"Céline Alvarez, une institutrice révolutionnaire" (Le Monde)

Et si à cinquante ans on n'en a pas...

Leclochard a écrit:Grâce à toi, j'ai découvert cet objet de luxe. C'est un peu l'équivalent de la Rollex pour les intellectuels.  

S'il vous plaît de le penser... J'ai plutôt le sentiment que la clientèle est la même, mais bon...

Leclochard a écrit:

Volubilys a écrit:

79 airlines a écrit:Le bouquin vaut 15.95 euros pas 22
Du moins sur google play, pas vérifié en librairie (mais prix unique du livre tjs en vigueur me semble t il).
Je le signale car c est très peu pour un livre de cette épaisseur.
Ca montre sa volonté de partager sa méthode.

15,95€ c'est le ebook, dont le prix est libre.
et 15,95€ pour un ebook, c'est carrément du vole!
Punaise, j'ai acheté le livre papier, je sais quand même combien il m'a coûté et ce qui est imprimé sur la couverture!

79 airlines a écrit:Le livre universitaire sur les intestins s est très bien vendu aussi l an passé.

ce n'est pas un livre universitaire mais un ouvrage de vulgarisation, ça n'a rien à voir.

79 airlines a écrit:effectivement 22 euros en papier^^
entorse à la loi Lang pour les versions numériques ? J'ignorais !
Ceci dit c'est plutôt une bonne nouvelle car 22 euros pour un fichier électronique, c'est un peu exagéré !

ben quand on ne sait pas, on ferme sa bouche, hein, ça évite de dire des sottises.
Le prix des ebook est libre et 15,95€ c'est aussi exagéré car il n'y a ni imprimeur, ni transport, ni diffuseur à payer. Un ebook ne devrait jamais coûter plus cher qu'un livre de poche!
...

C'est vrai. Je suis de ton avis. Ce choix a été fait pour éviter que le livre papier ne disparaisse, ainsi que les diffuseurs qui ne vivent que de cette activité (typiquement, les libraires).  
C'est bien de rappeler aussi que l'auteur ne touche qu'une part ridicule de l'argent généré par le livre papier. En revanche, ton graph ne mentionne pas la TVA.

En effet, le graphe parle du prix du livre hors-taxe. La TVA est de 5,5%. (J'ai pris le graphe au pif sur Google.)

Volubylis a écrit:et 15,95€ pour un ebook, c'est carrément du vole!
Punaise, j'ai acheté le livre papier, je sais quand même combien il m'a coûté et ce qui est imprimé sur la couverture!

C'est un autre sujet, mais ça dépend vraiment. ça ne veut rien dire qu'un ebook a 15€ est cher pour ce que c'est, en librairie, on n'achète pas non plus au kilo, et certains ouvrages spécialisés peuvent dépasser la centaine, voir davantage, d'euros, pour la même quantité d'arbre mort qu'un poche. Ce reflexe du prix de l'octet vs papier est vraiment d'un autre âge, à mettre dans le même panier que donation = mendicité.
C'est une évidence que quand le prix de l'octet est aussi cher que l'équivalent papier, il y a anguille sous roche (ou volonté de protéger un marché), mais le reste du temps, le prix d'un bouquin, numérique ou pas, ne veut pas dire grand chose.

Mais oui mais oui...
Ma casquette d'éditrice et d'auteur voudrait bien savoir d'où vous vient l'idée que le prix d'un bouquin ne veut pas dire grand chose.
Quand aux octets aussi cher que le livre papier, je vais juste en rire tellement cela reflète de l'ignorance des frais engendrés par un livre papier. :lol:

the educator a écrit: quand le prix de l'octet est aussi cher que l'équivalent papier, il y a anguille sous roche

Volubilys a écrit:
Quand aux octets aussi cher que le livre papier, je vais juste en rire tellement cela reflète de l'ignorance des frais engendrés par un livre papier. :lol:

:gratte: :lol:

Il dit que le stockage et la diffusion d'un fichier numérique coûtent aussi cher que la fabrication/diffusion/distribution/stockage d'un livre papier.

