obtenir un contrat doctoral pour la prochaine rentrée... Bref je ne sais pas trop vers quoi je vais mais ce sera toujours mieux que ce que je vis actuellement
Toi seule est à même de juger ce qui t'est supportable ou non! Et tu as raison de faire passer ta santé avant ton boulot...
Prends le temps de mûrir ta décision quand même.
- OsmieSage
lavacaloca a écrit:patte a écrit:
...Et patiente minimum 3 semaines pour voir les effets des antidépresseurs.
Maintenant, quand tu parles de démission, as tu pensé à ce que tu ferais ensuite ? Tu as un projet ? Si tu vis seule, fais attention...
Je pense qu'en premier lieu je vais prendre du temps pour moi, pour me soigner. Je me suis rapprochée de mes enseignants de fac qui ont plusieurs solutions à me soumettre pendant les vacances (tutorat pour la licence, cours supplémentaires pour les étudiants en difficulté) ce qui me permettrait d'avoir un salaire correct pour vivre. Ils tentent également de m'obtenir un contrat doctoral pour la prochaine rentrée... Bref je ne sais pas trop vers quoi je vais mais ce sera toujours mieux que ce que je vis actuellement
Je ne démissionnerais pas, et je ne croirais pas trop à l'aide que pourraient m'apporter les professeurs de la fac ; tu seras/serais payée -si tu es payée- trois francs six sous pour des vacations.
- OrlandaFidèle du forum
Osmie a écrit:lavacaloca a écrit:patte a écrit:
...Et patiente minimum 3 semaines pour voir les effets des antidépresseurs.
Maintenant, quand tu parles de démission, as tu pensé à ce que tu ferais ensuite ? Tu as un projet ? Si tu vis seule, fais attention...
Je pense qu'en premier lieu je vais prendre du temps pour moi, pour me soigner. Je me suis rapprochée de mes enseignants de fac qui ont plusieurs solutions à me soumettre pendant les vacances (tutorat pour la licence, cours supplémentaires pour les étudiants en difficulté) ce qui me permettrait d'avoir un salaire correct pour vivre. Ils tentent également de m'obtenir un contrat doctoral pour la prochaine rentrée... Bref je ne sais pas trop vers quoi je vais mais ce sera toujours mieux que ce que je vis actuellement
Je ne démissionnerais pas, et je ne croirais pas trop à l'aide que pourraient m'apporter les professeurs de la fac ; tu seras/serais payée -si tu es payée- trois francs six sous pour des vacations.
Il est en effet bien illusoire de penser que la faculté t'offrira une alternative acceptable. La précarité la plus complète y règne. Tu toucheras ton salaire avec des semaines, sinon des mois de retard, et tu devras te farcir les TD dont personne ne veut ou pire, les fameux modules pour remettre à niveau des étudiants en lettres à moitié analphabètes. Quant au contrat doctoral, on ne peut te l'obtenir comme ça. Y croire peut te mener tout droit à un mur.
Si tu veux démissionner, ce n'est pas vers ce bateau vermoulu qu'est l'université qu'il faut te tourner, mais vers quelque chose de plus assuré: d'autres concours, un boulot alimentaire qui te permettra de reprendre une formation...
Le monde est très raide pour les lettreux. On ne t'attend pas, on voudrait même que tu n'existes pas, parasite inutile.
L'année de stage peut être vécue comme une humiliation - ce fut mon cas -, mais cela s'arrange une fois que tu es titularisé, car tu peux envoyer balader tout ce qui ne correspond pas à ta manière de faire ou de voir.
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"Nous vivons à une époque où l'ignorance n'a plus honte d'elle-même". Robert Musil
- roxanneOracle
Maintenant, si c'est plus lié à tes conditions de cette année et non aux cours et élèves eux-mêmes, ça vaut peut-être la peine de réfléchir car les conditions changent d'une année sur l'autre.
- PaleoprofFidèle du forum
Bonjour lavacaloca,
toi seule sais ce que tu peux physiquement et psychologiquement supporter, sans te mettre en danger. Mais la démission est une décision très radicale, et la porte ouverte vers la précarité!
Je suis également stagiaire cette année, et il n'y a pas un soir où je ne pleure pas. Je n'ai pas de tuteur, je trouve mes cours nuls, et l'EN est une nébuleuse trou noir au niveau administratif.
Mais démissionner, c'est définitif...
Que te conseillent tes proches, ton médecin, qui te connaissent mieux que nous sur ce forum?
Ne veux tu pas essayer de reprendre des forces pendant les vacances qui arrivent, et y réfléchir en dehors de la pression du quotidien?
Je te comprends et te souhaite beaucoup de courage.
toi seule sais ce que tu peux physiquement et psychologiquement supporter, sans te mettre en danger. Mais la démission est une décision très radicale, et la porte ouverte vers la précarité!
