"Céline Alvarez, une institutrice révolutionnaire" (Le Monde)

Je n'ai pas dit que je n'appréciais pas, mais je ne comprenais pas(ou trop bien) pourquoi on parlait autant d'elle...

coindeparadis a écrit:La méthode Montessori s'est énormément démocratisée en maternelle, depuis plusieurs années.

La plupart des sources que j'ai consultées donnent 70 écoles Montessori (sans référence à un quelconque label) au maximum en France, ce qui est peu.
Et la plupart sont hors-contrat.

coindeparadis a écrit:Je n'ai pas dit que je n'appréciais pas, mais je ne comprenais pas(ou trop bien) pourquoi on parlait autant d'elle...

Peut-être parce qu'elle partage énormément: nous sommes très nombreux à lire, écouter les publications sur son blog

http://www.celinealvarez.org/

Elle ne se compare pas aux autres enseignants, les médias le font malheureusement, mais elle nous accompagne dans des changements choisis.

Disons que je suis de la vieille école et que je me méfie des coups de projecteurs. Cela ne correspond pas à ma vision du métier d'instit.

La méthode Montessori s'est énormément démocratisée en maternelle,

Sauf erreur de ma part, elle ne se revendique pas Montessori, même si elle se sert de certains matériels et de certaines demarches.

Disons que je suis de la vieille école et que je me méfie des coups de projecteurs. Cela ne correspond pas à ma vision du métier d'instit.

Elle a commencé a publier bien avant les coups de projecteurs.

pour ma part, j'attends la publication finale du bilan de l'experience.

Sauf erreur de ma part, elle ne se revendique pas Montessori, même si elle se sert de certains matériels et de certaines demarches.

Non parce qu'elle aurait des soucis avec l'AMI. La méthode est désormais brevetée. Mais c'est pourtant ce qu'elle met en place.
Mais la question que je me pose est plutôt" l'Ecole est elle un lieu qui doit être médiatisé, exposé, de cette manière ?" Je crois que de nombreux instits besogneux, méritants, mettant en place un travail de fond depuis des années ont d'excellents résultats, tout en restant dans l'ombre. Des tuteurs, des passeurs et non des stars.

oui, mais en restant isolé dans ta classe, tu limites la propagation des "bonnes idées". Le problème d'Alvarez, c'est pas d'être une star, c'est de communiquer autour d'une méthode qu'elle juge efficace et qui produit au moins pour elle de bons résultats. Il y a une volonté de "faire école", bien sur, mais ce n'est pas forcément du star system. En fait, dans d'autres domaine, publier et documenter sa démarche, ses réussites et ses échecs, pour qu'ils soient adoptés, adaptés, remixés, déconstruits, reconstruits, c'est la base des écosystèmes (pour t'épargner le mot économie) contributifs.

D'accord sur le principe. Mais je trouverais plus adapté une communication via un article dans la presse spécialisée voire via un ouvrage.

La publication va arriver, des infos que j'ai eu. Elle aurait même donné son accord pour qu'elle soit libre (librement diffusable), on verra si cela se concrétise de cette manière (parce que le monde de l'édition est un peu réfractaire en général), mais en tout cas l'idée lui plaisait. Si c'est le cas, chapeau tout de même.

the educator a écrit:oui, mais en restant isolé dans ta classe, tu limites la propagation des "bonnes idées". Le problème d'Alvarez, c'est pas d'être une star, c'est de communiquer autour d'une méthode qu'elle juge efficace et qui produit au moins pour elle de bons résultats. Il y a une volonté de "faire école", bien sur, mais ce n'est pas forcément du star system. En fait, dans d'autres domaine, publier et documenter sa démarche, ses réussites et ses échecs, pour qu'ils soient adoptés, adaptés, remixés, déconstruits, reconstruits, c'est la base des écosystèmes (pour t'épargner le mot économie) contributifs.

Céline Alvarez, en diffusant de façon large, rassure, aide aussi des enseignants à se sentir moins seuls.
J'ai amélioré mes pratiques bien plus rapidement en lisant les blogs de pairs qu'en assistant aux conférences pédagogiques... :journal:

coindeparadis a écrit:La méthode Montessori s'est énormément démocratisée en maternelle, depuis plusieurs années.