Ce que je peux dire c'est que la consommation énergétique des centres de stockage (clouds et autres) ne doit pas être négligeable.

Je n'ai jamais dit que c'était négligeable, mais par rapport à la fabrication d'un ouvrage papier, son transport et son stockage...

Volubylis a écrit:Ma casquette d'éditrice et d'auteur voudrait bien savoir d'où vous vient l'idée que le prix d'un bouquin ne veut pas dire grand chose.

Il voudrait dire quoi? Que tu vendes 100 ebooks a 50€ ou 1000 à 5€, l'ebook en question reste le même, non?

Volubylis a écrit:Il dit que le stockage et la diffusion d'un fichier numérique coûtent aussi cher que la fabrication/diffusion/distribution/stockage d'un livre papier.

J'ai peut etre pas été clair.

Dhaiphi a écrit:Ce que je peux dire c'est que la consommation énergétique des centres de stockage (clouds et autres) ne doit pas être négligeable.

Négligeable, non, mais avec l'ebook, d'une part la taille des fichiers est ridicule, donc le cout de stockage et de bande passante est largement réduit, d'autre part si on compare avec le streaming musical, par exemple, l'ebook tu recuperes quelques octets (Mo) et tu es parti pour quelques heures. C'est sans doute, et de très loin, le média le plus numérique à la base.

the educator a écrit:

Volubylis a écrit:Ma casquette d'éditrice et d'auteur voudrait bien savoir d'où vous vient l'idée que le prix d'un bouquin ne veut pas dire grand chose.

Il voudrait dire quoi? Que tu vendes 100 ebooks a 50€ ou 1000 à 5€, l'ebook en question reste le même, non?

Pour moi bouquin = livre papier.
Sinon, en effet, concernant les ebooks, le prix c'est en grande partie du flan.

Sinon, en effet, concernant les ebooks, le prix c'est en grande partie du flan.

Je viens de t'expliquer l'inverse.bien sur que les éditeurs, comme pour le papier, font ce qu'ils veulent, mais reconnaitre que le prix de l'ebook c'est du flan, c'est admettre que ce que contiennent les livres n'a pas de valeur. Moi personnellement, je me fous totalement du support, sauf médias qui s'y  pretent, et pour ma collectionnite, mais dans l'absolu, c'est pour moi pénible de devoir payer toute une chaine d'édition quand j'ai juste besoin de l'information.

Il y a une part qui est effectivement celle qui vaut l'ouvrage, la même que dans le livre papier, mais quand on enlèves les frais liés à l'objet papier, à son stockage, à son transport, sa diffusion... ben on tombe à un prix largement sous le prix affiché d'un ebook. La différence, c'est du flan, du gonflage de prix.

J'ai acheté son bouquin et ai commencé à le lire. LE côté "bonne parole à prêcher" m'énerve un peu. Ceci dit les méthodes semblent marcher et c'est l'essentiel. Je me demande bien pourquoi ces méthodes ne sont pas plus répandues?? Le matériel devrait être trouvé moins cher, ça doit être possible. Ca ne nécessite pas plus d'enseignants, mais plus d'ATSEM.
J'enseigne dans le secondaire. Depuis que je m'intéresse à Céline Alvarez, je trouve que ce que je fais dans mes cours est complètement nul.  Même quand je leur dis: "OUvrez votre classeur à tel intercalaire", je trouve ça trop directif... COmment faire autrement là où mes cours sont rythmés par la sonnerie toutes les 50 minutes?

Dans l'idéal j'aimerais que mes élèves aient des plages horaires plus grandes avec moi (1h30, avec une pause de 10 min pour moi avant le prochain cours). Qu'ils aient un casier dans la salle, pour mettre tout leur matériel de français. De la place, pour pouvoir circuler facilement. Des chaussons (ça devrait être obligatoire dans tout le collège...) pour une ambiance plus feutrée et propice au travail, alors qu'on peine déjà à leur faire enlever leur manteau... Rien de tout ça dans mon collège évidemment. Mais comment laisser cette place à l'autonomie et comment obtenir ce calme-libre? J'ai du calme dans mes cours, oui, quand j'élève la voix et que je suis très strite, très carrée. Mais j'aimerais faire autrement...