Je suis également stagiaire cette année, et il n'y a pas un soir où je ne pleure pas. Je n'ai pas de tuteur, je trouve mes cours nuls, et l'EN est une nébuleuse trou noir au niveau administratif.
Mais démissionner, c'est définitif...
Que te conseillent tes proches, ton médecin, qui te connaissent mieux que nous sur ce forum?
Ne veux tu pas essayer de reprendre des forces pendant les vacances qui arrivent, et y réfléchir en dehors de la pression du quotidien?
Je te comprends et te souhaite beaucoup de courage.
- LefterisEsprit sacré
On ne part pas comme ça dans le vide, dans la précarité, dans un pays de 5 à 6 millions de chômeurs ou précaires. Ronge ton frein, fais -toi titulariser, et ensuite tu avises. Une fois titulaire, tu peux prendre du recul, car les nuisibles n'ont plus de prise sur toi, tu peux alléger tout le travail inutile qu'ion te fait faire par bizutage (les fameux tableaux de séquences, par exemple ), tu es libérée des guignols malfaisants de l'ESPE. Et tu passes des concours. Il y a pas mal d'exemples sur ce forum Tu gardes ton ancienneté, ton indice. Même en redémarrant en catégorie B, tu ne perds pas financièrement parce que le différentiel en début de carrière est faible.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- florameNiveau 1
Rien ne t’empêche de préparer à côté des concours de la FPE, histoire de ne pas trop "perdre" ses connaissances.
- skindiverÉrudit
Il faut te poser une question : est ce que tu aimes enseigner? Ou est ce que c'est difficile parce que tu es loin de chez toi, seule, et que tu ne te sens pas épaulée par ta tutrice?
Tu es sur de changer de bahut l'année prochaine, si tu te fais arreter plusieurs mois, tu seras stagiaire l'année prochaine dans un autre lycée, avec un autre tuteur.
Si ton tuteur ne fais pas du tout son job, contacte ton syndicat et/ou ton inspecteur. Ce n'est pas normal, ils sont rémunérés pour ça...
Ne démissionne pas tout de suite, vraiment, prends le temps de réfléchir pendant quelques semaines en demandant à ton médecin un arrêt pour ne pas craquer.
Tu es sur de changer de bahut l'année prochaine, si tu te fais arreter plusieurs mois, tu seras stagiaire l'année prochaine dans un autre lycée, avec un autre tuteur.
Si ton tuteur ne fais pas du tout son job, contacte ton syndicat et/ou ton inspecteur. Ce n'est pas normal, ils sont rémunérés pour ça...
Ne démissionne pas tout de suite, vraiment, prends le temps de réfléchir pendant quelques semaines en demandant à ton médecin un arrêt pour ne pas craquer.
- LizdarcyFidèle du forum
Il me semble difficile de dire si on aime ou pas enseigner quand les conditions sont très mauvaises.
La prudence voudrait de patienter avant de prendre une décision aussi importante.
Des années j'ai voulu démissionner, aujourd'hui non seulement je ne me pose plus la question mais en plus j'aime bien ce que je fais!
La prudence voudrait de patienter avant de prendre une décision aussi importante.
Des années j'ai voulu démissionner, aujourd'hui non seulement je ne me pose plus la question mais en plus j'aime bien ce que je fais!
- LefterisEsprit sacré
Il faut aussi voir que même si l'on aime pas enseigner (ce qui dépend en effet des conditions), on n'aimera peut-être pas non plus ce à quoi la nécessité nous contraindrait pour manger tous les jours.Lizdarcy a écrit:Il me semble difficile de dire si on aime ou pas enseigner quand les conditions sont très mauvaises.
La prudence voudrait de patienter avant de prendre une décision aussi importante.
Des années j'ai voulu démissionner, aujourd'hui non seulement je ne me pose plus la question mais en plus j'aime bien ce que je fais!
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LizdarcyFidèle du forum
Tout à fait, voilà pourquoi je me surprends moi-même ! !!
- florameNiveau 1
Moi de même. :lol:Lizdarcy a écrit:Tout à fait, voilà pourquoi je me surprends moi-même ! !!
Tous les ans, je cherche une reconversion potentielle mais rien ne m'attire vraiment (ou alors des métiers dits "de passion" ) qui ne me permettraient pas de payer mes factures.
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- Stagiaire : doutes et envie de démissionner
- pas envie de me plaindre, juste envie de m'exprimer
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- Etre stagiaire et avoir un stagiaire
- Absurdités : A Créteil, des stagiaires doivent s'inscrire à un "AEU Stagiaire" qui n'existe pas ou à un DU Stagiaire qui n'existe pas encore.
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