Le CPC m'a interdit d'en parler aux familles et trois remplaçants sur trois ont refusé d'utiliser le matériel (les élèves, l'atsem et l'avs sont pourtant bien rodés), l'une a même failli le mettre à la poubelle... alors bon, la démocratisation de la méthode...

Dans ton coin c'est sacrément gratiné.

Ronin a écrit:Dans ton coin c'est sacrément gratiné.

En effet, c'est pas mal.

Volubilys a écrit:
Le CPC m'a interdit d'en parler aux familles

Il contrôle ce que tu dis et à qui tu le dis?

(sans doute naïve, ma question est très sincère : je sais que les PE peuvent en baver face à une hiérarchie parfois destructrice et incompétente, mais je ne me rends pas compte à quel point).

Ils essayent. Le premier degré est un monde fascinant mélange de caporalisme, infantilisme et moraline de bonnes soeurs.

Ronin a écrit:Ils essayent. Le premier degré est un monde fascinant mélange de caporalisme, infantilisme et moraline de bonnes soeurs.

... avec des parents d'élèves qui n'hésitent pas à téléphoner à l'IEN de la circonscription pour se plaindre avant de venir te voir pour éclaircir les malentendus car, tu comprends, "tu pourrais t'en prendre à leur pauvre enfant" s'ils venaient te voir directement pour éliminer les malentendus.

Rendash a écrit:

Volubilys a écrit:
Le CPC m'a interdit d'en parler aux familles

Il contrôle ce que tu dis et à qui tu le dis?

(sans doute naïve, ma question est très sincère : je sais que les PE peuvent en baver face à une hiérarchie parfois destructrice et incompétente, mais je ne me rends pas compte à quel point).

Vivivi, il m'a dit en voyant ma classe de ne pas parler de la méthode Montessori en réunion de rentrée car sinon les parents allaient se plaindre à l'inspection.
Bienvenu à la maternelle...

Volubilys a écrit:

Rendash a écrit:

Volubilys a écrit:
Le CPC m'a interdit d'en parler aux familles

Il contrôle ce que tu dis et à qui tu le dis?

(sans doute naïve, ma question est très sincère : je sais que les PE peuvent en baver face à une hiérarchie parfois destructrice et incompétente, mais je ne me rends pas compte à quel point).

Vivivi, il m'a dit en voyant ma classe de ne pas parler de la méthode Montessori en réunion de rentrée car sinon les parents allaient se plaindre à l'inspection.
Bienvenu à la maternelle...  

Navré. Vraiment.

Je remonte le topic car Céline Alvarez bénéficie d'un sacré plan médias en cette rentrée 2016 ... D'abord séduite par son expérience, je me suis de plus en plus interrogée : voilà une jeune femme qui peut compter sur de puissants appuis - Institut Montaigne, Fondation Bettencourt -, qui crache sur l'EN alors qu'elle a bénéficié de moyens exceptionnels, dont la "pédagogie "n'a rien de révolutionnaire mais l'emballage est si sympa ... Tous ces petits bouts, c'est trop chou. On appelle cela de la propagande, je crois. Elle sort un bouquin ces jours-ci. Les résultats scientifiques, en revanche, se font attendre. Ce qui est étrange lorsqu'on regarde ses vidéos, c'est ce sentiment qu'elle n'aime ni les enfants ni l'enseignement : heureusement qu'il y avait l'Atsem (payée par l'Institut Montaigne). Et puis, démissionner au bout de 3 ans, ce n'est pas sérieux lorsque l'on a ses ambitions pédagogiques. Pourquoi ne parle-t-on jamais, ni de ses anciens collègues , ni des conditions dans lesquelles elle a pu obtenir les moyens de son expérience ?
Tout cela est fort étrange et les zones d'ombre, bien nombreuses : quels sont ses projets et surtout ses réseaux ? Attendons de voir ...

En regardant les vidéos, je n'ai pas eu l'impression qu'elle n'aime pas les enfants.
Comme elle enseignait en maternelle, je n'ai pas été étonnée de voir des petits bouts. Je ne pense pas qu'il s'agissait d'un emballage. J'aurais été plus étonnée de la voir enseigner au milieu de quadragénaires, parce que pour le coup, qu'est-ce que des adultes auraient fait là, dans une classe de maternelle ? Donc non, je ne pense pas qu'elle s'était entourée de petits bouts parce que c'est trop chou.