Jusqu'ici, je précise que mes cours se passent plutôt bien, et que les élèves apprennent parfois quelque chose, ce qui n'est pas si mal. Mais avec Céline Alvarez, je me rends compte que je mène 30 élèves là où je veux les mener, je les formate dans une direction (celle que je veux moi). Les bons élèves s'ennuient, les très décrocheurs décrochent encore en fin d'année, sauf exception. Je ne laisse pas assez de place à l'individu et c'est la grosse crise dans ma tête d'enseignante. Ca ne vous fait pas ça aussi?

Si si. D'ailleurs, vivement juillet.

Salsepareille a écrit:"Ouvrez votre classeur à tel intercalaire", je trouve ça trop directif...

Ah oui, quand même. Je ne sais que te conseiller...  Un bon psy, changer de métier... J'aimerais t'aider mais ton cas dépasse mes capacités.    

Salsepareille a écrit:Des chaussons (ça devrait être obligatoire dans tout le collège...)

Prof de danse, peut-être ?  

Salsepareille a écrit:je mène 30 élèves là où je veux les mener, je les formate dans une direction (celle que je veux moi).

Félicitations, parce que c'est loin d'être évident !

Les bons élèves s'ennuient, les très décrocheurs décrochent encore en fin d'année, sauf exception.

Bah, c'est le jeu, ma pauvre Lucette !

Salsepareille a écrit:J'ai acheté son bouquin et ai commencé à le lire. LE côté "bonne parole à prêcher" m'énerve un peu. Ceci dit les méthodes semblent marcher et c'est l'essentiel. Je me demande bien pourquoi ces méthodes ne sont pas plus répandues?? Le matériel devrait être trouvé moins cher, ça doit être possible. Ca ne nécessite pas plus d'enseignants, mais plus d'ATSEM.
J'enseigne dans le secondaire. Depuis que je m'intéresse à Céline Alvarez, je trouve que ce que je fais dans mes cours est complètement nul.  Même quand je leur dis: "OUvrez votre classeur à tel intercalaire", je trouve ça trop directif... COmment faire autrement là où mes cours sont rythmés par la sonnerie toutes les 50 minutes?

Dans l'idéal j'aimerais que mes élèves aient des plages horaires plus grandes avec moi (1h30, avec une pause de 10 min pour moi avant le prochain cours). Qu'ils aient un casier dans la salle, pour mettre tout leur matériel de français. De la place, pour pouvoir circuler facilement. Des chaussons (ça devrait être obligatoire dans tout le collège...) pour une ambiance plus feutrée et propice au travail, alors qu'on peine déjà à leur faire enlever leur manteau... Rien de tout ça dans mon collège évidemment. Mais comment laisser cette place à l'autonomie et comment obtenir ce calme-libre? J'ai du calme dans mes cours, oui, quand j'élève la voix et que je suis très strite, très carrée. Mais j'aimerais faire autrement...

Jusqu'ici, je précise que mes cours se passent plutôt bien, et que les élèves apprennent parfois quelque chose, ce qui n'est pas si mal. Mais avec Céline Alvarez, je me rends compte que je mène 30 élèves là où je veux les mener, je les formate dans une direction (celle que je veux moi). Les bons élèves s'ennuient, les très décrocheurs décrochent encore en fin d'année, sauf exception. Je ne laisse pas assez de place à l'individu et c'est la grosse crise dans ma tête d'enseignante. Ca ne vous fait pas ça aussi?