Elle enseigne à sa façon et trouve sa voie, c'est très bien, mais je me méfie des portraits énamourés d'enseignants "innovants": certains sont de très bons profs, mais il y a des profs avec une pédagogie plus traditionnelle qui obtiennent les mêmes résultats (sans tambours ni trompettes dans les médias). Je pense donc que les querelles de chapelles pédagogiques sont vaines: à chaque prof de trouver la pédagogie qui lui convient à lui et à ses élèves, ces articles tendent à essayer de favoriser certaines pratiques au détriment de la liberté pédagogique, sous -entendant bien sûr que l'ensemble des profs, qui n'enseignent pas comme cette dame, sont des nuls. Et je rejoins le propos ci-dessus: voilà une dame, qui se plaint de la rigidité de l'EN, tout en obtenant des moyens colossaux pour y enseigner et cracher sur l'institution ensuite. Que l'Institut Montaigne soit derrière cette initiative pour dézinguer un service public qui est bien entendu mauvais par essence ne m'étonne pas. Elle n'enseigne plus et ne fait plus profiter nos têtes blondes de sa fabuleuse méthode, quel dommage pour l'intérêt général...mais j'imagine que la dame a d'autres ambitions.
Et pendant ce temps on ne parle pas de l'essentiel: les contenus pédagogiques. Les programmes, sans cesse rabotés, tout comme les horaires. Pas étonnant que nos médias mainstream portent ces profs aux nues...(cf tableau des propriétaires de journaux).

Moi, ce qui me gène chez Céline Alvarez, c'est qu'elle n'a en fait que très très peu enseigné : 3 ans, c'est très peu. Elle nous fait la morale, se pose en donneuse de leçon, alors qu'en fait ce n'est qu'une PE  débutante n'ayant eu en tout qu'une quarantaine d'élève triés sur le volet (je doute qu'on lui ait filé les cas de l'école, ça, ce sont les collègues qui se les ont fadés.)
Et puis c'est son atsem, une éducatrice Montessori, qui faisait la classe. (C'est elle que l'on voit faire dans la plupart des vidéos.)

Volubilys a écrit:Moi, ce qui me gène chez Céline Alvarez, c'est qu'elle n'a en fait que très très peu enseigné : 3 ans, c'est très peu. Elle nous fait la morale, se pose en donneuse de leçon, alors qu'en fait ce n'est qu'une PE  débutante n'ayant eu en tout qu'une quarantaine d'élève triés sur le volet (je doute qu'on lui ait filé les cas de l'école, ça, ce sont les collègues qui se les ont fadés.)
Et puis c'est son atsem, une éducatrice Montessori, qui faisait la classe. (C'est elle que l'on voit faire dans la plupart des vidéos.)

Voila.

+1000 Volublys.

On ne peut pas dire qu'elle ait été très tenace dans sa vocation de dynamiter l'EN...

De toute manière, je me méfie toujours de ces gens merveilleux qui ne se remettent jamais en question, qui réussissent tout tout de suite là où tout le monde se plante (d'après eux : quel mépris de tous les autres !), qui le font à grands renforts de media/com' et qui savaient dès le départ que ça fonctionnerait, avant même d'avoir essayé.
J'ai des collègues un peu comme ça, toutes proportions gardées, qui sont des profs merveilleux, qui savent y faire avec tous les élèves, prêts à donner des conseils à tout le monde. C'est drôle, parce que quand on récupère leurs élèves, on ne voit pas trop le résultat de leur merveilleuse pédagogie, alors que quand on récupère les élèves d'autres collègues, qui font leur boulot discrètement dans leur coin sans faire de la com' et sans être portés aux nues, on constate parfois une vraie différence.

On est devant un gros coup de communication pour faire connaître une entreprise! Cette "ancienne" enseignante surfe les points faibles de notre Institution:
- les effectifs (plus de 30 en maternelle par classe) et la formation ou plutôt l'absence de formation initiale et continue (les jeunes sont livrés à eux-mêmes)...

Elle surfe aussi sur la défiance des médias et de beaucoup de parents face à un système qui est volontairement mis à genoux!

Quand on est passionné et désireux de changer les choses on ne démissionne pas au bout de trois années d'enseignement.