Juste un truc : Céline Alvarez parle d'enfants entre 3 ans et 6 ans, elle ne parle du développement cognitif que de cette tranche d'âge. Montessori c'est bien en maternelle, plus compliqué en élémentaire, mais pas adapté du tout au secondaire.  Un élève de 4, 9 ou 14 ans, ça n'a pas grand chose à voir.

Oui, mais qu'en est-il des études du développement cognitif sur des ado? Ne serait-il pas possible de partir de ça pour faire des réformes, plutôt que la réforme bidon qu'on est en train de subir?

Je crois que tu as été "contaminée" par ce bouquin. On ne peut pas transférer des idées qui semblent bonnes d'un niveau à l'autre sans tenir compte de la réalite du terrain. Le casier au fond de la salle, je veux bien mais perso, j'ai six salles différentes ! Il m'arrive de changer d'une heure à l'autre. Les chaussons impliquent que les élèves doivent se déplacer et qu'ils le font bruyamment. Je ne vois pas en quoi cela créerait une ambiance studieuse. Les 1h30 ou 2h de cours, j'ai déjà testé au collège: ça ne change rien à la problématique de fond de l'enseignement (comment garder l'attention et faire travailler les élèves ?). C'est seulement parfois pratique pour des devoirs ou des travaux longs.
J'ai fait mon deuil de changer la destinée de tous. Je constate que je n'ai pas prise sur tous les paramètres et que les lacunes (éducatives ou intellectuelles) sont installées depuis des années. Mes 4H30 n'y peuvent pas grand'chose. J'essaye simplement de leur appporter le maximum, modestement.

Je suis pour les chaussons, pour le pyjama, et, à la place du sac, un petit oreiller.

Salsepareille a écrit:Oui, mais qu'en est-il des études du développement cognitif sur des ado? Ne serait-il pas possible de partir de ça pour faire des réformes, plutôt que la réforme bidon qu'on est en train de subir?

Se servir de la science pour faire une réforme ça a déjà donné la réforme des rythmes scolaires...

C'est bien, Céline Alvarez pourra faire un doctorat en sciencesdeléduk pour dire à tout le monde comment il faudrait enseigner si on vivait dans le monde des Bisounours.

Sinon est-ce qu'il y en a qui ont lu son livre ?
Qu'est-ce que vous en pensez ? J'hésite à l'acheter mais je me méfie car j'ai l'impression que c'est un attrape couillon ...

J'ai lu en partie (pas encore fini). Il vaut mieux acheter "la pédagogie scientifique" de Maria Montessori et regarder la vidéo d'une conférence de Deheane sur le développement cognitif des enfants, ça contient le même apport pédagogique sans l'autosatisfaction et le mépris de Céline Alvarez.

Leclochard, tu as sûrement raison, sur cette sorte de "contamination"... Car avant la lecture de ce livre j'allais bien, alors que maintenant je remets pas mal de choses en questions.

Je change aussi tout le temps de salle mais c'est absurde. Une seule année, j'ai eu une salle. J'étais bien moins fatiguée et j'ai pu faire plus de choses avec les élèves, construire des frises chronologiques, avoir un bac à stylos pour tous ceux qui ont oublié leur matériel,etc.
Pour les chaussons: ça a l'air débile comme ça, mais quand en salle des profs je retire mes chaussures pendant une heure de trou, et que je corrige en chaussettes avec un chocolat chaud, je suis plus efficace et plus posée!

Enfin je ne sais pas, mais c'est vrai que ce livre me remue, à tort ou à raison.

Je trouve ça plutôt sain de se remettre en question.
On n'est pas forcément "bisounours" quand on veut le bien des élèves (le fameux "danslinteretdezinfants" me gave )

J'essaie d'être bienveillante avec mes élèves (oui, j'ai lâché le vilain mot), mais ça ne m'empêche pas de me faire respecter et de travailler sérieusement.
Les méthodes de Céline Alvarez et sa propagande commencent à m'agacer, mais le sujet en lui-même est intéressant et vaut la peine d'être creusé.

Sinon, j'ai ma salle depuis 2 ans, et ça n'a rien en effet à voir ...